Le mot de passe
Auteur : Pilgrim et Nicolina
Genre : Romance
Rating : M
Réponses aux reviews :
Jun : C'est vrai que Thomas a eu moins de chance que Samuel. En fait, tu auras la réponse à ta question dans ce chapitre en ce qui concerne la relation entre David et Samuel. Quant à envisager de faire une suite ? Eh bien oui, c'est une possibilité que l'on a envisagée. Merci pour ta review.
Voici le dernier chapitre de notre fic.
Merci à tous ceux qui nous ont suivi jusqu'au bout.
note de pilgrim : Je veux juste remercier Nico d'avoir accepté de prendre en charge la publication régulière de cette fic, et d'avoir courageusement accepté de mettre son perso en danger par cette liaison passionnelle avec le mien, pas toujours facile. Merci surtout aux lecteurs et reviewers réguliers, merci de nous avoir accompagnées pendant ces quelques semaines et à plus tard peut être, puisqu'une suite de cette fic n'est pas à l'ordre du jour.
Pour conclure, comme j'adore les chansons (j'espère que Nico me pardonnera), je citerai "Comment te dire adieu" pour le passage qui résume bien notre histoire, je trouve : "Mon coeur de silex vite prend feu, ton coeur de pyrex résiste au feu, je suis bien perplexe et je ne peux me résoudre aux adieux". Bisous à tous ^^
Bonne lecture !
Chapitre 66 : Epilogue
POV de Raphaël
Revoir Arthur m'a fait bizarre. Le rencontrer comme ça, par hasard, c'est vraiment inattendu. Les souvenirs sont remontés d'un seul coup. Il faudra que j'en parle à papa quand je l'aurai au téléphone, je suis sûr que lui aussi, ça lui rappellera des souvenirs.
J'avance lentement même si je sais que je devrais me dépêcher. Il pleut des cordes en plus. Quelle idée de me demander de venir par un temps pareil, mais je pense que c'est plus sage. Elle va m'en vouloir si je lui fais faux bond et je n'ai aucune envie qu'elle me crie dessus encore une fois. Ah ! Les femmes, je vous jure.
J'arrive au lieu de rendez-vous et je me mets à l'abri. Elle n'est même pas encore là, la poisse. Finalement je la vois arriver cinq minutes plus tard. Elle me regarde en bougonnant. Sympa l'accueil. Je m'approche d'elle et elle se recule.
-Je vois, tu es encore fâchée, dis-je.
-A chaque fois, c'est pareil, Raphaël. Je ne t'ai pas demandé grand-chose quand même, dit-elle.
-Carine, je t'ai dit que je devais travailler. J'ai pas mal de choses à faire. Je suis à la fac, je te le rappelle.
-Moi aussi, mais je prends quand même le temps de venir te voir.
-Mais tu ne travailles pas, tu as plus de temps. Ecoute, ça ne nous mènera à rien. Je ne peux pas te donner plus de temps que j'en ai, si tu ne peux pas t'en contenter, je ne peux rien faire.
Elle fronce les sourcils et je sais que j'ai dit la phrase de trop. Elle s'en va sans un mot, son parapluie à la main. Je soupire. Je crois que c'est mieux comme ça pour l'instant. On se serait disputé toute la journée de toute façon. Je retourne chez moi, en courant. Heureusement, je n'habite pas loin de la fac. C'est plutôt un avantage, mais ce soir, je dois ressortir pour travailler. La galère, je vous jure !
Arrivé, je vais changer de vêtements, ils sont trempés et je récupère quelque chose dans ma poche. Un morceau de papier. Zut ! C'est presque effacé. C'était le numéro d'Arthur. Je grimace. J'essaierai de le revoir demain. Je souris alors que je sors de la salle de bains. C'était franchement sympa de le revoir. Il avait l'air un peu paumé parmi tous les étudiants, mais c'est compréhensible. La vie parisienne doit lui changer. Je prends mon téléphone. Il serait peut-être temps d'appeler papa, tiens. Je compose le numéro.
-Allo ?
-David ? C'est Raphaël.
-Je sais que c'est toi, ton numéro s'est affiché.
-C'est malin ça, alors ne fais pas comme si tu ne savais pas qui c'était.
-Oh ! Mais tu es de mauvaise humeur, ou je me trompe ? C'est Carine qui te fait des misères ?
-Arrête de toujours deviner ce qui se passe, dis-je en bougonnant.
-Je te connais bien Raphaël.
-Mouais. Papa est là ?
-Tu as vu l'heure ? Demande David.
Je regarde l'heure. Bien sûr, il n'est que seize heures.
-Non, j'ai pas regardé. Mais, il n'est pas rentré, c'est ça ?
-Il est un peu tôt.
-Mais toi, tu es là, dis-je avec sarcasme. Tu as la belle vie, dis donc.
-Comme si ça te dérangeait que je rentrais tôt.
-Oh non, pas du tout, ne t'en fais pas. Bon, tu diras à papa de m'appeler quand il rentrera.
-Pas de problème. Mais tout va bien à part ça ?
-Ouais. Plutôt bien. J'ai revu une vieille connaissance.
-C'est bien.
-Bon, je te laisse. Je reviens ce week-end de toute façon.
-Mais tu veux quand même parler à ton père. On te manque, avoue-le.
-Horriblement, dis-je avec ironie. Bien, à plus David.
-A samedi, Raphaël.
Je raccroche. Je n'aime pas l'avouer devant David ou mon père, mais bien sûr qu'ils me manquent. Je me relève, il est temps que j'aille me préparer pour partir travailler. Je sors avec mon parapluie. Il pleut encore des cordes, c'est déprimant. J'arrive à mon travail et enfile mon uniforme. Je salue mes collègues et commence à travailler.
Après déjà une heure de service, je m'aperçois qu'il y a moins de monde que d'habitude. Les gens n'ont pas envie de sortir par ce temps, pourtant, je vois quelqu'un passer la porte de restaurant et je suis surpris de constater que c'est Arthur. Il semble un peu perdu, ses cheveux blonds dégoulinent un peu malgré le parapluie qui l'a protégé. Ses yeux bleus cherchent le comptoir, je crois et alors qu'il s'avance, il semble surpris de me voir là.
-Bonsoir, dis-je en souriant. Je ne m'attendais pas à te voir ici.
-Moi non plus.
-Je travaille pour payer une partie de mon appart'. Je n'aime pas trop que mon père m'aide, même s'il le fait quand même.
-Je vois, dit-il en souriant.
-Qu'est-ce que tu prends ?
-Qu'est-ce que tu me proposes ?
-Alors, nous avons un large choix d'hamburger, puisque c'est la spécialité de la maison. Sinon, une salade si ça te tente.
-Un menu alors, dit-il en me désignant une pancarte.
-Ok ! Pas de problème.
Je tape rapidement sur la machine et encaisse son paiement, avant de lui servir son menu. Il commence à se faire tard, les clients désertent, mais Arthur est toujours là, à manger tranquillement. Je contourne le comptoir pour aller nettoyer un peu la salle et je m'arrête près de lui.
-Tout va bien ? Demandais-je.
-Oui, dit-il un peu surpris.
-C'est pas facile d'être dans une grande ville comme ça. Moi-même, j'ai du mal parfois. La vie parisienne n'est pas facile, surtout quand on vient de la campagne. Tiens, au fait, ça me fait penser, tu peux me redonner ton numéro de portable, le papier sur lequel je l'avais noté a pris la pluie.
-Heu oui, d'accord.
Il semble un peu gêné et je comprends qu'il n'a pas de quoi noter. Je retourne vers le comptoir et reviens avec un morceau de papier et un crayon. Il griffonne le numéro et me le tends.
-Merci, répondis-je. Dis-moi, tu fais quelque chose après ?
-Non, dit-il. Je ne connais personne ici, tu sais. Enfin, à part toi.
-Ca te dit d'aller prendre un verre après ? Je dois rejoindre des amis, mais tu peux venir si ça te tente.
-Heu… je ne sais pas.
-Tu fais comme tu veux, mais ça te ferait du bien de voir du monde. Je sais que ça ne doit pas être facile d'être seul. Bien, tu m'attends, le temps que je finisse mon service.
Il acquiesce, un peu gêné. C'est plutôt amusant de le voir là, un peu perdu. Je continue à travailler, jetant des regards parfois vers lui. Son téléphone sonne et je ne peux m'empêcher de me rapprocher. Je sais que ce n'est pas bien d'écouter les gens, mais je suis curieux, j'y peux rien. Il commence à parler en anglais et je comprends que c'est son père qu'il a en ligne. Je m'éloigne finalement, pour finir de ranger et un peu plus tard, je reviens vers lui.
-On y va ? Demandais-je.
-Oui, dit-il.
Il se lève et nous partons, nos parapluies sont sortis. Je l'emmène dans un bar où je retrouve mes amis.
-Tu en as mis du temps, bougonne Anaïs.
-Je travaillais, je te signale. Merci pour l'accueil et puis je te rappelle que je n'étais pas censé venir ce soir.
-Oh ! C'est bon, tu travailles trop.
-Je ne suis pas venu ici pour me tourner les pouces.
Je m'assois et Arthur se met près de moi, un peu gêné. J'espère que je vais le mettre à l'aise, il a l'air tellement crispé.
-Qui est ton ami ? Demande Sébastien.
-Oui, je vais faire les présentations. Anaïs, Sébastien, voici Arthur. Il est anglais. Arthur, voici mes amis. Ils sont jumeaux.
-C'est bien de le préciser, dit Anaïs. Bonjour Arthur. Ca te plait, Paris ?
La voilà qui parle anglais maintenant. Elle le regarde avec un sourire qui en dit long. Arthur lui plait, j'aurais dû m'en douter. Sébastien dit un vague bonjour comme d'habitude. Il n'est pas très bavard.
-Oui, dit Arthur. Enfin, ce n'est pas facile par moment.
-Oui, je comprends, dit Anaïs.
-Mais bien sûr, dis-je, comme si tu étais gênée. Tu es comme un poisson dans l'eau, ici.
-Et alors, ça ne veut pas dire que c'est facile.
Je soupire, elle ne changera jamais. Je souris. Arthur est encore plus gêné, maintenant. J'essaie de lui faire un sourire rassurant. Et c'est à ce moment que mon téléphone sonne. Je le prends et m'éloigne, laissant mes amis, seuls avec Arthur.
-Oui ?
-Ca va, mon fils ?
-Oui, mon père. Ca va. David t'a quand même donné le message. Tu as vu l'heure qu'il est ?
-Je sais, j'ai fini tard, mais je tenais à t'appeler, puisque tu voulais que je t'appelle.
-Mouais, tu es vraiment rentré si tard ? Avoue que tu as fait des cochonneries avec David.
-Raphaël, ce n'est pas une façon de parler.
-Oui, je sais, désolé. Donc, je t'appelais pour prendre des nouvelles. Et te dire aussi, j'ai rencontré Arthur. Je sais pas si tu te souviens. Le fils de Thomas Barclay.
-Ah ! Oui, je me souviens, dit-il sur un ton un peu moins enjoué. Et il va bien ?
-Arthur, oui, il est un peu perdu. Son père aussi va bien, si ça t'intéresse. Il écrit toujours apparemment. Papa, ça va ?
-Oui.
Je comprends que ce n'est pas le cas. J'aurais dû me douter que ce n'était pas une bonne idée de lui parler de Thomas. Ca a réveillé de vieux souvenirs.
-Eh ! Tu sais Arthur est aussi à la Sorbonne, c'est génial.
Gros silence, un peu pesant. Je vois que je l'ai braqué et quand il se sent acculé, papa a tendance à se renfermer sur lui-même. Il n'a malheureusement pas changé de ce côté-là.
-Bon, papa, je reviens ce week-end. Te fais pas de mouron d'accord ?
-Bien sûr que je m'en fais, mon bébé est loin de la maison.
-Pff ! Comme si ça te gênait d'être seul avec David, au moins vous pouvez faire vos cochonneries tranquillement.
-Raphaël ! S'indigne mon père.
-Je t'aime aussi papa. David, je sais que tu as tout entendu, je t'entends respirer. A samedi tous les deux.
-A samedi.
Je raccroche et reviens vers mes amis. Sébastien semble exaspéré, Anaïs a un grand sourire sur le visage et Arthur est rouge comme une pivoine.
-Qu'est-ce que tu lui as raconté pour qu'il fasse cette tête ?
-Mais rien, dit Anaïs de façon innocente.
-Mais bien sûr.
Le silence s'installe avant qu'Anaïs ne reprenne la parole.
-Au fait, Raph, tu as trouvé un colloc' pour ton appart' ?
-Non, toujours pas, depuis que tu me l'as demandé tout à l'heure. Dire que l'autre m'a lâché à la dernière minute. Je ne sais pas encore comment je vais faire.
Arthur me regarde, je ne suis pas sûr qu'il ait tout compris. Nous parlons certainement trop rapidement pour lui.
-Je devais avoir un colocataire dans l'appartement où je suis, expliquais-je, mais il a annulé à la dernière minute. Résultat, ça fait un mois que je cherche quelqu'un. Il faut que je paie le loyer et seul ce n'est pas facile.
-Ton père t'aide pourtant non ? Demande Sébastien.
-Oui, grognais-je. Mais je n'aime pas ça et je préfère être le plus indépendant possible.
-Et toi Arthur, tu loges où ?
Anaïs, toujours aussi indiscrète et encore plus quand quelqu'un lui plait.
-Dans une chambre près de la fac, dit-il simplement.
-Et ça te plait ? Tu t'y sens bien ?
-Anaïs, tu n'as pas fini de l'embêter avec tes questions, la sermonna son frère.
-Non, c'est bon, dit Arthur. Je m'y plais… moyennement. C'est pas facile. Et c'est petit comme endroit.
-Eh ! Raphaël, tu pourrais prendre Arthur comme colocataire.
Je regarde Arthur. Bizarrement, je ne trouve pas l'idée saugrenue, au contraire. Mais même si je ne suis pas contre, ce n'est pas vraiment à moi de décider.
-Ca te dirait ? Demandais-je. L'appartement est assez grand, il y a deux chambres. Mais, tu préfères peut-être rester où tu es.
Il me regarde, un peu surpris. Je ne sais pas du tout si ça lui dit ou non, en fait.
-Heu… je ne sais pas, dit-il.
-Tu peux venir visiter, si tu veux, pour voir si ça te plait. Mais je ne t'oblige à rien. C'est toi qui décides.
Il acquiesce, un peu gêné. Il est vraiment timide comme garçon, je trouve, mais c'est sûrement dû au fait, qu'il n'est pas chez lui.
-D'accord, dit-il en souriant. Je viendrai voir.
-Bien, mes amis, il est temps que je m'en aille, dis-je.
-Déjà ? Demande Anaïs, déçue. Tu restes avec nous Arthur ?
-Je dois me lever tôt, demain, dit-il.
-Oui et moi aussi, répondis-je. On doit bosser, je te le rappelle. Et puis, il me semble que j'ai fait un gros effort en venant ce soir.
-C'est bon, sois pas rabat-joie.
-Bien, sûr ce, à bientôt.
-Au revoir, dit Arthur.
Anaïs fait un signe de main avec un sourire et Sébastien fait de même, d'une façon beaucoup plus neutre. Nous sortons du bar et nous nous arrêtons devant.
-Ca va aller pour rentrer ? Demandais-je.
-Heu… oui, je pense que je vais m'y retrouver, merci.
-Et si tu veux visiter l'appartement, n'hésite pas. Demain, ça te dit ?
-Oui, pourquoi pas.
Je lui souris, et nous nous séparons. Je n'aurais jamais cru le revoir un jour. Arthur n'était qu'un simple moment de ma vie. A croire que le destin a voulu qu'on se revoie encore une fois. Je me souviens encore de la promesse qu'on s'était faite de nous revoir, mais il est possible qu'il ne s'en souvienne pas, il était encore petit.
Quelques jours plus tard, Arthur a finalement accepté d'emménager avec moi. Ca n'a pas été facile de le convaincre, mais Anaïs a semble-t-il été très persuasive. Et à présent, Arthur et moi vivons sous le même toit. Quand j'y pense, c'est une nouvelle histoire qui commence.
Fin !
Voici la fin et merci encore d'avoir suivi l'histoire de Thomas et Samuel.