Bonjour tous ! Ben voilà, je vous présente ma deuxième fic… Toujours du Yaoi ! Que dire… C'est totalement différent de Lotus, le ton est beauuuuucoup plus triste, plus sombre. A ne pas lire si vous êtes trop jeune, trop sensible ou ce genre de chose, OK ?
Je crois que j'y suis allé un peu fort pour un premier chapitre, je le trouve assez violent, je crois que l'esprit de la torture m'habitait ce jour là… Enfin, à vous d'en juger ! Mais soyez indulgents quand même, j'ai voulu changer un peu de style par rapport à Lotus (qu'il faut absolument lire si vous ne l'avez pas fait ! mdr !) et je crois que j'ai réussi !
Enfin, voilà pour 282 – Vente à Domicile. (Ah, j'oubliais, ce qui est entre guillemets est normalement en italique mais comme Fictionpress foire mes présentations sous Word, ben fallait que je trouve un autre moyen pour vous faire comprendre ce que Yu, le perso principal, écrit dans son journal… !)
Bonne lecture !
Les personnages de cette fics sont rien qu'à moi…. na ! Et puis l'histoire aussi d'ailleurs… Mais ça m'étonnerait que quelqu'un me la pique…
282 - Vente a Domicile ~1~ 282
Premier janvier. Deux janvier. Trois janvier. Cinq janvier. Six janvier.
Aujourd'hui, je me sens seul. Seul mais bien. Ou mieux du moins. Les fêtes de fin d'année viennent de passer et les vacances sont bientôt terminées. Les vacances… Quel mot étrange pour quelqu'un comme moi. Peut on seulement considérer que je travaille… Ma blessure me fait moins mal mais elle a du mal à cicatriser. Si M n'avait pas été là, je serai sûrement mort à l'heure qu'il est. Où peut être que Kriss m'aurait soigné. Ma mort aurait été un manque à gagner, assurément.
Cette année, il y a beaucoup de neige. J'aime la neige. Ca me rappelle les hivers à l'orphelinat. Certains disent que ça présage un été très chaud.
Dans deux jours, Kriss revient. Il est parti à la montagne. Et là ce sera la fin des vacances.
Je me rends compte aujourd'hui que mon appartement est bien vide. Quelques meubles, de quoi s'asseoir… Et moi. Seul. Oui, aujourd'hui, je me sens seul. Seul mais bien. Ou mieux du moins.
M est venu me voir cet après midi. Ses vacances ont pris fin aujourd'hui. Et j'ai dû m'occuper de lui, comme à chaque fois qu'il vient me voir après une journée de travail. J'ai peur de le perdre. Il est le seul ami que j'ai, le seul qui m'accepte comme je suis. Peut être parce qu'il est comme moi.
M a toujours le sourire. Il dit que c'est un réflexe chez lui. Même quand il est triste. Du moins, je crois puisqu'il sourit tout le temps. Je crois que je ne l'ai jamais vu pleurer.
Nous sommes restés chez moi tout l'après midi. Nous avons discuté de nos vacances, bien que les miennes aient été plus courtes que les siennes. Sa sœur est venue le voir pour Noël et lui a offert une grosse boîte de chocolats et quelques vêtements pour cet hiver. Moi personne n'est venu me voir puisque je n'ai pas de famille. Pas même une sœur, pas une vraie en tout cas. Parfois, l'orphelinat me manque. Martha aussi. Jamais je ne retrouverai cette vie que j'aimais tant.
M m'a offert un chapeau et une écharpe pour cette fin d'année. Il n'aurait pas dû. Nous ne gagnons presque rien mais il ne sait pas économiser.
— Aller, prends les ! On ne refuse pas un cadeau d'un ami !
Moi je n'ai rien pu lui offrir. Kriss ne m'a rien laissé avant de partir. Il m'a dit que je n'en aurais pas besoin puisque je suis seul. Il revient demain soir et je ne sais pas ce qu'il me réserve.
Tiens, il fait nuit maintenant. Il est déjà dix huit heures passées. Il faut que je me couche tôt sinon je serai fatigué demain. Et il faut que je sois en forme.
Il est quinze heures et Kriss va bientôt arriver. Si je n'écris pas maintenant, je ne pourrai pas le faire ce soir. Parfois je me dis que je pourrais en finir avec la vie d'une manière simple… Mais… je crois que je n'en ai pas le courage. Et puis… je n'ai pas la pire des vies. J'ai un toit, de quoi manger, de quoi m'habiller, un peu d'argent chaque mois. Et puis j'ai un ami. M. Je le trouve bien plus fort que moi. Et ça fait plus longtemps que moi qu'il fait ce travail. Si c'est un travail…
Je me demande ce que font les autres, ceux qui ont réussi à quitter l'orphelinat sans que Kriss ne s'intéresse à eux. Ils ont sûrement réussi leur vie. Martha a dû les guider comme elle a essayé de le faire avec moi. Mais je n'ai pu appliquer ses conseils.
Ce soir je travaille. Encore. Je ne sais pas avec qui mais il faut que je range sinon Kriss va être furieux. Comme à chaque fois qu'il vient me voir de toute manière. Il ne m'a jamais réconforté, même lorsque je pleurais toutes les larmes de mon corps. Mais pourquoi l'aurait il fait d'ailleurs ? Que suis je pour lui si ce n'est un corps dont on dispose moyennant un peu d'argent. Beaucoup même parfois. Il m'avait même dit que j'étais son meilleur vendeur. Oui, un vendeur, c'est bien ce que je suis.
M n'est pas venu ce matin. Tout ce que j'espère, c'est que son client d'hier soir ne lui a pas fait trop de mal, pas plus que d'habitude en tout cas. Il sait encaisser les coups mais certains sont plus forts que d'autres. Je ne veux pas le perdre. M… comme… Merveille. Ma merveille.
Je savais bien que je n'allais pas pouvoir écrire pendant que j'étais avec Kriss. Si il savait que je tenais ce journal, il me battrait. A mort sûrement. Il était fatigué. Ces vacances à la montagne ne l'ont pas réussi. Tant mieux car il était moins violent que d'habitude.
— Vas y doucement, je suis sensible en ce moment.
C'est ce qu'il m'a dit mot pour mot. Il tenait ma tête entre ses mains et je ne pouvais pas lui échapper. Comment expliquer ce que l'on ressent dans un moment pareil… Du dégoût ? Oui, assurément. Pour soi même et pour l'autre. De la haine ? Oh ! Pour lui, j'en ai tout le temps. De la pitié ? Qui éprouve de la pitié pour moi ? Personne. Sauf peut être moi. Et M…
M. Où es tu ? Ca fait deux jours que je n'ai pas eu de tes nouvelles et je commence à m'inquiéter. Mais peut être que tu avais une longue course à faire. Un client qui a de l'argent. Je n'aime pas passer plusieurs jours avec le même client. La plupart vous traite comme un objet qu'il aurait loué et dont il pourrait disposer comme bon lui semble.
Kriss ne m'a même pas dit bonjour quand il est rentré.
— Aller, tu viens avec moi, j'ai besoin de me détendre.
Je regrette de ne pas avoir fugué de l'orphelinat comme l'a fait Joselito. Il avait beaucoup de caractère et moi j'avais peur. Kriss nous avait choisi et il ne voulait pas subir ce que je vis aujourd'hui. Peut être qu'il a réussi à s'en sortir mais je ne sais pas comment. Quand il est parti il n'avait rien, même pas de papiers. Kriss était furieux, comme à son habitude et je me retrouvais seul à partir du refuge. Le refuge. C'est comme ça qu'on appelait Les Enfants du Monde, l'orphelinat. Là bas, nous étions une cinquantaine, et de toutes les races. Martha disait qu'on pouvait faire une arche de Noé si on le voulait.
Déjà seize heures trente. Mon client va arriver, il faut que je me prépare. Je n'ai pas envie. J'aimerais
Hier mon client est arrivé avant que je ne finisse ma phrase. Je ne sais même plus ce que je voulais écrire. Peu importe.
J'ai mal, vraiment mal. Il m'a battu et ma plaie s'est rouverte. M n'est toujours pas revenu et je ne sais pas ce que je dois faire. J'ai peur, tellement peur. Je ne peux même pas me coucher sur le dos sinon le sang coulerait, je suis obliger de rester sur le côté et je n'arrive pas à me soigner tout seul. J'ai la tête qui tourne, il faut absolument que je m'allonge. Je ne vais pas pouvoir écrire. Tant pis.
M est revenu dans l'après midi. Il avait encore le sourire, peut être un peu moins en voyant ma blessure mais il souriait quand même. Je réalise maintenant que je ne lui ai jamais demandé ce qu'il faisait avant de venir ici. J'aurais pu le faire si Kriss n'était pas arrivé en plein milieu de la conversation. Il ne frappe jamais à la porte, ou alors s'il le fait, il entre avant même que je ne réponde. Après tout, c'est lui qui paie le loyer. M s'était caché, heureusement, et il a pu partir sans que Kriss ne le voie.
— Tu étais avec quelqu'un ? Ne me mens pas, je le sais.
Mes yeux ont dû me trahir. Quoi d'autre sinon ? Il me frappa mais s'arrêta lorsqu'il vit ma blessure. Il m'a traîné par le bras jusque dans la salle de bain et a arraché le t-shirt que je portais.
— Il va falloir que je te soigne maintenant. Qu'est ce que tu as fait pour ça, hein ?
Que pouvais je répondre ?
— Je ne sais pas.
Ces mots étaient sortis tous seuls.
— Tu ne sais pas ? Avec qui étais tu, hein ? Qui t'as fait ça ?
— Monsieur Banner…
— Banner… ce porc va me payer les dégâts. Avec ça, les clients vont se plaindre et tu travailleras moins.
Il se souciait peu de ce qui m'arrivait. Enfin, comme d'habitude. Mais il est vrai que si cette blessure pouvait me donner un peu de répit… Mais mes espérances furent vaines.
— Mmm… Tu ne peux pas travailler correctement avec ça alors je vais t'emmener avec moi. Il me manque quelqu'un au bureau en ce moment. Et je suis sûr que tu te débrouilleras très bien. Tu verras, c'est facile.
Puis il est parti. Et ma blessure n'était toujours pas correctement soignée. Il s'était juste contenté de laver ma plaie. Je me demande ce que fait M ce soir. Il m'a dit qu'il avait un vieux client qui venait le voir mais je ne sais pas si il le traite bien. Mais c'est toujours mieux avec les habitués. Ils commencent à nous connaître et je dois dire qu'ils sont beaucoup moins violents qu'au début.
— Tu te demandais où j'étais ?!
— Je me demande toujours où tu es.
— Tu t'inquiètes trop pour les autres mais pas assez pour toi, Yu.
— C'est que… Je n'ai que toi alors si je te perdais…
— Ah… Je ne savais pas que tu voyais ça comme ça. M regarda sa montre et posa le carnet. Il faut vraiment qu'on y aille. Kriss va encore nous faire passer un sale quart d'heure si on arrive en retard !
Yu se leva du sofa et se dirigea vers sa chambre. Il enfila une veste légère et couvrit sa tête d'une capuche.
— T'as que ça à te mettre sur le dos ?
— L'autre veste a une manche déchirée.
— Il faudrait qu'on se fasse payer les vêtements qu'on nous abîme ! Tiens, enfile ça.
M enleva son pull et le tendit à Yu.
— M ! Remets ce pull sur ton dos, il fait vraiment froid dehors !
— C'est toi qui me dis ça ! Mets le, j'ai une bonne veste et puis ce n'est pas comme si je n'avais rien sur le dos !
M montra fièrement le sous pull tout neuf qu'il portait.
— C'est ta sœur qui te l'a offert ?
— Pas celui là, non. Ca, c'est un client qui me l'a acheté !
— Un client ?! Mais… Si Kriss sait ça, il te l'enlèvera.
— Kriss n'est pas obligé de le savoir.
— Tu as eu de la chance, c'est rare de tomber sur ce genre d'homme.
— C'est vrai. Il était très gentil et je dois dire qu'il a été le plus doux depuis le début de l'année. Dis moi, Yu, je ne t'ai jamais demandé mais… tu as déjà eu une petite amie ?
— Une petite amie… Non, jamais.
— Et… tu n'as pas envie de savoir ce que ça fait ?
— Je ne crois pas que ce soit quelque chose que je puisse vouloir.
— Pourquoi ? Moi j'en ai eu. Plusieurs même.
Yu regarda son ami d'un air étonné. Jamais il ne s'était douté qu'il avait connu autre chose que les hommes qui venaient les voir.
— Tu ne me poses pas de questions ? Tu n'as pas envie de savoir ce qu'on ressent quand on est avec une fille ?
— Je… Yu baissa les yeux. Laisse tomber. On ferait mieux de partir.
M passa le bras autour du cou de Yu et le serra contre lui.
— Mais c'est vrai que moi je suis là !
— M ! Tu ne me considères quand même pas comme…
— Mais non, rassure toi. Pour moi, tu es comme un petit frère !
Ils sortirent tous les deux de l'appartement de Yu et descendirent par les escaliers. M n'avait jamais aimé rester dans un petit endroit clos depuis que son beau père l'avait enfermé dans un placard pendant plus de trois jours pour le punir de lui avoir répondu. Et Yu le savait. Il arrivèrent sur le trottoir et se dirigèrent vers une voiture qui les attendait. Un grand homme blond ouvrit la portière arrière et la referma sur eux.
— T'as déjà essayé d'ouvrir la porte de l'intérieur ? demanda M.
— Non, pourquoi ?
— Regarde…
M saisit la poignée et la tira vers lui comme pour ouvrir mais la porte ne bougea pas.
— Tu vois, il nous empêche de sortir. Je crois que c'est à cause de l'ancien deux cent trente trois.
— Pourquoi l'appelles tu par son numéro ?
— Je ne connais pas son nom. Et puis tout le monde l'appelait comme ça, même les autres. On dit qu'il aurait réussi à s'échapper d'une voiture comme celle là et c'est depuis que Kriss a fait installer ce système.
— S'échapper… Je suis sûr que c'est impossible.
— Aujourd'hui, oui. Mais avant…
— Et toi, tu as déjà essayé ?
M ne répondit pas tout de suite. Il passa une main sur son ventre et se tourna vers Yu en soulevant son sous pull.
— Tu vois cette cicatrice ? C'est Kriss qui me l'a faite. J'ai moi aussi tenté de m'échapper un jour. Mais… La voiture s'arrêta, interrompant M dans son récit. Je crois que ce sera pour une autre fois !
M avait un sourire auquel Yu ne pouvait résister. Il lui prit la main et la serra contre son cœur.
— M… Promets moi de ne jamais retenter ce genre de chose, hein ?
— Tu as peur que je ne sois plus là pour te faire la morale ?!
Yu lui sourit. Il ne souriait pas souvent mais M lui donnait plus de joie que n'importe qui d'autre. Le grand homme blond ouvrit la porte et les tira presque de force en dehors de la voiture.
— Aller, on descend, j'ai pas que ça à faire moi !
M descendit le premier, suivi de près par Yu qui le tenait par une manche. Ils hésitèrent un instant puis avancèrent vers l'entrée de la grande maison devant laquelle ils venaient d'arriver. Deux grandes colonnes ornaient le porche sous lequel se trouvaient deux autres hommes.
— Je les reconnais, dit Yu à voix basse. Ils sont venus me voir déjà plusieurs fois et m'avaient dit de ne rien dire à Kriss.
— Ils ont voulu se payer du bon temps à l'œil !
Ils s'arrêtèrent devant la grande porte en bois et attendirent qu'on leur donne un signal leur permettant d'entrer. Un des deux hommes leur fit un signe de la main leur autorisant à entrer. La porte s'ouvrit et un jeune homme leur sourit.
— Entrez !
M entra le premier, suivi de près par Yu qui regarda le jeune homme. Ils avancèrent dans le grand hall d'entrée et s'arrêtèrent aux pieds d'un escalier qui semblait ne jamais finir.
— Tu as vu, dit Yu à voix basse, il doit à peine avoir treize ans.
— Kriss n'a pas de limite en ce qui concerne l'âge de ses travailleurs. Quand je suis arrivé ici, je venais à peine de fêter mes quatorze ans.
— Ca fait plus de six ans que tu travailles pour lui ?
— Eh oui !
— Moi je suis là depuis trois ans. On avait le même âge en commençant.
— Il les prend de plus en plus jeunes. Ca me dégoûte.
— Et… Qu'est ce qu'il est devenu l'ancien deux cent trente trois ?
— Kriss l'a retrouvé et l'a tué.
Yu s'agrippa plus fort à la manche de M. Kriss était bien capable du pire.
— M… J'ai peur…
— Alors reste avec moi !
Il lui sourit. Yu ne put s'empêcher de lui rendre son sourire mais il fut bref.
— Ah ! Mes chers petits vendeurs ! Mais entrez donc, ne restez pas là !
Kriss se tenait en haut de l'escalier. M avança et Yu le suivit, comme à son habitude. Ils montèrent doucement les marches, espérant retarder le moment où ils arriveraient en face de ce tyran.
— Allons, pressons, je n'ai pas que ça à faire !
Ils arrivèrent à sa hauteur.
— Eh bien ? On ne me dit pas bonjour ?
— Bonjour…
— Bonjour qui ?
— Bonjour… Kriss.
— Bien, suivez moi. Et surtout ne traînez pas !
Ils avancèrent dans un couloir aux décors raffinés. La porte du bureau de Kriss était entrouverte et on pouvait entendre des voix sortir de la pièce.
— Messieurs, voici ce que vous m'avez demandé.
Il tira Yu par le bras qui lâcha subitement M.
— Monsieur Jensen, voici le votre.
Yu baissa les yeux. Il ne voulait pas voir le visage de l'homme auquel il devait se vendre pour cette nuit, ou peut être même plus. L'homme se leva du fauteuil en cuir dans lequel il s'était assis et s'approcha de Yu.
— Eh bien Yu, dis bonjour à ton nouvel acquéreur…
Mais Yu ne répondit pas apparemment assez vite. Kriss lui asséna une gifle qui lui fit faire trois pas en arrière.
— Ne joue pas à ça avec moi, tu as compris ?
Il le retira par le bras et le jeta aux pieds de Jensen.
— Comme vous le voyez, dit il en relevant sèchement le visage de Yu par le menton, il est d'une rare beauté. Et ne vous inquiétez pas pour la gifle, il sait encaisser.
— Vraiment ? Alors vous m'envoyez ravi…
Jensen saisit Yu par le bras et l'obligea à se relever.
— Allons y, je ne t'ai qu'une seule nuit alors j'aimerais en profiter.
Yu se leva en se faisant presque traîner puis se retourna vers M en tendant légèrement le bras. Ce dernier lui adressa un sourire en guise de réponse à son geste.
— Maintenant, à toi, dit Kriss en s'approchant de M. Tu es en fin de course, tu sais. J'ai de plus en plus de mal à te trouver des clients. Ils préfèrent les plus jeunes que toi. Mais tu n'es pas en reste ce soir.
Un homme d'une cinquantaine d'année s'approcha alors de lui.
— Tu te souviens de monsieur Mills, n'est ce pas ?
M ne s'en souvenait que trop bien. C'est à cause de ce même homme qu'il avait failli perdre la vie deux ans auparavant. Il l'avait attaché sur son lit pendant cinq jours et l'avait violé et frappé sans arrêt pendant tout ce temps. Si Mills n'avait pas dépassé le temps pour lequel il avait payé, M ne s'en serait jamais sorti.
— Tu pars avec lui. Juste une nuit, n'est ce pas, monsieur Mills ?
— Juste une nuit, répondit ce dernier avec un sourire sadique.
Il marcha jusqu'à M et se pencha sur son visage.
— Peu importe l'âge que tu aies… C'est toi que je préfère…
Il le prit par une épaule et l'entraîna en dehors du bureau.
— Et ramenez le moi entier ! lança Kriss.
Yu se retourna une dernière fois vers l'escalier avant de repasser la porte d'entrée avec son nouvel acquéreur. Il vit alors M avec Mills et paniqua. Il savait ce qu'il allait endurer cette nuit et qu'il risquait de ne pas rentrer chez lui. M lui adressa un sourire mais il ne trompa pas Yu qui secoua la tête comme pour lui dire de ne pas se laisser faire.
— Aller, dépêche toi, j'ai pas envie de perdre de temps.
Jensen poussa Yu à l'arrière de sa voiture et claqua la porte derrière lui après être monté. Il se tourna alors vers son passager et tendit une main vers sa joue.
— Allons… N'aies pas peur, tu verras, je suis sûr que tu aimeras. C'est ton boulot après tout.
Jensen tira Yu par les bras et l'embrassa de force. Puis il le saisit par les épaules et l'allongea violemment sur la banquette en se plaçant entre ses jambes.
— Ne t'inquiète pas, nous ne ferons rien ici, je ne veux pas risquer d'être pris. Mais je te réserve une petite surprise une fois chez moi. J'ai quelques amis qui viennent ce soir…
Yu paniqua. Les soirées de ce genre étaient celles desquelles il rentrait toujours blessé. La voiture noire s'arrêta devant une luxueuse propriété et deux grandes grilles s'ouvrirent. Elle s'engagea dans une grande allée donnant sur une immense maison de style victorien. Jensen le prit par les poignets et le releva d'un coup de la banquette. Le chauffeur ouvrit la porte et ils descendirent tous deux. Yu regarda autour de lui et fut surpris de voir à quel point la maison était grande. Un immense jardin s'étendait à perte de vue et il y avait même un étang où flottaient quelques barques. Jamais il n'avait vu autant de luxe de ses propres yeux. Ses clients les moins riches venaient le voir chez lui et il n'avait jamais mis les pieds chez eux. Mais lorsqu'il s'agissait de ce genre de course, sa seule récompense était ce petit bout de rêve que lui offrait ces maisons merveilleuses que l'on voyait uniquement dans les magasines.
Jensen le rappela à la vérité en le prenant pas le bras et en l'emmenant à l'intérieur. Tout y était encore plus grandiose. Du marbre, de l'or, du cristal, des perles…
— Viens par ici, j'aimerais que tu te changes avant ce soir.
Yu suivit Jensen qui montait à l'étage et le menait à une pièce étrange. Il n'y avait qu'un fauteuil et une table où étaient posés des vêtements d'un tissu d'apparence précieuse.
— Déshabille toi et enfile ces vêtements.
Yu regarda l'homme et enleva sa tunique. Jensen le regardait d'un air satisfait et s'approcha de lui en voyant la cicatrice qu'il avait sur le côté.
— Ce n'est pas très esthétique.
— Je suis désolé.
— Il m'avait pourtant dit que tu étais le meilleur… Je ne sais pas…
Il caressa les épaules de Yu et fit glisser ses doigts le long de ses bras puis les passa sur la cicatrice. Il recula de quelques pas et soupira.
— Enlève le reste.
Et Yu s'exécuta. Il déboutonna son pantalon, l'enleva puis hésita avant d'ôter ses sous vêtements.
— Aller !
Sa nudité fit sourire Jensen qui s'approcha de lui et glissa ses mains dans son dos jusque sur ses fesses.
— Je crois qu'on va bien s'entendre toi et moi. Il se lécha les lèvres. A genoux.
Yu commença à trembler. Il se baissa doucement et se retrouva face à la taille de Jensen qui baissait la braguette de son pantalon. Puis il le saisit par les cheveux. Yu ferma les yeux.
M venait d'arriver dans une chambre d'hôtel en compagnie de Mills. Il le fit s'asseoir sur le lit et partit dans la salle de bain. M regardait autour de lui.
— Pourquoi faut il que ce soit toujours des riches ? Il sourit. Au moins, j'aurais vu de belles choses dans ma vie !
Puis Mills ressortit de la salle de bain, des vêtements de cuir sur lui et des objets étranges dans les mains. Il s'approcha de M qui se leva et recula doucement vers le fond de la pièce. Il savait ce qu'il allait endurer.
— Allons, M, ne sois pas timide, tu commences à connaître les règles du jeu, non ? Ce serait vraiment dommage que j'en vienne à la force…
M s'arrêta puis fit quelques pas en direction de Mills qui sourit de toutes ses dents jaunes avant de le tirer par les bras et de le jeter sur le lit. Il saisit ses poignets qu'il attacha d'un lien de cuir épais qu'il accrocha au montant du lit. Puis il sortit un couteau d'un fourreau qu'il avait à la taille et le fit briller devant les yeux de M.
— Tu vois, si tu n'es pas sage, j'ai de quoi te calmer…
Il arracha un par un les boutons de sa chemise avec la lame et la fit glisser sur son torse du côté plat. M tourna la tête vers la fenêtre et regarda les nuages couverts de nuit qui flottaient haut dans le ciel. Il aurait voulu être autre part, dans la peau de quelqu'un d'autre. Il sentit la chaleur de Mills l'envahir violemment, comme une bête rampante qui aurait une emprise maléfique sur lui, mais se persuadait qu'il était cet oiseau venu se poser sur le bord de la fenêtre. Un simple spectateur de cette scène dont il aurait tout oublié une fois envolé vers un ailleurs plus doux.
Mills le retourna et fit glisser la lame le long de sa colonne vertébrale mais cette fois ci du côté tranchant. M serra les dents mais savait que s'il émettait le moindre son, Mills l'aurait immédiatement sanctionné. Ses doigts se crispèrent sur le lien de cuir qui le tenait prisonnier de cet endroit et des larmes tombèrent sur le drap de satin sur lequel il sentait son corps l'abandonner pour appartenir à cet homme entre les mains duquel il aurait voulu mourir.
— Tu es beaucoup moins rebelle, souffla Mills près de l'oreille de M. Regarde… Regarde ce que j'ai pour toi…
M leva le regard vers l'objet qui s'agitait devant lui. Il tourna la tête sur le côté lorsqu'il vit les chaînes enroulées autour du bras de Mills.
— Mills… Je vous en prie…
— Comment ? Il me semble avoir entendu quelque chose ? Qu'est ce tu viens de dire, je crois que j'étais ailleurs… Il passa son bras enchaîné sous le sou de M et le tira vers lui. Les esclaves ne parlent pas, compris ?! Combien de fois vais je devoir te le répéter ?
Il lâcha M et le frappa violemment sur les côtes de son bras de fer. M ne put empêcher un cri de sortir de sa gorge, immédiatement étouffé par le coussin dans lequel Mills venait de lui plonger le visage.
— C'est ça, oui, tu aimes, n'est ce pas !
M ne savait plus où il se trouvait. Tout s'altérait dans son esprit vicié par la douleur oppressant tout son corps. Puis il sentit Mills se détacher de lui et quelque chose de brûlant lui frotta la peau. La chaleur se faisait de plus en plus intense, jusqu'aux limites du supportable. Il étouffa à nouveau un cri dans le coussin et raidit son corps sous la douleur. Il tenta de tourner la tête pour voir ce que son détenteur lui posait sur la peau. Puis il sentit comme une odeur de brûlé dans la pièce et vit une légère fumée planer vers son visage. Il avait le souffle court et tous ses membres tremblaient alors que Mills retirait de sur sa peau l'objet responsable de son malaise naissant.
— Maintenant, tu es à moi, quoi qu'en dise Lawson. Il croit qu'il peut tous vous avoir mais maintenant, tu es à moi… Rien qu'à moi…
Il retourna M sur le dos et le regarda dans les yeux. Il avait du sang sur les mains et sur les lèvres alors qu'il venait de passer sa langue sur la lame du couteau. M soupira et perdit connaissance.
Yu entra dans le salon de la grande demeure. Jamais il n'avait vu autant de richesse dans une seule maison. Jensen le prit par le bras et le fit passer devant lui jusqu'à la grande table au centre de la pièce.
— Messieurs, voici ce que je vous avais promis.
Trois hommes d'une quarantaine d'année détaillèrent Yu de la tête aux pieds. Puis l'un d'entre eux se leva et caressa son visage.
— Mmm… Il est jeune, il a une belle peau… Il est bon ?
— Il est doué, oui.
Jensen sourit à ses invités. Puis il poussa Yu vers la table et s'assit sur une chaise qu'un jeune homme d'une vingtaine d'année venait de tirer pour lui.
— J'espère que Mark vous aura été d'une compagnie agréable. Depuis cet accident malheureux, il n'est plus tout à fait le même.
— Il a été très serviable. Nous n'avons pas attendu tous seuls !
Le jeune homme se tourna vers Yu et lui sourit discrètement. Yu le dévisagea puis lui rendit son sourire. Mais Jensen ne semblait pas d'accord à ce qu'ils sympathisent. Il se leva brusquement et gifla Mark de toutes ses forces.
— Depuis quand t'ai je permis d'être aussi familier ?
Mark chancela et tomba sur ses genoux. Puis il se releva doucement et s'inclina devant Jensen qui se rassit sans faire attention à lui.
— Comme je vous le disais, j'ai rencontré quelqu'un qui m'avait conseillé d'aller voir ce Lawson. Et je dois dire que je ne suis pas déçu, du moins, pas encore.
Yu regarda Mark s'éloigner et se retourner pour lui sourire une dernière fois avant fermer la porte du salon. Jensen leva les yeux vers lui alors qu'il était debout près de lui.
— J'espère que tu donneras autant à mes amis que tu m'as donné tout à l'heure.
Yu regarda la tablée et baissa les yeux. Les quatre hommes dînèrent puis prirent un café avant de quitter définitivement la table. Yu était resté debout tout ce temps, les regardant parler et rire tout en mangeant devant lui. Le monde lui semblait d'une terrible injustice mais il repensait à Mark et se disait qu'il devait vivre un enfer avec Jensen. Puis il pensa à M. Il avait un mauvais pressentiment mais ne pouvait rien pour lui de toute façon.
Après le repas, les quatre hommes se dirigèrent vers une salle aux portes sculptées dans un bois rougeâtre. Là, devant l'entrée se trouvait Mark, attendant vraisemblablement que l'on vienne vers lui.
— Messieurs, derrière ces portes vous attend un lieu où vous aurez un avant goût de ce qu'est le paradis !
Ils se mirent tous à rire de la plaisanterie de Jensen. Tous sauf Yu et Mark qui échangeaient des regards apeurés. Puis Jensen ouvrit la porte et la referma une fois que tout le monde fut entré. Il y avait un parterre de coussins aux couleurs chatoyantes posés sur un immense duvet d'un rouge sanguin. Des tentures masquaient des fenêtres aux vitres foncées et une odeur d'encens planait dans l'air. Yu fut poussé en avant par Jensen qui lui ordonna d'avancer jusqu'au centre du duvet. Mark le dépassa et s'assit sur les coussins.
— Au fait, Jensen, quel est le prénom de cette beauté ?
— A vous de choisir. Lawson m'a dit qu'il répondait à tout ce qu'on voulait alors ne vous privez pas, faites émerger vos fantasmes !
Jensen s'approcha de Mark et lui arracha d'un coup de main la tunique qu'il portait. Puis il l'embrassa farouchement en lui tenant la tête en arrière et le jeta un peu plus loin sur d'autres coussins. Il défit les boutons de son pantalon et saisit Mark par le cou.
— Je sais que tu comprends ce que je veux, alors fais de ton mieux.
Les trois autres hommes ne tardèrent pas à commencer à se déshabiller et à s'approcher de Yu qui ne savait pas trop ce qui allait se passer. L'un d'entre eux le saisit par le bras, un autre s'empara de sa taille quant au troisième, il s'agenouilla, lui défit son pantalon et le lui enleva d'un seul coup, le faisant basculer sur le sol. Yu tourna la tête vers Mark. Jensen le maintenait d'une main par les poignets et lui enlevait doucement son pantalon de l'autre, faisant vraisemblablement monter son propre désir au détriment de sa proie. Les trois hommes caressaient maintenant le corps nu de Yu qui tremblait sous leurs mains répugnantes. Il avait déjà eu à faire à ce genre de situation et savait qu'il fallait qu'il soit patient. De toute façon, pensa t il, ils vont finir par ne plus être d'accord d'être aussi nombreux sur moi.
La soirée atteignait son paroxysme. La chaleur commençait à être insupportable dans la pièce close depuis plus de trois heures mais les quatre hommes semblaient s'en accommoder plus que bien. Des seringues avaient été jetées çà et là et Yu commençait à perdre toute notion du temps et de l'espace sous le corps qui le retenait prisonnier. Mark était trempé de sueur alors qu'un des convives pesait sur lui de tout son poids. Il tendit un bras vers Yu et tira ses doigts comme pour atteindre le jeune homme. Yu dont la souffrance physique le faisait grimacer tendit lui aussi son bras et effleura les doigts de Mark. Il crut un moment pouvoir lui saisir la main mais Jensen, qui n'avait rien perdu de la scène, sortit du champ de vision de Yu pendant quelques secondes puis revint, un instrument étrange dans les mains. Yu ne put distinguer ce que c'était car son esprit n'était plus à même de discerner correctement l'environnement dans lequel il se trouvait.
— Je t'avais prévenu, Mark ! Qui t'as permis d'être aussi familier ?
Yu garda les yeux ouverts même lorsque le sang gicla sur son visage. Il ne semblait pas se rendre compte de la situation. Les autres hommes bondirent tous ensemble vers le fond de la pièce mais Yu restait là, allongé sur le duvet où le sang se répandait jusque sous lui. Il fixait Mark dont les yeux bleus trahissaient la douleur qu'il ne pouvait exprimer par sa voix, totalement sous l'emprise de la drogue.
Yu tira un peu plus son bras vers lui mais ce dernier ferma les yeux lentement et Yu réalisa alors que le bras qui lui était tendu n'était plus attaché à son corps. Il tenta de se relever mais ses jambes tout comme ses bras ne lui répondaient plus. Les hommes lancèrent des injures à Jensen qui s'empressa de les faire sortir sous la menace de son arme tranchante. Puis il revint auprès des deux corps inertes sur le sol, nus et vulnérables.
— Désolé mon garçon mais je crois que la soirée s'arrête là. Il se tourna vers Mark dont le visage était d'une pâleur mortelle. Oh, ne t'inquiète pas pour lui, il s'en remettra vite !
Jensen saisit Yu par les poignets et le tira pour qu'il se relève. Puis il lui lança les vêtements avec lesquels il était arrivé ici et lui ordonna de se rhabiller.
Une fois arrivés aux pieds du bâtiment de Yu, Jensen le retint par un bras avant qu'il ne descende de la voiture et glissa sa main dans son pantalon.
— Et merci pour tes services…
Yu baissa les yeux et sortit de la voiture en claquant la porte derrière lui. Il s'empressa de monter les escaliers puis arriva à son étage, complètement essoufflé. Les larmes lui noyaient les yeux et il ne réussit pas à trouver l'interrupteur. Puis il finit par abandonner et avança dans le noir. Une ombre tâchait sa porte à la peinture claire et il ralentit en s'essuyant les yeux pour tenter de distinguer ce que cela pouvait être. Il entendit un souffle rauque et une voix murmura son nom.
— M !
Il se précipita sur la masse à moitié allongée sur le sol et releva sa tête.
— M ! Que s'est il passé ?… Oh mon Dieu…..
Yu porta sa main à sa bouche. M avait le visage lacéré et le sang coulait jusque sur son pantalon déchiré.
— Y…Yu…
— Ne dis rien, je vais te soigner, tu verras, ça ira !
Il tenta d'introduire la clé dans la serrure mais ses mains tremblaient tellement et ses yeux étaient remplis de larmes qu'il n'arrivait pas à ouvrir la porte.
—Tiens bon, M, ça va aller !
Il finit par réussir à ouvrir et aida M à se relever et à entrer dans le petit appartement. Il le fit s'asseoir sur un fauteuil fripé et lui enleva sa veste. Il courut jusque dans la salle de bain et ouvrit la pharmacie de ses mains tremblantes. Il fit tomber plusieurs boîtes sur le sol et s'empressait de les ramasser avant de les mettre dans ses bras. Puis il retourna dans le salon d'où M n'avait toujours pas bougé.
— Ca va aller, M, je vais te soigner, tu verras.
M respirait péniblement et sa tête vacillait légèrement d'avant en arrière. Yu alluma une petite lampe et revint vers lui. Un gémissement sortit de sa bouche lorsqu'il découvrit la gravité des blessures de son ami. Il saisit une gaze et mit de l'eau dessus pour laver les plaies. Mais M eut un mouvement de recul à sa vue.
— Ce n'est que de l'eau, je ne peux pas mettre de désinfectant, la douleur serait insupportable.
Mais elle l'était déjà pour M. Yu hésita quelques secondes avant de poser le morceau de tissu sur le visage méconnaissable. M agrippa ses mains au fauteuil et laissa un cri de douleur briser le silence nocturne. Les larmes de Yu roulaient sur son visage mais il n'abandonna pas les soins qu'il prodiguait à son ami. Au fil des minutes, il découvrit un visage plus proche de celui qu'il connaissait. Mais les blessures l'avaient changé. Après l'avoir bien nettoyé, il l'aida à se déshabiller mais M refusa, le repoussant du peu de force qu'il lui restait.
— M… Il faut que je te lave…
Il finit par céder. Yu lui enleva ses vêtements souillés mais s'arrêta lorsqu'il vit son sous pull ensanglanté dans le dos. Il inspira profondément et souleva doucement le vêtement qui était collé à la peau meurtrie. Mais Yu ne s'arrêta pas. Il savait que cette plaie devait être soignée au plus vite. M chancela sous la douleur et s'appuya sur une chaise. Puis ils se rendirent tous deux dans la salle de bain, Yu soutenant son ami sur son épaule.
Il fit couler la douche et partit chercher un seau qu'il renversa pour que M puisse s'asseoir sous l'eau qui coulait diffusément. Il gémit sous la douleur lui rappelant que son dos comportait une profonde coupure. Ses pieds baignaient dans l'eau maintenant rouge et Yu s'efforçait de se contenir pour ne pas céder aux nausées soulevant son estomac. Il laissa l'eau laver le corps meurtri puis passa sa main sur la peau contusionnée en prenant soin de ne pas toucher de blessures. M respirait toujours fortement et tremblait de plus en plus mais s'efforçait de garder les yeux ouverts pour pouvoir regarder le visage de Yu agenouillé devant lui.
— Merci…, murmura t il entre ses lèvres gonflées.
Et il lui sourit. Yu enleva son t-shirt et se mit derrière lui pour lui laver le dos. Il passa un doigt le long de la coupure nette et s'arrêta sur une marque rouge.
— Il t'a marqué…L'ordure…
Il regarda les marques qu'il avait à l'intérieur des coudes puis regarda le corps nu de son ami.
— Pourquoi lui… Pourquoi pas moi…
Plus d'une heure était passée depuis qu'ils étaient rentrés. M était maintenant allongé dans le lit de Yu, assommé par la douleur. Son corps était couvert de bandages que Yu avait accumulé depuis qu'il travaillait pour Kriss. Sa respiration était irrégulière et ses muscles tressautaient nerveusement. Yu s'était assis sur le sol et s'était endormi la tête sur le lit en tenant la main de M.
Des reviews ? Envie de me dire que cette histoire est trop dure, inutile ou tout simplement que vous aimeriez savoir comment ça continue ? Ben, faut pas hésiter !
Aoi qui ne sait toujours pas comment elle a fait pour écrire une fic aussi dure… Mais ça ira mieux… Plus tard… ^ ^ ;
Bonjour ! Eh oui, un deuxième chapitre pour cette fic ! Celui là est un peu moins dur tout de même ! (je crois que j'avais eu ma dose avec le premier !) On y rencontre un personnage très important et que j'aime beaucoup beaucoup (vous verrez par la suite ! ^ ^ )
Je tiens à remercier Nagisa Moon pour sa review (arigatô !) et bien sûr mon petit fan club adoré ( hi girls !) ! mdr ! Sans oublier Naëlle senpaï, mon manager, qui a été d'un aide précieuse et d'une critique juste !
Voilà, bonne lecture !