Je fais dans l'ordre de la nouvelle la moins réussi à la mieux réussi (à mes yeux). J'espère que vous apprécierez tout de même cette histoire écrite sous forme de journal intime.
Normalement, cette version est celle corrigée, mais si vous voyez des incohérences, laissez-le moi savoir ! J'avais perdue cette histoire que j'ai retrouvé dans mes mails envoyés, donc je ne suis sûre de rien.
Je vous souhaite une bonne lecture,
Lilithiel~
Ta Haine n'a d'égal
Que mon Amour
Lundi 2 mai 2008,
19h27
Cher Journal,
Si j'écris en ce jour sur ces quelques bouts de papiers reliés, c'est parce que je ne peux me confier à personne. Bien sûr, j'ai Ambre, mon amie d'enfance, qui je le sais, sera toujours là pour m'écouter. Mais je ne peux pas, la honte bloque le passage de mes mots jusqu'à son oreille compréhensive. Je suis un homme amoureux qui essaye de garder le peu de dignité qu'on lui a laissé. Je m'appelle Timothée, et lui Yuri. Nous sommes tous les deux hommes, ceci est exact. Lui blond aux yeux verts, et moi brun aux yeux bleus.
Mais il n'y a pas que notre sexe qui nous sépare. Nous sommes aussi semblable que la terre et le ciel ne font qu'un, il m'apprécie autant que l'eau aime caresser la flamme.
Mais le Destin, décidant que mon sort n'était pas assez pénible, nous a réunit en une famille. Nous sommes demi-frères. Ma mère s'est remariée avec Frank qui avait eu un enfant de son premier mariage il y a six ans, en Russie. Et alors que nous atteignions notre dix-septième année, elle nous a annoncée que celui de nous deux qui montrerait le plus de qualités diriger une entreprise, aurait le privilège de lui succéder en tant que patron de Margma Corporation. L'agneau s'est transformé en loup, l'indifférence de Yuri est devenue haine. A alors commencé mon enfer...
L'heure du souper sonne. Je n'ai pas envi d'y aller.
Même jour,
23h14
Cher Journal,
Je ne comprends pas... Quel est l'intérêt de ce concours? Il est d'une évidence flagrante que ma mère a une préférence envers Yuri et il n'y a pas un seul domaine, même moindre, où je le surpasse. Je lui en aurais moins tenu compte si elle l'avait désignée comme héritier sans préavis. Et cela, elle le sait. J'ai appris qu'elle s'était marié (trois mois après avoir rencontré Franck) non de ses lèvres mais par celles d'une de nos domestiques.
Mais les gens qu'elle côtoie dans son métier viennent de tous les horizons, et leurs coutumes, n'étant pas les mêmes, auraient pu voir cette succession d'un mauvais œil. Je suppose que lorsque l'on dirige une entreprise de pétrole, peu importe le bien-être d'un fils indigne. Je ne devrais plus être déçue par ce genre de comportements qui lui sont propres, et pourtant je ne peux empêcher la tristesse de venir me rendre visite.
Il faut aussi que je l'avoue : si mes compétences sont peu impressionnantes, Yuri ne manque jamais de me le rappeler. C'est pour cela que j'évite de sortir de ma chambre, sauf pour mes besoins vitaux. Ma mère a demandée, il y a de cela cinq ans, que nous habitions tous ensemble, avec son nouvel époux, son nouvel enfant prodige ainsi que son ancien compagnon et moi. Mon père avait immédiatement cédé à son caprice. Il ne savait lui résister. Il en avait toujours était ainsi et je doute que cela change jamais.
Je ne peux arrêter de ressasser toutes les humiliations que j'ai subit, écrire fait remonter à la surface tous les souvenirs que j'essaye en vain d'oublier. Aujourd'hui, Yuri s'est montré clément. Il ne m'a adressé qu'une remarque, à la fin du repas.
Il a dit que s'il était moi, il n'oserait pas se montrer au reste du monde. Je ne lui ai pas répondu. Je ne lui réponds jamais. Il n'y avait rien à dire, il a raison, comme toujours.
Mercredi 4 mai 2008,
18h23
Cher Journal,
J'ai honte. Honte de ce que je suis, honte de ce que Yuri m'a fait. Mais je sais que si je ne l'écris pas sur papier, mais souvenirs ne pourront ne serait-ce que partiellement s'effacer de ma mémoire trop pleine.
La première humiliation, la plus importante. J'avais dix-sept ans, je connaissais mal ma famille, mais j'étais déjà amoureux de Yuri. Cela s'était fait au premier regard.
Je prenais conscience de ma sexualité en ce temps-là. Je savais peu sur l'homosexualité et je ressentais un plaisir nouveau que seul les gays peuvent apprécier, dans ma chambre, et c'est alors que la jouissance m'emportai que je le vis. Yuri. Il referma immédiatement la porte avec violence et j'entendis ses pas raisonner sur le parquet au rythme des battements de mon cœur. Le lendemain, tout le lycée savait que j'étais gay, ce qui n'améliora guère ma popularité déjà basse.
Mais j'avais Ambre, et celle-ci me soutint dans cette dure épreuve, ainsi que dans toutes celles qui survinrent ensuite. Lorsque je croisai le regard de Yuri qui me toisait, au détour d'un couloir, et un sourire goguenard aux lèvres, heureusement qu'elle me tenait fermement le bras où je me serais effondré, pour ne jamais me relever.
Jeudi 5 mai 2008,
10h17
Cher Journal,
Je déteste le droit. Malheureusement, je suis obligé d'assister aux cours, en attendant que l'on sache qui héritera de la compagnie. Je ne comprends pas le rapport entre le droit et présider une entreprise. Je sais qu'ils se moquent tous de moi. Mais je ne peux rien dire, car si je le faisais, ils trouveraient sans doute une raison d'assister à ces cours, ainsi que le droit de m'humilier une fois de plus sur mes performances intellectuelles.
De plus, j'ai entendu mon père dire qu'il voulait que je sois avocat. Ce n'est pas comme s'il espérait que je gagne le concours.
Yuri jongle entre plusieurs facultés, comme celle de droit où il est aussi inscrit. Il en est à sa quatrième année, tandis que moi j'en suis à ma deuxième. J'ai redoublé déjà deux fois, malgré le travail que je fournis.
Yuri attends patiemment que j'avoue qu'il m'est supérieur et plus qualifié que moi pour succéder à ma mère. Mais si je le faisais, alors jamais plus je ne le verrais. Il prendra un appartement pour habiter seul… ou accompagné. Je préfère subir son dédain que son absence. Ce serait perdre ma raison de vivre.
J'aurais aimé devenir paysagiste, ou bien tenir un magasin de livres. L'un ou l'autre, peu importe. Je ne suis pas fait pour les études, mais ma famille ne semble pas vouloir le comprendre. Ou font semblant de ne pas le savoir.
Ambre, elle est en deuxième année de psychologie, elle est plus jeune que moi. Elle déteste Yuri depuis le lycée, et dit que je devrais l'oublier. C'est pour cette raison qu'elle m'arrange souvent des rencontres avec des garçons soi-disant dignes de moi. Mais cela n'aboutit jamais, et j'avoue ne pas y mettre du mien.
Selon Ambre, je me complaisais dans mon malheur, et chaque critique qu'il me fait me rendre heureux, car c'est la preuve de l'attention qu'il me porte. Je ne lui avouerais jamais, mais je sais qu'elle dit vrai.
Dimanche 8 mai 2008;
21h52
Cher Journal,
J'écris à la lueur de mon portable, à défaut de mieux. Yuri m'a enfermé dans la cave. Il voulait fouiller ma chambre. Sans moi, évidemment. Heureusement, je t'avais sur moi, car sinon j'aurais pu dire que ma vie était finie. L'unique photo que j'ai de lui est cachée entre deux de tes pages, je n'ai donc rien à craindre. Du moins, je l'espère. Il est capable de créer des preuves d'une quelconque culpabilité.
J'entends des pas s'approcher.
Même jour,
22h24
Cher Journal,
S'il a trouvé quelque chose, je le saurais demain; il ne m'a rien dit une fois libéré.
Lundi 9 mai 2008,
21h55
Cher Journal,
Tout avait bien commencé durant le dîner. Personne ne parlait, et j'en étais au dessert lorsque ma mère prit la parole.
- Au fait, Yuri, mon chéri, j'ai appris que tu avais rompu avec ton amie Suzie?
Ma mère passait sa main dans ses cheveux blonds décolorés, et ses yeux bleus fixaient Yuri avec bienveillance. Je ne savais même pas qu'il était avec quelqu'un, mais j'étais heureux de l'avoir appris que maintenant qu'ils ne sont plus ensemble.
- C'est exact, elle était trop capricieuse? Je n'avais pas le temps à perdre avec une femme comme celle-ci, répondit-il fièrement.
- Je te reconnais bien là. Et toi, Timothée, comment cela se passe-t-il avec… Ambre, je crois?
Avant que je n'aie le temps de répondre, Yuri persifla :
- Timothée est gay, il ne vous l'avait pas dit?
Je baissai la tête en signe de culpabilité, et ils continuèrent à manger, sans réaction aucune, jusqu'à ce que Frank demande, faussement enjoué :
- Oh, et tu as un ami?
J'hochai négativement la tête et le reste du repas se fit en silence. Durant tout ce temps, je sentis le regard vainqueur de Yuri posé sur moi.
Le soir venu (il y a trente minutes), mon père est rentré dans ma chambre et a refermé la porte. Il m'a giflé avec force, et a continué jusqu'à ce que mes joues me brûlent, recouvertes de larmes silencieuses. Je pleurais, mais ce n'était pas la douleur physique qui me faisait mal.
C'était la présence d'une personne derrière la porte, que je vis là où ses pieds venaient casser la lumière. Cette personne qui ne faisait rien.
Lorsque mon père eut fini de me battre, il se hâta de sortir. Alors que j'allai refermer pudiquement la porte pour que personne ne voie mon visage marqué, je vis un tube de pommade déposé devant la porte.
Mon instinct sait qui c'est, mais ma logique s'y oppose. Pourquoi lui qui me hait tant m'apporterait les soins dont j'ai besoin? Cela n'a aucun sens, lui qui ne se satisfait que de mon malheur. Mais qui cela aurait put-il être d'autre? Ma mère ne s'inquiète pas de ce qui pourrait m'arriver, et son mari que vaguement.
Cette maison serait-elle habitée d'une âme bienveillante?
Mardi 10 mai 2008,
09h46
Cher Journal,
Ma mère et Frank avaient une séance de cinéma qui commençait à neuf heures trente...
Samedi 14 mai 2008,
06h03
Cher Journal,
Je profite qu'Ambre dorme pour écrire. Je ne lui ais pas parlé de Yuri, mais elle a vu que ça n'allait pas, alors je suis resté trois jours chez elle. Ses parents sont très aimables, ils ne me jugent pas. Je crois même qu'ils m'apprécient. Bien sûr, leur maison est très modeste, mais ils sont toujours d'accord pour m'accueillir.
Je me sens bien chez eux; leurs murs sont colorés dans les tons chauds, et sont recouverts de masques et les meubles de vases, contrairement à chez moi où tout est gris ou blanc et où même les couleurs vives paraissent froides
Monsieur Viala, le père d'Ambre, a préparé des crêpes, un jour que je n'avais pas l'humeur joyeuse. Le soir, nous jouions aux jeux de société. Ils n'y jouent que lorsque je suis là. Madame Viala dit que je suis trop renfermé sur moi. Elle me couve comme un enfant, et cela ne me déplaît pas. Elle n'est pas ma mère, je le sais. Mais je serais plus attristé si quelque chose de malheureux lui arrivait, que si c'était ma mère.
Ambre ne m'a rien demandé sur ce qu'il s'était passé. Elle s'est seulement évertuée à me divertir et pas une seule fois elle n'a prononcé le prénom de Yuri. Cela ne m'a pas empêché de penser à lui, mais j'ai apprécié l'attention.
Hier, elle a vu que j'étais bouleversé à l'idée de retourner chez moi. Elle a fait le lien que avec le bleu que j'ai en dessous de l'œil et à sans doute voulu voir ce qu'il se passait de ses propres yeux… Toujours est-il qu'elle s'est invitée chez moi toute seule.
Hier, en rentrant, ma famille n'était plus là. Les domestiques m'ont dit qu'ils étaient partis en voyage mais qu'ils ne savaient pas quand ils rentreraient.
La maison paraît si vide. Yuri me manque.
Dimanche 15 mai 2008,
18h27
Cher Journal,
Ma famille est revenue tôt ce matin. Yuri est directement venu dans ma chambre et a semblé mécontent. Je ne sais si c'était à cause d'Ambre qu'il n'avait jamais apprécié durant nos années lycéennes, ou alors mon retour à la maison, mais ses yeux se sont plissés légèrement, puis il a claqué la porte de façon à réveiller celle qui dormait jusqu'alors paisiblement à mes côtés.
Le midi, Yuri a fait tomber la salière dans le bol de soupe d'Ambre, et elle a eut du mal à se retenir de gronder contre lui. Heureusement, la présence de ma mère qui se confondait en excuse l'a apaisée Celle-ci a d'ailleurs était très attentive aux besoins d'Ambre. J'en compris la raison l'après-midi lorsque Yuri m'appris, alors qu'Ambre était aux toilettes, que ma mère préférait penser qu'Ambre était ma fiancée plutôt que j'étais gay.
Lorsqu'elle est revenue, son regard s'est obscurcit et il l'a toisé férocement, regard qu'elle lui rendit.
Yuri est finalement sortit de ma chambre, furieux, tout sourire en coin effacé.
Ambre m'a sourit doucement et caressé l'épaule, avant que je ne m'écarte d'elle.
Depuis, Yuri m'évite. Je supporte sa haine, mais je mourrais si je devais subir son ignorance. Je ne devrais pas dire cela, mais j'ai hâte qu'elle s'en aille.
Lundi 16 mai 2008,
17h38
Cher Journal,
Ambre est partit. Fâchée. Elle dit ne pas arriver à comprendre mon raisonnement, et que des fois, ça lui pèse vraiment. Elle m'a demandée qui comptait le plus pour moi : elle ou Yuri. Je n'ai pas répondu et elle a compris pourquoi. Elle n'a rien dit. Son regard n'avait pas besoin de mot.
Jeudi 19 mai 2008,
21h07
Cher Journal,
Ambre m'évite. Elle ne répond pas à mes messages et se fait porter absente au téléphone ou lorsque je me rends chez elle. Je crains qu'elle ne me pardonne pas. Mais elle avait raison. Je suis médiocre dans les relations humaines, comme partout. Pourtant, Ambre est très différente de moi. Blonde aux yeux noisette, et à la taille mannequin, elle attire tous les regards. Son caractère extraverti plaît beaucoup et elle enchaîne les hommes les uns après les autres. Elle me dit qu'elle est pourtant amoureuse, mais que c'est un amour à sens unique. Elle n'a jamais voulu me dire qui c'est. C'est son seul secret. Elle me dit tout, mis à part ça. Les gens ne comprennent pas pourquoi elle est amie avec moi. Moi non plus.
Mais si je me confie peu à elle, sa présence m'apaise, sa bonne humeur est contagieuse, et ses bras réconfortants.
Je fais fuir les seuls personnes qui m'aiment. Plus personne ne tient à moi, et je l'ai bien mérité.
Vendredi 20 mai 2008,
01h42
Cher Journal,
Il a trouvé mon journal intime. Des pages entières sont affichées sur les murs de la ville et de la fac. Mes parents l'ont vu. J'ai un cocard à l'œil gauche. Mon père était très fâché. Ma mère détourne le regard dès que je l'approche. Frank paraît désolé mais n'ose pas me parler. Yuri est parti en Angleterre, avec sa classe juste après avoir ruiné ma vie.
J'ai écrit une lettre disant avouant que Yuri était mieux placé que moi pour hériter de l'entreprise. Ce soir je m'en vais. Je ne veux pas affronter le regard déçu de Yuri. Le téléphone sonne, cela fait dix fois qu'Ambre tente de me contacter.
Mais c'est trop tard, les lames sont déjà prêtes. Il ne me reste plus qu'à me glisser dans l'eau et de me laisser porter vers l'infini.
Dimanche 22 mai 2008,
07h56
Cher Journal,
Je ne voulais pas causer le suicide de Timothée! Si tu n'avais pas existé, alors jamais je n'aurais eu l'idée de te dévoiler aux yeux de tous. Et jamais il n'aurait pensé à faire une telle chose. Je voulais juste que Timothée avoue ma supériorité, je voulais le voir rougir, gêné. Je voulais qu'il avoue m'aimer. Je nous voulais ensemble, qu'il ne puisse nier ses sentiments envers moi.
Mon Timothée, s'il te plait réveille-toi. Je t'offrirais tout ce que tu veux, je ferais en sorte que tout soit possible pour toi. Si ta vie s'arrête, il en sera de même pour moi. Je voulais seulement te faire comprendre à quel point j'étais extraordinaire, pour qu'une fois que je t'ais, tu ne veuille plus me lâcher. Je voulais prendre soin de toi, lorsque j'aurais cette entreprise sous mon contrôle. Je pensais qu'une fois cette période difficile, tu me pardonnerais.
A mes yeux, personne n'est plus merveilleux que toi ; ta beauté naturelle n'a pas d'é que moi je ne suis qu'un manipulateur à la beauté artificielle, un requin de politicien, qui n'a de cœur qui bat que lorsqu'il est entre tes mains.
Alors s'il te plaît, réveille-toi. Viens lire ces mots, moque-toi de moi, que je prenne le risque que tu révèles la vérité, toi qui a le cœur si pur. Frappe-moi, brise-moi le cœur, inverse les rôles si tu le veux, fais-toi bourreau. Mais je t'en supplie, vie.
Cher Journal,
Lundi 23 mai 2008,
17h19
Alors que cette femme qui se dit ma mère voulait que je quitte le chevet de Timothée qui est toujours dans le coma à l'hôpital, je lui ais dit quel point je l'aimais. Elle a pâlit soudainement et dit qu'elle allait me déshériter. Car oui, elle s'est moquée de nous. Son testament était fait, elle m'avait désigné comme héritier. J'ai dit que je plaisantais, et elle m'a cru. J'ai toujours était bon menteur.
Elle n'aurait pas du me dire que j'étais son héritier. Je ne laisserais personne se mettre entre le bonheur de Timothée et de moi. Un accident est si vite arrivé dans un si grand escalier au sol polit... Mais même si je pense ainsi, je ne ferais rien. Je ne veux pas prendre le risque de rajouter des obstacles à notre bonheur. Je signe le contrat pour l'héritage de l'entreprise la semaine prochaine. Après, je pourrais révéler la vérité.
Je suis présentement retourné à l'hôpital. Je suis rentré dans la chambre de Timothée, malgré l'interdiction des infirmières d'y rester trop longtemps.
Je suis persuadé d'avoir sentit gémir Timothée lorsque j'ai baisé ses lèvres.
Lundi 13 juin 2009,
22h31
Cher Journal,
Je récupère mon journal. Yuri m'a laissé le récupérer lorsque je me suis réveillé. J'ai eu un peu de mal à comprendre tout ce qui s'abattait sur moi. Il m'a emmené dès que j'ai pu dans notre nouvelle maison. Il a décoré la maison dans les tons chauds et recouvert les murs de peintures, de meuble et de bibelots que j'avais dit aimer.
Je ne vois plus Ambre, Yuri me l'interdit. Il est d'une jalousie maladive, et même si cela peut paraître insensé, cela me plaît. Ambre avait raison, j'aime voir l'effet que je produis sur lui, et qu'il soit capable de tuer pour moi me remplit de joie malsaine.
Yuri a repris le contrôle de l'entreprise, et ses associés en sont ravis, les affaires florissantes. Son esprit calculateur et son don dans les affaires sont de véritables atouts. Il est parfait pour ce métier.
Notre première nuit a été surprenante. Yuri a tenu à cajoler mon corps durant tout ce temps. J'ai l'impression d'être un joyau qu'il polit entre ses mains à chaque fois qu'il m'adresse une caresse. Il fait tout pour assurer mon confort, même s'il apprécie toujours autant me martyriser.
Nous n'avons pas encore fait l'amour, mais je sais que ce n'est pas l'envie qui lui manque. Il veut seulement que tout soit parfait pour ce moment, et que je sois totalement remis.
A cet instant, il a acheté des centaines de roses dont il a parsemé la maison. Il a allumé des chandelles dans la chambre, et je le vois qui me tourne autour depuis dix minutes et qui lit ce que j'écris.
J'arrive, mon amour.
Mardi 14 juin 2008,
16h12
Cher Journal,
Hier, il m'a prit dans ses bras et m'a porté jusque dans le lit. L'odeur des bougies parfumées m'envoûtaient autant que ses lèvres sur les miennes. Nous avons partagés notre salive, nos langues jouant ensemble un manège coquin. Ses mains se sont portés jusqu'aux miennes, et il les a posé sur le renflement de son pantalon. Je l'ais caressé maladroitement, avant de lui enlever son pantalon pour mieux le toucher.
J'ai fait glisser mes doigts sur son membre dur puis ai affirmé ma caresse en une ligne verticale. J'essayais de lui faire ce que j'avais toujours préféré me faire, lors de mes nombreuses nuits solitaires.
Il a alors baissé mon pantalon et caressé mes fesses doucement, tout en frôlant quelques fois ma verge tendu, plus par le plaisir que je lui procurais que celui qu'il me faisait ressentir.
Il a ensuite inséré un doigt jusqu'à aller chercher ma prostate. La première fois fut plutôt douloureuse, surtout qu'il n'avait pas utilisé de lubrifiant auparavant, mais je ne bronchai pas, je me mordis seulement les lèvres un peu plus fort. J'enlevai le tissu qui recouvrait la verge de Yuri afin de le caresser à même la peau, lorsqu'il arriva enfin à me faire sentir du plaisir grâce à ses doigts. Je le masturbai au rythme de la pénétration de ses doigts, perdant conscience de tout. Je hurlai mon plaisir lorsque Yuri me prit doucement en bouche.
Je m'enfonçai plus profondément dans sa gorge et bougeait aussi vite qu'il me le permettait. Mais il ne me laissa que peu de temps à mon plaisir.
Il avait envie de me pénétrer. Et bien que je fusse un peu effrayé, je le laissai faire.
Il me prit sans plus de préavis et la douleur me surprit. Yuri ne bougea pas pendant un temps, mais voyant que je ne voulais ni qu'il se retire ni qu'il se bouge, il s'excusa et tout en me baisant le bouche me pénétra profondément.
Alors que j'avais envie d'hurler ma douleur, il enfonça sa langue dans ma bouche et prit mon membre entre ses mains. Je me calmai un peu et suçais sa langue, m'agrippant à ses épaules. Ses coups de reins m'apportèrent peu à peu du plaisir. Le bruit de son membre s'enfonçant en moi donnait une dimension obscène à la scène et aidait mon plaisir.
Douleur, amour, plaisir se mêlaient. Ce n'était ni mieux ni pire que ce que j'avais imaginé depuis toujours. Juste différent. Et alors que la jouissance nous emportait à peu de temps près en même temps, il déversa sa semence en moi me faisant me sentir incroyablement comblé, même si sale. (Yuri avait voulu que nous fassions l'amour sans préservatif, ayant fait un test de dépistage du sida peu avant, afin de complaire aux désirs de Yuri.)
Je me cale mieux dans les bras de mon amant. Nous nous laverons demain, je veux profiter de ce moment unique. Je sens Yuri bouger sous moi, et m'embrasser dans le cou. Il semble avoir réagit à ce qu'il a lu. Je pense que je vais laisser ce journal, à partir de maintenant. Je n'ai plus de raison de me plaindre ni à cause de ma famille, ni à cause d'un amour à sens unique. Je préférerais à partir d'aujourd'hui me consacrer entièrement à Yuri. Et celui-ci semble être d'accord avec moi.
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