Me revoilà !

J'ai vraiment honte de mon retard ! Surtout qu'il n'y avait pas de raisons cet été à part le fait que je n'arrivais pas à bien emboiter tous les morceaux… u_u'' J'espère que vous me pardonnerez. Pour la peine je mets le dernier chapitre et aussi le premier chapitre de la suite deux ans plus tard qui s'appelle 'le tournis des serres'.

Je n'oublie pas non plus 'un secret format video'. La petite avance que j'ai sur la suite devrait me permettre de m'y remette sérieusement.

Le chapitre précédent en a laissé plus d'un étonné. Je ne sais pas si c'est dû à mon écriture ou au fait que je n'ai pas détaillé la 'relation' de Zephyr et son père mais bon je me sens le devoir de remettre certaines choses au clair.

Zephyr n'est pas amoureux de son père, pas au sens premier en tout cas. Il le hait pour ce qu'il lui fait mais il n'en reste pas moins son père et donc éprouve des sentiments paradoxaux pour lui. Mais ceux-ci ne sont pas à proprement parler de l'amour, plutôt de l'amour filial. Un subtil mélange de respect, de jalousie face à sa réussite, de volonté d'estime, de colère, de dégoût et de peur.

Zephyr est certes intelligent et calculateur. Il a appris à bonne école. Il n'en reste pas moins qu'il est un garçon de 15 ans qui a été élevé en grande partie par son père. Il ne trouve pas la force de dire ce qui lui arrive chez lui. Il a honte et peur.

Pour Chris, il voulait rendre son père jaloux et en colère. C'est assez difficile à expliquer car la logique de Zephyr est quelque peu illogique… L'idée est que plus que l'activité physique, c'est le fait de perdre le contrôle de son corps face à son père que Zephyr déteste, et le fait que son père par contre ne perd jamais le contrôle. Il voulait rendre son père hors de lui, que ce soit lui qui perde le contrôle. Et puis il se demandait aussi si ça lui plairait avec quelqu'un d'autre, s'il ressentirait le vide qu'il ressent après avoir couché.

Zephyr ne se force pas à être tendre avec Ani, enfin sauf juste après l'acte. Il peut être tendre et gentil, mais pas amoureux car il n'a confiance en personne. Sa carapace est trop épaisse pour laisser entrer quelqu'un dans son cœur (ooooh comme c'est joliment dit XD).Faire un pas vers Cole a été très difficile pour lui.

En bref, Zephyr est un personnage complexe qui n'agit pas toujours logiquement, enfin il a sa propre logique.

Pour la love story c'est pas pour tout de suite, loin de là x) oui je sais je suis trop cruelle ^^

Réponse au reviews anonymes (je réponds directement aux autres) :

. Paprika : l'attente a été longue, très longue, mais la voilà la suite : )

. Cat : Et oui, Cat tu es la grande winneuse ! Cole aura un rôle assez important dans la suite de l'histoire. Il est un personnage très cher à mon cœur. J'adore les râleurs xd

. Anata : Merci Anata pour toutes les questions que tu te poses. Connaissant (trop) bien tous mes personnages j'ai parfois du mal à savoir si mon écriture les décrit suffisamment bien pour être tels que je les ai construits.

. Pinky : Merci beaucoup pour ta review ! Mine de rien ça fait un bien fou d'avoir ces avis. J'espère que la suite va te plaire.

.Faustine la seule l'unique : ah ma Faustine adorée, je ne sais pas quoi te dire à part que je t'aime ^^ Merci beaucoup pour toutes ces reviews ! Tu connais bien la suite, les tourments à venir de nos jeunes héros. Je comprends que le comportement d'Ani t'ait un peu saoulé xD mais il est tel qu'il était à cet âge c'est-à-dire extrêmement timide et complexé. Tu sais bien qu'il s'améliore avec l'âge :)Et quant à Zephyr je suis contente que tu l'aimes de plus en plus :)Etrangement c'est difficile de ne pas l'apprécier je trouve alors qu'il est un sacré salaud, et pour le coup il ne s'arrange pas, bien au contraire.

Pffff, j'ai écrit tout ça ? Allez, place au chapitre !

Chapitre 12 :

Sous la chaleur étouffante du mois de mai, les joueurs de baseball couraient autour du terrain de sport de Williamsons. Cedric et Zephyr en tête faisaient la course. Leur souffle leur manquait mais aucun n'acceptait de lâcher un centimètre d'avance. Ce spectacle amusait beaucoup les autres joueurs et les rares observateurs dans les gradins brûlants. Anislas Davis faisait partie de ces vaillants supporters. Il ne se lassait pas de regarder le blond : il était si beau, dégageant une telle énergie et joie de vivre sur le terrain. Cela lui donnerait presque envie de l'imiter mais le brun savait bien ce qu'il valait en sport. Une vraie catastrophe ambulante !

Il sortit une bouteille d'eau de son sac qu'il but à grandes gorgées. Quand il rabaissa sa tête, Zephyr avait perdu son avance sur Cedric. Il était plié en deux, les mains sur ses cuisses, reprenant de l'air, puis il se releva et marcha lentement en sa direction.

Anislas ne put s'empêcher de rougir. Le batteur lui demanda un peu d'eau avec son habituel sourire charmeur un brin sarcastique, celui qu'il lui réservait avant dans la salle de musique. Le brun lui tendit la bouteille immédiatement. Deux joueurs passèrent alors près d'eux et se moquèrent : « Allez, avale ! » Le blond leur envoya un doigt d'honneur avec un franc sourire. C'était des taquineries auxquelles il ne faisait pas attention et Anislas l'enviait beaucoup pour ça.

« Tu n'as pas peur de ce qu'ils peuvent penser en te voyant me parler ? »

« Et qu'est-ce que tu crois qu'ils s'imaginent ? »

« Et bien… » Il garda le silence.

« Les gens ne voient que ce qu'on veut bien leur montrer, Ani. C'est sûr que vu la façon dont tu me dévores des yeux ils ont tous compris que tu étais fou de moi. »

Anislas ne répondit rien car il savait que c'était la vérité. Zephyr vida sa bouteille d'eau puis retourna rejoindre les autres. Cedric le charria un bon moment, se vantant de l'avoir battu à la course mais le blond ne répondait pas à ses attaques, il savait sa vengeance proche.

Le lendemain soir avait lieu la soirée organisée par le jeune lord chez lui. Une cinquantaine de personnes étaient invitées dont tous les joueurs de baseball.

Mais avant cela, le batteur et le jeune pianiste se rejoignirent la nuit dans une salle de classe où ils firent l'amour avec délice. Ils avaient à peine fini que Zephyr se détacha d'Anislas et se rhabilla avec hâte.

« Tu pars tout de suite ? » Se vexa le brun.

« Oui, j'ai un rendez-vous. » Sourit le blond.

« Un rendez-vous… Je n'ai pas envie de le savoir. » Répondit-il les sourcils froncés. Pourquoi lui disait-il une chose aussi cruelle ? Anislas ne voulait rien savoir du tout.

« J'ai rendez-vous avec Gwen et je voulais avoir l'esprit clair et le corps comblé devant elle, merci. Sans me vanter, je suis à deux doigts de sortir avec elle ! Elle a été plus facile à baratiner que je ne le pensais. »

« Tant mieux pour toi. Excuse-moi mais tu vas vraiment sortir avec elle uniquement pour faire du mal à Cedric ? »

« Quelle meilleure raison y a-t-il de sortir avec quelqu'un ? » Rigola le blond à moitié habillé.

« Je ne sais pas. Par amour ! » S'éleva la voix du brun. Il savait le sujet dangereux mais cette attitude chez le blond l'énerva énormément. Jamais il ne sortirait avec quelqu'un par intérêt ou pour blesser une personne. D'ailleurs il n'était pas sorti avec Falima malgré les conseils de ses amis.

« Oh pitié… Quel romantique tu fais ! Il faut que tu arrêtes de lire des contes de fées. Dans la réalité, Blanche-Neige s'est marié avec un milliardaire pour épuiser sa carte bancaire en cocktails et manucure. »

« … »

Zephyr rajusta une dernière fois ses vêtements.

Il embrassa les lèvres du brun puis s'en alla de la pièce, laissant le jeune homme seul.

ooOoo

Le lendemain matin, Anislas eut beaucoup de mal à se réveiller.

Il s'habilla lentement en s'observant dans le miroir de la salle de bain. En un an, son corps n'avait pas changé. Toujours aussi asexué, et même efféminé. C'était désespérant. Il s'en voulut de ne rien faire contre. Il ne pratiquait aucun sport mais le piano ne lui en laissait pas le temps et il avait peur de se ridiculiser devant les autres. Et puis de toute manière, rien n'arrangerait cette bouche trop charnue et ces lignes de visage trop fines.

« On se fait une beauté, la belle ? » Se moqua Cedric qui venait de rentrer. « Où t'as caché ton maquillage ? »

« … » Anislas baissa les yeux.

« Oh fais pas cette tête ! Je te charrie un peu c'est tout. Alors comment ça va ? »

« Ca va. »

« T'en es où avec l'algérienne ? » Demanda-t-il avec curiosité.

« Nullepart. » Anislas ne voyait pas où il voulait en venir.

« Arrête, je t'ai entendu revenir au dortoir la nuit dernière. Tu te l'es faite ? »

Le brun rougit, gêné aussi bien par la question que d'avoir été surpris à revenir au milieu de la nuit. « Non, tu te fais des idées. »

« Ah bon ? C'est-à-dire ? »

« Je sors pas avec Falima. »

« Sérieux ? T'as trouvé une autre copine ? »

Anislas se sentait très mal à l'aise, il souhaitait éviter les questions intrusives de Cedric mais savait bien qu'il reculerait pour mieux sauter. Il devait trouver une parade.

« En fait, la dernière fois j'ai voulu aller la voir pour lui demander de sortir avec moi mais je me suis senti ridicule et je n'ai pas osé alors je suis revenu. »

« T'es con, t'aurais dû tenter ta chance. »

« Je l'ai entendu dire que je lui plaisais pas. Elle aime les mecs musclés et virils. »

Cedric détailla Anislas de la tête aux pieds puis éclata de rire. « Ouais, laisse tomber, ça vaut mieux ! »

« Merci de ton soutien. » Répondit le brun sarcastiquement. « Bon je vais préparer mon sac, à tout'. »

« Eh, attends, je déconnais ! T'apprécies pas mon humour à sa juste valeur ! Ca te dit de venir à la soirée de Zephyr ce soir ? Falima sera là, c'est la nouvelle pompom girl de l'équipe. Avec beaucoup d'alcool et sur un malentendu t'as peut-être une chance. »

« Heu… »

« Allez ! On va bien se marrer ! »

« … Je vais y réfléchir. »

ooOoo

Alors que le soleil tapait toujours plus fort contre les fenêtres de la salle de classe de Mme Pepper, étouffant les élèves, Anislas Davis dessinait des formes sans queues ni têtes sur le bord de son cahier de mathématiques. Son esprit vagabondait. Il se demandait s'il irait ou non à cette fête. Est-ce que Zephyr en serait fâché ? Ou heureux ? Et lui-même souhaitait-il aller à cette soirée ? Il passerait sans doute tout son temps à côté du buffet comme une statue à regarder les autres danser, s'amuser, vivre, et il se montrerait ridicule devant Zephyr, ses camarades de dortoir, et Falima. Enfin bon Falima il s'en fichait bien.

Au final, la tentation fut trop forte. Il se demandait à quoi ressemblait une fête chez Zephyr. Et il avait le sentiment qu'il en apprendrait plus sur lui en l'observant là-bas. C'était sans doute là les pires raisons pour s'y rendre.

ooOoo

Dans le jardin du manoir Barrow furent installées plusieurs grandes tentes blanches remplies de victuailles et une sono très forte qui couvrait les paroles des invités. Anislas se servit une coupe de champagne et observa son entourage. Cedric et Logan draguaient de belles filles que le brun n'avait jamais vues, Zephyr discutait avec les uns et les autres puis se rendit à la terrasse pour jouer à la console avec d'autres joueurs, Falima semblait un peu perdue, accolée à la piscine elle regardait autour d'elle. Cedric lui fit un petit signe lui indiquant de la rejoindre et Anislas fut alors très attiré par l'observation de ses pieds. Cette situation le mettait mal à l'aise. Comme il en avait déjà eu l'intuition, il n'était pas à sa place. La musique pop trop élevée lui agressait les oreilles et la batterie faisait vibrer son estomac déjà bien entortillé.

Gwen venait d'arriver et embrassa le maître des lieux sur la joue. Aussitôt il ne lâcha plus sa proie. Ils s'amusaient à chanter sur un jeu à la mode, le numéro de charme de Zephyr bien rôdé fonctionnait alors à plein régime. Anislas se détourna de cette scène qui lui faisait plus mal qu'il ne l'avait imaginé. Il voulait partir et tout de suite. Il en était à cette constatation quand quelqu'un posa sa main sur son bras.

« Salut. »

« Oh, salut… » Répondit le brun à la jeune fille.

Falima lui fit un petit sourire, puis dit d'une voix haute pour couvrir la musique : « Ca va ? Je ne savais pas que tu venais. Tu t'amuses bien ? »

« Oui, enfin… Je me sens un peu perdu. »

« Moi aussi. » Répondit Falima. Elle semblait rassurée d'avoir trouvé quelqu'un d'aussi peu habitué à ces fêtes, comme elle.

Ils discutèrent un peu puis poussés par Cedric et Logan ils se joignirent au groupe et dansèrent. Le brun se surprit à adorer ça. Entouré d'une dizaine de personnes, il ne se sentait pas observé ou jugé et se laissa aller à danser en se mêlant à l'ivresse générale.

Il en oublia la raison de sa venue jusqu'à ce que Cedric s'arrête subitement de danser et de draguer. Le joueur de baseball serra les poings hargneusement, le visage sévère et la peau pâle. Anislas suivit alors son regard : Zephyr caressait la main de Gwen et il lui embrassa la joue. La fille gloussait et ne lâchait pas sa main.

« Qu'est-ce qu'il fout avec Gwen ? » Puis sentant les regards désolés portés sur lui, il baissa la tête et dit : « Non mais elle est pas du tout son style, elle est… Enfin… Putain pourquoi il lui tourne autour ce sale connard… »

Anislas repartit à la contemplation de ses pieds. Lui aussi détestait ça, les voir si proches… Il avait envie de hurler à Zephyr de la lâcher. C'est lui qui devrait être assis à côté de lui, sa joue caressée par la main douce et puissante du blond… Pas cette fille dont il n'avait rien à faire.

Zephyr se retourna vers le groupe, fit un rapide sourire cruel à Cedric, puis se tourna à nouveau vers Gwen et l'embrassa… ou presque car celle-ci recula, les joues rosies.

« Je vais lui péter la gueule à cette sale pédale. » Déclara Cedric, ses sourcils froncés ne dessinant plus qu'un trait.

Il partit à grandes enjambées. Logan le suivit et tenta de le calmer. Il l'emmena un peu à l'écart. Pendant ce temps un grand froid avait envahi le groupe, puis les discussions fusèrent sur le sujet. Anislas prit le parti d'aller se servir un verre pour s'éloigner.

Déjà Zephyr et Gwen roucoulaient à nouveau.

Les bouteilles d'alcool s'étaient déjà bien vidées et les esprits s'échauffaient. Le petit brun se prit un verre de mojito et sourit en voyant des joueurs et des filles se mettre en sous-vêtements et s'amuser dans la piscine.

Cedric s'était calmé. Il fumait de l'herbe avec Logan dans un coin non loin du bois.

Plusieurs minutes passèrent ainsi où Anislas fit pilier de buffet. Même sa pseudo future petite-amie avait trouvé des collègues pom pom girls avec qui discuter. Pour être tout à fait sincère, quelques filles étaient venues vers lui mais il n'avait pas été réceptif alors elles avaient vite pris le large.

Il alla à la terrasse à la recherche de toilettes. Quand il les trouva enfin, elles étaient prises. Il attendit quelques instants quand la personne à l'intérieur sortit : Gwen. Son cœur battit à tout rompre et il pâlit, se sentant à la fois honteux et jaloux.

Elle lui fit un sourire sincère et comme il ne bougeait pas, lui bloquant la sortie, elle dit : « Excuse-moi Anislas. »

Il fut très surpris qu'elle se souvienne de son prénom. Comme il ne réagissait pas, elle lui redemanda de la laisser passer. Il sursauta et se décala. Mais alors qu'elle le dépassait il lui agrippa le bras. Il ne savait pas pourquoi mais il devait lui dire la vérité.

Il voulait croire qu'il était meilleur que ça et ne pouvait pas laisser cette pauvre fille être le jeu d'une querelle qui ne la concernait pas, mais au fond il savait bien que la vraie raison était qu'il crevait de jalousie.

« Tu ne devrais pas t'approcher de Zephyr. »

« Quoi ? » S'exclama-t-elle très surprise.

« Il veut juste sortir avec toi pour faire du mal à Cedric parce qu'il sait que Cedric est amoureux de toi. »

« Quoi ? Mais… Comment tu sais ça ? »

« Je suis dans le dortoir de Cedric, et c'est moi qui l'ait dit à Zephyr. Je suis désolé… »

Elle le scruta du regard, cherchant le vrai du faux, puis très vite elle lui donna un coup d'épaule pour partir vers la terrasse. Anislas n'était pas sûr d'avoir fait le bon choix. En tout cas il se sentait plus léger à présent, le désagréable poids de culpabilité s'étant détaché de son estomac. Il rentra dans les toilettes.

A peine ouvrit-il la porte de celles-ci pour sortir qu'une main agrippa son épaule et le repoussa à l'intérieur de la petite salle d'eau. Zephyr le plaqua contre le miroir, un regard meurtrier lui faisant face.

« Tu peux me dire à quoi tu joues ? » Dit-il avec une voix calme qui ne collait pas du tout avec la situation.

« De quoi ? » Murmura le brun apeuré.

« Tu as dit à Gwen que je me servais d'elle ! Sale petite pédale de merde ! Elle m'a giflé devant tous les invités, je n'ai jamais été aussi humilié de ma vie ! Et pour couronner le tout, Cedric n'a pas manqué une miette du spectacle ! Je vais te tuer ! »

Anislas se protégea le visage de ses mains. Zephyr le poussa violemment, il semblait ne rien peser face au batteur. Puis il leva le poing et le rabaissa.

« Je ne frappe pas les filles. » Cracha-t-il sardoniquement. « J'en ai plus que marre de toi et de ta jalousie. Cette fois-ci c'est bel et bien fini. Tu n'as pas respecté les règles du jeu, adieu. »

ooOoo

Anislas se repassa des centaines de fois les paroles de Zephyr, son visage plein de haine posé sur lui. Et le brun pleurait encore et encore, regrettant sa bêtise et sa jalousie. Il en voulait aussi à Zephyr de l'avoir quitté ainsi, comme si tous ces mois n'avaient jamais comptés. Il était parti de la fête en pleurs, évitant les invités, et avait erré des heures dans la rue, bordant les allées luxueuses aux rosiers fleuries, marchant jusqu'à Picadilly Circus puis rentrant à Williamson. Ca faisait maintenant deux semaines.

Il avait bien tenté de reparler à Zephyr mais celui-ci n'était jamais seul, toujours accompagné de sa cour de fans et de joueurs, et il ne répondait ni à ses appels ni à ses mails.

Au moins avait-il la satisfaction d'avoir le respect de Cedric. Celui-ci ne se moquait plus de lui, mais ça s'arrêtait là. Qu'est-ce qu'il en avait à foutre ? Zephyr n'était plus là dans sa vie. Il n'avait plus rien…

Ce week-end il se rendit au conservatoire avec son père pour un nouveau concert.

La salle était pour l'instant vide. Il testa le piano.

Une touche pour un baiser enflammée au cou. Une autre pour une caresse légère au creux de la main. Celle-ci pour une morsure à l'épaule. Et celle-là pour une demande coquine.

Chaque partie du piano était érotisé. Un appel à la luxure, un appel à son amour. Le simple contact de son doigt sur une touche le fit vibrer. Il rougit de tout son long, excité et honteux, triste et attisé. L'instrument devenait une torture, un horrible souvenir de tout ce qui avait été son amour. Tout. Oui, tout. Car finalement il n'y avait eu que ça. Du sexe, pas d'amour. Il eut envie de pleurer. Est-ce que ça avait vraiment pu n'être que ça…

« Il est bien accordé ? » Demanda son père.

« Oui, mais pas à moi… » Murmura le brun.

« … ? »

« Je ne peux pas jouer… » Dit-il comme une évidence.

« Qu'est-ce que tu racontes ? »

« Je ne jouerai pas. Je m'en vais. »

« Quoi ? Qu'est-ce qui t'arrive Anislas ? Tu ne peux pas partir d'ici comme ça sans une bonne raison. »

« Si. »

« Qu'est-ce que tu me fais là ! ? Cette salle est réservée depuis des mois. Les gens vont entrer dans moins d'une heure ! Tu ne peux pas te comporter en gamin stupide maintenant ! » Se mit son père en colère.

« Je m'en fiche. »

« Et tu crois que c'est si simple. Ca coûterait une fortune de l'annuler. Qu'est-ce qui te prend bon sang, tu n'as jamais fait ça. »

« Je ne peux pas jouer, tu ne peux pas comprendre. » Se plaint le garçon. « Et depuis quand je fais ça pour l'argent ? ! Ça coûtera ce que ça coûtera. C'est mon argent ! Je ne jouerai pas ce soir. Je ne jouerai plus jamais. »

« Quoi… ? »

Anislas se leva et cria : « J'en ai rien à foutre de ce concert, et du piano ! Qu'est-ce que ça m'a apporté ! Rien du tout ! Juste d'être tout le temps seul et malheureux… Je te déteste… »

« Je ne t'ai jamais obligé. »

« ET QU'EST-CE QUE TU FAIS LA ? »

« Tu ne peux pas annuler à moins d'une heure d'un concert ! C'est irresponsable. Fais ce concert puis on discutera sérieusement après si tu le veux vraiment. »

« Oui, c'est ça. Je les connais tes discussions. Une leçon de moral. Non merci, je m'en vais ! »

Anislas s'enfuit à toute jambe, courant en effaçant les cris de colère de son père de son esprit. La seule voix dans sa tête était celle de Zephyr, son beau Zephyr, lui disant que tout était fini… Oui, si sa vie devait être sans le blond alors tout serait fini.

ooOoo

De nouveau le brun passa plusieurs heures à déambuler dans la rue. Les passants le regardaient bizarrement. Il fallait dire qu'il était curieux de voir un garçon de 15 ans en costume marcher à l'aveuglette au centre de Londres. Mais Anislas s'en fichait bien, il avait besoin de bouger.

Fatigué il s'arrêta dans un bar où il demanda un coca. Le bar situé sous un immeuble était sombre et lugubre. Des néons éclairaient un crâne humain peint en rouge. Les rares clients planaient, bourrés ou drogués, percés et tatoués. Le petit brun se replia sur lui-même, s'en voulant d'être rentré n'importe où. Le serveur le dévisagea, perplexe, puis lui apporta son coca.

Anislas le but rapidement, pressé de partir. Mais alors le barman, un homme immensément grand à la peau pâle, lui tendit un verre sous son nez. Le brun observa la liqueur verte chatoyante avec méfiance et curiosité.

« Qu'est-ce que c'est ? »

« De la chartreuse. »

« Je n'en ai pas commandé… »

« T'as l'air d'en avoir besoin, ptit gars. » Lui dit-il avec un clin d'œil puis il retourna à un autre client.

Anislas se demanda bien ce qu'il voulait dire par là. Avait-il l'air si pitoyable que ça pour avoir besoin de boire pour oublier ? Il fallait croire que oui. En temps normal, le jeune pianiste aurait pris ses jambes à son cou, laissant ce nectar à la couleur si particulière et attirante, mais ce n'était pas une nuit comme les autres. La lune était basse, le vent soufflait, des larmes séchaient sur ses jeunes joues candides, et son ventre était noué depuis deux semaines. Peut-être que ce vert le dénouerait.

Il l'engouffra dans sa gorge, toussa puis but très vite, petites gorgées après petites gorgées brûlantes qui râpèrent toutes ses muqueuses jusqu'à son estomac. Un feu réconfortant prit place là où se trouvait auparavant la boule dans son ventre. Le barman remplit à nouveau son verre et il le vida encore plus vite.

ooOoo

Un peu plus tard dans la soirée, Anislas se trouvait devant le manoir Barrow, passablement bourré. Il appuya pour la troisième fois sur la sonnette et s'assit contre la porte d'entrée. Zephyr ne lui répondait pas… Il n'en avait rien à faire de lui. Il fit la seule chose qu'il arrivait à bien faire ces derniers temps c'est-à-dire verser un torrent de larmes et se recroqueviller sur lui-même au sol. Il ne voulait pas que leur histoire se finisse ainsi, c'était insupportable. Pas pour ça, non. Sans s'en rendre compte, il s'endormit. Son sommeil fut court. Une main le secoua vivement et il ouvrit les yeux comme sorti d'un rêve de mille ans. Il sursauta en voyant Zephyr, et à côté une mercedes avec chauffeur.

« J'aimerais rentrer chez moi. Dégage de la porte. » Dit le blond sans ménagement.

« Hein ? »

« Davis, dégage. »

Le pianiste se releva difficilement et agrippa le bras du batteur. « Attends, je veux te parler. »

« Tu pues l'alcool. Tu as bu ? »

« Quoi ? Oui… Un peu… »

Zephyr lui fit son petit sourire habituel entre moquerie, complicité et cruauté. Impossible de savoir ce qu'il en pensait vraiment, mais Anislas adorait ce sourire. Il ne put s'empêcher de sourire piteusement puis répéta sa demande.

« Putain, ce que t'es chiant quand tu t'y mets. Plus collant que la pire des chieuses. » Il fit signe au chauffeur de rentrer. « T'as cinq minutes et pas une de plus. Je te signale qu'il est trois heures du mat' et que je suis lessivé alors t'attends pas à ce que je sois patient ou sympa. »

Le brun fut ravi, il ne s'attendait pas à ce que le batteur lui donne vraiment sa chance.

« Je veux qu'on se remette ensemble. »

« Non. »

« Je t'en priiiiiiiiiie. Je m'en veux pour Gwen. » Il espérait que sa voix ne fasse pas trop saoulard. « Je ne le referai plus. »

« Non. »

« Je t'en supplie. Je veux rester avec toi. »

« Pourquoi ? »

« Quoi ? »

« Pourquoi tu veux rester avec moi, Ani ? »

« Parce que… » Une alarme se mit en place dans sa tête mais la chartreuse contrôlait son corps et il répondit au bord des larmes : « Parce que je t'aime. »

Zephyr ne fit pas un geste particulier, son visage resta toujours aussi impassible. Un silence gênant s'installa où Anislas regretta ses paroles. Des larmes coulaient le long de ses joues encore humides sans qu'il puisse y faire grand-chose.

« Tu as bafoué les règles du pacte, tu savais très bien ce qui se passerait dans ce cas. Tu me demandes plus que ce que je suis capable de te donner alors c'est mieux qu'on ait arrêté. »

« Je peux m'en contenter. Je veux juste que ça redevienne comme avant. » Pleurnicha le brun.

« Non. Je ne suis plus intéressé. »

Anislas continua à le supplier mais Zepyr le repoussa et dit que le temps était écoulé et qu'il ferait mieux de retourner à l'hôtel rejoindre son père.

« Si tu me quittes, je dirai à tout le monde que t'es gay. » Anislas ne savait pas pourquoi il disait ça, sans doute l'alcool car il était en vérité incapable de faire une chose pareille mais comme Zephyr avait cessé de s'éloigner de lui, cela en valait la peine.

« Tu me fais chanter maintenant. Où est passé mon gentil et timide Ani ? »

« Je le ferai… »

« Mais vas-y » Lui sourit Zephyr. « Dis-le. Et je raconterai à tout le monde comment tu te faisais baiser comme une chienne, en redemandant toujours plus. Je ne lésinerai sur aucun détail. Je suis quelqu'un de fort et j'ai déjà mauvaise réputation, Ani. Mais toi, tu crois vraiment que tu pourrais le supporter ? Je ferai de ta vie un enfer. »

Anislas ne savait pas quoi dire, il ne s'était pas attendu à ça. Il ne s'était attendu à rien à vrai dire, il avait sorti ça sur un coup de tête et le regrettait. « Je changerai d'école, ce ne serait pas la première fois. »

« Et moi je prendrai un plaisir jouissif à te faire la pire réputation d'écarteuse de cuisse dans tous les établissements que tu pourras fréquenter. Et c'est encore très gentil. Si tu veux me faire payer Ani, fais attention car j'ai plus d'expérience et d'imagination que toi dans ce domaine. Tu ferais mieux d'aller vomir tes tripes ailleurs, te trouver un autre mec et m'oublier. »

ooOoo

La grille d'entrée se ferma sur la vision d'un garçon trempé de larmes et de pluie nouvelle, le costume débraillé, ombre à peine éclairée. Encore une fois il marcha, cette fois-ci à la recherche d'un taxi. Il n'avait plus la force de faire des kilomètres. Il se sentait vide, épuisé. Asséché. Etrangement il n'avait plus mal, pas pour le moment en tout cas. Juste las de tout. Quand il tourna à quelques mètres de là il tomba sur la dernière personne qu'il s'attendait à croiser.

« On s'est déjà vus. » Lui sourit Christian Trola. A sa tête, et vu les circonstances, Anislas comprit tout de suite que ce n'était pas une coïncidence. Il retroussa sa veste trempé contre son cou et baissa la tête et les épaules, se faisant tout petit. « Tu es l'ami de Zephyr. »

« Non. » Dit-il machinalement. Sa voix était dure, asséchée elle aussi.

« Ah bon ? Pourtant je suis sûr de reconnaitre ce beau visage. »

« On n'est plus amis. »

« Vraiment ? Pourtant tu reviens de chez lui, non ? »

« Vous m'avez suivi ? » Quelle question stupide… Il s'en voulut et regarda autour de lui à la recherche de la moindre voiture ou trace de vie qui pourrait l'éloigner d'ici.

« Quoi ? Je ne sais pas ce que Zephyr t'a raconté mais je ne suis pas un monstre. J'habite juste là. » Il montra la maison et la sonnette à la porte qui indiquait en effet son nom. « Il ne t'a pas dit que nous étions presque voisins ? J'avoue, je t'ai vu discuter avec lui et j'étais curieux alors j'ai attendu dans l'espoir de te voir passer devant chez moi. »

Le jeune pianiste se dit qu'il aurait fait la même chose s'il avait été dans le cas de Christian. Ils avaient tous les deux la même obsession dévorante. Zephyr avait-il ce pouvoir sur les gens ? Il les fascinait et les rendaient fous de lui pour ensuite les jeter, ennuyé par leur amour…

Christian n'était finalement qu'un jouet de Zephyr, comme lui-même. D'ailleurs ne venait-il pas de lui dire qu'il lui ferait la pire des réputations s'il lui causait des ennuis ? N'était-ce pas ce qu'il avait fait à Christian ? Son esprit prenait un tournant à 180 degrés. Chris n'était plus un monstre libidineux et profiteur mais la victime de l'ensorcellement du jeune lord.

« Il… m'a quitté. » Avoua-t-il penaud. « Et j'ai essayé de le récupérer mais il me déteste… »

« Pourquoi je ne suis pas surpris. Il commence à pleuvoir à verse. Viens à l'intérieur, je vais t'appeler un taxi et en l'attendant nous pourrons discuter. »

ooOoo

Le lendemain matin, Anislas se réveilla le corps poisseux dans des draps doux, une chaleur contre son dos et ses fesses. Il ouvrit les yeux et se vit à travers un grand miroir doré, les cheveux en bataille collées contre sa nuque et d'autres cheveux contre son dos. Ceux de Chris. Leurs peaux nues enchevêtrées l'une contre l'autre. Il se sentit bien et eut honte pour cela. Le souvenir de la nuit passée était clair. Ils s'étaient plaints du batteur, puis avaient parlés musique. Christian s'y connaissait très bien en musique classique. Le taxi était arrivé. Chris l'avait embrassé, juste un petit baiser du bout de ses lèvres roses. Et le feu dans le ventre d'Anislas s'était accru. Il n'avait plus voulu partir, avait souhaité s'oublier contre les lèvres du grand brun, se noyer dans ses caresses, goûter à cette peau plus dure. Il ne pouvait pas en vouloir à Christian.

Il fouilla dans la poche du pantalon au sol et en sortit son portable pour connaitre l'heure. Son père l'avait appelé sept fois. Pris de culpabilité, il alla dans la salle de bain et l'appela. Il s'excusa et dit qu'il était chez un ami et qu'il rentrerait très bientôt.

De retour dans la chambre, Christian le regardait avec un sourire tendre. Anislas se sentit soudain honteux de sa nudité, réaction qu'il savait ridicule. Il cacha son sexe avec sa main et rendit un sourire timide.

Il le rejoint sous les draps et ils se serrèrent l'un contre l'autre. Chris était doux, et il avait été patient, bien plus que Zephyr. Anislas n'avait pas autant vibré qu'avec le blond mais Chris ne s'était pas enfuit après l'orgasme, il l'avait pris dans ses bras et l'avait embrassé avec la plus grande tendresse et ça avait fait un bien fou au garçon. Il ne s'était pas senti utilisé comme d'habitude.

Une partie de son cerveau lui murmura : 'Non puisque c'est toi qui t'ais servi de lui pour combler ta peine, et puis ça t'a bien plu de te dire que Zephyr n'aimerait surement pas que tu ais revu et couché avec son ex.'

Il chassa cette voix désagréable. Il ne devait plus penser à Zephyr. Celui-ci lui avait bien fait comprendre qu'il n'avait plus la moindre place dans sa vie. Chris lui caressa les cheveux et Anislas enfonça sa tête contre le torse, son nez se frottant contre les poils du plus grand. Il senti son érection contre son aine et frémit légèrement, entre gêne et désir. Chris lui caressa les côtes, embrasa ses tétons, descendit le long de son ventre et lécha la minuscule ligne qui se dessinait de son nombril à son pubis. Il gémit quand sa bouche avala son pénis à peine gonflé. Il se tortilla puis se laissa aller, ne retenant plus ses cris.

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Dernière semaine de cours, l'ambiance à Williamson était électrique. Les jeunes piétinaient et cherchaient la moindre occasion de faire la fête. Anislas ne partageait pas cet enthousiasme.

Dans quelques jours il quitterait Williamson et serait éloigné de Zephyr. Malgré tous ses efforts, malgré ses quelques nuits passées avec Christian, le brun n'arrivait pas à se le sortir de la tête. Il s'était enthousiasmé pour la coupe inter-lycées d'Angleterre où l'équipe de baseball avait fini troisième. Un beau record où le batteur s'était démarqué. Et il avait été incapable de rejouer sur un piano. Une douleur sans nom lui bouffait le ventre dès qu'il s'approchait de l'instrument. Comme si Zephyr l'avait interdit de le toucher lui aussi…

Il quitta la salle de musique où il faisait semblant de jouer et se rendit vers les dortoirs quand il croisa l'objet de ses désirs, seul pour une fois. Son cœur s'accéléra et avant de s'en rendre compte il avait hélé celui-ci. Zephyr se retourna et lui jeta un regard froid. Anislas s'approcha et dit d'une voix piteuse :

« Ca va ? Je voulais juste te dire… »

« Je sais ce que t'as à me dire et je m'en fous. » Le coupa-t-il.

Anislas était surpris. Il avait juste voulu lui souhaiter de bonnes vacances, mu par le besoin de lui parler et d'entendre sa voix.

« Je ne… »

« Ecoute, Chris m'a déjà fait le topo avant-hier, vidéo à l'appui. Et votre ridicule tentative de me rendre jaloux est pitoyable. »

Le blanc gagna toute la peau d'Anislas. Il ne pouvait y croire. « Quoi… »

Voyant son air totalement choqué, Zephyr comprit que le brun n'était pas au courant. « Ton petit-ami ne t'a pas dit qu'il me courait encore après ? Pour me rendre jaloux, il m'a dit qu'il couchait avec toi. Je n'y ai pas cru sur le coup, ça m'a fait mourir de rire. Je ne te croyais pas aussi salope. Mais il m'a montré une joli vidéo de vous deux. Vraiment trop mignon, mon pénis était sur le point de bander. Vous avez vraiment cru que ça me mettrait en colère ? Que je tomberai amoureux en vous voyant baiser ? Je dois choisir lequel des deux, Ani ? Ou peut-être les deux ? T'as envie qu'on s'envoie en l'air à trois ? »

Anislas était sonné. Il mit un temps infini à répondre. « Je ne voulais pas te rendre jaloux, c'est arrivé juste comme ça… »

« Bien sûr. » Sourit le blond. « Tu sais quoi je m'en fous. Je me dis juste que t'es vraiment tombé bien bas pour coucher avec cet enfoiré. »

Le brun ne pouvait qu'être d'accord sur ce point. Jamais il n'avait pensé que Chris ait pu se servir de lui, en tout cas pas de cette façon. Et qu'il les ait filmé, ça le mettait dans une colère sourde.

« Je me sentais seul. C'est toi qui m'as dit de me trouver un autre mec. » Se justifia-t-il à Zephyr et à lui-même.

« Pourquoi tu n'es pas allé vers Jérémy ? » Dit-il toujours de sa voix posée.

« Comment tu sais pour Jérémy ? »

« Je sais, c'est tout. T'es pas le seul à savoir fouiner. Pourquoi pas Jérémy ? T'as préféré mon ex pour je ne sais quelle raison sordide dont je me fous. J'espère que t'es pas tombé amoureux en tout cas car monsieur est parti. »

« C'est-à-dire ? » Il ne comprenait pas ce qui se passait. Zephyr disait tout ça avec tellement de calme alors que lui bouillonnait.

« Il vient d'être envoyé en reportage en immersion dans un gang de Rio de Janeiro. Il en a pour des mois, peut-être même plus. J'ai entendu dire que le dernier journaliste à y être allé a eu la langue et la tête tranchées. » Dit Zephyr avec un sadisme assumé.

« Tu es sérieux ? »

« Je me demande ce qu'ils font aux homosexuels là-bas… Pédophile en plus. Il va bien s'amuser ! » Ajouta-t-il avec délectation.

« Tu as quelque chose à voir avec ça ? » Dit le brun avec horreur.

« Quoi ? Voyons Ani, je n'ai que 15 ans. Tu crois vraiment que j'ai le pouvoir de faire en sorte que le PDG d'un grand magazine envoie un de ses jeunes journalistes à un reportage au bout du monde ? »

« … »

Les yeux de Zephyr brillaient de joie. Anislas avait toujours trouvé que Zephyr était un homme mystérieux et un peu cruel, il avait à présent le sentiment que le jeune lord pouvait être sadique et dangereux. Avait-il vraiment fait une chose pareille pour éloigner définitivement Chris de lui ?

« Crois-le ou non mais je voulais juste te souhaiter de bonnes vacances. Je suis désolé… pour tout. »

Il s'éloigna le cœur amer rempli de bile. Trahi, bafoué et humilié, peut- être avait-il appris quelque chose ce jour-là mais la leçon était trop dure à son goût. Il était finalement pressé de se retrouver en vacances pour prendre de la distance avec Williamson.

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Fin. La suite deux ans plus tard dans 'le tournis des serres'. J'espère que cela vous aura plu malgré que ce n'est pas une happy end.