Titre : être mort c'est chiant !
Auteur : Niwa-himé
Genre : yaoi, humour (noir)
Disclamer : ce sont MES persos ! Et MON histoire ! Pas touche ou je mords ! ( relève les babines, montre les crocs et pousse un profond grognement qui ferait fuir un T-rex )
Notes importantes de l'auteur :
1) Histoire traitant d'homosexualité donc si ça plait pas, vous lisez pas.
2) Le langage est un peu vulgaire ou cru parfois, d'où le rating.
Et je vous souhaite une agréable mort… euh non, lecture !
Chapitre 2 : Et je mâte, mâte, mâte, jusqu'au bout de la nuit…
Je suis con. C'est clair et définitif. Je vois que cette explication à la connerie que je suis en train de faire. Qui a dit que la mort c'est la liberté, la félicité éternelle ? J'aimerais bien le savoir pour aller lui péter la gueule et lui hurler dans les oreilles : « MENSONGE ! L'après-mort, c'est de la merde ! »
Attention ! Avis à la population. Ne croyez pas tout ce qu'on raconte sur la vie après la mort ! Vous allez vivre (mourir ? je dois dire quoi au fait ?) un calvaire. Limite pire que votre vie mortelle. Ah et aussi. Petit message pour mes chers compatriotes suicidaires. Ne vous suicidez pas ! Vous allez le regretter amèrement sinon. Ensuite c'est vous qui voyiez…
Bon alors, d'après les explications que m'a donné papi (Dieu soit disant…), je dois prendre l'ascenseur numéro 283. C'est grâce à lui que je vais trouver ma mission. Enfin le vivant, le mortel, l'humain quoi ! Donc je dois aller au bâtiment 139 pour trouver mon fameux ascenseur. Et ce putain de bâtiment il est où ? Il y a un chantier d'immeubles tous identiques, et bien rangés comme les étagères d'une bibliothèque. Ils sont dans l'ordre, c'est déjà ça. Je trottine donc entre les âmes à la recherche de ma bâtisse chérie. C'est dingue. Les esprits se bousculent dans les rues de l'au-delà. Y en a même qui font la queue devant des entrées. On se croirait presque dans le monde des vivants. Et puis c'est qui ces trucs en noir ? Les Men in black ou quoi ? Enfin… ils ont l'air de tout contrôler ici. C'est bizarre tout ça. Mais qu'est-ce qui n'est pas bizarre ici ? Rien.
Mon bâtiment ! Oh une vielle mégère. C'est la concierge apparemment. Quoi ? C'est LE bâtiment des ascenseurs ? Ca veut dire quoi ça ?
« Ici, il y a tous les ascenseurs du Ciel, ça marche par dix à chaque étage. Tu dois prendre le combien gamin ? »
« Heu… le 283 »
« Et bien bonne chance ! »
« Pourquoi ? »
« Parce que tu dois monter 28 étages à pied »
Hein ? 28 étages ? A pied ? Non c'est pas possible ! Attends la mégère ! Reviens ! Dis-moi que c'est pas vrai ! Pitié ! La conne ! Elle est partie. Je suis encore et toujours seul. Mais cette fois-ci face aux escaliers. Chris. T'es le meilleur. C'est pas quelques étages qui vont te faire peur. Quelques… Bon je me lance ! Ou plutôt, je monte !
J'en peux plus. Je suis à peine au 11ème étage. Et je suis épuisé. D'ailleurs faudra que je demande à papi si c'est normal que je sois fatigué. Les fantômes sont pas censés ne rien ressentir ? Non parce que si c'est le cas, j'ai un problème là.
J'en ai marre. Pourquoi est-ce qu'on me fait ça à moi ? Je croyais être gentil. Enfin… avec ceux qui le méritaient. Pour les autres, je crie : « à mort ! » Hé hé hé. C'était cool d'en faire pleurer quelques-uns un. Je sais, c'était cruel. Mais c'était légal ! Je me vengeais juste !
50. Putain 50 ! Mais ils le font exprès ! Il y a 50 marches entre chaque étage. Honnêtement, ils me prennent pour qui ? Flash ? Mais je le suis pas ! Et à ce train là j'y serrai encore dans six mois ! En plus c'est le comble. Je suis dans LE bâtiment des ascenseurs et y a pas le simple ascenseur qui nous mène à l'étage qu'on veut. Papi avait bu un coup quant il l'a créé. Enfin j'espère. Parce que s'il l'a fait sobre, c'est grave. Ca voudrait dire qu'en plus d'être taré, c'est un abruti total !
J'y suis ! Ca y est ! Merci mon Dieu ! Non pas merci ! C'est à cause de cet imbécile que je suis là. Bon. 281. 282. 283 ! Et maintenant ? Je fais comment pour le prendre ? Y pas de bouton ? Mes nerfs vont craquer. J'en suis sûr ! Je vais péter un câble ! Bien, on se calme et on respire. Allez. Inspirer. Expirer. Inspirer. Expirer.
Hey ! Les portes s'ouvrent ! Pas de trou noir. Y a bien le monte-charge. Pourquoi je regarde ça moi ? J'ai toujours eu une tendance à la paranoïa… Mais là elle rime à rien (ma paranoïa). Je peux pas avoir peur de mourir, puisque je suis déjà mort ! C'est marrant ça, tiens. Un suicidaire qui a peur de crever. Enfin du moins peur de mourir d'autre chose que de sa main, bien sûr.
Bon, j'entre ou j'entre pas ? Allez j'y vais ! Je me suis pas tapé 28 étages pour faire demi-tour ensuite. Je suis dedans. Et je fais quoi ? Y a pas de bouton à l'intérieur aussi. Hey les portes ! Ouvrez-vous ! Ouvrez-vous, je vous l'ordonne !
C'est super. Je suis coincé dans un ascenseur sans aucun bouton et sans aucune trappe de secours. J'ai plus qu'à attendre. Ca devient une habitude ici. Waaee. C'était quoi cette secousse ? Oh. Ca s'ouvre. Vite dehors ! Ouf. Je suis sûr de pas les revoir se refermer encore sur moi. Nananananèreu ! Vous m'aurez pas une seconde fois vilaines portes !
Je suis où là ? Dans une chambre. Un grognement. George ? Je crois pas. C'est la chose sous le tas de couvertures qui fait ce bruit. En fait, on dirait plus un gémissement qu'un grognement. Ca bouge. Oh des cheveux noirs. Comme les miens mais en beaucoup plus long. Bon c'est un homme. Mon homme ? Enfin pas dans le sens : mon mec à moi (il me parle d'aventure, lalalalalalala… Patricia Kass en action !), mais plutôt dans le sens : c'est ma mission.
Donc ce jeune homme assis au milieu de ses couvertures est ma mission. Et ben. Sur ce coup je peux remercier papi. C'est qu'il a une belle gueule le bougre ! Il est efféminé dit donc ! Mais ça me dérange pas. J'aime bien même. Les mecs aux apparences fragiles et faibles m'ont toujours plu. Savoir mon partenaire plus faible que moi attise un certain désir chez moi. Ils sont soumis généralement. Et j'adore ça. Hm. Voyons voir de plus près. Les yeux noirs. Personnellement j'ai toujours eu un penchant pour les yeux verts. Un petit nez, de longs cils, des lèvres fines. Je voudrais bien savoir quel goût elles ont d'ailleurs. Il est pâle. Très pâle. Dommage. Je suis sûr qu'un teint hâlé lui irait bien. Enfin, il est pas mal non plus comme ça. Il est très bien même. Un délice. Chris, ferme la bouche. Tu baves. Allez, gardons le peu de dignité qu'il me reste. J'ai déjà vu des mecs canons (je m'en suis même tapé !). Alors on se reprend. C'en est qu'un de plus parmi tant d'autres. Et que je peux pas avoir en plus.
Ca me fait penser à un truc tout ça. Papi m'a bien dit qu'il pouvait pas me voir. Hé hé. C'est génial ! Je vais pouvoir mâter ! Bon t'attends quoi pour te mettre à poil ! Si ça ne tenait qu'à moi, il serait déjà nu comme un ver et allongé sur le lit ! Mais je peux pas. J'arrive pas à le toucher. Je passe à travers. Pff. Fait chier. C'est la mort… Non sans rire ! Oh j'ai fait fort là !
Après un bon rinçage de l'œil. Ben quoi ? J'ai fait que regarder. Cela dit j'aurais bien voulu lui donner un peu d'amour. Etendu sur son lit. Lui dessous, moi dessus. C'est une idée alléchante ça. Si seulement je pouvais le faire. Enfin…
Il sort. Je le suis évidemment. Nous sommes donc dans la rue. Il va où ? Aucune idée. J'ai plus qu'à le suivre pour savoir. De toute manière faut pas que je le lâche. C'est pas comme si j'avais le choix !
On dirait une rue malfamée. Attendez. C'est une rue malfamée. Mais il est fou ! Ca craint par ici ! Il veut mourir ! C'est ça pas vrai ? Lui il a compris qu'il fallait pas se suicider. Il va se faire tuer par quelqu'un d'autre. Hey ! Si ça se trouve il m'a entendu quand j'ai dit qu'il fallait pas s'auto donner la mort. Hm. Hypothèse peu envisageable.
Bien, il parle avec une fille maintenant. Il est hétéro ? Beurk ! Je vais vomir ! Non sans dec' ! Quel gâchis (s'il est hétéro) ! Il devrait y avoir que des homos sur Terre d'ailleurs. Et puis, soyons honnête. Je les aime pas ces gens-là ! Y en a tellement qui sont intolérants qu'à force d'en voir, je suis devenu héterophobe ! Quoi ? Ca existe pas hétéréphobe ? Ah ah ! C'est la preuve que ces cons sont jamais agressés pour leur sexualité ! Et puis, je suis sérieux. C'est dégueulasse. J'ai envie de gerber quand je vois un hétéro. Comme la plupart d'entre eux gerbent quand ils voient un homo. Bon, c'est quand il veut. Je veux pas camper là moi. Surtout avec cette cruche en face.
Et hop ! C'est qu'il est docile le petit. On repart. Sans la pimbêche. Heureusement. On marche depuis une heure environ. Et je sais pas s'il a remarqué mais… y a un mec en costard qui nous suit. Qu'est-ce il veut ? Il a un problème ? Je vais aller lui refaire le portrait. Et il va apprendre qu'on touche pas à la mission du grand Christopher Lanik. Je devrais pas dire mon nom. Après l'avoir dit j'ai l'impression de plus être pris au sérieux… Hé ho papi ! T'as vu ! Je prends ma mission à cœur ! Qui a dit que je faisais du lèche cul ?
Hey mon beau mec accélère ! Attends-moi ! Il court carrément maintenant ! Merde ! Je l'ai perdu ! Ah non il s'est planqué. Derrière les bennes à ordures. Il avait pas mieux comme planque ?
« Alors le vivant à ça il ressemble… »
Qui a parlé ? Ah c'est lui. Un fantôme. Que je n'ai jamais vu. Il est petit. Enfin il fait la taille de mon humain. C'est moi qui est trop grand ou quoi ? Cheveux blonds, yeux bleus. Teint pâle. Je vais finir pas croire qu'y a que moi qui ai pas la peau blanche ! Sinon, il est pas mal. Question. Est-ce que je peux le sauter ? Je sais que les fantômes ne peuvent avoir aucun rapport sexuel avec les mortels. Mais avec les autres esprits ? On peut ? Franchement ça serait bien. J'ai pas spécialement envie de m'abstenir pour le restant de l'éternité. Ah et autre chose. De moins important. Mais bon, je me dois de me le demander. Qu'est-ce qu'il fout là ? Sérieusement, papi aurait pas osé m'envoyer une nounou ? Si ? (En plus, il a l'air plus jeune que moi) Je vais le tuer s'il a fait ça ! Enfin essayer avant tout. Je suis pas sûr de pouvoir en fait. C'est Dieu. (Enfin tout le monde le dit. Je vais pas les contrarier hein !) Et on peut pas buter Dieu. A moins que… il ait un point faible. Hmm. C'est une idée à creuser. Tuer papi. Prendre sa place. Et dominer le Monde ! Mwahahaha ! C'est une excellente idée ! Vraiment, je suis un génie ! Bon, je laisse de côté mon envie de prendre le pouvoir. J'y reviendrai plus tard. Et je reviens là où j'en étais. C'est-à-dire au blondinet que j'aimerais bien foutre dans un lit. Ou ailleurs, ça me dérange pas. Dans tous les cas, il a pas intérêt à me faire chier celui-là ! Par contre, s'il veut me faire autre chose de plus… excitant. Je suis partant !
« T'es qui ? »
« Sacha Guiley, et toi ? »
« Christopher Lanik, c'est papi qui t'as envoyé ? »
« Non, le Diable m'a envoyé. C'est qui papi ? »
Et ma grand-mère c'est une autruche ! On en apprend tous les jours ! J'ai comme l'impression que tout le monde me prend pour un con. Attention ! Y a deux tarés qui se prennent pour Dieu et le Diable. Plus barges que je ne l'aurais pensé finalement.
Petite parenthèse. J'ai dû mal à croire qu'il soit du côté du Diable. Enfin si le Diable existe bien sûr. Je dis ça parce que cet idiot ressemble à un ange. Pas à un démon. Quoique honnêtement je me demande ce que je fais du côté de papi… Fin de la petite parenthèse.
Bon. Je vais pas m'énerver. Je vais rester zen comme un ver de terre. Ils me gavent ces putains de vers de terre ! Allez, tentons, calmement, de savoir ce qu'il se passe.
« Le Diable ? Et je peux savoir pourquoi ? »
« Ben, pour aider à sa mort envoyé j'ai été. Et c'est qui papi ? »
Comment il parle cet abruti ? Ne pas chercher à comprendre. J'aurais qu'un mal de tête sinon. Il est mignon. C'est un fait. Mais il vaut mieux qu'il se la ferme !
« Pour sa mort ? Il doit y avoir erreur là. »
« Pourquoi ?… Et papi c'est qui ? »
« Je suis là pour le garder en vie »
« Vraiment ?… Papi c'est qui ? »
« Si je te le dis, andouille ! »
« Vulgaire tu es jeune homme !…C'est qui papi ? »
« Jeune homme ? Je suis plus vieux que toi ! »
« Comment ça toi tu peux savoir ?… Et c'est qui papi ? »
« Comment je le sais ? T'as l'air d'avoir 18 ans ! »
« 19 ans j'ai !… Papi me dire qui c'est tu veux pas ? »
« Papi ? C'est un vieux dingue qui se prend pour Dieu et visiblement, toi t'as eu droit à un barge qui se prend pour le Diable. »
« Mais dans l'au-delà nous sommes, donc Dieu et le Diable obligé il y a. »
« Pourquoi tu parles comme ça ? Pas que ça me dérange… si, en fait ça m'énerve, ça te rend un peu débile, et… t'as vraiment pas l'air d'être plus clean que l'autre toi. Je serais donc le seul saint d'esprit dans l'au-delà ? »
« Oh, j'ai pas arrêté de regarder Star Wars de mon vivant, et j'adore comme ils parlent ! Je fais pareil du coup, mais des fois j'ai du mal quand même. Mine de rien, il en faut de la concentration pour parler comme ça ! »
« Bon, tu sais quoi ? »
« Non »
« Quand tu me parleras, tu le feras normalement, pas comme les persos de Star Wars ok ? »
« Mais… »
« Pas de "mais", si tu le fais pas, je t'ignore ! »
« Pff d'accord… t'es vraiment pas marrant »
« Je sais. Alors si j'ai bien compris, t'as pour mission de le faire mourir »
« Oui, je dois le faire sinon je vais devenir une âme errante »
« Comme moi si je le garde pas en vie… C'est pas normal qu'on ait eu une mission sur la même personne mais avec des objectifs différents. »
« Tu crois ? »
« Oui, on dirait qu'on nous prend pour des cons, non, on dirait pas c'est sûr… T'es mort comment au fait ? »
« Je me suis pris une rafale de balles »
« Putain ! Comment c'est arrivé ? Hey ! Il est où l'autre ? »
Et voilà. On relâche deux minutes son attention, et pouf ! A plus de mortel ! Il est parti où ? Ca a l'air de faire longtemps qu'il est plus parmi nous. Il est nulle part. Allez, on va le chercher. Merde ! J'espère qu'il lui est rien arrivé de grave. Je veux pas finir en âme errante moi ! Oh ! J'aillais l'oublier l'autre. Comment il s'appelle déjà ? Ah oui !
« Sacha, je dois partir pour le retrouver, on terminera cette discution un autre jour ok ? »
« Ok ! Oh Chris ! Je voulais que tu saches, il mourra ! Je veux aller en Enfer et seule sa mort m'ouvrira les Portes donc je ferais tout mon possible pour qu'il y reste ! »
« Bien, alors nous sommes ennemis. Je le laisserai pas mourir ! Je veux aller au Paradis ! »
« Bon, ce fut un plaisir »
« Attends ! On peut toujours être ami, non ? »
« Des ennemis amis ? »
« Personne l'a encore fait, on inaugure comme ça ! »
« Ouais ça sera génial ! »
« Alors on se retrouve bientôt ? »
« Ouais ! »
J'ai cru un moment que c'était perdu. Si on serait devenu des adversaires, j'aurais jamais pu me le taper ! Maintenant qu'on est ami officiellement. Ca sera beaucoup plus facile de tenter quelque chose. Et j'aurais ma réponse en même temps. Les fantômes peuvent-ils avoir des relations sexuelles ? Je ferais remarquer que même après la mort, nous avons des pensées existentielles. Quoi ? C'est un truc existentiel à savoir si, oui ou non, on a droit au sexe dans la mort. Si, en effet, j'ai la possibilité de pouvoir baiser, mon petit Sacha il va vite passer à la casserole.
A part ça. Ca sent la merde. Dans toute cette histoire. Et d'ailleurs dans l'air aussi. Normal. Puisque je suis à côté d'un gros tas de merde ! Y a une embrouille dans tout ça. Je le sens trop. Je vais contacter papi pour lui poser quelques questions.
Il est là ! T'es dur à trouver petite tête ! Au fait comment il s'appelle ? Faudra que je voie ça tiens. Bon il rentre chez lui. Sage décision. Il sera en sécurité enfermé à double tour. Y a rien à craindre. Donc en entendant qu'il y ait un peu d'action, (ou qu'il se mette à poil) je vais contacter papi. J'ai quelques trucs à lui demander à celui-là !
Très bien ! Il veut pas me parler ! Je l'ai contacté comme il me l'a dit. C'est-à-dire que j'ai fait ma main en téléphone et j'ai dit : « je veux parler à Dieu ». Je me suis senti stupide quand je l'ai fait. Conversation : « Allo » « Hey papi c'est Chris j'ai un…tuuuuuu ». Il m'a raccroché au nez ! C'est cool. J'ai réessayé. Je suis de nature persévérante. Et là, il m'a pris littéralement pour un con. Il a décroché. Et comme si je reconnaissais pas sa voix, il a débité d'une traite : « Dieu n'est pas là pour le moment. Rappelez plus tard. Beaucoup plus tard. » Et puis la dernière fois que je l'ai eu au téléphone, ça a été très clair ! Alors ses propres mots étaient : « hm. Oh oui ! Je… hm… je suis pas là pour ah ! Un peu plus bas amour. Voui, c'est parfait. Là continue s'il te plait ». Et à nouveau j'ai entendu le signal qui indique que la communication a été coupée. Et… je veux même pas savoir ce qu'il faisait. Quoique celui qui a pas compris, on peut plus rien pour lui ! Mine de rien il me fait pitié papi. Inventer quelqu'un quand il se donne du plaisir. C'est pathétique. Heureusement que moi j'ai, avais, la chance de le faire à deux. Donc revenons-en à mon problème. Il me cherche (le papi), et ben il va me trouver !
Papi va me donner une explication là. Il pourra pas y échapper. J'ai essayé de le joindre trois fois en tout. Et là il m'a trop énervé ! Je me déplace du coup. J'ai crié : « ascenseur 283 ! » Et en un « pouf » il était là. Je l'ai pris. Et j'ai dû me re-taper ces putains d'étages (en descendant. Mais je vais devoir les remonter !). Son bureau. J'y suis. N'empêche, il s'est pas fait chier. Une porte en argent et or pur. Enfin… allez je vais être poli. Je vais frapper avant d'entrer. J'ai pas dit que j'attendrai qu'on me dise « entrez » non plus.
Mes yeux ! Mes yeux ! Ils me brûlent ! A l'aide ! A moi ! Je me meurs ! Heu… je crois que je peux pas mourir deux fois. Et c'est pas possible pour un fantôme de mourir ? Pas vrai ? Ou y a l'équivalant de la mort pour les fantômes… une disparition totale. Bref… C'est abominable ! C'est terrifiant ! C'est pire qu'un film d'horreur ! C'est… c'est… c'est beurk !
Aussi vite la porte était ouverte, aussi vite elle était refermée. Papi. Avec un autre vieux. En train de faire… eurk. J'en ai des frissons de dégoût. Pas le fait de voir deux mâles. Non. À l'origine ça m'aurait excité. Mais là ! Beurk ! Le fait de voir deux mâles vieux, usés et fatigués (enfin pas si fatigués que ça) faire des galipettes. Berk ! Hey ! Une seconde ! Papi (enfin Dieu) avec un homme. Dieu est gay ! Oh putain ! C'est incroyable ! Ola la. Les croyants. L'Église. Les pauvres ! Ils rejettent l'homosexualité. Mais leur Dieu est Gay !
« Tu me laisses passer ? »
« Jack ? »
« Hm »
« Crois-moi, il vaut mieux pas que tu rentres. »
« Oh non, ne me dis pas que Dieu est avec le Diable »
« Le Diable ? Heu… il était juste avec un vieux tout fripé comme lui. »
« Ouais c'est bien ce que je dis, il est avec le Diable »
« Vu la position qu'ils avaient, ça m'étonnerait »
« Pourquoi ? »
« Dieu et le Diable se haïssent ! Et là c'était plutôt chaud, tu vois ? »
« Alors c'est bien le Diable, et ils se haïssent pas, ils s'aiment… Je peux toujours attendre pour lui faire signer les papiers maintenant, j'aurais dû y aller plutôt… »
« Depuis quand ils s'aiment ces deux-là ? »
« Depuis la nuit des temps, depuis le commencement du commencement, depuis des millénaires, depuis la création de l'univers, depuis… »
« C'est bon j'ai compris ! Ça fait très longtemps. »
Je l'ai coupé dans son élan. Mais fallait bien, je tiens pas à l'écouter débiter toutes ces conneries longtemps. Ma mission est seule, et qui sait ce qu'il peut se passer pendant que je suis là, à papoter comme une commère. Hey ! Il a pas le droit de me prendre la parole !
« Ouais. Au fait, tu es là pour quoi ? »
« J'ai un petit problème, y a un fantôme des Enfers qui est venu pour faire mourir le vivant. Dieu il va réagir comment d'après toi ? »
« A quoi ? »
« Son amour envoie des siens pour le contrer ! »
« Oh ça… il le sait déjà »
« Quoi ? »
« Ils font souvent ça entre eux… ils envoient chacun un membre de leur royaume accomplir une mission sur Terre, sur le même vivant mais avec des objectifs différents, dans ton cas, tu dois le sauver, et l'autre dois l'envoyer à la mort. Celui qui perd doit effectuer un gage… coquin. »
« Comment tu sais tout ça ? Un gage coquin ? »
« Dieu et le Diable me confient beaucoup de choses… le Diable est un pervers, et Dieu adore ça, donc oui un gage coquin. »
« Eurk… »
Dieu et le Diable en couple. Qui l'aurait cru ! (La mère Lulu !) Pas moi en tout cas ! Bon, faut que je me fasse une raison. A cause de deux attardés. Parce qu'ils ne peuvent être que ça. Je suis obligé d'effectuer une putain de mission pour satisfaire leur envie de jeux coquins.
Il m'avait dit quoi déjà ? Ah oui ! Un acte humanitaire. Et mon cul c'est du poulet ! Barge ! Complètement barge ! Bon faut pas que je traîne. Je dois rejoindre mon vivant. Je dois accomplir ma mission malgré tout. Mission qui consiste à : le mâter, le protéger, le mâter. Et… faut que je trouve un moyen de faire plus avec lui. Enfin d'abord trouver un moyen pour qu'il me voie. Ensuite trouver le moyen d'avoir un corps pour au moins une nuit. Et enfin lui faire connaître les cimes du plaisir charnel. Si je trouve pas de solution, je me taperais le blondinet. Non. Quoiqu'il arrive, lui c'est sûr que je me le tape. On est deux fantômes, donc ça devrait aller. Si prendre du plaisir nous est accordé dans l'au-delà, on pourra baiser. Mais avant tous ces beaux projets, je dois me concentrer. Pour remonter ces cons d'escaliers !
Ma mission dort. Il a air paisible. Il est vraiment mignon. Il a de beaux cheveux aussi. Je suis sûr qu'ils sont doux. Si seulement je pouvais vérifier. J'ai pas sommeil. J'en conclus donc que je dormirai plus durant toute l'éternité. Remarque c'est pas plus mal. On perd du temps quand on dort. Ouais mais bon, j'aurais préféré faire dodo. Je m'emmerde là !
Il est 3h15. Il s'est pas réveillé une seule fois. Il a pas bougé d'un pouce non plus. Je le regarde dormir. J'ai que ça à faire de toute façon. Mais c'est loin d'être déplaisant de tuer le temps en le regardant. En fait j'ai fait une analyse complète de sa petite personne. Et j'en conclus que mes premières pensées étaient vraies. Il est craquant. Abominablement craquant. Et j'ai envi de lui. En plus, il a une gueule d'ange, plus que le blondinet.
Merde. C'est quoi ça ? J'ai une espèce de panique qui monte en moi. Je deviens taré. Remarque ça serait tout à fait normal vu que je côtoie que de ça. Bon, faut pas que je panique. Y a aucune raison que je le fasse, pas vrai ? Y a absolument rien d'inquiétant qui va se passer. Je vais quand même jeter un œil dans le couloir. Juste pour être sûr.
Au secours ! Y a des hommes devant la porte ! Et ils ont pas l'air très sympa ! On dirait des bulldogs ! Je me casse ! Je tiens à ma mort moi ! Je veux pas disparaître ! Fait chier ! Je l'avais presque oublié l'autre. Je peux pas me barrer sans lui.
Il dort comme une souche cet empoté ! Allez réveille-toi ! Debout ! Faut du bruit ! Et comment j'en fais moi ! Ah ben, les bulldogs s'en sont chargés pour moi. Ils ont défoncé la porte. Oh le pauvre. Mon humain vient de faire un bon d'au moins cinq mètres. Merci au lit qui lui a évité un atterrissage douloureux. Il est complètement perdu. Mais il réagit pas ce con ! Il reste assis sans rien faire ! Allez ! Lève-toi ! Et sort de ce putain d'appart' ! Mais magne-toi bordel !
…Trop tard. Ils entrent dans la chambre. Mon petit vivant les fixe avec un air terrifié collé au visage. Je préférais son expression paisible de quand il dormait. Non, il les fixe pas tous. Juste un. Le chef je crois, du moins il en donne l'impression. Putain, mais c'est qui ces gars ? Ils le font trembler. Il est totalement tétanisé. Et moi je commence sérieusement à me faire du souci.
Ma mission peut pas s'achever aussi vite. Si ? Non, c'est impossible. C'est beaucoup trop tôt. Je veux pas qu'il meure ! Mais que personne ne se fasse d'illusions. Je veux qu'il vive pour aller au Paradis. Y a aucune autre raison. Oui mais là, le tenir en vie risque d'être dur. Il serait temps qu'un miracle arrive là, parce qu'on est dans une merde pas possible…
à suivre…
Note pas très utile : Le titre du chapitre fait référence à une chanson du groupe Début de soirée, " nuit de folie ", je sais pas si vous avez fait le lien, ou si vous connaissez, mais bon je voulais le préciser, c'est tout.