5Disclaimer: ML2, ça change pas!
Genre : fantastic et romance à venir
Note : (pour Aya ) Désolée, j'avais promis d'up-daté la semaine dernière mais... Enfin bref, voilà le quatrième chapitre!
Chapitre 4
Je ne suis pas le seul...
Jeremy était allongé sur son lit, ses yeux bleu outre-mer fixant le plafond sans le voir. Il y eut un bruit de drap froissé dans le silence de la nuit et il se redressa sans un bruit. Anthony, un air bien heureux sur le visage et étendu en étoile de mer sur son matelas, venait d'envoyer bouler à terre ses couvertures. Le Protecteur de l'eau eut un demi-sourire et se recoucha en secouant la tête. Il leva le bras et jeta un coup d'oeil à l'heure qui s'inscrivaient en numérique sur sa montre. 00H03. Il tourna légèrement le visage vers le lit de Lola, ne quittant pas sa montre du regard. 00H03 et 50 secondes. La jeune fille bougea légèrement,sa tresse se dénouant, formant une auréole de cheveux autour de son visage. 00H03 et 55 secondes. Elle se recroquevilla sur elle-même, comme une enfant , un sanglot plissant ses yeux clos. 00H03 et 59 secondes. Lolita s'agita dans son lit, oscillant dangereusement vers le vide, murmurant des mots inaudibles. Il se leva en silence et alla s'asseoir prés de son lit. Une nuit de plus dans la semaine à surveiller ses rêves.
Gauthier Lavenham, attabler devant un café sans saveur dans la salle des professeurs, lorgna d'un air las l'assemblée hétéroclite des enseignants de Wilford. Il touilla machinalement le liquide noir sans sucre puis abandonna sa tasse sans remord sur la petite table et se dirigea vers le tableau d'affichage. Il plissa des paupières, examinant attentivement les divers bouts de papier accrochés à la va-vite et trouva enfin ce qu'il cherchait. Il attrapa le morceau de papier et le glissa dans sa poche. Une main se posa brusquement sur son épaule et il se retourna, un sourire obligé aux lèvres. Il rencontra une paire d'yeux noir et haussa un sourcil puis demanda obligement:
« Que puis-je faire pour vous, Monsieur Delacruche?! »
Thibault le dévisagea durant quelques secondes puis aborda le même air conciliant, nullement préoccupé par le silence soudain qui s'était établit autour d'eux.
« Appelez-moi Thibault, monsieur Lavenham. - un sourire mauvais étira ses lèvres – Je suis juste venu m'assurer que vous vous étiez bien adapté à notre école... commença le jeune homme »
La prise sur l'épaule de Gauthier se raffermit imperceptiblement mais il ne broncha pas. Il répondit en souriant également:
« Parfaitement bien, Thibault... »
Sous l'eau, les sons ne sont plus tout à fait les mêmes: ils se renforcent en intensité et prennent une toute autre dimension. Lolita Wolf le savait et c'est pourquoi elle aimait tant retenir sa respiration dans sa baignoire pour découvrir ce monde sous marin. Mais depuis qu'elle avait ses pouvoirs, Lola n'avait plus besoin de retenir sa respiration. Dans l'eau, la jeune fille était à son aise et c'était exactement comme si elle se « mêlait » à l'eau car elle pouvait rester des dizaines de minutes en apnée sans avoir la nécessité de remonter à la surface. Elle entendit la porte de la salle de bain s'ouvrir et se refermer. Une voix qui était naturellement enjouée était ce matin-là chargée de colère. Lolita ouvrit les yeux et arriva à reconnaître parmi les vagues de l'eau, la silhouette de Lydianne. L'élément de l'eau remonta à la surface et entendit le milieu du monologue de sa colocataire :
« Non mais tu te rends compte ! « L'entraînement doit être vôtre priorité »! « Vous devez tout faire passez avant votre mission »! Comme si c'était tout à fait normal de négliger nos études pour s'entraîner... Je crois que Charly avait raison, au final.
Lydie, notre destinée est de sauver la planète, alors si tu voulais te trouver un job après le pensionnat c'est un peu râpé. -répondit Lola en prenant une serviette-
Comme le fromage ? -demanda Lydie dans un sourire en se mettant du Rimmel-
J'aurais plutôt dis comme les carottes. -répliqua Lolita en faisait s'écouler l'eau de la baignoire- »
Elle s'enveloppa de la serviette et tira le rideau de douche.
« Mais tu fichais quoi dans la salle de bain pendant tout ce temps ? -s'étonna Lydie en se tournant vers elle-
Je me relaxais. -répondit Lola en souriant.-
Bah dépêches-toi parce qu'on commence les cours dans dix minutes. -rétorqua l'élément du vent, agacée de « casser » la relaxation de sa colocataire-
Oui, j'me dépêches. »
Lydie sortit de la salle de bain, laissant sa colocataire s'habiller tranquillement.
Pestilia caressa du bout des doigts la page du grimoire et ses lèvres s'étirèrent sur un rictus satisfait. Elle referma l'épais ouvrage, soulevant un nuage de poussière et se retourna vers la porte ouverte de son antre, dans un bruissement de soie noire. Un garde se tenait en retrait sur le seuil, la tête baissée dans une attitude soumise. Elle s'approcha de lui et lui fit signe de la regarder en face. Le garde s'exécuta et écouta la voix grêle de la femme sans âge égrener ses ordres :
« L'intronisation des nouveaux éléments se déroulera ce soir, à minuit précise... Je comptes sur toi pour faire passer le message au plus vite, il faut que tout soit préparé dans le plus grande discrétion... »
Le démon mineur hocha la tête et disparut dans une nuée noire. Pestilia se retourna, contemplant d'un air pensif les flacons emplis de liquide plus ou moins douteux et le chaudron qui bouillonner dans un coin. Elle s'approcha à nouveau du grimoire et caressa la couverture poussiéreuse ornée d'un pentagramme inversé. Elle pinça des lèvres puis chuchota:
« Les nouveaux Élus sont peut-être plus puissant mais ils manquent également d'entraînement... - ses ongles se refermèrent sur le cuir comme les serres d'un oiseau de proie – Le fait d'intégrer de nouvelles recrues nous permettra sans nul doute d'avoir le dessus encore plus rapidement... »
Elle lacéra la couverture qui crépita d'étincelles d'énergie noire.
Eddy fourra d'un geste négligent son livre d'algèbre dans son sac, entre un poignard et une mini-arbalète, et le referma. Il eut un petit sourire en avisant Charlenne, penchée studieusement au-dessus du Livre des Ombres. Voilà prés de deux semaines que le drame avec Manon s'était déroulée et la jeune fille prenait dorénavant très à coeur son rôle d'Elue. A ce rythme, elle allait connaître le grimoire par coeur. Il posa son sac au pied de son lit et se dirigea vers Anthony, en train de rédiger il ne savait trop quoi. L'entendant approché, son collègue leva la tête et lui adressa un sourire lumineux. Eddy se pencha vers lui, juste assez pour pouvoir lire ce qui était inscrit sur la liste.
« Entraînements
1°/ Combats
2°/ Maniements des armes... »
Le Protecteur du feu haussa un sourcil et demanda tout en se redressant :
« Tu crois pas qu'il vaudrait mieux passé le maniement des armes avant le combat?! »
Anthony jeta un coup d'oeil à sa liste tout en mâchonnant son crayon puis marmonna, l'air un peu perdu:
« Mouais t'as raison... Mais en même temps, comme elles n'ont jamais été entraîné je me suis dit que ce serait toujours bien de... »
Le Protecteur de l'air s'interrompit brusquement et leva la tête vers son colocataire, lui lançant un regard soucieux. A cet instants précis, les deux garçons pensèrent la même chose.
« Auront-elles seulement le temps de s'entraîner suffisamment ?.. »
Will siffla sa dernière gorgée de Whisky , puis posa son verre sur le bar sale. Il n'y avait que quelques rares clients à cette heure matinale, ou tardive tout dépendait du point de vue. Le barmaid essuya la chope qu'il avait à la main puis s'approcha de lui et s'accouda au comptoir.
« Alors Will?! - il attrapa le verre du bibliothécaire et le fit glisser sur le bois- On te voit plus souvent ces derniers temps... Tu t'es enfin décidé à laisser tomber tes mystérieuses recherches?! »
L'homme se leva de son siège et sortit son portefeuille de la poche arrière de son jean avachi et répondit tout en tendant un billet au barmaid:
« C'est tout à fait le contraire... - il eut un léger sourire en remettant le porte-monnaie dans sa poche – Elles ont fait un bond spectaculaire vers l'avant. Et je ne crois pas que cela va s'arrêter. »
Il salua le barmaid puis sortit du bar. L'homme contempla un instant le billet de 10 euros dans sa main puis eut un sourire et le froissa dans sa paume.
« Tant mieux Will... Tant mieux... murmura-t-il »
Il retourna à ses verres sales.
Christelle remit ses cheveux en place puis claqua la porte de son casier d'un air satisfait. Ses colocataires l'attendaient non loin de là, papotant entre eux d'elle ne savait trop quoi. Elle se retourna et percuta de plein fouet une jeune fille tenant une pile de classeur dans ses bras. La papeterie tomba au sol dans un fracas épouvantable entre les deux adolescentes. Christelle se pencha aussitôt pour aider la jeune fille à ramasser , notant au passage son parfum provenant d'une grande maison. Les classeurs furent vite ramasser et les adolescentes se redressèrent. L'élément de la terre fut la première à prendre la parole:
« Excuse-moi, je n'ai pas fait attention...
Non , non c'est pas grave! - l'adolescente pencha la tête sur le côté et eut un sourire – Tu es Christelle Watson, pas vrai?
- l'adolescente haussa un sourcil interrogateur -
Je suis Tisha Belley, je t'ai déjà vue sur une couverture de magasine lors d'un voyage d'affaire de mon père au Canada...
- Christelle se détendit - Oh! Mais je n'ai fait qu'une couverture... Et encore, c'était juste pour dépanner un ami!
- Tisha sourit - Mais tu étais sublime! En tout cas, je suis contente de te connaître! On pourra se revoir?!
- la jeune fille hésita - Euh... Oui, si tu veux.
Super! Bon, je te laisse! On se verra plus tard! »
Cristal regarda la jeune fille s'éloigner et sourit. Son regard atteignit ensuite le petit groupe de ses colocataires et elle sentit un étrange malaise l'envahir.
« J'ai peut-être une « mission » mais ça ne veut pas dire que je n'ai pas le droit de me faire des amis en-dehors du groupe... pensa-t-elle »
Mais cette pensée ne la réconforta pas pour autant.
Virginie laissa retomber sa main au bas du sofa et fit glisser ses doigts sur le marbre noir glacé. A côté d'elle le démon se releva et se rhabilla prestement. Il s'inclina ensuite devant elle puis disparut dans un panache de fumée. La démone traça un pentagramme inversé sur le sol, le regard dans le vide. Ses lèvres dessinèrent un sourire lorsque le dessin se mit à suinter de sang. Elle se leva, ses pieds nus à même la pierre puis se dirigea vers une grande armoire. Elle l'ouvrit avec fracas et se saisit d'une minuscule fiole qui reposait dans un écrin d'ébène ouvert. Elle le laissa reposer dans sa paume, contemplant le liquide blanc comme la neige puis sourit. Elle referma ses doigts sur la fiole et referma l'armoire par télékinésie. La porte de la salle s'ouvrit et elle sortit, arpentant les couloir déserts du repère souterrain. Ses pieds résonner sur les dalles de marbre alors qu'elle approchait de la sortie.
« C'est moi qui aurait les Élus, cette potion va les réduire à néant...pensa-t-elle »
Mickael fit pensivement tourner son crayon au bout de ses doigts puis fit la moue. S'occuper d'entraîner les filles, d'accord. Établir un programme, OK. Mais pourquoi était-ce à lui de s'occuper du côté formule et tout le tralala?! Il aurait nettement préféré le domaine du maniement des armes. Il poussa un soupir, regarda sa feuille, gribouilla dans un coin puis soupira de nouveau. Il leva le nez de son bureau et observa le professeur d'espagnol en train de se débattre avec l'écran plasma récalcitrant d'un rétroprojecteur. A côté de lui, Jeremy était studieusement penchés sur un morceau de brouillon, dessinant des croquis d'armes diverses et variées. Il re-soupira. C'est à ce moment là que la porte de la salle de cours s'ouvrit sur un des gardes du pensionnat, qui tenait une feuille à la main. Le professeur s'arrêta et tous les élèves de la salle se levèrent dans un même mouvement. Mickael lança un coup d'oeil interrogateur à Jeremy qui se contenta de fixer le garde de ses yeux bleus. Il tourna alors la tête vers Anthony qui haussa les épaules en signe d'ignorance. Le garde prit place sur l'estrade et tous attendirent en silence qu'il se décide à annoncer ce qui l'amener. Il attendit quelques minutes puis annonça d'une voix posée:
« En raison d'un problème technique, le gymnase est fermé jusqu'à demain matin neuf heures. Tous les cours de sport de ce jeudi 13 septembre sont donc annulé. »
Il y eut une ola de satisfaction générale dans la classe. Mickael croisa le regard du professeur et fronça les sourcils. Une chose était sûre. Quelque chose aller ce passer ce soir. Mais quoi?
Charlenne griffonna dans un coin de son cahier le devoir à rendre pour la semaine prochaine puis fourra ses affaires dans un sac et sortit. Appuyé contre le mur, elle attendit que ses trois colocataires sortent du cour à leur tour. Ce fut Lydianne qui arriva la première, tenant son agenda dans une main et notant de l'autre une précision sur le cour. Lolita la tenait par le coude, histoire qu'elle ne perde pas l'équilibre, tout en lui indiquant la référence du livre qu'elle devait étudier. La blondasse débarqua à son tour, papotant avec une fille brune au mèche rouge inconnue. Charly haussa un sourcil puis se désintéressa de Christelle et se tourna vers Lydie et Lola. Alors que Lydianne rangeait son agenda dans son sac, elle demanda:
« On a quoi comme cour entre 11h30 et 13h ? »
Lydianne leva le nez et lui répondit tout en refermant son sac.
« Sport. »
Les trois jeunes filles échangèrent un regard qui signifiait clairement « Y'a pas un moyen d'y échapper? » lorsque qu'un groupe de jeune fille sortirent en gloussant de la salle d'à côté.
« C'est trop cool que l'on est pas sport... Ça nous laisse plus de temps pour la fête de ce soir... lâcha l'une d'elles en gloussant »
Elles se turent en passant devant les trois jeunes filles, les regardant d'un air moqueur. L'une d'elle repoussa une mèche de ses cheveux gris argent dévoilant une oreille ornée d'une boucle d'oreille en forme de pentagramme. Le groupe éloigné, les jeunes filles échangèrent un regard.
« Quelque chose se prépare... pensa Charly »
Lyxwax était assit sur son trône, le regard dans le vague lorsque surgit devant lui une sphère de couleur grise. Il releva la tête alors que les gardes de la salle de conseil surgissait, les mains tendues en avant et crépitant d'énergie, prêt à attaquer l'intrus. La masse s'étira jusqu'à prendre forme humaine puis un homme apparut. Très grand, mince, les yeux gris et une cicatrice sur la joue droite, il regarda Lyxwax droit dans les yeux puis lança en s'inclinant:
« Lyxwax. »
Le Maître des Cieux le fixa un instant puis fit signe à ses gardes de s'en aller. Les deux anges se regardèrent puis s'inclinèrent et disparurent dans un tourbillon de plume. Lyxwax regarda alors l'homme et lui sourit.
« Je suppose que si tu oses apparaître ici c'est que tu as réussi ta mission, le Banni... fit Lyxwax en se levant de son siège et en lui faisant signe de se relever »
L'homme eut un sourire, un peu amer, et répondit:
« Oui, seigneur. Je les guiderais autant que je le pourrais... - il y eut un silence puis le Banni lâcha – Même si la tâche m'est compliquée.. »
Lyxwax se retourna, ses yeux couleurs arc-en-ciel insondable, puis hocha la tête:
« Je sais que cela est dur pour toi... Mais comprends que tu te dois d'agir dans l'ombre, les espions du Destructeur sont partout... »
L'homme hocha la tête, ses yeux gris reflétant sa tristesse.
Anthony posa son livre sur la table puis rejeta la tête en arrière, admirant le plafond de la bibliothèque. Il poussa un soupir puis fit à nouveaux semblant de se concentrer sur son devoir, regardant sans les voir les lignes qui s'étalaient sur les feuilles jaunies. Il soupira à nouveau puis jeta un coup d'oeil à sa montre. Plus que cinq minutes. Le cour de sport ayant été annulé et les filles ayant également une pause entre 9h30 et 11h, une réunion générale avait été décidé. Le Protecteur de l'Air releva la tête puis se leva, ne pouvant tenir en place. Il s'approcha des rayons, regardant d'un air distrait les livres qui s'alignaient sagement les uns à la suite des autres. Il se tourna ensuite vers le présentoir des magasines et sourit en avisant le dernier exemplaire de Videogamers. Il s'en saisit et se mit à le feuilleter, dos à ses compagnons. C'est à peine s'il entendit les pas claquaient sur le sol. Il ne prêta pas plus d'attention à la voix du bibliothécaire, plongeait dans son ouvrage. Une chaise racla le sol, signe que l'un des trois autres garçons s'étaient également levés, vite confirmer par le voix de Jeremy s'élevant dans le silence:
« Il y a un problème Monsieur Thorn?!
Aucun, aucun. Je suis juste venu m'assurer que tout allez bien... Vous avez besoin de livre venant d'autre rayons?!
Non, merci. - un silence- Autre chose, peut-être?
- silence- Non. Je suis juste étonné de vôtre assiduité à fréquenter la bibliothèque... D'habitude les élèves viennent en masse les deux premiers jours et ensuite... Enfin je suppose que c'est une bonne chose.. »
Les pas résonnèrent de nouveau, s'éloignant cette fois-ci. Anthony se retourna, le magasine à la main et lâcha:
« Ce type est louche... »
Jeremy regarda la silhouette du bibliothécaire tourner à l'angle d'un rayon puis haussa les épaules et se rassit.
Lydianne monta précipitamment les marches du grand escalier menant à la bibliothèque, le souffle coupé. Elle courrait depuis les bâtiments L, soit environ 550 mètres de caillou et de tournants. Et ce qui devait arrivée arriva. En pleine course, son pieds butta contre une marche et elle chuta vers l'avant. Elle serra les dents et ferma les yeux, prête à encaisser le choc. Qui ne vient jamais car deux bras secourables l'attrapèrent par la taille et stoppèrent sa chute. Elle poussa intérieurement un soupir de soulagement puis, une fois son équilibre rétablit se tourna vers son sauveur. Elle croisa un regard noir ébène, d'une profondeur incroyable. Le garçon la relâcha sans un mot, se contentant de la regarder puis eut un léger sourire et lui tourna le dos. Un peu sonnée, Lydie resta sans bouger et sursauta lorsqu'une main se posa sur son avant-bras. Elle se retourna et croisa le regard quelque peu soucieux de Christelle qui lui demanda:
« Est-ce que tout va bien? »
Lydianne hocha positivement la tête et l 'élément de la terre enchaîna:
« C'est... C'était un des cruchaux?... »
Lydie tourna à nouveau la tête regardant la silhouette vêtue de noir s'éloigner.
« Non... Non, ce n'était pas l'un d'eux. »
Gauthier était assit à même l'herbe, son sac prêt de lui et le regard vers l'horizon. Voilà cinq bonnes minutes qu'il était là, dans un coin peu fréquenté du parc, immobile. Il leva soudain la tête, poussa un soupir de lassitude et s'allongea dans l'herbe. Il fixa le ciel d'un air pensif.
« On dirait que même mes supérieurs doutes de moi... - murmura-t-il- Pourquoi ne pas me tenir au courant des prochains évènements? - il roula sur le ventre – Je dois faire plus attention... Mais une fois les éléments nocifs éliminés, tout rentra dans l'ordre... »
Il enfouit son visage dans l'herbe, inspirant son odeur puis se releva. Il saisit son sac, le cala sur son épaule et se dirigea vers les bâtiments des professeurs. Il sifflotait un air à la mode lorsqu'un bruit retenti dans les fourrés. Il s'arrêta et tourna la tête vers les buissons. Le bruit recommença, comme un grondement sourd. Il laissa tomber son sac dans l'herbe et s'approcha en deux foulés souples. Une boule de poiles crachant et sifflant sorti du fourré, le regard mauvais. Il haussa un sourcil et considéra le chat:
« Encore toi?! »
L'animal le regarda, fit le gros dos et s'enfuit brusquement. Gauthier Lavenham le regarda s'éloignait d'un air songeur.
Jeremy leva la tête en entendant des voix et aperçut les quatre jeunes filles au bout de l'allée. Il claqua son livre, signifiant par là à ces compagnons qu'elles étaient arrivées. Les trois garçons, éparpillés non loin de la table cessèrent aussitôt leurs activités et vinrent le rejoindre en silence. Les adolescentes s'installèrent à leur tour. Il y eut un silence un peu gênée puis Charlenne demanda:
« Bon, on commence par quoi?! »
Les quatre garçons échangèrent un coup d'oeil et Jeremy fit un signe de tête vers Mickael qui prit la parole:
« Hé bien... Comme vous ne disposez que d'une demie heure de libre, nous avons pensé à d'abord dresser une liste et on a choisit de vous faire bosser la magie durant les périodes de « trous »... Ça éveillera moins les soupçons que de vous apprendre à vous battre, ça on le fera au crépuscule...
Nous apprendre à nous battre? demanda Lola en fronçant les sourcils
Oui, vous n'avez pas le choix de toute façon... Il va falloir à vous habituer à tuer et à voir des cadavres. intervint Jeremy d'un ton froid
- Lola pâlit un court instant puis répliqua en soutenant son regard- Ce n'est pas ça mais... Vous êtes partir de l'hypothèse selon laquelle aucune d'entre nous ne savait se battre...
Et alors?
Alors, peut-être pas dans le but de tuer, mais pour ma part j'ai appris à , si ce n'est me battre, à me défendre... Et je pense pas être la seule... »
Jeremy la regarda quelques secondes puis tourna la tête vers les autres jeunes filles. Celles-ci s'entre-regardèrent puis Lydie intervient:
« Personnellement, j'ai été formé aux arts martiaux depuis l'âge de sept ans...
Et moi, je sais me battre. - annonça Charlenne d'une voix posée -
Mais moi, je sais pas du tout! - répliqua Cristal en dévisageant les autres filles - »
Jeremy lança un coup d'oeil aux garçons qui haussèrent les épaules. Lolita reprit la parole:
« Il vaudrait peut-être mieux voir ce que nous savons faire avant toute chose, non? »
Le Protecteur de l'Eau plongea son regard dans le sien puis laissa tomber :
« OK. »
Christelle grimaça et positionna son poing gauche prés d'elle, puis son poing droit tendu vers l'avant.
« Plus haut la jambe, Cricri … Et tiens-toi droite ! lança Michael »
En maugréant, la jeune fille rectifia sa position et se retrouva dans un équilibre précaire. A sa droite, Lola contrer à l'aide de jets d'eau, avec plus ou moins d'adresse, les attaques à l'épée de Jeremy, il avait d'ailleurs manqué percuté un arbre deux ou trois fois déjà. A sa gauche la rappeuse essayer d'obtenir une boule de feu, de manière infructueuse, tandis que Lydianne renvoyer des frisbees lancer par Anthony, il était le plus souvent obligé de demander à Lydianne de bien vouloir le re-poser au sol . Cristal fronça les sourcils et demanda :
« Pourquoi y a que moi qui ne m'entraîne pas à utiliser mon pouvoir ?
- Parce que … répondit Eddy »
Charlenne poussa un soupir et maugréa :
« J'ai l'air complètement co… ridicule…
Mais noooooooooon ! répliqua Mick en souriant
Ma première boule de feu se sera pour toi ! lança Charly »
Un bip-bip ( c'est censé représenter le bruit d'une montre) interrompit leur conversation. Tous se tournèrent vers Jeremy :
« Qu'est- ce qui se passe ? interrogea Tony
Pause- déjeuner … répondit le jeune homme
Pas au pensionnat , quand même ! fit Lydie
Et où sinon ? demanda Eddy lucide
Et nos vêtements ? rétorqua Lola »
Les jeunes gens étaient passé se changer dans leurs dortoirs avant de s'entraîner.
« Hé, bin… Tant pis ! répondit Mick en haussant les épaules »
Le chat était étendu de tout son long sur le lit de Jeremy, les yeux à mi-clos. Il poussa un petit miaulement et roula sur le dos, étirant souplement ses pattes et griffant au passage la couverture. Il se redressa ensuite et entreprit de se laver consciencieusement. La porte du dortoir 13 s'ouvrit alors tout doucement et il dressa l'oreille, tout en continuant de se laver. Une jambe gainé de noire apparut, suivit par une haute silhouette. La jeune femme entra dans le dortoir et referma tout aussi silencieusement la porte. Elle s'avança dans le froissement de sa jupe de soie noire jusqu'au centre de la pièce. Le chat arrêta sa toilette et la regarda avec attention, les poils hérissés mais silencieux. La jeune femme ouvrit lentement sa main, un sourire étirant ses lèvres, découvrant une fiole emplie d'un liquide blanc. Le chat fit le gros dos et se mit à cracher. Virginie leva la tête, considéra l'animal et éclata de rire.
« Alors c'est toi, le stupide quadrupède qui a « défait » ma soeur?! Tu m'as l'air bien présomptueux pour un vulgaire chat de gouttière... lâcha-t-elle, tout en laissant glisser le fragile flacon vers le sol »
Comme au ralentit, le flacon chuta. Le chat bondit du lit, se jetant sur la jeune femme. Il y eut une vive lumière blanche durant une seconde, faisant fermer les yeux à la démone. Lorsqu'elle les rouvrit, le chat avait disparut. La fiole également.
Éreintée, Lola posa son plateau sur les rails de la cafétéria, sans chercher à savoir ce qu'il y avait au menu. Elle suivit machinalement la file, prenant les assiettes sans chercher à savoir qu'elle était leur contenu. Une assiette apparut brusquement devant son nez, contenant une part de gâteau au chocolat. Lolita cligna des yeux et tourna la tête pour rencontrer deux yeux verts sombre. Gauthier Lavenham, son plateau en équilibre sur une main et l'assiette à dessert dans l'autre la regardait fixement.
« Prenez ça! - il posa le récipient sur le plateau de la jeune fille – Vous avez l'air d'en avoir plus besoin que moi... »
Il reprit son plateau correctement et s'éloigna dans la foule qui attendait prés des caisses, sans laisser à Lola le temps de réagir. La jeune fille cligna des yeux, regarda la part de gâteau au chocolat puis chercha l'homme dans la foule. Aucune trace. Une voix s'éleva derrière elle, la faisant sursauter:
« T'as eu du gâteau au chocolat? - Mickael fixait son plateau d'un air gourmand- La chance! Tu dois avoir une bonne étoile, parce que pour trouver quelque chose de potable ici... »
Lola le regarda, eut un léger sourire, puis regarda à nouveau la foule.
« Une bonne étoile... murmura-t-elle »
Anthony plissa du nez en contemplant son plateau intacte. Il allait encore devoir s'éclipser en douce, histoire de faire un tour un ville pour manger. Non pas que les Protecteurs est réellement besoin de nourriture, ni de sommeil d'ailleurs, mais bon, un estomac plein était toujours mieux qu'un estomac grondant. Il laissa son plateau sans remord sur le rail destiné à la vaisselle et se tourna vers les autres. Mick et Lola achevé de partager une part de gâteau au chocolat, les deux s'étant découvert une passion commune pour le chocolat. Il poussa un soupir et regarda sérieuse ses colocataires féminines:
« Dites les filles... commença-t-il
Huuummmm! fit Christelle, la bouche encore pleine de fruits au sirop
Quand se sera votre tour en cuisine, essayez de faire quelque chose pour nous pôves petits hommes mourant de faim... fit-il, le regard suppliant
Tu parles de la bande de psychopathes qui partagent le même dortoir que nous? Ceux qui ne nous laisse aucun répit? demanda Lydie d'une air négligent tout en posant son plateau
Mais euh! répliqua très intelligemment Anthony »
Les autres éclatèrent de rire alors que Lydianne lui tapoter la tête et lancer:
« Allez va! C'est pas grave! On te supportes quand même! »
Anthony eut un large sourire, dissimulant tant bien que mal la coloration rouge que venait de prendre ses joues.
Sur une colline surplombant une falaise, un puits immense fais de rocs et de grès était entouré de neuf personnes, une en avant et les huit autres en retrait. La silhouette en avant semblait s'entretenir avec le puits.
« Mère - commença Thibault en regardant les cieux gronder au-dessus de sa tête- il serait grand temps je pense...
- Je me fiches éperdument de ce que tu penses- railla Pestilia- mon très cher père, serez-vous apte pour… ? »
Une voix tonitruante sembla sortir du puits, s'exprimant dans une langue celtique, un tourbillon de lumières rouges et noires surgirent du trou sans fond. Huit ectoplasmes sortirent les uns après les autres du puits. Ils entrèrent alors dans chacune des huit silhouettes.
« Cette fois-ci, vos pouvoirs seront en pleine puissances... Vous êtes nos Élus, les huit Ténèbres... - déclara Pestilia - Ces nouveaux pouvoirs vous offriront de quoi déjouer leurs plans, ne décevez pas votre maître suprême. »
Les huit silhouettes disparurent dans une fumée noire.
« Ne vous en faites pas, père. - rassura Pestilia d'une voix mielleuse- j'ai prévu d'autres démons qu'eux. Cette année encore les Élus périront mais contrairement aux autres années, vous renaîtrez, soyez-en sûr, cela ne se passera pas comme Lyxwax le prédit. Aucune prédiction n'est désormais valable. Tout ce jouera sous mon contrôle et ce sera vite réglé. Le prochain solstice qui aura lieu à la fin de cette année scolaire dans mon cher pensionnat vous permettra de revenir parmi nous. Si je ne peux faire qu'une promesse, Père, c'est celle-ci. »
Pestilia se retourna, tandis le bras et le puits disparut. Elle savait très bien que son père l'attendait déjà dans ses catacombes et elle savait aussi que si elle n'assurait pas cette promesse, une tempête plus grande que ses pouvoirs allaient s'abattre sur elle. Ses pensées divaguèrent si loin et de manière si réaliste qu'elle en frémit. Elle se ressaisit et leva la tête vers le ciel. Un éclair frappa juste à côté d'elle et elle le regarda avec un
sourire.
Eddy était assit prés de la fenêtre, notant distraitement l'énoncé du problème d'arithmétique. Lorsque le professeur énonça la fin de l'exercice, il eut un léger sourire et regarda sa copie. Il passa la main sur le bas de la feuille, blanche, et murmura quelques mots. Il eut un léger vent, un tourbillon d'étincelle et le feuille se recouvrit de formule et de chiffre. Il s'étira puis se tourna complètement vers la fenêtre. Celle-ci donnait droit sur le gymnase. Il examina attentivement chacune des fenêtres, cherchant à détecter la moindre activités suspectes. Son regard se porta ensuite sur les alentours, inspectant soigneusement chaque recoin, vérifiant les ombres. Rien. Il fronça les sourcils puis tourna son regard vers Jeremy, assit à l'opposé de la salle. Celui-ci le regarda et haussa à son tour un sourcil. Anthony et Mickael, assit dans une des rangées du milieu, se regardèrent. L'air de rien, Mickael se mit à crayonner sur la table, une figure ésotérique alors qu'Anthony psalmodiait à voix basse. Il y eut un grondement sourd qui fit levé le nez de son journal au professeur. Le grondement s'intensifia quelque peu et il se leva de sa chaise, sous le regard intrigué des étudiants. Le sol trembla légèrement, rien de bien perceptible. Puis tout s'arrêta. Les quatre Protecteur se regardèrent alors que le professeur déclarer à la classe:
« Il faudrait sans doute faire contrôler ses veilles canalisations... »
Les élèves rirent et la cloche sonna, marquant la fin du cours. Les garçons du dortoir 13 sortir, bien décidé à aller faire un tour vers le gymnase. Aucun d'entre eux ne remarqua la petite boucle en forme de pentagramme qui scintillait d'un éclat rougeâtre sur les oreilles de certains de leurs camarades.
Dans le dortoir 13 du pensionnat Wilford, Lola était allongée sur son lit et jouait avec de petites gouttelettes d'eau qui lui courraient sur toute la main, dirigées, bien sûr, par son esprit. Christelle se limait et vernissait les ongles. Charly était dans la salle de bain. Lydie, quant à elle, feuilletait un magazine people en chantonnant une chanson peu connue, écrite et composée par l'association dont faisait partie l'élément du vent. Charly, ayant laissé la porte ouverte car elle faisait des allées et venues entre ses affaires et la salle de bain,finit par sortir et s'assit sur son lit. Christelle leva les yeux vers l'élément du feu qui, elle, regardait Lydie.
« C'est faux. - déclara Charly - »
L'élément du vent leva la tête de son magazine pour la tourner vers sa colocataire.
« Pardon ? demanda-t-elle, éberluée.
Ton dernier vers, ta chanson. - répondit Charly, gênée de s'être exprimer si brutalement- Ton couplet est chanté juste, sauf le dernier vers. Tu retiens pas assez ton souffle. »
Lydie ouvrit de grands yeux et dévisagea la jeune fille.
« Enfin, j'te dis ça comme ça. ajouta-t-elle.
Et comment tu sais ça toi ? questionna Christelle avec un rictus.
Ça crève les yeux. - répondit Charly en la fusillant du regard- Enfin les oreilles...
Et à présent, tu es poète peut-être ? - poursuivit l'élément de la terre en pouffant de rire- Chanteuse sinon ?
Oh ta gueule. souffla l'élément du feu. »
Cette dernière prit son baladeur et se alla se poster sur le rebord de la fenêtre. Lola et Lydie échangèrent un regard surpris. L'élément du vent reprit son couplet en tentant de retenir davantage sa respiration et le rythme fut plus soutenu, plus agréable. Lydie rit légèrement, stupéfaite, puis tourna la tête vers Lola qui lui fit un clin d'œil, tandis qu'un sourire se devinait sur les lèvres de Charly.
Gauthier remonta la fermeture éclair de la veste de son survêtement, alluma son baladeur numérique et partit en petite foulée en direction de la bibliothèque. Le vent fouetté son visage et ses cheveux mais il n'en avait cure. Seul lui importé la vitesse et les sensations de son corps. Il adorait courir. Les herbes hautes lui battait les mollets et les genoux et il décida d'accélérer le rythme. Son souffle devenait plus rapide, les battements de son coeur également. Il aperçut, droit devant lui, une boule de poil devenue familière et ralentit le rythme. Le chat avait le nez plongé dans l'herbe, en train de renifler quelque chose. L'homme se rapprocha et aperçut un trou dans lequel était enfoui une fiole emplie d'un liquide blanc. Le félin se rendit compte de sa présence et se mit à cracher, les crocs sortis. Gauthier Lavenham regarda longuement l'animal et souffla:
« Laisse-moi m'approcher... »
Le chat lui sauta dessus et le mordit férocement au mollet. Gauthier fit un bond en arrière en poussant un cri et secoua violemment sa jambe. Il y eut un frémissement dans l'air, suivit d'une grande lumière blanche.
Mickael, accroupi derrière un talus regarda autour de lui puis se faufila jusqu'à la porte de sortie de secours du gymnase. Il risqua un coup d'oeil par l'entrebâillement puis se retourna pour faire signe à ses camarades de le suivre mais se retrouva nez à nez , enfin nez à genoux pour être exact, à un des gardes du pensionnat. Il se reçut un magistral coup de genoux dans le nez et tomba violemment sur le dos. Il resta sonnée une minute ou deux à terre, temps duquel tira parti le démon pour lui martelait les côtes à coups de pieds. Mickael repris ses esprits, disparut dans une lueur dorée puis réapparut derrière le démon. Il envoya une droite en pleine mâchoire puis lui assena un coup de pieds à la tête. Le démon tomba au sol mais un autre surgit de nulle et le saisit à bras le corps. Mickael plia ses jambes et se servit des cuisses de son assaillant pour se propulser hors de l'étreinte. Il saisit une branche sèche et lourde qui traînait au sol et improvisa une arme, tout du moins un moyen de défense. C'est alors qu'il remarqua les autres assaillants, une vingtaine au bas mot. Il haussa un sourcil avant de parer une attaque grâce à la branche.
« Nous étions attendu... pensa-t-il »
L'heure tournait inexorablement et les garçons ne revenaient toujours pas de leurs « petits tours de surveillance avant l'entraînement rien de bien important ». Les filles attendaient sur leur lit respectif en se lançant des regards soucieux. Charly était à la fenêtre avec son Walkman. Elle voyait les élèves aller et venir. Lola rompit le silence qui devenait de plus en plus pesant :
« On devrait partir à leur recherche.
- Tu as leur numéro de portable ? demanda Christelle.
- Vous savez quoi? Le pire c'est d'attendre... défendit Lydie.
- Non, le pire c'est de se faire massacrer car, aux dernières nouvelles, on ne sait pas se servir de nos pouvoirs. - rétorqua Charly - Tiens, les revoilà…oh merde. »
Elle se retourna et la porte s'ouvrit violemment sur Anthony qui soutenait Mickael salement amoché.
« Mais qu'est-ce qui s'est passé ! s'écria Christelle en s'approchant du blessé
- Un léger différend.- répondit Anthony en déposant son ami sur son lit. - Christelle, c'est à ce moment-là que tu dois montrer tes dons d'Elues...
- Je croyais que mes pouvoirs été limités à l'élément de la terre? - déclara-t-elle, poussée par Anthony au chevet de Mickael. -
- On a omis de vous dire un détail. - commença-t-il, légèrement impatient - . Vous n'avez pas remarqué? Quatre garçons, quatre fille... Une étrange attirance les reliant irrésistiblement entre eux, l'incroyable hasard qui les unis aussi officiellement à Wilford...
- Qu'est-ce que tu veux dire par là ? questionna Charly, un brin alarmée
- Et où sont Jeremy et Eddy ! s'écria Lola
- Ah oui, eux... Bah!Ne vous en inquiétez pas. - balbutia Anthony. - Viens Christelle! Place tes mains au-dessus de lui et concentres-toi. Des blessures profondes ne peuvent pas être guéries d'élus en élus masculins, il y a juste l'élue respective qui peut… »
Un halo vert s'échappa des mains de Christelle et l'arcade fracturée, les griffures sur la joue de Mickael disparurent.
« Faudrait qu'on parle de ce dernier point. intervint Charly. »
Mickael se redressa alors qu' Eddy et Jeremy arrivaient en courant.
« A l'entraînement. - déclara Jeremy après avoir jeter un coup d'oeil à Mickael, coupant court aux questions éventuelles des jeunes filles- »
Ils disparurent dans une lueur dorée.
Will regarda d'un air satisfait le rayonnage de la bibliothèque, fraîchement rangé et classé par ses soins. Il s'étira et jeta un coup d'oeil dans la pièce. Vide. Il regarda l'heure à la grande pendule centrale et constata que l'heure de la fermeture approchait. D'un pas nonchalant, il se dirigea vers son bureau afin d'annoncer au micro la fermeture du bâtiment jusqu'au lendemain matin. D'humeur joyeuse, il décida de passer au bar ce soir. Il croiserait sans doute Driss aujourd'hui. Les deux hommes avaient fait connaissance dans l'établissement et constaté que le même sujet les passionné. Le bibliothécaire eut un sourire en repensant au soulagement qu'il avait ressenti en voyant le jeune homme accrédité ses recherches et non pas fuir. Enfin, chaque chose en son temps, pour l'heure, il devait terminer son travail. Il effectua son annonce au micro et alla se poster prés de la grande porte principale, histoire de refermer le bâtiment. Alors qu'il était posté sur les escaliers, regardant un couple de jeunes hommes s'éloignait, il aperçut du coin de l'oeil une tâche tigrée se mouvoir dans l'herbe. Curieux, il s'approcha et aperçut un chat qui se faufilait au milieu des hautes herbes. Il eut un sourire et se pencha pour caresser furtivement l'animal. Celui-ci s'enfuit prestement et il secoua la tête avec amusement. Il se redressa, décidant qu'il était temps de fermer les deux portes mais butta brusquement sur quelque chose. Il atterrit lourdement au sol et poussa un juron retentissant. Il se retourna et avança dans l'herbe à quatre pattes. Creusé au sol, un trou peu profond duquel dépassé une boite transparente...
Les Élus apparurent dans une grotte sombre et humide. Les quatre jeunes filles appelèrent les êtres de lumière qui avait disparu. Soudain, un démon agrippa Christelle par le cou. La jeune fille décroisa les bras et le haut de son corps s'éleva tandis que le bas de son corps ne faisait qu'un avec un tronc épais et solide qui grandissait de plus en plus. Arrivée à une certaine hauteur, l'élément de la terre regarda en bas tendit les bras vers lui. Dans un bruissement des lianes jaillirent, qui s'enroulèrent autour du démon et l'enserrèrent jusqu'à ce qu'il implose. De son côté, Charly entendit des bruits de pas, elle tourna la tête et dans un esprit de défense, tendit le bras. De sa paume jaillirent des boules de feux qui s'envolèrent violemment contre le démon qui explosa. Quatre démons coururent et encerclèrent Lydie. La jeune fille croisa ses bras et s'envola dans un tourbillon, expulsant ainsi les deux démons dans les parois de la grotte. Lola aperçut deux démons qui s'approcher d'elle. Elle leur lança deux jets d'eaux à chacun et maintenant ce lien avec son élément, les fit valdinguer dans les airs. Charly élança le bras et les brûla. Le calme revint et les jeunes filles restèrent éberluées devant la violence de leurs pouvoirs.
« J'avais l'impression que ce n'était pas moi. souffla Lola.
- Comme si quelqu'un avait pris possession de mon corps. approuva Christelle. »
Une lumière bleutée scintilla au niveau de leur poitrine, illuminant la grotte. Des tatouages apparurent sur leurs peaux et il y eut une explosion de lumière, les propulsant en arrière. Les êtres de lumières apparurent au milieu d'étincelles dorées.
« On était en vous. expliqua sommairement Eddy
- Je me sens violée ! - s'offusqua Lydie, se tournant vers Anthony - Tu as pu constater que j'étais indisposée !
- En effet, c'est chiant d'être une fille. approuva-t-il avec une moue gênée.
- Ce n'était qu'un aperçu de vos pouvoirs. - déclara Jeremy - Un aperçu de vos pouvoirs individuels. Ensemble, vous pouvez faire bien plus. A partir de maintenant, essayez de vous entraîner un peu chaque jour. Faites voler des livres, cramez des bouquins…
- Des bouquins de cours aussi ? demanda Christelle avec un sourire radieux.
- Si je comprends bien, t'es mon Protecteur toi. dit Charly à Eddy.
Mais on ne peut rien te cacher !lança Mickael
- Comme vous avez pu le constater, vous avez un Protecteur bien défini. déclara Jeremy
- Et on n'est pas obligé de créer un sceau de contrat disant que l'on est lié à vous pour l'éternité ? questionna Lola. »
Les garçons sourirent et s'envoyèrent des messages télépathiques disant à peu près qu'il n'y avait aucune raison pour leurs signaler que toute les générations précédentes avaient fini en couple, les Éléments avec leur Protecteur respectifs.
« On a été envoyé pour vous protéger. intervint Anthony pour toute réponse. »
Les élus rentrèrent alors dans leur chambre dans une lumière dorée.
Jeremy était étalé sur son lit, le regard levés vers le plafond. Il ferma les yeux, puis les rouvrit et roula sur le côté. Son regard tomba sur Lolita Wolf, le nez plongé dans le grimoire magique, les sourcils froncés, lisant attentivement. Une mèche de cheveux tomba devant ses yeux et elle la repoussa en soupirant, se penchant encore plus en avant sur la page qu'elle parcourait. Il redressa légèrement la tête, ne le quittant pas du regard. Il se reçut soudain un poids léger sur le dos et bascula à terre sous le coup de la surprise. Alors que ses camarades de chambrée hésitait entre le fou rire et la perplexité, il se retourna et jeta un regard glacial au coupable. Walkiki. Le chat le regarda, miaula puis vient se frotter à lui en ronronnant. Le jeune homme maugréa en se redressant, l'animal faisant des « s » entre ses jambes. Lydianne lui lança un regard curieux puis se pencha pour saisir le fautif sous les pattes. Celui-ci ronronna de plus belle, enfouissant son museau dans le décolleté de la jeune fille. Lola considéra la scène d'un air mi-amusée, mi-contrit, le livre toujours sur ses genoux.
« Désolée! -lâcha-t-elle »
L'adolescent haussa les épaules puis se pencha au-dessus du livre.
« Il y a un problème?! demanda-t-il »
Lola leva la tête vers lui puis lui indiqua la page du livre du regard. Jeremy s'assit à côté d'elle, étudiant avec attention la page titré « Talisman ». Il se redressa ensuite et lui lança un regard intrigué.
« Et alors?! »
L'élément de l'eau cligna des yeux puis jeta un coup d'oeil à Charlenne qui s'était entre temps approché.
« Hé bien... Je me rappelles avoir aperçu de nombreuses personnes portant une petite boucle en forme de pentagramme cet après-midi... Il était à l'envers.. »
Jeremy tourna la tête vers les garçons qui haussèrent les épaules.
« Ouais... En fait, j'ai remarqué que ce sont quasiment tous les premières années qui en avaient... ajouta Charly »
Les huit jeunes gens se dévisagèrent puis Jeremy lâcha:
« Michael, va prévenir Lyxwax... - ce dernier disparut dans une lueur dorée et Jeremy se tourna vers les filles – Je crois bien que votre première mission est arrivée... »
Amandine était assise nonchalamment sur un des bancs du gymnase, regardant les démons mineurs se pressaient avec une excitation plus que visible pour les derniers préparatifs. Elle poussa un soupir ennuyé et se leva brusquement, envoyant un jet d'électricité sur un des démons:
« Activez-vous un peu, vous êtes trop lent... Nous ne devons pas avoir une seule minute de retard! lâcha-t-elle alors que le démon tomber en poussière »
Aucun des êtres présents ne prêta attention au tas de cendre et tous se dépêchèrent. Alors que la salle venait tout juste d'être débarrasser des objets superflus, la directrice du pensionnat entra, majestueuse dans sa robe noir. La foule se sépara en deux pour lui laisser un passage et elle atteignit le centre de la pièce. Sous les pendilles en cristal du grand lustre, elle dessina grâce à un large morceaux de charbon noir un pentagramme inversé. Les démons formèrent un cercle autour du symbole magique, alors que leur maîtresse psalmodiait renversant sur le sol un calice emplie d'un liquide douteux. Un frisson sembla parcourir le dessin et une grande lumière rouge malsaine emplie le gymnase. Le sol se craquela puis finit par se fendre et un immense serpent à deux tête jaillit du sol, sifflant furieusement et dardant la langue. Amandine eut un sourire et ouvrit en grand les portes du gymnase grâce à son pouvoir de télékinésie. Elle fendit la foule et arrivait sur le seuil, murmura:
« Venite! »
Une brusque bourrasque de vent glaciale balaya le parc du pensionnat Wilford alors qu'elle éclatait de rire.
Lydie resserra sur elle en frissonnant les pans de son manteau, surprise par un brusque coup de vent. Elle fronça brusquement les sourcils en avisant, au milieu de l'allée, une troupe de jeunes gens.
« Mais qu'est-ce qu'ils fichent dehors par un temps pareil?! pensa-t-elle alors qu'un autre coup de vent manquer l'envoyer à terre »
Elle s'approcha, créant inconsciemment autour d'elle une bulle de temps calme, et apostropha un garçon aux cheveux argents.
« Hé! Vous êtes pas fou de sortir par un temps pareil?! »
Le garçon tourna vers elle ses yeux verts translucides, scrutant son oreille, puis eut une moue dédaigneuse:
« On a pas le droit de parler de la fête à ceux qui ne font pas partit de la confrérie... lâcha-t-il »
Une de ses camarades, une adolescente aux cheveux noirs et au yeux violets, lui donna un violent coup de coude et ouvrit la bouche pour lui faire un reproche évident lorsqu'il y eut un coup de vent plus fort que les autres. Lydianne fut propulsée à terre, au sens propre du terme et elle entendit les cris de terreur du groupe. L'élément du vent s'agrippa au sol et hurla:
« STOP! »
Le vent cessa immédiatement, provoquant un silence presque assourdissant. Lydianne cligna des yeux puis sentit une main secourable la relever. Elle se tourna alors vers Christelle qui la dévisageait avec inquiétude puis vers Jeremy et Anthony, qui arrivaient des dortoirs. Ce dernier se précipita vers elle et glissa un bras autour de sa taille pour la soutenir. Jeremy la regarda puis demanda:
« Qu'est-ce qui c'est passé?! »
Lydie grimaça puis lâcha simplement:
« Ça a commencé... »
Eddy jeta un coup d'oeil derrière lui et fut rassurer de constater que Charlenne et Lolita le suivait, à moindre allure mais cela importer peu. Il était prés du mur est du gymnase lorsqu'un groupe d'étudiants apparut dans un grand tourbillon de vent qui envoya le trio à terre. Le Protecteur de l'élément du feu se releva et regarda autour de lui, un groupe d'élève venait d'apparaître juste devant la porte principale. Charlenne aida une Lola grimaçante, elle était tombée sur les fesses, à se relever puis tourna la tête vers les élèves et écarquilla des yeux stupéfaits:
« Tim?! lâcha-t-elle »
Il la vit se précipiter sur un jeune homme aux cheveux châtains clairs longs jusqu'au niveau des oreilles et lui saisir le bras. Elle dut tirer l'adolescent vers elle pour qu'il se retourne et le secoua légèrement:
« Tim?! - sa main serra son bras plus violemment – Qu'est-ce que tu fais ici?! Tu devais rester à Paris... Tim, réponds-moi! »
Les yeux bleus de l'adolescent était vide lorsqu'il répondit:
« Je suis un invité de la confrérie. Je dois offrir mon ancien moi pour renaître. »
Il se dégagea de la prise de l'élément du feu et rejoignit les autres qui était entre temps rentré dans l'enceinte du gymnase. Charlenne allait s'engager à sa suite mais Lola la retient par le bras.
« Attends! ordonna-t-elle en la regardant droit dans les yeux »
Les deux adolescentes se défièrent du regard puis Charly demanda d'un ton sec:
« Attendre quoi?!
On ne peut pas rentrer comme ça... - elle relâcha le poignet de la jeune fille – On ne sait rien de ce qui nous attends à l'intérieur, ils sont probablement au complet et on n'est que trois...Il nous faut un plan, un moyen d'avoir l'avantage dés qu'on sera à l'intérieur. »
Charlenne la dévisagea puis eut un léger sourire et lâcha en se tournant vers Eddy:
« Bon, dans ce cas, tu vas être notre avantage. »
Eddy haussa un sourcil, attendant la suite.
Lyxwax était en train de jouer aux cartes avec Missi Paul et Missi Yves lorsque la porte de la salle du Conseil s'ouvrit, laissant apparaître le jeune Mickael Verger qui s'inclina rapidement puis avança à grands pas jusqu'à la chaire du souverain des cieux. D'un geste distrait de la main, il congédia les deux Missis puis tourna son regard pétillant vers le jeune homme.
« Il y a un problème?! demanda-t-il d'un ton cordial »
L'adolescent planta ses grands yeux verts sérieux sur lui et déclara d'un ton incroyablement calme:
« Nous sommes confronter à notre première offensive... Mais nous n'avons aucun indice sur ceux qui se passe... »
Lyxwax haussa un sourcil et demanda en jouant distraitement avec sa barbe:
« Dois-je vous rappelez que vous êtes là pour les protéger? »
Le jeune homme resta un instant désarçonné et sursauta lorsque une vive lueur blanche apparut dans la salle. Il se retourna vivement, en posture de combat, et considéra avec perplexité les deux hommes qui lui faisait face. Le premier était plutôt grand, des cheveux noirs coupé à la militaire, des yeux bruns chocolats en amandes et qui lui rappelait incroyablement Jeremy. Le second affichait un franc sourire, ses yeux noisettes le fixant avec amusement, tendit le bras et repoussa gentiment sa main sur le côté. Mickael abandonna la posture de combat, perplexe, et se tourna vers la grande chaire alors que les deux inconnus s'inclinaient:
« Seigneur Lyxwax. »
Pour rajouter à sa surprise, Lyxwax rendit le salut aux deux hommes. Le premier d'entre eux posa ses yeux sur lui soupira puis eut un léger sourire et lui dit :
« Je crois que l'on va pouvoir vous aidez... »
Anthony observa les environs en fronçant les sourcils, ne trouvant aucune trace d'Eddy et des deux Elements envoyé en avant-poste. Christelle, derrière lui, tourna sur elle-même puis lâcha:
« Elle est pas là, la rappeuse?! »
Jeremy s'avança jusqu'à la porte de sortie de secours du gymnase, dans le craquement des feuilles de platane sèche puis leur fit signe que la voie était libre. Le reste du groupe avança et sursauta lorsque une vive lumière émana du gymnase. Le Protecteur de l'élément de l'eau se retourna d'un bloc alors qu'une musique assourdissante sortait des grandes enceintes du bâtiment, servant habituellement pour les alertes incendies et pour relier les annonces de l'administration. Le jeune homme se dirigea à pas vifs vers la porte d'entrée mais ne l'atteint pas, une main venait de se poser sur avant-bras droit et le tira en arrière. Il se retrouva face à face avec Lolita Wolf qui lui adressa un petit sourire d'excuse puis lâcha:
« Ils sont en train de préparer le rituel d'intégration démoniaque pour les nouveaux venus... - elle pointa son pouce par-dessus son épaule – On sait ce qu'il faut faire, Mickael a eut la formule, mais il faut qu'on profite de notre effet de surprise... Maintenant. »
Le jeune homme fronça les sourcils puis saisit son poignet. Derrière lui, Anthony hocha la tête et saisit à son tour les poignets de Lydianne et Christelle, qui échangèrent un regard intrigué. Ils disparurent tous dans une vive lueur blanche pour ré-apparaître dans le gymnase. Au sein de la vaste salle, la débâcle s'était installé, les disparitions et apparitions non-stop d'Eddy et Michael un peu partout conjugué à la musique poussée au maximum semblait avoir fait voler en éclats la belle organisation des créatures démoniaques. Anthony relâcha les deux jeunes filles puis se tourna vers elles:
« Maintenant, c'est à vous de jouer. »
Eugène étendit la main et assena un violent coup dans les côtes d'un des démons qui courraient dans tous les sens. La créature s'effondra au sol et il hurla, sa voix devenant surpuissante:
« Cessez de vous agiter en vains espèce de stupides créatures dégénéré ! - il tendit un doigt vers Charlenne Raid qui fut propulser contre un mur – Ce n'est qu'une diversion, attaquez - les! »
Les démons stoppèrent en plein mouvement, alors que l'élément du feu retomber de son mur, et regardèrent les intrus. Quelques uns d'entre eux eurent un rictus puis ils passèrent à l'acte. Eugène se tourna vers Charly, qui était toujours au sol recroquevillée sur elle-même. Il eut un sourire sardonique puis lâcha:
« Alors c'est toi, la pleurnicheuse à qui ma soeur a donnée une leçon? - la jeune fille ne bougea pas et il poursuivit – Toujours en train de pleurnicher à ce que je vois... Bah! Ne t'inquiètes pas, je vais te tuer ce soir, ainsi tu n'auras plus à assumer le poids de tes erreurs... »
Il étendit à nouveau le bras, la plaquant contre le mur par télékinésie. Charlenne avait toujours la tête baissée et les poings serrés. Il eut un rire glacial:
« Tu ne feras rien pour te défendre?! demanda-t-il »
Il replia ses doigts, ne laissant que son index de tendu et fit un mouvement dans l'air. Dans un ploc discret une goutte de sang tomba aux pieds de la jeune fille, suivit de plusieurs autres.
« Toi... - la voix de l'adolescente n'était qu'un murmure – Toi... Tu n'as pas encore compris que ton monde allait s'achever avec nous?! Pas parce que je suis une sorcière non... - Eugène recula brusquement, une aura d'énergie pure venait de se dégager avec brusquerie de la jeune fille- Mais parce que je suis une humaine, et les humains n'ont été programmer que pour une seule chose face à l'oppression... »
Il y eut un frémissement dans l'air et un mur de feu jaillit brusquement entre les deux ennemis, envoyant Eugène à plusieurs mètres en arrière alors que Charlenne retombait souplement du mur.
« Ils se battent pour leur vie... »
La jeune fille releva la tête, ses yeux étant devenu d'un rouge flamboyant.
Christelle sentit ses cheveux se dressaient sur sa tête alors qu'un jet d'électricité passé à quelques centimètres d'elle. Elle l'évita en effectuant une espèce de roulé-boulé sur le côté puis se redressa et cria:
« N'essaye même pas de toucher à mes cheveux! »
Elle étendit la main et des épines longues de plusieurs centimètres jaillir, allant se planter dans le démon qui l'avait agresser ainsi que ceux qui les entouraient. La jeune fille ne put retenir un sourire satisfait puis se retourna et se retrouva face à face à une espèce de monstre à deux têtes. Elle sentit la terreur la gagner et se retourna pour fuir mais une des têtes du serpent fondit sur elle et la mordit violemment à l'épaule. Elle hurla de douleur et tomba à genoux. Son épaule étant en sang et ses yeux se mirent à passer de leur couleur normal au vert forêt puis de nouveaux à leur couleur normal alors que des symboles ésotériques apparurent sur sa peau, semblant crépiter de magie. L'un d'eux, ressemblant à une fleur, vira au noir ébène alors qu'elle hurlait de douleur. Mickael apparut brusquement prés d'elle et poussa un cri en la voyant:
« Christelle! »
Il se précipita et posa sa main sur la plaie. Il y eut des petites étincelles, un halo dorée puis la blessure disparut laissant une élément de la terre chancelante. Le Protecteur releva la jeune fille puis se tourna vers la créature, les yeux emplis de fureur. Il étendit la main et une épée s'envola des mains d'un autre démon pour atterrir dans la sienne puis fut projeter avec violence en plein dans la trachée d'une des deux têtes qui se mit à crier de manière assourdissante. L'épée revient dans la main du jeune homme, pleine d'une espèce de matière noire gluante et à l'odeur pestilentielle. Mickael, les yeux toujours plein de colère hurla:
« Maintenant! »
Tim sentit une main se posée sur son avant-bras droit mais ne put bouger, paralyser par quelque chose qui semblait beaucoup plus puissant que sa volonté. Un visage apparut brusquement devant lui, la peau mate, des traits fins encadrés par de longs cheveux noirs. Il eut une sensation de froid autour de ses poignets puis sentit ses lourdes menottes se détachait en même temps que le poids sur ses épaules qui l'empêchait de raisonner s'envoler. Il cligna des yeux puis regarda la jeune fille:
« Merci. souffla-t-il »
L'adolescente hocha simplement la tête alors qu'un jeune homme apparaissait dans son champ de vision. Il nota mentalement la fine cicatrice sous l'oreille droite de l'adolescent alors que celui-ci apostrophait sa sauveuse:
« Il faut qu'on y aille...
Mais... tenta de protester la jeune fille
On y va! fit-il en saisissant son bras »
Les deux jeunes gens s'affrontèrent du regard et Tim intervient d'une voix un peu éteinte:
« Je vais m'occuper des autres...- le garçon posa son regard sur lui - Allez-y... »
Les deux regards bleus s'affrontèrent un moment puis le garçon hocha la tête:
« OK! - il tira la jeune fille à lui avant qu'elle ne proteste – On y va! »
Ils se volatilisèrent dans une lueur dorée et Tim se tourna vers ses camarades.
Lydianne regarda le gigantesque serpent à deux têtes et ne put retenir une grimace. Non seulement, il était vraiment laid mais en plus, il puait de la gueule. Anthony sembla suivre le même raisonnement puisqu'il laissa tomber d'un ton sérieux :
« Non franchement mec, démon ou pas le minimum c'est l'hygiène dentaire ! »
D'un geste qui semblait machinal, Eddy lui assena une tape derrière la tête. L'ambiance retrouva brusquement son sérieux alors que Jeremy et Lola apparaissaient dans une lueur dorée. L'élément du vent sentit Anthony la poussait doucement vers ses colocataires féminines. Elle s'exécuta sans mot dire et saisit machinalement la main de Lola. Celle-ci prit celle de Charlenne alors que Christelle glissa sa main dans sa paume gauche. La voix de Mickael s'éleva et les filles répétèrent en choeur à sa suite:
Démon des ténèbres
Retourne dans les entrailles de la terre
Que le pouvoir des quatre éléments
Te bannisse en dehors du temps
Il y eut un grondement sourd puis un vortex de lumière blanche aveuglante apparut au centre du pentagramme qui retrouva sa position originelle et la créature fut absorber dans un craquement. Les quatre jeunes filles se lâchèrent les mains et échangèrent un regard, puis se retournèrent lentement pour se retrouver face à l'assemblée restante des démons.
« On est dans la merde. lâcha d'un ton posé Charlenne »
Lola eut un micro sourire puis ajouta d'une voix tranquille:
« Ouaip... Mais on est des sorcières, non?! »
Christelle la regarda bizarrement.
« Ce qui veut dire?! demanda-t-elle »
L'élément de l'eau sourit et regarda Lydianne. Les deux jeunes filles saisirent chacune une de leurs colocataires par le bras et murmurèrent:
« Evaporo! »
A peine la dernière syllabe articulait qu'elles avaient disparut, ainsi que leurs Protecteurs et les premières années, sous le cri de rage de Pestilia.
Jeremy sortit de la salle de bains, un jean sur les fesses, une serviette sur les épaules et les cheveux dégoulinant d'eau. Il eut un très léger sourire en apercevant Lydianne, à moitié perchée sur son lit une jambe se balançant dans le vide, en train de pointer du doigt une page du recueil de formule.
« Ah! Vous voyez bien, c'est là! - elle tapota une ligne de la page de son index – On s'est juste servit de notre lecture, comme quoi ça sert de rester des heures plongées dans ce pavé! »
Charlenne la dévisagea puis marmonna:
« P't'être mais vous auriez pu nous prévenir qu'on avait une issue de secours... »
Christelle lui lança un regard moqueur puis laissa tomber l'air de rien en s'inspectant les ongles:
« Dis plutôt que tu es vexée de ne pas avoir trouvée comment nous sortir de là, alors que toi aussi tu as lu ce bouquin... »
Charlenne ouvrit la bouche pour répliquer mais Lydie intervient avant elle:
« C'est curieux. Normalement, ce devraient être l'eau et le feu qui ne s'aiment pas... énonça-t-elle d'un ton docte »
Lola, qui était occupée à jouer sur le carrelage avec un chat ronronnant, tourna vivement la tête vers elle et lâcha d'un air surpris:
« Quéé ?
Oh quels préjugés ! laissèrent tomber Charly et Christelle en même temps
Tu as un mot de plus de deux syllabes dans ton vocabulaire toi ? - demanda Christelle d'un air étonnée à Charly puis elle tourna la tête ailleurs, ne la regardant pas plus longtemps -
- serra les poings, prit une grande inspiration puis explosa brusquement- Voilà pourquoi j'peux pas m'la voir. Son air précieux et orgueilleux ne colle pas du tout avec la mission qu'elle doit remplir. Elle se rend même pas compte que les responsabilités qu'elle a implique le monde autour d'elle et pas seulement ELLE TOUTE SEULE ! Hein ! Tu le savais ça NON ?! - se rendant compte que Christelle lui a carrément tournée le dos, à la recherche d'un flacon de vernis sur la table de nuit - Eh oh ! Tu m'écoutes ?!
Pardon ? Ah, toi. Tu m'es si insignifiante que toute ta personne passe inaperçue. - répliqua l'élément de la terre sans même se retourner -
Exactement ce que je disais, TOUT POUR SA GUEULE ! - reprenant son calme et en s'adressant à Lydie – On a cas dire que c'est parce qu'il y a des incendies dévastateurs. »
Lydianne resta muette puis se tourna vers le reste de la chambre qui les fixé d'un air ahuri:
« Désolée, je ne voulais pas provoquer une nouvelle dispute... fit-elle d'un air penaud »
Il y eut un moment de flottement puis les garçons éclatèrent de rire.
Il s'arrêta devant la porte, et ne put retenir un léger sourire en entendant les éclats de rire. Ses doigts se refermèrent sur la fiole et se crispèrent dessus. Il fallait qu'il le fasse. Il frappa à la porte et attendit. Au milieu des éclats de rire, une voix s'éleva lançant à la cantonade: « J'y vais! ». Il tressaillit. Cette voix, il la connaissait, il l'avait entendu ce jour où tout avait basculé...
« Non! C'est impossible! pensa-t-il»
La porte s'ouvrit et il se retrouva face à face avec lui. L'assassin. Il resta un instant immobile dans l'ombre, la scène de cette nuit de janvier faisant un retour vivace au sein de son esprit et sentit la colère le gagner. Il leva la main puis jeta vivement la fiole dans le dortoir 13 avant que le jeune homme n'est pu réagir. Une épaisse fumée blanche envahie la pièce et il murmura: « Evaporo! » disparaissant sans que lui est pu intervenir. L'homme ré-apparut dans un endroit reculé du parc du pensionnat et se laissa aller contre un pin méditerranéen, levant son regard vers le ciel. Il resta silencieux quelques minutes puis laissa tomber en regardant les étoiles:
"Je ne peux décemment pas vous laissez être un danger pour ma mission... Je ne suis pas le seul à avoir souffert par votre faute."
à suivre...