Our Unknown Feeling
La nouvelle génération
CHAPITRE TROIS
C'est le mois de Février, cette année, il est gris et pluvieux. Cela fait dix jours qu'il pleut sans discontinuer. Le moral des élèves est aussi sombre que le temps. Heureusement dans les couloirs et les dortoirs de l'établissement, une fièvre monte lentement. La fièvre de la Saint-Valentin. Les filles se demandent ce qu'elles vont recevoir comme cadeaux alors que les garçons cherchent quoi offrir à leur dulcinée.
Geneviève regarde l'agitation grandissante, au fur à mesure que la date fatidique se rapproche, avec beaucoup d'amusement. Elle sait très bien qu'elle ne recevra aucun présent et cela ne la dérange pas le moins du monde, vu que c'est son choix.
Sûrement le fait de la fête approchant, mais depuis quelques jours, elle retrouve des missives d'amour saphique glisser sous sa porte de chambre alors que cela avait pratiquement cessé.
Sophia fidèle à ses habitudes se demandait ce qu'elle allait recevoir comme présent et de combien de soupirant. Depuis la rentrée elle a déjà « usé » un tiers des garçons de première année ainsi qu'une dizaine de filles, parfois les deux en même temps. Malgré sa vie sentimentale volage, elle est sortie dans le trio de tête au dernier examen blanc. On peut dire que c'est une travailleuse dans plusieurs domaines.
Geneviève a remarqué que Arnauld et Yannick passent un peu plus de temps ensemble qu'avant. On les voit plus souvent manger ensemble à la cafeteria ou réviser à la bibliothèque, bref des choses anodines. Mais pour Gen, il y a anguille sous roche et elle compte bien découvrir le fin mot de l'histoire avant la fin de l'année.
La saint Valentin se rapproche à grands pas, comme cette année elle tombe un dimanche. Les élevés qui sont en couple la fête le jeudi soir pour être sur de la passer ensemble car demain, à la fin des cours, beaucoup rentre dans leurs familles. A la cafétéria, les tables sont pratiquement toutes occupées par des couples amoureux, sauf pour Sophia où sa table ressemble plus un a harem d'homme. Geneviève saisit son plateau puis s'installe à une table déserte pour dîner. Elle jette un regard rapide aux amoureux, dans le fond de la salle il y des couples de filles. Elle se retient de rire en les voyants en pensant aux courriers qu'elle a reçus. Geneviève avale une bouchée de riz quand elle remarque à quelques tables de là se trouve Arnauld et Yannick. Ils mangent tous les deux en tête à tête pense-t-elle. Elle les voit discutant tout deux de façon animée. Peut-être une dispute d'amoureux ? Non pas avant la fête des amoureux. D'ailleurs Geneviève n'a toujours pas la preuve qu'ils sont plus que des amis très proche.
Geneviève fini son dessert, elle regarde Arnauld et Yannick qui continu de discuter plus calmement, ils parlaient peut-être de sport ou autre pour que cela soit si agité précédemment. Elle aimerait rester à les observer mais elle voit une fille s'avançant vers sa table avec dans les mains un paquet cadeau. Gen se lève et dépose son plateau avant de sortir, laissant en plan la fille avec son cadeau en main.
C'est dimanche, Geneviève est à la maison avec les jumeaux. Ses parents sont sortis en amoureux au restaurant. Apres le déjeuner les jumeaux sont parti dans leur chambre pour regarder sur leur télévision un dessin animée. Depuis elle regarde par la fenêtre de sa chambre la rue, elle guette le retour de ses parents pour aller se promener en ville.
Perdu dans sa contemplation de la rue, elle ne remarque pas tout de suite le garçon qui passe sur son trottoir. Elle écarquille les yeux, c'est Yannick. C'est vrai qu'elle ignore où il habite ainsi que Arnauld. Et si les deux vivaient non loin de chez elle ! Non c'est impossible, elle les aurait vu. Mais c'est vrai que c'est une grande ville ici, plus grande que où elle habitait avant. Une envie folle de le suivre la taraude mais ses parents ne sont pas encore de retour, elle ne peut pas laissé les jumeaux seuls. Comme si tout avait été parfaitement minuté, elle voit la voiture de ses parents tournés au bout de la rue. Elle se précipite au rez-de-chaussée pour enfiler un blouson et ses chaussures. La voiture est juste dans l'allée du garage quand elle sort. Elle se tourne vers sa mère qui ouvre sa portière.
- Maman ! Les jumeaux sont dans leur chambre et regarde la télévision ! Je sors !
Sa mère n'a pas le temps de lui répondre que déjà Geneviève est dans la rue et cours dans la direction prise par Yan.
Après une ou deux minutes de marche au pas de course, elle distingue la silhouette de Yan. Se dernier attend devant un arrêt de bus. Geneviève avance vers l'arrêt de façon nonchalante en fouillant dans son sac à la recherche de ticket. Elle espère qu'il ne va pas la remarquer ni la reconnaître, il y a des chances vu qu'ils ne sont pas dans la même classe. Le bus arrive et Yan grimpe dedans, Gen monte derrière lui.
Le bus dessert plusieurs arrêts sans que Yan ne prête la moindre attention. Gen reste sur le qui vive, elle observe Yan grâce au reflet dans la vitre.
Le bus s'arrête devant la gare ferroviaire. Yan descend et se dirige vers l'intérieur de la gare. Geneviève le suit.
Pourvu qu'il ne prenne pas le train ! Je n'ai pas assez d'argent sur moi pour prendre un billet.
Quand elle pénètre dans le hall de la gare, elle voit Yannick qui pousse la porte de la brasserie de la gare. Geneviève avant lentement vers la porte, une fois assez proche elle jette un regard dedans. Elle voit assis à une table Arnaud à laquelle vient se joindre Yannick. Un couple entre dans la brasserie, elle en profite pour se faufiler derrière eux pour prendre place à une table éloignée dans la salle.
A peine assise, un garçon vient la trouver.
- Que désirez-vous ?
- Un café au lait s'il vous plait.
- Bien.
Le garçon s'éloigne pour prendre la commande d'une table voisine puis file vers la bar.
Geneviève entend Yannick commander un cappuccino. Arnaud a devant lui une tasse fumante. Ils restent là sans parler un moment à fixer la table. Elle les perd de vue quand le garçon lui dépose son café sur sa table. Elle adresse un sourire au serveur. Un autre serveur dépose le cappuccino devant Yannick, une fois ce dernier éloigner il boit une gorgée de la boisson puis repose la tasse. Les deux jeunes hommes se regardent sans échanger un mot.
De son coté, Geneviève trempe ses lèvres dans sa boisson chaude sans quitter du regard la table qu'elle espionne. Elle a l'impression de jouer l'espion de Cupidon.
Les deux garçons restent silencieux, de temps à autre ils boivent une gorgée puis replongent leurs yeux dans le fond de leur tasse. Geneviève boue littéralement à sa place. N'y tenant plus elle se lève avec sa tasse, saisie une chaise au passage et s'installe avec les deux garçons.
- Salut les amoureux, lance Geneviève.
Yannick et Arnaud la dévisagent avec surprise.
- Gene… Geneviève, articule Arnaud.
- Oui c'est moi, fait-elle avec un grand sourire.
- Que fais-tu ici ?
- Je me baladais et j'ai vu un couple d'amoureux en peine.
- Tu l'a connais, fait Yannick.
- Elle est dans la même classe que moi.
- Tu veux dire qu'elle est de notre lycée ?
- Et oui ! Et j'habite cette ville aussi.
Yannick blêmit.
- Allez ne fait pas cette tête Yannick.
- Geneviève… Pourquoi tu as dit salut les amoureux, questionne Arnaud.
- Voyons, fait-elle en posant son majeur sur le menton. Nous sommes le 14 Février, jour de la saint Valentin qui est la fête des amoureux. Vous êtes tous les deux assis à la même table et vous agissez comme des amoureux timides.
Les deux garçons rougissent.
- Et puis au lycée, reprend-elle, vous agissez comme un couple d'amoureux discret.
- Mais qu'est-ce ce qui te fait penser cela, demande Yannick.
- C'est simple, j'ai l'impression de revoir mon frère et son chéri avant qu'ils ne s'affichent en publique.
- Ton frère est….
- Homosexuelle ! Oui, alors j'ai remarqué vos attitudes qui pour moi ne sont pas innocente.
- Mais…, proteste Arnaud.
- Ne me dite pas que je me trompe ! Le fameux 6éme sens féminin m'aurait trompé ?
- C'est que nous ne sortons pas ensemble, fait Yan.
- Nous sommes juste de bons amis, ajoute Arnaud.
- Ah ! Je Vois ! Vous en êtes encore qu'aux manœuvres d'approches.
- Nous n'en sommes nulle part !
- Pourtant il me semble, que cela fait plusieurs années que vous vous connaissez. Vous avez été dans les mêmes écoles et vos parents travaillent pour la même société qui les a muté dans la région.
- C'est exacte, confirme en cœur les garçons.
- Mais il n'y a rien entre nous, reprend Arnaud.
- Pourtant j'ai vu Yannick prendre des photos de toi durant tout le match avant Noël. J'étais assise à coté de lui.
- C'est vrai, questionne Arnaud en regardant son camarade.
Yannick acquiesce d'un signe de tête en rougissant encore plus.
- Tout cela m'a donné l'impression que vous étiez plus que de très bons amis.
Un silence s'installe à la table, il n'y juste que le brouhaha de la brasserie pendant quelque instant.
- Yan, depuis le temps que l'on se connaît pourquoi tu ne m'as pas parler de ce que tu ressentais ?
- C'est-à-dire au début nous étions copains de classe puis nous sommes devenu amis. Jusque là tout était normal, puis un jour je me suis rendu compte que sans m'en apercevoir, j'étais attiré par toi. Moi qui avais toujours courtisé des filles voilà que je ressentais des sentiments pour mon meilleur ami.
- Mais… Tu… T'es rendu compte de ça quand ?
- Il y a deux ou trois ans.
- Et depuis se temps tu t'es tu ?
- Je ne voulais pas briser notre amitié.
- Tu aurais du m'en parler !
Yannick lève la tête et plonge son regard dans celui d'Arnaud.
- Pour perdre ton amitié.
- Mais pourquoi cela aurait gâché notre relation ?
- Tout simplement si tu n'éprouvais pas la même chose que moi.
Un silence.
- Et toi Arnaud ? Tu éprouves quelque chose pour Yan, intervient Geneviève.
Les deux jeunes hommes sursautent, ils avaient oublié la présence de Geneviève.
- C'est vrai que j'éprouve une très forte amitié pour lui mais au jour de cette déclaration je suis un peu sans voix.
- Juste une très forte amitié ?
Arnauld rougit.
- J'avoue qu'il m'est arrivé deux ou trois fois de faire un rêve érotique dans lequel j'étais avec Yannick.
- Je crois bien que Cupidon vous a décochez une flèche à tous les deux, fait Geneviève. Mais je crois que ses flèches atteignaient la date de préemption et qu'ils leur fallaient un coup de pouce.
Arnaud avance ses mains vers celle de Yannick. Il les saisie pour les serrer.
- Tu sais, je suis très ému par ce que je viens d'apprendre. Je crois que nous avons perdu assez de temps comme ça a refouler nos sentiments l'un envers l'autre.
Geneviève remarque une larme qui perle au coin de l'œil d'Arnaud.
- Je crois que tu as raison, soupir Yan.
- Alors tu m'aimes ?
- Je crois que oui. Et toi ?
- Moi aussi.
- Voilà qui est bien, déclare Geneviève.
Les deux garçons se tournent vers elle avec un visage radieux.
- Merci de nous avoir ouvert les yeux, fait Yannick.
- Je crois que tu as été le messager de Cupidon, celle qui a donné un coup de pouce a ses flèches.
- J'en suis ravie. J'en avais assez de vous voir souffrir en silence chacun de votre coté alors que l'amour vous tendait les bras. En plus en ce jour il fallait bien vous ouvrir les yeux.
- Merci Geneviève, font les deux jeunes hommes.
- De rien, de rien, cela m'a fait plaisir.
- Dit moi au faite, lance Arnaud. Tu es seule ?
- Oui. Pourquoi ?
- Tu n'as pas d'amoureuse ?
- D'amoureuse, s'étonne Yannick.
- Non.
- Pourtant, il me semble qu'au lycée plusieurs filles sont folles de toi. Surtout depuis que tu as annoncé que tu étais lesbienne.
J'aurais mieux fait de tourner sept fois ma langue dans ma bouche avant de dire se mensonge pour éconduire mes soupirant.
- Je sais, soupir Geneviève. Mais je n'ai pas envie de nouer une relation en ce moment.
- C'est pour cela que tu joues les marieuses ?
- Non pas du tout.
- Si tu veux je connais des filles qui ont les mêmes affinité que toi, fait Yannick. Je pourrais te les présenté.
- C'est très aimable mais je veux rester seule pour le moment.
- Une rupture difficile, propose Arnaud.
- On peu dire cela.
- En tout cas le jour où tu changeras d'avis dit le nous, nous te sommes redevable.
- Merci je tacherais de m'en souvenir.
Geneviève se lève.
- Tu pars, fait Yannick.
- Ma tache est achevée. Maintenant il est temps que je vous laisse en tête à tête.
- C'est vrai, déclare Arnaud. Nous avons beaucoup de chose à nous dire.
Geneviève paye sa consommation au bar. Avant de sortir elle jette un dernier regard vers le nouveau couple en grande conversation main dans la main et les yeux dans les yeux. Toute heureuse de sa bonne action elle rentre à la maison familiale.
De retour au lycée le lundi, Yannick et Arnaud n'ont pas peur de s'afficher en publique. On les voit à la cafétéria échanger de doux baiser au grand désarroi de nombreuses filles qui ont du mal a accepter que c'est deux là n'aiment pas les filles.
Le reste de l'année scolaire se passe sans encombre majeur pour Geneviève. De temps a autre elle retrouve des lettres d'amours féminines qu'elle ne lit pas ou a peine avant de les jeter. Elle passe beaucoup de son temps le nez dans les bouquins et dans ses cours ce qui est bénéfique car elle décroche son diplôme.
De son coté Julie réussit a passé en seconde année facilement.
Sophia après avoir usée un grand nombre de garçon et de filles arrive seconde au diplôme, pour le fêter dignement elle s'organise un gang bang mixte.
En ce qui concerne le couple d'amoureux réunit par Geneviève, c'est dernier son sur un nuage. Ils ont réussi leurs examens chacun dans leur domaine. Ils ont souvent remercié Geneviève de leur avoir ouvert les yeux et leurs cœurs par la même occasion. Ils lui ont proposé de lui trouver une compagne puis un compagnon quand elle leur a avoué que son lesbianisme n'était qu'un mensonge, quoiqu'il en soit, elle a toujours refusé en signifiant qu'elle désirait rester seule.
Yannick et Arnaud ont prévu de partir en vacance ensemble et de continuer leur étude dans la même faculté ou dans une proche l'une de l'autre. Ils filent un amour parfait sans encombre pour le moment. Un bonheur qui fait plaisir à voir.
Mais ceci est une autre histoire.
FIN