Auteur : Moi+ ML soit ML2!

Titre : Rebelles

Genre : fantastique/ romance

Rating : Euh... On va dire K+ pour le moment

Note : Tadam! Vous rêves pas, y'a bien deux Updates, différents certes, le même jour! C'est une histoire que j'écris depuis un moment déjà avec deux de mes amies et qui a été ré-écrites maintes et maintes fois... Et j'ai l'envie de vous la mettre, histoire d'avoir des avis extérieurs... Par contre, je vous préviens, c'est un roman fleuve composé de quatre tomes d'environs 20 chapitre chacun... A bon entendeur...

Chapitre 1

Bienvenue à Wilford

Un vieil homme à la longue barbe blanche assit sur une haute chaise. La grande salle de conseil est vide, il y a bien longtemps que les Piliers ne s'y réunissent plus. Depuis la tragédie, elle n'a servie qu'a l'occasion de rare réunion entre ange et archange. Jusqu'à ... Jusqu'à la mort des derniers Élus, comme les sept autres générations avant eux. Depuis, les Cieux étaient en effervescence. Aujourd'hui enfin était arrivé l'heure de la réunification. Il songea aux quatre jeunes hommes qui attendaient dans une des pièces voisines sans savoir quelles étaient leurs destinées. Il soupira, il se faisait trop vieux pour ce genre de choses. Mais il était temps. Il frappa dans ses mains et la grande porte s'ouvrit sur un archange qui s'avança et se courba respectueusement devant lui. Lyxwax s'adressa alors à lui d'une voix grave:

" Le temps est venu... Qu'on me les amènes."

L'archange s'inclina:

"Bien, Seigneur Lyxwax."

Un car noir qui sillonne les routes du maquis corse. Le silence règne dans le véhicule transportant une cinquantaine de jeunes gens. Au fond de l'autobus, quelques adolescents chahutent gaiement, certains lisent, d'autres dorment. Une jeune fille aux cheveux bruns sourit en lisant une lettre. Elle la replie soigneusement et la range dans son sac à main. Elle cligne des yeux et appuie son front contre la vitre. Le voyage depuis Marseille l'a fatiguée. Elle soupire, efface machinalement la buée sur la vitre. Au détour d'un virage, au milieu de la végétation sauvage du maquis, se dresse un grand bâtiment gris. A l'approche du car, l'imposant portail rouillé de l'entrée s'ouvre. Le car s'arrête devant l'entrée. Tour à tour, les passagers descendent dans un silence quasi religieux. Les regards sont fixés sur la bâtisse. La jeune fille pose sa valise sur le sol, éblouie par un magnifique soleil, elle cligne des yeux.

" Wilford.- murmura-t-elle-"

Une crypte sombre et humide. Une multitude d'hommes et de femmes sont réunis autour d'une femme. Sans âge, enveloppée d'une longue robe noire, le teint blafard, le regard dure, elle les toisait du haut de son estrade. Une flamme noire gigantesque sortie d'un puits sans fond et tous s'inclinèrent. La femme sans age annonça d'une voix sèche:

" Le temps est venu..."

Et la foule répondit:

" Oui, maîtresse Pestilia"

Dans la banlieue parisienne, une jeune fille rousse mettait ses bagages dans le coffre d'un car noir. Elle se tourna vers un jeune garçon et un homme, respectivement son frère et son meilleur ami. Ils échangèrent un regard silencieux au milieu du brouhaha collectif. L'homme hocha la tête et le garçon détourna les yeux. Elle leur tourna le dos, prête à entrée dans le car qui l'emmènerait loin d'eux. La jeune fille sentit brusquement deux petits bras l'enlaçait. Elle se raidit et posa brièvement ses mains sur les bras qui l'enserrait puis se dégagea à regret. Elle entendit Chris retenir Jimmy et monta dans son car sans se retourner :

« Quand je sortirais de Wilford, j'aurais terminé mes études. Je prendrais Jimmy avec moi et m'en irais loin de Paris. Je retrouverais mon père et lui demanderais pourquoi il nous a laissés et après je lui casserais la gueule ou plutôt l'inverse »

Ses sombres pensées furent perturbées par des cris. Un arbre venait de prendre feu. Chris s'approcha du car et posa sa main sur la vitre. La jeune fille posa, elle aussi, la main sur la vitre. Jimmy la regarda et posa également sa main sur la vitre. Le car démarra.

Quatre jeunes hommes assit dans une vaste bibliothèque. L'un d'eux, un jeune homme aux courts cheveux bruns et aux yeux noirs, l'allure et le regard sérieux , est assit prés d'une fenêtre, ses yeux fixant le tapis de nuage composant le paysage extérieur. Le deuxième est assit à une table, un livre devant lui, ses cheveux mi-longs noirs sont retenus par un élastique également noir, ses yeux d'un bleu océan ne quitte pas une seule fois la page qu'il est entrain de lire. Enfin, un jeune homme avec des dreadlocks et des yeux verts clairs discutait à voix basse avec son comparse, un adolescent aux cheveux courts châtains et aux yeux noisettes pétillants d'intelligence, afin de ne pas déranger ses compagnons. La porte s'ouvrit sur un archange qui leur annonça d'une voix calme et posée:

" Le seigneur Lyxwax vous attends dans la salle du conseil."

Les regards se tournèrent vers lui. Dans un silence absolu, ils se levèrent et le suivirent.

Une adolescente assise dans un avion, coincée entre le hublot et un homme d'affaire plongé dans un journal financier. Son regard brun est fixé sur le bleu profond de l'océan Indien. Elle joue machinalement avec un bracelet-bague attachée à sa main droite. Une hôtesse s'approchent, demandant aux personnes de sa rangée ce qu'il désire boire. La jeune fille sursaute, laissant tombée de sa tablette une brochure. Elle bafouille un vague " Un coca s'il vous plaît" et se penche pour ramasser la brochure. Wilford, s'étale en noir sur la première page. Elle la range rapidement dans son bagage à main et se met à siroter son coca glacé. Sur la carte affichée sur l'écran, le trajet de l'avion est indiqué par une ligne rouge en pointillée reliant la Réunion et la Corse.

Un homme chauve, le teint rouge et le visage en sueur, attend debout sous le soleil de plomb qui baigne le maquis Corse. L'immense bâtisse derrière lui ne lui procure aucune ombre alors qu'il regarde passer devant lui les élèves qui trimballent tant bien que mal leurs bagages. Une jeune fille vêtue d'une jupe plissée rose et d'un petit top de même couleur semble attirer son attention. Il se dirige vers elle et la pointe du doigt.

" Toi! Viens avec moi!"

La jeune fille le dévisage et remettant ses cheveux mi-longs en place derrière ses oreilles réplique:

" Et mes bagages?!"

L'homme crache sur le sol et réponds:

" Tu crois peut-être que je vais te les transporter? Aller prends-les et suit moi, je n'ai pas que ça à faire!"

Les bottes blanches de la jeune fille claque sur le sol alors qu'elle tente tant bien que mal de la suivre en traînant derrière lui sa lourde valise noire. Dissimulé dans l'ombre, un adolescent aux yeux d'onyx les suit du regard. Quand la jeune fille pénètre dans le bâtiment, un rictus étirent ses lèvres.

Dans un aéroport du Canada, une jeune fille blonde aux yeux bleus marche en traînant les pieds. Elle est précédée d'une femme d'un certain âge, qui fixe la foule avec un air hautain et dédaigneux. Elles s'arrêtent au terminale B2

« Écoutes petite peste. - grogna la mère en prenant le bras de l'adolescente-. Je sais très bien que tu me détestes et crois moi la réciproque est vrai mais je ne peux pas me permettre de créer de scandale vue ma position. Alors tu vas me faire le plaisir de verser quelques larmes et je ferais la même chose, ce sera de parfait adieux mère-fille et ne pourrait que faire du bien à mon image. Tu m'as comprise, petite traînée?! »

Sans lui donner le temps de répliquer, la femme prend l'adolescente dans ses bras. Celle-ci se laisse faire, inerte:

« Ma petite fille ! - s'exclama-t-elle la femme exagérément fort- Comme le temps passe vite! Tu n'étais encore que mon bébé hier et voilà qu'aujourd'hui tu t'en vas étudier à des milliers de kilomètres de ta pauvre mère! Oh! Comme le temps va me sembler long, loin de ma petite fille chérie!"

La jeune fille chuchota :

« Je sais très bien ce que tu penses, maman – elle s'écarte vivement de la femme et se met à hurler – Oui! Je le sais très bien! Tu es absolument ravie de pouvoir te débarrasser de ta belle-fille qui t'empêche de recevoir tes amants à la maison! Le seul malheur que mon départ te cause, c'est de ne plus pouvoir gérer MON héritage à ta guise!"

Elle lui lança un dernier regard haineux et se détourna dignement d'elle, ignorant les chuchotis de la foule. La femme ravala sa colère et versa quelques larmes de crocodiles tout en s'écriant:

« Ma chérie! Pourquoi ne vas-tu pas comprendre que je ne pense qu'à ton bonheur! - hurla-t-elle d'un ton faussement tragique- »

Elle pleura encore quelque instant, guettant du coin de l'œil l'annonce du départ de l'avion Montréal-Ajaccio. Lorsque le départ fut affiché, elle se dirigea vers la sortie, souriante et pensa

« Enfin débarrasser d'elle. »

Au même instant, alors que l'avion amorcer son décollage, la jeune fille blonde pensa:

" Plus de veille mégère sur mon dos..."

Elle éclata de rire.

Lyxwax regarda les quatre jeunes gens debout devant lui. Il soupira intérieurement, se demandant pourquoi le destin avait choisi des êtres aussi jeunes. Il frappa dans ses mains, attirant l'attention des quatre jeunes gens

« Je sais que durant les cinq dernières années, vous avez appris à travailler ensemble au cour des différentes missions que nous avons pu vous confier- commença le vieillard- Mais cette fois-ci,votre tâche s'annonce autrement plus difficile ... – il marqua une pause, notant le regard étrangement calme des quatre adolescents - Si je vous ai convié aujourd'hui, c'est pour vous confier la protection de quatre jeunes filles – les garçons échangèrent un regard mi-perplexe mi-surpris- Vous êtes les guides des Quatre Eléments. »

Aucune réponse. Lyxwax esquissa un léger sourire devant leur air ahuris et claqua des doigts. Un épais grimoire orné d'un symbole magique en forme de triangle au centre duquel était entrelacé trois lunes apparut flottant dans les airs. Le vieil homme tendit la main et le livre se retrouva devant les quatre adolescents.

« Je sais que cela peut vous paraître soudain, mais vous allez être envoyer au pensionnat Wilford dés aujourd'hui. Vous allez être chargé de transmettre le Livre des Ombres ainsi que de réveiller les pouvoirs des Quatre Élues le plus vite possible. - lança le vieillard aux garçons – Nous comptons tous sur vous pour en prendre soin...

- Du livre ! - s'exclama le garçon aux yeux malicieux - Bien sûr, bien que la couverture soit abîmée, je la renforcerais. "

Le garçon aux yeux noir poussa un soupir exaspéré alors que celui aux yeux bleu océan leva les yeux au ciel. Le quatrième quant à lui eut un sourire amusé.

" Je parlais des filles. - coupa Lyxwax, le regard pétillant d'amusement- Mais vos paroles peuvent compter aussi pour les filles ! »

Le garçon aux yeux verts le regarda et lança:

" Nous allons assurer cette mission du mieux que nous le pouvons, Seigneur Lyxwax ..."

Les autres opinèrent de la tête et quittèrent la salle en s'éclipsant.

La jeune fille toute vêtue de rose arriva essoufflé derrière l'étrange bonhomme chauve qu'il l'avait guidé dans l'étroit dédale de couloir du prestigieux pensionnat Wilford. Tout en traînant sa lourde valise, elle repensa à sa famille rester à Marseille, Mama Doly, sa mère adoptive et John, son cousin. Mais pourquoi donc avait-elle du aller suivre ses études loin d'eux? Elle avait toujours cru qu'elle suivrait ses études à Marseille... L'homme fouilla dans son trousseau de clé et ouvrit la porte qui se trouvait devant lui. L'adolescente le suivit à l'intérieur de la pièce plongée dans la pénombre. L'homme alluma et elle s'aperçut qu'elle était dans sa chambre. Sa chambre... Enfin, son dortoir. En effet, la salle contenait huit lits, aligné le long du mur. Elle se tourna vers Monsieur Garde, lisant au passage le nom de son étrange garde sur le badge qu'il portait sur son uniforme gris délavé:

" Mais il y a erreur! Je suis toute seule!

Je suis navré de vous l'apprendre mais le pensionnat Wilford a toujours eu pour habitude de loger ses pensionnaires dans des dortoirs afin de pouvoir constituer plus facilement des groupes de travail. Mais vous pourrez lire tous cela dans le règlement que vous devez connaître par cœur impérativement – il fixa la jeune fille dans les yeux – pour demain."

La jeune fille écarquilla les yeux en avisant le grand mur blanc sur lequel était inscrit à la peinture noire les points majeurs du règlement. Sur chaque lit, un épais fascicule intitulé " Règlement " était déposé. L'homme lui tourna le dos et se dirigea vers la sortie. Il s'arrêta sur le pas de la porte et lança:

" Mademoiselle Lydianne Steewart?

Oui? répondit la jeune fille habillée en rose

Je pense qu'il est important de vous informer que pour certaines raisons propres à notre politique d'éducation, le port de vêtement de couleur est totalement interdit. Vous devriez trouver votre uniforme ainsi que ceux de vos camarades de chambre ranger dans le placard commun"

Il sortit, laissant Lydianne tombé en soupirant sur le lit le plus proche.

" Mais où est-ce que je suis tombé?!"

L'adolescente aux longs cheveux noirs descendit du car en baillant. Le voyage de l'aéroport jusqu'au pensionnat l'avait épuisé. Elle saisit son sac dans la soute à bagage du car et tourna son regard vers la grande bâtisse grise.

" Wilford... chuchota-t-elle"

Elle allait poursuivre sa route quand elle croisa brusquement une paire d'yeux noirs glaciale. Elle se figea, se sentant envahie par un profond mal à l'aise. Un homme chauve arriva à sa hauteur et posa sa main sur son épaule. Elle sursauta et dévisagea l'employé, en juger de son uniforme et du badge qu'il portait " Monsieur garde".

" Suit moi! lança-t-il"

L'adolescente obéit, sans pour autant oublier cette sensation de malaise qui l'avait envahie. L'homme aux yeux noir sortit de l'ombre, levant les yeux vers le ciel.

" Alors c'est ça, les Quatre Éléments? Je ne vous rien de réellement inquiétant, là-dedans..."

Les quatre adolescents se tenaient au cœur d'une esplanade entourer de colonnade. Anthony, le jeune homme aux yeux noisette, et Michael, celui aux yeux verts, étaient nonchalamment assit sur le sol marbré, le grimoire posé entre eux. Eddy, le garçon aux yeux noir, était debout prés d'eux tandis que Jeremy, le garçon aux yeux bleu, faisait les cents pas.

« Tu comptes creuser une tranchée ! lança Anthony en ne quittant pas des yeux le livre»

Eddy lui jeta un coup d'œil réprobateur :

« Tu pourrais arrêter de tout prendre à la légère pour une fois Sellier ? Je te signales qu'on est quand même charger de la protection des Quatre Éléments! notifia Eddy

- Qui pour l'instant s'avère être quatre jeunes filles comme les autres. répliqua Michael calmement

- Huuummm... C'est vrai qu'on ne peut pas débarquer dans leurs vies comme ça... Sans compter qu'on ne sait pas grand choses non plus... – argumenta Jeremy- On devrait peut-être feuilleté le livre?

- C'est un peu lourd comme livre de chevet ! observa Anthony "

Il posa néanmoins sa main sur l'épais ouvrage. Le livre fut pris d'une secousse et le symbole ésotérique s'illumina doucement. Les jeunes gens se dévisagèrent puis Eddy posa sa main sur celle d'Anthony. La lumière devient plus forte. Les deux autres hésitèrent puis firent de même. La lumière devient aveuglante puis un rayon lumineux jaillit du livre et vint percuter les quatre jeunes hommes.

Lydianne Steewart sortit de la salle de bains vêtue d'un peignoir et se frottant énergiquement les cheveux. La porte s'ouvrit brusquement sur une jeune fille aux longs cheveux noirs et Monsieur Garde. L'adolescente ouvrit des yeux ronds, outrés qu'il n'est pas daigné frapper à la porte avant d'entrer. La nouvelle venue lui adressa un léger sourire d'excuse et se tourna vers l'employé. Celui-ci la poussa sans ménagement à l'intérieur du dortoir tout en lançant:

" Voilà votre dortoir, mademoiselle Wolf, votre compagne vous expliquera tous ce qu'il y a savoir..."

Il partit sans leur accorder un regard. Lydianne se précipita à la rescousse de sa colocataire, qui les bras encombrer ne pouvait pas se retenir. Elle la rattrapa mais emportée par l'élan de la jeune fille, elles basculèrent toutes les deux sur le sol.

« Aie! Quelle grosse brute! – elle s'inquiéta du sort de sa compagne et demanda- T'as mal qué-que-part ? »

L'adolescente plaqua une main devant sa bouche, se maudissant d'avoir ressortit le tic de langage transmit par son cousin.

« Non, j'ai mal nul-que-part. répondit une voix joyeuse »

Il y eut un silence puis les deux filles éclatèrent de rire. Elles se relevèrent et la nouvelle venue tendit la main vers Lydianne.

« Lolita Wolf mais tu peux m'appeler Lola. se présenta –t-elle

Lydianne Steewart mais on m'appelle Lydie. répondit l'autre en serrant la main de la jeune fille »

Le car en provenance de Paris se gara dans la cour d'entrée. Les élèves sortirent un à un, tous impressionné par l'imposante bâtisse qui leur faisait face. Cependant, une jeune fille rousse se tenait à l'écart, sortant son sac de sport du car. Elle le mit sur son épaule et partit vers l'accueil sans attendre les autres. Le bureau étant vide, elle attrapa son baladeur MP3 dans sa poche et le mit à fond. Appuyée contre le mur, elle attendait qu'une employée arrive. Des pensionnaires passèrent devant elle. La plupart des filles avaient le teint pâle, l'air épuisées. Certains garçons avaient ce même regard fuyant, vide. Il lui sembla entendre des bruits de disputes. Intriguée, elle baissa le volume de sa musique. Au fond du couloir, un garçon tenait une fille acculée contre un mur. Une main sur sa poitrine, l'autre sous sa jupe. La fille rousse laissa tombée son sac de sport sur le sol, ce qui attira l'attention du garçon. Il lui adressa un sourire mesquin et pendant un court instant, il sembla à la nouvelle venue apercevoir des griffes au bout de sa main droite. Déstabilisée, elle secoua la tête. Une voix grinçante l'interpella alors:

" Charlenne Red?!"

A l'appel de son nom, elle se retourna et découvrit un vieillard rougeaud et chauve, portant un badge " Monsieur Garde" sur son uniforme élimé.

" Mais vous ne voyez pas ce qui se passe?! Répliqua-t-elle"

L'homme posa un court instant son regard sur le couple puis le reporta sur la jeune fille.

" Cela ne vous regarde pas, mademoiselle... – il baissa la voix- Tout du moins pas encore... – reprenant un ton normal- Allez! Suivez-moi!"

Il attrapa l'adolescente par le bras et l'entraîna dans la direction opposée.

Michael rouvrit les yeux. Son corps était lourd et endolori. Il se redressa et regarda ses trois compagnons, encore endormis. Il se passa une main devant les yeux, tentant de se remettre les idées en place. Une chevelure blonde. Il fronça les sourcils. Christelle Watson. Oui voilà, c'était ça, Christelle Watson jeune Canadienne, habitué à évoluer dans la haute société. C'était sa protégée. Il sourit.

"Plutôt mignonne... murmura-t-il"

Il entendit grogner à côté de lui et constata que les trois autres venaient de se réveiller.

" Oh! La vache, ma tête! se plaignit Anthony"

Il resta assit à se masser le crâne tandis qu'Eddy se levait et que Jeremy fixait le livre, l'air pensif.

" A te voir, on ne dirais pas que tu fais partir des forces d'élites des cieux... lança Eddy en regardant Anthony, se massant toujours le crâne

- Oui, mais quand même... Ça fait une foule d'information d'un seul coup... -répliqua le jeune homme – Lydianne Steewart... murmura-t-il"

Les autres se turent. Ils s'entre-regardèrent et finalement Michael lança, les yeux pétillants de malice:

" Bah... Finalement, protéger les Quatre Eléments, c'est plus des vacances avec des jolies filles qu'autre choses...

Michael! grognèrent Eddy et Jeremy

Bin! Qu'est-ce qui vous prends... J'trouves qu'il a raison moi..."

Anthony esquissa un sourire innocent alors que ces camarades levaient les yeux au ciel.

Charlenne poussa la lourde porte tout en regardant s'éloigner l'employé qui l'avait "escorté'. Comment se faisait-il qu'il n'est eut aucune réaction alors même qu'une fille se faisait agressé sous ses yeux? Et pourquoi avait-elle eut droit à quelqu'un pour lui indiquer sa chambre alors que tous les autres nouveaux arrivant qu'ils avaient croisés devaient se débrouiller seuls? Elle fronça les sourcils et entra. Devant les portes ouvertes d'un placard, se tenaient deux adolescentes. Elles étaient visiblement entrain de ranger leurs vêtements. Le bruit de la porte qui se refermait attira leurs attentions et elles se tournèrent vers elle:

" Oh! Tu es dans notre dortoir, toi aussi?! fit la fille aux cheveux noisette"

Charlenne hocha la tête, grimaçant intérieurement à la vue des produits cosmétique s'étalant dans la valise aux pieds de l'adolescente.

" Encore une dingue du shopping... – pensa-t-elle – Et je pensais avoir une chambre seule... Pas un dortoir..."

Elle posa son sac sur le sol alors que la fille aux longs cheveux noirs s'approchait d'elle.

" Bienvenue au dortoir 13. Je m'appelles Lolita Wolf et elle c'est Lydianne Steewart...Tu arrives juste à temps pour le partage du placard! fit-elle avec un grand sourire

Et aussi pour le potassage du règlement! Ajoutât- sa compagne en indiquant un épais recueil"

Charlenne soupira et entreprit de déballer son sac.

La jeune fille blonde regarda les couloirs grisâtres avec une moue écoeurer.

" Charmant endroit ! murmura-t-elle"

Elle avait vu avec soulagement s'éloigner le garde qui l'avait malmené et s'était accorder un temps de repos. Elle réajusta sa coiffure et ouvrit la porte de sa chambre... Que trois jeunes filles occupées gaiement.

" Mais... Qu'est-ce que ça veut dire?! lâcha-t-elle"

Elles se tournèrent vers elle.

" Qu'est-ce que vous faites dans MA chambre?! Demanda-t-elle

Euh... En faite, c'est un dortoir... répondit une jeune fille aux longs cheveux noirs

J'te signales que NOUS AUSSI on devait avoir UNE chambre à NOUS... ajoutât hargneusement une fille rousse"

La nouvelle venue la fixa, une moue moqueuse devant son jogging.

" Une rappeuse?! Wilford est tombé bien bas..."

La rousse fit mine de se lever et ses deux comparses la retinrent. La brune tourna les yeux vers elle.

" Comme je suis certaine qu'on va devoir faire bon ménage toutes ensembles, il vaudrait mieux qu'on se présente... Moi, je m'appelle Lydianne Steward..

Lolita Wolf, enchantée. fit l'adolescente aux longs cheveux

Et la rappeuse, c'est Charlenne Red et j'ai pas du tout l'attention de faire bon ménage avec toi... acheva la rousse

Moi, c'est Christelle Watson... Et je ne fait pas bon ménage avec les frappeuses.. sourit la jeune fille blonde"

Elle leur tourna le dos, posant son sac sur le lit le plus proche.

Un bureau sombre et encombrait de paperasse. Une femme, les cheveux blancs argentés, le visage pourtant encore jeune, triait des fiches d'inscriptions. Elle posa un tampon " Arrivée" sur un dossier gris marqué " Filles" et ouvrit le dossier suivant. Elle mit à part quelques fiches, en jetant même certaine à la poubelle. Elle s'arrêta brusquement dans son geste. Ses yeux restèrent figé sur la photographie d'un jeune homme aux cheveux coupés en brosse et aux yeux noirs. En haut de la fiche, soigneusement écrit à l'encre noir un nom et un prénom : " Eddy Lopez". Elle feuilleta compulsivement les autres feuilles et en mit trois autres à part. " Anthony Sellier", "Jeremy Summers " et " Michael Verde". Elle parcourut les quatre fiches d'inscriptions et bondit de sa chaise.

" Qu'on avertisse la maîtresse Pestilia! Immédiatement!"

Le lendemain, dans le soleil rose du petit matin, Christelle sortit de la douche et ouvrit la porte du placard où était ranger les uniformes.

"Aaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhh! Mais qu'est-ce que c'est que ce truc?!"

Lola, entrain de se coiffer, sursauta alors que Lydie laissa tomber sa trousse maquillage. Charlenne quant à elle ôta un écouteur de son oreille et lança:

" Qu'est-ce qu'y a la blonde?! Une p'tite bête qui te fait peur?!"

Christelle lui lança un regard noir et répliqua tout en sortant l'uniforme de l'armoire:

" Espèce de rappeuse à la noix! Regarde un peu ce qu'ils veulent nous forcer à enfiler chaque jour!"

Elle lui balança à la figure et Charlenne, qui se levait pour répliquer, stoppa net.

" Une mini jupe?! éructa-t-elle"

L'uniforme gisant sur le sol, elle le ramassa en fronçant les sourcils. Ses camarades de chambres s'approchèrent, observant le vêtement. Il était effectivement composé d'une mini jupe grise à volant, dans un vieux coton délavé et usé, ainsi que d'une veste coordonnée, d'une chemise blanche quasi transparente et d'une paire de chaussette qui avait dû être blanche arrivant au-dessous du genou. Les chaussures étaient une paire de mocassin noir, faite dans un cuir avachi. Les jeunes filles se regardèrent.

" Hors de question que je portes une jupe! hurla presque Charlenne

Berk! On dirait que ça n'a pas été lavé depuis des lustres! Souffla Lydianne

Si ce n'est que ça! Mais ce gris! ajouta Christelle"

Lola se contenta de faire la grimace, son regard fixé sur le règlement qu'elle avait lue la veille au soir.

" Je crois malheureusement qu'on a pas le choix... C'est quand notre premier jour... hasarda-t-elle"

Les autres firent la moue, peu convaincues. Une voix criarde retentit brusquement dans la chambre, les faisant se boucher les oreilles.

" Les nouvelles pensionnaires sont appelés à la salle polyvalente à 8H30 précises afin de prendre connaissance du nom de leur tuteurs... AUCUN RETARD NE SERA TOLERE!"

Lydianne jeta un coup d'œil sur son réveil. Huit heures vingt.

" Hé! On a que cinq minutes pour se préparer!"

Charlenne rentra en maugréant sa chemise dans sa jupe et mit ses cheveux derrière ses oreilles. Elle avait fait monter ses chaussettes le plus haut possible et descendre la jupe au plus bas. Elle jeta un coup d'œil à Steewart, occupé à aider la blondasse à faire tenir son chignon en place. Encore qu'elle se soit coupée les cheveux à Paris juste avant son départ. Elle s'appuya contre le mur, regardant les sages files indiennes que formés chaque dortoirs. Que des filles... Un petit groupe d'élève passa devant elles. Le regard de la Parisienne s'arrêta sur un visage. La fille d'hier, un large bleu tuméfiant son visage. Wolf, qui avait suivi son regard, eut une exclamation étouffée.

" Mais qu'est-ce que...? chuchota-t-elle"

L'adolescente fut bousculée et se retourna vivement, des mèches s'échappant de son chignon. Elle se retrouva face à face avec un garçon de grande taille, très maigre, aux yeux et aux cheveux noirs. Il était vêtu d'un élégant costume de soie noire. Mue par elle ne savait quel instinct, Charlenne se rapprocha d'eux. L'inconnu esquissa un sourire et tout en remettant les mèches de cheveux en place:

" Vous devriez faire attention à ce que vous faites petite fille... susurra-t-il d'un ton froid"

La parisienne vit Wolf tressaillir et repousser violemment la main du jeune homme. Ses yeux braillés d'une colère mal contenue alors qu'elle ouvrait la bouche pour répliquer...Mais fut interrompue par l'ouverture des portes. L'inconnu lui dressa un sourire mesquin et s'en fut un petit groupe qui se tenait à part. Ils étaient tous les huit habillés en noir et richement. Quatre garçons et quatre filles. La même expression qui mettait Charlenne mal à l'aise sur le visage. Les élèves furent appelés à entrer dans la salle polyvalente.

Les jeunes filles étaient assises à la table treize. Les huit individus prirent placent sur la tribune. L'inconnu qui avait abordé Lola se plaça devant le micro:

" Vous êtes ici car vous avez été accepté dans notre pensionnat et cela pour une durer de cinq ans. Notre école est réputée pour son enseignement irréprochable et par le fait qu'elle est formée l'élite de la nation. Cette réputation a pu être forger grâce à de règles strictes. Notre école est la meilleure, aussi il vous est interdit de faire preuve de toute tentative de rébellion! – il darda un regard aigu sur la table treize – Je vais maintenant laisser la parole à ma mère : Madame Delacruche"

Lola, qui jusque là était tendue comme un arc, fut prise d'un fou rire irrépressible et silencieux. Fou rire qui devient vite contagieux à la table treize. Une femme moulée dans une longue robe noire à capuche s'avança alors et se plaça devant le micro, elle tapa deux fois dessus et un bruit strident retentit. Derrière elle, arriva s'ouvrit un rideau, laissant apparaître une centaine de jeunes hommes, attendant visiblement son intervention.

« Excusez-moi. - dit la femme- J'ai fait exprès. Je suis la directrice.

- Ne me faites pas rire!. chuchota Lola à ses compagnes

- Je suis Madame Delacruche. »

Les quatre filles pouffèrent, tentant tant bien que mal de se contenir.

« Aujourd'hui, je vais vous attribuer à chacune un tuteur . continua la directrice.

- Un tuteur?- chuchota Lydie qui s'était calmée- J'vois pas pourquoi? Enfin... C'est vrai que je suis nulle en langue... »

Ses amies, qui s'étaient assagies, se détournèrent pour dissimuler une nouvelle crise de rire, heureusement qu'elles n'étaient pas devant.

« Bin quoi ? - souffla Lydie- J'y peux rien si j'ai jamais pu maîtriser la technique en langue... c'est vrai qu'il faudrait m'entraîner... »

Ses amies s'écroulèrent sur la table.

« Chambre 1 ! - commença Madame Delacruche. Elsa Duranthon avec Eric Wespey. »

Elle regarda le garçon s'avancer, parler à une fille de la table une et les deux sortirent.

« Ah ! exprima-t -elle. C'est bon, sans commentaire ! »

L'appel s'égrena pendant prés d'un quart d'heures, durant lequel la salle s'emplit de discussion à voix basse.

« Chambre 13 ! cria La directrice.

- Je vous interdis de rire ! chuchota Lydie en se levant »

« Jeremy Summers ! Appela la directrice »

Un garçon de grande taille, les cheveux longs et les yeux bleus se présenta.

« Tu seras le tuteur de Lolita Wolf. déclara la directrice »

Jeremy s'avança et saisit le poignet de l'adolescente, se dirigeant d'un pas résolu vers la sortie.

« Mais... Et les autres ?! lança Lola »

Le garçon ne dit rien et sortit sans se retourner.

« Anthony Sellier ! - appela Mme Delacruche-. Vous irez avec Lydianne Steewart »

Un adolescent aux cheveux courts châtains et aux yeux noisettes l'air agréable s'approcha de la jeune fille. Il tendit son bras à Lydie et lança, un sourire charmeur aux lèvres :

" Si on attendait les autres dans la chambre?"

Lydianne se leva un sourire aux lèvres et accepta son offre. Elle se tourna vers Christelle et lança:

« Finalement, je suis pas contre un petit cour de rattrapage ! »

Cristal et Anthony sourirent alors que Charly levées les yeux au ciel.

« Christelle Watson, ton tuteur sera Michael Verger ! cria la vieille femme »

Un garçon un jeune homme avec des dreadlocks et des yeux vert clair regarda vers Cristal et lui sourit. Elle lui rendit son sourire. Il sentit le regard pesant de la directrice et prit une expression moqueuse.

« Viens, femme ! lança-t-il d'une voix grave »

Christelle rit et lui prit le bras et les deux jeunes gens partir en courant et pouffant jusqu'à la porte. Charlenne darda alors son regard sur le seul qui rester, les yeux incroyablement froid.

« Eddy Lopez ! Appela la directrice. Avec Charlenne Red »

Le garçon approcha et pensa :

« On dirait qu'elle se doute de quelque chose... »

Il s'approcha d'elle et d'un signe de la tête, lui indiqua la sortie. Ils quittèrent la salle l'un derrière l'autre.

Eddy arriva devant la porte du dortoir et l'ouvrit en grand, Charlenne sur ses talons. Il s'arrêta net en apercevant le pitoyable tableau qui se déroulait devant ses yeux stupéfaits. Ses trois compagnons faisaient face à leurs trois protégées , ayant une ressemblance troublante avec des lionnes enragées. Charlenne entra à sa suite, captant à son tour l'ambiance électrique qui régner dans la pièce. Eddy soupira et referma la porte derrière elle. Des éclats de voix parvinrent à nouveau à ses oreilles. Il nota mentalement que ses collègues tenter désespérément, et plutôt mollement il faut l'avouer , de convaincre les jeunes filles de leurs supériorité hiérarchique au sein du pensionnat. Supériorité à laquelle les trois adolescentes semblaient adhérer de la même manière qu'une tigresse se laisserait coïter par un chaton.

Charlenne regarda quelques secondes ses colocataires se hurlaient dessus s'en même remarquer leurs arrivées. Elle fronça les sourcils, se campa bien droite, les poings serrés sur les hanches et hurla:

" Fermez- la!"

Le silence se fit aussi sec et la jeune fille saisit son baladeur MP3 sur sa table de chevet et s'assit tranquillement sur son lit. Eddy leur lança un regard sévère et s'adressa aux jeunes gens avant qu'ils n'en viennent au main:

" Bon, écoutez... Il y a manifestement des petits problème de communication au sein de notre groupe...- commença Eddy – Il est pourtant clair que le règlement du pensionnat établit le respect, et donc la soumission, absolue des individus masculins sur les individus féminins...

C'est scandaleux ! - s'écria Lydianne- Nous sommes tout de même au vingt-deuxième siècles ! à rectifier, j'suis plus sûre de l'année de rebelles L'époque où les femmes étaient considérées comme des biens appartenant aux maîtres de maison est révolu!"

Charlenne qui observait sans rien dire lui lança un regard aigu.

" On dirait que tu n'as pas suivit l'actualité politique de ces dernières années –intervint sèchement Charly- Nous sommes tombés dans un gouvernement conservateur qui souhaite rétablir les valeurs traditionnels du 19éme siécle. Il n'est donc guère étonnant donc que le plus prestigieux des établissements formant la futur génération se base sur les mêmes principes...

C'est ça qui est étrange - répliqua Christelle- Un établissement aussi réputé ne peut pas cacher un fonction aussi primitif!

J'imagines que le gouvernement s'est arrangé pour faire taire les quelques individus qui aurait voulu tout révéler... - avança Michael- Une telle publicité ferait également mauvaise presse pour eux vu qu'il finance le pensionnat...

Ce qui est le plus étrange, pour moi, c'est que vous envisagiez d'adhérer à de telles méthodes- fit Lolita en dévisageant les garçons un à un- Vous semblez effarés, comme nous, devant ce... Ces imbécillités pompeusement appelés règlement!

Et qu'est-ce que vous voulez que l'on fasse? Que l'on vous frappe pour se faire obéir ? s'étonna Anthony.

J'ai vu une fille dont on n'a pas demandé l'avis.- répliqua Charly- L es filles subissent des actes d'humiliations odieux..."

Le silence se fit, pesant. Les jeunes gens échangèrent un regard gêné et le soulagement ne survient que quand une sonnerie stridente retenti, annonçant le début du couvre-feu.

Un couloir sombre et poussiéreux. Un rat le parcourt de part en part. Il trottine allégrement. Le rongeur s'arrête soudain devant une porte, le poil hérissé. Il avait stoppé devant une grande porte de bois sombre, dont se dégager des pulsions malsaines. Il couina misérablement lorsque la porte s'ouvrit sur une haute silhouette masculine. L'individu entendit le rat, sourit et se pencha en avant. Il saisit par le rat par la peau du cou et l'éleva à hauteur de ses yeux. Le rongeur émit un couinement apeuré.

" Allons, allons! Tu as peur de moi, petite bestiole?"

Le rat resta silencieux.

" Mais pour quelles raisons?! – il serra le cou du rat qui piailla hystériquement- Un être aussi misérable que toi ne peut absolument rien face à la toute puissance dont nous disposons. Je t'ai écrasé comme je vais les écraser elles... "

Le cou du rat se brisa dans un bruit écoeurant et du sang gicla sur le visage de l'homme. Il sourit et lâcha le petit cadavre, qui disparut en poussière avant même d'avoir touché le sol. L'homme rit et lécha le sang du rat. Il sortit du couloir, souriant froidement à un petit groupe de pensionnaire et époussetant sa veste de soie noire.

Charlenne était déjà réveillée depuis prés de quatre heures lorsque Christelle sortit de la salle de bains. Elle observa la Canadienne remettre en place sa chevelure blonde d'un geste élégant et eut un sourire moqueur. Un peu lassé de son roman, elle le posa sur sa table de chevet et contempla son dortoir. Les quatre Tuteurs étaient assis dans un coin, leurs quatre lits regroupés. Après le débat houleux de la veille, ils avaient établi un clan retranché au fond du dortoir. Charlenne les regarda une bonne dizaine de minutes, notant mentalement qu'ils s'entendaient vraiment bien pour des personnes censés être de parfait inconnus. Elle porta ensuite son attention sur les trois filles. Lolita Wolf était entrain de faire son lit, encore en pyjama, sa chevelure en bataille. Lydianne Steewart coiffait ses cheveux en écoutant d'une oreille les propos de Christelle Watson. Charlenne contempla, pensive, cette scène de vie quotidienne et murmura:

" Ainsi, voilà ma nouvelle vie..."

Lola sortit de la salle de bains, les cheveux encore humide et se les essuyant énergiquement avec une serviette. Elle se dirigea vers son lit, à la recherche de sa brosse à cheveux. Elle tourna la tête en attendant se racler la gorge derrière elle. Michael, le Tuteur de Christelle, se tenait debout prés d'elles, l'air hésitant. Il jeta un coup d'œil vers ses compagnons et commença:

"Euh... Vous comptez réellement sortir dans cette tenue?"

Lola le regarda d'un air perplexe. Elle baissa les yeux sur ses vêtements, un jean et un bustier assorti. Elle examina ensuite les tenues de ses habits : Lydie avait un pantacourt blanc avec un débardeur assortis , Christelle un pantalon vert foncé, un débardeur vert clair et des lunettes roses juchées sur le haut du crâne. Charly quant à elle avait opté pour un jogging noir, des broderies de caractères chinois rouges au niveau de la cuisse et tee-shirt rouge avec un dragon noir.

Lydianne fut la première à répliquer, l'air furibond:

" Ah non! Vous allez pas recommencer?!"

Mickael hésita et jeta un coup d'œil désespérer à ses amis. Jeremy se leva et précisa, l'air sérieux:

" C'est-à-dire que... Enfin, il vaudrait mieux que vous mettiez vos uniformes, le règlement exige que l'uniforme soit...

Soit quoi?! Nous n'avons cours que demain, on peut bien s'habiller comme on a envie aujourd'hui?! interrompit Christelle

Et puis... Vous êtes bien en jean et tee-shirt, pourtant, les tuteurs eux aussi on un uniforme, non? ajouta Charlenne"

Mickael leva ses deux mains en signe de reddition.

" C'est bon... C'est bon! C'est juste qu'il vaut mieux éviter d'avoir des problèmes avec la directrice... Baaah! Faites ce que vous voulez, après tout..."

Christelle lui adressa un sourire charmeur. Lydianne fit le signe de la victoire, sous le regard rieur de Lola. Charlenne garda le silence, dardant sur eux un regard glacial.

La salle était emplie des murmures de la foule. L'assemblée était parcourut des frémissements et des chuchotis des archanges et anges assemblés là. Personne ne remarqua l'ouverture des grandes portes dorées. Les palabres enflèrent, envahissant l'espace rendue contiguë par la foule. Un son sourd fit brusquement régner le silence. Les têtes se tournèrent vers l'entrée où Lyxwax se tenait, majestueux dans sa tunique de cérémonie beige rehaussée de fil d'or. Il adressa un sourire à l'assemblée et s'avança, fendant sans difficulté la foule. Il s'assit sur une chaise haute et fit signe aux anges et archanges de s'asseoir sur des nuages qui sortaient du sol cotonneux. Il prit alors la parole d'une voix calme et posée:

"Si je vous ai réunis aujourd'hui, c'est pour vous annoncer un événement de la plus haute importance – il marqua une pause - La nouvelle génération recevra ses pouvoirs d'ici la fin de ce mois lunaires..."

L'assemblée s'emplit à nouveau d'un joyeux brouhaha.

Les quatre jeunes filles étaient sortit prendre l'air et accessoirement chercher leur emploi du temps , laissant les garçons seuls. Ils en profitèrent pour tenir une réunion au sommet. Ils rassemblèrent deux lits, posant le grimoire qu'ils avaient reçu au milieu d'eux. Depuis leurs arrivées au pensionnat, la rune s'était illuminée devenant d'heures en heures de plus en plus brillante. Anthony jeta un coup d'œil moqueur à Mickael :

"Vive l'autorité ! lança-t-il"

Michael l'ignora superbement alors qu'Eddy levait les yeux au ciel. Il tourna ensuite le regard vers Jeremy:

" Et quand leur dira-t-on ? lui demanda-t-il"

Jeremy ne répondit pas tout de suite. Il regarda le livre puis tendit lentement la main vers lui. Il effleura la couverture du bout des doigts, il y eut un grésillement et des étincelles d'énergie se collèrent à sa peau. Il retira sa main et sourit:

" Bientôt. -déclara Jeremy- Très bientôt... "

Il était onze heures du matin et les quatre garçons marchaient d'un pas calme vers le gymnase afin d'y retirer leur emploi du temps à leur tour. La salle de sport était situé en dehors de l'enceinte du pensionnat, le chemin permettant d'y accéder empruntant des passerelles suspendues au-dessus du par cet des couloirs interminables. Alors qu'un petit groupe d'adolescent venait de tourner devant eux, les quatre Tuteurs du dortoirs treize perçurent un son de clochette familier. Ils froncèrent les sourcils et se retournèrent dans un bel ensemble. Un tourbillon blanc apparut devant eux amenant un Missi Dominici reconnaissable à son ample toge bleu foncé et son collier ras le cou avec une opale au centre.

« Que faites-vous ici ! - s'exclama Jeremy- On pourrait vous voir !

Ce n'est pas parce que tu es un élu qu'il t'es permit de parler sur ce ton à un de tes anciens supérieurs, protecteur. - déclara calmement le Missi Dominici- Lyxwax m'envoie pour vous dire que la donation des pouvoirs est imminente et elle doit se faire lors de la constellation des cieux qui surplombera la lune exponentielle et durera un laps de temps indéterminé de durée sept heures."

Anthony et Michael échangèrent un regard perplexe:

" Heu... c'est du français ce qu'il vient de dire ? chuchota Anthony à Mickael

La quintessence ne pourra attendre plus longtemps. Ajouta le Missi avant de disparaître.

C'est normal que j'ai rien compris ? demanda Michael légèrement inquiet

Ouais, c'est normal, c'est Missi Paul... Faut toujours qu'il en fasse trop. répondit Jeremy en arquant un sourcil

Pour résumer- intervint Eddy- On doit procédé à la cérémonie lorsque la lune aura atteint son summum de masse et quelle sera en adéquation parfaite avec la constellation interstellaire.

C'est à dire quand ? coupa Anthony.

Nous le serons en temps voulut ... répliqua Jeremy en scrutant le ciel gris et mitigé par la fenêtre du couloir.

Que faites-vous là ! - hurla un garde qui venait de surgir derrière eux- Vous devriez déjà être au gymnase ! "

Les quatre garçons revinrent dans leurs dortoirs, l'air impassible mais les yeux brillants. Lola , confortablement installé sur son lit , un livre à la main , sursauta en voyant Anthony passer prés d'elle:

" Mais...Tu saignes?! s'exclama-t-elle"

Le jeune homme tourna le visage vers elle, dévoilant une profonde griffure sur sa nuque. Il esquissa un sourire et répliqua:

" Ce n'est rien... Un léger accident..."

Jeremy et Eddy se tenait derrière eux , palabrant à voix basse:

" Il faudra prévenir notre chef dés que le moment sera venu... chuchota Jeremy à son compagnon"

Charlenne, qui avait toujours l'oreille fine, détourna son attention d'Anthony et plongea son regard dans celui de Jeremy :

" Prévenir qui ? questionna –t-elle "

Jeremy garda le silence alors qu'Eddy répliquer:

Notre chef..."

Les regards de ses trois compagnons se posèrent sur lui , furieux.

Eddy conserva un air impassible et poursuivit.

« On doit signaler au chef d'étage toute les sorties des filles de chaque dortoirs... - expliqua-t-il- C'est écrit sur le papier ! »

Il pointa du doigt la porte derrière son épaule. Au dessous des principales règles, était placardé un papier plastifié indiquant la référence de l'étage, les dortoirs occupés et le nom du chef d'étage. Michael sourit

« Très habile tes tours de magie. - envoya-t-il par pensée à Eddy »

Charlenne lui adressa un regard septique alors que Lola et Lydianne entraîner Anthony dans la salle de bains pour le soigner. Jeremy haussa les épaules et alla s'installer sur son lit, époussetant au passage la cendre laissé par l'explosion du garde.

Un bureau sombre. Des stores vénitiens aux fenêtres, à demi cols, laissant filtrer quelques rares rayons de lumières. Pestilia Delacruche était assise dans un grand fauteuil de cuir noir, immobile. On frappa à la porte et celle-ci s'ouvrit. Un bonhomme rabougri et rondouillard se tenait sur le seuil, de la sueur perlant le long de son front. Il entra et s'inclina très bas puis se redressa. Il tenta d'ignorer la goutte de sueur qui perlait le long de son front, menaçant de dégouliner dans son œil. Il se racla la gorge et prit la parole:

" Maî... maîtresse Pestilia, nous... nous avons effectué les recherches que vous nous avez demandé..."

Il marqua un silence, clignant des yeux pour empêcher à la perle de sueur d'entrer dans ses yeux. Sa maîtresse se tenait face à la bibliothèque, encombrée de poussiéreux grimoire et de bibelots ésotériques, le large dossier de son fauteuil lui faisant face. Il tressaillit en entendant un crissement d'ongle sur le bois du fauteuil et poursuivit rapidement:

" Il... Il semblerait que la nouvelle génération des Élus n'ait pas encore reçu ses pouvoirs... Nous...nous enquêtons encore mais..."

L'homme s'arrêtât net lorsque Pestilia se leva, ses longues mains blanchâtres se crispant. La veille femme demanda, la voix froide:

" Il semblerait?! Je vous avais pourtant bien dit que je voulais des informations fiables à cent pour cent?!"

Le bonhomme se mit à trembler violemment.

" Maî...Maîtresse Pes...Pestilia nous avons fait tout...tout ce qui était en notre possible mais...mais... balbutia-t-il"

La directrice étendit la main. Le silence quasi perpétuel de l'étage de l'administration fut brisé par un hurlement inhumain.

Christelle ouvrit la porte de la chambre d'un mouvement fluide. Elle entra, suivie de prés par ses colocataires féminines. Elle remarqua immédiatement les deux lits regroupés côté à côte. Les garçons tournèrent la tête vers l'entrée, visiblement surpris de les voir revenir aussi tôt. La canadienne aperçut du coin de l'œil, Eddy dissimulait sous un oreiller un vieux livre.

"Sans doute un bouquin érotique... pensa-t-elle en souriant"

Elle fut bousculée par Lydianne Steewart, visiblement furieuse. Elle crut entendre Jeremy Summers murmurait:

" C'est pour ce soir..."

Elle n'y prêta guère d'attention, le regard rivé sur Lydie qui s'était rageusement assis sur son lit.

" Non mais pour qui ils se prennent... grommela Lydianne"

L'attention se focalisa sur elle alors qu'elle enlevait ses bottes et les jeter loin d'elle avec emportement.

"Heu... Il y a un problème Lydie? demanda Lola"

La jeune fille se releva, ses yeux bruns jetant des éclairs.

" Un problème?! Le seul problème que j'ai, ce sont ses imbéciles d'enfant de la directrice! Ils ont un problème grave ou alors la notoriété du pensionnat leur est montée à la tête... Ils m'ont agressé sans aucune raison, alors que j'étais tranquillement assise sur un banc."

Anthony la regarda et risqua:

"Mais... Tu es sûre de n'avoir rien fait?.."

Lydianne lui lança un regard assassin.

"Moi?! C'est le comble ça! Ce n'est pas parce qu'ils sont les enfants de Moooooodâââmmmmeeee Delacruche que tout leur est permis à cet bande de cruchaux que je sa... répliqua-t-elle"

Elle s'interrompit net en voyant Anthony piquer un fou rire qu'il tenta de dissimuler en enfouissant son visage dans l'oreiller le plus proche. Michael, un sourire hilare aux lèvres, détourna la tête. Jeremy eut un rictus amusé alors qu'Eddy demandait, le regard pétillant:

" Ces cruchaux?!"

Lyxwax regardait l'Orbe du Présent d'un air rêveur. Il sourit en voyant les huit jeunes gens tentant de se remettre d'un fou rire contagieux. Son regard s'obscurcit brusquement quand il pensa au destin qui les attendait. Il fit disparaître l'Orbe d'un discret geste de la main droite et soupira. Ses yeux se posèrent sur le petit groupe rassemblé devant lui. Il s'adressa à eux, la voix sereine:

"La remise des pouvoirs s'effectuera ce soir..."

Six personnes, deux hommes et quatre femmes. Une des jeunes femmes s'approcha de lui et demanda, la voie chargée d'émotions:

" Nous comptons sur vous pour veiller au bien-être de nos filles Lyxwax..."

Le vieux sage la regarda et lui sourit doucement:

"Ne vous en faites pas... Vos filles sont entre de bonnes mains..."

Un des deux hommes s'inclina devant lui:

" Nous l'espérons seigneur Lyxwax..."

L'autre rouspéta en s'inclinant :

"C'est ce que vous dites..."

Michael entrouvrît la porte du placard à balai et s'assura qu'il n'y avait personne dans le couloir. Il sortit en souriant et chantonnant. Il venait tout juste d'en apporter la confirmation au Cieux, après s'être discrètement escamoter du dortoir. Il prit la direction de son dortoir, en sautillant allégrement. Il croisa une jeune fille qui avançait tête baissée, un bleu autour de son œil droit. Il lui saisit les mains et se mit à tournoyer avec elle en riant.

" Ce soir! C'est pour ce soir! chantonna-t-il"

Il relâcha la jeune fille, posa un baiser rapide sur son front et s'éloigna en dansant. L'adolescente resta interdite quelques secondes puis eut un mince sourire et reprit son chemin.

Anthony s'ennuyait ferme. Il jeta un coup d'œil autour de lui, cherchant à s'occuper. Il aperçut Lydianne, sa protégée, assise sur son lit, vernissant ses ongles. Il se leva et alla s'asseoir prés d'elle. Elle lui jeta un coup d'œil et lui adressa un regard interrogateur. Il sourit se pencha, et murmura quelques mots à son oreille. La jeune fille serra son flacon de vernis, rougit légèrement et détourna résolument la tête. Anthony saisit une des mèches de cheveux de la jeune fille entre ses mains, l'enroulant autour de son index. Lydie lui lança un regard assassin et lâcha un:

" Non!"

Il resta silencieux quelques secondes puis risqua

" Aller, s'il te plait. supplia-t-il "

La jeune fille resta impassible et grommela entre ses dents.

" Je t'ai dit non. fit-elle d'un ton définitif

- S'il te plaaaaaîîîîîîîîtttttttttt! susurra le garçon en enroulant à nouveau la mèche de cheveux de la jeune fille autour de son index.

- Non, je ne vais pas faire un strip-poker avec toi espèce de ... Espèce de pervers! répliqua la jeune fille "

Anthony sentit un brusque coup de vent balayer le haut de son crâne et sourit. Il lâcha la mèche de cheveux et s'allongea de tout son long sur le lit.

" Tant pis ! -capitula-t-il- Je demanderais à quelqu'un d'autre !

- Comme si Lola, Cristal ou Charly allaient le faire ! répliqua Lydie en lui jetant un coup d'œil soupçonneux

- Baaaaahhh ! J'pourrais toujours demander à une des cruchautes... répondit le garçon "

Lydianne l'ignora et quitta le lit.

" Tout compte fait c'est une mauvaise idée. -pensa le garçon en se remémorant l'aspect démoniaque des Delacruche- "

Jeremy s'assit sur le sol, dans un coin à l'abri des regards. Il regarda ses compagnons entrain de chahuter joyeusement. Il sourit et contempla les quatre Élues Les quatre? Il fronça les sourcils en remarquant que Lolita Wolf n'était pas là. Il entendit un léger bruit sur sa droite et tourna la tête. Il constata qu'elle s'était réfugiée prés de l'endroit où il était. Il sourit et se faufila silencieusement prés d'elle. Elle tenait un ordinateur portable sur ses genoux, tapant sur le clavier sans le regarder. Il jeta un coup d'œil sur l'écran, curieux.

" Qu'est-ce que tu écris ? demanda-t-il en commençant à lire par-dessus son épaule "

La jeune fille sursauta et ferma brusquement son ordinateur.

" Euh... rien ! mentit Lola.

- Si tu ne veux pas me le dire d'accord, pas la peine de me mentir ! rétorqua en s'asseyant prés d'elle"

Elle hésita puis secoua négativement la tête.

" Tu vas me trouver idiote !

- Qui t'as dit que j'avais besoin de ça pour te trouver idiote?! demanda le garçon, les yeux rieurs"

Il sentit le sol trembler sous lui et se rappela que les sous terrains devaient être parcouru de canalisations. Il grimaça légèrement et lança:

" Je plaisantais! Je plaisantais! – averti-t-il en levant les mains- Aller! Dis-moi ce que tu écris au lieu de t'énerver..."

La jeune fille hésita, lui lança un regard puis rouvrir son ordinateur portable.

"C'est, en fait, je ne ... je n'ai... jamais connu mes parents. - soupira –t-elle- En fait, si, je les ai connus mais... Je n'en n'ai plus aucun souvenir. Alors, je... Enfin, je leurs écris des lettres, je leurs raconte ce que je fais chaque jour, ce que je vis... Un peu comme si... Comme s'ils étaient toujours..."

Elle se tue et regarda le sol. Jeremy aperçut une larme scintillée sur sa joue et se sentit étrangement mal-à-l'aise. Il tendit la main et repoussa une mèche de cheveux qui lui tombait sur les yeux. Il entrevit les yeux pleins de larmes de la jeune fille et se sentit coupable. Il essuya doucement sa joue.

" J'aurais tellement voulut qu'ils me laissent quelque chose. – balbutia-t-elle- Juste quelque chose mais... Ils n'ont rien pu me laisser..."

Jeremy lui caressa les cheveux dans un geste maladroit de réconfort et pensa:

"Si, ils t'ont laissé quelque chose... Quelque chose de merveilleux... Et de terriblement dangereux... Et je serais là pour te le faire découvrir, Lola."

Eddy s'écarta discrètement du petit groupe chahuteur et se dirigea vers la fenêtre. Il aperçut Charlenne, assise sur le rebord, les yeux fixés sur un morceau de papier glacé. Poussé par la curiosité, il s'approcha et demanda:

" Qui est-ce ?

La parisienne ne bougea pas et glissa la photographie dans la poche arrière de son jean. Elle observa la cour extérieure et demanda:

" En quoi cela peut-il te concerner ?"

Eddy hésita sur l'attitude à adopter et déclara:

"Hé bien... Je suis ton "tuteur" et je crois que...

- Tu crois ? -interrompit-elle d'une voix ironique- Je suppose que tu pense que ton rôle de " tuteur" te donne le droit de tout connaître sur moi..."

Il la regarda sans rien dire puis lâcha:

"Ce serait quand même plus raisonnable de...

- Plus raisonnable! - éructa-t-elle en se tournant vers lui- Est-ce que tu trouves ça raisonnable que les filles de ce pensionnat soient régulièrement battues par leurs " tuteurs", avec l'accord tacite de la direction?! Trouves-tu ça raisonnable que ces " tuteurs" se comportent comme les pires des hommes comme... comme des démons?!"

Elle se leva et sortit du dortoir en claquant la porte. Eddy ne bougea pas fixant la porte close d'un air songeur:

" Si seulement tu étais consciente de la vérité... songea-t-il"

La nuit était déjà tombée depuis plusieurs heures. Le dortoir treize était silencieusement plongé dans le sommeil. Le souffle régulier de ses occupants soulevé les draps. Un des lits fut soudain agité de soubresauts. Michael en émergea, cheveux en bataille et torse nu. Il jeta un coup d'œil à sa montre et sourit. Il se leva enfila une chemise et alla réveiller ses compagnons. Les trois garçons se levèrent et regardèrent leurs montres à leur tour

" C'est l'heure. chuchota Jeremy "

Les quatre garçons se regardèrent et se sourirent, un peu nerveux. Lentement, ils s'approchèrent des lits de leurs protégées. Ils répandirent au-dessus d'elle une fine poussière lumineuse. Lorsque ce fut fait, ils se mirent à déclamer des mots dans une langue inconnue, aux accents doux et apaisant. Les mots semblèrent envahirent la pièce, densifiant l'atmosphère. Magie pure. La litanie devient une musique entêtante. Énergie Des étincelles magiques apparurent dans l'air, se mirent à crépiter. Elles se densifièrent, créant des lignes de pures énergies traçant au-dessus des quatre lits un symbole ésotérique. Un triangle au sein duquel s'entrelacent trois lunes. La lune inonda le dortoir et les quatre garçons disparurent dans une lueur dorée.

La nuit était noire d'encre, uniquement éclairée par la lueur des étoiles et de la lune, haute et pleine. Quatre silhouettes féminines se tenaient sur un sol cotonneux et argenté. Elles s'avancèrent, la brume argentée s'accrochant à leurs pas, leur déroulant un tapis soyeux. Dans la pénombre, elles distinguèrent une pierre argentée, rappelant un autel antique. Des milliers de petites lueur vinrent éclairer l'étrange paysage. Des milliers de bougies bleues, blanches, rouges et vertes. Des voix utilisant des langues oubliées, ancré dans le fond des âges s'élevèrent. Des rires et des chants. Une foule souhaitant la bienvenue aux nouvelles venues. Une foule accueillant des voyageuses longtemps parties du pays qui revenaient enfin. Elles s'avancèrent encore.

Elle s'approcha de l'autel, son sang battant fortement à ses tempes. Quelque chose d'irrésistible, un mélange d'excitation et de frayeur, l'attirer. Elle avança, étrangement sereine. Cela ne lui était pas inconnu. L'air sembla se densifiait autour d'elle et ses compagnes. La lune se mit à briller d'une lueur irréelle et les voix se mirent à parler de plus en vite. Elle n'était plus qu'à un ou deux mètres de l'autel. Elle fit un pas de plus vers l'avant et distingua quatre silhouettes masculines de l'autre côté de l'édifice. La lune éclairée doucement leurs visages souriant et rassurant. Il la regarda, ses yeux brillant d'un éclat purement magique. Elle n'avait pas peur, il s'approcha et posa doucement sa main sur son épaule. Tout commença.

Un épais grimoire était posé sur l'autel, il semblait nimbé d'une lueur dorée. Lorsque les jeunes filles se trouvèrent proche de l'édifice, il sembla irradier et se souleva dans les airs. Lydianne sentit une main se glisser dans la sienne et frissonna. Une décharge électrique la parcourut et un vent tiède souffla en cercle autour du petit groupe. Elle ferma les yeux une minute puis les rouvrit. Christelle se tenait prés d'elle, ses yeux grand ouverts prenant brusquement une teinte d'un vert improbable. Il y eut comme un bruissement de feuillage et des milliers de lianes feuillus et épineuse rampèrent sur le sol, le recouvrant. Des petits roses écorent, libérant un doux parfum. Charlenne tressaillit à son tour, ses cheveux roux semblant prendre vie autour d'elle, la nimbant d'un halo de feu. Dans un crépitement, un cercle de feu apparut autour d'eux. Les flammes formaient un rempart protecteur. Lolita leva brusquement la tête vers le ciel, ses yeux étant devenu d'un bleu limpide. Doucement, une pluie fine et tiède se mit à tomber. Les jeunes filles sentirent les garçons serrer leurs mains plus fort.

Huit voix s'élevèrent dans la nuit, récitant une litanie tenue secrète depuis des millénaires:

Entendez les paroles des Élus

Les secrets cachés au coeur de la nuit

Les êtres anciens sont invoqués ici

Pour libérer l'art de la magie

En cette nuit et en cette heure

Nous invoquons le pouvoir supérieur

Eau, air, terre et feu

Nous qui défions l'espace et le temps

Réclamons ce soir

Nos pouvoirs !

Un éclair se mit à parcourir le cercle que formaient les jeunes gens, s'intensifiant au fur et mesure qu'ils déclinaient la formule. Il traversa d'abord Christelle, traçant sur son corps des courbes déliées, gagnant le bas de sa gorge et y traçant un symbole ésotérique ressemblant à une fleur. Puis il atteignit Michael, se condensant dans son corps, semblant le faire crépiter d'énergie pure. L'éclair traversa ensuite Lydianne, caressant son corps, atteignant lentement son buste, dessinant un nouveau symbole ésotérique. Il toucha ensuite Anthony, se condensant en lui, le faisant rayonner d'énergie. Il parcourut son bras, gagnant celui de Charlenne où il remonta jusqu'à son épaule puis redescendit, ébauchant une nouvelle rune. Il atteignit sa main puis toucha Eddy, qui irradia de magie. Il transmit la lueur à Lola, qui dessina des runes mystiques sur son corps. L'éclat atteignit enfin Jeremy, se concentrant en lui. Le grimoire sembla s'embraser et il disparut dans une colonne de lumière. Les quatre garçons irradièrent de magie pure et les éléments se déchaînèrent alors, délivrant leurs puissances. Les huit jeunes furent propulsés à travers les airs.

L'aube venait tout juste d'apparaître, illuminant le petit dortoir treize de sa douce lueur rose. Les quatre jeunes filles dormaient paisiblement, immobiles.

Christelle se réveilla en sursaut, l'air hagard et le souffle court. Elle porta une main à son cœur, tentant d'en calmer les rythmes fous. Elle regarda ses mains puis ses trois compagnes de chambres, encore endormie. Elle se calma lentement puis murmura:

" Ce n'était qu'un rêve... Juste un rêve..."

Un lit s'agita à côté d'elle et les trois autres filles ouvrirent les yeux, s'asseyant brusquement. Elle vit Lolita levée ses mains à hauteur de son regard puis les effleurées en hésitant:

" Ça.. ca avait l'air si réel... balbutia-t-elle"

Lydianne se frotta les doigts les uns contre les autres, semblant doutée d'être bel et bien réveillé. Charlenne les regarda tout les trois tour à tour, l'air grave:

" Je doutes que ce qui c'est passé cette nuit soit un rêve... Où alors, nous avons étrangement fait le même rêve... lança-t-elle"

Une voix masculine les fit sursauter :

" Ce n'était pas un rêve…"

Jeremy se tenait à l'écart des quatre lits, contemplant l'aurore par la fenêtre. Ses trois amis étaient assis non loin des jeunes filles, le regard fixé sur elles. Ils n'avaient pas dormi de la nuit. Il tourna la tête vers les lits en entendant la voix de Christelle, il s'approcha lentement tout en restant silencieux. Les quatre garçons écoutèrent les jeunes filles, ne se faisant pas remarquer.

" Je doutes que ce qui c'est passé cette nuit soit un rêve... Où alors, nous avons étrangement toute fait le même rêve... lança Charlenne aux autres adolescentes"

Anthony jeta un coup d'œil interrogatif à Jeremy qui acquiesça de la tête. Il s'approcha de leurs protégées et déclara:

" Ce n'était pas un rêve…"

Ses trois amis s'avancèrent à leurs tours:

" Tout était réelle…continua Eddy

- Votre destin devait vous menez jusqu'à nous…poursuivit Mickael

- Jusqu'à vos pouvoirs... acheva Jeremy"

à suivre ...

Note 2 : Alors? Verdict pour ce premier chapitre du tome 1?! Une rewiew?