Le danseur
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Chapitre I. Ce que l'amour me dit
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Lucas soupire et s'affale sur le fauteuil de velours grenat sous l'œil réprobateur de son amie Floriane. Il lui adresse un petit rire railleur. Elle travaille dans un restaurant du Marais. Dans le but de faire plaisir à sa petite-amie, un de ses clients habitués avait acheté deux places pour ce ballet, un des événements de la saison. Las, la jeune femme s'en était allée au bras d'un autre et les tickets lui brûlaient les doigts. Plutôt que de les revendre, il les a proposés à Flo qui a sauté sur l'occasion. Elle l'a menacé, supplié, elle a crié, pleuré... et ça... Elle a donc réussi à l'entraîner à l'Opéra Royal de Versailles, c'est une chose avérée, y venir avec le sourire en est une toute autre et, afin de faire bonne mesure, il pousse un soupir fort peu discret. Le regard peu amène qu'il récolte en échange le fait ricaner, ce qui attire sur lui l'attention de son autre voisine, une dame d'un certain âge qui le toise de haut en bas avec un air dédaigneux. Son look androgyne, ses longs cheveux noirs attachés en catogan, sa tenue sobre mais trop décontractée pour l'occasion, rien ne trouve grâce à ses yeux.
Cela ne le gêne aucunement. Il promène des yeux effrontés sur la sexagénaire parée de bijoux en or, trop massifs, trop ostentatoires, drapée dans une tenue qui se veut bon chic, bon genre et qui la boudine. Il ne lui manque que les jumelles de théâtre face à main pour compléter le tableau d'une autre époque. Il ne peut s'empêcher de rire ce qui apporte une onde cramoisie sur le visage indigné de la dame. Un second coup de coude de son amie le ramène à plus d'attention. Les rampes des balcons s'éteignent lentement, bientôt il en sera de même dans la salle, au pire, s'il s'ennuie trop, il pourra dormir. Heureusement, il ne ronfle pas.
C'est vrai, le lieu est impressionnant et sa sœur Amélie n'a pas arrêté de lui expliquer la chance qu'il a de profiter de cette place qui coûte en temps normal une petite fortune. Depuis, il en sait certainement autant que Floriane sur ce corps de ballet de danse contemporaine. Il eut un sourire narquois. Danse contemporaine... C'est l'anniversaire du Béjart Ballet Lausanne, il a vingt cinq ans. Il est plus vieux que lui. Il jette un coup d'œil discret sur le programme dans la main de son amie, Château de Versailles – Opéra Royal - Ballets : Cantate 51, Syncope, Ce que l'amour me dit. Cela ne lui apprend pas grand chose.
Le premier ballet commence. La musique de Jean-Sébastien Bach a tendance à l'endormir. Il regarde paresseusement les danseurs évoluer. Oui c'est joli. Bien loin de ce qu'il fait, bien loin de ce qu'il connaît ou aime. Le second ne lui éveille pas plus l'esprit, au contraire. Pourtant il n'y décèle pas la même gestuelle. Il saisit le programme de son amie. Oui, il a raison, le chorégraphe est différent, c'est un certain Gil Roman. Pour lui qui les suit à peine, les scènes n'ont aucun sens. Ensemble de tableaux hétéroclites qui se succèdent, mettant en évidence des filles qui sont agréables, façon poupées de porcelaine. Certains passages sont vifs, légers, la technique semble parfaite. Mais il voudrait plus. Il n'y connaît rien, c'est le premier ballet qu'il voit. Et, en peu de mots, il s'ennuie.
En martyr, il s'apprête à subir le troisième quand il l'aperçoit, lui. Un garçon qui doit avoir environ son âge. Il se redresse sur le bord du fauteuil, aux aguets, sans voir le coup d'œil moqueur que lui lance Flo. Grand, il a un corps parfait, aux muscles dessinés et nerveux, une démarche ... il ne trouve pas de qualificatif la décrivant avec justesse. Ondoyante, ondulante ? Presque féline. Il a un visage moqueur surmonté d'une masse de boucles blond cendré qui semblent incontrôlables et retombent quasi sur ses yeux foncés soulignés par un maquillage noir. Il est là, sur scène et déjà cette dernière a changé. Il se met à danser. Et lui, à le regarder. Il rit, éclatant du plaisir que lui apporte le fait d'être là, virevoltant, sautant, tournoyant. C'est la plus belle des choses. Enfin, il voit une âme dans la danse, enfin, il y trouve de la force, de la joie, de la douleur aussi. Il ne voit que lui. Lorsque les danseurs saluent, il a l'impression que ce troisième ballet n'a duré qu'un instant. Un temps bien trop court en tout cas.
— Flo ? Qui est-ce ?
— Sacha Ménier. On dit de lui qu'il est le nouveau Jorge Donn (1).
Il lui jette un regard interrogatif. Elle lève les yeux au ciel.
— Jorge Donn est un extraordinaire danseur qui, pendant des années, a inspiré le chorégraphe Maurice Béjart. Il y a de nombreuses vidéos de lui sur le net. On va boire un verre au Motus ?
— Si tu veux.
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A cette heure tardive, il n'y a pas grand monde dans cet établissement du Marais qui leur sert un peu de quartier général, Stéphane qu'il connaît depuis le lycée, Ahmed, son meilleur ami depuis dix ans, Virginie l'ex de son autre ami Jerem et une fille qu'il situe vaguement mais dont il a oublié le prénom. Le patron s'approche d'eux, après leur avoir fait la bise, il prend leur commande, la main posée sur son épaule. Il serre les dents. Il ne supporte plus qu'il le touche. Il se raidit, c'est instinctif, épidermique.
Rémi est un mec séduisant de vingt cinq ans, pas vraiment beau, mais il a quelque chose. Un corps superbe, blond, des traits fins, un sourire qui illumine jusqu'à ses yeux bruns pailletés de vert. Il a le verbe facile et de l'assurance à revendre. Il plaît et il aime ça. Venant de nulle part, il a ouvert, il y a environ trois ans, ce bar lounge qu'il a voulu à la fois très moderne et chic, destiné principalement aux jeunes, la musique y est toujours à la pointe de la mode. Il a un instinct sûr. Parfois même, ils découvrent là, en avant-première, les succès du lendemain. Presque aussi jeune que ses clients, il est de tous les débordements. Il sort avec eux dans les boîtes du quartier, aime faire le large en payant des tournées générales et le lendemain emprunte de l'argent pour payer ses fournisseurs les plus pressants. Il a un cœur en or. Il dépanne ou héberge toujours l'un ou l'autre. Lorsqu'ils sont fauchés, il a un sixième sens pour le détecter et Lucas ne compte plus les platées de spaghettis bolognaise qu'il a cuisinées afin de les rassasier au dépend de son établissement. Il a essayé de le raisonner sans succès. Pour Rémi les jeunes de la bande sont ses amis plus que ses clients.
Gay, il multiplie les discrètes aventures sans lendemain. Jamais il ne l'a vu avec quelqu'un ici au bar. Pourtant il a une idée fixe, lui et, très tactile, il multiplie les contacts physiques, effleurements, mains posées sur sa taille, dans son dos, baisers qui dérapent sur le coin de la bouche. Au début, il n'y attachait pas d'importance, se disant qu'il comprendrait ou se lasserait. Son insistance le met mal à l'aise. Depuis peu, c'est devenu son cauchemar. Il l'aime bien sans avoir envie d'en faire autre chose qu'un copain, pourtant de plus en plus, ses caresses furtives l'émeuvent.
L'homosexualité ne le choque pas, loin de là. Il a grandi dans ce quartier de Paris où elle fait partie des mœurs établies. C'est juste que les hommes ne l'ont jamais troublé jusque il y a peu. Lorsqu'ils étaient assis à une terrasse cet été, il s'est surpris, à plusieurs reprises, à suivre des yeux des hommes aux fesses moulées dans un jean serré ou vêtus d'un tee-shirt près du corps révélant leurs muscles. Jusqu'à ce soir. Ce danseur lui a remué les tripes. Il sort de ses rêves en entendant son prénom.
— Laisse-le ! se moque Flo. Il est tombé amoureux.
— Tu es lourde parfois ! grogne-t-il.
— Tu ne t'es pas vu, la bouche ouverte devant lui. Un touriste devant la huitième merveille du monde.
— Il est différent des autres. Il semble vivre la danse.
— Mais de qui parlez-vous ? intervient Remy.
— Sacha Ménier ! lui répond laconiquement Flo.
L'autre a un petit rire sensuel qui le fait frémir.
— Il est superbe. Il a la réputation de n'aimer que son art et de ne s'attacher à personne. Je dois avouer que même pour une nuit, je ne dédaignerais pas sa peau, termine Remy sans tenir compte des regards étonnés de la bande.
— ...
— S'il met la même fougue au lit que dans la danse...
Dix minutes plus tard, il se retrouve marchant à grands pas vers son immeuble avec un Ahmed silencieux à ses côtés. Il a pratiquement planté là tout le monde. Ce n'est pas malin, ça doit causer ferme maintenant.
— Explique, finit par demander son ami.
— Je ne sais pas moi-même.
— Il faudrait peut-être que tu acceptes le fait d'être attiré par les hommes, mec.
— Non, je ...
— Arrête, Lucas. Pour tous, c'est une évidence et Rémi ne s'y est pas trompé.
— ...
— Après ce que Flo avait dit, il a juste essayé de te provoquer.
— ...
— Il tient à toi depuis tellement longtemps.
— C'est juste un copain.
— Alors pourquoi tu nous as fait ta sortie en fanfare ?
— Je n'avais pas envie de l'entendre salir ce que j'avais vécu en regardant ce garçon danser. C'était magique, Ahmed ! magique.
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C'est le début de semaine et il reprend péniblement son train-train. Lever à sept heures, la faculté où il suit des cours de langues, le repas, la télé. Ce soir, en compagnie de Jerem et d'Ahmed, il a pris le RER, arrêt Neuilly Porte Maillot Palais des Congrès, direction rue Guersant et le Cercle de la Forme Maillot (2). Presque huit ans qu'il pratique la capoeira. Il y a entraîné ses amis d'abord peu réceptifs à l'idée, puis enthousiastes lorsqu'ils ont essayé. Ils avaient débuté à l'académie du Marais puis ils avaient suivi leur professeur au club Maillot. Il les avait aidés pour le prix de l'inscription qui n'était pas vraiment à la portée de leur bourse, même pour Ahmed le plus aisé des trois, mais dont le père n'est pas en faveur de l'argent de poche obtenu sans efforts.
Ils avaient ainsi tous les trois un job étudiant pas mal payé du tout dans le complexe sportif luxueux, Ahmed au service serviettes, Jerem au hammam, lui à la cafétéria. Ses amis l'avaient cru avantagé, ce n'était pas vraiment le cas. Il sait devoir cette place à son physique androgyne qui plaît aussi bien aux femmes qu'aux hommes, à ses yeux bleus très clairs qui contrastent avec ses cheveux noirs plutôt qu'à son attitude calme et sûre. Le club est abrité dans un bel hôtel particulier avec un petit jardin et la cafétéria offre dès que le temps le permet une terrasse extérieure. Tous les barmans finissent alors les journées sur les rotules. Heureusement, on n'est que début février. Il travaille les deux jours de week-end. Il est aimable envers la clientèle sans plus, il n'est pas du genre à faire des courbettes afin d'obtenir un pourboire et gagne nettement moins que d'autres, ça lui suffit. Trop fier, aurait dit son père. Pour une fois, il est d'accord avec lui. C'est son choix.
Comme d'habitude, ils sont en avance. Plutôt que d'aller prendre un pot avec ses potes, il préfère se rendre dans les vestiaires et revêtir sa tenue blanche d'entraînement. Il se glisse ensuite jusqu'à la salle de danse. Après avoir hésité, il pousse la porte du cours classique et s'assied sur le parquet brillant, dans un coin, à côté d'une jeune adolescente. Il suit des yeux les différents mouvements, les réprimandes du professeur, les gestes sans cesse repris jusqu'à la perfection. Toujours à la recherche du mieux, cette rigueur lui plaît.
Une demi heure plus tard, il s'échauffe sur des rythmes brésiliens, retrouvant avec soulagement l'univers familier de cet art martial qu'est la capoeira où pourtant, comme pour la danse, chaque geste est maîtrisé. Il ne peut en rester là et le vendredi suivant le revoit assis dans la salle de danse après son cours de capoeira. Les élèves, à cette heure tardive, sont plus âgés, plus avancés. Ce n'est, bien entendu, pas des danseurs professionnels aussi est-il étonné des exigences du professeur qu'il n'a jamais vu sourire. Âgée d'une cinquantaine d'année, elle a des gestes empreints de grâce mais donne ses ordres d'un ton sec, avec un léger accent qu'il pense slave. Il ne peut s'empêcher de penser qu'elle a l'air triste.
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Il passe seul la soirée de la Saint-Valentin, roulé en boule, au fond de son lit, ruminant sa solitude. Il aime son chez lui, son studio situé sous les toits. La verrière qui l'illumine le rend froid l'hiver, chaud l'été mais les fenêtres lui offrent une vue imprenable sur Paris. Il s'estime privilégié. Quand il a dû déménager de sa chambre de bonne située au sixième étage sans ascenseur parce que le propriétaire était obligé de faire des travaux dans l'immeuble à la limite de l'insalubrité, Ahmed a demandé à son père s'il avait une solution. Les premiers étages étaient déjà rénovés ou presque, les mansardes pas encore. Il lui a proposé d'emménager alors qu'on faisait les travaux. Il n'a pas hésité longtemps. Cela en valait la peine. Il a donc vécu six mois bercé par les coups de marteau, réveillés par les perceuses.
Une grande porte cochère s'ouvre sur un immeuble du XVIII ème siècle reconverti en duplex pourvus de tout le confort moderne. Les bâtiments forment un U autour d'une cour pavée et d'une fontaine tarie. Le père de son ami, architecte, est l'instigateur et le responsable de cette rénovation, il a ses bureaux situés à droite dans la cour ainsi qu'un très grand appartement qu'il occupe en compagnie de sa femme et de leurs trois enfants. Il est aussi propriétaire de deux duplex et d'appartements sous les toits dont le sien. La partie de gauche consiste en un ensemble de bureaux de prestige, cabinets d'avocats, ou de médecins spécialisés, Dans le corps de logis, un ascenseur mène au quatrième étage, il doit monter jusqu'au cinquième à pied. La porte ouvre directement sur un vaste séjour avec un coin cuisine, une mezzanine a été aménagée dans la partie la plus haute, il y a un grand lit et une table de nuit, une petite salle de bain complète l'ensemble ainsi qu'un bout de terrasse avec une table ronde, deux anciennes chaises bistrot, trois plantes grimpantes et une jardinière. Il aime y prendre ses repas en été. Il sait qu'un autre que lui paierait cet appartement le double du prix. Il ne peut se permettre de payer plus, les fins de mois sont déjà difficiles.
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Ce soir, c'est la troisième fois qu'il s'assied sur le parquet au fond de la salle de danse. Le grand miroir qui couvre tout le mur de gauche lui renvoie l'image d'un jeune homme un peu trop mince, au visage régulier, aux yeux trop grands, trop bleus, trop clairs, trop innocents, contrastant avec le look un peu provocant que lui donne son jean slim dont le bas disparaît dans des bottes noires en daim lui donnant un vague air de famille avec Peter Pan, son pull-over à l'encolure en V qu'il porte à même la peau et qui sans le coller épouse ses formes au moindre mouvement.
A la fin du cours, alors qu'il se lève pour s'en aller, le professeur, que ses élèves appellent Madame Vera, se dirige vers lui. A vrai dire, il s'attendait un peu à ce que ça se produise, un jour ou l'autre.
— Jeune homme, ça fait plusieurs fois que je vous vois assister à une partie de mon cours. Puis-je savoir pourquoi si ce n'est pas avec l'intention de danser ?
Son air pincé, vaguement dédaigneux aurait dû l'impressionner, ce n'est pas le cas.
— Je ne savais pas grand chose de la danse classique et rien de très positif. J'ai accompagné une amie à Versailles il y a trois semaines et j'ai vu un ballet. J'ai voulu voir le travail derrière ce qu'on voit à la scène.
— Le cours que je donne n'a rien de commun avec les répétitions d'un ballet qui demandent un travail acharné de plusieurs heures par jour, fait-elle avec une grimace éloquente. Vous avez aimé ce que vous avez vu à l'Opéra Royal ?
— Oui, bien sûr !
— Je n'aime pas qu'on me mente !
Sous son regard qui le jauge, il se sent redevenir un enfant pris en flagrant délit de chapardage.
— ...
— Une partie. Le ballet dansé par Sacha Ménier.
Son regard le vrille comme si elle sondait son cœur. Au bout d'un moment qui lui semble interminable, elle se décide à parler.
— Bien. Si vous voulez continuer à assister à mon cours, il faudra le faire à la barre.
— Je n'ai jamais dansé et je ne compte pas commencer.
— Comment voulez-vous savoir ce que ressent un danseur dans ses muscles, dans ses tripes en restant assis là ? Rassurez-vous, je n'ai pas l'intention d'essayer de faire de vous un danseur étoile, ce serait peine perdue.
Avant de dire ouf, il se retrouve dans le couloir, le regard posé sur la porte qu'elle a fermée derrière lui. Et ça, finalement, il ne s'y attendait pas.
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(1) Jorge Donn :
Il est né à Buenos-Aires en Argentine en 1947, fils de parents émigrés russes,il s'inscrit très tôt à l'école de ballet du Teatro Colon.
Un soir de juillet 1963, c'est le coup de foudre.
Devant le "Sacre du printemps" dansé par la compagnie de Béjart, comme il le dit lui même, ses yeux s'ouvrirent à "quelque chose qui était sûrement à moi mais que je ne connaissais pas encore". Il a 16 ans et il sait désormais quelle sera sa danse.
Il demande à Béjart de devenir son élève et d'entrer dans la compagnie "Les ballets du XXième Siècle". Le chorégraphe lui dit qu'il n'est pas prêt et refuse. Le jeune homme ne s'avoue pas vaincu, il prend ses économies, ses bagages et débarque à Bruxelles. Un danseur s'est désisté, Béjart l'engage comme remplaçant.
C'est ainsi que durant près de 30 ans, Jorge Donn restera auprès du chorégraphe qui créera pour lui plusieurs ballets. Il dansera des rôles prestigieux parmi lesquels nous pouvons citer : "Roméo et Juliette", "Nijinski, clown de Dieu", le "Chant du Compagnon errant", "Golestan", "Les triomphes de Pétrarque", "Notre Faust", "Héliogabale", le Boléro, "Light", "l'Adagietto", "Messe pour le temps futur", "Vie et mort d'une marionnette humaine", "Malraux ou la métamorphose des dieux", "Et valse", "1789 et Nous"...
En 1980, il devient le directeur artistique du Ballet du XXe siècle puis, lorsque Béjart quitte Bruxelles pour Lausanne, Jorge Donn fonde sa propre compagnie, l'« Europe Ballet » à Vichy, qui ne durera que quelques mois. Il rejoint ensuite le Béjart Ballet Lausanne de Maurice Béjart, où il reprend sa place de directeur artistique ainsi que notamment, ses rôles inoubliables dans le "Boléro" de Ravel en 1989 et dans "Nijinsky, clown de Dieu" en 1990.
Même malade du sida, il dansera jusqu'à la fin, pleurant de douleur lorsqu'il quitte la scène. Un soir, après Boléro, il est hospitalisé d'urgence. Il décède quelques semaines plus tard en novembre 1992.
C'est une interview de ce danseur d'exception qui m'a inspiré cette fiction.
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(2) Le cercle de la forme Maillot existe bien, il est situé rue Guersant. Si j'ai respecté les horaires du cours de capoeira, j'ai pris des libertés avec celui du cours de danse classique. La cafétéria n'existe pas non plus.
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