Bonjour !

Alors voila, je me lance dans une originale, totalement imprévue et écrite sur un coup de tête. Je l'ai presque finie, et je l'aime beaucoup, mais je préviens : c'est un style d'écriture très spécial.J'espère néanmoins que ça plaira à quelques personnes.

Ce prologue est un essai de post sans prétentions on va dire ; si ça n'avait tenu qu'à moi j'aurais garder cette histoire au chaud sur mon ordi, car elle est vraiment spéciale. J'appréhende un peu. Bref, assez de blabla.

Rating : M, ou +18 ans. A ne pas prendre à la légère, pour cause de lemons hard entre deux monsieurs, de vilains gros mots (et ça y va lol) et de choses un peu choquantes, comme mention de pédophilie dans les derniers chapitres.

Sur ce eh bien, bonne lecture !

Prologue

Franck est débile, songe Raphaël, allongé sur son lit, les bras en croix derrière la nuque.

Franck, c'est son meilleur ami, et il se demande bien pourquoi d'ailleurs.

Toujours est-il qu'il pense lui faire oublier Hélène avec sa thérapie à la con. Comment ça s'appelle déjà ? Ah oui. Le club des ouverts d'esprits.

C'est un endroit où des toqués en manque de sensations fortes se réunissent au coin d'un feu et discutent de philosophie, de religion, de sexe, de valeurs. De conneries, surtout.

« Seuls les imbéciles ne changent pas d'avis. »

Alors à un tournant de notre vie, il faut tout remettre en question, disent-ils, et s'ouvrir à toutes les conceptions.

« Il faut surtout ouvrir son cul », constate un jour Raphaël à l'adresse de son meilleur ami. Le ton est moqueur. Il prend son pied à le taquiner, histoire de renvoyer la monnaie de sa pièce. C'est à cause de Franck après tout s'il nage dans cette galère.

Aujourd'hui c'est le thème de l'amour et ils disent que mettre un nom sur nos envies sexuelles revient à poser une étiquette sur une brique de lait. Le garçon n'a pu s'empêcher de froncer les sourcils, perplexe quant à cette étrange métaphore.

Le lait c'est comme le sexe, on l'aime chaud, on l'aime froid ; on l'aime ou on le déteste. Il reste toujours une goutte au coin des lèvres, comme du sperme, qui vous donne envie de boire un nouveau verre. Raphaël trouve les comparaisons du tuteur du groupe franchement salasses et dérangées mais il préfère se la fermer – Franck tient beaucoup à ce club.

Alors qu'il soit écrémé, demi écrémé, quelle importance la façon dont on le préfère ? Ça reste du lait et c'est comme l'amour, à consommer sans modérations. Etre homo ou hétéro, c'est poser un nom sur le désir, mécanisme abstrait et échappant complètement au contrôle de l'Homme.

Le tuteur souffle sur le ton de la confidence qu'on est libres de coucher avec qui on veut, tant qu'on aime, même s'il y a trois, quatre personnes ou plus dans le lit. Tant qu'il ne craque pas, qui ça dérange ?

Raphaël ricane discrètement, imaginant une vingtaine de personnes sur ce pauvre lit, victime des étreintes bestiales de ces attardés mentaux. Sûr qu'il aurait pas tenu, avec une partouze pareille.

La pucelle intello du groupe – qui a envie de Raphaël depuis son arrivée, il en est sûr – lui fait signe de se taire. « Tu as beau être le mec le plus convoité du groupe, nous ne sommes pas obligés de supporter ton sarcasme. Rien ne t'oblige à rester ! »

Et Raphaël a pitié d'elle lorsqu'elle se met à bafouiller des excuses juste après, pour avoir oser lui parler ainsi, les joues rougissantes.

Attardés mentaux, c'est le mot.

Désormais il ne pourra plus regarder une brique de lait sans être traumatisé ; et venir à ces réunions lui fait l'effet de n'être qu'un morceau de viande.

Même Franck a tellement changé qu'en plus d'être passé bi, il veut se faire son meilleur ami. Raphaël l'a gentiment repoussé. « Misère, tu t'es fais lobotomiser le cerveau. » « Sodomiser, mon cher, sodomiser le cerveau. »

L'autre préfère se boucher les oreilles, et il pense que demain il n'ira plus à ces réunions débiles. Il pense encore beaucoup trop à Hélène…

Cela dit, leur conception de l'amour ne le laisse pas indifférent. Quand il avait quatorze ans, un garçon est tombé amoureux de lui, un garçon superbe. Raphaël a toujours eu la sensation que, s'ils avaient eu plus de temps, lui aussi aurait pu éprouver quelque chose.

D'ailleurs, tant d'années après, une petite émotion le parcourt, à peine perceptible, lorsqu'il se remémore les traits fins de son visage.

Mais c'est normal, non, d'y penser, de ressentir ? C'est humain.

A suivre...

Il est rikiki ce prologue, mais les chapitres suivants seront plus longs, rassurez-vous.

Peut-être à bientôt dans une review ? Ou pas.

Bisous.