Auteur : Naëlle
Titre : Gwenn, entre espoir et sacrifice.
Genre : Drame/famille/amitié et un soupçon de romance

Note : Surprise ! Voici une nouvelle histoire qui débute. Mais autant vous le dire tout de suite, cette histoire est sans prétention. Personnellement, je dois dire qu'elle n'est pas du tout aussi aboutie que « Loup apprivoisé », par exemple. Mais le côté positif, c'est qu'elle devrait être courte. Une dizaine de chapitres, quinze, tout au plus.
Dans cette histoire, pas vraiment de romance, mais beaucoup de relation humaine. Bon, ça n'empêchera pas certains persos de tomber amoureux, mais ce n'est pas vraiment le but du l'histoire (quoique… peut-être que certains ne suivront l'histoire que pour les romances ! lol).

J'espère que vous apprécierez ce début.
Bonne lecture.


Gwenn, entre espoir et sacrifice

* Chapitre 01 : Retour *


Depuis des générations, la famille Sanya protège ce continent de leurs ennemis jurés les Nasya. A chaque génération né leur ultime espoir dans le cas où une défaite pourrait être imminente de leur côté. Cette fois-ci, c'était un petit garçon qui leur servirait de sacrifice si les Nasya devaient prendre l'avantage. Il s'appelait Gwenn et il venait d'avoir sept ans lorsque l'un de ses gardiens demanda à un autre :

- Pourquoi Gwenn n'a pas le droit de sortir ?

- Parce qu'il est notre ultime espoir d'après ce qu'ont dit les adultes.

Pas vraiment satisfait de cette simple réponse, l'enfant en plein apprentissage avait voulu faire quelque chose pour le garçon à peine plus jeune que lui.

Et un soir d'orage, Gwenn ainsi que cinq de ses gardiens quittèrent le domaine des Sanya. Ils s'appelaient Léandre, Victor, Robin, Emma et Constance et ils étaient tous dotés d'un pouvoir particulier devant leur permettre de protéger au maximum celui qui pouvait tous les sauver. Cependant, à l'exception de Robin et Constance qui restèrent toujours ensemble, ils furent séparés et ce n'est que huit ans plus tard, alors que les Sanya retrouvèrent chacun d'entre eux, qu'ils se retrouvèrent.

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- N'oublie jamais que cette maison est la tienne, dit une femme en retenant ses larmes, tout en serrant contre elle un adolescent. Ce dernier lui rendit son étreinte avant de l'embrasser et lui murmurer :

- N'aie pas peur maman, je n'oublierai jamais cette maison et je reviendrai.

Acceptant finalement de le laisser rejoindre sa véritable famille, la femme attendit qu'il soit parti pour se laisser tomber à terre et pleurer toutes les larmes de son corps. Il y avait cinq ans, on lui avait confié un petit garçon amnésique et de famille inconnue. Au fil du temps, elle s'était attachée à cet enfant qui ne connaissait qu'une seule chose : son prénom, et bien que n'étant que famille d'accueil, elle s'était surprise à se dire que ce serait bien que ses parents ne soient jamais retrouvés afin qu'elle puisse être sa mère pour toujours. Malheureusement pour elle, quelques jours plus tôt, on l'avait averti que la famille de l'adolescent qu'elle chérissait s'était manifestée.

- Sois heureux avec tes vrais parents… Gwenn…, murmura la femme entre deux sanglots, à l'attention du garçon qui venait de la quitter.

Dans la voiture devant le mener chez lui, le jeune homme regardait le paysage défiler.

- Tout va bien monsieur ?
Demanda soudain le chauffeur.

Réalisant soudain que c'était à lui qu'on s'adressait, Gwenn répondit :

- Je vais bien…, sans réellement savoir s'il pensait ce qu'il venait de dire.

Lorsque finalement le véhicule se gara, la nuit était déjà tombée et face à l'immense demeure lui faisant face, il se demanda s'il n'y avait pas erreur sur la personne.

- Un problème ?
Demanda le chauffeur.

- Non… c'est juste que… je ne suis pas sûr d'être déjà venu ici.

- Vous vous en souviendrez sans doute plus tard, répondit l'homme avec douceur. Venez, vos parents doivent être impatients de vous revoir.

Gwenn avança le long des couloirs, un sentiment d'oppression au fond de son cœur, mais il ne dit rien et attendit patiemment, dans un salon, de rencontrer ses parents. Mais finalement, il ne devait pas les voir ce soir-là. Au lieu de cela, un homme, sans doute le majordome, songea-t-il, vient à sa rencontre.

- Bonsoir monsieur. Je suis Auguste et vos parents m'ont demandé de m'occuper de vous.

- Enchanté.

- Je n'étais malheureusement pas encore au service de votre famille lorsque vous étiez enfant, rajouta l'homme comme pour s'excuser.

- …

- Je vais vous conduire à vos appartements, mais avant toute chose, il va falloir que vous me donniez votre téléphone portable.

- Pourquoi ?

- Parce que vous ne pouvez pas communiquer avec le monde extérieur. C'est la règle.

- Et je suis censé faire comment pour donner de mes nouvelles à ma mère… enfin… je veux dire à la femme qui m'a élevée ?

- Si cela vous tient à cœur, je m'arrangerai pour que vous puissiez lui écrire des lettres.

Gwenn regarda autour de lui. Dans ce lieu inconnu, rempli de personnes qu'il ne connaissait pas, il comprit qu'il ne pourrait rien faire et, à contrecœur, tendit son téléphone, cadeau qu'il avait reçu deux ans plus tôt.

- Ne l'abîmez pas, j'y tiens beaucoup, dit-il tout de même.

- N'ayez crainte, monsieur.

Ceci étant fait, l'homme conduisit l'adolescent là où il vivrait.

- J'enverrai quelqu'un vous porter votre dîner. Dormez bien, dit Auguste avant de partir.

- Merci…, dit simplement le jeune homme.

Gwenn fit le tour de ce qui devait être ses appartements, comme l'avait dit le majordome. Ceux-ci devaient bien faire la taille de toute la maison dans laquelle il avait vécu durant des années.

Epuisé par la journée, l'adolescent n'attendit pas le repas, ne défit pas son sac et s'endormit tout habillé sur le lit. En posant la tête sur l'oreiller, il se dit que ce lit était le plus confortable sur lequel il lui avait été donné de dormir.

Une demi-heure plus tard, une servante vint afin d'apporter le dîner, mais elle trouva le jeune homme endormi, aussi, repartit-elle sans faire de bruit.

Durant cette nuit là, six personnes arrivèrent chez les Sanya, conduits par différentes voitures, ils se retrouvèrent lorsque la pendule afficha un peu plus de trois heures du matin. Lorsqu'ils furent réunis, ils furent conduits dans le bureau du chef de famille. Là, un homme à l'air austère, leur ouvrit la porte et un couple, les cheveux grisonnants leur fit signe de s'asseoir.

- Que fait cet humain normal ici ?
Demanda soudain l'homme à l'allure austère.

L'un des adolescents baissa le regard avant que celui près de lui ne réponde :

- L'humain normal, comme vous le dites, c'est mon ami.

- Ce n'est pas une raison. Il doit partir.

- Qu'est-ce que ça peut faire qu'il soit là ou non ?
Intervint soudain un autre jeune.

- Ce que ça peut faire ?

- Oui. J'imagine qu'il est déjà au courant pour les pouvoirs de Léandre, alors qu'il en sache un peu plus ou un peu moins, ça ne changera pas grand-chose.

Le prénommé Léandre fixa le jeune homme venant d'intervenir. Il se souvenait de lui. Il avait beaucoup changé en huit ans, physiquement, mais pas mentalement. Il avait toujours été là pour prendre la défense des uns et des autres et il s'appelait Robin. L'adolescent eut d'ailleurs un sourire lorsqu'il réalisa qu'il ne pouvait s'empêcher de le comparer à « Robin des bois ».

- Il n'a pas tout à fait tord, dit soudain l'autre homme dans la pièce. Vincent, ce garçon peut rester.

- Bien.

- Asseyez-vous jeunes gens. J'imagine que vous vous souvenez de moi.

- Vous êtes Hector Sanya et vous êtes le chef de cette famille, dit simplement une jeune fille.

- Et toi, tu es...

- Emma.

- Ha oui, la petite Emma. Je me souviens. Tu es capable de geler n'importe quoi.

- Vous souvenez-vous aussi bien des choses concernant votre fils ?
Demanda l'adolescente de façon cinglante.

L'homme se contenta d'avoir un sourire et répondit :

- Je me souviens aussi que ton caractère ressemble à ton pouvoir : il est glacé.

- Si vous le dites.

- Constance, poursuivit l'homme en tournant son attention vers l'autre fille.

- Mouais ?

- Toi, tu possèdes le pouvoir de créer des boucliers de cristaux. Lorsque vous êtes partis, j'ai le souvenir que tu ne savais pas encore comment leur donner une forme suffisamment grande pour protéger tout le corps d'une personne adulte.

La jeune fille se contenta de sourire et sortit son téléphone portable de son sac avant de se mettre à pianoter dessus. Le reste de la conversation se fit sans commentaire de sa part puisqu'elle n'écoutait plus.

L'homme à l'air austère s'apprêtait à dire quelque chose, mais son patron lui fit signe de se taire avant de poursuivre :

- Vous étiez tous des enfants lorsque vous êtes partis, mais j'espère que vous n'avez pas oublié votre mission.

- Protéger la famille Sanya afin de protéger le continent, dit simplement Robin.

- Et s'assurer que Gwenn reste en vie tant que la situation n'est pas désespérée, rajouta le dernier des cinq à s'être enfui et qui n'avait pas encore pris la parole.

- Je vois que tu n'as rien oublié Victor, dit le chef de la famille en adressant un sourire à l'adolescent.

- Comment pourrait-on oublier, alors que depuis que nous sommes en âge de comprendre on nous a sans cesse répété que notre vie devait être au service des Sanya.
Aucune émotion ne transparaissait dans la voix du garçon. Il était impossible de savoir à quoi il pensait et lorsque Robin se tourna vers lui, il ne put rien déchiffrer en lui. C'était comme si une coquille vide était assise sur le fauteuil.

- Bien, vous pouvez disposer. Vincent va vous conduire à vos chambres.

Constance comprit qu'ils allaient enfin pouvoir aller se coucher, aussi se leva-t-elle et remis son téléphone dans son sac.

Lorsqu'ils furent tous installés dans leur chambre, chacun réagit de manières différentes. Constance s'installa contre ses oreillers et ressortit une nouvelle fois son téléphone. Robin ouvrit la fenêtre et soupira en regardant les étoiles. Emma alla prendre une douche. Victor s'assit sur une chaise et s'endormit. Quant à Léandre, il attendit quelques minutes avant de ressortir de sa chambre et d'entrer dans une autre.

- Ca va ?
Demanda-t-il au garçon qui se mettait en pyjama.

- Oui... enfin... ça fait quand même bizarre de se faire traiter d' « humain normal » et de réaliser que c'est presque une insulte.

Léandre s'assit sur le lit et demanda :

- Je peux dormir avec toi ?

- Tu sais, si on est attaqué, ce n'est pas moi qui pourrait te protéger, répondit son ami en riant.

L'adolescent se contenta de sourire et s'installa dans le lit, très vite rejoint par son ami.

- Je croyais avoir tout oublié de cet endroit... mais en fait, à peine sommes-nous descendus de la voiture que je me suis souvenu de tout. Pourquoi j'avais ce pouvoir, ce que je devais faire de ma vie, ce que...

- Léandre... tout va bien..., murmura l'autre.

- Et si... si tout n'allait pas aussi bien que ça... ?

- Pour l'instant, je pense que la seule chose à laquelle tu dois penser, c'est dormir.

L'adolescent se cala alors bien contre son oreiller et ferma les yeux, non sans chuchoter avant de s'endormir :

- Que ferai-je sans toi... Vlad...

Le dénommé se contenta de sourire et s'endormit à son tour.

A l'autre bout du domaine, un autre adolescent avait passé la majorité de sa nuit debout. Fixant la résidence principale, il attendait avec impatience que le jour ne se lève.

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Gwenn fixa l'homme et la femme quelques minutes en silence avant de prendre la parole :

- Si je comprends bien, je suis prisonnier ici.

- Ne vois pas les choses comme ça, intervint madame Sanya.

- Et comment devrais-je le voir ? A peine arrivé, vous m'avez fait confisquer mon téléphone, vous m'interdisez de sortir et en plus de cela, vous m'annoncez comme si c'était quelque chose de banal que je risque certainement de mourir pour je ne sais quelle raison.

- Ce n'est pas une obligation. En règle général, les gardiens de notre espoir parviennent à repousser nos ennemis, dit simplement la femme.

- C'est du n'importe quoi cette histoire ! Je rentre chez moi !
Dit l'adolescent en se dirigeant vers la porte. Mais il fut arrêté par Vincent qui lui barra le passage. Le jeune homme allait lui demander de se pousser, mais la voix autoritaire de son père se fit entendre :

- C'est ici chez toi ! De plus, j'ai cru comprendre que tu tenais particulièrement à la femme qui t'a élevé, rajouta l'homme en montrant une photo d'une femme que Gwenn appelait maman.

- Qu'est-ce que vous lui voulez.

- Mais rien, répondit l'homme avec un sourire. Tant que tu resteras ici et que tu feras ce pour quoi tu es destiné, il n'arrivera rien à cette femme, tu as ma parole.

Fixant la photo, il comprit que le temps où il s'amusait avec insouciance était révolu. S'il voulait protéger la femme, il était obliger d'accepter la prison qu'on lui présentait.

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Fin du chapitre 01

A suivre…


Note de fin de chapitre : C'était trop court pour vous faire une idée ? Ou vous avez réussi à apprécier un minimum ? Dans le prochain chapitre, Gwenn rencontrera quelques uns des cinq gardiens s'étant enfuis avec lui. On se donne rendez-vous très vite pour la suite !
Naëlle