Auteur : L'ange gardien

Disclaimer : Tout à moi, de l'éléphant rose aux charmants jeunes hommes qui batifolent, et c'est chasse gardée ! Na !

Genre : Heu… Délire… Yaoi… Tendre dans un coin… Pis d'abord, j'en pose des questions, moi ? Hein ?

Note : Crise d'inspi hier soir à 3h du matin, entre stressage pour mes notes de partiels et ronflements de mon petit frère. Je riais toute seule dans mon oreiller… Vi, je sais, je ferai mieux de dormir…

Symptômes intéressants

Le soleil brille, quelques nuages envahissent le ciel et des arbres dégarnis par l'hiver entourent une jolie fontaine dont l'eau jaillit malgré l'air froid, retombant dans un bassin sur le rebord duquel sont perchés quelques moineaux. Jusque là, tout va bien, je connais ce bassin. C'est celui de mon parc préféré non loin du lycée, je suis encore passé devant ce matin. Pourquoi j'y pense maintenant, là est la question, mais ce n'est pas le plus grave.

Non, ce qui me pose un léger problème, c'est l'éléphant rose que je vois tourner autour en trottinette depuis un moment avec des barrissements joyeux. Et surtout, que bizarrement, il me paraisse à sa place. Normal, quoi ! Je me sens même sourire en le regardant. Une petite voix dans ma tête me demande si je n'aurais pas bu, mais je l'envoie se faire foutre. Moi, je veux jouer avec l'éfé… l'élanf… l'anfé… Le pachyderme !

Mais avant que j'aie pu me lever pour le rejoindre, un singe violet surgit dans la scène, effeuillant joyeusement une marguerite avec un sourire béat tout en poursuivant mon copain, qui se barre à toutes roulettes. Hey, reviens ! Je veux jouer, moi !

Pourquoi je me sens secoué, d'un coup… Le vent a presque une voix humaine… Oui, ça va, je sais que je m'appelle Erik, merci ! La ferme, tu me vrilles les tympans !

Un grondement sourd me fait sursauter et ouvrir les yeux, que je n'avais pas conscience d'avoir fermés. J'aperçois un visage un peu flou, penché sur moi. Oooh… L'éléphant n'était pas réel, alors ? Dommage… Du coup, je papillonne un peu des yeux pour retrouver de la netteté. Des yeux verts, de longues mèches couleur miel, une bouche un rien moqueuse, une peau caramel… Il est mignon, mon Sacha ! Oui, mon ! Mon meilleur ami depuis… pfou, je compte pas !, mon copain de crétineries stupides, le drame de mon cœur depuis quelques mois… Mais on ne va pas s'étendre dessus, je peux être une vraie Madeleine sur ce sujet. D'autant plus que je ne me sens pas vraiment dans mon état normal, là…

Tiens, Sacha essaye de me dire quelque chose ! Contrôle, Erik, ne fixe pas ses lèvres… C'est mieux ! Allez, on se concentre !

-Erik ?

Roooh, l'air inquiet, il est tout choupinet !

-Tu te sens un peu mieux ?

-Gné ? est ma réplique hautement intelligente.

Il me lance un regard faussement découragé auquel je réponds d'un haussement de sourcil.

-C'est plus grave que je ne le pensais… Erik, tu ne te rappelles pas que tu as failli t'écrouler en plein cours de maths ? Avec un front tellement chaud qu'on aurait pu y faire cuire un œuf ?

Ben non… Quoiqu'en y réfléchissant bien, dans un suprême effort, je me souviens que je n'étais pas dans mon assiette, ce matin. Les murs tournaient un peu trop vite, j'avais l'impression que quelqu'un s'amusait à tirer un tapis sous mes pieds… Y'a peut-être une relation de cause à effet, non ?

-Tu es désespérant, soupire Sacha. Ça fait une demi-heure que je suis planté là sur une chaise qui me détruit les fesses à attendre que Sieur Bel au Bois Dormant daigne donner un signe de vie ! Quand on est malade, on reste chez soi ! Idiot !

Je lui tire langue de mon air le plus digne. Mais… C'est bizarre, je suis dans mon lit, je m'en rends compte maintenant. Je reconnais ma couette chérie adorée à carrés bleus toute chaude. Mes murs couverts de dessins et de photos, les coussins éparpillés que la moquette… Comment… J'adresse un regard interrogateur à Sacha qui me répond d'un sourire. J'aime cette façon qu'on a de communiquer sans mots…

-Je t'ai ramené chez toi pendant que tu tenais encore sur tes jambes, me dit-il doucement en se penchant vers moi. Je sais combien tu hais les infirmeries et joyeusetés du genre.

Je sens des larmes me monter aux yeux, en même temps que la rougeur à mes joues. Larmes parce qu'il me connaît si bien, de mes joies à mes craintes et traumatismes, rougeur pour le voir si proche de moi… Dis, Sacha, si je te sautais dessus et que je te plaquais sur le lit pour te rouler le patin du siècle, qu'est-ce que tu dirais ? Nan, mauvais plan… Sacha est carrément du genre à s'enflammer rapidement, mais je préfèrerais éviter que ce soit de colère, surtout contre moi…

Il s'écarte soudain avec un petit sourire et me passe la main dans les cheveux, les ébouriffant gentiment. J'en ronronnerais presque !

-Tu es tout rouge, me dit-il avec un sourire. Tu dois faire une poussée de fièvre, je vais te chercher un verre d'eau. Je reviens tout de suite.

Et là-dessus, il sort de ma chambre. J'ai tout le temps d'admirer sa nuque fine, ses épaules larges et musclées, son dos, et miam… Ses jolies fesses dans un jean qui sans être moulant ne laisse pas beaucoup de place à l'imagination… Oulà, pas bonne idée, on arrête les pensés de ce genre ! S'il savait pourquoi je suis aussi rouge… Bon, soyons honnête, la fièvre y est peut-être pour… 50 pour cent ? A tout casser ? Je suis définitivement atteint…

Après avoir un instant sérieusement considéré l'idée de m'étouffer avec mon oreiller, je préfère essayer de me lever et d'atteindre la salle de bains. J'ai besoin d'un bon coup d'eau glacée que la tête. Ne m'en déplaise, mon petit volcan sur pattes a raison, malgré le trouble considérable qu'il provoque en moi, je crois que je tiens une crève carabinée dont la fièvre s'amuse à aller et venir. Et j'en subis une belle poussée…

Oooh, ça tourne ! Je viens de sortir de mon lit –difficilement, lâcher ma couette fut un véritable déchirement-, mais je crois que mes jambes ne sont pas très assurées. Elles jouent les castagnettes, c'est marrant… Je me sens basculer en avant, moins marrant… Un cri, un mouvement d'air, et… oh, je me sens bien, d'un coup… Serré contre une surface chaude et ferme, une odeur de soleil et d'agrumes m'emplit le nez, quelque chose de doux me chatouille le front, des bras puissants autour de moi… Je pourrais rester comme ça une éternité ! Je proteste faiblement lorsqu'on m'éloigne de ma source de chaleur, mais la vision qui s'offre à moi lorsque je relève la tête me coupe la voix. Le visage de Sacha, à deux centimètres du mien.

... timbré ! … malade… Quelle idée…

J'entends à peine ce qu'il dit, trop subjugué par sa présence près de moi, et l'esprit un rien embrouillé. Fièvre plus Sacha, mauvais cocktail pour mon pauvre bon sens…

... complètement inconscient ! … franchement…

Je peux détailler chacun de ses cils, remarquer le petit grain de beauté au coin de son œil gauche, le petit dragon à son oreille droite, le frémissement de ses lèvres sous l'effet de la colère et de l'inquiétude tandis qu'il parle… Leur mouvement m'énerve, d'ailleurs…

... Tu m'écoutes, au moins ?

Justement, non. Et d'ailleurs, j'utilise le seul moyen à ma disposition –du moins, le seul moyen qui me vient à l'esprit là maintenant tout de suite- pour le faire taire, je pose mes lèvres sur les siennes. Hmm… C'est doux, chaud, souple… Ses lèvres ont encore le goût du chocolat de son petit-déjeuner… Il ne me repousse pas, alors j'en profite pour les mordiller, les happer entre les miennes, jouer avec. Je sens ses mains se crisper dans mon dos tandis que ma langue vient s'ajouter à la danse, cherchant et trouvant un passage entre ses lèvres. C'est encore meilleur… Si je le pouvais, j'en hurlerais de bonheur… Mais vous m'excuserez, je suis bien mieux là où je suis. D'ailleurs, c'est moi ou il me répond ? Je me sens fondre entre ses bras… Heu… Peut-être un peu trop, d'ailleurs… Pourquoi je ne sens plus rien ? Pourquoi il fait… tout… noir…

Wow… J'ai l'impression que l'éléphant rose m'a rendu visite, mais que cette fois, il a allègrement piétiné ce qui restait de mes pauvres neurones… J'ai un de ces maux de crâne… Mais comment se fait-il que je sois à nouveau le nez dans mon oreiller ? La dernière image que j'ai, c'est… Bordel de merde de youpi de au secours ! J'ai embrassé Sacha. J'ai-embrassé-Sacha. J'aiembrasséSacha. J'ai… du verbe avoir… embrassé… du verbe embrasser… Sacha… du nom Sacha… Je sens encore son goût sur mes lèvres… Depuis le temps que j'en rêvais… Depuis le temps que je l'aime…

Minute… Sacha ne m'aime pas. Ça fait mal, mais Monsieur est la coqueluche des filles, c'est pas son meilleur ami, même brun aux yeux bleus, qui va le faire craquer. On n'est pas dans un Harlequin Gay ! Super retour à la réalité… En plus maintenant il doit me haïr… Je m'étonne d'ailleurs de ne pas sentir ma mâchoire me lancer sous l'effet du coup de poing qu'il a dû me balancer. Inhibé par les médocs, sûrement…

Minute, il m'a répondu ! Il a répondu à mon baiser ! Mais oui Erik, t'as raison, et le singe violet danse la macarena sur la trottinette avec l'éléphant rose ! Ben voyons ! Maudite fièvre qui m'a fait perdre le contrôle… Merde !

Pour la peine, je tire un grand coup sur ma couette et enfouis ma tête dessus. J'ai très envie de pleurer, d'un coup… Ce baiser était merveilleux, mais il signe aussi sûrement la fin de notre amitié. Dire que jusqu'ici, je me contentais simplement de le voir sourire, de l'entendre rire, de le sentir m'effleurer… J'ai l'air débile en midinette amoureuse…

-On peut savoir ce que tu fabriques ?

Sa voix m'arrache un sursaut. Elle n'a pas l'air en colère, ni dégoûtée. Juste amusée. Amusée ? Je suis perdu, là…

-Erik ?

Il ne pourrait pas me laisser me morfondre tranquille, non ?

-Tu permets ! Il n'y a pas de trou de souris, je me planque avec les moyens du bord !

Là, réponse rageuse. Va-t-en, ne reste pas là à rire de moi… Mais visiblement, il n'est pas d'accord avec moi, puisque la couette m'est arrachée des mains, découvrant mon visage. Je préfère détourner les yeux, m'absorbant dans la contemplation de ma lampe de chevet. C'est beau, un abat-jour bleu foncé…

-Erik, regarde-moi, me dit-il à nouveau, la voix amusée.

C'est sa voix qui me tord le cœur. Je supporterais tout, mais pas qu'il se moque de moi.

-Regarde-moi !

Je lui obéis malgré moi. Maudite faiblesse ! Maudite fièvre ! Maudit monde ! Et maudit éléphant, pas de jaloux !

Il a un petit sourire amusé, penché vers moi, ses longues mèches balayant ses joues, frôlant ses lèvres. C'est une torture… Sa main vient se poser sur ma joue, et toujours ce sourire… J'en hurlerais, mais de peine cette fois-ci.

-Ne joue pas avec moi, je lâche d'une petite voix –quel homme viril, vraiment !- Je suis désolé, je…

Heu… Il fait quoi, là ? Il vient froncer les sourcils en montant sur mon lit, encadrant mes hanches de ses genoux, une main sur ma nuque et l'autre sur mon épaule. Au secours ?

-Je ne joue pas, me dit-il fermement, avant d'approcher son visage du mien. Je t'aime… me murmure-t-il avant de poser ses lèvres sur les miennes.

Je suis dans la Quatrième Dimension, c'est ça ? Je me suis fait lobotomiser ? Je fais une nouvelle poussée de fièvre ? Mais le goût de ses lèvres, la pression de ses doigts sur ma nuque, tout cela me semble diablement réel… Alors j'y goûte timidement. Je le sens sourire contre mes lèvres comme je lui réponds. Et me sens perdre pied à nouveau. Pas question de m'évanouir cette fois-ci ! Hmmm…

Il s'écarte de moi, oh pas beaucoup, juste de quoi poser son front contre le mien. Et m'adresser un sourire. Je n'ai pas besoin de plus. Ça me suffit pour encercler son corps de mes bras et l'attirer brusquement contre moi, lui arrachant un petit rire. Rire que je m'empresse d'étouffer en l'embrassant à nouveau.

Vu comme il répond, je risque de voir ma maladie se prolonger… M'est avis que je vais devoir rester au lit encore un moment… Et puis je vais certainement le contaminer… C'est bête, on ne va pas pouvoir retourner au lycée tout de suite, il ne faudrait pas transmettre les microbes à nos petits camarades… Zut, alors…

Fin

Oulà… ça, c'est l'effet reprise des cours… Neurones détruits, RAS… Je me fais peur toute seule, des fois… Enfin, je me suis bien amusée en l'écrivant ! XD

Une tite review, vous croyez ?