Bah si, je suis toujours vivante. Mais bon l'inspiration, ça va, ça vient, et la flemme ça reste.
Je suis toutefois motivée, vu que je reçois encore maintenant des ajouts et des reviews ! Enfin voilà un nouveau chapitre, avec de nouveaux personnages, mais un petit yami/zeph pour ceux qui a aiment.
En fait j'ai plusieurs débuts d'histoire qui trainent et que je continue parfois...
C'est un de mes plus long chapitre, et vu que je n'utilise pas de bêta, je suis surement bonne pour quelques fautes !
Bonne lecture.
"Pour beaucoup, se corriger consiste juste à changer de défauts"
Zéphir entrouvrit une énième porte, et soupira de dépit en constatant que l'objet de ses recherches ne se trouvait (une fois de plus) pas derrière.
Son temps était limité. Il DEVAIT le retrouver !
La porte suivante fut une nouvelle déception. Le vampire usait de toutes ses capacités pour se déplacer le plus silencieusement possible.
Mais où était-il ? Il n'avait plus le temps !
- Zéphir ?
Le corps du brun se figea à l'entente de son nom, tandis qu'il rédigeait mentalement son testament.
Il tenta de gagner quelques minutes.
- Yami, mon cœur, tu devrais rester coucher ! Susurra-t-il en enlaçant son époux.
- Je n'en suis qu'à deux mois et demi. Bougonna le dit cœur en se blottissant dans ses bras.
Peut-être allait-il survivre en fin de compte ?
- Dis moi tu n'aurais pas vu Nayu ?
…Ou pas.
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Agé de 5 ans et 8 mois (précision très importante selon lui) le fameux Nayu avait échappé à la surveillance trop pesante à son goût de son père pour vadrouiller dans la citadelle. Il serait bien resté, mais il avait une mission importante à accomplir : se renseigner sur le travail de grand frère. Car papa lui avait expliqué qu'il était enceint d'une petite fille.
Il se devait donc d'apprendre comment être le grand frère idéal pour ce futur bébé.
Et tant pis si cela voulait dire fausser compagnie à son père, la mission avant tout.
Dans la tête du garçon, seul quelqu'un ayant déjà élevé une fille pouvait lui donner les informations désirées. Il devait donc...
- TU L'AS PERDU ?
Ah, papa est réveillé. Nota distraitement l'enfant.
Le cri avait raisonné dans tout le château, faisant sursauter les divers serviteurs autour de lui. Toutefois, peu préoccupé par les problèmes qu'il était en train de causer, Nayu continua sa route, chantonnant même un petit air militaire qui lui semblait convenir parfaitement pour illustrer son importante mission.
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Pendant ce temps, Zéphir tentait de calmer son époux qui déclenchait une mini-tempête dans le couloir.
- Il est juste parti se balader... Je vais le trouver, calme toi...
- Tu devais le surveiller ! Siffla le plus jeune, fou de rage.
- Je sais. Grimaça son époux. Mais il ne tient pas en place...
- On reparlera de ta fiabilité plus tard. ON le cherche.
Le vampire décida qu'il était plus sage d'acquiescer.
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- Je dois empêcher les garçons de l'approcher alors ?
Maeda, cuisinière de son état et mère de cinq enfant, rit de la question du jeune prince.
- Elle risque de t'en vouloir petiot ! Tu dois la protéger, pas la mettre dans n'cage !
Elle lui fit un sourire malicieux.
- Puisqu' t'es là, ça te dirait de m'aider pour la cuisine le p'tiot ?
Les yeux s'ouvrir en grand, se remplissant d'étoiles tandis que Nayu hochait vigoureusement la tête.
Ce fut couvert farine (pour la partie identifiable) et d'autres choses (pour le reste) que ses pères le trouvèrent, et il eut droit à un beau sermon, auquel il rétorqua qu'il avait sa « mission » (et ses parents eurent beau faire, lorsque le bout de chou leur annonça de quoi il retournait, du haut de ses trois pommes et avec un air sérieux, ils explosèrent de rire).
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Et 11 ans plus tard, Nayu se trouvait toujours dans les cuisines du Palais (moins farineux cette fois). Mais contrairement au gâteau basique qu'il avait fait avec l'aide de la cuisinière à cette lointaine époque, il tentait aujourd'hui un met plus ardu.
Autant le zenab était un fruit facile à utiliser dans les desserts frais, autant il s'agissait d'une véritable plaie à cuire. A la moindre chaleur trop vive, il se transformait en morceau de charbon. De fait, l'introduire dans une tarte ou un gâteau relevait du phantasme.
Le garçon grommela une nouvelle fois.
Je suis sur qu'il y a un moyen !
Il fusilla du regard le fameux fruit, qui sembla assez peu affecté.
Il avait son propre coin en cuisine (Yami avait fini par faire installer un emplacement rien que pour lui afin d'éviter qu'il ne gène les gens travaillant en cuisine). Zephir avait bien essayé de le lancer dans l'escrime ou les bouquins, mais rien à faire : Nayu aimait la cuisine. Le garçon avait hérité des cheveux châtains de sa « mère » bien qu'ils soient ornés de reflets roux (Yami cherchait encore de qui ça venait) lui frôlant la nuque. Ses yeux gris (bien que tirant sur le violet) venait clairement de son père.
Grâce à Alex (qui fut « béni » par les deux pères) l'enfant avait teint les pointes des mèches en un brun rouge, de sorte a faire un dégradé. Il avait également deux trous à chaque oreille, auxquels il portait des bijoux pour le moins variés. Aujourd'hui, un gros dragon en argent lui mangeait la moitié du lobe, tandis que l'autre se contentait d'un simple clou.
Il caressait l'idée de débiter l'un des fruits en dés très fins, histoire de se calmer, quand son nom résonna dans la pièce, prononcé d'une voix enfantine et joyeuse.
- Naaaayuuuuuuu !
Il se retourna en souriant pour soulever dans ses bras sa sœur, qui était une copie conforme de sa tante, si ce n'est ses yeux d'un bleu lagon qui faisait fondre tout le monde. Illys était un petit ange… Sauf quand on la contrariait. Elle devenait alors une Emilia bis, ce qui avait le don de désespérer Yami.
- Papa et père te demande dans le salon, ça à l'air important. Lui annonça-t-elle quand il l'eut reposée.
Nayu grimaça. Si c'était encore pour parler succession, ça allait être la joie...
Assez régulièrement, ses pères évoquait son éventuelle montée sur le trône… Yami n'insistait pas trop (il comprenait sa réticence pour avoir eut la même. C'était d'ailleurs Zéphir qui gérait la majorité des affaires, même si son époux faisait des efforts pour participer. Mais au final Yami gérait mieux les problèmes directs ou les relations diplomatiques. Ils se complétaient, Emilia veillant au grain du coin de l'œil.)
Mais Zéphir semblait déterminé à ce que Nayu apprenne son rôle d'héritier et soit à même de gouverner.
Il soupira, fatigué d'avance.
Le garçon inspira à fond avant de pénétrer dans ce qu'il assimilait à une future salle de torture, puis toqua.
- Entre ! Retentit joyeusement de l'autre côté.
Nayu sourit. Yami avait, comme lui et Illys, ce côté exubérant. Bien que la petite fille soit tout à fait capable de se montrer princière et hautaine… Mais jamais avec sa famille. A part Père parfois… Ces confrontations étaient toujours amusantes.
Il pénétra dans la pièce, et sourit aussitôt.
- Oncle Lukan !
Illys était déjà sur ses genoux, et semblait aux anges. Même si Lukan n'avait aucun lien de parenté avec eux, il était vraiment comme un membre de la famille.
- Syrane n'est pas là ?
En un sens, Syrane était celui dont il se sentait le plus proche. Peut-être parce que c'était le plus gourmand, et par conséquent son gouteur attitré…
Le sourire de Lukan se fit rayonnant.
- Il est allé voir ses parents pour leur annoncé la bonne nouvelle.
Parents qui avaient fini par se résigner : leur fils épouserait un loup garou, point barre.
- Bonne nouvelle ?
- Il est enceint. Lâcha le lycan.
Nayu ne put s'empêcher de sourire à son tour.
Enfin !
Les grossesses masculines restaient des phénomènes capricieux et rares. Yami n'avait pas eut de mal à en avoir du fait de sa puissance magique, mais il n'en avait quand même eut que deux. Lukan et Syrane n'osaient même plus espérer cette grossesse qui arrivait enfin.
Ils échangèrent les dernières nouvelles, et Nayu écoutait d'une oreille distraite, quand l'attention de son oncle se porta sur lui.
- Il y a autre chose qui m'amène. Es-tu toujours autant le nez dans tes marmites jeune homme ? Le taquina le médecin.
Zéphir se renfrogna, et son époux le câlina pour le distraire.
- Plus que jamais ! Répondit-il avec un regard de défi.
- Alors écoute. Commença le lycan, un sourire amusé aux lèvres. J'ai un jeune cousin, un peu excentrique mais adorable, qui a décidé de tenter sa chance à la Citadelle, avec une sorte d'auberge. Bien que, Yami, tu lui donnerais plutôt le nom de café ou restaurant. Et il cherche un cuisinier…
Le souffle de Nayu se coupa. C'était une chance inouïe ! Aucun des lieux existants ne lui donnerai une chance, à lui et ses plats parfois inhabituels. Mais là...
- C'est hors de question ! Enfin Lukan, tu ne vas pas le pousser dans cette idée ridicule ?
Zéphir s'était levé brusquement, le visage contracté par la fureur.
En voyant ça, tout espoir déserta Nayu.
Du moins jusqu'à ce que...
- C'est d'accord.
Zéphir, qui était déjà certain de sa victoire, se tourna avec un air choqué vers son époux.
Lequel se leva, prit doucement la main du vampire et l'emmena avec autorité dans la pièce attenante.
Sonné, le garçon mis quelque temps à réaliser qu'il avait l'accord parental pour réaliser son rêve. Il croisa le regard amusé de son oncle adoptif, et lui sauta au cou en hurlant de joie.
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Dans la pièce attenante
Le roi ne lâcha sa main qu'une fois au milieu de la pièce.
- Yami... Le vampire commença d'une voix agacée, prêt à l'argumentation houleuse qu'il sentait poindre.
Mais lorsque l'autre se retourna, se fut pour l'embrasser sauvagement. Surpris, Zéphir se laissa entrainer par la langue chaude de son amant, qui avait passé les bras autour de son cou.
Et malgré tous ses efforts, lorsqu'ils s'écartèrent l'un de l'autre, le brun se retrouva bien moins en colère.
- Je sais déjà tout ce que tu veux me dire... Mais je ne changerais pas d'avis. Murmura le plus jeune, juste contre ses lèvres.
Je suis faible. Grogna intérieurement le vampire, agacé.
- Il a le temps pour tout ça. Je t'ai laissé le bassiner avec ça parce qu'il pouvait pratiquer la cuisine librement. Mais là, c'est une chance qui ne se présentera qu'une fois... Il a le droit de la saisir.
Le brun se contenta d'un second grognement pour réponse. Pourquoi Yami se sentait-il obligé d'argumenter en l'embrassant dans le cou de cette manière ? Et surtout POURQUOI est-ce que ça parvenait à le convaincre ?
Si faible.
- Et puis…
Zéphir dressa l'oreille au subtil changement de ton dans la voix de son amant.
- Je sais que ce sera une sorte de défaite pour toi, face à ton fils. Pour contrebalancer, il faudrait que tu gagnes ailleurs... Tu as une idée ? Termina-t-il sur une petite moue innocente.
Le brun avait chaud à présent. Cet espèce de manipulateur savait parfaitement ce qu'il allait lui demander, puisque ça devait bien faire des années qu'il tentait de réaliser ce fantasme... Que son amant lui refusait avec un air outré.
-... Dis-moi juste une chose. Tu ne m'as quand même pas refusé jusqu'ici en prévision de ce chantage ?
Yami lui fit la parfaite imitation de la vierge outragée.
Le vampire décida, pour son orgueil et plein d'autres raisons encore, de lui laisser le bénéfice du doute. Après tout au final, c'était lui qui allait profiter de son amant en tenue féminine… (Il n'y pouvait rien si le côté androgyne de son époux l'excitait !)
Bizarrement, son cerveau avait fit passer le reste à la trappe, ne laissant que yami-jupe-chemisier.
Son amant s'était beaucoup dévergondé avec le temps...
Restait à savoir quand il allait avoir sa « victoire ». Vu le regard de son amant… Peut être tout de suite ?
Il s'avança vers son allumeur mais celui-ci l'esquiva en riant, sortant de la pièce.
Dommage.
- Alors tu viens ou tu attends le déluge ?
Surpris, il vit le roi le regarder avec curiosité du couloir. Yami avait toujours des expressions curieuses de ce style.
Mais pour le moment, c'était le cadet de ses soucis. Il suivit donc son amant avec joie jusqu'à leur chambre, où le celui-ci le força à s'asseoir sur le lit avant de s'enfermer dans la salle de bain.
Le vampire s'allongea sur le lit, verrouillant la porte et lançant l'habituelle magie de silence. Il patienta sagement.
Ce fut son nom murmuré d'une voix embarrassée qui lui signala que son amant était prêt. Il se redressa en position assise, découvrant avec plaisir son amant avec un joli chemisier blanc, mais surtout une charmante jupe plissée assez courte. Il avait même ajouté des chaussettes et chaussures féminines.
Yami contempla timidement le brun dont les joues rougissaient de désir. Lequel se le va lentement, s'approchant avec sensualité du plus jeune qui prenait la couleur d'une tomate bien mûre.
Zéphir enlaça le roi doucement, levant son menton pour s'emparer de ses lèvres. L'autre laissa échapper un soupir d'envie, puis répondit au baiser, laissant sa bouche se faire câliner par la langue du vampire.
Celui-ci s'écarta un peu de son amant dont le regard se troublait déjà, pour le contempler une nouvelle fois avant de reprendre son activité.
Le brun dévora donc à nouveau les lèvres douces, ses mains commençant à prendre quelques libertés. L'une se posa lentement entre les cuisses du roi, qui gémit contre la bouche de Zéphir. L'autre glissa sous la jupe, caressant les fesses du châtain, qui glapit de surprise.
Yami décida de juste profiter des mains baladeuses malgré sa gêne, et sentit son amant taquiner son cou. Il trembla, sentant ses jambes l'abandonner. Le remarquant, le vampire l'embarqua plus ou moins délicatement sur le lit.
Il reprit ses lèvres avec ardeur, faisant fondre le garçon qui ondula lentement, cherchant à frotter son corps contre les mains du brun.
- hmm calme toi amour... Ronronna le doux bourreau contre son oreille, continuant ses caresse bien trop chastes au goût du roi.
Mais le vampire accéda à sa demande muette et ouvrit, sans se presser toutefois, la fine chemise. Yami haletait durement, cherchant à faire accélérer les choses. Mais le brun écarta les mains qui tentaient d'ouvrir ses propres vêtements, les rabaissant contre le matelas.
- Je reste habillé. Ordonna Zéphir, léchant l'oreille du châtain qui se cambra en gémissant.
- Zeph... Pitiééééé... Supplia-t-il, le corps en feu.
- Sois patient.
- Hnn...
Le vampire se mit à lui taquiner les tétons, l'excitant un peu plus. Il n'était pas vraiment mieux, à deux doigts de céder aux suppliques de son amant qui se tordait sous lui.
Trop allumé pour continuer sa torture, le brun glissa ses mains sous la jupe pour retirer la culotte typiquement féminine qui complétait la tenue en grondant de désir. Le souffle court, son amant le suppliait du regard.
Zéphir remonta pour embrasser son époux, qui en profita pour ouvrir son pantalon et sortir le sexe dur qu'il caressa, faisant gémir le vampire qui glissa sa langue plus profondément dans la bouche du châtain. Il le stoppa, remontant ses mains à côté de sa tête sur le matelas, avant de l'empoigner par les cuisses qu'il remonta également.
Yami passa ses bras autour du coup pâle, l'enjoignant à finir son geste. Dédaignant la préparation cette fois (ce n'était pas sa première pénétration, loin de là), il s'enfonça lentement dans la chaleur de son amant, qui poussa un cri de satisfaction.
Il lui laissa tout de même quelques secondes pour s'habituer, et amorça un rythme lent et profond, accompagné par les gémissements de plaisir du plus jeune qui poussait ses hanches à sa rencontre.
- Zéphir... Murmura-t-il d'une voix rauque, augmentant la tension et la rapidité des mouvements de son époux.
Le vampire haletait durement contre son cou. N'y tenant plus, il y enfonça ses crocs, accélérant le rythme en même temps. Les gémissements de Yami devinrent des cris de pur plaisir, d'autant que la main du brun s'enroula autour de son érection frémissante.
Le roi ne tint pas longtemps avant de se cambrer en un cri plus fort que les autres, se resserrant autour de zéphyr qui vint dans un soupir de satisfaction.
Ils ne bougèrent ni l'un ni l'autre. Le brun avait parfaitement conscience de s'être fait avoir, mais à vrai dire il s'en foutait.
Il se cala un peu plus contre Yami qui gémit doucement, le sexe toujours en lui.
Le vampire sourit machiavéliquement contre son cou.
Ah tu voulais jouer à ça amour ? Et bien allons y.
Le châtain déglutit en voyant son amant se redresser et lui sourire sensuellement.
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Lorsque Nayu pénétra dans le fameux « restaurant », il eut un légitime mouvement de recul instinctif.
Ou suis-je ? Se demanda-t-il en regardant avec effarement les lieux.
L'endroit était pour le moins… végétal. Des arcs grillagés avaient permis aux plantes d'envahir une grande partie de l'espace, et l'ensemble donnait l'illusion d'un jardin. Chaque table était séparée des autres par la végétation, laissant une allée centrale qui reliait l'entrée et le bar. Des fleurs parsemaient le la verdure, et des petites choses volantes et colorées que le garçon identifia comme des papillons se baladaient, mais en restant près de leur fleur pour ne pas gêner.
Ce dernier détail lui fit comprendre que Yami avait du être mis à contribution pour faire tout ce décor.
Il s'avança jusqu'au bar, qui lui était plutôt normal. Enfin semblait, car il s'aperçut qu'il contenait... Des poissons ? L'illusion faisait contempler un bassin remplie de plantes aquatiques colorées et de poissons variés.
Je ne sais pas quelle part vient du cousin et laquelle vient de mon père, mais il a du bien s'amuser !
Il comprenait mieux ses encouragements soudain, lui qui s'était abstenu de parler de son avenir jusqu'ici.
- Ah ! Te voilà !
Le châtain sursauta, sa surprise redoublant tandis qu'il détaillait l'homme en face de lui.
Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il était assorti au lieu. Ses cheveux d'un beau vert prairie lui arrivaient aux reins, et il était difficile de savoir si les fleurs qui s'y trouvaient avaient poussé là ou étés ajoutées.
Ah. Et ses yeux étaient roses. Fuchsia.
- C'est bon ? Tu es remis ? S'amusa l'autre.
Le prince se reprit, avant de tendre la main à l'énergumène.
- Nayu. Le cuisinier, ou quelque chose qui s'en approche.
Le lycan secoua sa main en riant.
- Gaev, enchanté ! J'espère que tu vas suivre le courant, car t'es pas dans une auberge banale ici.
- J'ai cru remarqué oui... Sourit à son tour le châtain, entrainé par la bonne humeur de son patron.
- On a deux serveurs qui vont arriver, plus une aide pour toi en cuisine. C'est toi le chef, elle sera à tes ordres. J'ai aucune requête particulière, essaie de faire une carte variée avec les moyens du bord ! On a des ressources de base, mais ça suffira pour le moment. Je compte sur toi.
Nayu prit possession de la cuisine en la rangeant selon ses goûts, remarquant une fois de plus la marque de son père dans l'agencement de la pièce. Les serveurs (deux jumeaux bruns à l'air assez taciturne, Teor et Jerd) les saluèrent rapidement, prenant note des diverses informations avant de quitter les lieux au plus vite.
Arriva la fameuse aide : une gamine (14 ans), les cheveux d'un roux flamboyant décorés de barrettes à plumes, et qui semblait vouer un culte à Gaev.
Le châtain demanda la permission de tester la gamine, qui se révéla d'un caractère épouvantable mais d'un talent certain en cuisine. Pix' (De son vrai nom Picarnella mais après s'être pris un poing dans l'estomac, Nayu décida d'éviter de le mentionner) fut donc intégrée à la bande.
La Jungle (le prince n'avait même pas cherché à argumenter sur le nom) pouvait ouvrir ses portes.
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- Bon sang la gosse, il arrive ce poisson ?
- J'ai pas quatre bras je te rappelle ! T'avais qu'à pas choisir un poisson si chiant à vider !
- Cessez donc de vous chamailler et donnez-moi cette assiette.
Cela aurait pu sembler être une scène d'apocalypse, mais il s'agissait juste de l'atmosphère habituelle qui régnait en cuisine le soir. Contrairement aux craintes de Nayu, ni le cadre étrange, ni ses plats pour le moins curieux n'avaient fait fuir les clients.
La clientèle avait à la base été constituée de beaucoup de jeunes qui cherchait des coins « cools » pour se réunir. Autant dire que l'endroit avait été rapidement adopté !
Le cuisinier s'était organisé avec Pix (entendez par là qu'on avait frôlé le pugilat) pour faire une carte qui puisse satisfaire les jeunes et les autres clients. Il avait fallu sélectionner des plats, en tester, mais ils étaient finalement parvenu à quelque chose de correct.
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A présent, la « petite auberge » tournait à plein régime le soir. C'était plus calme l'après-midi car les gens travaillaient.
- Nayu, j'ai un souci.
- Hmm ?
L'interpellé leva le nez de sa compote qu'il touillait amoureusement (Pix disait qu'il allait finir marié à sa cuisine) pour regarder Jerd.
- Quel genre de souci ? S'enquerra-t-il tout en surveillant sa cuisson du coin de l'œil.
- Un client qui m'a commandé, je cite : « peu importe du moment que ça se mange. »
Pour le coup, le prince en lâcha sa cuillère.
- Peu importe ?
- J'ai bien essayé de le convaincre, mais... Il est pas commode. Un genre de vétéran.
Le châtain réfléchit quelques instants, avant de sourire de manière machiavélique. Jerd se demanda s'il devait prévenir le patron.
- Je m'en occupe. Assura le cuisinier.
Le brun hocha la tête, peu rassuré.
Nayu s'attela avec ravissement à un plat qui ne faisait pas parti du menu. Car même si ils ajoutaient ou enlevait des plats de temps à autre, il restait des recettes qu'il n'avait pu placer.
Lorsqu'il revint prendre la commande, le serveur ne fit aucun commentaire, bien que cela se voyait qu'il s'agissait d'un met pour le moins… Spécial.
Le prince ne put qu'esquisser un sourire ravis lorsque la demande du client fut la même pour le dessert. Il exécuta son (enfin réussi) flan de zenab.
Un peu plus tard, Jerd lui glissa qu'il avait les compliments dudit client.
Le fameux client venait un après midi par semaine, de façon aléatoire. Nayu le bénissait, car il lui permettait de cuisiner des plats différents de d'habitude. Il laissait même avec l'addition un vague commentaire sur les plats, à la grande joie du cuisinier.
D'ailleurs, il n'est pas venu les six derniers jours, il de devrait donc pas tarder. Songea-t-il, sifflotant presque.
- Allez dégagez ! Plus vite que ça !
Le cri venait de la salle. Perplexe, Pix et lui échangèrent un regard.
- Reste ici. Murmura-t-il à la jeune fille.
S'il y avait du danger, inutile d'amener la gamine. Elle savait se défendre, mais elle risquait de faire empirer les choses.
Nayu se glissa silencieusement dans la salle. Il grimaça en voyant un groupe d'une dizaine d'hommes plutôt baraqués pour la plupart, et passablement bourrés pour la majorité.
Ils semblaient avoir fait fuir les clients, et Gaev était à deux doigts de lancer une bagarre, sans doute suivi par les deux serveurs.
Il décida toutefois de laisser couler, enjoignant Teor et Jerd à prendre les commandes.
Et tout aurait pu en rester là, si l'un des hommes n'avait pas aperçu le châtain qui tentait une retraite discrète vers la cuisine.
Malheureusement pour lui, le fauteur de trouble était décidé et peu ivre. Il s'approche rapidement du prince et l'empoigna rudement par le bras pour l'attirer vers ses congénères.
- Ey les gars ! R'garder un peu c'que j'ai trouvé ! L'est t'il pas mignon ?
Ses camarades éclatèrent de rire, et son bourreau tenta de le forcer à s'asseoir avec eux.
- Je suis le cuisinier, il faut que je retourne bosser. Tenta Nayu.
- Pas de souci, on va juste commander de l'alcool ! Viens donc t'amuser avec nous mon joli.
Furieux, le plus jeune commença à se débattre, mais sa carrure fluette l'empêchait d'être une menace sérieuse. Gaev, affolé, était à deux doigts de se lancer dans la mêlée, quand l'homme qui tenait le cuisinier cria de douleur.
Surpris, tous se tournèrent vers le nouveau venu, qui tordait négligemment le bras libre de l'agresseur, qui libera aussitôt Nayu pour se défendre.
L'inconnu le frappa en plein visage, puis durement à l'estomac avant de l'étaler au sol, sans sembler manifester d'efforts.
Le silence se fit dans la salle.
- Si vous ne voulez pas la même chose, je vous conseille d'aller cuver votre vinasse ailleurs. Siffla-t-il d'une voix froide.
Le groupe, dont quelques membres s'étaient à moitié levés pour affronter l'étranger, pâlirent et décidèrent de vider les lieux. Ils ramassèrent au passage leur camarade inanimé.
Une fois les trouble fêtes partis, le châtain fixa son sauveur, mal à l'aise.
L'elfe (car il ne s'agissait pas d'un homme, mais bel et bien d'un elfe) blond bien que les cheveux court (ce qui était peu commun) et les yeux bleu clair, lui rendit son regard.
Nayu remarqua avec surprise qu'une cicatrice, allant du front à la joue en passant par l'œil gauche, ressortait sur la peau parfaite de l'elfe.
Il était extrêmement rare de voir un elfe avec une cicatrice. Ceux-ci semblaient avoir un corps qui revenait toujours à la perfection, quel que soit les blessures. Le châtain avait entendu dire que les cicatrices, pourtant preuve d'un combat où l'on avait du au moins frôler la mort (seuls les plus terribles poisons pouvaient laisser des cicatrices aux elfes), provoquait le rejet chez ses pairs.
Le prince se tourna vers Gaev, qui semblait soulagé. Il avait également l'air de connaitre le guerrier.
- Nayu, je profite de l'occasion pour te présenter ton client favori : Lyen. Présenta le patron d'une voix légèrement moqueuse.
Le plus jeune rougi aussitôt, comprenant qu'il avait en face de lui le fameux vétéran qui ne commandait jamais rien de précis.
- Merci beaucoup... Pour aujourd'hui et pour les autres jours. Bredouilla-t-il en combattant son rougissement.
- Les autres jours ? L'elfe semblait amusé.
- Ben... Pour la nourriture...
- C'est plutôt moi qui devrais te remercier de céder à mes caprices. Rétorqua Lyen en souriant franchement pour le coup. D'ailleurs, je suis venu manger à la base.
Il s'installa à une table.
Un moment, Nayu le regarda sans comprendre, avant de percuter et foncer en cuisine. Il se surpassa ce jour là, pour le plus grand plaisir du blond.
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En apprenant toute l'histoire, Pix obligea le châtain à quitter sa « cuisine adorée » lorsque l'elfe venait, afin que le cuisinier discute avec celui qu'elle nommait « son prince charmant » (et ce malgré les menaces de la « princesse »).
Une fois par semaine, Nayu se retrouvait donc à la table du blond pour discuter. Ils ne parlaient pas beaucoup d'eux même, devisant surtout cuisine et sujets divers.
Mais une question taraudait le prince. Malgré lui, il était fasciné par la cicatrice de l'autre, mais se doutant des souvenirs douloureux qu'elle devait engendrer, il se taisait.
- Tu as une question qui occupe l'espace vide entre tes deux oreilles, je me trompe ? Le taquina un jour le blond.
Nayu fut incapable de retenir un rougissement.
- Et je me doute de laquelle. Je t'en parle aujourd'hui car je me sens prêt à y répondre. Ma cicatrice t'intrigue, c'est bien ça ?
- Vous n'êtes pas obligé... Marmonna le cuisinier, embarrassé (il n'arrivait pas à tutoyer Lyen).
- Tu ne m'y force pas. J'ai choisi de te raconter cette histoire. Lui assura l'elfe. Comme tu le sais peut-être, seuls les plus puissants poisons peuvent laisser ce genre de marque sur un elfe.
Le châtain hocha la tête, écoutant religieusement.
- J'étais l'un, sinon le meilleur guerrier des environs. J'ai alors décidé de prouver ma force en affrontant une Wyverne.
Nayu écarquilla les yeux. Une Wyverne ? En plus d'avoir mauvais caractère, cette créature reptilienne possédait un dard empoisonné, dont l'antidote était d'une rareté extrême.
- J'aurais peut-être pu gagner. Mais arrogant et sur de moi comme je l'étais, j'ai foncé comme un idiot. La créature m'a frappé une unique fois, avant de m'abandonner.
Il grimaça.
- Des amis qui m'avaient suivi de loin m'ont rapatrié en vitesse, et on put heureusement me soigner… Mais il me restait cette cicatrice. Bien sur, le village me mit aussitôt à l'écart. J'ai payé cher le prix de mon orgueil, et j'ai appris à travailler pour ceux que je méprisais auparavant : les humains. Maintenant, j'ose espérer pouvoir dire que j'ai murit. Acheva-t-il avec un sourire amusé.
- Une Wyverne, rien que ça... Souffla le châtain, impressionné.
- J'ai perdu je te rappelle.
- Mais il faut du courage pour affronter une bête pareille ! S'exclama le cuisinier, des étoiles plein les yeux.
- Ou de l'inconscience.
Mais Lyen se sentait touché par l'admiration de jeune humain. Il avait été plus que surpris en apprenant que son cuistot fétiche était en réalité un mignon jeune homme. Le blond avait imaginé un homme d'au moins d'âge mur, voir plus.
Surpris, mais ravi.
Il savourait chacune des discussions qu'ils avaient, persuadé que rien de plus ne se passerait jamais entre eux. L'elfe essayait tant bien que mal de ne pas s'intéresser au garçon... Sans grand succès.
Chaque conversation le faisait tomber un peu plus sous le charme si spécial de l'autre. Il avait assez rencontré de gens pour s'être débarrassé de son mépris primaire des humains, sa cicatrice le faisant descendre durement de son piédestal.
- Alors tu en penses quoi ? Questionna Nayu en souriant.
- Un peu trop sucré je dirais. Mais c'est très bien joué. Jugea le blond.
Le prince cuisinait toujours pour son ami (il espérait pouvoir désigner en ce terme cette personne si fantastique) et celui-ci lui faisait à présent des critiques de vive voix.
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La situation aurait pu rester la même encore longtemps, mais...
Lyen s'asseyait tout juste à sa place habituelle, quand la porte s'ouvrit sur quelqu'un qu'il n'aurait jamais pensé voir ici.
Herigan Cerre, chef des soldats de la citadelle et général de l'armée venait de pénétrer dans La Jungle.
L'elfe ne le connaissait que de réputation, mais il savait qu'il s'agissait d'un homme dangereux et respecté, qui vouait sa vie à protéger la famille royale.
Sa surprise monta d'un cran lorsqu'il vit le soldat entrer sans hésitation dans la cuisine. Cependant, le blond se leva d'un coup quand l'homme sortit en tirant de manière plutôt brusque Nayu par le poignet.
- Il y a un problème ? Demanda-t-il posément en se mettant en travers de la route.
Il était prêt à affronter cette légende vivante pour le cuisinier s'il le fallait.
- Lyen ! Tout va bien, malgré les apparences. Herigan est juste un peu pressé, et la délicatesse n'est pas son fort. Lui assura son protégé.
- Exact. D'ailleurs, si vous pouviez vous décaler... Dit le soldat avec agacement.
L'elfe s'écarta, sous le choc.
Il l'appelle par son prénom ?
Repartant s'assoir, le blond chercha une explication logique à la situation. Il ne s'aperçut que Gaev s'était assis à sa table que lorsque celui-ci toussa de manière à attirer son attention.
- Tu semble perplexe mon ami. Annonça l'humain.
- Je ne comprends pas comment il peut être proche de cet homme... Je veux dire, c'est un des humains les plus craint, et pourtant Nayu l'appelle par son prénom ! On dirait... Qu'ils se connaissent bien…
- Hmm tu semble jaloux... Lyen ouvrit la bouche pour démentir férocement, mais le patron le coupa. Tu ne semble pas au courant, mais Nayu est l'ainé, et par conséquent l'héritier de la famille royale.
Il se leva.
- Sur ce, je te laisse.
Et l'elfe restait immobile, ayant passé un nouveau degré dans le choc et la surprise.
Héritier ? Nayu ? Comment...?
Il n'avait jamais prêté attention aux personnes composant la famille royale, et il le regrettait à présent.
Que faire ...?
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Nayu cuisinait joyeusement, quand Jerd l'interpella d'une voix incertaine.
- Oui ? Répondit le prince sans s'arrêter de sourire.
- L'elfe est là, mais... Il a... Commandé un plat du menu. Expliqua avec embarras le serveur.
Le châtain lâcha son fouet.
- Je vais voir. Pix, tu gère ?
- Comme un chef. Va voir ton prince charmant.
- Très drôle... Maugréa-t-il.
Il pénétra en salle, ses yeux se posant immédiatement sur le beau blond, à sa place habituelle. Le cœur battant, il s'en approcha.
- Bonjour...
Lyen leva les yeux vers lui, le fixant d'un air neutre qui le mit encore plus mal à l'aise.
- Tu... ne veux pas un plat spécial aujourd'hui ? Questionna-t-il timidement.
L'autre fronça les sourcils, regarda dans le vide avant de déclarer d'une voix froide :
- La place d'un prince n'est certainement pas dans une cuisine. Tu n'as rien à faire ici, et manger tes plats ne m'intéresse pas. Enfin... Après tout, je ne suis même pas persuadé que se soit toi qui les fasses vraiment...
Il se tourna vers le garçon à nouveau et allait ajouter quelque chose mais sa voix mourut dans sa gorge.
Nayu le contemplait, choqué, les larmes coulant sur ses joues sans qu'il y prête attention. Il parut reprendre son souffle, lâchant un « je te déteste » tremblant, et s'enfuit hors du restaurant.
Après son départ, Lyen laissa tomber son crâne contre la table avec un bruit sourd. Il se redressa en entendant quelqu'un approcher de sa table.
- Si tu as fini tes conneries, sors d'ici. Et revient quand tu auras retrouvé ton cerveau, car tu m'as l'air de l'avoir perdu en route... Assena durement Gaev, fusillant du regard son client.
Honteux, l'elfe quitta les lieux. Arrivé chez lui (il avait acheté une petite maison après avoir décidé de s'établir dans le village) il s'affala sur son lit.
Le visage anéanti de Nayu le hantait. Il ne s'était même pas mis en colère, et au final le blond se sentait davantage coupable que s'il l'avait fait.
Il mit longtemps à s'endormir et sauta le repas du soir, les paroles qu'il avait balancées cruellement au visage du jeune prince et son unique réplique refusant de se taire dans son esprit.
Il vit en cauchemar sa Wyverne, qui glissa autour de son coup pour lui siffler les bribes de la conversation à l'oreille. De sa voix suintante, elle lui glissa une dernière phrase :
- Finalement... Tu es toujours le même qu'à cette époque…
Elle se laissa alors descendre à terre, son dard reproduisant sur son visage ce même coup douloureux qu'il y a longtemps.
Lyen se réveilla en sursaut, sa cicatrice l'élançant horriblement. Il réalisa avec amertume que la wyverne avait raison : il était toujours aussi idiot. Mais il savait pourquoi il avait prononcé ces mots...
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Lorsqu'il entra dans La Jungle, l'elfe se prit plusieurs regards assassins. Gaev lui tomba dessus avant même qu'il n'atteigne sa chaise.
-Tu es fier de toi espèce d'idiot ?
Décidé à ne pas se faire insulter sans savoir pourquoi, il se contenta d'un regard agacé pour réponse.
- Nayu est parti ! Sans un mot ! Son père nous a fait savoir qu'il ne pourrait pas venir aujourd'hui, ce n'est pas sur qu'il revienne tout court ! Explosa le patron, étripant des yeux le blond qui n'en menait pas large.
- Je... Vais aller le voir. Répondit-il d'une voix qu'il tentait de faire paraitre assurée.
- Oh que oui tu vas y aller, et si tu n'arranges pas les choses je t'utilise pour aiguiser les couteaux de la cuisine ! C'est clair ? Menaça l'humain qui malgré ses 20 cm de moins que l'elfe était véritablement effrayant.
Lyen hocha prudemment la tête avant de s'esquiver.
Arrivé devant le palais, le guerrier n'en menait pas large. Il passa ses nerfs sur le garde qui refusait de le laisser rentrer. Cela allait d'ailleurs mal tourner, quand une troisième personne s'inséra entre les deux combattants.
- Ohla sieur elfe, veuillez laisser notre garde entier. Que se passe-t-il ? S'enquit Alex (car c'était lui).
- Je dois voir le prince. Pour... M'excuser.
Lyen se disait qu'un elfe s'excusant auprès d'un humain serait une chose assez unique pour que l'homme aux cheveux rouges le laisse entrer.
L'illumination sembla se faire chez Alex, qui renvoya le garde à son poste et fit signe au guerrier de le suivre.
Il guida le blond à l'intérieur, ne s'arrêtant que pour glisser quelques mots à un serviteur.
Enfin, ils s'arrêtèrent devant une porte qu'Alex ouvrit, se décalant pour laisser passer son hôte.
Lyen eut à peine le temps de faire un pas dans la pièce qu'il se retrouva plaqué contre le mur par une puissante magie.
Devant lui se trouvait Yami, Roi de la Citadelle, complètement furieux.
- Que viens-tu faire ici, Elfe ? S'enquit-il en mettant le plus de mépris possible dans ce mot.
Bon. Le père de Nayu semblait au courant de l'histoire. Merveilleux.
- Je viens... M'excuser. Parvint-il à articuler.
Le Roi réfléchit quelques instants, puis le relâcha d'un coup, le faisant tomber au sol.
- Très bien, elfe. Mais si tu n'arranges pas la situation que TU as provoquée, attends-toi à l'Enfer, compris ?
Lyen ne savait pas ce qu'était l'Enfer, mais il n'avait aucune envie de le savoir.
Ça fait beaucoup de menaces.
Ce fut de nouveau Alex qui le conduisit jusqu'à un salon devant lequel il l'abandonna avec un « bonne chance ! » moqueur.
Le guerrier inspira à fond avant d'abaisser la poignée. Il rentra rapidement dans la pièce et referma la porte derrière lui.
Faisant un pas, l'elfe balaya la pièce du regard. C'était un petit salon avec une cheminée et un grand sofa accompagné de ses deux fauteuils, dont les murs étaient recouverts de bibliothèques.
Dans le canapé, lui tournant le dos, Lyen reconnut la tignasse de son cuisinier.
Rassemblant son courage qui avait choisi ce moment précis pour lui faire défaut, il s'avança vers le sofa sur lequel il s'assit, fixant le jeune homme qui entourait ses jambes de ses bras, le regard perdu dans les flammes.
- Nayu... Prononça faiblement le blond, voyant que l'autre ne l'avait même pas entendu entrer ni approcher.
L'interpellé sursauta, ses yeux s'agrandissant alors qu'il comprenait qui était avec lui.
- Que fais-tu là ? Siffla le cuisinier d'une voix froide, sans même le regarder.
Le tutoiement soudain fit grimacer le guerrier. Mais il avait des explications, et surtout des excuses, à donner au châtain.
- J'ai... Des choses à te dire.
- Tu ne crois pas que tu en as assez dis ? Murmura Nayu, la voix se brisant sur les derniers mots. Il inspira à fond pour ne pas fondre à nouveau en larmes.
- Oui et non. Il continua vite en voyant que sa phrase ne plaisait pas au prince. Je t'ai assez dis de bêtises pour toute ma vie, mais j'ai en revanches plus d'excuses à te faire que je ne le pourrais de toute mon existence...
Le châtain se figea, avant de tourner timidement les yeux vers le blond. Avait-il bien entendu ?
- J'ai... Mal réagi en apprenant que tu étais l'héritier royal. Il ricana amèrement. Ce qui prouve que je suis bien loin d'être aussi mature que je le pensais...
- Je ne comprends pas. Quel est le problème avec ça ? Tu détestes la famille royale ? Tenta le plus jeune.
Lyen secoua la tête. Il devait expliquer au plus jeune son comportement, même s'il était terriblement embarrassé de le faire.
- Je l'ai mal pris, parce que... Cela te rendait encore plus inaccessible que tu ne l'étais déjà...
Il fixa à son tour les flammes, trop humilié d'avouer ses sentiments à un gamin qui allait probablement lui rire au nez.
- Hein ? Fut tout ce que Nayu put répondre.
Gémissant intérieurement de honte, l'elfe tenta de s'expliquer.
- Je sais que je suis bien plus âgé que toi, mais ce n'est pas comme si j'avais décidé de tout ça. Je savais déjà qu'il n'y aurait rien entre nous mais de savoir que je n'aurais pas du pouvoir ne serait-ce que discuter avec toi comme nous le faisions, c'était... Trop.
Le silence se fit dans la pièce, Lyen n'osant pas regarder le prince.
Puis un murmure résonna dans la pièce.
- Tu es vraiment... Un idiot.
Le ton du châtain était complètement incrédule et le guerrier se tendit, vexé.
Le cuisinier ne pu retenir le sourire stupide qui envahissait son visage. Il avait beau avoir pleuré toutes les larmes de son corps suite aux mots de son client préféré, comprenant du coup que ce dernier avait bien plus d'importance qu'il ne le croyait, la déclaration de l'elfe et ce qu'elle signifiait le rendait trop heureux pour qu'il lui en veuille encore. Mais il allait quand même devoir se faire pardonner.
Nayu s'approcha de son idiot en douceur le poussant contre le dossier du sofa avant de passer les bras autour de son cou et de prendre place sur ses genoux.
Choqué (cela devenait une habitude), l'autre le regarda faire sans comprendre.
- Tu es un idiot, parce que si tu m'avais simplement parlé de tout ça, on serait tous les deux ensembles à l'heure qu'il est, et non pas tous les deux en train de déprimer dans notre coin. S'expliqua le prince avec tendresse.
Il vit le blond fermer douloureusement les yeux.
- S'il s'agit d'une vengeance, c'est vraiment...
Lyen ne pu finir sa phrase car son amour avait décidé de bâillonner ses lèvres avec les siennes. Il sentit son cœur rater un battement pour repartir avec force.
Le baiser chaste ne dura que quelques secondes, et Nayu s'écarta pour dévisager timidement le blond qui peinait à aligner deux pensées cohérentes.
Nayu… Vient de… ?
Son regard se posa sur les lèvres de son vis-à-vis. Et il rougit brusquement.
- Que… ?
- Ce n'est pas une vengeance. Tu me plais, Lyen...
Le prince l'embrassa à nouveau, et voulant saisir sa chance le guerrier amorça un baiser plus poussé. Surpris, le plus jeune s'écarta, l'autre affichant aussitôt un air déçu.
- Soit doux s'il te plait. Le morigéna le châtain en se rapprochant.
Soulagé que son désormais compagnon n'ai pas changé d'avis, il initia un contact plus calme. Ses lèvres caressaient doucement celles de son futur amant, qui frissonna.
Toutefois, une interrogation parut dans son esprit.
- Tu n'as jamais fait ce genre de chose ? Demanda l'elfe avec curiosité.
Bien sur, le garçon pouvait juste être gêné par le fait d'embrasser quelqu'un de plus âgé, cependant...
Le rougissement soudain du cuisinier lui fournit sa réponse, et il déglutit.
- Et tu es certain de vouloir m'offrir ça à moi ? S'inquiéta le blond.
Sa question lui valu un regard perplexe et agacé.
- Faudra que tu m'explique pourquoi tu poses la question. Tu penses que tu ne me mérites pas ?
- Et bien...
Il était visible que le guerrier n'était pas sur de lui.
Attendri, Nayu se blottit contre son idiot.
- C'est toi que je veux. Chuchota-t-il, sans s'apercevoir que sa phrase avait déclenché une vague de chaleur dans le corps contre lui.
Lyen le rapprocha de lui, sa main caressant les curieux cheveux de son compagnon, s'égarant sur sa nuque.
Il embrassa de nouveau le jeune prince, s'apercevant qu'il devait lutter férocement pour ne pas le renverser sur le sofa. Pourquoi fallait-il que ce garçon soit si désirable ?
Le guerrier avait beau ne plus mépriser les humains, le fait qu'il puisse autant vouloir l'un d'entre eux le surprenait. Se détachant quelques secondes des lèvres rougies, il glissa une main sous le haut de cuisinier, attentif au moindre signe de rejet.
Nayu sursauta au léger contact, rougissant soudainement.
- Ey... J'ai dis douce... mh !
La langue douce savoura une fois de plus la sienne, tandis que Lyen travaillait à lui faire perdre pied de sa bouche et de ses mains, car la seconde avait décidé de caresser lentement sa cuisse, frôlant dangereusement l'intérieur si sensible.
Aussi le plus jeune tremblait sous les assauts, le plaisir occasionné l'empêchant de protester. Sa maigre expérience, qui se limitait au plaisir en solitaire, ne lui permettait pas de résister à cela...
Et lorsque la bouche se détacha enfin de la sienne, il s'aperçut avec gène qu'il était déjà sérieusement excité. Nayu fixa avec crainte l'elfe, mais déglutit en constatant que son état était loin de déclencher la moquerie chez l'autre : le blond le dévorait des yeux, se mordant la lèvre en une tentative dérisoire de mieux se contrôler.
- Désolé... Murmura-t-il d'une voix rauque. Les elfes ne sont pas connus pour leur maitrise de soi...
Une réflexion s'imposait, comprit le prince. Il pouvait, voulait même, se laisser aller au toucher du blond. Mais il s'agissait tout de même de sa première fois...
Semblant suivre les pensées de l'héritier, Lyen apporta sa contribution afin de l'aider dans son choix. Approchant sa bouche de l'oreille qui ne portait pas de dragon, il mordilla délicatement le lobe.
Aussitôt, Nayu gémit, sa réflexion s'embrumant pour ne laisser place qu'à la vague de plaisir qui le prenait d'assaut. Incapable de se calmer, il colla son corps contre celui, brulant, du guerrier.
Lequel eut encore plus de mal à tenir.
- Nayu. Soit on s'arrête tout de suite, soit...
Une bouche avide de caresse le coupa dans sa faible tentative de garder la tête froide. Frissonnant de désir, le blond y répondit, allongeant enfin son compagnon sur le sofa.
Toute volonté de velléité paraissait avoir abandonné le châtain. Il se laissait faire par l'autre homme, osant à peine quelques contacts timides.
Peu importe, Lyen se débrouillait très bien tout seul. Prenant garde de ne pas effaroucher le prince, il commença à déboutonner son haut, caressant juste le torse ainsi découvert. Lorsque l'elfe frôla les tétons du bout des doigts, Nayu gémit faiblement, frémissant de plaisir. Amusé, le guerrier s'abaissa pour en sucer un, provoquant un second gémissement, plus prononcé.
L'héritier avait bien eut un petit instant de panique à l'idée de le faire ici, mais c'était trop bon pour qu'il ait la force d'arrêter son amant...
Lequel prit son temps, explorant chaque endroit du torse offert, s'attardant sur les points sensibles. Il revenait régulièrement aux lèvres chaudes qui l'appelaient, étouffant les gémissements et cris de plaisir que Nayu laissait échapper.
Lyen s'intéressa au pantalon du jeune humain. Celui-ci voulut protester, mais s'en apercevant, le blond pressa doucement l'érection prisonnière. Le garçon haleta, perdu. Les caresses continuaient sur son membre douloureusement tendu et il ne s'aperçut même pas qu'on lui avait enlevé son pantalon.
De même, la main câline glissa sous son boxer pour un contact qui le fit se cambrer, et le boxer disparu comme par enchantement.
- Lyen... Soupira le prince, la voix éraillée.
- Ne me demande pas de m'arrêter, c'est trop tard. Répondit le guerrier.
- Aaah...
Nayu avait le cerveau trop déconnecté pour faire autre chose que gémir lorsqu'un doigt le pénétra prudemment.
La sensation était... curieuse. Mais pas désagréable. Il se mordit toutefois les lèvres au deuxième.
L'elfe s'en aperçut et bougea avec une extrême douceur, Jusqu'à ce que son compagnon se détende.
Il l'embrassa alors, déboutonnant son propre pantalon d'une main. Lorsqu'il s'écarta, le plus jeune put constater que son amant ne portait rien en dessous. Il rougit brutalement à cette découverte, mais l'autre ne lui laissa pas le temps d'être gêné, attrapant un des coussins du canapé pour surélever le bassin de l'héritier.
Nayu eut un instant de panique, s'accrochant au blond qui pour le calmer, s'allongea sur lui, le serrant dans ses bras avec tendresse. Les yeux gris le regardaient avec incertitude, mais Lyen le rassura d'un sourire.
- Je... Je peux... M'arrêter ? Si tu veux. Suggéra le guerrier avec une grimace.
Le plus jeune sentit son cœur accélérer et il rougit, troublé par les attentions de son compagnon.
- Je pense que ça ira... Murmura-t-il en réponse.
Après un vif frisson du à ces mots, Lyen le pénétra le plus doucement possible, mais cela n'empêcha pas son amant de lâcher un gémissement de douleur. Il fallu un certain temps pour que l'elfe le pénètre entièrement. Il se tint alors immobile, patient pour une fois, guettant l'autorisation de continuer leurs ébats.
Nayu attendit encore quelques secondes que la douleur s'estompe, puis passa les bras autour du cou de l'autre. Lequel comprit et commença à bouger, toujours avec précaution.
Les premiers mouvements furent douloureux, et l'héritier songea un instant à tout stopper. Mais chaque coup faisait moins mal que le précédent, et même, une brûlure étrange mais agréable, plus forte que les autres, envahissait ses reins.
Attentif, le blond vit le changement dans les traits de son amant, et accéléra légèrement, tout en variant quelque peu sa position. Il ne put retenir un sourire victorieux lorsque les yeux du plus jeune s'écarquillèrent, tandis que sa bouche s'ouvrait en un cri muet.
Lyen prit alors une cadence rapide, touchant autant que possible cet endroit qui rendait fou son compagnon, qui se mordait à présent les lèvres pour retenir ses cris de plaisir.
Le plus jeune tremblait, prenant sur lui pour se retenir de crier et de jouir comme il en mourrait d'envie. Il devait tenir... Juste encore un peu...
Voyant que son amant était au bord de l'orgasme, l'elfe enserra la base du sexe tendu, l'aidant à faire durer l'acte. Puis, jugeant qu'il n'était pas loin de venir lui aussi, le blond caressa la verge tendue, prenant le même rythme que leur deux corps.
Nayu rendit alors les armes en gémissant, et son amant le suivit, achevé par le resserrement des chairs autour de son sexe.
Essoufflés, ils restèrent sans bouger ni parler quelques minutes. Lyen se retira et se décala toutefois sur le côté, prenant son amour dans ses bras. Lequel s'y blottit avec joie.
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Quand les amants sortirent (enfin) de la pièce, ils tombèrent sur Yami, qui se tenait face à une assemblée de quelques curieux et... Zéphyr. Qui essayait de calmer son époux, et plus difficilement encore de rentrer dans la pièce. Ils discutaient, Yami appuyant ses arguments en balançant négligemment une hache, plus grande que lui, et bien affutée.
Il soupira de soulagement en les voyant sortir. Décidemment, depuis qu'il avait épousé Yami, le vampire risquait plus sa vie qu'avant...
Le brun fronça néanmoins les sourcils en apercevant son fils accompagnés de l'elfe. Qui louchait sur la hache que le Roi portait sans effort apparent. Il était heureux d'aimer Nayu... Il n'était pas sur que Yami soit moins dangereux qu'une wyverne.
Le couple s'expliqua avec les parents, et Zéphyr décida de ne même pas donner son avis quand Yami leur donna sa bénédiction. Il avait toujours sa hache. Le vampire avait même l'impression que son amant avait orienté la hache vers lui quand le couple s'était approché...
Nayu retourna travailler au restaurant, se faisant chambrer par Pix au passage. Zéphyr y trouva finalement son compte, fournissant au guerrier l'éducation nécessaire à un futur monarque.
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Oué ! Fini ! (la ligne bonus qui sert à rien) Il risque de rien avoir avant un moment, ma muse est capricieuse ^^'