Bonjour !
Voici le tournis des serres ! Dont le préquelle est 'le tournis des cadences'. J'espère que cette histoire composée de plusieurs histoires enchevêtrées va vous plaire ! Vous pouvez tout à fait la lire sans avoir lu 'le tournis des cadences'.
Résumé : L'Amour est une vaste supercherie et Zephyr n'en est que trop conscient. Lors d'une conversation animée, il se met au défi de prouver à son confident nocturne l'inexistence de l'âme soeur. Déboires et illusions prennent place au sein du prestigieux établissement de Williamson... [yaoi]
Chapitre 1 :
A la prestigieuse école de Williamson au cœur de Londres, les élèves de la bourgeoisie anglaise et de gens fortunés de toutes origines dormaient bien sagement dans leur dortoir. Bien sûr on comptait certaines exceptions. Gregory Hanigan ne trouvait pas le sommeil à cause de son examen du lendemain. A côté Judith Ford et ses amies organisaient une fête improvisée. Près du cloître un couple s'envolait au septième ciel, tandis que dans la serre un autre couple peinait à décoller… Tout disposait cette soirée à n'être qu'une soirée parmi tant d'autres au collège réputé. Pourtant celle-ci marquerait le destin d'un petit blond. Tout débuta comme souvent dans la salle de classe de Mme Hooper au quatrième étage de la tour de Victoria.
Zéphyr Barrow avait usé de son charme naturel deux ans plus tôt pour emprunter à sa professeur de biologie les clés de la salle et il en avait profité pour en faire un double. D'ailleurs, fort de son expérience, il avait remis cela et possédait à présent un trousseau quasi complet de l'immense collège.
Cette salle restait parmi ses préférées. D'abord car elle était rarement visitée des surveillants, ensuite car il adorait l'ambiance des lieux dont ce vieux squelette Basil, les papillons et autres insectes accrochés aux murs et l'énorme crucifix au-dessus de la porte.
Cole Hunter appréciait également l'endroit pour son coté macabre et décalé. Il saluait toujours Basil d'un fort serrement de main en entrant et se rappelait avec émotion d'une fois où Zéphyr, ivre, avait fait boire au squelette une bouteille de whisky… en vain.
Les deux adolescents assis confortablement chacun sur une chaise s'adonnaient à leur activité préférée : déblatérer sur tout l'univers, se plaindre au maximum, et plaindre les autres encore plus. Comme souvent ils n'étaient pas d'accord et donc se disputaient de longues heures à coups d'arguments plus ou moins fins selon l'heure et leur humeur. Cette nuit-là le sujet déplaisait particulièrement à Cole qui se trouvait bien remonté.
« Mais qu'est-ce que tu en sais toi de ce qu'elle ressent ? Et surtout de ce que JE ressens ! »
« Je t'en prie Cole, je te connais par cœur. Et ta Lili est une fille comme les autres, et comme les autres c'est une petite vierge qui joue les effarouchées alors qu'en fait c'est une… trai-née. »
« Retire tout de suite ce que tu viens de dire ! » Cria Cole fou de rage.
« Oh pardon, j'oubliais la Règle d'Or, on ne dit pas de mal de la princesse Lili. » Répondit Zéphyr en étouffant un rire.
« Je ne veux pas parler de ça avec toi, quelle idée j'ai eu d'en parler à toi d'abord, tu ne connais rien à l'amour. »
« Moi ? Ne rien connaitre à l'amour ? Tu plaisantes j'espère. J'en connais nettement plus que toi, j'en connais tant et tellement que je sais que l'amour n'existe pas, ce n'est qu'une illusion. »
« Etre un putain de dragueur ne fait pas de toi un expert de l'Amour mais de la supercherie. »
« Bien au contraire car l'Amour est une supercherie, Cole, la plus grande des supercheries je dirais même. »
« Et c'est reparti pour un tour… » Souffla Cole avec fatigue.
« Tu es jeune et sans expérience. Sans doute je devrais te laisser à tes illusions… mais ici dans cette pièce nous nous devons de dire la vérité, toujours la vérité, alors je te le dis mon bien cher frère, l'Amour n'existe pas. »
« Et comment tu expliques tous ses livres et chansons sur l'Amour ? »
« Des rêveurs ! »
« Et les amoureux alors ? Ils jouent tous un rôle ? »
« Mais oui ! Bien sûr qu'ils jouent un rôle ! Comme toujours, Cole. Les gens veulent croire que quelqu'un les aime à la folie car eux ne s'aiment pas, c'est juste du réconfort que l'on donne à l'autre en échange du sien, et pour le sexe aussi bien sûr. Et surtout, la raison la plus importante : pour le regard des autres. Quand quelqu'un te voit au bras d'une belle femme tu parais tout de suite encore plus beau et les gens te jalousent. Mais comme les gens ont honte de penser qu'ils se servent des autres pour leur propre bien, la Morale cette chienne a créé l'Amour pour justifier tout cela. »
« Seulement 17 ans et déjà si aigri, Zéphyr, tu as vraiment de quoi faire de la peine. »
« Déjà 15 ans et encore si puceau et naïf, Cole, tu as vraiment de quoi faire de la peine. »
Cole rougit et pensa à jeter une pique cruelle à son ami mais il se ravisa. On ne blaguait pas avec ce sujet et il ne voulait pas risquer de perdre son ami pour une boutade. D'ailleurs il ne comprenait pas bien leur amitié, comme beaucoup de monde.
Zéphyr représentait l'incarnation de la beauté et de la popularité : il était grand, blond aux yeux bleus très clairs, toujours habillé richement et à la mode, capitaine de l'équipe de baseball de Williamson, il pratiquait plusieurs sports et ne manquait jamais une occasion de se mettre en avant ou de draguer une jolie fille ou un beau garçon. Ce genre de garçons à qui tout réussit, Cole les détestait. Lui était laid, avec des cheveux gras et un corps maigre replié, il détestait la mode, les manières snobes du collège, le culte des sportifs. Les seules choses qui comptaient à ses yeux étaient ses livres, Lili l'étoile de son cœur, et, dans une moindre mesure, ses discussions avec le blond où ils parlaient de tout et de rien avec ferveur et critiques acerbes où également ils parlaient d'eux, où ils se confiaient à cœur ouvert ce que l'un comme l'autre n'auraient pu faire avec personne d'autre. Combien de fois Cole avait-il vu Zéphyr s'effondrer en larmes devant lui ? Il éprouvait une honteuse jubilation à savoir que lui seul l'avait vu ainsi au collège, que lui seul connaissait cette part sombre, ce démon, et les abysses noires et effrayantes de la star étincelante de Williamson.
Mais aujourd'hui le sujet de discussion était lui et sa chère Lili, enfin au début car à présent il se retrouvait en porte-étendard de la cause de l'Amour dans une discussion ridicule mais qui avait le mérite de lui faire oublier qu'il n'éprouvait toujours aucun besoin de dormir à 3 heures du matin.
« Tu peux dire ce que tu veux, Zéphyr, moi je sais ce que je ressens et c'est de l'Amour. Le simple fait de voir son visage le matin me fait sourire de bonheur, je pense à elle à chaque instant. Arrête de faire ce sourire je ne pensais pas au sexe, je pense à elle chastement, j'aimerais lui tenir la main et lui dire ce que je ressens… »
« Et bien alors fais-le ! »
« Mais non, elle… elle ne m'aime pas… »
« Qu'est-ce que tu en sais ? Tu lui as déjà posé la question ? »
« Bien sûr que non ! »
« Et bien alors ? Oh, je vois, c'est car tu n'es pas beau, je croyais que l'Amour était aveugle… non ? Tu penses être assez bien pour être son ami mais pas pour qu'elle s'affiche avec toi au collège ? Cela me fait penser à la règle n°3 : l'Amour est affaire d'ascension sociale. Avoue que si elle était laide tu ne la désirerais pas non plus, règle n°2 : désir sexuel. »
« Ca n'a rien à voir avec ma beauté ou la sienne, enfin pas vraiment. »
« Pas vraiment ? A la bonne heure, tu commences à ouvrir les yeux. »
« Tu m'énerves, Zéphyr ! D'accord je ne connais pas grand-chose à l'Amour, je n'ai pas d'expérience mais je sais ce que je ressens et c'est pur. C'est la seule chose pure que je connaisse. »
Le blond se tut en pensant qu'il allait trop loin dans ce débat. Il savait que la seule chose qui rendait Cole heureux était Lili, et jamais il n'accepterait qu'on lui retire cette illusion.
« Pourquoi tu ne lui demanderais pas ? Vous êtes amis après tout, elle te supporte c'est déjà une grande preuve d' 'amour' d'après moi. » Plaisanta-t-il.
La discussion continua longtemps, l'un s'emportant puis l'autre, chacun donnant des exemples à l'appui. Ainsi la belle relation entre Jack et Sandra devenait une relation de réconfort entre deux cas pathétiques, le couple Jim et Fora une chaleur d'adolescente sur-hormonée voulant mettre son père en colère en fréquentant un junky, et ainsi de suite.
« Mais prends Alix Kane et Céleste Burnhood, tous les deux sont plutôt populaires, beaux, ils n'ont rien à prouver à personne, et pourtant cela fait plusieurs mois maintenant qu'ils coulent le parfait petit amour tous les deux. Comment tu expliques ça ? »
« Sexe. »
« Ils n'ont pas couché ensemble. »
« Tu te fous de moi ? » Rigola Zéphyr. « Oh mon dieu ! C'est pathétique. Et tu oses me dire qu'ils ont une relation parfaite ? »
« Tes règles sur l'Amour ne fonctionnent pas là, tu vois. Ils s'aiment sans raison, il n'y a là que des sentiments. »
« Il y a forcément une raison. Et je te parie tout ce que tu veux que ce couple ne va pas tenir bien longtemps. »
« Bien. Si ce couple tient jusqu'à la fin de l'année scolaire alors reconnaitras-tu que le véritable Amour existe ? »
« Cole, sois sérieux, nous sommes en octobre, inutile d'aller si loin. S'ils tiennent après Noël je reconnaitrais mon erreur… mais crois-moi ils ne tiendront pas d'ici là… »
Le brun reconnaissait le regard du garçon, celui-ci échafaudait déjà un plan pour séparer les deux tourtereaux. Et c'est à cet instant précis que la vie du petit blond bascula. Ce petit blond s'appelait Alix Kane, il était élève à Williamson dans la même classe que Cole Hunter. Les cheveux bouclés, il ressemblait à un poupon ou à un angelot grec, de nature rieur et farceur, il maniait l'autodérision et la vantardise. Tout le monde aimait bien Alix, en particulier Céleste sa petite-amie.
Alix fit un rêve étrange cette nuit-là, une prémonition qu'il ne comprit que quelques semaines plus tard.
ooOoo
Le lendemain matin, alors qu'il allait à son cours de physiques dans le bâtiment des sciences, Alix se fit rentrer dedans par un grand blond.
« Excuse-moi, j'étais dans mes pensées. Ca va, Kane ? » Lui sourit-il.
Il reconnut l'homme tout de suite, tout le collège connaissait Zéphyr Barrow, autant comme capitaine de l'équipe de baseball que comme débauché bisexuel. Il ne pensait pas par contre que celui-ci connaissait son nom.
« Oui ca va, c'est pas grave, je comprends que tu n'ais pas vu mon corps de moucheron. » Plaisanta Alix.
« Je trouve qu'au contraire tu as un beau corps, et moelleux pour les chutes… »
Le petit blond rigola et remercia pour le compliment même s'il ne savait pas trop s'il devait bien le prendre.
A la récréation, Jenny rapporta à Céleste que Zéphyr avait dit à un garçon de sa classe qu'il trouvait la fille très jolie.
A midi, Cole passa devant la table de son ami et lui dit que son stratagème ne marcherait jamais. Et en effet, courir les deux lièvres était une mauvaise idée, Céleste rapporta à son amoureux en cachant le fait qu'elle en avait été flattée. Zéphyr laissa donc courir un moment le temps de trouver un meilleur plan. Et celui-ci vint vite, il arriva lors de la soirée d'Halloween.
La fête avait battu son plein et il ne restait à présent qu'une vingtaine d'élèves dans la salle des fêtes, ceux-ci migrèrent dans le dortoir des 6B-1 pour pouvoir s'amuser sans la présence des professeurs. Des bouteilles de bière et de la drogue sortirent de nulle part au plus grand bonheur de chacun.
« Si on faisait un Action ou Vérité ? » Proposa Kimberley qui espérait secrètement savoir si son voisin de classe l'aimait.
Une dizaine de personnes acceptèrent et se mirent en cercle au milieu de la pièce sur le sol froid. Nos quatre héros étaient là, Cole poussé par Zéphyr, et Alix poussé par Céleste.
Les questions et actions classiques s'enchainaient bien gentiment, avec 'Quelle est ta phobie ?', 'Quelle est ta pire honte ?', 'As-tu déjà fait l'amour ?', 'Embrasse la main de Machin', 'Fais une déclaration d'amour amusante à Truc', et ainsi de suite. Cole ronchonnait dans son coin, il détestait ces jeux et s'en sentait très mal à l'aise. Kimberley finit par le désigner.
« Action ou vérité, Cole ? »
« Va voir ailleurs. »
« Allez, c'est juste un jeu. »
« Pfff… Action. » Grommela-t-il.
« Euh… Fais le loup. »
Le cercle éclata de rire et Cole refusa net. Il fallut bien du temps avant qu'il ne s'exécute mais cela valait le coup d'œil ! A coup sûr Cole n'avait jamais eu un loup en face de lui car la bête qu'il imita avait plutôt un cri de bébé phoque.
« Ce que vous êtes gamins. » Chuchota-t-il très vexé.
« Tu désignes qui ? »
« Zéphyr, action ou vérité ? »
Le blond sourit avec malice. « Action. »
« Ce n'est pas drôle tu dis toujours action ! » Fit remarquer Tobey Pattison.
« Et alors ce n'est pas interdit. Et j'aime l'action. »
Tobey s'écrasa en voyant les sourires de connivence des filles du cercle qui n'étaient de toute évidence pas contre un peu d'action avec le capitaine.
« Alors comme action, tu vas devoir embrasser sur la bouche quelqu'un dans le cercle mais il faut forcément que ce soit quelqu'un qui te plaise beaucoup, disons la personne que tu as le plus envie d'embrasser ici. »
Le choix de l'action plut tout de suite. Il n'était pas le fruit du hasard, Zéphyr avait demandé cette action à son ami Cole et sans hésitation il se dirigea vers le couple Alix-Céleste. Il se plaça à égale distance des deux et les observa l'un après l'autre soigneusement et patiemment. Ceux-ci s'étaient tenus la main pendant tout le jeu et se rapprochèrent alors encore plus l'un de l'autre, bien collés ils semblaient ne faire qu'une personne. Une personne qui rougissait, baissait la tête et se sentait terriblement épiée.
« Ne sont-ils pas mignons tous les deux ? » Dit Zéphyr à la foule. « Voilà un beau couple attirant, j'embrasserais bien les deux mais il faut faire un choix. J'espère que l'un comme l'autre vous ne m'en voudrez pas pour ce petit baiser volé. Mais qui me plait le plus ?… »
Le capitaine se rapprocha et vit Alix reculer subrepticement. Il passa ses doigts dans les boucles du blond qui frissonna. Son choix de lièvre était fait, la chasse pouvait commencer.
« C'est juste un baiser. » Chuchota-t-il à Alix en se rapprochant de lui. « Juste un petit baiser. »
Il tint fermement le cou du blond, pencha sa tête et posa ses lèvres sur les siennes. Cela dura à peine un instant et pourtant Alix rougit comme jamais. Le cercle autour d'eux éclata de rire et fit son lot de commentaires. Céleste souriait à son amoureux et lui susurra que ce n'était rien, que ce n'était qu'un jeu, juste un petit baiser qui ne voulait rien dire. Ce petit rien le tourmenta beaucoup mais il n'en montra rien et, mort de rire, il dit :
« Merci pour le baiser, Barrow, mais mon cœur appartient déjà à Céleste, je te fais confiance pour te consoler avec quelqu'un d'autre. »
« Je ne perds pas espoir. » Sourit Zéphyr.
« Zéphyr Barrow, tu es vraiment incorrigible ! Tu as déjà une foule de fans et tu t'attaques en plus aux couples, qu'est-ce qu'on va bien pouvoir faire de toi ? » Dit Kimberley sous le ton de la plaisanterie.
« Je sais je suis incorrigible. Punis-moi, Kimmy ! »
« Ne me tente pas… »
Le fou-rire reprit la pièce aidé par l'alcool et la drogue.
OoOoo
A 6 heures du matin, dans le collège de Williamson, le jeune Alix Kane ne parvenait plus à dormir. Des images mitraillaient son cerveau si bien qu'il n'osait plus fermer les yeux. Cela faisait une semaine qu'il ne trouvait plus le sommeil et pourtant ce n'était pas dans ses habitudes. Tiraillé entre le besoin de dormir et l'envie de bouger, il tournait fébrilement dans son lit et regardait sa montre toutes les 5 minutes. Finalement à 7 heures il en eut assez et décida de se lever même si ce matin il n'avait cours qu'à partir de 10 heures.
Il alla dans les douches du dortoir et tomba nez-à-nez avec Cole Hunter, celui-ci blêmit et sembla particulièrement stressé. Cela n'étonna pas Alix, Cole détestait se doucher en même temps que les autres, il était très pudique et complexé par ses cicatrices. Alix aurait eu du mal à le contredire, ses marques étaient impressionnantes. Il se souvenait que ça lui avait fait un sacré choc la première fois qu'il les avait vues. Son ventre en avait été retourné, et il avait mis longtemps pour les voir : le garçon avait réussi à les cacher plus de deux ans à tout le monde.
Le blond hésita quelques secondes, il ferait mieux de partir mais pour aller où ? Se recoucher, certainement pas. Il se déshabilla donc en silence et alla sous la douche la plus éloignée de l'autre garçon. Il ne put s'empêcher de jeter quelques coups d'oeil de temps à autre. Le dos du garçon était strié de longues marques de coups de ceinture des épaules jusqu'au haut des fesses. Celles-ci commençaient à disparaître doucement mais Alix était persuadé qu'il garderait la plupart toute sa vie.
« Arrête ! » Aboya Cole le regard furieux.
« Hein ? Pardon... » Répondit Alix le rose aux joues d'avoir été surpris.
Le brun quitta la douche et se rhabilla rapidement au fond de la pièce avant de partir sans un mot.
« Taré... Je me demande bien ce que Zéphyr lui trouve... » Dit le blond pour lui-même. Sa réflexion le gêna. Décidément la journée commençait très mal.
Retourné dans le dortoir, il vit que Cole lisait un livre comme d'habitude. Alix ne put s'empêcher de faire une moue de dégoût : il détestait les livres, il ne comprenait pas que l'on puisse passer des heures à lire des lignes et des lignes comme ça. Toutes ses phrases n'éveillaient rien en lui à part la certitude de perdre son temps à s'enquiloser au lieu de s'amuser. Son compagnon de dortoir lui jeta un autre regard noir, il était très fort pour ça, il ne manquait pas d'entrainement se dit le petit blond qui manqua d'exploser de rire. Dans le dortoir on le surnommait Grincheux (parmi beaucoup d'autres sobriquets autrement plus cruels).
Retourné sur son lit, il prit dans sa table de chevet un magazine sportif, seule lecture acceptable et intéressante à ses yeux, et bouquina un moment. Mais son rêve de cette nuit lui revenait tout le temps et il n'aimait pas le silence du moment. Une idée lui vint en tête en même temps qu'une colère et bien vite il ne pensa plus qu'à cela : demander à Cole. Il se leva, vérifia rapidement que les autres dormaient, et alla rejoindre Cole dans son territoire.
« Qu'est-ce que tu fous là ? » Demanda le brun sur la défensive.
« Je voulais savoir si tu sais... enfin... merde... »
« Oui... » Répondit l'interrogé avec un air de profonde impatience à le voir s'en aller.
« Pour faire bref, dis à Barrow d'arrêter de me faire chier. »
« J'ai l'air d'un service postal ? »
« Tu le vois tout le temps ! »
« Dis-lui directement. D'ailleurs qu'est-ce qu'il fait ? »
Les joues du blond rougirent. « Comme si tu ne le savais pas, sérieux c'était drôle au début mais là ça ne m'amuse plus du tout. »
« Tu peux être plus précis ou je dois interroger Zéphyr ? »
« Tu sais très bien, ça a commencé avec cet action ou vérité, et maintenant il n'arrête pas de me draguer : il me regarde, j'ai l'impression de tout le temps sentir son regard sur moi c'est flippant, et puis il m'envoie des trucs sur internet. Dis-lui que je ne suis pas gay ! »
« Il t'envoie des trucs ? »
« Des vidéos pornos gays ! Il est fou, j'ai failli m'étouffer quand j'ai vu ce que c'était. J'en ai vu qu'une seconde mais quand même. »
Cole sourit à la limite du rire. Il n'arrivait pas à croire que Zéphyr fasse des choses pareilles, il l'avait habitué à mieux comme technique de drague.
« C'est ça, moque-toi de moi, Cole. Ecoute, je suis pas du genre à juger les autres, je m'en fiche des préférences de Barrow ou toi mais là il commence à m'énerver. Dis-lui d'arrêter. »
« Je ne suis pas intéressé par les hommes ! Et pour Zeff, tu n'as qu'à lui dire, il ne va pas te violer non plus. Je lui dirai que ça t'énerve mais je doute que ça l'arrête. Quand il a quelqu'un en tête il lâche difficilement. »
« Mais pourquoi moi ? Je suis même pas gay, j'ai une copine ça le prouve bien, et il ne me connait même pas. Je suis sûr que c'est de ta faute ! T'as dû lui dire quelque chose ! »
« Mais bien sûr j'ai que ça à faire de ma vie de parler de toi, allez dégage, Alix. »
ooOoo
« Je n'arrive pas à croire que tu lui ais envoyé des vidéos pornos. » Rigola Cole en finissant sa bière.
Les deux hommes réunis dans la salle de biologie de Mme Hooper buvaient bières sur bières en se racontant leur semaine sous le clair de lune.
« Je suis sûr qu'il s'est branlé comme un fou en les regardant. Hmmm j'ai envie de le voir se branler, tu l'as déjà vu le faire ? »
« T'es vraiment grave... Bien sûr que non ! Tu vas me donner envie de vomir. »
« En tout cas, le petit Alix est presque prêt et je vais ga-gner ! » Dit-il fièrement.
« N'importe quoi il te déteste. »
Cole entamait sa troisième bouteille en se disant que décidément il résistait mal à l'alcool, il se sentait déjà saoul.
« Oh que non, il déteste ce que je représente pour lui : une tentation, une horrible fêlure à sa petite vie parfaite mais si tentante... »
« Putain tu t'entends parler de toi ? T'as un vrai problème... »
« Je le regarde pas, c'est lui qui n'arrête pas de me regarder depuis le baiser. Il se monte la tête tout seul. C'est délicieux. »
« Ce que je comprends pas c'est pourquoi tu as besoin de coucher avec lui pour prouver que l'Amour n'existe pas, t'aurais juste à foutre la merde dans son couple, par exemple faire courir une rumeur comme quoi il trompe Céleste avec une autre fille, ça marcherait surement. »
« Mais Cole, mon petit Cole, ça serait beaucoup moins drôle. » Rit-il.
« Tu es trop sadique... »
« Non... Au contraire je lui rends un grand service... »
Celui-ci sniffa une ligne de coke pendant que son cadet finissait d'une traite sa bouteille de bière. Tous les deux se sentaient d'humeur aux confidences, annihilés par l'alcool ou la drogue.
« Prêt pour le week-end ? » Demanda Cole.
Zéphyr fit un fin sourire désabusé. « Comme toujours. »
Le silence s'installa berçant la pièce de sa douce mélodie.
« Tu crois qu'il va le faire ce week-end ? » Demanda le blond. « Ca fait un moment qu'il n'a rien fait, j'aime pas ça... S'il craque ça va être encore pire... ... Tu me trouves cinglé de penser ainsi ? »
« Non, ça m'arrivait souvent de faire exprès d'énerver mon père pour le provoquer car je préférais savoir quand allaient tomber les coups. »
« Ouais moi aussi mais je ne le fais plus, c'est à double tranchant. Tu vas dire que je suis le roi des cons mais j'ai envie de le croire cette fois-ci quand il a dit qu'il ne me touchera plus. Ça fait un moment maintenant, et puis j'ai grandi, je ne suis plus dans... dans ses goûts pervers monstrueux. »
Cole ne savait pas quoi répondre et préférait garder le silence. Il ne connaissait pas assez le père de Zéphyr mais du peu qu'il en savait il ne lui ferait confiance pour rien au monde et surtout pas pour ça. Aussi voulait-il dire à son ami de ne pas se faire trop d'illusion mais ce n'était pas quelque chose à dire.
« Hhhhh cher petit Cole, on forme un joli couple toi et moi, le garçon battu et celui violé, on devrait former un club de tous les monstres de ce collège, non ça existe déjà c'est le club gothique et le noir ne me va pas... Ça me fait le teint gris... »
« T'es en plein trip dis donc. »
Tous les deux explosèrent de rire sans trop savoir pourquoi.
ooOoo
Cela faisait plus d'un mois maintenant que Zéphyr avait embrassé Alix et le 'harcelait' d'après ce dernier. Harceler n'était pas le mot qui convenait certes mais ce n'était pas tous les jours qu'il se faisait draguer par un homme malgré ce qu'on pouvait penser en voyant son visage d'angelot. Il ne parla pas de sa gêne à Céleste. Sinon elle se moquerait de lui se disait-il, et c'était absurde de penser ainsi car Céleste ne se moquait jamais de personne. C'était une fille gentille, serviable, attentionnée, patiente qui aidait tout le monde en ne se mettant jamais en avant. D'ailleurs ça avait le don d'en irriter plus d'un. Elle se rabaissait souvent, se trouvait trop gentille ou trop méchante selon les moments, et ne comprenait absolument pas comment des personnes pouvaient mal agir intentionnellement. Elle représentait la féminité parfaite pour Alix et il se trouvait chanceux d'avoir une belle petite-amie si gentille à ses bras.
Connecté à internet, il vit que Zéphyr Barrow lui avait envoyé un nouveau message. Il ne l'ouvrit pas et discuta sur son pc avec ses amis. Mais la tentation était trop forte, il prit soin d'éteindre le son et ouvrit le mail.
'Assez de ce petit jeu ? Ce soir 23h à la serre A02.'
ooOoo
Toute la journée le court message avait tourné dans la tête d'Alix qui s'était promis de ne pas venir, et bien sûr à 23h10 il était à l'intérieur de la serre. Celle-ci était vide. Zéphyr avait décidément un sens de l'humour très désagréable. Le petit blond fit marche arrière quand soudain le grand referma la porte d'entrée derrière eux.
« Ravi de te voir, Alix. Je t'avoue que j'ai pensé que tu ne viendrais pas. »
« Je t'avoue que ça m'a traversé l'esprit. » Sourit Alix nerveusement.
« Oh non, je pensais que tu n'irais peut-être pas sur internet mais à partir du moment où tu lirais le message j'étais sûr que tu viendrais. »
Alix rit cette fois-ci. « Tu ne manques pas de confiance en toi ! Qu'est-ce qui te disait que je viendrais ? Non, plutôt pourquoi les serres et en pleine nuit ? »
Zéphyr ne répondit pas et s'approcha d'Alix avec assurance jusqu'à être à quelques centimètres de lui.
« J'aime les serres la nuit. »
« ... »
« Tu n'as pas besoin d'avoir peur de moi. »
« Je n'ai pas peur de toi, c'est juste que tu te méprends sur moi. D'accord j'ai un air assez androgyne, t'es pas le premier à penser que je suis gay mais c'est pas le cas alors arrête. »
« Arrêter quoi ? Je n'ai rien fait. »
« Par exemple arrêter d'être si près de moi là tout de suite ça me gêne, et puis ne pas m'envoyer des mails bizarres ou me regarder dans les couloirs en particulier quand je suis avec Céleste. »
« Et ne pas t'embrasser ? » Susurra Zéphyr.
Le visage d'Alix vira au cramoisi.
« Oui... » Souffla-t-il. Zéphyr passa sa main contre sa propre gorge puis recula provoquant un soupir de soulagement de la part de son lièvre.
« Tu exagères, je ne t'ai envoyé qu'une vidéo, et deux photos, juste trois malheureux messages, et comme je te l'ai écrit j'ai pensé que ça pourrait t'intéresser de te cultiver. » Dit-il d'une voix sensuelle.
« La culture cul c'est pas mon truc, merci. »
« Tu l'as regardé ? »
A son regard fuyant et au rouge de ses joues Zéphyr put dire que oui. « Je trouve ça choquant... » Dit-il en se rapprochant de son cadet.
« Moi aussi. » Murmura celui-ci.
« La façon dont il le bascule sur la table c'est... »
« ... Choquant. »
« Et quand il fait toutes ses choses avec sa bouche, là c'est très... »
« Choquant. »
Tous les deux murmuraient et Zéphyr se rapprochait tout doucement tandis qu'Alix se retrouvait accolé à la table de travail.
« Oui, et quand il lui embrasse le cou et agrippe ses hanches c'est très choquant. »
« Non là c'est plutôt... » Alix rougit de tout son long.
« C'est plutôt ? » Susurra Zéphyr à son oreille puis souffla le long de son cou.
Le garçon arrêta de respirer puis ne put s'empêcher de soupirer. Zéphyr posa sa bouche sur le cou et l'embrassa doucement. L'autre poussa alors un gémissement entre le plaisir et la gêne.
« Non, arrête ! Ce n'est pas marrant ! » Dit Alix en poussant son aîné pour l'écarter.
« Je ne fais pas ça pour être marrant. » Se défendit-il.
« Alors pourquoi ? Pourquoi tu me fais ça ? »
« Car tu me plais et c'est agréable pour nous deux. »
« Non. Je ne veux pas être comme ça ! »
« Comme ça ? »
« Excité par les hommes... »
Alix baissait la tête de honte, il ne voulait pas que Zéphyr le juge.
« Ca ne veut rien dire, tu sais. » Susurra le grand, « Contente-toi d'être excité par moi. »
Il captura ses lèvres et força l'entrée de sa bouche. Alix se sentit enivré, jamais on ne l'avait embrassé avec une telle force... Cela n'avait rien à voir avec les baisers doux et sages de ses petites-amies. Son 'harceleur' se colla à lui et frotta son érection contre son aine ce qui le fit gémir surpris et excité. Il avait l'impression d'être en plein dans un de ses rêves honteux et n'arrivait pas à reprendre pied. Le baiser de plus en plus exigeant l'excitait aussi bien que les mains qui se baladaient sur son torse et ses reins.
« Suce ma langue. » Lui dit Zéphyr droit dans les yeux, « puis descends le long de ma gorge, embrasse-la et remonte à ma bouche. »
Le garçon écarquilla les yeux, peu habitué à ce genre de demande. Pourtant il ne manqua pas de l'exécuter avec ordre et précision. Les lèvres de Zephyr étaient douces, sa langue très dure et experte lui faisait tourner la tête, et son cou sentait bon, une odeur de musc et de paille très masculine... Après avoir rembrassé la délicieuse bouche, Alix regarda Zéphyr dans l'attente de la suite des évènements. Le grand lui fit alors un grand sourire d'où exultaient le désir et la perversité.
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« Zéphyr, tu as vu Ani ? Que fait cet imbécile ! » S'emporta Blanche Greenhood.
Blanche était une blonde très mince au teint pâle seulement rehaussé par des joues rosies de fard. A 17 ans, elle portait l'uniforme de l'école de façon académique, ses chaussettes remontées toutes les deux à la même hauteur, la jupe bien en-dessous du genou (et non remontée à mi-cuisse comme la plupart des filles), la chemise boutonnée jusqu'au dernier bouton, la veste bien taillée, et les cheveux attachés en un chignon strict d'où ne dépassait pas une mèche. Sa maniaquerie et sa pudibonderie lui valaient les moqueries des autres élèves, en particulier de Zéphyr. Elle était principalement connue pour être la présidente de l'association des jeunes filles vertueuses du collège dans laquelle elle investissait tout son temps.
Elle leva les yeux bien haut en l'air semblant dire 'à quoi bon se fatiguer à demander quelque chose à Zéphyr ?'
« Je crois bien qu'Anislas pose aujourd'hui. Tu veux lui demander quelque chose ? » Répondit celui-ci calmement.
« J'ai besoin de savoir où il en est des préparatifs du bal de charité mais je suppose que tu ne sais pas ce que c'est, la charité. »
« Tu veux venir au bal avec moi, Blanche ? » Demanda-t-il ironiquement.
Elle le fusilla du regard. « Au revoir, Zéphyr. Dis à Anislas de venir me rejoindre au club au plus vite. »
« Rendez-vous chez les petites filles jouer à la dinette, c'est bien noté. »
Quelques minutes plus tard, Anislas Davis courut dans la salle de détente du pensionnat et s'assit à terre devant le feu de cheminée le temps de se réchauffer. Il pleuvait à verse dehors, un peu plus et il neigeait. Soufflant sur ses doigts il se demanda s'il avait assez de monnaie sur lui pour s'acheter un chocolat chaud. Il vérifia qu'il n'avait pas tout dépensé dans le bus, non, c'était bon.
Le jeune garçon était dans la même classe que Blanche. Il portait des vêtements simples et bon marché mais sa beauté lui évitait trop de moqueries sur ce point. Il avait un corps androgyne à l'extrême, petit et très fin, avec de longs cheveux noirs lui arrivant en bas des omoplates qu'il gardait toujours attachés, des lèvres gourmandes et des yeux bleus sombres agrandis de longs cils. Il était bien sûr gay. N'importe qui en était persuadé en voyant un visage et un corps si efféminé.
Le garçon avait pour autre particularité d'être d'une classe sociale moyenne. Son père était accordeur d'instruments de musique et sa mère infirmière. Cela n'avait rien à voir avec les fils de riches entrepreneurs, diplomates, politiciens, footballeurs ou chanteuses qui fréquentaient Williamson. Anislas était entré au collège grâce à une bourse d'étude à ses 15 ans pour ses talents de pianiste. Il était à l'époque un prodige du piano dont on avait attendu beaucoup mais à la fin de l'année il avait arrêté d'en jouer du jour au lendemain et depuis il n'avait pas retouché une seule fois à un piano. Sa bourse perdue, il avait payé ses études l'année dernière grâce à ses économies dans le milieu musical, et cette année il travaillait après les cours dans un restaurant chic comme serveur et posait à l'occasion comme mannequin.
Il n'avait aucune attirance pour le milieu du mannequinat et de la mode mais c'était de l'argent vite et facilement gagné et il aimait bien la photographie.
Arrivé au distributeur, Zéphyr quitta son groupe d'amis et vint l'accoster.
« Je t'offre un verre ? »
Il hésita un instant mais après tout c'était Zéphyr alors il accepta.
« Merci. Je suis frigorifié... »
« Je vois ça. Tu trempes le sol... La reine des vierges est venue me faire la cour tout à l'heure, elle te demande d'aller mouiller le sol du club des JFV. »
« Blanche ? Oh non, je n'ai pas fini de peindre les panneaux, elle va me tuer... »
Zéphyr sourit cruellement, il savait comme Blanche pouvait être agressive lorsque tout ne se déroulait pas comme à son bon vouloir, surtout dans l'urgence. L'un des plus grands plaisirs du blond était d'ailleurs de la voir craquer.
« Tu veux un coup de main ? » Demanda-t-il avec son visage d'ange.
Anislas le regarda avec méfiance. Zéphyr ne lui demandait pas ça par bonté d'âme, il voulait certainement faire une farce à Blanche. Il refusa poliment en baissant la tête un peu honteux d'avoir de telles pensées vis-à-vis de son ami. Il n'osait pas encore boire son verre très chaud et se contentait de se réchauffer les doigts avec.
« Alors je n'ai pas le droit à un nouvel épisode des aventures d'Ani et Foley aujourd'hui ? » Demanda Zéphyr.
« La dernière fois tu m'as dit que je te saoulais avec ça... » Murmura Anislas le regard toujours fixé sur son chocolat chaud. Il en avait vraiment assez de ce mois de novembre qui ne lui réservait que de mauvaises surprises.
« Tu sais que j'adore être saoul. Tu as une tête de cadavre. Qu'est-ce qui s'est encore passé ? »
« Rien de spécial. Juste des regards et des petites réflexions. Vendredi on va dans un bar pour fêter l'anniversaire d'une personne du staff, il y aura toute l'équipe mais ça me stresse je ne suis pas sûr d'y aller. »
« Pourquoi tu ne lui dis pas une bonne fois pour toute que tu n'es pas intéressé ? Même si c'est faux. Il ne va pas te virer. »
« Ce n'est pas si facile de dire quoi que ce soit à Foley Brighthatt. C'est juste un jeu, il s'amuse à draguer tous ses modèles. Et si, il pourrait me virer et me griller auprès de toutes les agences. »
« Ani, ne t'invente pas des excuses à la con. Il te plait, tu lui plais. Mais si tu couches avec lui tu seras vu comme un modèle qui couche avec ses patrons donc c'est simple : soit tu ne poses plus pour lui et vous couchez ensemble, soit tu lui rabats son clapet. »
« C'est fou comme tout parait si simple avec toi, Zeff. »
« J'ai une très bonne idée : allons nous occuper de ces panneaux toi et moi, on se recouvre de peinture et je t'aide à te calmer de cette méchante frustration... »
Anislas rigola dans sa main puis regarda Zéphyr avec tendresse. Foley n'était qu'un petit béguin dont il ne savait que faire, Zéphyr était son grand amour. Il était amoureux de lui depuis plus de deux ans, depuis son arrivée au collège pour ainsi dire, et, même s'il ne l'avouerait jamais, une des principales raisons qui le faisait rester dans un collège aussi cher était le plaisir de dire bonjour au blond tous les jours dans les couloirs et de partager un peu de sa vie.
Il avait furieusement envie d'accepter la proposition de Zéphyr même s'il savait que ça ne mènerait à rien de plus qu'un plaisir coupable éphémère mais avant de pouvoir s'envoyer en l'air il devait vraiment finir de peindre ces panneaux puis aller travailler au restaurant, il n'avait tout simplement pas le temps aujourd'hui.
« Une prochaine fois, si tu as toujours envie... » Répondit-il d'une voix timide.
« Comme j'aimerais que Blanche entende ça. »
« Tu es cruel avec elle, et avec moi. Elle est gentille quand on la connait et elle a raison sur certains points. Je dois y aller, à une prochaine fois. »
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Fin du chapitre 1.