Disclaimer : les persos sont à moi
Genre : Romance et petites péripéties au sein d'un club hippique très particulier
Rating : M par la suite
Comme tout ce que j'ai posté à présent sur FP, cette fic est à l'origine une UA de Gundam Wing, je l'ai adapté un peu et changé les persos. Cette fois ce n'est pas un OS, il y aurait même de nombreux chapitres mais ils sont déjà prêts, j'espère que ça vous plaira ^^
_ Entre.
Le professeur, s'effaça de l'encadrement de la porte pour laisser entrer celui à qui il avait demandé de le rejoindre il y avait déjà plusieurs heures. Un grand jeune homme de 26 ans et aux mèches folles presque blondes qui lui tombaient sur les yeux, pris place devant le bureau bientôt suivit par son interlocuteur.
_ Tu sais pourquoi je t'ai fait venir je suppose ? Demanda le vieil homme en s'asseyant sur son fauteuil en bois sombre.
Le jeune homme le regarda, étonné, ses yeux noisettes prirent une lueur franchement surprise alors que son front se rida sous l'interrogation. Jean ne s'en offusqua pas, il savait, pour le connaître depuis longtemps, qu'il était un bon menteur.
_ Je ne vois pas professeur, auriez-vous quelque chose à me reprocher ? L'interrogea-t-il l'air inquiet. ... Ou ... C'est au sujet d'Alexis ? Il a un problème ? Si oui, je dois savoir, je suis son amant, il aura besoin de moi ! Ajouta-t-il d'une voix plus affolée.
Jean préféra couper court plutôt que de se laisser entraîner dans ces élucubrations douteuses.
_ Ça suffit ! Tonna-t-il. Je sais ce que tu as fait. Ne fais pas l'innocent, ça marche peut-être avec les autres mais moi j'ai vu, oublierais-tu que je vois toujours tout ? Conclut-il en plissant les yeux.
Le visage du plus jeune changea du tout au tout devant l'air sûr de son aîné. Il afficha un sourire narquois et ses yeux semblaient le provoquer maintenant ouvertement. Autant, quelques minutes auparavant, on lui aurait donné le Bon Dieu sans confession, autant à cet instant, il avait l'air implacable et hautain.
_ Pfffff, oui j'avoue, et alors ? Vous allez faire quoi Jean ? Demanda-t-il, un rien suffisant et le menton relevé.
_ Tu es viré de l'équipe, répondit aussitôt le professeur d'une voix froide. Je veux que tu quittes ton logement d'ici à la fin de la semaine et je ne veux plus que tu approches Alexis, tu peux même lui dire que c'est moi qui te l'ordonnes, tu peux aussi lui donner n'importe quelle excuse, je la confirmerai, il n'a pas besoin de savoir pour l'instant quelle est la vraie raison de ton départ. Bien sûr je ne suis pas sans cœur, ton fidèle compagnon pourras rester ici le temps que tu trouves où le mettre.
Le plus jeune avait changé de couleur, il avait perdu son arrogance et son sourire narquois, il ne pensait pas que le prof aurait le cran de le foutre dehors, il ne pensait pas qu'il aurait le courage de faire ça à Alexis, son si précieux petit élève tant chéri.
Ce ne fut qu'un grondement qui sortit de sa gorge mais le professeur n'avait pas peur de lui.
_ Vous n'avez pas le droit ...
_ Je suis le chef ici, dit Jean calmement. Que croyais-tu ? Tu as fait exprès de perdre ! Tu as trahi tes équipiers au profit des Éperviers ! Comment as-tu eu le culot de penser que je ne m'en apercevrais pas ! Comment as-tu eu le culot de penser que je te garderais après ça ? S'écria-t-il finalement.
_ Vous ne pouvez pas me foutre dehors. Pensez à Alexis, tenta le jeune homme.
_ Justement c'est à lui que je pense. Non seulement tu as une bien mauvaise influence sur lui mais surtout je sais pourquoi tu as trahi, ou plutôt pour qui ... Alors, ça le fera souffrir certes, mais il comprendra avec le recul que c'était la meilleure chose pour lui !
Le silence régna quelques instants, leurs regards s'affrontèrent, l'un cherchant à faire plier et l'autre stoïque, inébranlable tel un roc. Le jeune homme baissa soudainement les yeux, résigné, puis se leva. Il se tourna une dernière fois avant de franchir la porte et mis toute sa haine dans un ultime regard.
_ Vous le regretterez Jean.
_ La seule chose que je regrette c'est de t'avoir accueilli ici.
_ Je serais parti ce soir, ainsi que mon « fidèle compagnon ».
Jean n'eut pas le temps de répondre à l'ironie de la dernière phrase, il ne vit que quelques mèches de cheveux voler puis une porte claquer. Il se renfonça dans le dossier de son fauteuil et poussa un soupir épuisé.
_ Adieu ... James.
Sous la fenêtre du bureau, un autre jeune homme, franchement blond celui-ci mais dont les mèches s'égaillaient également autour de son visage, et un peu plus jeune que James, restait prostré par la discussion qu'il venait de surprendre, son matériel à la main. Dire qu'il s'était installé là pour le nettoyer tranquillement, juste pour être un peu seul et avoir la paix. Si il avait su ...
James les avait trahi ? C'est vrai qu'il n'avait pas eut l'air de se donner à fond ce jour là, mais au point de l'avoir fait exprès tout de même ! Et puis pourquoi avoir fait ça à Alexis ? Ils n'étaient ensemble que depuis quelques mois mais cela faisait plus d'un an que le jeune homme lui faisait des avances. Tout semblait bien aller entre eux pourtant, pourquoi ? Et que faire ? En parler à Alexis ? Le croirait-il seulement ?
Jean n'avait pas tout à fait tort, depuis qu'Alexis sortait avec James, il avait beaucoup changé, il ne faisait plus confiance qu'à son amant, s'en était maladif. James le faisait tellement douter de tout et de tout le monde, qu'Alexis n'arrivait plus à réfléchir seul.
Au départ, il n'avait rien dit, empêchant même leurs amis d'intervenir, pensant que ce n'était qu'une parenthèse, un moment dont ils avaient besoin tous les deux pour se caler dans leur nouvelle relation. Relation dont Alexis avait vraiment besoin d'ailleurs, lui qui souffrait d'un manque chronique d'amour.
Alors, ils avaient tous laissé faire, souffrant de voir leur ami s'éloigner d'eux mais en même temps heureux que son couple fonctionne, même si le prix leur paraissait bien lourd à payer. Il n'osait même pas imaginer l'état d'esprit du professeur, lui qui avait tant fait pour Alexis.
Ces derniers mois, James lui avait rendu la vie impossible et Jean avait tout encaissé pour sauvegarder Alexis. Et là, toutes ces longues semaines à se prendre la tête pour rien en fait car tout venait de s'écrouler. James allait partir, Alexis le suivrait-il ? Non impossible, à en croire la discussion, James rejoindrait les Éperviers, Alexis n'irait jamais là-bas. Si ?
Le jeune homme eut soudain des sueurs froides et se décida à trouver un de ses compagnons pour lui en parler, il n'arrivait pas à y voir clair. Alors qu'il se levait, son matériel à la main, il sursauta en entendant des pas dans son dos.
_ Char'li ? Ah ... tu es là, je t'ai cherché partout. Qu'as-tu ? Tu es tout pâle, lui demanda son ami en posant une main sur son épaule.
_ Yo ... faut que je te parle, lui dit-il d'une voix tremblante.
Le rouquin le dévisagea sérieusement et finalement hocha la tête.
_ Ça a l'air grave... Viens, ne restons pas là, nous pourrions aller ...
Un hennissement retentit soudain, suivis de plusieurs autres, des bruits de sabots tapant contre des portes en bois résonnèrent bientôt. Ils se regardèrent tous deux en soupirant.
_ Merde, soupira Yoan, j'avais pas vu l'heure. Bon, écoute, on nourrit les chevaux et après on va chez moi que tu me dises ce qui te tracasse.
_ Ouai, je te suis.
La vie dans ce centre équestre était merveilleuse mais contraignante au niveau horaires. Le bien être de l'écurie était prioritaire sur tout, même si le sujet que Charlélie, de son surnom Char'li, souhaitait aborder était important, les chevaux passaient d'abord.
Leur tâche acquittée, ils se retrouvèrent dans le salon de Yoan, ils avaient chopé Quang Tan au passage et Char'li était en train de leur faire un résumé de ce qu'il avait entendu plus tôt. Au fur et à mesure de son discours, il pouvait voir les yeux de ses compagnons s'agrandirent de surprise et se rétrécir sous la colère.
_ Il a perdu le match exprès ? S'étonna Quang Tan
_ Oui, souffla le plus jeune. Il n'a même pas nié.
_ Mais pourquoi ? Demanda encore l'asiatique en secouant la tête d'ahurissement.
_ Je n'en sais rien. Jean le sait apparemment mais il n'a pas développé, répondit Char'li. Voilà, vous savez. Alors que fait-on ? Demanda-t-il en les regardant tour à tour.
_ On ne lui dit rien pour le moment, déclara Yoan catégoriquement. Il faudra le soutenir par contre. Si James obéit au prof, il va quitter et le club et l'équipe et Alexis. Mais je ne pense pas qu'il abandonne Alexis si facilement ...
_ Et pour les qualifs ? On doit être au moins 5 si on ne veux pas être déclarés forfait. Merde ! C'est les championnats nationaux bordel ! S'écria Quang Tan, hors de lui. On peut pas laisser tomber ! Pas maintenant ! Même si on a perdu le dernier match, on a encore de l'avance. Mais si on ne trouve personne pour remplacer James autant dire adieu à tout espoir pour la coupe de Horse-Ball cette année.
_ Calme-toi Quan', tenta Yoan d'une voix douce.
_ Parce que toi tu peux rester calme Yoan ?
_ Yo a raison, ça ne sert à rien de s'énerver, ajouta Char'li. Dans un premier temps, il faudra jouer les étonnés quand nous apprendrons pour James, ensuite il faudra soutenir Alexis comme on peut et puis après seulement on lancera des sélections pour trouver un remplaçant.
_ Oui, pas le choix, maugréa le vietnamien.
Jean secoua la tête, ça ne pouvait plus durer. C'était la quatrième personne qui venait le voir pour demander à changer de groupe. Depuis le départ de James et leur rupture, Alexis était devenu un vrai tortionnaire avec ses élèves. Il avait toujours été un moniteur extrêmement consciencieux, appliquant des méthodes que certains trouveraient désuètes mais qui avait pourtant fait leurs preuves.
Une main trop dure, il détachait les rênes, des jambes qui jouaient aux essuies-glaces le long des flancs, il les attachait à la sangle, une position plus en appuie à gauche ou à droite de la selle, il enlevait la sangle.
Malgré tout, ses conseils étaient toujours judicieux et il était très apprécié par ses élèves, sauf depuis deux semaines. Il n'était plus seulement maniaque et pointilleux, il était cinglant et désagréable, renvoyant même parfois un cavalier aux écuries pour un exercice mal réalisé.
Plus personne ne pouvait lui parler, même son équipe, ses amis, avaient presque baissé les bras. James avait fait plus de mal que Jean ne le pensait au début. De plus, il ne savait même pas quelle version avait donné le châtain clair à son moniteur fétiche, celui-ci ne lui adressant plus la parole que pour le travail, fuyant toute confrontation.
Il était dans son bureau, dernier refuge contre tout ceux qui le harcelaient à propos du métis japonais. Tout le monde savait que Jean dans son bureau équivalait à un Jean inabordable, ceux qui avait tenté s'en souvenait encore...
Dans un élan de pure nostalgie, il repensa à sa rencontre avec Alexis. Il revit ce jeune garçon aux cheveux noirs et aux yeux d'un bleu vertigineux alors âgé de 14 ans, si timide et pourtant tellement volontaire.
Il s'était introduit en douce dans les écuries un soir pour voir les chevaux. Jean l'avait surpris et après un moment de frayeur chez l'adolescent, celui-ci lui expliqua les raisons de sa présence devant une tasse de thé.
Ses parents s'étaient installés en France alors qu'il était bébé. Sa mère, française et au Japon depuis une quinzaine d'années, avait eu le mal du pays. Il avait donc passé son enfance non loin du centre équestre de Jean même si il ne le connaissait pas au début.
Par contre, depuis l'âge de dix ans, il s'occupait en cachette de ses parents, des chevaux de son voisin, un retraité qui n'avait plus la force de les gérer seul. Alexis avait fini par se lancer et un jour, après plusieurs recherches dans des livres et sur internet, il avait commencé à les monter. Il avait tout appris seul.
Il y avait eut des chutes bien sûr, de légers découragements mais jamais il n'avait abandonné. Seulement, après 4 ans, son voisin était décédé et ses chevaux rapatriés par ses enfants sur leur lieu de résidence. Alexis en avait beaucoup souffert, il lui manquait énormément car ils étaient ses seuls amis. Son attitude froide et distante ne l'avait pas rendu très populaire au collège, ni au lycée où il était entré en avance.
Ses parents refusaient catégoriquement d'entendre parler de chevaux, ce n'était pas assez bien selon eux et surtout trop dangereux, ils auraient préféré qu'il fasse du tennis ou encore du piano. Puis, par hasard, il avait découvert les écuries de la Lune d'argent, le centre de Jean, et n'ayant pas pu résister, il s'y était introduit en secret.
Touché, Jean, lui avait proposé un marché, contre des petits travaux à l'écurie, il lui donnerait des cours. Alexis avait sauté sur l'occasion et Jean n'avait jamais regretté, Alexis était particulièrement doué, il excellait en dressage, discipline qui demandait énormément de rigueur et de contrôle de soi, physique comme mental.
Pendant 2 ans, Alexis réussit tant bien que mal à cacher son activité à ses parents mais quand ceux-ci l'apprirent, ils piquèrent une telle colère que le garçon s'enfuit de chez lui. Jean l'hébergea et Alexis, très en avance pour son âge, entrepris des démarches pour se faire émanciper. Chose faite quelques mois plus tard et tout s'enchaîna très vite.
Jean lui fit passer son monitorat et lança des travaux pour réhabiliter une vieille grange de presque 300 mètres carré qui se trouvait derrière les prés. A l'âge de 18 ans, Alexis était un tout jeune moniteur et emménageait dans l'un des 5 appartements construits dans la grange.
Le club marchait du tonnerre et Jean l'agrandissait gentiment, construisant de nouveaux box, achetant de nouveaux chevaux. Par contre, pour ses moniteurs, ils voulaient les meilleurs des meilleurs et chacun dans une spécialité bien particulière.
Il voulait faire de son club un centre pluri-disciplinaires. En proposant diverses activités liées aux chevaux, il espérait gagner en clientèle et en renommée. Un an après, Alexis eut pour voisin de palier Yoan que Jean avait débauché de son cirque natal. Il enseignerait la voltige et les cascades à cheval. Le troisième à les rejoindre fut Charlélie, sa diplomatie et son calme étaient parfait pour les cours débutants, surtout les adultes, et les randonnées. Enfin, Quang Tan, excellent cavalier d'obstacle, fin pédagogue même si il ne fallait pas trop l'énerver, intégra l'équipe. Ils avaient alors tous les quatre entre 21 et 23 ans, une équipe jeune et dynamique, Jean ne pouvait rêver mieux. Surtout que les quatre garçons étaient très beaux et attiraient beaucoup de demoiselles, publicité non négligeable. Il leur offrit à chacun un cheval ayant des prédispositions pour leur discipline respective.
Les quatre jeunes hommes devinrent vite amis, bien qu'Alexis eut plus de mal à s'intégrer, mais le lien qui l'unissait à Yoan depuis le début avait facilité les choses. Ils se découvrirent une passion commune pour le horse-ball, et formèrent vite une belle équipe. Seulement, si sur le terrain ils ne devaient être que quatre, ils devaient avoir au moins un remplaçant en touche prêt à prendre la place de n'importe lequel d'entre eux à tout moment.
Ils passèrent le mot dans tout le club et commencèrent des sélections pour se choisir un équipier. James retint vite leur attention, bien que nouveau au club, il savait monter depuis longtemps et se révéla très doué pour ce sport.
Le dernier arrivant ne cacha pas longtemps son intérêt pour Alexis. Ce dernier n'avait jamais eu d'aventure, n'affichant aucune préférence pour un sexe ou pour l'autre, à plus de 20 ans ! Jean en désespérait, ce n'était pas bon pour lui de se renfermer ainsi, alors même si il devait se révéler être gay, ce ne serait pas bien grave. Aussi fut-il content au départ quand après plus d'un an de chasse assidue, James parvint à ses fins avec Alexis ... pour le trahir 5 mois plus tard au profit de l'équipe des Éperviers, un club rival.
Finalement, cette petite rétrospection l'avait ramené à son point de départ. Aucune solution ne lui venait, peut-être qu'avec le temps ...
Enfin, même si son inquiétude était grande, il avait une entreprise à faire tourner et aujourd'hui était un grand jour. Le départ de James avait libéré un appartement et un box, seules choses qui lui manquaient pour accueillir son nouveau moniteur. Il l'avait repéré depuis un moment mais avait eut du mal à le convaincre. Cela faisait maintenant un mois qu'il avait réussi mais, à ce moment là, il n'y avait plus de place disponible dans les écuries. Et voilà que non seulement, il y avait de la place pour le cheval mais aussi pour le cavalier !
Tient ! Quand on pensait au loup ... Alors qu'il regardait machinalement par la fenêtre, repassant dans sa tête ce qui lui restait à faire dans la journée, il vit se garer un grand pick-up noir auquel était attelé un van tout aussi grand et tout aussi noir. Il sourit, même pas surprenant. Georges avait raison, il était spécial ce petit.
Le principal est mis en place, j'espère que ça vous donnera envie de me suivre …
Le horse-ball est un jeu par équipe de cinq, quatre sur le terrain et un en touche qui peut remplacer n'importe lequel des quatre autres à n'importe quel moment. Il s'agit d'un mélange entre handball et basketball puisqu'il faut faire cinq passes entre membre d'une même équipe avant d'aller marquer un panier. C'est un jeu qui demande beaucoup de réactivité aussi bien des cavaliers que des chevaux et aussi beaucoup de souplesse et d'abdos puisqu'il faut pouvoir se «basculer » sur son cheval pour ramasser la balle à terre. Une sangle relie les deux étriers sous le ventre du cheval de façon à ce que le cavalier ne tombe pas en se penchant tête en bas vers le sol. Je vous conseille d'aller voir une vidéo sur Youtube, vous verrez c'est assez impressionnant et ça peut être violent pour les chevaux comme pour les cavaliers, c'est pour cela qu'il faut quand même un certain niveau et beaucoup d'entraînement.