Auteur : Tit Ham' ()

Genre : prompt, vie de tous les jours, shonen ai

Base de l'hsitoire : deux prompts de Meanne77 :

« Petit, j'aimais faire de la balançoire. Aujourd'hui, je joue les équilibristes... ».

« Sortons de cet appartement pluvieux et allons au soleil. »

Comme c'est le meme univers qui en ressort me suis dit que j'allais en faire profiter plus de monde que les lecteurs occasionnels de mon LJ.

Premier Prompt

« Petit, j'aimais faire de la balançoire. Aujourd'hui, je joue les équilibristes... ».

La phrase dite de façon neutre fit hausser un sourcil à la personne sur laquelle était tombée Iohann. Celui-ci fut alors hypnotisé par le bleu profond teinté de gris. Des prunelles comme il en avait rarement vu, d'une couleur proche d'un bleu acier. Il lui faudrait faire un mélange compliqué s'il voulait la mettre en toile. Un visage avec de tels yeux le méritait amplement. Des traits masculins, durs surtout au niveau des pommettes, de petites rides aux coins des yeux, sur le front et autour de la bouche, un sourire amusé qui embellissait son air sérieux. Cet homme était magnifique, tout à fait dans le genre qu'Iohann aimait peindre. Il ne se lasserait pas de le décortiquer dans tous les sens pour rendre sa beauté la plus précise sur sa toile.

Et puis, il avait aussi l'air musclé comme l'attestaient les jambes sur lesquelles reposait l'une de ses mains, l'autre étant sur une épaule. Quel dommage que l'inconnu portât un costume trois pièces qui l'empêchait de sentir avec plus de distinction sa peau. D'ailleurs il devait avoir chaud dans ce métro bondé de l'heure de pointe.

Réalisant que les yeux bleus le fixaient toujours avec sévérité et amusement, il se dit qu'il devrait peut-être lâcher ce bel homme et s'excuser un peu plus correctement. Mais s'il se levait là maintenant, il ne pourrait plus profiter de cette chaleur instantanée qui s'était créé à leur entrée en contact.

Miele hésita un bref instant mais il n'eut pas le loisir de mettre sa décision à l'œuvre qu'un homme lui tomba dessus. Le métro bondé comme tous les jours à partir de cette station ne lui laissait guère le choix que celui de se lever pour grappiller un millième de surface pour respirer. Sauf que cette fois, il avait loupé le coche et avait oublié à quelques secondes près de se mettre debout. Et maintenant il se retrouvait avec un poids –mort ?- sur les genoux.

« Petit, j'aimais faire de la balançoire. Aujourd'hui, je joue les équilibristes... ».

Il leva un sourcil à cette excuse peu banale. Que pouvez bien vouloir dire le jeune garçon ? Ses yeux rencontrèrent alors des lunettes ovales qui recouvraient des pupilles de couleurs marron. Un visage jeune et souriant qui le fixait avec intérêt et – passion ?-. De longs cheveux blonds, à première vue teintés, dégringolaient en cascade sur les épaules affaissées. Il portait un jean délavé et un tee-shirt blanc couvert de taches de peintures –enfin ça y ressemblait-. Le poids bougea légèrement mais ne fit pas mine de se relever. Les yeux marron le scrutaient toujours, dans les moindres détails apparemment.

Curieux malgré son caractère timide, Miele osa demander :

« Vous voulez dire que vous êtes artiste ? ».

Prendre ce mot au premier degré, c'était ridicule. Mais Miele était intéressé par ce nouvel arrivant, tombé sur lui d'une porte automatique de métro. Et pour lui, équilibristes équivalaient à artistes…De cirque.

Iohann voulut se relever mais la question posée d'une façon très basse, le fit rester dans une position plutôt précaire : à moitié affalé sur un inconnu aux magnifiques yeux bleus.

Il ne fit que relever encore la tête et sourit au visage plus ouvert. S'il lui avait posé une question sans le repousser avec énergie, c'est qu'il souhaitait en savoir plus : communiquer.

« Et bien…Oui ! ».

Il appuya sans réelle force sur l'épaule de l'homme, se positionnant d'une façon un peu plus équilibrée. Il ajouta le sourire aux lèvres :

« Comme vous le voyez… ».

Les yeux bleus prirent une expression plus douce, rendant l'inconnu moins sévère.

« Au début je trouvais la balançoire agréable, mais c'est vite devenu monotone alors j'ai décidé de jouer à l'équilibriste…C'est de suite devenu…Excitant ».

Il sentit ses joues devenir plus brûlantes au culot de ses paroles. Mais il ne l'avait pas repoussé et flanqué par terre. Et si par chance, l'autre voulait continuer dans cette voie-là alors peut-être aurait-il la chance de l'avoir comme modèle.

« Et donc, vous vous entrainez dans le métro ? ».

Toujours un ton sérieux et bas, une voix agréable à écouter quoique teintée de timidité.

« C'est très rare…Pour cela, il me faut un partenaire adéquat… ».

Dans son état normal, Miele aurait trouvé leur conversation absurde mais il se trouvait vraiment intéressé par ce petit bout d'homme équilibriste. Et il entra dans son jeu en posant sa question sur le métro. Mais il ne s'était pas attendu à cette réponse claire et précise.

La main sur sa cuisse lui parut plus chaude. Celle sur son épaule, plus lourde. Sa respiration plus difficile : à cause du monde, de la chaleur, de la présence d'un gamin sur lui. Les yeux marron ne le quittaient plus d'une seconde depuis cette réponse. Et il y répondit de la manière la plus simple qui soit : un sourire. Et puis après tout que risquait-il ? Il avait envie d'en savoir plus alors il irait plus loin :

« Hum…C'est vraiment dommage que vous ne faisiez plus de balançoire…Ma compagnie en vend ».

Deuxième prompt

Miele sentit l'oppression le prendre aussitôt qu'il pénétra dans la pièce. Les tons vifs et agréables qu'il y avait trouvés à sa dernière visite avaient fait place à des tons plus sombres moins gais.

À sa première visite, la disposition de la chambre l'avait surpris. L'appartement situé en plein centre de Paris côté Bastille avait de quoi charmé. Situé au dernier étage, sans ascenseur, d'un petit immeuble de cinq, la place faisait une trentaine de mètres carrés. Une petite salle de bain avec baignoire douche, une cuisine où siégeait une table pour deux et le coin salon chambre où il se trouvait actuellement. La particularité des murs de cette pièce était que leur propriétaire pouvait arranger leur couleur en fonction de son humeur. Des panneaux légers pouvaient être enlevés et replacés de façon simple, tous les jours si on le voulait. Une décoration qu'il avait découvert pour la première fois ici, mais qui correspondait bien avec leur auteur.

Miele commençait à bien connaître Iohann et le jeune artiste avait beaucoup de talent.

Ils se fréquentaient depuis plus de quatre mois maintenant, pas assidument mais ils aimaient passés quelques heures ensembles, dîner et lit. Ils s'accordaient plutôt bien ensemble, jouissant l'un de l'autre sans se prendre la tête. Et cela suffisait amplement à Miele qui n'avait pas vraiment l'esprit à s'installer et vivre en permanence avec quelqu'un. Un amant de plusieurs nuits lui convenait parfaitement.

Pourtant, depuis les trois dernières soirées qu'ils avaient passées ensemble, il avait senti un changement perceptible en face de lui. Une espèce de mécontentement qu'il n'avait pas su définir. Mais à la vue de ces planches grisâtres sur les murs, il devinait que peut-être il était le sujet de la mauvaise humeur d'Iohann. Elles étaient encore bleue claire la veille au soir.

Venir en plein après-midi comme aujourd'hui était une première pour lui. Le plus souvent, il ne venait ici que pour profiter du canapé-lit confortable du blond. Lui habitait dans la banlieue lointaine de Paris et ils n'étaient allés chez lui qu'une seule fois.

Il avait accepté de venir ce samedi après-midi après une demande d'Iohann qui voulait le voir à la lumière vive du soleil pour tracer quelques traits sur une planche blanche. Il voulait le prendre en modèle. Il le trouvait beau avec ce regard bleu vif et cet air sévère. Il lui avait rapidement dit que c'était ces yeux qui lui avaient plu lors de leur première rencontre dans le métro.

Peut-être devrait-il revoir sa position ? Iohann lui plaisait, plus qu'il n'osait se l'avouer. Il épiait toujours ses gestes, écoutait attentivement ses paroles, le fixait avec attention. Il n'avait jamais vraiment ressenti ce sentiment de plaisir à voir apparaître quelqu'un au détour d'un escalier de métro où au sortir de la douche. Il était peut-être amoureux ?

Une ombre apparut derrière lui, suivie d'une bonne odeur de pin, le shampooing qu'il utilisait et qu'il avait oublié la veille, ou bien était-ce la semaine dernière ?

Mais aucunes mains ne vint l'entourer, aucun baiser ne fut déposé sur son cou. Il y avait bien un malaise et Iohann le lui faisait sentir, vivre.

Il n'hésita pas une seule seconde. Il se tourna vers son compagnon, amant, et le prit par le bras le tirant vers la porte de sortie. Aujourd'hui, ils feraient plus qu'un dîner et une partie de jambes en l'air.

« Sortons de cet appartement pluvieux et allons au soleil ».

Les jardins du Louvre proposaient une exposition extérieure.