Au bord des lèvres
Auteur : Valena
Genre : Gay fic
Ecrit le : 23/12/05
Révisé le : 09/05/09
Bonjour à tous ! Je reviens avec cette fiction originale qui me tient à cœur et que j'avais en apparence quelque peu délaissée plus par manque de temps que d'idée. Aussi l'ai-je entièrement retravaillée depuis. J'ai décidé de laisser tomber les chapitres qui n'apportaient rien, ou de les remodeler utilement disons.
Je sens que j'approche de la satisfaction ! J'espère qu'il en sera de même pour vous au fil de votre lecture.
Chapitre 1 : Le pacte
Vendredi 16 novembre
- Aie aie...
- Quoi ? Je t'ai fait mal ? Je suis désolé.
- Nan c'est pas toi mais… c'est dur ici. Attends viens.
Je me lève, me dirige vers le chariot au fond de la pièce et tire deux tapis que je dispose côte à côte sur le sol.
- C'est mieux comme ça non ?
A travers cette semi obscurité, son visage baigné par les rayons de lune qui traversent la baie vitrée plafonnière du gymnase, je perçois son sourire. J'adore quand il sourit. Surtout de cette manière. Son sourire, ses yeux, exprimant quelque chose entre espièglerie et désir.
- Ouais… beaucoup mieux, concède-t-il en s'agenouillant en face de moi.
Ses mains se posent sur mes épaules puis m'allongent doucement sur le sol. Je ferme les yeux. Il m'embrasse. De petits baisers enfantins, chaque fois à un endroit différent. Sur mon front, mes paupières, mes joues, mon nez, mon menton, le coin de mes lèvres sans jamais réellement les toucher. Juste effleurer comme il aime souvent à le faire pour me taquiner. Je me mets à grogner. Il rit.
- Tu n'es pas patient, chaton.
- Si. Mais pas là, je réponds en le renversant sous moi.
Mes lèvres se plaquent sauvagement contre les siennes. Je le mords presque mais ma brutalité n'a pas l'air de lui déplaire. Au contraire, il sourit et entrouvre la bouche pour me laisser agir à ma guise. Je saisis sa nuque et ma langue accepte sans tarder cette invitation, envahissant ce repaire sciemment dévoilé. Je la pousse aussi loin que possible, explorant avec délice le moindre recoin de son antre chaud et humide. Je pèse sur lui de tout mon poids, me frottant sans pudeur contre son corps, me tortillant jusqu'à sentir une certaine partie de son anatomie commencer à doucement s'éveiller sous mes assauts répétés. Je bouge plus vite et plus fort aussi. Il finira bien par céder, même si cette fois encore c'est moi qui ai succombé le premier. Sa main libre vient se glisser dans mes cheveux et s'y agripper fermement, m'obligeant à rompre le contact de nos lèvres. Je le regarde. Il halète tout autant que moi. Un sourire malicieux se dessine sur ses lèvres brillantes et il me fait brusquement basculer sous lui. Ses doigts se referment sur mes poignets, les tenant en respect de chaque côté de ma tête. Je grimace. Je n'aime pas être entravé et il le sait.
- Je te trouve bien excité aujourd'hui.
- Plains-toi.
- Ce n'était pas mon intention..., rétorque-il en m'embrassant aussi violemment que je l'avais fait précédemment.
J'adore ses baisers, je crois que je ne m'en rassasierai jamais. En y réfléchissant bien, c'est de cette manière qu'il a eu raison de moi. De mes doutes, et de mes craintes aussi.
Ses doigts effleurent la bordure de ma chemise et commencent à la déboutonner. Chacun des boutons. Un à un. Les uns après les autres. Je sens que ça l'énerve car plus ça va plus il a du mal à les défaire. J'ai envie de rire, mais je me retiens.
- Putain, c'est chiant ton truc… Merde tant pis.
D'un coup il tire violemment sur le tissu et je vois tous les boutons qui me restent sauter joyeusement dans les airs avant d'atterrir dans un bruit étouffé sur les tapis.
- Hey ça va pas ! Pour quelqu'un qui se plaignait de mon impatience… Comment je vais expliquer l'état de ma chemise à ma mère maintenant ?...
- Tu n'as qu'à lui dire que tu t'es fait attaqué par ton espèce de femelle en chaleur, je suis sur qu'elle va adorer le scénario, rétorque-t-il en découvrant mon torse avec une satisfaction non dissimulée.
Je ricane.
- T'es bête. Viens là.
Je l'attire contre moi, enfouissant ma tête au creux de son cou, effleurant de mes lèvres sa peau. Je respire avec délice son odeur, son parfum aux senteurs musquées et indéniablement masculines.
Je remonte vers son oreille gauche et la mordille, la suçote, jouant de ma langue avec son piercing argenté. Pendant ce temps Akira en profite pour me débarrasser de mon jean et curieusement je dois dire qu'il se débrouille plus habilement qu'avec la chemise. Il le fait glisser sur mes jambes. Je commence à défaire le sien. Ses lèvres se posent sur les miennes pour un baiser beaucoup plus tendre que le précédent, histoire de calmer un peu mes ardeurs. A présent seule notre étreinte apaisée vient troubler le silence qui nous entoure… Ou presque. Je le repousse doucement et son regard interrogateur me scrute lorsque malgré sa tentative je persiste à le maintenir à distance.
- Qu'est ce qu'il y a ?
- Je sais pas. T'as pas entendu un bruit ?
Il tend l'oreille un instant puis hausse les épaules.
- Nan. C'est rien, juste le vent, il déclare d'un air détaché avant de reprendre notre baiser.
Je me détends. Un peu. Rien qu'un peu avant de le repousser à nouveau, me redressant à bout de bras.
- Et là t'as rien entendu ?
- Quoi ? Non. Hey arrête de flipper je te dis qu'il n'y a personne. Alex…
- Là ! Tu ne vas pas me dire que t'as pas entendu cette fois-ci !
Il se retourne. Un gros vacarme retentit, comme si quelqu'un était lourdement tombé au sol. Un cri étouffé.
- Bouge pas je reviens, me lance Akira en se rhabillant en un éclair.
Il se lève et disparaît en courant dans la pénombre. Je ne le revois que lorsqu'il ouvre la porte avant de la refermer aussitôt derrière lui dans un claquement qui résonne dans toute l'immensité de la salle silencieuse.
Je soupire. Et dire qu'on a attendu cette soirée pendant toute une semaine ! C'est vraiment pas de bol. Je m'étends sur le sol, les yeux rivés vers le plafond vitré. La nuit es t étoilée aujourd'hui. Quand je pense qu'il y a quelques semaines il faisait encore jour à cette heure-ci. Je ferme les yeux, me concentrant sur les bruits alentours. Mais tout est calme. Un peu trop peut-être.
Je regarde ma montre. Cela va faire 10 minutes qu'Akira est parti. Je commence à m'inquiéter. Pas tellement pour lui parce que je sais très bien qu'il sait se débrouiller... mais pour tout le reste... Même si cela fait près de 8 mois qu'on sort ensemble, la perspective de le voir placardé en lettre d'or sur tous les murs du lycée ne m'enchante pas vraiment. En tout cas pas pour l'instant car je suis encore dans la problématique du 'comment annoncer sa non-totale hétérosexualité à ses parents sans déclencher une crise d'hystérie générale'. J'ai bien tenté à plusieurs reprises quelques approches subtiles, toutes soldées par des échecs cuisants. En plus devant le sourire de ma mère et ses questions taquines sur mes futures potentielles petites amies… ben ça ne loupe pas : à chaque fois je me dégonfle !
Pathétique, et éprouvant mine de rien.
Et si j'en suis là c'est à cause de ce blondinet aux yeux verts anis qui, en plus d'être beau comme un dieu et d'embrasser comme tel, m'a fait un inlassable rentre-dedans avec une assurance sans borne pendant plus de 4 mois. Honnêtement n'importe qui aurait craqué ! Si si, je vous jure. Parce que ce n'est pas dans mon habitude d'être gay. Enfin je veux dire… bref vous avez compris !
En fait, à première vue, rien ne nous destinait à être ensemble. Je dirais même qu'absolument tout nous destinait à ne pas être ensemble. Pourquoi ? Tout d'abord parce que j'étais très amoureux de ma petite amie, mais surtout parce qu'on se détestait au départ, ou tout du moins je le croyais. Moi je le détestais en tout cas. En fait il m'a littéralement pourri les 4 premiers mois de l'année scolaire précédente. Le petit nouveau avec ses airs suffisants. Il m'a pris en grippe dès son arrivée. Une lubie incompréhensible pour moi à l'époque et qui m'a fortement… vexé, oui je dois bien l'admettre. Il faut dire que je n'ai pas pour habitude d'être détesté !
Je l'ai réalisé plus tard, mais c'est pile à ce moment là, à la première de ses insultes à laquelle j'ai répondu qu'il a commencé à tisser sa toile autour de moi. Quand je l'ai compris il était déjà trop tard. Même quand je l'ai voulu je n'ai pas pu m'arrêter de jouer. Et ce, jusqu'à ce que le jeu devienne sérieux, jusqu'à ce qu'il me contraigne à me décider, jusqu'à ce que je me force à ouvrir les yeux sur ce que je refusais de voir.
Au début je pensais que notre histoire ne durerait pas bien longtemps parce qu'il avait l'expérience que je n'avais pas, parce que je n'y croyais pas vraiment en réalité. Je pensais qu'il m'aurait largué au bout d'un mois ou deux dans le meilleur des cas. Peut-être même juste après qu'on ait fait l'amour pour la première fois. Mais en fin de compte, les semaines puis les mois sont passés et je dois bien avouer que chaque minute sans lui me semblait d'une longueur insoutenable.
Alors honnêtement je ne sais pas ce qui serait le pire : que mes parents me considèrent comme un paria et me foutent à la porte, ou alors qu'ils me gardent avec eux mais m'empêchent de revoir Akira kit à jouer les vigiles, ce dont ils seraient bien capables. Je ne sais pas ce qui me ferait le plus mal. Je ne suis pas prêt à leur dire. Je ne suis pas prêt à choisir. Pas encore tout du moins. Et c'est pour cette raison que je continue à sortir avec des filles de mon lycée.
Depuis qu'Akira et moi sommes ensembles on est comme qui dirait inséparables, à tel point que j'en avais un peu délaissé tous mes autres amis ce qu'ils n'ont pas manqué de me faire comprendre à leur manière. Leurs plaisanteries ont été pour moi un mauvais déclic. Je me suis senti pressé, acculé. C'était trop tôt pour moi et j'ai commencé à paniquer.
Akira, lui, n'a pas été trop bouleversé quand je lui en ai parlé. Au contraire. Il a dit que je prenais leurs taquineries trop au sérieux, qu'on s'en fichait. Ça m'a agacé de l'entendre tenir ce genre de discours. Ses parents étaient au courant depuis longtemps pour ses préférences et apparemment ça ne leur avait jamais posé de problèmes. Les miens ne seraient surement pas aussi aisément compréhensifs. Je me souviens qu'en voyant mon expression désespérée, Akira m'avait pris par les épaules et s'était excusé.
- Ecoute on sera plus prudent voilà tout.
- Prudent ? Mais tu te rends compte qu'on n'a rien fait !
- Hey je te rappelle que c'est toi qui te plains, pas moi. Il y a une minute t'étais au bord des larmes et voilà que maintenant tu t'énerves. Ne m'engueule pas, d'accord, j'y suis pour rien.
- Je sais… Excuse-moi. C'est juste que… faire attention à que tout ce que je dis ou fais, franchement ça devient pesant… En plus je suis sûr que si je sortais avec une fille ça ne leur serait même pas venu à l'idée de faire ce genre de sous-entendu !
Oui. En fait c'est de cette façon que tout a commencé. Parce qu'Akira n'est pas bête, il a tout de suite compris où je voulais en venir. Ce jour là c'était la première fois que j'ai senti que je le blessais réellement. Pourtant il a continué de sourire, même lorsqu'il m'a fait cette proposition. C'est juste… pour les apparences. Rien d'autre. Chacun de nous sortira avec la fille de son choix, et on s'est juré de ne rien se cacher et de ne jamais aller plus loin que de simples baisers.
Au début cela n'a pas été aussi aisé que prévu. Beaucoup moins que je me l'étais imaginé. Je pensais que l'affection qu'on se témoignait en permanence suffisait à établir une confiance suffisamment forte l'un en l'autre. Je me trompais. Dès qu'on se retrouvait seuls tous les deux on finissait systématiquement par s'engueuler. Les petites taquineries, les piques amères, les sous-entendus, les questions gamines du genre « est ce que tu la trouves jolie ?», «est ce qu'elle te plait ?», « Plus que moi ? », « est ce que tu as envie de coucher avec elle ? »… On pouvait s'engueuler pendant des heures, limite à se taper dessus parfois. Il devenait suspicieux et agressif. De mon côté j'étais toujours sur la défensive ce qui était loin d'arranger les choses. Mais lorsqu'il me demandait de les quitter, je le faisais sans tergiverser. J'attendais que la situation se calme puis je ressortais avec une autre si l'occasion se présentait. Et tout recommençait. Un cycle sans fin.
C'était réellement insupportable. Pour l'un comme pour l'autre. A cette époque j'aurais voulu que tout redevienne comme avant. Je ne voulais plus voir cette froideur dans son regard, cette dureté passagère mais que je redoutais à chaque fois qu'on se retrouvait seul à seul. Je voulais qu'il m'aime comme avant. Sans vengeance. Sans amertume. Sans souffrance.
Ça a duré 2 mois. Deux longs mois pendant lesquelles j'ai pensé qu'il valait mieux tout arrêter. Malgré tout on n'en a jamais discuté et je n'ai rien fait qui puisse orienter la conversation dans ce sens. Au fond ce n'était pas ce que je désirais, et lui non plus de toute évidence. Après chaque dispute, au bord des larmes, il me répétait sans cesse qu'il m'aimait, qu'il était désolé… Je culpabilisais un peu plus à chaque fois. Et c'était bien fait pour moi.
Mais au fil du temps finalement la situation s'est peu à peu arrangée. On a commencé à se faire mutuellement confiance. A arrêter de se provoquer systématiquement. De se tester. Et ça, c'est ce qui a apaisé la situation je crois. Pour le moment en tout cas.
Soudain un bruit me tire de mes pensées. Un bref instant je vois la porte s'ouvrir puis se refermer. Je reste collé contre le chariot, attendant que les pas se rapprochent et que la silhouette apparaisse dans la lumière.
- Bon ça y est c'est réglé ! me lance Akira en me rejoignant.
Je me redresse.
- Alors ? Et ne viens pas me dire que ce n'était que des rats !
- Je dirais plutôt une grosse fouine. Il était mort de trouille, il ne dira rien, ne t'inquiète pas.
- Tu es sur ?...
- Certain.
- Hpmf… Mais qu'est-ce qu'il faisait là ? Tu le connais ?
- Non. Il est en seconde apparemment. Il m'a dit qu'il s'appelait Joshua.
- Connais pas. Et… est ce que…
Je soupire.
- Est-ce qu'il m'a vu ?
- J'en sais rien. Mais de toute façon faut pas rêver il n'est pas con non plus, hein.
- Ouais… Evidemment… Oh quelle galère ! C'est bien ma veine.
D'un doigt glissé sous mon menton il redresse mon visage vers le sien.
- Allez fais pas cette tête. Tout ira bien.
Ses lèvres se posent sur les miennes. Légères, souveraines, chaudes… Je sens cette chaleur cheminer lentement vers mon cou et ses mains se poser sur ma taille puis mes cuisses.
- Hey ! S'exclame-t-il en s'écartant brusquement. Mais pourquoi tu t'es rhabillé ?
- Bah… t'en as de bonne toi ! Si quelqu'un était entré j'aurais eu l'air fin ! Et puis je me les caillais moi à t'attendre à moitié nu !
Il rit.
- Mon pauvre chaton, tu as froid ? Attends tu vas voir je vais arranger ça.
Sa langue se promène sur ma mâchoire avant de rapidement se frayer un chemin pour flirter avec la mienne. Je laisse échapper un gémissement. Ai-je déjà dit que j'étais fou de ses baisers ? Il m'allonge de nouveau sur le sol et s'étend à mes côtés. Sa main glisse le long de ma taille en de légers mouvements circulaires. Mon corps se détend progressivement sous ses caresses et mon esprit s'engourdit peu à peu. J'entends sa voix d'un velours soyeux murmurer à mon oreille. Mon prénom glisse entre ses lèvres, m'arrachant un frisson. Il me dit qu'il m'aime, qu'il a envie de moi. Son souffle dans mon cou, ses lèvres sur ma peau m'électrisent à un point que je n'ose imaginer. Comme à chaque fois. J'ai l'impression d'être ivre, de ne plus être maître de moi. Pourtant quand je sens sa main s'affairer à dégrafer mon jean, j'ai un sursaut.
- Je… C'est p'tet pas très prudent de faire ça là, non ?
- Pourquoi ? C'est bien là qu'on a commencé.
- Je sais bien mais… et s'il revenait ?...
- Mais non, t'inquiète.
Sur ce il reprend là on en était. Mais moi par contre, je n'y suis plus du tout !
- Attends, je finis par murmurer dans un souffle.
- Mm ?
- Tu ne veux pas… qu'on remette ça à un autre jour ?
Il me regarde, silencieux. Ça le contrarie je le vois bien. Je m'attends à ce qu'il me sorte un reproche du genre 'tu ne me fais pas confiance !', mais au lieu de cela il soupire et dépose un baiser sur mon nez.
- Ok. C'est pas grave. Ça va ?
- Oui. Excuse-moi.
- C'est rien.
Il va ramasser nos manteaux. Je sais que je l'ai un peu froissé, mais je me ferais pardonner. Promis !
- Hey ça te dit de dormir chez moi ce soir ?
- Tes parents sont de sortie ? Je lâche avec un peu trop d'espoir dans la voix.
- Désolé de casser ton enthousiasme, mon cœur, mais non. C'était une proposition en tout bien tout honneur. Et puis je pourrais profiter de l'occasion pour te recoudre ta chemise…
- Tu sais coudre toi ?
- Bien sur, et je sais également faire pleins d'autres choses qui pourraient te surprendre..., m'avoue-t-il en nouant ses bras autour de mon cou. Tu veux que je te montre… ?
Je souris.
- Le 'tout bien tout honneur' n'a pas duré longtemps...
Il me tire la langue.
- Tu viens alors ? S'te plait.
- Moi je veux bien mais ma mère… c'est autre chose. Tu sais avec l'épisode de la dernière fois…
- Mais ça fait pile un mois aujourd'hui. J'ai compté.
- Va lui dire toi. Remarque si tu la charmes… je ne suis pas sur qu'elle puisse résister.
- Probablement. Après tout j'ai bien réussi à séduire le fils. Et la fille aussi, mais bon ça c'était moins compliqué.
Non mais quel prétentieux !
Je lui file un gentil coup de poing dans le ventre et enfile ma veste avant de chercher mon portable dans mon sac de sport.
- Il est quelle heure, dom juan ?
- Mmm… 19H30.
- C'est bon. Viens on sort. C'est toi qui as les clefs ?
- Ouais.
Je le précède tandis qu'il ferme les portes une à une derrière nous. Une chance que le prof de gym m'ait toujours apprécié et sois accessoirement un ami de mes parents. Comme je suis le capitaine de mon équipe de basket et qu'à l'époque je venais souvent m'entraîner, même en dehors des heures prévues à cet effet, il m'a prêté un double des clés du gymnase. N'empêche je ne pensais pas qu'elles me serviraient un jour pour ça.
Je tends la main. Il pleut. Rien qu'un peu mais si on ne se dépêche pas on va prendre la sauce à coup sur avec le bol qu'on a aujourd'hui. Je tapote sur mon portable avant de poser une main sur mon oreille libre pour mieux entendre.
- Allo ?
- Maman c'est moi.
- Ah chéri ! Tu appelles tôt, tu as déjà fini l'entraînement ?
- Oui. On a terminé en avance aujourd'hui.
- ça s'est bien passé ?
- Très bien.
- Tant mieux. Dis-moi je suis dans la cuisine, qu'est ce que tu veux manger ce soir ?
- Non bah justement, je pensais dormir chez Akira...
Silence.
- S'il te plait… repris-je d'une petite voix.
- Tu ne crois pas que tu aurais pu m'en parler avant ?
- Je sais mais il vient de me demander…
- Mm… je ne sais pas, Alexandre…
- S'te plait 'man…
Elle soupire. C'est gagné !
- Bon bon, tu peux y aller. Mais n'oublie pas, vous avez cours demain matin, je ne veux pas que tu sèches comme tu l'as fait la dernière fois sinon ça va barder, crois-moi.
- Mais oui je sais…
- Je suis sérieuse, Alexandre. Ne me refais pas ce coup là !
- Mais ce n'est arrivé qu'une fois. En plus on n'a pas séché on ne s'est pas réveillé.
Bon bien sur c'est un mensonge éhonté et même si je m'obstine ma mère n'est pas dupe. A cause de ce regrettable incident elle m'a interdit de dormir chez Akira pendant tout un long mois !
- Je ne veux pas le savoir. De toute façon tu es prévenu. N'oublie pas d'appeler à l'occasion pour qu'on sache quand même où tu en es. Je te rappelle que tu dois être là à 13H demain pour garder ta sœur.
- Mais oui ne t'inquiète pas.
- Bon je vous laisse alors et ne vous couchez pas trop tard.
- Maman…
- Je sais. Bisous chéri. Embrasse Akira pour moi tu veux.
- Oui je le ferai. A demain !
Je raccroche tandis qu'Akira se penche vers moi, attendant avec impatience le verdict.
- Alors ?
Je souris et dépose un chaste baiser sur sa joue.
- Ma mère t'embrasse. Et c'est ok ! Ça a été plus facile que je ne le pensais.
- C'est parce que tu dramatises toujours tout. T'es un angoissé de la vie, tu le sais ça ? Et tu as encore de la chance parce que j'ai l'impression qu'il ne pleut plus. Pourvu que ça dure jusqu'à ce qu'on arrive au métro, ajoute-t-il en regardant le ciel, la main tendue.
Je me rappelle qu'à une époque – pas si lointaine d'ailleurs - je n'avais d'yeux que pour mon ex. Je la trouvais d'une beauté parfaite… Je me trompais.
A cet instant exact, son expression calme et souriante, son geste, la délicatesse de son mouvement qui lui donne cette apparente fragilité, les éclats de lumière qui se reflètent sur sa peau légèrement mate, ses yeux clairs et la blondeur de ses cheveux... Même si je sais que c'est idiot parfois quand je le regarde il m'y fait vraiment penser… A un Ange.
C'est dommage que je n'aie pas mon appareil photo sur moi… Et avec mon portable ça ne va rien rendre, mais ce sera déjà mieux que rien !
- Je peux savoir ce que tu fais ? me demande Akira au son du déclencheur.
- Je fige l'instant présent. Ce ne sera pas génial mais peut-être qu'en faisant un agrandissement je pourrais en tirer quelque chose, expliquè-je en effectuant un zoom sur ma prise de vue. Ça fera une bonne composition.
Je l'entends ricaner.
- Tu ne t'arrêtes jamais, hein.
- Plains-toi. Artistiquement parlant tu es d'une beauté parfaite tu sais.
- Hm… oui je sais, répond-il avec une arrogance feinte.
Il me fait rire.
- Ce n'est pas la modestie qui t'étouffe, dis donc.
- Eh bien à force de me le répéter tu as fini par me convaincre ! On y va ?
Merci d'avoir lu jusque là ! La suite à cette 'intro' sera publiée dans un mois. Je sais ça parait long, mais en réalité le temps passe vite. Très vite… Trop vite… lol
En attendant, quels qu'ils soient, commentaires et critiques sont toujours les bienvenus !
Copyright © 2005-2009 Valena