Auteur : L'ange gardien

Disclaimer : Rien n'a changé depuis leur première apparition : ils sont toujours à moi ! Et pis leurs copains… A moi nossi !

Genre : Romance yaoi, délire, un chtouille sérieux deux secondes… Encore un de mes chers cocktails !

Note : Marre de la fac, des révisions et des partiels imminents, et de la politique, alors je bazarde tout et voilà ! Effet soirée – fatigue, y'a une grosse crise de tendresse au début ! Z'aime bien quand c'est tout doux… Et vi, y'a beaucoup de bisous… Je devrais peut-être vérifier ce qu'il y a dans ma bouteille d'eau, non ?

Conséquences de symptômes intéressants

Je hais la philosophie. Comme ça, là, cash, clair, net et précis. Je hais cette invention de Méphistophélès qui me tient vissé sur ma chaise depuis trois heures, quarante-deux minutes et cinq secondes au dernier décompte, à me torturer les neurones sur un sujet stupide. ''Qu'est-ce que le bonheur ?'', non mais franchement ! Et attention, hors de question de parler des bonheurs simples de l'existence tels que chaque mortel les connaît ! Il faut ''aborder le sujet du point de vue des divers philosophes dont vous trouverez judicieux de vous inspirer'', dixit mon cher professeur. Je t'en ficherai, moi, du judicieux ! J'ai cinq livres de philosophie ouverts devant moi, et ils n'ont servi à rien, à part à me donner une migraine monstrueuse.

Un profond soupir m'échappe lorsque je jette un œil à ma feuille. Jusqu'ici, je n'ai réussi qu'à écrire la date, le sujet, et mon nom. C'est très joli, d'ailleurs, Erik Senlad bien calligraphié…

J'ai une envie de tout bazarder, là… Dans un quart d'heure, je suis libéré, séance ciné avec mes copains ! Et mon Sacha, of course… D'ailleurs, c'est à cause de ce punaise de sujet que je n'ai pas passé le début de l'après-midi avec lui. Ma haine monte d'un cran. Je lance un regard noir à mes bouquins, et un grondement franchit mes lèvres. Je me sens tout d'un ours à qui on a refusé un pot de miel, là !

Deux bras m'enlacent soudain les épaules tandis qu'un visage vient se nicher au creux de mon cou, les longues mèches venant chatouiller ma gorge.

-Ben alors, gros nounours, des problèmes d'inspiration ?

Et comme par enchantement, sa voix ramène un sourire très doux sur mes lèvres. J'ai l'air d'une collégienne amoureuse, mais je m'en fous. Mes mains vont saisir les siennes pour l'obliger à me contourner en même temps que je fais tourner ma chaise, et la perte d'équilibre le fait basculer sur mes genoux. Je ne lui laisse même pas le temps d'essayer de protester que déjà mes lèvres ont capturé les siennes. Je me contente d'abord de jouer avec elles, de les frôler, les mordiller. J'apprécie leur douceur, leur souplesse, leur chaleur… Jusqu'à ce qu'il craque et vienne chercher lui-même ce qu'il désire. J'ai un petit sourire victorieux qu'il efface de son empressement. Et comme à chaque fois, son baiser me fait perdre pied. Je ne peux pas lutter contre lui et il le sait. C'est à son tour d'avoir un sourire gentiment moqueur lorsqu'il rompt le baiser.

D'une main, je vais relever la mèche couleur miel qui lui voile les yeux, caressant sa joue au passage. Son sourire se fait plus tendre comme ses doigts s'entrelacent à ceux de ma main libre.

-Tu es en avance, je chuchote tandis que sa tête va trouver sa place au creux de mon épaule.

-Et ça te pose un problème ? me demande-t-il, moqueur.

Ma main va se poser sur sa nuque, entamant une série de caresses qui le font frissonner. Satisfait de leur effet, je dépose un baiser sur son front.

-Pas du tout, non… ça va peut-être te paraître étrange, mais entre les bouquins de types morts depuis un bail et toi, j'ai une nette préférence pour la deuxième option… Bizarre, non ?

Un petit rire lui échappe et vient chatouiller mon cou, puis le silence retombe entre nous. Loin d'être lourd, c'est un silence de bien-être. On remarque tellement de choses dans un silence… Je sens ses cils frôler ma peau comme il ferme les yeux, son cœur battre contre ma poitrine, la chaleur de son torse collé au mien à travers nos chemises. J'entends sa respiration calme et régulière. Je ressens ses bras autour de moi, le poids de son corps sur mes cuisses, la douceur de ses cheveux sous ma joue. J'adore ce genre de moment tout doux, où je peux laisser libre cours à mes élans de tendresse envers lui. Bien sûr, sans entrer dans les détails, je me damnerai pour nos nuits (et parfois jours), mais j'aime aussi tout simplement le câliner comme maintenant.

Je ne sais pas combien de temps passe dans cette douce torpeur, je crois qu'il somnole. Le dos de ma main va glisser sur sa joue, soulever son menton pour amener son visage aux yeux clos face au mien.

-Alors, Sacha la marmotte, tu t'endors ? je murmure d'un ton moqueur.

Il entrouvre les yeux, lueur malicieuse. Et avant que je n'aie pu réagir, s'empare à nouveau de mes lèvres. Pas que je veuille protester, d'ailleurs… Je resserre mon étreinte autour de lui, le serrant contre moi. Et je profite…

-Oups !

Les lèvres de Sacha quittent brutalement les miennes, et je fronce les sourcils. Ce n'était pas lui, il était occupé à autre chose, et nous sommes seuls dans la… pièce. Oh merde. Je reste figé, incapable de penser à autre chose, tandis que Sacha descend de mes genoux d'un bond. Oh… merdum… Là, devant nous, Alex, Laura et Cyril, qui tient encore la poignée en main. Dont les regards passent de Sacha, qui s'est laissé tomber assis sur mon lit, et moi, figé sur ma chaise. Le silence est brusquement devenu très lourd, insupportable. Dire que nous voulions leur en parler progressivement, jauger leur réaction avant de tout lâcher… Comme bombe, là, on a fait fort !

Le silence perdure, alors j'ouvre la bouche pour dire… je ne sais pas vraiment quoi, au juste, mais heureusement Laura me coupe la parole.

-C'est pour ça que vous ne nous avez pas entendus monter les escaliers ! Pourtant, avec le boucan des grands pieds d'Alex… Aïe !

Je relève les yeux vers eux, abasourdi. Laura lance un regard noir à Alex qui vient de lui talocher la tête, Cyril affiche un sourire tranquille… Que…

Mon étonnement doit se lire sur mon visage façon carpe car Laura éclate de rire et vient m'ébouriffer les cheveux.

-C'est ok, Erik, me dit-elle doucement. Tout va bien.

Le sourire qu'elle m'offre me réchauffe le cœur et je dois me retenir pour ne pas lui sauter au cou ! Et à celui des deux idiots là-bas qui m'offrent le même ! J'ai des amis merveilleux… Pas que je craignais trop leur réaction, mais… On ne sait jamais… Alors j'ai eu la peur de ma vie, là… Et puis je les aime, na !

Un coup d'œil à Sacha me confirme ce que je redoutais. Lui n'en est pas convaincu… Ses yeux passent de Laura aux garçons, glissent sur moi sans me voir et ses mains tremblent. Il n'y croit pas. Je me dégage doucement de la prise de Laura sur mon épaule et vais le rejoindre sur mon lit, suivi des trois autres. Je saisis ses mains entre les miennes, et ses yeux s'ancrent aux miens, inquiets.

-Sacha ? essaye Cyril. Hey, panique pas comme ça, ça va !

-On ne vous jugera pas, dit doucement Alex.

Je me mords la lèvre. Le coming-out de Sacha à ses parents s'est horriblement mal passé. Il s'est fait quasiment jeter à la porte après de charmantes disputes, raison pour laquelle il vit aujourd'hui seul dans un appartement. Appartement que je squatte de plus en plus régulièrement, et où il est d'ailleurs question que j'emménage prochainement. Mes parents projettent de déménager à la campagne, et ma fac est à Paris, que c'est bête…

Mais revenons à mon Sacha, présentement transformé en statue de sel sous le regard inquiet de nos amis.

-Vous pouvez nous laisser seuls cinq minutes ? je demande doucement.

Ils hochent la tête et s'éloignent en silence. Laura se retourne juste sur le pas de la porte.

-Cinq minutes, hein ! lance-t-elle. Interdit de lui sauter dessus, ou on va rater la séance.

Ma langue tirée ne la fait que rire tandis qu'elle referme la porte sur un sourire. C'est décidé, je vénère mes amis… En attendant, Sacha n'a pas prononcé un mot, et est toujours aussi pâle. Je ressers la pression de mes mains sur les siennes pour le ramener avec moi. Son regard s'ancre au mien.

-Hey, calme-toi. Tout va bien.

Mes doigts dessinent des arabesques sur sa peau, et je le sens se détendre doucement.

-Ils sont différents. Ils nous acceptent, tels que nous sommes, et ensemble. Tu n'as pas à t'inquiéter.

Ses yeux fouillent les miens, cherchent une confirmation. Je la lui offre dans un baiser. Mais il se sépare brusquement de moi et bascule en arrière sur mon lit, cachant son visage sous un bout de ma couette. J'avoue, là, je suis perplexe…

-Sacha ? ça va ?

-Me sens trop bête, me répond sa voix étouffée. Me cache avec les moyens du bord, tu permets !

Ses derniers mots me font sourire, et je me penche en arrière. Je soulève un bout de couette, laissant apparaître des joues rougies mais des yeux apaisés.

-Voleur de réplique !

Il éclate de rire, et je me penche pour frôler ses lèvres des miennes. Il se redresse juste un peu, appuyé sur ses coudes, juste assez pour me soumettre à sa volonté. Je cède vraiment trop facilement…

-Nan mais c'est pas vrai, on les laisse seuls cinq minutes, et youp !

Nos lèvres se séparent sur un sourire et je me retourne pour voir Laura adossée au mur, les bras croisés et l'air faussement réprobateur. C'est pas très crédible quand un large sourire vous illumine le visage.

-Elle a raison, renchérit Cyril, on est ravis pour vous et tout, mais si on doit avoir une demi-heure de retard à chaque fois…

-Au moins une heure et demie, réplique Sacha en se levant. Erik peut être très imaginatif.

Il y a un moment de flottement. Je me sens mes joues passer par toutes les nuances de rouge tandis que les autres clignent des yeux avant d'éclater de rire. Mon amant me lance un clin d'œil. La crise est passée. Il a confiance.

-J'ai juste un léger problème, les garçons… lance Laura comme nous sortons de ma chambre.

Nous lui lançons un regard interrogateur.

-Ben oui… Tous les mecs que je connais sont déjà pris ou gay ! Cyril et Alex sont heureux en ménage, et vous c'est les deux… Je fais comment, moi ?

Elle prend un air si désespéré que nous éclatons tous de rire.

-C'est de te faute, aussi ! répond Sacha. Tu n'avais qu'à être un beau jeune homme, j'aurais peut-être craqué… (1)

Avec un hurlement de Sioux, elle se lance à sa poursuite dans les escaliers, tandis que nous restons encore à rire. Dites, si dans ma copie je parlais des baisers de mon petit ami, des mes amis merveilleux et d'un coming-out un peu soudain, ça collerait ?

FIN

(1) : Me souviendrai toujours de cette réplique lâchée par une bande d'amis à moi. En pleine promenade : ''Franchement, pourquoi tu n'es pas un beau jeune homme ?'' J'en suis restée comme deux ronds de flan avant de rire sans plus pouvoir m'arrêter !

Voilà, fini ! Histoire de radoter, j'en suis pas totalement satisfaite, mais je l'aime bien, me suis marrée toute seule en l'écrivant ! Et vous, vous en pensez quoi ? Une tite review ? Please ?