Note de l'auteur ; Voici ma nouvelle fiction, nous quittons les mondes imaginaires pour balancer dans le nôtre aux rythmes de la vie d'Evan… J'espère que mes nouveaux personnages vous plairons et que leur aventures vous emballeront aussi. Merci beaucoup à celle qui me soutiennent et me poussent continuer d'écrire. Je vous laisse entre les mains de mes nouveaux personnages, en espérant qu'ils prennent soin de vos moments de lecture.
Ryoujoku no ame.
Soupir des anges.
1
C'était vraiment pas de chance. Enfin, je n'avais jamais eu beaucoup de chance ma là… là je battais des records ! Me faire avoir de cette façon, c'était risible, ridicule et vraiment malchanceux. Pour ajouter à mon malheur, la pluie faisait son œuvre sur la ville, nettoyant les rues de leur fange et de mon sang. Il faisait nuit et sombre et tout me semblait étranger. Des bâtiments aux rues. Tout m'était inconnu. J'étais couvert de sang et de blessures, rien de grave puisque j'étais capable de marcher, ou plutôt de me trainer contre les murs et les vitres des immeubles. Je ne connaissais pas ce quartier, ce n'était pas le mien et je n'avais pas la moindre idée de la façon dont j'avais atterri ici.
Je me souvenais de ma journée, j'avais travaillé au bar comme d'habitude, jusque 17 heures, avant que le soleil ne se couche. Ceux qui trainaient après le coucher du soleil, était soit des groupies à vamp, soit des aliénés mal renseigner. Ici, la nuit était synonyme de danger et de mort. J'étais sorti du boulot pour rejoindre mon appartement, le nez lever vers le ciel… Je me souvenais d'avoir vu un ange s'envoler du haut d'un immeuble. Ange, démon, vampire, succube, incube et autre super créature du monde fantasmagorique du surnaturel. Voilà ce à quoi l'humanité devait faire face à présent. Ou du moins, s'y plier, car au bout du compte, eux étaient les puissants, nous les fourmis qui grouille en bas. Jamais un ange, ou un démon ne venait se poser ici-bas, ou alors, ils se réunissaient dans des clubs privés, huppé, hors d'atteinte. Ils volaient au-dessus de nos têtes, vivaient au-delà de nous, les mortels. Pourtant l'un de mes potes était un incube, ceux-là, trainaient encore parmi les humains, pour la simple et bonne raison que nous nourrissions leur pouvoir. Mais Tegan n'était jamais parvenu à entrer dans mon lit, alors qu'il était tout à fait mon genre. Juste que je n'appréciais pas de nourrir un incube de mon énergie vital. Je n'avais pas le temps de rester deux jours au lit après une baise brutale et passionnée. Même pour les beaux yeux d'un mec aussi parfait que Tegan.
Là, j'aurais vraiment aimé qu'il ramène sa jolie paire de fesses. En rentrant chez moi, j'étais tombé sur une bande de motard pas sympa du tout. Heureusement pour moi, ils étaient humain mais tout aussi mortel. J'en avais bousculé un, sans le faire exprès et il avait trouvé que mes excuses n'étaient pas assez bonnes. Ils m'avaient tabassé, à cinq contre un… Je n'avais aucune chance. De plus, je suis pas du genre un mètre quatre-vingt pour quatre-vingt-cinq kilo de muscles, non… Moi je suis la finesse même. Un mètre septante-cinq pour soixante-sept kilo. Un poids plume contre des grizzlis de mauvaise humeur. J'avais dérouillé grave et dans la lancée, j'avais perdu connaissance sous une pluie de coups qui m'avait laissé plus mort que vif.
Je m'étais réveillé ici, dans les quartiers des immeubles anonymes… Je ne reconnaissais même pas le nom des rues. Vraiment, j'étais dans une merde noire. Je m'étais fait voler mon sac, plus de portable, plus portefeuille, plus rien. Je m'appuyais contre le mur, jaugeant la rue déserte. J'étais vraiment dans de sales draps, l'odeur de mon sang n'allait pas tarder à attirer quelques suceurs de sang et bien qu'ils soient d'ordinaire pour le libre arbitre, je doutais qu'ils puissent se retenir de me planter les crocs.
Je vis une cabine téléphonique et je fouillais mes poches, trouvant, oh miracle, un peu de monnaie au fond de mon pantalon déchiré. Je faillis tomber sans le soutien du mur mais j'atteins la cabine avec soulagement. Heureusement pour moi, je connaissais le numéro de Tegan par cœur. Il n'était pas mon seul ami, mais sans doute le seul encore éveillé en pleine nuit et le seul qui oserait sortir pour venir m'aider. Je composais le numéro après avoir maladroitement offert mes quelques pièces à cette affreuse machine. La sonnerie retentis deux fois avant que mon seul soutien ne réponde d'une voix chaude, excessivement suave et pourtant menaçante.
_ Je sais pas comment t'as eu ce numéro mais si tu m'appelles pour rien, je jure que qui que tu sois je te rends une visite si torride qu'elle te laissera raide mort sur le satin.
Quel beau discours juste pour me dire d'aller me faire foutre.
_ J't'ai ruiné ton coups Teg' ?
Il y eut un court silence, puis le fond musical, assourdissant disparu et je supposais que ou qu'il soit, Tegan venait de s'isoler.
_ Evan ?
_ Bingo incube de mon cœur.
_ Oh dans ce cas, c'est un plaisir… Dis-moi, pourquoi tu m'appels d'un numéro inconnu ?
Je m'appuyais un peu plus sur la paroi vitrée de la cabine en soupirant. Je crevais d'envie d'une clope mais même ça, je n'en avais plus.
_ J'ai besoin de toi…
_ Une envie soudaine et saugrenue de sexe sauvage mon mignon ?
_ Non, une envie soudaine et saugrenue de survivre à cette nuit de merde.
Il y eu un nouveau silence et cette fois, tout amusement disparu de sa voix. Il venait de comprendre que j'avais un problème.
_ T'as des ennuis mon cœur ?
_ Genre casse couilles, ouai.
_ Qu'est-ce qui se passe ?
_ Je me suis fait tabasser et je sais pas où je suis… On m'a volé mon sac et… Putain Teg', je pisse le sang !
Mon nez continuait de saigner et j'avais des égratignures sanglantes un peu partout, mon pantalon étaient déchiré au niveau du genou gauche et de sous la fesses droite. J'étais un plateau repas plaisir sur patte !
_ T'as le nom d'une rue ?
_ Venon street… ça dit quelque chose ?
_ Bordel Evan ! T'es en plein milieu du Carré !
Merde ! Le Carré… C'était le lieu de résidence des tous les ailés de la ville ! Sans parler du reste… Le super quartier hyper sécurisé que les humains n'avaient pas le droit de visiter. J'étais en plein milieu de la ruche !
_ Je t'en prie Tegan, dis-moi que tu viens me chercher.
_ Bouge pas ton cul de là et donne-moi quinze minutes !
_ Si je suis pas mort dans cinq…
_ J'arrive ne fais pas…
La communication fut coupée, j'avais ruiné mes pièces en quelques minutes. Je reposais le téléphone sur son attache et me laissais glisser le long de la cabine. Au moins ici, l'odeur de mon sang était un peu tamisée. Je crevais de mal au bras, on m'avait sans doute trainé sur le sol et mon bras droit était complétement griffé et à vif, il y avait même la marque d'une morsure sur mon poignet, pas vamp, humaine, heureusement. J'étais pas à l'article de la mort mais j'étais l'article le plus en vue des morts du coin. Je n'osais même pas regarder la rue autour de moi, m'assurer qu'il n'y avait personne de peur que ce ne soit pas le cas.
Comment diable avais-je pu tomber ici ? Je ne m'en étais jamais approcher… Jamais ! C'était dangereux, interdit… Les résidences des anges et démons de la ville mais aussi des faes en tout genre… Les immeubles sans fenêtre des vamp' … Heureusement pour moi, tous ce petit monde faisait généralement la fête ailleurs. C'était sans doute pour cette raison que je n'avais encore croisé personne.
Je reposais ma tête lourde contre la paroi en verre, priant pour que Tegan fasse plus vite que vite. J'entendis un claquement de talon et tournais vivement la tête vers la droite. Merde ! Manquait plus qu'une jolie demoiselle aux dents longues ! Elle était apprêtée pour sortir, sa jolie coiffure laquée sur son crâne, ces yeux rougeoyant déjà à la vue de son repas… Moi. Quel était le pourcentage de chance que la cabine tienne le coup contre un assaut de vampire ? Ça devait s'approcher des zéros…
Il devait s'être écoulé quoi… dix minutes depuis mon appel ? Aucune chance que Tegan me sorte de ce mauvais pas… Le visage de la demoiselle restait dans l'ombre mais je devinais son sourire carnassier. Elle s'avança de quelques pas et je sus que ma fin était devant moi… dans ces yeux rouges luisant dans le noir. Puis elle se figea et rapidement, fit demi-tour et s'éloigna à grand pas.
Je restais comme un con à regarder la silhouette disparaitre dans l'ombre. Pourquoi diable avait-elle renoncer à un repas servit sur un plateau tel que moi ? Remarquez que, quitte à mourir j'aurais préféré que ce soit des mains d'un mec canon aux fesses renversantes et au corps de dieu du sexe. J'étais plutôt contant de la voir disparaitre mais d'un autre côté, elle était partie pour une raison et quelque chose me disait qu'un vamp', n'abandonnait son repas que s'il croisait plus puissant que lui. Ce qui était mauvais pour moi.
Je tournais alors la tête sur la gauche, juste à temps pour voir un corps s'élevé, supporter par de grandes ailes blanches qui semblait illuminé la nuit entière. L'envole fut si rapide, que je ne pus rien voir de la créature qui m'avait sauvé. Je n'aurais sus dire si la créature était un ange ou un démon. La couleur de ces ailes ne m'apprenait rien, les démons pouvaient avoir des ailes blanches et pures comme les anges pouvaient les avoir noir. Non, ce qui les distinguerait les uns des autres, c'était leur yeux. Ceux des anges étaient plein d'une lumière transperçant, vivace et pure, ceux des démons, sombre comme des puits obscurs.
Le ronronnement d'une moto fini de me soulager et je poussais un soupire en voyant une énorme bécane d'un rouge flambant, traverser la rue déserte. Le conducteur ne portait pas de casque et j'en connaissais la raison prétentieuse. Il ne voulait pas aplatir ces cheveux… Pfff… Foutu incube de mes deux !
La moto effectua un magnifique dérapage sur le trottoir et se stoppa juste devant la cabine. Le conducteur sauta brusquement de son siège et planta la béquille de son engin d'un coup de pied. Tegan était grand, svelte et diablement sexy dans sa tenue de cuir moulante. Son corps était fait pour être désiré et sa beauté sombre et délicate ajoutait à l'érotisme du moindre de ces mouvements. Il avait un visage parfait, sans aucune imperfection, des cheveux noirs mi long qui lui retombait comme une rivière de soie sur les épaules. L'archétype du sexe symbole. Mon merveilleux incube…
_ Merde Evan, t'es dans un sale état !
Je ne pus m'empêcher de sourire, il était toujours d'une délicatesse déconcertante. Il s'avança jusqu'à la cabine et l'ouvrit, puis d'un geste gracieux et délibérément bandant, se mit à croupi devant moi.
_ Salut Teg'…
_ T'es salement amoché mon cœur.
_ Je sais… Sors-moi de là, s'te plait…
Il passa un bras autour de mes hanches et me souleva sans mal, me faisant pousser un gémissement désagréable.
_ Oh, comme j'aimerais t'entendre gémir comme ça dans un lit.
_ T'es pas mon type incube, ramène moi à la maison.
_ Ok, ok… T'arriveras à te tenir sur la moto ?
_ Pas le choix.
Il me laissa m'appuyer sur lui, alors qu'il retirait la béquille de sa moto et montait dessus. Je dû faire un gros effort pour me hisser derrière lui mais une fois en place, je passais mes bras autour de sa taille fine, aussi fine que la mienne et m'accrochais alors qu'il mettait le contact.
_ Me lâche pas poussin, j'aimerais pas ramasser tes restes sur la route.
_ Je veux prendre un bain… Avec de la mousse… Plein de mousse.
Son torse de secoua au rythme de son rire et la moto s'emballa sur la route. Je m'accrochais à lui aussi fort que je le pouvais, sachant que j'étais bien incapable de lui faire du mal. Il était immortel et j'étais humain. Impossible pour moi de le blesser. Je ne fis pas tellement attention à la direction qu'il prenait, me contentant de laisser défiler le décor sous mes yeux fatigué. Les cheveux de Tegan sentaient le mâle et le sexe… Je l'avais sans doute déranger dans un moment intéressant mais il m'avait un jour promis de toujours répondre à mon appel et les immortels étaient incapable de mentir.
Il finit par faire entrer la moto dans un parking souterrain et par stopper définitivement la bécane sur un emplacement à son nom. Je me laissais alors lentement glisser vers le sol, complétement exténuer. Il me releva tout aussi vite en passant en bras autour de mes hanches, tenant mon poignet de l'autre main pour me tenir debout contre lui.
_ Aller poussin, on y est presque.
_ Ou tu m'emmènes ?
_ Chez moi.
_ Quoi ? Pourquoi, je t'avais dit à la maison…
_ Ça c'était avant que tu réclames un bain de mousse poussin… T'as pas de baignoire chez toi.
Merde, il me prenait toujours au mot, même quand je divaguais… Il me soutint jusqu'à l'ascenseur, nous entrainant jusqu'au quinzième étage et son merveilleuse appartement qui prenait tout l'étage. L'un des privilèges des immortels, c'est d'avoir beaucoup, beaucoup d'argent. Des centaines d'années d'économie bien placée. L'appartement de Tegan était à son image, chaud bouillant, sexy en diable et chaleureux. Tout le contraire de mon appartement trois quatre pièce minable des quartiers Sud. Une cuisine équipée dont je rêvais alors que lui ne mangeait que rarement chez lui, voire pas du tout, un salon ouvert devant une grande baie vitrée donnant sur un balcon sans balustrade pour faciliter l'atterrissage des anges ou démons qui venaient lui rendre visite. Tapis couleur crème, divan bleu sombre, mur vert émeraude… Télévisons écran plat haute définition et haut-parleur en prime. Mini bar bien fournit, bibliothèque de DVD porno et livres érotique voir trash… J'avais toujours évité la chambre de l'incube et ce pour une bonne très bonne raison… Je n'avais pas envie d'être tenté par le lit qu'il devait posséder et de m'y écrouler avec lui.
Il m'entraina vers la salle de bain, elle devait être plus grande que ma chambre et ma cuisine réuni, voir une partie de ma salle de séjour. Une baignoire géante incurvée dans un marbre blanc magnifique n'attendait que moi. Une douche en verre était également présente… Douche et baignoire étaient assez grandes pour accueillir deux ou trois personnes. Compréhensible pour un incube. Il me déposa sur le bord de la baignoire et fit couler l'eau chaude, puis il se tourna vers moi et me fit lever le visage.
_ Qui t'as abimé comme ça poussin ?
J'étais habituer à tous les petits noms les plus stupides, alors je laissais filer celui-ci comme les autres.
_ Une bande de motards… Ils avaient des blousons en cuir avec un écusson de tête de mort, avec une plume noir cousue dans le dos.
_ Hm… ça me dis rien mais je vais me renseigner.
_ Ils m'ont pris mon sac je pense… Je ne comprends pas pourquoi je me suis réveillé dans le Carré.
L'incube me fit levé les bras et retira mon t-shirt sans manche détrempé par la pluie et jeta un œil aux bleus que je devais avoir un peu partout. Il palpa mes côtes mais n'eut aucun geste pervers, il se contentait d'ausculter.
_ T'as pas de côtes cassées, juste des bleus… Par contre ton bras est dans un sale état. Ils t'ont mordu ?
Je haussais les épaules, trouvant ça aussi incompréhensible que lui.
_ Ils se faisaient peut-être un trip vamp… J'en sais rien… Je me souviens pas qu'on m'ait mordu, je me suis évanoui.
Je n'avais pas honte de dire que j'avais perdu connaissance, vu la dérouillée que je m'étais pris, à cinq contre un. Je pouvais déjà être fier d'être vivant.
_ T'étais loin du Carré quand tu t'es fait agressé ?
_ Ben, je rentrais du boulot quoi… J'étais à vingt minutes de mon appart… Très loin du Carré, je te jure.
_ C'est étrange… Pourquoi t'auraient-ils emmené là-bas ?
_ Peut-être qu'ils m'ont cru mort et qu'ils ont voulu faire passer ça pour un repas qui aurait mal tourné…
_ Ça m'étonnerais que de simples motards aient risqué leur vie en passant dans le Carré pour déposer un corps inerte… Les ailés l'auraient remarqué, surtout à la tombée du jour… Non, je ne pense pas.
_ T'explique ça comment alors ?
Il défit mon pantalon et je l'arrêtais alors qu'il allait tirer dessus pour me le retirer. Je ne portais rien en dessous et je ne tenais pas à le tenter plus que cela.
_ Rah, t'inquiet Evan, je vais rien tenté…
_ Je suis pas convaincu.
_ Tu sais que j'ai pas le droit de te toucher sans que tu m'y invite et étrangement tu résistes très bien à mes pouvoirs.
Effectivement. Quand j'avais rencontré Tegan au bar ou je travaillais, il avait comme flashé sur moi. Il avait libéré toute sa puissance de séduction, ces hormones incubes qui faisaient fondre tous les humains mais j'y étais parfaitement insensible. Pour moi, Tegan était attirant mais simplement pas mon genre. Je l'intriguais beaucoup car en deux cent ans d'existence, il n'avait jamais subit de refus et moi… Ben moi je me refusais constamment à lui sans aucune difficulté.
_ Bon… Va y… Mais je veux beaucoup de mousse !
_ Promis, j'ai un bidon complet de liquide moussant rien que pour toi.
Je lui souris et le laissais m'enlever mon pantalon, son regard s'attarda avec envie sur mon sexe mais j'avais l'habitude de le voir me reluquer sur toute les coutures alors tant qu'il ne me touchait pas, je le laissais faire.
_ Ma mousse Teg'…
Il se mit à rire et se redressa pour m'aider à passer mes jambes dans la baignoire.
_ Qu'est-ce que je donnerais pas pour te sucer à t'en faire hurler… Bordel !
_ T'es un incube, tu peux avoir toutes les queues que tu veux.
_ Oui, mais c'est la tienne qui me tente le plus.
Je me laissais glisser dans l'eau en soupirant de bien être, malgré le picotement incessant de ma peau écorchée.
_ Flatté.
Il se redressa et sortit un bidon de mousse au parfum oriental de sous l'évier. Il en vida presque le quart dans la baignoire et très vite, la mousse envahi la surface de l'eau, recouvrant mon corps comme une mince couverture cotonneuse. Tegan s'assit sur le rebord, observant avec une certaine envie mes épaules et ma la partie de mon corps qui n'était pas émergée.
_ Y s'est passé un autre truc bizarre.
_ Plus bizarre qu'une bande de guignols qui subitement décident d'abimé une beauté comme toi ?
Je m'enfonçais un peu plus dans l'eau pour le punir de ne pas me prendre au sérieux.
_ Tes flatteries ne m'atteignent pas…
Je sentis une douce odeur, qui n'avait rien avoir avec celle du bain, chatouiller mon nez. Une odeur de forêt, musquée et sauvage… Un parfum que j'appréciais beaucoup mais qui ne me faisait pas d'effet particulier. Pourtant je savais que cette odeur déclenchait généralement l'excitation des humains. C'était là, l'arme la plus efficace des incubes et des succubes.
_ Tegan… C'est pas parce que je suis blessé que je vais craquer… Garde ton parfum pour ceux que ça intéresse.
_ Tu bandes pas…
_ Non.
Il écarta la mousse au niveau de mon entre-jambe pour vérifier mes dire et poussa un soupire décourager.
_ Je sais pas comment je vais m'y prendre avec toi… Vraiment.
_ Cherche encore, qui sait, tu trouveras peut-être une astuce mais tu ferais mieux de te dépêcher avant que je deviens un vieux décrépit plein de rides et incapable de bander naturellement.
Il fut parcouru d'un frisson dégouter en s'essuyant les mains sur son pantalon de cuir.
_ Rah… Quelle plaie que vous deviez vieillir et mourir… Les beaux spécimens devraient avoir une dérogation !
J'appréciais l'idée. Depuis que des immortels ce baladaient à chaque coin de rues, avec leur beauté, leur jeunesse et la certitude qu'ils ne vieilliraient jamais… Certain les enviaient. Moi j'étais partager, je n'avais certainement pas envie de devenir un vampire car vivre au prix de la servitude à un maître et en suçant mon prochain… Non, pas question. Je n'étais pas sur la liste des prochains incubes, Tegan avait vérifié. Je ne tenais pas à me faire mordre à mort par un loup-garou pour vivre plus longtemps… Non, aucune des options qui auraient pu m'apporter une vie plus longue en restant jeune, ne me convenait. Alors je préférais rester humain et profiter de ma vie, aussi courte soit-elle.
_ Je voulais te dire que j'avais vu un ailé ce soir.
Il haussa les épaules comme s'il s'en foutait royalement et s'était sans doute bien le cas. Tegan n'aimait pas trop les anges et les démons. Même les incubes étaient regardés de hauts par les gars aux plumes… Alors les humains je vous raconte pas. Il n'en supportait qu'un seul, Raziel, un ange à la beauté chaleureuse et sourire énigmatique. Je ne l'avais jamais vu, mais c'était en ces termes que Tegan me le décrivait. Quoi qu'il en soit, mon ami semblait ne pas saisir le sens de mon propos.
_ Il m'a sauvé la vie, ce soir.
Cette fois, j'avais toute son attention. Je posais ma tête sur le rebord de la baignoire fixant le plafond, me rappelant de ce que j'avais vu.
_ Après t'avoir appelé, j'ai failli servir de diner à une vamp en jupette.
_ Oh… dur.
_ Clair.
Lui comme moi, préférions mourir sous les mains d'un homme qu'on trouvait sexy… Du moins si on nous laissait le choix. Quitte à faire le grand saut autant que ce soit avec un minimum de plaisir, celui des yeux.
_ Elle s'est figé avant de m'atteindre et en éclaire avait fait demi-tour et disparu dans la nuit. Quand je me suis retourné j'ai juste eu le temps de voir un mec s'envolé du trottoir.
_ Tu as vu ces yeux ?
_ Non, mais il avait des ailes blanches, lumineuses.
_ Ça ne nous aide pas ça.
En effet, ce pouvait autant être un démon qu'un ange et ni l'un ni l'autre n'agissait sans raison. S'il m'avait sauvé, c'est qu'il avait une bonne raison de le faire. Seulement je ne voyais pas trop ce qu'un ailé pouvait trouver à la vie d'un humain qui se fait tabasser dans un coin de la ville qu'ils ne survolaient même pas en temps normal. J'avais beau retourner l'information dans tous les sens, je ne comprenais pas et le silence de Tegan ne voulait rien dire. Soit, il savait mais ne pouvait pas le dire, soit il y pensait en silence sans trouver de sens précis à l'acte de mon sauveur.
_ Allez, sort de l'eau ou tu vas te friper.