Une petite suite sans prétention, avec mes persos à moi, merci de me les laisser ...
Aceituna
ANGE DEMON II : L'ANGE DECHU
Rappel : Après des années de séparation, Alban et Amor se sont retrouvés dans un autre monde, une autre sphère appelée: « la Terre ». Amor a changé de nom et s'appelle Gabriel. Il tient avec son associé Alexandre une boîte de nuit à grande renommée « l'Ange Démon ». Alban quant à lui se fait maintenant appeler Olivier et cherche sa place dans ce monde ...
Ces chapitres se passent quelques mois après leurs retrouvailles.
« Il est la seule chose au dessus de mes moyens que je me sois jamais accordée » (2)
Chapitre I : Une ombre parmi les ombres
Olivier ouvrit les yeux avec difficultés. Il avait mal partout et avait l'impression qu'un marteau piqueur s'acharnait dans sa tête. Il avait la bouche pâteuse, un peu comme un lendemain de bringue et les idées pas vraiment claires. Il constata qu'il était allongé sur un lit, bien trop moelleux pour qu'il s'agisse du futon qu'il partageait avec son amant.
Le matelas du futon était bien plus dur que celui là et bien que difficile au début, il s'habitua vite à son confort, sachant que de toute manière c'était ça ou le sol ...
Il voulu se relever, ses yeux s'étant maintenant habitués à l'obscurité régnant dans la pièce mais il s'aperçut qu'il avait les poignets attachés aux montants du lit.
Il essaya alors de se souvenir du comment il était arrivé là et surtout avec qui...
Il ferma les yeux.
La matinée avait bien commencé, il avait été réveillé par les doux rayons du soleil d'automne sur sa peau nue et aussi par une douce odeur de café. Il s'était levé et avait rejoins Gabriel dans la cuisine. Il avait eu alors, à peine le temps de goûter à son café, avant de se retrouver sur le canapé.
Un sourire illumina son visage à cet instant. Ensuite ?
Ensuite, ils s'étaient habillés et Gabriel était parti régler quelques affaires pour le compte de la discothèque avec Alexandre. Lui était resté dans leur appartement consultant son ordinateur à la recherche d'information pour une affaire en cours.
Olivier était maintenant détective privé. Il avait commencé pour rendre service à une amie d'Alexandre, une actrice que l'on faisait chanter. L'affaire résolue, elle lui avait fait une bonne publicité auprès de ses amies et en peu de temps, il avait réussit à percer. Sa clientèle se composait uniquement de femmes, de très belles femmes riches aux problèmes divers et variés et très vite il avait eu une réputation de tombeur, « Tombeur d'ange », comme l'appelait Gabriel.
Stephane et Mickaël s'amusaient eux, à le comparer avec un héros de manga, obsédé par les petites culottes et les soutiens gorge (1). Il ne savait pas trop comment le prendre parce que, lui ne s'intéressait pas du tout aux dessous, qu'il savait néanmoins sexy, de ses clientes.
Certaines tentèrent leur chance en pur perte, d'autres comprenaient rapidement lorsqu'elles apercevaient Gabriel.
En consultant sa boite e-mail, ce matin là, il avait trouvé un message sur son adresse professionnelle. L'affaire sur laquelle il travaillait ne lui prenait pas beaucoup de temps et il décida de se rendre au rendez-vous fixé par une certaine Violette, dans un bar, à 19 heures.
Il arriva un peu en avance comme à son habitude, histoire de repérer les lieux. Il commanda un whisky coca et attendit sagement l'heure.
A 19 heures précise, une jeune femme entra dans le bar. Elle se dirigea vers une table et s'assit en regardant sa montre. Olivier du se retourner pour l'observer un peu, la jeune femme s'étant assise à la seule table que le miroir du bar ne permettait pas d'observer.
C'était, à première vue, une femme magnifique. Elle avait la peau d'une blancheur extrême, que la noirceur de ses cheveux longs ne faisait qu'accentuer. Elle portait des lunettes de soleil, si bien qu'il ne pouvait voir ses yeux, mais il s'attendait presque à ce qu'ils furent noirs ou d'une couleur pareille à celle du néant.
Sans attendre plus, il se dirigea vers la table avec son verre.
- Violette ? demanda t il en arrivant près d'elle.
Elle leva les yeux vers lui et retira ses lunettes en souriant. Olivier retint son souffle un instant mais les choses reprirent leur cour normal, lorsqu'il constata avec soulagement, qu'elle avait les yeux gris, presque transparents. La jeune fille qui devait avoir tout au plus vingt ans lui dit d'une voix cristalline :
- Oui? Vous êtes celui que l'on appelle le « Tombeur d'ange » ?
- Je vois que vous êtes bien renseigné, peu de gens (d'humain ?) connaissent mon surnom ...
Peut-être aurait il du se méfier à ce moment là, mais comment imaginer que cette jeune fille si frêle le mènerait là ?
- J'aime savoir à qui j'ai à faire lui répondit elle, d'autant plus que mon affaire doit rester strictement confidentielle. Personne ne doit savoir que j'ai fait appel à vous ...
Olivier ne dit rien et la laissa continuer. Elle hésita encore quelques secondes puis alors qu'elle allait commencer son récit, le téléphone d'Olivier sonna. Confus, il se leva et partit répondre un peu plus loin. En général, il débranchait son portable, mais ce jour là, il attendait un appel important d'un de ses informateurs et il ne pouvait pas se permettre de le perdre, bien qu'il fut un peu tôt pour son mouchard.
Lorsqu'il décrocha, il entendit un espèce de grésillement puis la ligne se coupa. Il raccrocha contrarié et repartit voir sa cliente.
Celle ci avait commandé à boire et l'attendait patiemment, le regard perdu dans le vide. Elle proposa un toast et Olivier la suivit. Elle lui parla ensuite de son affaire mais ce fut là que les choses devinrent de moins en moins claires dans son esprit.
Il se souvint l'avoir suivit dans une grande bâtisse. Et ensuite ?
Ensuite il c'était retrouvé là, enchaîné dans ce lit.
Il entendit soudain la porte de sa prison s'ouvrir et quelqu'un entra. Le nouveau venu s'approcha du lit lentement dans un bruit de soie. Il sentit une douce main lui caresser la joue et il vit des yeux briller dans l'obscurité.
- Votre affaire est résolue ? lui dit il croyant reconnaître sa cliente.
Comme si elle ne l'avait pas entendu, la jeune fille lui dit :
- C'est étrange, tu ne sembles pas avoir peur ...
- Et pourquoi devrais-je avoir peur ? lui demanda Olivier qui pour le moment à part être attaché sur un lit par et dans un endroit inconnu n'avait pas eu à se plaindre de son sort.
La voix lui répondit sans vraiment lui répondre, comme si elle ne l'entendait pas, comme si elle se parlait à elle même.
- La peur gâche le goût, mais à toi il réserve un bien autre sort ...
- Il ?
- Sais-tu, que tu portes très bien ton surnom ? Il a eu la faiblesse de te montrer et maintenant il va en payer le prix.
- Il ? demanda encore Olivier avant de renoncer à poser des questions tant ce que lui disait la jeune fille lui paraissait incompréhensible.
- Comme l'autre il va regretter de les avoir défié ... Bientôt nous aurons un nouveau terrain de chasse et comme l'autre jamais il ne connaîtra la vérité ...
Elle se pencha alors sur lui et déposa ses lèvres sur les siennes.
- On dit que la gourmandise est un vilain défaut, mais si personne ne le sait ...
Il sentit alors sa langue dans son cou, puis ses dents ...
Elle se redressa d'un coup comme si quelqu'un l'avait surprise volant un bonbon dans un magasin puis elle dit de nouveau :
- Non, pas là, ils le verront de suite c'est sûr ... Mais j'ai tellement faim ...
Elle lui attrapa alors le poignet sans management et planta ses dents ou plutôt ses crocs dans ses veines. Olivier surprit, essaya de la repousser mais sa position ne lui permettait pas de la chasser. Il entendit un bruit de sucions et comprit qu'elle était entrain de boire son sang ...
Elle se releva quelques minutes plus tard et dit en partant :
- Tu vas te sentir un peu faible maintenant mais il t'en reste suffisamment pour tout à l'heure. Ils croiront que se sont tes menottes qui t'ont blessé ... Je n'ai jamais rien goûté d'aussi bon. Dus ai-je mourir pour cela, je ne regrette rien, tu es de loin le plus exquis de tous les hommes que j'ai connu ...
Olivier sentit ses yeux se fermer.
« Un peu faible ? ». Elle n'y était pas aller de main morte en tout les cas ...
Lorsqu'il rouvrit les yeux, il n'était plus sur son lit mais dans un bain chaud. Trois femmes s'occupaient de lui, lui massant les pieds et les cheveux avec douceur. Lorsqu'elles s'aperçurent qu'il avait repris connaissance, elles l'obligèrent à se lever et finirent sa toilette.
Faible, il l'était toujours et il ne put donc rien faire pour leur fausser compagnie.
Olivier appréciait moyennement que l'on s'occupe ainsi de son corps mais il n'avait pas vraiment le choix. Il avait pu constater que ses hôtes avaient une force surhumaine et semblaient prévoir le moindre de ses mouvements.
Une fois propre, elles l'enveloppèrent dans une serviette douce et l'habillèrent avec des vêtements d'une autre époque, bandant ses poignets entaillés par les menottes à moins qu'elles n'en aient également profité ?
Olivier voulu se regarder dans un miroir par réflexe ou par curiosité mais il s'aperçut qu'il n'y en avait pas.
Pas de miroir chez les vampires ...
Prêt, elles l'emmenèrent sans management dans une salle richement décorée. Elles l'assirent sur une chaise en vieux cuir rouge, au milieu d'une immense table en bois, recouvert d'une nappe cramoisie, sur laquelle avait été mis le couvert pour une cinquantaine de convives.
Olivier resta seul, un peu dans les vapes. Le bain chaud l'avait délassé au delà du possible et il en oublia même l'idée de s'enfuir ...
Bientôt, une musique retentit douce et envoûtante, il l'écoutait sans l'entendre et ne s'aperçut même pas qu'il se balançait en rythme sur sa chaise.
La porte s'ouvrit alors que la musique, redoublant de force, l'emmenait très loin. Il vit des ombres entrer et virevolter autour de lui encore et encore. Il entendit des murmures à coté de lui et des rires. Quelqu'un l'invita à danser et sans la moindre volonté, il se leva et partit dans une valse infernale. Il tournait encore et encore, emporté par la musique, tel un pantin. Et puis, d'un coup, le silence, plus un bruit, plus un son. Il resta un instant debout, comme désorienté puis quelqu'un l'emmena s'asseoir. Docile il s'assit et attendit la suite.
Que lui arrivait-il ? se demanda une petite voix dans son esprit embrumé. Il tenta de retrouver la raison mais celle ci semblait le fuir. Il avait quitté la réalité et bientôt, il ne serait plus qu'une ombre parmi les ombres ...
ooooo
Gabriel commençait sérieusement à s'inquiéter. Olivier ne l'avait pas appelé pour lui dire qu'il ne rentrerait pas. Que son amant découche cela, il s'en était fait une raison mais qu'il ne le prévienne pas, ce n'était pas dans ses habitudes.
Ne supportant plus de tourner en rond dans son appartement, il alla voir Alexandre.
Celui-ci ne dormait pas encore mais il était encore très tôt, à peine trois heures du matin. La musique de la discothèque résonnait doucement dans son appartement qu'il avait refusé d'insonoriser.
Alexandre était entrain de faire les comptes de la soirée et ils étaient bons. Il leva la tête en voyant l'ange démon arriver et s'installer sur le canapé. Ils restèrent un moment silencieux puis il lui demanda :
- Pas de nouvelles ?
- Non, aucune et son portable ne répond pas ...
- Il est peut-être sur un gros coup ?
- Peut-être mais j'ai eu « la chose », son informateur, et celui-ci devait l'appeler pour lui fournir une information capitale et lui non plus n'a pas réussit à le joindre ...
- Nous avons beaucoup d'ennemi ...
- Je sais mais il n'y est pour rien ...
- Il est avec toi, ca en fait une cible privilégié.
- Il sait se défendre Alex ...
- Peut-être mais il ne connaît pas l'ennemi et l'ennemi connaît ses faiblesses et la tienne ...
- Aimer n'est pas une faiblesse ...
- Elle fut la mienne ... lui répondit l'homme avec tristesse
- Olivier n'est pas comme Gabrielle, Alexandre ... Olivier est comme toi et moi ...
- Tu veux dire que c'est un ange ?
Gabriel acquiesça puis se releva.
- Tu vas où ? lui demanda alors Alexandre
- Je pars à sa recherche, j'ai pris la mauvaise habitude de lui sauver la vie ...
Il allait partir lorsque son associé l'arrêta et lui dit :
- Va voir Lou de ma part au « Slow Death », il pourra sûrement te renseigner, il a des yeux et des oreilles partout mais c'est du donnant donnant avec lui, et, justement il me doit une faveur ...
- Merci Alex, c'est moi qui te devrais une faveur maintenant ...
- Tu m'en dois tellement que je ne compte plus ! lui répondit il avec un clin d'oeil.
Puis lorsque Gabriel disparut, il ajouta :
- Moi je te dois ma vie actuelle, Gabriel et ça, ça n'a pas de prix ...
ooooo
Le repas commença dans un silence de mort. Olivier ne distinguait pas les visages des convives, il avait juste reconnu celui de sa voisine qui ne cessait de le dévorer des yeux. L'homme en bout de table prononça quelques mots mais Olivier ne les comprit pas, il fit passer ensuite une coupe en or incrustée de rubis.
Lorsque celle ci arriva à sa voisine, il la vit s'ouvrir les veines et laisser son sang s'écouler lentement dans la coupe déjà bien pleine d'un liquide similaire. Elle lécha ensuite sa plaie avec délice. Puis, elle lui tendit la coupe et lui souffla à l'oreille un « Bois ! ».
Puis tous en coeur, ils reprirent dans un murmure « Bois, bois, bois ... ».
Olivier hésita un instant, il regarda le liquide sombre, sombre comme le néant.
Il approcha alors la coupe de ses lèvres et lentement, très lentement il commença à boire le sang de la mort, celui qui ferait de lui une ombre parmi les ombres ...
A suivre ...
Rien de très folichon mais ca me trainait dans la tête ...
(1) City Hunter ...
(2) « Vous revoir » Marc Levy