Samedi 9 Juin 2007
Bonjour, bonjour !
Oui, me revoici avec un nouveau One-Shot. Pas de prise de tête, c'est tout beau, tout chaud, ça vient de sortir de mon petit four personnel . C'est ti pas môgnon tout ça !
Je vous laisse, je n'ai rien à dire de plus, juste que j'espère que cela vous plaira. J'apprécierais aussi si je recevais des commentaires, pour me critiquer et améliorer mon travail ou pour me dire que vous avez adoré ! Je prends de tout !
Présentons donc tout ça :
Titre : Chambre 2 401
Auteur : Imari Ashke (aka Ima.)
Disclaimer : Tous les personnages présents dans cette fic m'appartiennent. Si vous souhaitez les utiliser un jour, prévenez-moi avant (on peut toujours rêver xD)
Genre : Yaoi ! Yes ! Avec un petit lemon ! (après tous ceux que j'ai lu, le mien paraît dérisoire xD Mais tant pis, je le considère quand même comme tel ) Donc on ne le répétera jamais assez : homophobes, s'abstenir ! Vade retro…
Rating : M pour lemon et expression plutôt mauvaise (les « putain » etc… '). On ne sait jamais si ça dérange.
Résumé : Kyle et Mikel s'aiment. Jusque là, tout va bien. Seulement, Revy et Morgan sont bien les seuls au courant ; là, ça se corse. De plus, Kyle et Mikel font tout pour paraître se haïr ; c'est encore pire. Et quand en plus Kyle se fait agresser et entre dans le coma, là c'est carrément ingérable ! MxKxM, Lemon !
Enjoy !
Chambre 2 401
« Il est… Oh mon dieu, ce n'est pas possible… Il n'est pas… »
Sa voix était déchirée de sanglots. Il porta une main dure et nerveuse dans ses cheveux bruns mi-long et en attrapa une grosse mèche, prêt à se l'arracher sans scrupule. Et il n'y avait personne pour l'empêcher de se faire du mal.
Ses yeux ambrés, oscillant entre le vert et le bleu, avaient pris des nuances de rouge, comme le sang. Ses pleurs ne s'arrêtaient plus de glisser sur ses joues, qu'il cachait entre ses genoux.
Ce n'était pas possible ! Il faisait un cauchemar, il allait se réveiller !
Mais la réalité était cruelle, sans scrupule.
Kyle ne souriait plus. Kyle ne le regardait plus avec ses doux yeux. Kyle devait être, à ce moment, allongé entre la vie et la mort…
« Kyle, Kyle, pourquoi tu m'as laissé ?! » ne cessait-il de demander. Mais sa question restait sans réponse.
Il s'allongea alors sur son lit, se recroquevillant, ne formant ainsi qu'une petite boule perdue dans les draps blancs.
Il se remémora toute leur histoire. Tout, du début, de leur rencontre, à la fin qui les persécutait si durement et insensiblement.
Tu es beau quand tu souris, Mikel…A beautiful smile, souffla une voix à son oreille, comme un souffle de vent qui s'échappait entre les doigts.
Depuis le début, ils n'auraient pas dû ! Depuis le début, ils étaient censés se détester ! Alors pourquoi avait-il fallu que ça tourne ainsi ?
Kyle et lui s'étaient rencontrés bien avant de connaître leurs identités. Ils avaient alors 16 ans et avaient des points communs beaucoup plus nombreux qu'il n'y paraissait. Ils étaient dans la même école mais ne s'étaient jamais rencontré. Ils appartenaient chacun à un clan qui nourrissait plus de haine pour l'autre que pour les études. Et pourtant, Kyle et Mikel avaient survécus dans ce monde. Ils s'étaient cachés, ne montrant qu'une haine réciproque face aux autres, et un amour d'une intensité bien supérieur lorsqu'ils étaient seuls.
Pourquoi cette flamme qui les étreignait chaque seconde, à cette époque, ne s'était-elle jamais éteinte, les laissant seuls avant cet incident ?!
Pendant quatre ans, ils s'étaient aimés, bien plus qu'ils n'auraient dû. Face aux autres, ils étaient ennemis ; allant jusqu'à se battre entre eux, pour le prouver aux autres, et léchant leurs blessures le soir même, comme des chiots se retrouvant et faisant la paix... C'était leur barrière, la protection qu'ils avaient voulu ériger entre les autres et eux. C'était leur arme mais aussi la plus grande de leurs faiblesses.
« Kyle… Kyle ! » Sa voix était cassée, muselé par la terreur, la perdition, la douleur…
Il lui avait appris à aimer comme jamais il n'avait aimé auparavant. Mais pourquoi avait-il disparût ?! Alors il se rappela ces mots qui avaient, telle une dague effilée, percé son corps pour s'attaquer à son cœur même !
« Messieurs ? Vous êtes bien les amis de Kyle Howl ? »
Au nom de son aimé, alors qu'il passait près de ce professeur, Mikel avait dressé l'oreille, curieux. Ses pieds avaient arrêté de se poser l'un devant l'autre, et il avait pris une pause contemplative, l'oreille tendue vers la voix chevrotante de ce vieux professeur.
« Je… Je suis navré de vous apprendre cette nouvelle mais… Monsieur Howl est… dans un coma profond, proche de la mort… et…
-Mon dieu ! »
Les yeux de Mikel s'étaient agrandis de stupeur et de terreur. Il s'était mordu l'intérieur des joues pour ne montrer aucun signe de sa douleur secrete, brûlante. Puis il avait tendu l'oreille encore, essayant de comprendre ce qui avait bien pu se passer, désespérant de pouvoir peut-être aidé. Mais rien ne vint. Ils étaient tous si stupidement accablés ! Et lui, que devait-il dire ?! Lui qui l'aimait tant ?!
Mais il ne pouvait faire un geste, tous croyaient dur comme fer à leur haine mutuelle… Tant pis ! Il fallait bien un jour faire un pas en avant, même s'il conduisait à l'échafaud, sans la case « juste tribunal ». Il prit son courage à deux mains, la gorge serrée et les yeux le piquant horriblement.
« Excusez-moi, monsieur. Je viens d'entendre ce que vous avez dit… Savez-vous ce qu'il s'est passé ? »
Mais sa question dite le plus naturellement possible dans son état n'eut tout d'abord aucune réponse, excepté les remarques acides des proches de son aimé.
« Ne vient pas foutre ta merde, Mikel ! Ne te mêle pas de ce qui ne te regarde pas !
-Si, ça me regarde ! » avait rétorqué Mikel, élevant la voix, transporté de fureur. « Si mon meilleur ennemi est hors jeu, je veux savoir pourquoi ! »
Ils s'étaient engueulés, s'étaient même frappés devant ce professeur muet de stupeur, puis ils avaient tous écoutés le vieux, conciliant, leur donner les détails. Kyle s'était fait attaqué, par un ancien membre du clan de Mikel.
A cette annonce, Mikel avait perdu toutes ses forces et s'était laissé frapper, sans même penser à se protéger. Il avait gagné de nombreux bleus, de nombreuses blessures. Mais aucune n'était aussi profonde, aussi lancinante que celle de son cœur.
Il était alors rentré chez lui, pour pouvoir pleurer tout son soûl. Et il était là, à présent, se remémorant les bons moments comme les pires, se laissant aller…
Stop ! Il fallait qu'il bouge. Kyle était dans un coma profond, il était presque mort, certes, mais pas encore !
Mikel se releva, échevelé et meurtri, puis pris le téléphone de la maison et le carnet de numéros de sa ville. Ainsi, pendant une dizaine de minutes, il appela tous les hôpitaux, cherchant à trouver où Kyle avait été transporté. Et il trouva.
Sans hésiter une seule seconde, Mikel attrapa un blouson et courut rejoindre l'hôpital. Là, il demanda la chambre et s'y dirigea, marchant à allure de course, sous les interrogations de l'infirmière qui lui avait indiqué sa chambre : ses bleus n'étaient pas passés inaperçu, malheureusement. Il continua tout de même sa course folle, s'obligeant à ne pas courir. Il ne voulait en aucun cas se faire jeter dehors !
Regardant les panneaux puis les portes, il chercha la chambre en question. Numéro 2 401. Elle apparu enfin, après une éternité, dans son vert placide et maladif. Mikel grimaça. Il avait une sainte horreur des hôpitaux ! Il s'approcha tout de même de la porte, tremblant. Il porta la main à la poignée et la tourna, lentement, comme s'il craignait de réveiller quelqu'un. Alors il entendit cette voix. C'était Stefan, un ami de Kyle qui ne le supportait pas le moins du monde. Celui qui l'avait frappé le plus durement. Celui qui avait fait de sa tête un tambour…
« Kyle, je te jures qu'il va le regretter ! Si tu es comme ça, c'est bien de sa faute ! Tu ne méritais pas ça… Tu es tellement gentil avec tout le monde, mais il n'y a que ce salaud pour faire ressortir cette partie la plus noire de toi ! Je vais lui faire regretter ce qui est arrivé ! Tout est de sa faute ! Oui, il n'y a que ce satané Mikel pour produire tant de malheurs ! »
A son nom, comme s'il s'était brûlé, Mikel claqua la porte et tourna les talons aussi vite que possible. Trop, c'était trop !
Il se mit alors à courir, ignorant les cris qu'on émettait contre lui. Ses yeux étaient embrumés, il ne voyait plus très bien. Il avait mal et ses pieds ne répondaient plus à ses instances. Bientôt il se sentit étrange, comme dans un rêve.
« Kyle … C'est ma faute… Tout... C'est ma… », murmura-t-il, pleurant, avant de perdre connaissance, en plein milieu de l'un des couloirs de l'hôpital.
« 39, 2. Il a de la fièvre. Il faut qu'il se repose.
-Très bien, laissons-le là pour le moment. Heureusement qu'il y avait de la place.
-Hey, tu as vu ?! Malgré les traves sur son visage, on voit bien à quel point il est beau ! La chambre 2 401 est vraiment porte-bonheur ! » rit une voix, réveillant plus encore Mikel par sa joie qu'il trouvait, bizarrement, déplacée.
« Restes sérieuse dans ton travail, Lili.
-Oui m'dame ! »
Et de nouveau ce rire clair qui disparût derrière une porte. Mikel, ne sentant aucune lumière déchirante autour de lui, ouvrit les yeux. Il papillonna des paupières deux ou trois fois avant que sa vue ne s'établisse réellement. Alors, il eut un mouvement de recul : mais où était-il ?!
Puis les souvenirs lui revinrent. Kyle … L'hôpital, Stefan et cette horrible douleur…
Il sentit quelque chose lui tirer les joues et porta ses mains à son visage : de multiples pansements protégeaient ses ecchymoses et autres égratignures. C'était désagréable ! Pourtant, il n'osa les retirer.
Enfin il se rappela les paroles des infirmières. Chambre 2 401, oui…
Chambre 2 401 ! Mon dieu… ! Impossible ! Il était dans la chambre de Kyle?
Mikel se releva d'un coup, se créant un mal de tête tel qu'il n'en avait jamais eu. Il se prit les tempes et les massa vigoureusement, ne s'exposant qu'à plus de douleur qu'autre chose.
Enfin, il regarda à nouveau autour de lui, grimaçant encore. Des rideaux blancs, laissant entrapercevoir des ombres à travers, faisaient le tour de son lit, le protégeant des autres. Avec un peu de chance, Stefan ne l'aura pas vu ?
Curieux et un peu nauséeux, Mikel se posa sur ses pieds, nus, et s'approcha des tentures. Aucun bruit ne s'échappait de la chambre. Il attendit plusieurs minutes pour en être sûr puis, prenant son courage à deux mains, il écarta les pants du rideau et sortit de son cocon. Il tomba directement sur le lit de son aimé.
Mikel sursauta, portant une main à sa bouche. Kyle …
Kyle était allongé dans son lit. On avait laissé dépasser que son bras droit des couvertures où une perfusion faisait son travail. Son corps était blanc comme la neige, malade. Il respirait à peine, ses lèvres s'entrouvrant légèrement, comme à son habitude. Mais en dehors de ce petit mouvement, il n'y avait rien. S'il n'y avait pas eu ses lèvres, on l'aurait cru réellement mort.
Mikel fit un pas en avant, tremblant. Il s'approcha lentement du lit. Ses yeux étaient fixés sur la silhouette blafarde de son aimé, incapable de détourner les yeux. Il vint lécher de ses hanches le bord du lit, rencontrant la couverture. Là il s'arrêta, désireux de faire un geste mais inapte à en produire un seul.
Enfin, il sortit de sa léthargie et tint compte de la chaise, non loin du lit, près de la tête de Kyle. Il s'y assied avec difficulté, son regard de nouveau porté sur le jeune homme blond face à lui. Un bandage blanc lui ceignait le front. Il ne l'avait jusqu'alors pas remarqué. Il porta la main à celui-ci et la passa au dessus du front, d'une oreille à l'autre, sans avoir le courage de le toucher.
« Kyle … », murmura-t-il.
La porte émit un déclic, le coupant dans ses lamentations, et, automatiquement, Mikel disparût derrière ses rideaux, se rallongeant dans son lit le plus silencieusement, et rapidement, possible.
« Il n'y a aucun signe de changement, je suis désolé. Votre fils est coincé dans son coma. Le mieux serait d'appeler ses amis les plus proches pour lui parler. On admet, au-delà de la science, que la présence d'une personne aimée a une grande influence sur l'esprit du malade.
-Ses amis… Peut-être devrais-je utiliser son portable ?
-Oui, ce serait une bonne idée. Je sais très bien que ce fait pourrait vous paraître difficilement réalisable. Vous m'aviez dit qu'il était très secret, et je suppose que fouiller dans ses affaires vous gêne…
-Oui, énormément. Mais que ne ferait une mère pour son enfant, docteur ?
-Oui, madame, que ne ferait-elle pas… Je vous laisse. Bonne fin de journée.
-Oui, bonne fin de journée à vous aussi, docteur. »
Des pas se firent entendre et la porte se ferma. Mikel vit, à travers les rideaux, une ombre se faufiler lentement et sans bruit vers le lit de Kyle. L'ombre s'arrêta quelque secondes non loin de lui, et s'approcha de nouveau. A quoi ressemblait-elle, la mère de Kyle ? Il lui avait parlé d'elle, il l'aimait de tout son cœur, mais avait peur de la décevoir en lui avouant qu'il aimait un homme…
Après tout, à vingt ans, il était largement en âge de se trouver une petite amie. Et les prétendantes ne manquaient pas.
« Kyle, chéri, c'est maman… J'espère que tu peux m'entendre, de là où tu es… »
Un silence répondit. Mikel tendait l'oreille, se redressant sur son séant. La voix de la femme était douce et un brin chevrotante.
« Je pris chaque jour pour que tu te lèves, pour que tu ouvres les yeux et me souris… Est-ce que j'espère l'impossible ? »
Le dernier mot était partie dans les aigu, heurtant le cœur de Mikel qui quitta son lit et entrouvrit les pans du rideau qui le maintenait dans l'anonymat. La mère de Kyle était dos à lui, menue, les épaules voûtées comme portant un lourd fardeau. Elle avait l'air aussi désespérée que lui.
« Kyle, que dois-je faire ? Je prends ta main, te parle, pris chaque jour… Ne m'aimes-tu pas, finalement, pour rester ainsi sans réaction ? Je doute parfois… Mon dieu quelle sotte ! »
Elle leva sa main gauche pour essuyer des larmes que Mikel devinait sans mal. Sa main droite était étroitement serrée autour de celle de son fils. Mikel ne put résister.
« Kyle vous aime de tout son cœur… madame… »
Le dernier mot avait eut du mal à sortir. La mère de son aimé avait sursauté et tourné un regard surpris et désespéré vers lui.
« Excusez-moi… Si je vous ai fait peur… »
La femme sembla se détendre et lâcha Kyle pour essuyer ses larmes de ses mains.
« Pardon, excusez-moi. Je suis idiote de pleurer ainsi n'est-ce pas ?...
-Ne vous excusez pas ! Vous avez tous les droits ! Mais ne doutez pas que Kyle vous aime ! Vous êtes l'une des seules personnes qu'il aime réellement en ce monde. Sans vous, il ne resterait pas grand-chose de lui, je vous assure ! »
Un court silence s'établit avant qu'elle ne réponde.
« Merci… Comment t'appelles-tu ?
-Hm… Je ne sais pas si c'est une bonne idée de vous le dire… », rétorqua Mikel mal à l'aise, en faisant un pas en arrière. « Surtout si vous avez déjà parlé aux amis de Kyle …
-Je ne leur ai pas parlé. Pourquoi ?
-Oh… C'est… C'est compliqué… S'il vous plaît, ne leur parlez pas de moi. Promettez que vous ne leur direz pas que je suis ici.
-Je te le promets, tu ne m'as pas l'air d'une méchante personne… », répondit la femme avec un sourire. « Moi je m'appelle…
-Caroline. Caroline Harry, Kyle m'a parlé de vous des centaines de fois. Je m'appelle Mikel Grovin.
- Kyle t'a parlé de moi ? »
Elle avait l'air surpris. C'était une belle femme, avec des boucles blondes comme celles de Kyle.
« Oui, mon père m'a reconnu avant de disparaître. Ma mère a demandé le divorce et, elle ne sait comment, par l'intermédiaire de son avocat, il a répondu positivement pour l'acte de divorce. Elle a ainsi reprit son nom de jeune fille, Harry, et m'a donné celui de mon père, Howl, pour en garder une trace, quelque part dans sa vie. Je ne l'ai pas connu mais elle ne m'en parle qu'en bien. Il était anglais, c'est peut-être de là que je tiens cet amour pour cette langue. Je me demande bien pourquoi il a disparût… »
Kyle tourna son regard vers Mikel, sa tête posée sur les jambes de son amant. Pour toute réponse aux sourcils froncés par la réflexion, Mikel se baissa et l'embrassa.
« Mikel ?... »
L'intéressé sursauta et sortit de ses pensées en secouant la tête. Kyle lui aurait dit qu'il ressemblait à un gamin ainsi. C'était infantile, comme mouvement
« Excusez-moi…
-Ce n'est pas grave… Dis-moi, pourrais-tu me parler de mon fils ? J'aimerais en entendre davantage sur lui… »
Elle avait un air suppliant, perdu, le regardant avec ses yeux bleus d'où les larmes perlaient encore. Mikel ne résista pas longtemps.
« Je ne peux pas tout vous dire, par ce que nous nous somme promis beaucoup de choses mais je vous promets qu'à son éveil, il vous parlera plus largement de lui. Pour ne pas vous blesser, il a dû omettre beaucoup de choses…
-Me blesser ?!
-Oui… Excusez-moi de vous demander ça mais… Pourrais-je prendre sa main ?...
-Bien entendu ! » fut la réponse de Caroline, lui tendant presque la main de Kyle. Mais Mikel fit le tour du lit du malade et s'approcha de son visage. Là, il alla chercher la seconde main de Kyle sous les couvertures. Elle était bandée. Il eut un sourire de dérision et, attiré, il s'avança vers l'oreille du blond.
« Kyle … C'est moi… »
Contre toute attente, un gémissement sortit de la bouche du jeune homme. Mais rien ne vint ensuite. Mikel soupira et prit la main de Kyle entre les deux siennes, s'accroupissant devant le lit.
« Cela fait trois jours que je viens… » murmura Caroline, fixant le visage de son fils avec tendresse, « Mais jamais il n'avait donné signe de vie, à aucun moment. Et vous… Vous lui prenez la main, vous lui dîtes être là et… il revit…
-Détrompez-vous. Regardez ses lèvres. Quand il dort, elles font toujours ce mouvement, s'ouvrant et se fermant légèrement. Tout à l'heure, quand je me suis approché de lui, le mouvement n'était pas aussi prononcé. Depuis que vous êtes près de lui, il revit aussi… »
Les yeux de la femme se fixèrent sur les lèvres de son fils. Elle les regarda encore quelques instants, avant de sourire.
« Je n'avais jamais remarqué. Pas depuis ses seize ans où il dort la porte fermée…
-A ses seize ans, nous nous sommes rencontrés. Nous faisions chacun parti d'un clan en guerre. Nous devions nous battre presque tous les soirs, l'un contre l'autre… Mes parents m'ont laissé un appartement, à mes quinze ans, et lorsque nous étions trop blessés, il redoutait de rentrer chez lui. Il venait donc dormir chez moi, pour vous éviter…
-Vous étiez… dans des clans ?
-Nous savions nous battre, nous avions besoin d'exorciser nos démons. Nous avions envie de prouver que nous étions les meilleurs… Mais Kyle et moi nous étions rencontrés un peu avant de nous affronter. Et, je ne sais pas comment, notre relation a perduré malgré cette haine entre nos gangs…
-Mon Dieu, c'est affreux ! Ca explique ces pulls immondes et informes, les pantalons sombres qu'il portait…
-Oui, et toutes ces nuits où il fermait sa porte à clé et ne l'ouvrait qu'à midi…
- Oh Kyle, pourquoi ne m'as-tu pas parlé ?! »
Les yeux de Caroline se portèrent à nouveau sur le visage de son fils et elle le cajola de ses fins doigts. Mikel était fatigué de cette discussion. Son front perlait de sueur et son mal de crâne était revenu, le rendant presque fou. Il se releva avec difficulté et replaça la main de Kyle sous les couvertures, effleurant légèrement son corps.
« Excusez-moi de vous laissez mais…
-Tu as l'air malade. Tu as de la fièvre ?
-Apparemment oui. Mais ne vous en faîtes pas, ce n'est rien de grave. Je vais m'allonger.
-Oui, d'accord… Hm… Mikel ?
-Oui, madame ?
-Merci… de m'avoir raconté cela.
-De rien. Je suis vraiment content de vous avoir rencontré. Mais n'oubliez pas votre promesse d'accord ?
-Oui. Pas un mot de vous aux autres… Je promets…
-Au revoir… »
Il lui jeta un dernier regard plein de compassion et se retira derrière ses rideaux, sur son lit. Là, à peine eut-il pensée avec horreur que son numéro de portable figurait sur celui de son amant, que le sommeil l'emporta.
La première chose à laquelle il pensa à son réveil, fût le portable de Kyle.
« Doucement, jeune homme. Votre fièvre a empiré. Vous êtes malade, rallongez-vous.
-Mais…
-Chut, rallongez-vous, vous parlerez ensuite. », dit la voix féminine avec douceur. « 40,6. La fièvre est vraiment monté », rajouta-t-elle à l'adresse de quelqu'un d'autre.
A travers ses yeux embrumés et son regard flou, il remarqua l'infirmière et… Caroline !
« Qu'a-t-il ?
-Il s'est apparemment fait frapper. Et il me semble qu'un coup à la tête a dû créer un choc, produisant cette fièvre. Il en a pour quelques jours. Pouvez-vous rester avec lui, le temps que j'aille chercher une feuille de reconnaissance ?
-Bien sûr.
-Merci. »
L'infirmière disparût. Caroline vint près de lui, le portable entre les mains. Elle appuya sur une touche et, quelques secondes plus tard, le portable de Mikel se mit à sonner, sur la table de chevet.
« Ton numéro n'est pas enregistré, mais il apparaît 84 fois sur 102 appels émis. Une explication ? »
A travers le brouillard de sa tête qu'il tenta de dissiper en passant son bras sur son front, il tenta de comprendre la question. Quand il fût sûr d'en avoir compris le sens, il essaya de répondre :
« Nous somme proches…
-Je n'ai pas dis aux amis de Kyle que vous étiez ici, mais je leur ai demandé qui vous étiez. La réponse unanime a été : le pire ennemi de Kyle. La cause de son état. Comment peux-tu expliquer cela ? »
Les yeux de la femme était froid, autant que pouvait le discerner Mikel. Sa voix avait aussi un ton neutre. Mikel soupira de frustration, de ne pouvoir agir pleinement, avec tous ses moyens. Mais la douleur à sa tête était atroce, il ne pouvait réfléchir. Et déjà des larmes coulaient sur ses joues, fruit de sa frustration, de sa douleur physique mais aussi mentale.
« C'est de ma faute… Kyle … C'est de ma faute… Jamais ça n'aurait dû se produire ! Si j'avais fat tout ce qu'il fallait… Si j'avais gardé un œil sur eux… Tu serais encore avec moi… Kyle … Kyle! »
Le dernier mot était un cri de douleur qui lui vrilla la tête. Il poussa un nouveau cri, tentant de faire taire tout ce bruit dans son crâne, qui persistait peu importait ses gestes ou ses supplications.
« Mikel, Mikel, my love… Je suis là… », souffla une voix douce à son oreille. « Je ne suis pas mort, écoutes-moi…
« Kyle … » tenta Mikel. Plus rien n'atteignait ses oreilles. Il n'y avait plus ni bruit, ni sensation…
« Merci bien, madame. Cela va nous aider à connaître son identité. Il n'avait aucun papier sur lui…
-C'est bon, je n'ai pas fait grand-chose.
-Pouvez-vous rester ici, pour le moment ?
-Je m'occupe de mon fils, de toute façon. Je peux rester dans cette chambre.
-Merci bien, vraiment. »
Mikel entendit la porte se fermer quelques instants plus tard puis ses yeux voulurent bien s'ouvrir, ses paupières battre, sa bouche s'ouvrir.
« Kyle …
-Mikel ?
-Oh… Pardon… Pardonnez-moi…
-Ce n'est rien. Je t'ai accusé, mais tu culpabilisais déjà… Mais j'aimerais tant savoir ce qu'il s'est passé !
-Oh… S'il vous plaît, parlez doucement, ma tête va exploser…
-Excuse-moi…
- Kyle … Un ancien membre de mon clan lui est tombé dessus, de ce que j'ai entendu… Et Kyle a dû en prendre pour son comptant. Pourtant, Kyle n'est pas un débutant, il a dû y avoir quelque chose d'autre…
-On m'a dit qu'il avait été drogué…
-Julian ! Ca ne peut être que cet enfoiré de… Ah ! »
Mikel se prit la tête dans ses deux mains et approcha ses genoux, comme pour se protéger d'une douleur qui se maintenait pourtant.
« Julian… est le seul qui connaît bien la drogue. Oh mon dieu ! Il m'a appelé il y a une semaine, je me souviens à présent… Il m'a dit que… mon pire cauchemar… Non… Il ne peut pas…
-Que s'est-il passé ? Je veux savoir ! C'est mon fils qui a pris, Mikel !
-Mais ce n'était pas lui qui était visé. Mon dieu ! Ils m'en veulent ! Julian, tout du moins… Il m'en veut de les avoir laissé tomber… Et il a dû apprendre…
-Apprendre quoi, Mikel ? Qu'est-ce que ce Julian a appris ? »
Un rire sans joie, presque hystérique, répondit à la femme.
-Ca c'est un secret…, madame. Je suis désolé…, je ne peux rien vous dire… Pouvez-vous me donner… mon portable s'il vous plaît ? »
Elle lui tendit d'un geste sec, proclamant ainsi qu'elle était furieuse de sa réponse. Il ne lui en voulut pas. Il aurait fait de même. Il fixa le petit objet, essayant de rendre sa vision la plus claire possible pour chercher le nom dans son répertoire. Morgan détestait Julian. Julian allait payer cher ! Et Morgan était bien l'un des seuls, avec Revy, à connaître leur secret, à Kyle et lui.
Morgan était son ami. Ils avaient passé toutes leurs années lycée à se battre ensemble et avaient crées entre eux une solide amitié. Du moins, tant qu'il s'agissait de se battre. Et surtout contre Julian.
Revy, était l'ami de Kyle, beaucoup plus proche de celui-ci que ne l'était Morgan de lui. Il l'appellerait ensuite pour qu'il vienne à l'hôpital.
« Ca sonne, »dit-il à l'adresse de Caroline, le portable à l'oreille. « Ah, Morgan ? Ouais c'est Mikel.
-Mikel ! Hey, ça fait un petit moment que je ne t'ai pas eu au téléphone ! Alors, ça va, les cours ?
-Morgan, ça n'a rien à voir… Ne crie pas dans le téléphone… Je t'appelle pour tout autre chose…
-Qu'est-ce qu'il y a ? Un problème avec ton homme ? », demanda Morgan. Mikel sentit ses joues chauffées de gêne alors qu'il jetait un coup d'œil rapide à la mère de son « homme ».
-En quelque sorte. Kyle … est à l'hôpital, dans le coma.
-Merde ! Qu'est-ce qu'il s'est passé ?! »
Morgan avait l'air plus touché que ne l'aurait crû le brun.
« Julian… Julian l'a attrapé, l'a drogué et l'a tabassé… Et que sais-je encore !
-Tu es sûr ?
-Qui d'autre, à ton avis ?
-… Tu n'as pas tort. J'appelle Revy et on s'en occupe, Mik !
-Oh…Merci, Morgan… Vraiment…
- Hey, on n'est pas ami pour rien, non ? J'aurais crû que tu l'avais compris, depuis le temps !
-Dit que tu m'as fait un signe dans ce sens et après on voit ! »
Un rire lui répondit, et Mikel se sentit bien d'un seul coup. Reposé, protégé.
« Tu m'as l'air dans un sal état, toi aussi, non ?
-Ce n'est rien, t'inquiètes pas !
-Et Kyle, c'est quoi sa chambre ?
-2 401 à l'hôpital Sainte Marie.
-Bon alors à plus le cancre ! »
Et Morgan raccrocha sans plus de commentaire.
Il m'a raccroché au nez, l'enflure !... Comme d'habitude… Ah ce mec !
« Alors ?
-C'est arrangé. Julian va s'en prendre plein la gueule », dit Mikel avec un sourire féroce.
« Mon dieu ! Ne me dis pas…
-Avec Julian, il n'y a rien de moins à faire, si on veut qu'il se calme. Et j'aurais été lui déboîté tous les membres si je n'avais pas été coincé ici !
-Et… Et pourquoi lui as-tu donné le numéro de la chambre… ?
-Morgan est un ami proche de moi, tout comme Revy est proche de Kyle. Ils sont dignes de confiance, ne vous inquiétez pas.
-Oh, j'en suis venue à un point où j'ai même peur de m'inquiéter… Je vais voir Kyle. Tu peux te lever ? »
Il hocha la tête et rejeta ses couvertures alors qu'elle abattait les rideaux des deux côtés du lit. Il s'assied lentement, une douleur sourde lui parcourant le crâne et les membres, puis il se leva, tout aussi délicatement. Et enfin, il fit trois pas. Caroline s'était approchée de son fils, lui laissant la chaise libre. Mikel n'en tint pas compte et alla s'asseoir sur le bord du lit, de l'autre côté. Là, il sortit la main bandée de sous la couverture et s'allongea contre le corps de son amant, fermant les yeux de contentement.
« Mikel, c'est toi ? », demanda la voix de Kyle dans l'ombre de la ruelle, près de l'appartement de son amant.
« Oui, c'est moi. Je suis avec un ami. C'est Morgan.
-Morgan ! » s'exclama le blond, estomaqué. Il fallait dire que Morgan n'avait jamais été très sensible dans les bagarres. Il frappait, et frappait encore jusqu'à ce que son adversaire perde connaissance. Il ne s'arrêtait pas avant. Alors, Mikel, ami avec cet imbécile sans cœur ?!
Pourtant, Kyle apparût devant Mikel et Morgan, accompagné lui aussi, comme d'habitude, par Revy.
Morgan n'était pas différent de d'habitude. Grand, musclé, costaud, brun et les yeux de la même couleur, on peinait à le regarder dans les yeux, craignant plus que tout son courroux, et les poings qui venaient avec.
A côté, Revy passait pour une pâle personne. Il atteignait à peine le mètre soixante-dix, les cheveux noirs comme les plumes de corbeau, et les yeux couleur savane. Il était doté d'une silhouette qui cachait très bien ses forces et ses faiblesses.
« Salut, » lança le blond, placide.
« Ah, voilà donc la surprise ! Je comprends mieux la promesse, Mikel… », répondit Morgan, soignant son air de « je-m'en-foutisme ».
« Oui. On va chez moi, ok ? »
Aucune protestation, un oui global. Et sans plus de préliminaire, Mikel attrapa la main de Kyle et se mit en route, en tête du groupe. Arrivé dans l'entrée du bâtiment, sans gêne, il se pencha et embrassa le cou de son amant, aspirant son odeur.
« Toujours aussi pressé, Mik ! » rit Kyle, sans même penser à le repousser.
« Si on se voyait plus souvent, mais ça n'est pas le cas, alors, oui, en manque ! De toi ! »
Ils rirent ensemble. Ils oublièrent un court instant qu'ils n'étaient pas seuls. Mikel ouvrit la porte de son appartement, au premier étage et, sans même attendre et invité leurs amis, il attrapa Kyle et le souleva pour aller s'effondrer avec lui sur le seul canapé qui trônait dans le salon.
« Cette nuit, toi, tu ne dors pas ! » s'exclama Kyle, pas en reste. « Je t'interdis même de fermer les yeux ! Me chauffer comme ça, t'es inconscient !
-Pas inconscient mais impatient, comme tu le dis si bien, mon amour !
-Hey les amoureux ! On va finir par perdre Morgan avec vos imbécilités ! » les interrompit Revy, moqueur.
En effet, Morgan était au pas de la porte, regardant le couple s'ébattre joyeusement.
« Mais depuis quand ils sont comme ça, ces deux là ?! » s'exclama-t-il à l'attention de Revy, semblant ne trouver que le jeune homme pour tout être pensant et raisonnable dans l'appartement.
« Depuis que je les connais tous les deux, tout du moins !
-Et ça fait combien de temps ?
-Un an et demi… ? » essaya Revy, jetant un coup d'œil au couple qui les fixait avec amusement, l'un sur l'autre. Ils hochèrent la tête.
-Un an et demi ?! »
Morgan paraissait perdu et complètement sous le choc. Mikel jeta un regard à Kyle, clignant d'un œil, le sourire aux lèvres.
« Depuis combien de temps crois-tu que ça dure ? » demanda-t-il à Morgan. Son ami le fixa intensément avant de répondre d'un air désabusé qui sonnait totalement faux :
« Eh bien, en me remémorant l'attitude que vous aviez tous les deux dès le début, je pense que ça fait bien un an et demi… Pas plus… »
Kyle et Mikel se regardèrent à nouveau avant d'éclater de rire sous les yeux furieux de Morgan. Revy le retint de faire un geste, et Kyle attrapa son amant pour le coincer sous lui.
« Hm… Nous avons dix-neuf ans… Nous avions à peine seize ans quand nous nous sommes rencontrés et en deux moins le tour était joué, n'est-ce pas, my love ?
-Je hais ton anglais, Kyle-chéri. Mais pour ta gouverne, on a fait ça en 1 mois et 28 jours !
-Dites, « continua Kyle en jetant un regard aux deux amis encore debout dans l'appartement, « étant donné que c'est lui qui se souvient des dates, on peut le considérer comme la fille de notre couple, non ? »
Son air sérieux était complètement démenti par son attitude allumeur et le sourire carnassier aux lèvres. Mais la phrase eut l'effet escompté car Morgan passa de la surprise au rire, les yeux mouillés de larmes !
« Putain, Mik ! Tes comme une fille ! »
Mikel fusilla son amant du regard et retourna la situation. Il allait se venger ! Le soir même, il allait lui montrer qui était le mec et l'autre la fille !
« Qu'est-ce qu'il fait là, ce con ?! Qu'est-ce qu'il fout là ?! Je vais le détruire !
-Calmez-vous, on ne crie pas dans un hôpital ! »
Mikel cligna des yeux. Il se réveilla rapidement, tournant son regard vers l'entrée de la chambre, apercevant avec horreur Stefan au travers de son regard brouillé. C'était sa faute ! C'était à cause de cette ordure qu'il ne pouvait pas aller régler son compte à Julian personnellement ! C'était sa faute s'il était coincé dans cet hôpital !
« Mais c'est de sa faute !
-Taisez-vous ou je vous fais sortir ! » s'énerva une infirmière. Puis elle se tourna vers Mikel, l'air renfrogné.
« Il est interdit de se coucher près d'un malade comme vous l'avez fait, vous en êtes conscient ? »
Mikel hocha la tête pour toute réponse. Alors, délicatement, il prit la main de son amant et la replaça sous les couvertures. Là, il remarqua Caroline, la tête posé non loin du corps de son fils, endormie. Elle devait être épuisée, elle aussi.
« Monsieur Grovin. Je suis venu pour vous emmenez en salle de scanner.
-Scanner ?! » s'écria Mikel, se prenant une seconde plus tard la tête dans les mains. Là, il se rendit compte de la sueur qui perlait sur son front. La fièvre était encore montée ?
-Oui, Monsieur. Je viens de prendre votre température, avant que cet homme n'arrive. Vous êtes à 42,5. Ca devient intolérable. Nous avons peur que vous ayez un grave problème… »
Stefan haussa un sourcil, l'air à peine concerné. Pourtant c'était sa faute si Mikel était dans cet état.
« Tenez, il faut vous changer. Quant à vous, si vous haussez, ne serait-ce qu'une fois, le ton de votre voix, je vous mets à la porte de cet hôpital ! »
Stefan hocha la tête, grognant. Mikel, quant à lui, attrapa avec les mêmes grognements la chemise d'hôpital qu'on lui tendait. Il répugnait à la mettre, il répugnait à rester, il répugnait tout court ! Cependant, avant de rentrer derrière ses rideaux, il lança à Stefan :
« Ne la réveille surtout pas, d'accord ?
-Pourquoi ? C'est ta petite amie ?! » rétorqua avec amertume Stefan.
« Tu es un véritable gamin, Stefan !
-Tu t'es vu ?!
-Et je me conviens parfaitement.
-Petit con ! C'est de ta faute !
-Et la faute va bientôt être réparée. On ne touche pas impunément à mon a… Kyle ! »
Stefan siffla entre ses dents, ne relevant pas l'hésitation de son ennemie, et alla à la rencontre de Kyle, bousculant au passage la chaise sur la quelle dormait Caroline. Elle se réveilla aussitôt, sursautant, tandis que Stefan jetait un clin d'œil laconique à Mikel. Ce dernier vit rouge.
« Je t'avais dit de ne pas la réveiller ! Il faut qu'elle se repose !
-Je fais ce que je veux, petit con !
-Je savais bien que tu ne valais rien ! Pourquoi Kyle s'est entiché de toi pour ami ?!
-Répète un peu ça ! »
Stefan avait fait un pas en avant. Surpris, Mikel en avait fait un en arrière, à vive allure. Sa tête lui tourna et ses jambes flanchèrent. Il tomba à la renverse, se rattrapant à son lit, tapant la rambarde de fer d'un de ses genoux.
« Mon Dieu, Mikel ! Tu vas bien ?! » s'exclama Caroline, se précipitant vers lui, poussant Stefan.
« Ah… Ce n'est rien madame. Juste… Ne nous en voulez pas, s'il vous plaît. On ne s'aime pas. Mais Stefan est un ami de Kyle et…
-Et il a intérêt à se tenir à carreaux ou je demande qu'on lui interdise l'accès à cette chambre ! Vous auriez pu rester maître de vous dans une chambre de malades ! »
Avec sa dernière phrase, tout en relevant et aidant Mikel à se déshabiller, elle s'était adressée à Stefan.
« Mais qui êtes-vous ?!
-Si vous aviez un peu de jugeote, Monsieur Stefan, vous auriez compris que c'était moi qui vous aviez appelé ce matin…
-Madame Howl ?
-Oui, si on veut. Mon nom de jeune fille est Harry. Kyle porte celui de son père… Il n'y a que toi qui le sais, Mikel ?
-… Je crois, » répondit celui-ci, mal à l'aise. Il ne fallait pas qu'elle parle de lui, non surtout pas. « Tu étais venu voir Kyle, Stefan, non ?
-Oui, pas besoin que tu me le rappelles, salut !
-Surtout ne t'excuses pas, tu pourrais en mourir…
-Hm… » fut la seule réponse de Stefan. Il disparut alors, tirant les rideaux, puis allant s'asseoir près de Kyle. On n'entendit alors plus que des murmures incompréhensibles.
« Pourquoi dois-tu mettre ça ? » lui demanda Caroline, l'aidant à présent à enfiler la dite chemise.
« Je… Je dois aller faire un scanner… S'il vous plaît, je me sens mal à l'aise de vous demander ça mais… s'il vous plait, venez avec moi !
« Avec toi ? Tu as peur ? Tu n'es plus un enfant !
-Vous avez raison, » répondit Mikel, riant faussement, « J'ai passé l'âge des enfantillages…
-Tu as peur… ? »
La question était sérieuse, elle fermait la chemise sur le caleçon sur jeune homme sans gêne.
« Je suis mort de trouille. J'ai une sainte horreur des hôpitaux. J'ai l'impression de mourir à petit feu… Ma fièvre est encore monté je suis sûr ! »
Une main fraîche se posa sur son front, se dégageant la seconde d'après.
« Tu es brulant !
-La dernière fois qu'on m'a pris ma température, un peu avant que vous ne vous réveilliez, j'étais à 42,6 je crois…
-Mon Dieu !
-Oui, mais ne vous inquiétez pas, ça va aller...
-Allez, je vais venir avec toi. Stefan est un ami de Kyle, non ?
-Oui, malheureusement. Nous nous détestons mais Kyle l'adore… J'aimerais savoir pourquoi…
-Dis, tu as peur des hôpitaux, mais tu es tout de même venu pour Kyle …
-… Oui… Je devais venir… J'étais obligé de venir… Pour lui, je…
-Monsieur Grovin ? Vous êtes prêt ? » demanda une voix, coupée par intermittence par une sorte de caddie. Mikel attrapa une main de la mère de son amant et la serra convulsivement, reconnaissant ce bruit caractéristique des lit à roulettes.
« Euh... Ou… Oui… Mais je peux y aller à pied ?
-C'est interdit, je suis désolée. », répondit l'infirmière en ouvrant les rideaux. « Venez vous allongez. »
Mikel avala sa salive, pétrifié. Puis Caroline, de sa main dans la sienne, le tira vers le lit avec douceur.
« Allez monte, je ne te laisserai pas y aller seule. J'ai le droit de venir, non ?
-Vous avez parfaitement le droit, tant que le malade est d'accord. Monsieur Grovin ?
-Oui, s'il vous plaît ! »
L'infirmière sourit et, quand Mikel se fût allonger, ils partirent. La dame en blanc lui dit alors, rassurante :
« Un scanner n'est aucunement douloureux. On te demandera juste de ne pas bouger, c'est tout. Tu fermes les yeux, tu ne bouges pas, et c'est vite fini, ok ? Toutefois les objets métalliques sont interdits. Il faudra enlever ta chaîne. »
Il ne répondit pas mais hocha la tête. Mon dieu ! Kyle ! Kyle …
Finalement, plus de peur que de mal. Tout se passa bien, et Mikel revint à la chambre le cœur léger. Il avait reçu une légère commotion et c'était son corps, en réaction, qui avait fait monter la température de son corps en flèche. Il avait répondu à quelques questions médicales, avouant qu'il avait tendance à prendre vite de la fièvre.
Une surprise l'attendait dans sa chambre. Stefan était toujours présent et parlait avec quelqu'un d'autre, Kyle au milieu, les séparant de son corps. A côté de Revy, Morgan, les bras croisés, jetait des regards mauvais à Stefan, qui les lui rendait bien.
« Mais vous allez arrêter ?! On est là pour la même chose ! Kyle a besoin de nous !
-Sûrement pas de lui ! Il était tout autant son ennemi que ce putain de Mikel !
-Stefan, tu te la fermes, » s'énerva finalement Revy. « Tu ne connais rien de la vie de Kyle et encore moins de celle de Morgan ou de Mikel !
« S'il vous plaît, baissez d'un ton, » commença l'infirmière. « J'ai un garçon dans le coma et un autre avec une commotion, alors je vous prierai de rester calme.
-Mikel, » s'exclama Morgan, s'arrêtant net au regard furieux de l'infirmière. « Excusez-moi… Mikel, tu as une commotion ?
-Ne le surmené pas, s'il vous plaît, » réclama l'infirmière en l'aidant, avec Caroline, à retrouver son lit. Ce scanner l'avait tout de même épuisé ! « Il est monté à 43 degrés de fièvre, je voudrais éviter toute douleur neurale…
-Lui, des neurones ? » s'amusa doucement Morgan. Il rit et Caroline, légèrement mal à l'aise, sourit puis suivit. Revy avait mis sa main devant la bouche, amusé.
L'infirmière sortit sans plus d'attention, mais amusée.
« Tu as une commotion ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
-Ce n'est pas important. Racontez-moi plutôt pour Julian. Revy ?
-On lui a mis une raclée mémorable et on l'a déposé, drogué et mal en point, devant l'hôpital de l'autre côté de la ville. T'inquiètes, il a avoué pour Kyle. On a même enregistré ça sur le portable à Morgan ! »
Deux hoquets de surprise, respectivement venant de Caroline et Stefan se firent entendre alors que Mikel, souriant, soupirait de soulagement.
« Merci les gars, je n'aurais pas fait mieux.
-Toi tu te reposes, on s'occupe de tout. Tu veux quoi ?
-J'aimerais que vous alliez chez moi et que vous récupériez… vous savez… » Il triturait sa chaîne, sans pouvoir rajouter autre chose.
-Oh ! » s'exclama Morgan avec un énorme sourire aux lèvres, prêt à pouffer comme un gamin.
« Ah ! » suivit Revy, dans le même état. Ils se jetèrent un regard et, les yeux brillants, essayant de reculer l'hilarité qui les prenait, ils entonnèrent au même moment, brouillant un instant Mikel :
« Non je vois pas !
-De quoi tu parles ? »
Mikel ouvrit de grands yeux et éclata de rire. C'était trop ! Mais l'instant d'après il gémit et se prit la tête dans les mains, se genoux venant à la rencontre de son front dans un vain espoir de faire taire ce qui sifflait dans sa tête en permanence.
« Satané commotion, ça fait un mal de chien !
-Hey, Mik, tu as parlé de toi et… » demanda doucement Revy en s'approchant de lui.
« Non. Je veux attendre qu'il se réveille… Oh Revy, tu ne peux pas savoir ce que c'est douloureux ! Il est là, il gît dans un lit ! Lui !
-Oui, lui plus que tout autre, c'est… triste de le voir ainsi, je sais… Mais reprends-toi, Mik… Tout n'est pas perdu.
-Oui… Oui, tu as raison… Revy, avec Morgan, allez chercher la chaîne et la…
-Ah ça ! Aucun souci, demain tu l'auras, ok ? Hey ! Mais tu l'as sur toi ! » reprit Revy en attrapant la chaîne en argent où pendait une bague du même métal, simple.
« Oui mais… Chyle… Il a oublié la sienne… sur la commode… dans la cuisine… On l'avait posé pour éviter de la fracasser… Vous savez… » Il avait rougit, un sourire aux lèvres.
-Non mais j'y crois pas ! Vous ! »
Mikel eut un pauvre sourire, baissant les yeux. La commode, c'était ce petit meuble souvent dans le salon, presque dans la cuisine. Ce qui voulait dire que, oui, il en était fier ! Le faire sur la table avait encore une fois été… magnifique !
Il releva les yeux et croisa le regard surpris de Morgan. Il laissa échapper sa langue, la passant sur ses lèvres et Morgan comprit aussitôt.
« Non ! Mais ce n'est pas vrai… Mais vous êtes… !
-Chut, mon cher Morgan. Pas en présence d'âmes sensibles et ignorantes. »
Et comprenant tous trois le jeu de Revy, ils éclatèrent d'un grand rire, essayant de le rendre plus vrai que nature, tentant de détourner l'attention de Stefan et Caroline.
« Bon allez, il se fait tard. Les visites se terminent. On te dit à demain avec ce que tu nous as demandé. T'inquiète. », lui dit Morgan en lui prenant l'épaule de l'une de ses mains coloré. La peau mate du grand Morgan était brillante sur celle blanche de Mikel.
« Ouais, gars, » reprit derrière Revy. « T'inquiètes de rien, on revient avec tout ! Stefan, ramènes ta fraise, on s'en va ! »
Et Revy attrapa Stefan par les épaules en saluant Caroline et Mikel d'un geste de la main, semblant ignorer les efforts de son prisonnier pour s'échapper de sa poigne. Mikel conserva un long moment un sourire stupide sur les lèvres, jouant avec la chaîne qu'il avait dû enlever et remettre pour le scanner.
« Ils sont… » commença Caroline, sans pouvoir continuer, interloquée.
« Ils sont adorables. Ils ont l'air bourru, mais si ce sont nos amis communs à moi et Kyle, ce n'est pas pour rien. Ils ont toujours été là pour nous, nous leur devons tout.
-Nous ?
-… Hm… Kyle et moi…
-… Bien, je vais devoir y aller aussi, je crois…
-D'accord…. Merci pour tout Madame, vraiment… Et courage ! Je crois en lui !
-Moi aussi, Mikel, moi aussi. Bonne nuit.
-Bonne nuit à vous aussi. »
Et Caroline, après avoir récupéré son manteau et embrassé doucement le front de son fils strié de bandages et des mèches blondes du jeune homme, sortit.
Ce soir-là, en sueur, Mikel attendit que les infirmières cessent de rentrer dans la chambre pour se lever de son lit. Il était plus de minuit. Il était épuisé d'attendre allongé. Il mit ses pieds sur le sol froid, frissonnant. Il fit quelques pas hésitant avant de recouvrer son équilibre et se dirigea vers le lit de Kyle. Il en fit le tour, retira le bras bandé de sous les couvertures et s'allongea tout contre le corps de son amant, se glissant sous les couvertures.
« Ky… Mon amour, c'est moi… »
Un frissonnement prit le malade, mais il n'ouvrit pas les yeux. Pourtant, Mikel sentit la pression se faire plus forte autour de sa main.
« Ky… Je t'aime… ».
Le frissonnement fut comme convulsif. Mais toujours, Kyle refusait d'ouvrir les yeux.
« Au moins, je sais que tu m'entends… Tout le monde t'attend ici. Moi, je t'attends… Je t'attendrai toute l'éternité s'il le faut… Mais je t'attendrai… I'm waiting for you, my love », murmura Mikel, un nœud dans la gorge. C'était sa phrase, au téléphone. Le soir, quand il ne pouvait se voir, Kyle murmurait ses mots dans son oreille, au travers de son téléphone, le faisant frissonner admirablement bien. Et il le savait. Sa voix chaude avait été faite pour l'anglais, pour le timbre changeant de cette langue. Il la maniait trop bien pour que quiconque puisse y échapper…
« Ky, c'est moi, mon amour.
-Mik… Bonsoir…
-Je suis désolé, je ne peux pas venir ce soir. Les autres m'ont embarqué !
-Et tu es où là ?
-Aux toilettes…
-Oh… Les toilettes… Mikel… » La voix s'était faîtes suave, créant des frissons sur tout le corps de son amant. Mikel ne pouvait résister à cet appel à la luxure et gémit doucement.
« Arrête », murmura-t-il, ne désirant qu'une suite à ce genre de torture.
« Tu m'as cherché mon amour… Je sens la chaleur te monter au visage, et pulser à ton entre-jambe… Qu'aimerais-tu… ?
-Toi… Je te voudrais… En moi…
-Not so quick, my love. Stay, yeah, stay for me...
-Ky... Toi... qu'aimerais-tu... que je te fasse ?
-Te prendre ! Te déshabiller lentement, lécher ce tatouage qui te parcoure la hanche jusqu'aux fesses… Te rendre fou…
-Tu me rends déjà fou…
-If you want me so badly, my love… I'm waiting. I'm waiting for you... My skin, my fingers, my tongue... All are ready to make you crazy !
-Ky... »
Mais Kyle avait raccroché, brusquement, laissant son amant insatisfait. Totalement insatisfait ! Il sortit des toilettes, l'air furieux et plaqua ses amis là où ils étaient, sans un mot d'excuse. Il rejoignit rapidement son appartement, courant le plus vite possible. Il parcourut les rues à une vitesse incroyable, marchant rapidement, ne courant jamais. Il traversa les passages piétons, évita miraculeusement les voitures, espérant arriver assez tôt pour pouvoir rappeler Kyle et lui demander de venir. Mais il n'eut jamais l'occasion de le faire.
Là, sur le devant de sa porte, Kyle trônait, un sourire avenant au visage. Un sourire d'ange mêlé du sarcasme d'un démon.
« Toi… ! » commença Mikel. Mais il ne put résister longtemps et attrapa Kyle à bras le corps, le poussant rudement contre la porte, l'embrassant passionnément.
« Tu étais tellement sûr que je revienne ?!
-Je te connais… par cœur… Mik… »
Mikel se battit pour trouver ses clé et ouvrir la porte de son appartement. Là, il les en retira et la claqua sans vergogne, d'un bon coup de pied. Ils ne purent aller bien loin, se battant l'un contre l'autre, se plaquant indéfiniment sur les murs, manquant d'un cheveu, chaque fois, de faire tomber tableaux, photos…
Puis ils arrivèrent à la cuisine et, ne l'ayant pas vu, Mikel poussant Kyle, ils tombèrent l'un sur l'autre, la table devenant un instant le substitut du lit. Kyle se retrouva sur la table s'y rasseyant pour se relever, mais Mikel l'en empêcha, l'embrassant de nouveau.
« Ca t'excite… n'est-ce pas ? » lui murmura Kyle, entre deux baisers et gémissements.
« Oh oui ! ... Plus que tu ne le penses… »
Et Mikel glissa ses mains sous le pull de son amant, le retirant avec le T-shirt qui traînait derrière. Il passa alors ses mains à plat sur le torse de son amant, alors que Kyle s'était fait un devoir de serrer et desserrer de ses doigts les fesses de Mikel, le faisant s'approcher entre ses jambes et perdre plus encore la raison. Le brun se mit alors à mordre et sucer le cou de son amant, laissant ses mains errer sur son corps et attraper son pantalon pour le défaire.
Kyle tenta de faire de même mais Mikel réussit à l'en empêcher, le plaquant d'un coup sur la table. Allongé, Kyle était sans défense contre lui. D'une main il lui maintenait les deux bras, de l'autre il détachait le pantalon et le retirait, lentement. Il était à sa merci.
« Mik… Mikel…
-Ce soir tu me prends… Mais je dirige… mon amour ! »
Alors il détacha les mains de son amant et s'attaqua à son caleçon, le faisant descendre avec le plat de ses mains, sentant les gémissements de Kyle, agrippant ses chaussettes au passage. Quand il se releva, il se délecta de la vue. Kyle était réellement à sa merci. Il était allongé, nu, sur la table, n'attendant qu'une chose : lui !
Mais d'un coup, comme sortant de sa léthargie, Kyle se releva et inversa les rôles, plaquant le ventre de Mikel sur la table. Celui-ci sentit le désir de son amant, allant et venant au niveau de ses fesses. Il trembla des pieds à la tête. Kyle attrapa son haut et le fit disparaître. Puis ce fût son T-shirt et enfin il se plaqua contre lui et embrassa son corps de ses lèvres en feu, traçant des sillons brûlant de sa langue.
Ses mains n'étaient pas en reste et, après avoir parcourut son torse et ses hanches avec délectation, elles s'animèrent autour du pantalon en jeans de leur victime. Celui ne survit pas longtemps et tomba rapidement aux pieds de Mikel. Alors, le blond se baissa et s'agenouilla. Là, il mordilla et lécha le tatouage arabe, symbole de la force de deux amants. L'amour…
Ses mains parcouraient la limite de son caleçon, faisant le tour de la chose sans s'y poser. Mikel avait plaqué ses mains sur la table, respirant difficilement, à la merci de Kyle. Il sentit les dents de son amant venir mordre ses fesses et émit un gémissement. Les mains de Kyle finirent alors par attraper son caleçon et le descendre, lentement, caressant ses cuisses sensuellement.
« Ky… » essaya Mikel d'une voix rendue rauque par le désir. Mais Kyle ne répondit que par ses mains. Il écarta d'un coup les jambes de son amant et introduisit un doigt. Le souffle de Mikel se stria. Mais il sentait à peine la présence de Kyle comme ça, en lui. Il l'avait fait à peine deux jours auparavant. Alors, le blond, ne sentant aucune résistance, introduisit deux nouveaux doigts sans attendre. La douleur apparût enfin, mais Kyle la détourna, allant toucher cet endroit si sensible chez l'homme… Il l'atteignit et Mikel cria sans plus se retenir.
« La prostate… J'aime cet organe… My love…
-K… Kyle… »
Kyle retourna son amant et l'allongea sur la table. Il se positionna et entra en lui, doucement. Mikel avait attrapé les bords de la table de ses mains crispés.
« En… Encore ! » criait-il, frénétique. Et Kyle répondit à son désir avec autant d'envie que lui. Il accéléra son rythme. Ils couraient après l'extase, désespérant de l'atteindre, ensemble, mais suppliant que cette montée d'adrénaline dure encore plus longtemps !
Kyle attrapa les fesses de son amant et s'enfonça profondément en Mikel qui cria à nouveau, se répandant entre eux, vite suivit de son amant.
Ensemble, sans force, ils s'écroulèrent sur le sol. Mikel avança son visage près de celui de du blond et l'embrassa, doucement.
« Je t'aime, tu le sais n'est-ce pas ?
-Pour le nombre de fois où tu me l'as dit, I don't need words anymore… But I do love your voice when you said that… That you love me as I love you…"
Mikel attrapa la langue qui dépassait si lascivement de la bouche de son amant tandis qu'il parlait, pour à nouveau l'embrasser, avec bien plus de possessivité.
« J'aime… quand tu parles anglais…
-Et j'aime cette langue, my love. Mais je préfère la tienne. »
Mikel se réveilla en sursaut. Son souffle était haletant, sa tête lui tournait horriblement et son corps était paralysé par la tension. Il était dur !
A son côté, la main qu'il tenait de Kyle était puissante, refusant de le lâcher.
« Comme d'habitude, mon amour… Tu me rends fou… » murmura-t-il difficilement. Mais il ne put aller plus loin et s'effondra, perdant connaissance.
« Monsieur Grovin… Monsieur Grovin, je vous avais dit que vous n'aviez pas le droit ! Monsieur Grovin ! »
Mikel ouvrit les yeux, il était plus détendu. Son corps s'était reposé, mais sa tête lui tournait encore un peu. Cependant, la main qui le tenait si fermement, n'avait pas cessé de lui broyer la sienne.
« Monsieur Grovin ?
-Je suis réveillé. Excusez-moi… Mais il ne voulait pas me lâcher, alors…
-Vous lâcher ? »
Mikel releva sa main prisonnière et l'infirmière regarda avec des yeux ronds la poigne qui l'entourait. Kyle s'était accroché à lui comme à une bouée de sauvetage. Et pourtant, son visage n'émettait aucun sentiment particulier
« Dîtes-moi, vous le connaissiez, n'est-ce pas ?
-Oui… Je suis celui qui le connais le mieux et il est celui qui me connaît le mieux en retour, je pense…
-Arrêtez-moi si je me trompe mais… Vous êtes plus que des amis n'est-ce pas ?
-Oui…
-Des frères ? Des… amants ? »
Mikel resserra la main de Kyle et regarda la jeune infirmière dans les yeux, malgré le noir de la pièce.
« Oui…Des amants… », souffla-t-il douloureusement. « Mais ne le répétez pas, s'il vous plaît…
-Le secret médical est primordial, monsieur Grovin, ne vous inquiétez pas. Pour l'heure, retournez vous couchez. Demain, nous collerons vos lits. Il a l'air de bien de réagir à vous. »
Mikel hocha la tête et desserra doucement les doigts de son amant autour de sa main, un par un. Il reposa cette main bandée sous les couvertures et, aidé de l'infirmière, regagna son lit. Il s'endormit aussitôt.
Durant les jours suivants, Mikel fit connaissance avec Caroline. Ils parlèrent de Kyle. Caroline se rappela de l'enfant qu'il avait été, Mikel lui avoua l'adolescent qu'il avait connu. Et leurs descriptions créèrent un puzzle chaque jour complété.
Morgan et Revy revinrent plusieurs fois. Ils lui apportèrent la bague que Mikel s'empressa d'accrocher autour du cou de son amant, lui soufflant ce qu'il représentait pour eux. Kyle ouvrit grand la bouche. Mikel crût qu'il allait parler, mais rien ne vint et le blond se rendormit, replongeant dans son état comateux.
Morgan et Revy réussirent eux aussi à émouvoir Kyle qui leur serra la main avec insistance. Caroline était aux anges et, après une semaine, alors que le médecin venait de prédire le réveil prochain de son fils, elle invita Mikel à venir reprendre ses forces chez elle. Il sortait de l'hôpital le jour-même, la commotion ayant disparu et sa température étant redevenue plus ou moins normal. Cependant, il était obligé de la prendre matin et soir et devait tout de suite rejoindre l'hôpital si celle-ci dépassait les 40 degrés.
Le mardi soir, après que Caroline ait embrassé son fils sur le front et que chacun lui ait serré la main, Tout le monde sortit de la chambre. Stefan était présent, ainsi que Morgan et Revy. Stefan s'était habitué à leur présence et avait arrêté d'être irritant. Il semblait se faire à l'idée que d'autres que lui connaissent son ami.
Ce fût le jour suivant, le mercredi, après deux semaines et demie de coma, que Kyle se réveilla.
Caroline lui parlait doucement, lui tenant la main. Mikel, lui, avait pris l'autre et la caressait légèrement, le regardant sans vraiment le voir, se remémorant des souvenirs et les chuchotant assez bas, au creux de l'oreille de Kyle, pour que sa mère ne les entende.
Kyle avait doucement ouvert les yeux et Mikel n'avait tout d'abord rien remarqué. Puis un murmure s'était fait entendre et Caroline avait crié, attrapant fébrilement cette chose qui appelait les infirmières. Elle le pressa plusieurs fois, frénétiquement, pleurant et se jetant enfin dans les bras de son fils. Celui-ci sourit, les larmes aux yeux, fatigué. Il regardait sans le voir le plafond. Mikel tenait encore sa main qui sentait une étreinte en retour. Une étreinte mouvante, vivante…
« Oh mon chéri ! Kyle !
-Maman… Je t'ai entendu maman… Je t'ai entendu, tout le temps… Avec… avec… »
Mais il n'arrivait pas à terminer sa phrase, sanglotant. Alors sans pouvoir se retenir, alors que les yeux bleus de son amant le fixaient avec intensité, il se pencha et embrassa ses lèvres.
« Kyle, » murmura-t-il en passant un doigt sur sa joue, alors que Caroline pleurait en tenant sa main, son visage caché dans les draps du lit de son fils.
« Mik… Mikel… Je suis si…
-Chut… Plus tard. A présent repo…
-Qu'est-ce qu'il se passe ?! » les interrompit l'infirmière de service, aux aguets, essoufflée. C'état la même qui s'était occupée si activement de Mikel. Elle avait une coupe garçonne, tous courts, des yeux noisette, en amande. Elle était jeune et dynamique. Caroline ne laissa le temps à personne de réagir et lui cria, presque extatique :
« Il est réveillé ! Kyle est réveillé ! »
L'infirmière s'avança et étudia l'état de son malade. Alors, voyant ses larmes, elle sourit et jeta un regard à Mikel qui avait lui aussi les joues striés de cette eau salée qu'il ne sentait pas couler. Elle lui lança un clin d'œil et examina de plus prêt Kyle, demandant à l'une de ses assistantes d'aller chercher le docteur.
Ainsi se passa la journée, entre embrassades, pleurs, rires. Et Kyle et Mikel ne firent que se fixer intensément, souhaitant plus que ce qu'on leur autorisait : seulement se regarder, se prendre la main l'air de rien…
Mikel et Caroline sortirent ce soir là avec le sourire. Caroline avait l'air surexcitée.
« Bon, ce soir est jour de fête ! On va au resto et je t'invite !
-Vous m'invitez ?! Mais…
-Pas de mais ! Allez viens ! »
Et elle lui attrapa la main, le tirant à la voiture. Elle démarra en trombe et miraculeusement, les emporta sans dommage jusqu'à un restaurant thaïlandais.
Là, ils firent un festin, riant allègrement, buvant. Ils parlèrent encore de leur Kyle et Caroline lui avoua qu'elle était vraiment heureuse d'en avoir appris tant sur son fils, même si parfois, il était dur de faire face à quelqu'un qu'on avait crû connaître et que l'on découvrait totalement différent.
« Il est toujours le même, « lui assura Mikel. « Je vous le promets, il n'a pas changé d'un poil. Il est tellement gentil…
-Je me demande pourquoi il est rentré dans un gang de rue…
-Nous étions jeunes et nous l'avons tous les deux regretté. Ne vous inquiétez pas pour ça. Nous aimons nous battre, mais nous préférons le sport à la bagarre des rues !
-Tu me rassures…. Et s'il te plaît, tutoies-moi, Mik ! »
Il est vrai que Mikel les ramena cahin-caha ce soir-là. Euphorique, Caroline avait bien trop bu pour ça. Lui, un peu moins. Enfin, ils se couchèrent et ne se réveillèrent que tard le jour suivant. Ce fût le portable de Mikel qui le sortit de son sommeil. Baillant, il répondit en se frottant les yeux.
« Allo ?
-My love… »
Le ton suave, le timbre. Mikel en avait tellement rêvé qu'il en ferma les yeux, imprimant chaque détail de cette voix dans sa mémoire. Si c'était un rêve, surtout, qu'il ne se réveille pas !
« Mik… ?
-Oui, mon amour, je suis là…
-Tu m'as fait peur, à ne pas répondre.
-Ne t'inquiète pas. J'ai juste crû à un fantasme quand je t'ai entendu…
-Fantasme ? Rien que ça ! Hey… Mik…
-Oui ? » souffla Mikel, d'une même voix basse et chaude.
« I'm waiting for you. Long time I wait… And time is over, come on !
-J'arrive, mon amour. Je cours. Ta maman ?
-Je l'appellerai ensuite. Viens seul. I need you… so much…
-Wait for me ? Attend-moi, j'arrive."
Il raccrocha et se leva. Rapidement, il prit une douche. Caroline vint dans la salle de bain se débarbouiller et il hésita à tout lui dire. Mais elle sortit alors qu'il hésitait encore. Ensuite elle lui avoua qu'elle devait aller travailler et qu'elle ne viendrait que pour la dernière demi-heure de visite. Elle le conduisit tout de même à l'hôpital, désirant qu'il s'occupe de son fils et partit.
Mikel longea les couloirs, une envie foudroyante de courir fourmillant dans ses membres. Mais il s'obligea à rejeter ce désir et entra tout de même en trombe dans la chambre. Là, il était prêt à se précipiter vers son amant, mais il rencontra le sourire, en cours d'extinction, de Stefan.
« Oh nan pas lui ! » maugréa Stefan, dédaigneux. Mikel jeta un regard incertain à Kyle qui lui tendit les bras.
« No time to play ! I juste want… »
La phrase en suspens n'avait besoin d'aucun autre mot. Mikel, sans hésitation et sans un regard pour cet imbécile de Stefan, fit le tour du lit et vint serrer son amant dans ses bras.
« So good… » murmura Kyle. Mikel ricana.
« Tu peux parler ! Te regarder chaque jour, sans pouvoir rien faire… C'était de la torture !
-Kiss me… » murmura à nouveau Kyle.
Mikel ne se le fit pas dire deux fois. Ses lèvres vinrent à la rencontre de celles du blond et leurs langues se rencontrèrent, agissant comme deux morceaux faisant partie d'un tout, longtemps séparés. Mikel se délecta des doigts qui lui parcouraient le visage, laissant les siens faire de même et redécouvrir ce visage souriant.
« Oh non ! Revy ! Ils remettent ça ! Mais pitié, posé une pancarte à la porte ! « s'exclama une voix tonitruante, les séparant d'un coup. « Et en plus devant cet imbécile ! Vous voulez qu'il ait une crise cardiaque ?! Regardez-le ! »
Mais Morgan était à ses limites. Tout comme Revy. Et ils éclatèrent de rire devant le visage pétrifié de Stefan.
« Revy… Tu savais ? » demanda Stefan, perdu entre la perplexité et l'horreur de la scène.
« Un peu mon n'veu ! Il sait depuis… depuis plus de trois ans, l'enflure ! »
La bouche de Stefan s'ouvrit mais aucun son ne sortit. Il la referma donc, perdu.
« Morgan, Revy ! Je suis si content de vous voir ! Long time no see, my friends…
-Ah ce putain d'anglais ! Il ne me manquait pas ! Parle-moi français ou tu prends mon poing dans la gueule, » le coupa Morgan, relevant son bras musclé.
« You know what it is about, Morgan ! So, don't make Stefan be afraid !
-Sérieux ?! J'te fais peur ?! » s'exclama Morgan, se tournant vers le jeune homme, gringalet, il fallait le dire, face à la stature Morgan. Il avait déjà oublié de frapper Kyle.
Et la figure affectée de Stefan fut suffisante pour les faire rire à nouveau. Mikel serra Kyle tout contre lui, aspirant l'air devant son nez. Son odeur était présente, sous la senteur médicinale. L'odeur de Kyle
« Depuis quand… Depuis quand êtes-vous… » essaya Stefan en se tournant vers eux. Mikel et Kyle se regardèrent.
« On est le 5 février, n'est-ce pas ?
-Oui !
-Alors ça fait plus de quatre ans… Quatre ans…un mois et… quelques jours ! »
Ils rirent ensemble, se collant l'un à l'autre. Puis Kyle attrapa la main de Stefan.
« Excuse-moi, ok ? On ne voulait pas le montrer, on voulait le cacher… Et tellement de gens étaient sûrs qu'on se détestait que… Eh bien… »
Stefan ne rejeta pas la main mais ne la serra pas non plus.
« Stefan, est-ce que je peux te demander un service ?
-Bien sûr ! Quoi donc ? » réagit aussitôt Stefan. Et Mikel commença à comprendre ce qui faisait de Stefan un aussi bon ami pour Kyle. Il était dévoué à cette amitié. Peut-être avait-il même appris à le détester par ce qu'il pensait que Kyle le détestait, en apparence en tout cas.
« J'aimerais que tu appelles tous nos amis… Pour qu'ils viennent.
-Morgan, » appela aussitôt Mikel. « Tu peux faire de même avec les nôtres ? Excepté ce petit con, bien sûr.
-Pas de soucis, chef ! Bon, on va vous laisser ! Revy, come on mon pote ! Les autres, rendez-vous à 17h ?
-It's perfect. Bye Morgan, Revy, Stefan.
-B... Au revoir, Kyle... Hm... Mikel.
-A plus tard, Stefan. »
Et les trois hommes sortirent, fermant la porte derrière eux. Un long silence s'installa avant qu'enfin les deux amants ne se regardent puis s'approchent et s'embrassent. Leur baiser se fit doux, lent. Ils réapprenaient le simple geste de s'embrasser. Ils avaient l'impression d'avoir longtemps été séparés.
Puis le baiser se termina et Mikel serra Kyle tout contre lui.
« Tu as fait la connaissance de ma mère ?
-Oui…, » répondit dans un murmure Mikel, avant de se racler la gorge. « Tu m'en avais tellement parlé que j'avais l'impression de déjà la connaître. Puis nous avons discuté et j'ai dû lui avouer quelques petites choses…
-Nous ?!
-Non, pas nous. Ca je ne l'aurais fait pour rien au monde. J'attendais que tu te réveilles, mon amour…
-Alors quoi ?
-Les gangs…
-Aïe…
-Elle l'a plutôt bien pris. Elle t'aime de tout son cœur. Et tu la chéris de tout le tien… Je n'avais jusqu'alors pas connu l'amour d'une mère et j'ai eu l'impression, pendant quelques jours, d'avoir été son deuxième fils…
-Tu l'es, ça se sent. Elle t'aime vraiment… Mais ça me ferait bizarre que tu l'appelles « Maman ». J'aurais l'impression de jouer avec l'inceste en sortant avec mon frère, » rit Kyle.
« Jamais de la vie imbécile ! »
Et ils rirent. Ils rirent et parlèrent toute l'après-midi. Ils avaient l'impression d'avoir disparût une éternité, l'un pour l'autre. Ils voulaient rattraper tout ce tems perdu. Mais le temps, lui, n'attendait pas. Il filait à toute vitesse, les laissant sur leur faim. Stefan, Revy et Morgan furent les premiers arrivés. Il était 16h45. La maman de Kyle venait elle aussi à 17h, ce qui était un parfait timing.
Mikel se rapprocha du corps de son amant, redoutant un peu les face-à-face à venir. Il avait pris place sur le lit de Kyle et ils devaient se coller pour ne pas tomber. Les trois compères les trouvèrent ainsi, en équilibre précaire, se chuchotant et riant à mi-voix.
« Si on vous dérange, vous le dîtes ! » lança Morgan, sans gêne. C'était le signal de départ. L'heure approchait. Mikel descendit du lit et se posta près du mur, tenant encore la main de son amant, leurs doigts entremêlés se caressant mutuellement. Mais quand la prochaine personne entrerait dans la chambre, il n'existerait alors plus ce contact charnel. Il n'y aurait plus que la vue…
Ils continuèrent tout de même de discuter, tous les quatre, puis on ouvrit la porte. Instinctivement, Mikel et Kyle se lâchèrent.
« Oh non, c'est pas vrai ! »
C'était la bande à Mikel. Celui-ci fronça tout de suite les sourcils et prit un air menaçant.
« Le premier qui me fait une remarque comme ça, je l'éjecte moi-même par la fenêtre ! »
Plus un mot ne sortit de leur bouche Kyle ricana doucement, se cachant.
« Juste, on peut savoir pourquoi on est là ? demanda l'un d'eux.
« Ah oui, tiens ! Avant que j'oublie, » répondit Mikel, « s'il y en a un seul ici, qui ne ressent aucune amitié pur moi, qu'il se barre. Je ne veux que des personnes qui ont de… l'affection pour moi, qui croient en moi. Je ne pourchasserai aucun de ceux qui sortiront de cette chambre. Et je vous le dis tout de suite : les sorties de nuit pour frapper ou casser, c'est fini ! Over ! Right ? »
Sans s'en rendre compte, du moins sur le moment, il venait d'utiliser l'expression que répétait pour les cas de ce genre son amant. Il eut un sourire contrit quand enfin il le remarqua. Kyle avait eu trop d'influence sur lui ! Vraiment !
Quelques personnes quittèrent alors la chambre. Six étaient entrés, la moitié restaient, s'approchant silencieusement. Et sans aucune surprise, Mikel retrouva ses plus proches amis : Lyne, seule fille, Grévy et Milian.
Quelques minutes plus tard, la même scène se produisit pour les anciens membres du clan de Kyle, mais seulement deux restèrent, sur sept. Rien d'étonnant. Puis finalement, les amis proches à la fac de Kyle arrivèrent, grognant contre ces présences étrangères, et Caroline arriva la dernière, perdue dans la masse. Le silence était à son comble, d'ailleurs, quand elle franchit la porte.
« Eh bien, on peut dire cette fois que tout le monde est réuni, » dit Kyle, souriant. « Maman, come on. I need you ! »
Caroline sourit et s'approcha de son fils, lui embrassant le front toujours bandé.
« Bon, on va dire que la plupart des personnes présentes sont pour moi, donc je vais commencer, ok Mik ?
-Vas-y. »
Ils se retenaient maladroitement de sortir ces petits surnoms qui faisaient leur monde habituellement. C'était difficile, ça leur brûlait la langue. Kyle continua :
« Bien. Bon, allons droit au but. Si Mikel est ici c'est bien pour quelque chose. Et si il ne me frappe pas et qu'on se parle si facilement, c'est bien par ce qu'on s'aime bien, et non qu'on est en pleine guerre, n'est-ce pas ? »
Quelques hochements affirmatifs, des grimaces, des grommellements et des ricanements plus tard, Kyle continua.
« Bon, je ne parle que pour les ignorants. Stefan, Morgan et Revy sont au courant de tout. Surtout Morgan et Revy ! »
Des regards les jaugèrent, certains surpris, d'autres suspicieux. Ils les ignorèrent en beauté, souriants, carnassiers.
« Donc, Mik et moi ne nous détestons pas. Et malgré les apparences, nous ne nous sommes jamais détestés ! Oui, je dis bien jamais. Par ce que nous nous connaissions juste avant de nous rencontrer dans notre établissement. Et c'est de là qu'est née notre histoire… »
Mikel voyait la main de son amant serrée celle de sa mère, cherchant la force de continuer. Il lui prit l'autre et Kyle hésita à la lui laisser. Mikel finit par s'asseoir sur le bord du lit et le blond ne dut voir aucune objection à cette position. Puis, résolu, il serra avec force la main de son amant.
« Mikel et moi, depuis maintenant quatre ans… sommes amants. » avoua enfin Kyle, broyant la main de Mikel. Celui-ci sourit doucement. Il n'aurait pas fait mieux, pas plus direct.
Il y eut des petits cris, des grommellements, des injures. Certains sortirent et ils remarquèrent que l'un faisait partie du clan de Kyle et l'autre de celui de Mikel. Rien d'étonnant.
Puis, n'y tenant, plus, Mikel finit par se pencher et embrasser son amant sur les lèvres. Kyle soupira tout contre ses lèvres.
« It's over, my love. We're not liar anymore.
-Nous sommes libres, oui, mon amour. Tu ne peux pas savoir comme je t'aime !
-I said that, lately : I don't need words… But I still like your voice when you pronounce these !" rit Kyle, en attrapant le cou de Mikel pour à nouveau y déposer ses lèvres. Enfin, se souvenant de sa deuxième main prisonnière, il tourna d'un coup son visage vers sa mère, appréhensif. Celle-ci le regardait, souriant et pleurant à la fois. Elle vint l'attraper et le serrer dans ses bras avec force, lui caressant les cheveux.
« Mon petit homme, mon Kyle … Tu as bien grandi…
-Tu… Ca ne te dérange pas... maman ?
-Me déranger ? J'ai eu le temps de me faire à l'idée ! Ca fait un petit moment que j'ai compris… »
Mikel dut se rendre à l'évidence à cet instant, qu'il n'avait peut-être pas été très brillant dans son rôle d'ami fidèle et non d'amant. Puis, se passant une main dans le cou, il se tourna vers le reste des présents.
« Vraiment, excusez-nous. Que ous soyez mes amis ou ceux de Kyle, on est désolé. Tous les deux. On ne voulait pas faire toute cette histoire mais… On ne savait pas comment s'en sortir après le lycée…. Alors…
-Mik, tais-toi ! » le coupa Morgan avec un sourire suffisant. « Tes niaiseries me font vraiment penser à une fille ! »
Et il éclata de rire, vite suivit par son acolyte, Revy. Puis le grand baraqué reprit, entre deux crises d'hilarité, devant les mines étonnées et amusées :
« Hey Revy ! Ca te rappelle rien Mik en fille ?
-Ah ça ! » répondit le jeune homme en s'appuyant sur son épaule et regardant avec un air ravi le brun assis sur le lit les yeux ronds d'horreur.
« Oui, ça ! N'est-ce pas Kyle ?
-Oh non, Kyle, pas devant tout le monde ! » s'exclama Mikel en s'écartant du lit alors que le blond tentait de ne pas éclater de rire à son tour.
« My love… On est sortis ensemble quand ? C'était quand le tout début ?
-Hm… Le 5 janvier ? »
Morgan se plia en deux, ne pouvant plus arrêter son hilarité, les larmes coulant sur son visage, vite suivit de Revy.
« Mik ? Tu te souviens de la date de notre première fois, de notre premier rencard, de notre première rencontre… Je te jure t'es vraiment une fille ! »
Et le rire gagna en ampleur, s'affalant sur chacun des présents en peu de temps. L'atmosphère épineuse qui avait accueillit chaque personne était devenue loufoque et terrible pour celui qui paraissait le plus dangereux de tous. Mikel fusilla longuement chaque personne présente. Mais quand il sentit la langue de Kyle venir lécher son oreille, il sourit. Et bientôt il riait avec tous les autres.
« Tu ne peux pas savoir comme je suis heureux ! » dit-il à son amant, souriant.
« I do know. I feel the same… », lui répondit Kyle, les yeux dans les siens.
Ils n'avaient plus à mentir, ils n'avaient plus à se battre. Ils avaient juste la vie devant eux et des amis pour les soutenir… C'était tout, et c'était déjà plus qu'ils n'avaient jamais rêvé !
OWARI
Ima.