XIII
Joao n'eut pas le temps de s'interroger sur la présence d'Adrien chez Mamie Annette que des lèvres chaudes vinrent se poser sur les siennes.
Il eut à peine le temps de savourer ce baiser que la bouche de son amant s'écartait de la sienne.
Leurs regards se croisèrent et alors le temps s'arrêta, plus rien d'autre n'existait, oubliées Mamie Annette, Alicia et Angelina, ils étaient seuls au monde.
Ils ne pouvaient pas, ils ne le voulaient pas non plus, lutter contre la force qui les poussait l'un vers l'autre.
Lequel des deux prit l'initiative du second baiser ? Quelle importance ! Celui-là fut plus passionné et les laissèrent à bout de souffle. Ils restèrent ensuite enlacés, s'enivrant de l'odeur de l'autre.
Le premier Joao prit conscience qu'ils n'allaient pas indéfiniment rester sur le trottoir et pour ce qu'ils avaient en tête, risquer un attentat à la pudeur.
Il prit la main d'Adrien et l'entraîna jusqu'à chez lui. A l'abri des regards ils laissèrent libre court à la passion qu'ils retenaient depuis si longtemps.
Un autre baiser, enragé, leurs dents s'entrechoquant.. La frustration de ces derniers mois étaye dans chacun de leurs gestes empressés. Ils arrachèrent plus qu'ils enlevèrent les vêtements qui étaient un obstacle à l'assouvissement de leur désir. Ils ne surent pas comment ils atteignirent la chambre au lieu de s'étreindre à même le sol.
Ils tombèrent sur le lit pressés de sentir sous leurs doigts la peau de l'être aimé. Leurs sexes entrèrent en contact les faisant gémir. La tendresse n'était pas de mise, seul comptait ce besoin viscéral de ne faire qu'un avec l'autre. Comme la première fois ils luttèrent et comme la première fois Joao rendit les armes, les jambes écartées il s'offrit à son amant après lui avoir tendu un carré argenté pris dans sa table de chevet.
Il grimaça quand un doigt força l'entrée de son intimité, malgré l'urgence Adrien attendit qu'il se détende avant de continuer sa préparation. Il se protégea et s'introduisit en lui d'une seule poussée lui arrachant un cri de douleur mêlé au plaisir. Il le fit taire d'un baiser et commença ses va-et-vient lents mais tout en puissance, sortant de son amant pour mieux le prendre avec force. Joao n'était plus que plaisir, la douleur s'était estompée et il ne retenait pas ses cris sous les coups de butoirs. Il n'eut pas besoin de se toucher, l'orgasme le foudroya alors qu'en un dernier coup de rein Adrien le rejoignait dans l'extase. Il se dégagea doucement de son amant, se débarrassa de la protection de latex qu'il jeta après l'avoir nouée sur le plancher et vint se blottir dans les bras de Joao et épuisés ils s'endormirent
C'est la sonnerie du portable d'Adrien qui les réveilla quelques instants plus tard. Joao grogna quand son amant se leva pour répondre. Il fit patienter son interlocutrice, en l'occurrence sa secrétaire et se rendit dans le salon afin de ne pas perturber le sommeil de son compagnon. Son compagnon, oui c'était bien le mot, car il n'imaginait pas d'être séparé une nouvelle fois de lui.
Après s'être entretenu quelques instants avec Madeleine il raccrocha en souriant, décidément son assistante était une vraie perle. Connaissant son attachement pour Mamie Annette elle s'était occupée des affaires ne nécessitant pas sa présence et avait reporté tout ses rendez-vous. Il avait deux jours pour profiter pleinement de son amant et pour s'occuper de son amie.
Un baiser posé délicatement sur sa nuque le fit se retourner et aussitôt deux bras l'enlacèrent. Ils restèrent un moment, les yeux dans les yeux, avant que leurs lèvres se rejoignent pour un baiser tout en douceur.
Le feu de la passion qui les avait consommé s'était apaisé mais le désir était toujours présent et ils ne demandaient qu'à l'assouvir.
Ils regagnèrent le lit aux draps défaits. Cette fois–ci il n'y a pas l'urgence et ils laissèrent leurs mains prendre le temps de caresser chaque parcelle de leur corps.
Leurs langues redécouvraient la saveur de leur peau, pimentée par la sueur de leurs derniers ébats.
Des gémissements s'échappaient de leurs lèvres gonflées par l'abus de baisers. Des sexes dressés attendaient, qu'une bouche, une main soulagent cette tension insoutenable.
Le jour qui déclinait dessinait des ombres sur leurs corps qui luttaient amoureusement. Adrien rendit les armes quand les lèvres de Joao se refermèrent sur sa virilité, jouant une partition qu'accompagnaient ses soupirs. Il grogna de frustration quand son amant le délaissa mais fut vite remplacer un petit cri de contentement quand il s'introduisit en lui. Une danse sensuelle débuta, d'abord lentement puis crescendo, accompagnée par les soupirs des deux hommes. Ils voulaient faire durer ce moment mais le final ne se fit pas attendre, les laissant sans forces mais la tête pleine d'étoiles.