Auteur : Mydaya

Site : www . alvima mydaya (sans espaces)

Genre : Romance adolescente yaoi

Note : Les personnages rencontrés tout au long de cette histoire sont à moi. Veuillez respectez les droits d'auteur. Attention, il y a beaucoup de langage d'homophobes. Si cela vous gêne, ne lisez pas (si je pensais dire ça un jour, lol)


Le Sanglot d'un Ange

Larme 14 : Pour l'avenir des Bisounours


Il avait couché avec Cyril, il avait couché avec Cyril, il avait couché avec Cyril, il avait couché avec Cyril, il avait...

— J'ai couché avec Cyril.

— Ne me dis pas que tu veux en parler, sinon je m'en vais, répliqua Quentin en buvant tranquillement sa tisane.

Eh oui, Quentin buvait une tisane aux groseilles dans son nouvel appartement et il trouvait ça normal. Emmanuelle avait changé bien des choses dans sa vie quotidienne depuis qu'elle squattait régulièrement chez lui. Elle allait dans une grande école, mais n'oubliait pas Quentin pour autant. Bruno reposa sa propre tasse de tisane – il n'avait pas voulu laisser Quentin seul devant sa boisson – et soupira bruyamment :

— Mais je ne sais pas à qui en parler !

— A personne ? proposa Quentin. Tu sais, y'a que les mecs bien lourds qui racontent leur premières fois juste après l'avoir fait. Et puis même ! En tant normal, il n'y a que les frustrés pour se vanter en long, en large et en travers.

— Mmph.

— Pourquoi tu n'en parles pas à Cyril ?

— Je ne me vois pas parler de ça aussi crûment avec Cyril, rétorqua-t-il.

— Et avec moi, si ?

— ...

— Rappelle-moi la fois où je t'ai dis que j'aimais bien les histoires gays, demanda Quentin.

— Tu arrives bien à me supporter, non ? Et puis, tu m'as assuré que je pouvais te parler de...

— Je t'ai dis que si tu avais un problème profond, tu pouvais venir, mais je n'ai jamais énoncé l'idée que tu puisses me raconter en détails les petits soucis de la vie quotidienne d'un couple normal.

Bruno se plongea dans ses pensées, pendant que ses yeux se plongeaient dans la contemplation des rides que l'eau teintée formait dans sa tasse. Un couple normal... En y pensant, il eut un petit sourire.

— T'en as parlé avec Emmanuelle ? demanda-t-il pour combler le silence.

— De quoi ? De ta gay-eté ?

— Ha, ha, fit le brun sans sourire.

— Rho allez, t'es pas le seul à savoir plaisanter. Mais non, je ne lui en ai pas franchement parlé de ça. Elle ne connait pas personnellement ton copain : tout ce qu'elle sait sur lui, c'est qu'il ne sort jamais pendant les vacances de sa chambre. Et puis toi, elle ne t'a croisé qu'une ou deux fois, il me semble. Tu veux que je lui en parle ? Pour que tu puisses par la suite lui parler de tous tes malheurs amoureux ?

— Pourquoi j'en parlerais avec elle si je ne la connais même pas ?

— Bah parce que c'est un peu comme ton papa, non ?

— Hein ?

Bruno mit quelques secondes à faire le rapprochement : Quentin égal maman, donc Emmanuelle égale papa. Il donna un coup de pied à son vis-à-vis qui lui lança un regard lourd de menace. Quentin empoigna une grosse pelleté de cacahouète et les enfourna dans sa bouche. Tisane et cacahouètes, oui, oui. Il y avait des choses qui ne changeraient jamais...

— Josselin et sa nouvelle copine m'ont invité à manger au restaurant, continua Bruno.

— Josselin, c'est... ?

— Un ami de moi et Laurent. Une très vieille connaissance. D'ailleurs, c'est à cause de lui que je suis avec Cyril ! S'il ne s'était pas trouvé une copine au lycée, j'aurais... je ne serais pas... Laurent serait... Bon. Est-ce que je dois lui dire ?

— C'était un de tes meilleurs potes ?

— Plutôt, oui.

— S'il l'est toujours, il serait content que tu ne l'exclues pas de la moitié de ta vie. Et puis, il est beaucoup moins impliqué que Laurent, non ? Après, s'il est con comme l'autre, je n'y peux rien.

— J'aborde ça comment ? « Au fait, notre meilleur ami, Laurent, est à l'hôpital parce que mon petit copain a flippé. » ou sinon « Ca fait plusieurs années déjà que j'ai découvert que j'étais gay, mais je n'ai pas voulu t'en parler, parce que ce n'est pas comme si on se connaissait depuis la maternelle, hein ? ».

— Mais arrête de penser que tout le monde va te sauter à la gorge ! Ca m'énerve de te voir comme une pauvre victime. Sois fier d'être ce que tu es et d'avoir réussi à en arriver là avec le peu de moyens que tu avais ! T'as un petit copain super mignon, des parents qui ne t'insultent plus – voire qui sont fiers de ce que tu es devenu – et un meilleur pote mieux qu'une maman ! Alors tu la boucles et tu vis heureux sans te prendre la tête. Tu les emmerdes, les autres.

— Tu trouves que Cyril est mignon ?

— Si jamais tu penses à quelque chose que je n'ose même pas imaginer, je brûle ton appartement.

— T'es pas cool.

Quentin allait lever un poing menaçant lorsqu'on frappa à la porte. Ah, il n'attendait pas de visite pourtant ! Allant ouvrir, Bruno fut agréablement surpris de découvrir un Cyril un peu gêné d'arriver à l'improviste. D'ailleurs, ce dernier jeta un coup d'œil hésitant en apercevant Quentin assis sur une chaise comme si c'était son appartement à lui.

— Cyril, tu n'as pas cours ? s'exclama Bruno.

— Je dérange peut-être...

— Pas du tout, entre, entre. Tu te souviens de Quentin ?

— Mmh, acquiesça le plus jeune sans faire mine de vouloir se débarrasser de son gros blouson. Je voulais aller acheter ton cadeau de Noël.

— C'est déjà Noël ?

— C'est dans une semaine, intervint Quentin en se rapprochant, ayant abandonné lâchement sa tasse. Vous vous dites vos cadeaux à l'avance ?

— Il ne sait pas ce que je vais lui acheter, précisa Cyril. Mais c'est lourd et encombrant, et puis j'aimerais son avis. Tu veux venir pour aider à transporter ?

— Mouais, pourquoi pas, du moment que le cadeau en question n'est pas plus lourd que moi. Je n'ai rien à faire.

Ils empruntèrent la voiture de Quentin – payée en partie par Emmanuelle qui s'inquiétait sur la longévité des motards. Une demi-heure plus tard, ils étaient à un magasin Surcouf, devant les rayons des ordinateurs. Quentin porta plutôt son attention sur les baladeurs mp3 pour sa chérie. Bruno regarda les autres geeks dans le même rayon que lui.

— Tu veux vraiment devenir gros et gras ? marmonna-t-il à l'adresse du plus jeune. Et tu veux m'embarquer dans ton vice ?

— C'est juste une valeur ajoutée à ton patrimoine, rétorqua Cyril sans se démonter. En plus, je ne peux pas vivre sans. Ne t'inquiète pas, je vais te faire tous les réglages nécessaires.

Il laissa Bruno rêveur, tandis qu'il se baissait pour un emballage qui captait son regard. Cyril ne pouvait pas vivre sans... Cyril voulait donc vivre... chez lui ? Bruno secoua la tête pour chasser cette idée farfelue. Mais pourquoi il pensait à ça maintenant ? Cyril était encore au lycée et lui venait à peine de rentrer dans le monde du travail. En plus, vivre avec un autre gars, ça ne risquait pas de dégénérer ? Et puis que diraient les voisins ? Au bout d'un moment, ils allaient se rendre compte qu'ils seraient plus que colocataires... Et alors que feraient-ils ? Ils écriraient des insanités sur leur porte ou même pire aller voir la police ! Bon, il se doutait que la police ne ferait rien – il l'espérait – mais ça mettrait une mauvaise ambiance dans l'immeuble. Mais déjà si Cyril squattait régulièrement chez lui, sans vraiment s'installer, cela ferait aussi louche, non ? Il faudrait plutôt se retrouver autre part, dans un coin plus tranquille à l'abri des regards indiscrets. Et puis s'ils voulaient passer la nuit ensemble, les hôtels dans des villes inconnues, ça pouvait marcher non ? Si jamais Quentin le voyait se prendre la tête pour un truc aussi inutile, il le frapperait. La vie était belle. La vie était belle. Les gens étaient gentils. Des Bisounours. Cyril se releva avec une grimace de douleur pour ses pauvres articulations, puis montra une grosse boîte :

— Celui-là, ça t'ira ?

— Moi, tu sais, je n'y comprends rien. Mais c'est aussi gros que le carton ?

— Non, c'est un peu comme ça.

Cyril lui dessina le volume de la probable place occupée dans la boîte. Bruno fit semblant de réfléchir, voulant montrer qu'il s'y connaissait un peu, puis acquiesça avec un air de connaisseur. Quelques instants plus tard, Quentin ramena les deux plus jeunes à l'appartement de Bruno, puis fila chez lui pour empaqueter le lecteur mp3 qu'il venait d'acheter. Laissés à eux-mêmes, Bruno et Cyril montèrent à l'appartement du plus âgé et Cyril commença à déballer le fameux ordinateur. Deux bras vinrent l'encercler par-derrière.

— Tu ne veux pas attendre Noël ? demanda Bruno.

— Tu veux attendre Noël ? répliqua le plus jeune.

Tiens, dans sa bouche, ça ne semblait pas vouloir dire la même chose. Est-ce qu'il sous-entendait quelque chose d'autre ? A son air, très certainement. Alors il pensait vraiment... à emménager chez lui ? C'était bizarre cette façon d'en parler, quand même... Le sujet n'avait jamais été abordé. Si ça se trouvait, Bruno se montait des films tout seul.

— Je ne sais pas si tes parents seront d'accord, prévint-il en lui faisant face, assis par terre.

— Euh... on a besoin de leur permission ? répondit Cyril, fronçant les sourcils.

— C'est quand même tes parents. On ne va pas faire ça dans leur dos... enfin, sauf si t'es en froid...

Cyril pencha la tête comme s'il réfléchissait à quelque chose, puis les joues rouges, il fit d'un ton incertain :

— Euh, je ne crois pas qu'on parle de la même chose.

— Ah... Désolé, répondit bêtement Bruno.

Ok, il se faisait des films. Ca changeait, tiens... Cyril, sans même chercher à comprendre plus, continua de monter le nouvel ordinateur, mais Bruno le força à lui faire face. Le plus jeune semblait mort de honte. Bah quoi, ça ne devait pas être pire que ses plans foireux d'avenir ! Comme si Cyril avait réellement pensé à l'idée d'habiter avec lui ? Ridicule ! Ils étaient jeunes, pourquoi s'embêter avec ces stupides formalités ! Il n'y avait que les vieux couples hétéros qui préparaient l'avenir comme ça ! Eux, ils étaient modernes !

— A quoi tu pensais ? demanda Bruno.

— Rien, rien...

— Rho allez, dis-moi ! De toute manière, tu sais qu'avec mon intelligence, je ne vais strictement rien comprendre, je te préviens.

— Eh bien tant pis, répondit le plus jeune, un peu bravache. Tu verras... quand on y sera !

— Fais-moi deviner. Aie un peu pitié pour un vieux croûton comme moi !

— Si tu gagnes contre moi à un jeu vidéos que tu choisiras, je te dirais.

— Tu triches, grogna Bruno en prenant un ton de mauvais joueur. Tu gagnes même au démineur mode expert...

— Bah et toi ? répliqua Cyril. A quoi tu pensais ?

— Un truc con.

— Bah moi aussi, conclut le plus jeune.

D'une nature très curieuse, Bruno lui parla pendant des heures pendant que Cyril tentait de faire fonctionner tranquillement son ordinateur. Il essaya toutes les combines : chantage, chatouilles... Mais rien n'y fit. Finalement, il pouvait toujours lui dire ce à quoi il avait pensé en faisant passer ça par une bonne blague ! Comme ça, il ne se ridiculiserait pas plus que d'habitude et l'honneur était sauf – enfin... au stade habituel, quoi.

— Je pensais que tu mettais en place un plan perfide pour venir squatter gratuitement chez moi.

— ... Hein ? fit intelligemment Cyril, ne comprenant rien à rien. Un plan perfide ?

— L'ordi.

— Gratuitement ?

— Bah, je ne te fais pas payer...

— Tu... tu veux me faire payer ? demanda le plus jeune en écarquillant les yeux.

— Euh...

Non, attendez, il s'embrouillait. Ils s'embrouillaient tous les deux. Cyril semblait avoir commencé à plaisanter, mais peut-être qu'à présent, il comprenait car ses joues devinrent rouges. Un peu gêné, Bruno se mit lui aussi à rougir. Rho, pas la peine de se mettre dans des états pareils ! Il avait dit ça en plaisantant... non ?

— Euh... hésita Cyril. J'ai... j'ai mon bac à passer... Je ne sais pas ce que je ferais après.

— Non mais t'inquiète ! J'ai dit que c'était con. Comme si j'allais dire quelque chose d'intelligent pour une fois. Ridicule, hein ? Moi et mes sens de la réalité, tu sais...

— Est-ce que je ne suis pas un poids ? demanda sérieusement le plus jeune. Je joue plus sur l'ordi que je ne parle.

— Ah parce que tu crois que tu es pire que moi ? s'exclama Bruno.

— J'ai plus de cernes que de cheveux.

— J'ai un début de calvitie !

— J'ai même essayé de tuer mon frère !

— Il a envoyé des sbires pour me tuer ça prouve bien que je suis insupportable. N'essaye pas de gagner à ce jeu-là, tu n'y arriveras pas.

Cyril se laissa gagner par un sourire malgré lui. Finalement, il reprit son organisation de l'ordinateur fraîchement installé. Malheureusement, son voisin ne lui laissa aucun repos :

— Bon, je me suis foutu la honte et j'ai gagné à un jeu que j'ai choisi. A ton tour.

— Moi, c'est beaucoup moins romantique.

— Euh... Je ne vois pas pourquoi habiter ensemble serait romantique. C'est tellement cliché que ça en perd tout intérêt. Au moins, toi, ça a l'air plus alléchant.

— Je ne sais pas pourquoi, mais je me doutais que tu allais sortir quelque chose dans ce genre. Bon, je veux bien te le dire, mais si jamais tu te moques, tu te débrouilles pour ton ordi.

— Je serais muet comme une tombe !

Cyril se pencha vers lui et lui murmura quelque chose à l'oreille. Ce qui fut dit resta secret mais le mot « sexe » fut placé au moins une fois dans la phrase. Bruno s'écarta rapidement et ne put s'empêcher de s'écrier :

— T'allais m'interdire ça !

— Une tombe, mouais...

— Jusqu'à Noël ? Mais tu n'es pas à moi, normalement ?

— Hein ?

— C'est ce que tu me disais, murmura Bruno en baissant les yeux, faussement boudeur. Publicité mensongère... Je lirais les petites lignes du contrat la prochaine fois.

Cyril explosa de rire et l'embrassa :

— Ah, si tu n'existais pas, il faudrait t'inventer. Tu le sais, ça !

— A ma mort, on m'exposera dans un musée vachement classe, renchérit-il.

— Mmh, acquiesça distraitement Cyril, puis il changea de conversation en l'embrassant encore : Bon, alors, vu que je suis à toi, il faut que je te fasse plaisir, c'est ça ?

— C'est plus ou moins le titre du contrat.

— En plus, vu que je vais « squatter » régulièrement chez toi, il faut effectivement que je paie en retour...

Cyril gloussa et le poussa contre le lit pour ensuite le faire allonger sur les couvertures. Bruno se laissa faire, totalement abandonné sous le plus jeune. Il passa ses mains dans ses cheveux, mais Cyril les lui prit et les bloqua sur l'oreiller. Avec un sourire taquin, il ajouta :

— Non, non, non. Tu te laisses faire. Le boss n'a pas à bouger le petit doigt.

— Ah bon.

A moitié amusé, à moitié anxieux, Bruno se laissa aller. Cyril faisait courir ses lèvres sur son visage, caressant ses joues de son souffle chaud. C'en était enivrant... Ses mains n'étaient pas en reste, glissant doucement sur son sweet de haut en bas et de droite à gauche. Lorsqu'il effleura la peau du ventre qui se laissait entrapercevoir, Bruno frissonna. Malheureusement, Cyril resta longtemps sur le bord de son haut et de son pantalon, parcourant doucement sa peau qui devenait moite. Finalement, il crut bon d'abréger son supplice car il accepta d'enlever son T-shirt. Et d'embrasser doucement son torse malgré les grognements frustrés de celui en dessous. Cyril revint l'embrasser, se collant contre lui et en en profitant pour glisser une jambe entre les siennes et ainsi lever une cuisse, lui permettant ainsi de coller plus son bassin contre lui. Bruno commença à enlever le T-shirt de Cyril, mais ce dernier lui plaqua une nouvelle fois les bras contre le lit.

— Rho mais laisse-toi faire, le gronda-t-il.

— Mmh... Mais j'ai envie de te sentir contre moi...

Cyril le fit taire d'un baiser, mais consentit à enlever son propre haut pour venir se coller contre Bruno qui ne put s'empêcher de sourire de contentement. Il était aussi chaud et moite que lui. Bien obéissant, Bruno ne vint pas caresser son torse, ni son dos, malgré l'envie qui le tenaillait fortement. Après quelques caresses bien organisées, Cyril s'attela à défaire son jean pour pouvoir le faire disparaître. Sans transition, il allait s'occuper également du caleçon gênant, mais son propriétaire l'arrêta et fit :

— Les chaussettes d'abord. Ca va me stresser, sinon.

— T'es vraiment bizarre, toi, rigola le plus jeune, docile malgré tout.

Chaussettes et caleçon enlevés dans cet ordre, il revint à sa place, collant son bassin contre celui qu'il dominait complètement. Ce dernier émit un grognement de protestation en sentant le tissu rêche du jean de Cyril contre sa peau sensible, mais heureusement ce ne fut bientôt plus qu'un mauvais souvenir. On prenait soin de lui ! Bruno ferma les yeux, laissant son souffle saccadé alors que le plus jeune bougeait son bassin en s'appuyant bien contre lui de façon irrégulière. Une main taquine vint d'ailleurs s'immiscer et imprimer une autre sorte de mouvement. Un peu surpris, Bruno ouvrit les yeux dans un gémissement et remarqua que les doigts de la main droite de Cyril étaient en train de se faire lécher langoureusement de façon... Hmm... En plus, avec ce va-et-vient provoqué un peu plus bas, ces doigts semblaient comme une incitation à plus de débauche. Malgré les interdictions de toute révolte, Bruno prit jalousement ces deux doigts déjà bien humides pour y faire courir sa propre langue. Cyril laissa faire cette mutinerie, les joues rouges. Au début, Bruno prit son temps pour parcourir tout le doigt dans sa longueur, mais la pression qu'il ressentait beaucoup plus bas le rendit fou et bientôt il enfourna l'index et le majeur dans sa bouche pour y produire le même mouvement. Cyril, le souffle court, se pencha sur lui et vint lui mordiller l'oreille, rendant tous ses sens au bord de l'explosion. D'ailleurs, il se déversa bientôt dans la main de Cyril qui gloussa :

— Déjà ?

— Tu te rends pas compte de ce que tu me fais subir, répliqua Bruno, totalement essoufflé.

— Et pourtant, je n'ai même pas commencé...

— Ah bon ? Hmm...

Il se mordit la lèvre quand Cyril changea le parcours de ses doigts plus bas. Il reprit d'ailleurs ceux qui étaient restés dans sa bouche pour les descendre eux aussi. Mais au lieu de toucher au début de sa seconde érection, il alla plus loin... plus bas... et vint caresser doucement en accentuant la pression du majeur. Lorsqu'il l'inséra, Bruno fit un drôle de bruit :

— C'est... c'est bizarre... ha...

— Je m'en doute, mais ne t'inquiète pas... Tu vas voir...

— C'est... c'est un peu... ha... sale...

Cyril ne répondit pas et se contenta de l'embrasser. Ce n'était pas que Bruno n'aimait pas qu'il y ait un deuxième doigt inséré, mais c'était bizarre comme sensation. Pas spécialement douloureuse, mais c'était dérangeant. Même si sa peau tirait, il n'avait pas vraiment mal, mais il n'aimait pas trop la sensation non plus. Il laissa pourtant le plus jeune continuer à bouger ses doigts.

— Ah ! s'exclama-t-il.

— Ah, le voilà, murmura Cyril en touchant encore la zone.

— Non... je... hmm... Cyril...

— Est-ce que tu aimes, Bruno ?

Ce dernier n'arriva pas à répondre, mordant ses lèvres jusqu'au sang. Que... pourquoi ressentait-il autant de... uhn... Mais ce n'était pas assez ! Les doigts effleuraient à peine, il avait envie... il avait besoin de plus ! Cyril croisa son regard et sembla comprendre. Lui aussi avait envie de plus. Bruno l'embrassa encore une fois.


— Je suis encore avec ton petit frère. Désolé.

Le bip des appareils cardiaques lui répondirent. Assis à côté du lit d'hôpital de Laurent, il lui racontait un peu ce qu'il s'était passé ces derniers temps. Pas dans les détails concernant Cyril, mais un petit peu quand même... Bruno rit doucement :

— Je suis sûr que tu te serais habitué et tout. Et puis tu te serais foutu de ma gueule lorsqu'il m'aurait largué.

Tout le monde pensait toujours que c'était lui qui ferait du mal à Cyril. Que c'est lui qui le ferait pleurer. La probabilité que ce soit l'inverse était nettement plus grande. Bruno était un gros bisounours pas beau Cyril était une beauté divine en haut d'une tour inaccessible. Ce n'était pas du tout la même cour. La porte de la chambre s'ouvrit doucement et un couple entra. Ce n'était pas les parents de Laurent. C'était...

— Josselin !

— Bruno ! Ca faisait longtemps !

Les anciens meilleurs amis se donnèrent l'accolade, moitié riant, moitié pleurant. Lucie ferma la porte et se contenta de lui faire la bise avec un sourire. Josselin poussa un lourd soupir :

— Mais pourquoi on s'est perdu de vue, hein ? Tu peux me le dire ?

— J'étais un peu occupé. Je suis en train de bosser, là.

— Oh cool. Dans quoi ?

— Je viens de tout raconter à Laurent. Je ne vais quand même pas me répéter une seconde fois. T'avais qu'à être là plus tôt !

Cela fit un peu rire le couple. Tout naturellement, ils se tournèrent vers le comateux. Josselin continua :

— Je pense que c'est le seul moment où Laurent est calme et ne fait pas de conneries.

— C'est vrai. Sinon, c'est une vraie pile sur patte. Comme ça, il est moins fatiguant.

— A la maison, ça doit être plus calme chez eux.

— Enfin un moment de tranquillité ! renchérit Bruno.

Lucie leva les yeux au ciel, se disant qu'ils étaient comme ça parce qu'elle était là. Parce qu'ils ne voulaient pas paraître trop sensibles devant une fille. Elle toucha le bras de son petit ami et lui dit :

— Je vais aller nous chercher des boissons. Vous voulez quelque chose ?

— Non merci, répondirent-ils.

Elle fit une bise sur la tempe de Josselin, puis quitta la pièce. Tout de suite, l'ambiance devint un peu plus douloureuse. Oui, peut-être que Bruno se sentait mal à l'aise avec Lucie. Josselin fit :

— Il paraît que c'est grâce à toi que tout n'est pas foutu pour lui. Que tu as été rapide pour appeler les secours.

— Il y avait aussi Cyril.

— Ouais. Ca a du être dur pour lui.

— ... Oui.

— Tu revois encore la petite famille, au fait ? On s'entendait bien avec les parents, mais avec mes études, j'ai du partir à l'étranger, alors...

— Je revois Cyril de temps en temps.

— Ah ? Il s'en est remis ? Il est toujours aussi geek ?

Bruno dut faire une tête bizarre car Josselin fronça les sourcils et demanda :

— Quoi ?

— Je fais pas mal de sorties avec Cyril.

— Toi aussi, t'es devenu un geek ! plaisanta Josselin.

— Non, je... je sors avec lui.

— Tu... euh...

Josselin se tut, mais ses sourcils se levèrent. Il hésita un instant, puis demanda d'un ton plus sérieux :

— Je ne sais pas si je comprends, mais... est-ce que c'est ce que je pense ? Ou j'ai mal compris ?

— Je sors avec Cyril. Il habite chez moi en ce moment.

— Oh.

— Tu peux me frapper, j'aurai de jolies infirmières qui me soigneront illico.

— Pourquoi tu veux que je te frappe ? demanda Josselin en riant un peu. Je suis juste... surpris. Je t'avoue que je ne m'y attendais pas. Bon ok, je ne m'attendais pas à ce que tu trouves quelqu'un !

— Ca... ne te dérange pas ?

— Bah... c'est ta vie, Bruno. Mais sortir avec le petit frère de Laurent, c'est un peu... euh... Enfin, tu vois, là, il est dans le coma, alors c'est un peu le prendre en traître quand même...

— Il était au courant avant l'accident.

— Ah bon ? Et je n'étais pas dans la confidence ? s'exclama-t-il, un peu vexé.

— Je ne voulais pas gâcher ton idylle avec Lucie.

— Arrête, ça aurait été rigolo. On aurait bien taquiné Laurent qui se serait trouvé le seul célibataire, rit Josselin.

— Ca n'aurait pas été sympa.

Josselin parut étonné par sa remarque, surtout de sa part. Il eut un petit sourire en coin, puis acquiesça :

— C'est vrai. Mais ça aurait rigolo. Et donc, ça fait combien de temps que tu traînes avec Cyril ?

— Depuis la première.

— ... Tu te fous de ma gueule ?

— Pas du tout.

— Alors là, c'est franchement pas sympa de ne rien m'avoir dit.

— Je ne savais pas comment t'allais réagir.

Josselin allait dire quelque chose, mais se tut finalement. Il lui sourit, puis le prit dans ses bras pour le serrer fraternellement contre lui.

— C'est pas toujours facile, fit-il contre son oreille.

— Ca, c'est vrai, répondit Bruno en rigolant.

Lucie revint à ce moment-là et se sentit gênée d'interrompre un moment aussi viril. Les garçons protestèrent, mais elle continua à se moquer d'eux. Trop occupés à se justifier, ils ne virent rien. Ce fut Lucie qui fut la première à le voir :

— Euh... c'est normal que les bips soient plus rapides ?

Bruno se tourna d'un bloc et constata que le corps de Laurent semblait reprendre vie, qu'il respirait plus normalement. Josselin eut la présence d'esprit d'appeler les infirmières. Un sourire étira les lèvres de Bruno qui chantonna :

— Jésus, Jésus, Jésus revient. Jésus revient parmi les siens.

— T'es trop con, conclut Josselin, gagné malgré lui par un sourire stupide.

— J'appelle Cyril.

Josselin lui fit un clin d'œil avant qu'il ne sorte de la chambre, pour laisser le personnel hospitalier faire correctement son travail. Lorsqu'il eut Cyril, il sanglotait de joie. Finalement, tout était bien qui finissait bien dans le pays des Bisounours.

FIN


Mydaya : J'étais sûre que j'avais publié le dernier chapitre, donc je suis désolée pour l'attente =( Cette histoire s'achève là. Je l'ai commencé quand j'avais quelques années en moins donc il était temps que je la termine ) J'espère que ça vous a plu jusqu'au bout et aux prochaines aventures !

Merci à Ayuluna, Haru-chan, Natitou, cat240 et De Merteuil à qui j'ai répondu directement sur site ! Merci également aux revieweurs anonymes :

Fusida : Bon, si tu as perdu ton mot de passe, je te réponds simplement par ici (mais courage pour le retrouver quand même !) Bref, merci pour tes encouragements, j'espère que ce dénouement t'a plu !

C-lyn : Je suis contente que ça t'ait plu jusqu'à maintenant ! J'espère que cette fin t'a fait plaisir !