Titre : Aux hommes de bonne volonté
Auteur : Meanne77
Genre : Flangsty.
Claimer : voui, ils sont à moi - mouhaha - mais j'en accorde un chtit bout à Laède parce que je les lui dois...

Résumé : « Crois-moi sur parole, aucune date n'est plus facile à oublier que celle-là. »

Aux hommes de bonne volonté
Joyeux Noël…

Akim actionna une, deux fois son briquet – probablement piqué à Ahmed, à présent qu'il y pensait – et approcha la grande flamme de la mèche. Définitivement Ahmed, oui ; il n'y avait que son cousin pour coordonner de la sorte la puissance de son briquet à son caractère.

La bougie allumée, il remit le briquet dans sa poche (Ahmed s'en serait bien racheté un depuis) puis souleva l'assiette à dessert. Il passa ensuite dans la partie faisant office de salon et rejoignit Gaël sur le canapé.

« Tu veux que je chante ? demanda-t-il avant de s'asseoir.

– Je pense que tu peux t'abstenir, lui assura Gaël, mais d'une voix traînante et nasillarde.

– Bon… alors bon anniversaire ! »

Gaël fixa en silence la bûche de Noël miniature.

« Merci. »

Le sourire d'Akim disparut graduellement alors qu'il contemplait à son tour et avec davantage de recul la bûche.

Elle lui avait paru moins pitoyable dans la vitrine, à côté de toutes les autres…

« Désolé… c'est assez minable comme gâteau. »

Gaël eut un sourire manquant d'entrain.

« Ne t'en fais pas, c'est très bien comme ça. Ça fait longtemps que j'ai pas mangé de bûche. Ou eu de gâteau d'anniversaire.

– J'ai même pas de cadeau pour toi en plus, vraiment désolé. Je t'en ferai un plus tard, ok ?

– Te donne pas tout ce mal, c'est pas grave je t'ai dit. Je suis content que tu sois là.

– Ben, c'est normal ! »

Akim tendit le cou et déposa un rapide baiser sur les lèvres de son petit ami.

« Et puis c'est plutôt facile à retenir, comme date !

– Crois-moi sur parole, aucune date n'est plus facile à oublier que celle-là. »

Akim se mordit la langue et ravala le commentaire qui lui vint. Pour tout avouer, il l'avait appris deux semaines auparavant seulement, à la suite d'une question innocente, et vu la réponse qui avait suivi, il n'avait cessé d'y repenser. Pas étonnant qu'il s'en soit souvenu.

Il lui passa la main dans les cheveux, l'embrassa de nouveau, avec plus d'insistance cette fois, puis murmura contre ses lèvres :

« Tarde pas trop pour souffler tes bougies quand même. »

Gaël eut un demi-sourire.

« Mes ? Où sont les vingt quatre autres ?

– Heu… c'est une super bougie, elle compte pour vingt cinq, » se justifia Akim, avec une pointe de remord. Même la bougie avait déjà servie. « Et puis, vu la taille de la bûche, je crois qu'une seule c'est pas plus mal. Et comme ça, pas de problème pour les souffler toutes d'un coup ! »

Gaël secoua la tête mais ne dit rien. Akim lui caressa gentiment le dos.

« Tu fais un vœu ?

– Non, » répondit Gaël, et il souffla sa bougie.

Akim retint un soupir. Il pouvait comprendre que Gaël n'ait pas le moral mais il ne faisait non plus aucun effort pour laisser Akim le lui remonter !

« Allez, coupe-la qu'on sache si elle est bonne, au moins ! »

Et vu sa taille et le prix qu'elle lui avait coûté, elle avait plutôt intérêt !

Gaël émit un vague grognement, ôta la bougie de la bûche et en suça machinalement le support. A l'aide de sa cuillère, il la coupa en deux parts presque égales.

« Je l'ai prise au café, comme je sais que tu aimes ça…

– Oui, merci. »

Ils dégustèrent leur part en silence et même si Akim voulut faire durer la sienne, quelques cuillerées plus tard il n'en restait plus rien.

« Alors ? »

Gaël releva ses yeux verts sur lui et l'interrogea du regard.

« Comment tu l'as trouvée ?

– Elle était bonne.

– Tu pourrais montrer que tu as apprécié, lui reprocha Akim qui, tout compréhensif qu'il était, mourrait d'envie de le saisir par les épaules pour le secouer.

– J'apprécie l'attention, » répondit Gaël en se rapprochant de lui.

Akim l'entoura de ses bras et le prit contre lui. Ils restèrent l'un contre l'autre en silence un moment, Akim caressant doucement les cheveux blonds et bouclés de son petit ami. Gaël ferma les yeux et se laissa aller contre lui.

« Tu pourrais venir avec moi ce soir, lui proposa Akim à l'oreille. Une personne de plus ou de moins… Ma mère n'y verra pas d'inconvénient si je ramène… quelqu'un. »

Mais Gaël secoua la tête contre son épaule.

« Merci mais non merci. J'aurais peur de faire ou de dire quelque chose qui vende la mèche. »

Akim resserra son étreinte. Gaël poursuivit :

« Et puis je n'ai que moyennement envie d'entendre ta famille te demander pourquoi tu n'as pas plutôt invité ta copine imaginaire et est-ce que tu as l'intention de l'épouser et quand est-ce que tu prévois de la leur présenter.

– Gaël…

– Pas que je te demande quoique ce soit mais vraiment, je ne me sentirais pas à l'aise.

– C'est quand même con que tu restes tout seul. »

Gaël haussa les épaules.

« J'ai l'habitude. Franchement, ce n'est qu'un jour comme un autre. »

« Menteur, pensa Akim. Si c'était le cas, tu tirerais pas une tronche pareille depuis trois semaines. »

« Qu'est-ce que tu vas faire, alors ?

– Mater la télé, je sais pas, je verrai… »

A moins que par pur masochisme, il n'aille cette année encore à la Messe de Minuit…

« Je viendrai te voir demain dans l'aprèm, alors.

– C'est Noël, Akim, passe-le avec ta famille ! »

Akim se mit à rire. Il se pointa du pouce.

« Bendenia, tu as oublié ? On s'en fout du petit joufflu ! Noël, c'est une excuse pour une grande bouffe familiale et se filer des cadeaux. Le 25, ça sert uniquement à profiter d'un jour férié pour ceux qui bossent et à se remettre de la gueule de bois de la veille !

– C'est charmant… Et si respectueux. »

Akim le taquina d'un doigt dans les côtes et Gaël se tortilla en lâchant un rire exaspéré. Akim coupa court à ses protestations en l'embrassant. Gaël lutta tout d'abord, par pur principe, avant de se laisser faire. Les mains d'Akim glissèrent le long de ses flancs, l'empoignèrent au niveau des hanches, l'invitant à se retourner. Gaël obtempéra et se retrouva assis à califourchon face à son petit ami. Akim lui caressait le dos et les reins d'une main tandis que l'autre s'efforçait de se frayer un chemin sous la ceinture et le baiser s'approfondit. Il n'était pas difficile d'imaginer – ou de sentir – ce que Akim avait en tête…

x-x

Ils s'étaient rencontré dans un bar, un soir où Gaël était sorti bien que n'en ayant pas terriblement envie. On était venu le draguer et il leur avait gentiment mais fermement fait comprendre qu'il n'était pas tellement d'humeur, et puis Akim était venu lui parler.
Akim sortait de ses partiels ; le soir même de la fin des examens il avait été faire la fête avec ses amis, ceux qui ne savaient pas, et le lendemain soir était venu dans ce bar trouver quelqu'un à qui faire sa fête. Trop de semaines de révision et d'abstinence, pas assez d'exercice. Pas l'ombre d'un doute sur ses intentions non plus, mais Akim l'avait fait rire et Gaël avait fini par lui payer un verre. Leur nuit s'était achevée dans son lit.

D'ordinaire, Gaël n'aimait pas ramener des gens dans son appartement mais Akim lui avait dit que ce n'était pas possible chez lui – chez ses parents, en fait – et il lui avait donné trop envie.

Ça avait été typiquement une histoire sans lendemain sauf qu'il y en avait eu un, et un surlendemain et le jour d'après encore.

Gaël n'était jusqu'alors jamais sorti avec un Arabe mais Akim lui avait plu, et s'il n'avait rien d'exceptionnel de visage, Gaël n'avait certainement pas été déçu parce qu'il avait trouvé sous ses vêtements. Akim était tout en muscles, fins et bien dessinés, et Gaël avait pris goût à sa peau basanée.

Ils avaient baisé comme des lapins pendant deux semaines, parlant un peu entre deux étreintes. Pas énormément mais suffisamment pour en apprendre un peu plus. Suffisamment pour que les deux semaines se transforment en trois, pour qu'ils se voient en dehors du lit et de l'appartement de Gaël et deviennent exclusif l'un à l'autre.

Cela faisait à présent six mois qu'ils étaient ensemble et ça semblait parti pour durer. Gaël se surprenait à espérer que ça allait durer. Parfois, il se demandait même s'il n'était pas amoureux. C'était la première fois qu'il avait ce que les gens devaient considérer être une « relation ».

x-x

Les mains d'Akim remontèrent le long de son dos et sous son col roulé et lui malaxèrent les omoplates, collant ainsi totalement leur corps l'un à l'autre. Les doigts de Gaël se nouèrent derrière la nuque d'Akim et il rejeta la tête en arrière lorsque celui-ci s'attaqua à son cou.

o'O'o

La neige s'était mise à tomber en petits flocons qui ressemblaient à de la pluie. Akim grimaça et rabattit les couvertures sur eux avec un grognement. Il enfouit son visage au creux du cou de Gaël puis inspira et expira fort. Machinalement, ses doigts vinrent caresser le biceps de Gaël. Il était bien, là, et au chaud. Il n'avait aucune envie de ressortir.

Il grappilla ainsi quelques minutes avant de pousser un soupir et de déposer un baiser sur la clavicule du blond.

« Quelle heure il est ? »

Gaël ne réagit pas immédiatement ; puis il s'étira et saisit son réveil, dirigeant l'affichage numérique vers eux.

« 17 heures passées, presque et demie, répondit-il d'une voix indiquant qu'il venait de fournir un immense effort. Tu pars dans combien de temps ?

– Hum… une demi-heure ? Le temps de rentrer…

– Ok… » murmura Gaël avec lassitude.

Le silence retomba entre eux. Akim lutta contre la somnolence qui l'envahissait.

« Alors… fit-il pour se secouer un peu. Tu veux faire quoi demain ? Hum ? » insista-t-il comme Gaël ne répondait pas.

Il n'obtint pas davantage de réaction et s'appuya sur le coude pour surplomber son petit ami.

« Gaël ? Tu veux faire quoi demain ? »

Gaël cilla, le regard perdu dans ses pensées. Akim soupira.

« D'accord… Oh, Gaël ! » appela-t-il plus fort tout en le secouant par l'épaule.

Le blond émit un grognement sans réellement le regarder.

« … Je vais prendre une douche. … Tu te joins à moi ? »

La réponse de Gaël se fit attendre.

« Non… je me doucherai plus tard. »

Akim s'humecta les lèvres et retint un second soupir. Il se leva, replaça les couvertures sur Gaël qui se recroquevilla et s'emmitoufla dedans. Après un dernier et rapide baiser, sur la tempe, Akim se rendit dans la salle de bain.

Il espérait que la morosité de Gaël ne s'étendrait pas au mois de janvier.

(à suivre)

NdA / Pour la petite histoire derrière l'histoire :
Laède m'a très gentiment offert une fic pour Noël et je lui avais proposé le lapin que, en gros, vous venez de lire : 24 décembre, anniversaire, déprime mais petit ami et petite bûche pour remonter le moral avant que dit petit ami ne doivent rentrer réveillonner en famille.
Le problème, c'est que malheureusement pour moi, ben le lapin m'est resté accroché aux chevilles v.v D'où le présent texte.

La version de Laède peut être trouvée ici : ?storyid2080119. Lisez, c'est chou et je préfère sa version de l'histoire à la mienne !