Voici la suite, un nouvel arrivant bouleverse le quotidien.
Toutes les personnes présentes au club regardaient avec un grand intérêt le superbe 4x4, se demandant qui cela pouvait bien être. Ils virent, encore plus curieux, Jean traverser les écuries en appelant à lui son équipe de moniteurs. Ces derniers avaient complètement oublié le nouveau avec les derniers événements et puis, depuis le temps que Jean leur en parlait, ils ne croyaient plus vraiment à son arrivée.
En quelques pas, si peu, beaucoup de choses passèrent par la tête de Char'li. Qui était-il ? Comment était-il ? Est-ce que c'était le bon moment pour intégrer un nouveau ? Comment allait réagir Alexis ?
Bref, le bel ange blond avait l'esprit totalement ailleurs et ce fut Yoan qui lui sauva la mise alors qu'il allait droit sur un poteau. Cela eut moins le mérite de le sortir de sa torpeur.
Au moment où ils arrivaient à côté de la voiture, toujours derrière Jean, la portière conducteur s'ouvrit et tous s'arrêtèrent, scotchés. C'était quoi ça ? Une musique lourde et électrique s'éleva de l'habitacle pour disparaître aussitôt la portière fermée.
Le nouvel arrivant se tourna vers eux, boots en daim noir, jean noir, polo noir avec pour seul décoration un blason blanc et argent brodé au niveau du cœur, des lunettes de soleil et une casquette, noire bien sûre, vissée sur la tête. Il n'était pas bien grand mais tout en muscles, on sentait bien qu'il était un sportif émérite.
Il s'étira tel un chat, tendant les bras très loin au-dessus de sa tête, faisant remonter son polo et dévoilant le bas de ses abdos. Des soupirs d'extase se firent entendre des écuries où les filles, curieuses mais pas téméraires, s'étaient réfugiées pour épier le nouveau. Ce dernier les entendit apparemment car un sourire moqueur apparu sur ses lèvres, puis il tourna la tête et découvrit Jean qui l'attendait, souriant.
_ Jean ! Hello, how are you ?
Ils s'avancèrent l'un vers l'autre comme de vieux amis et Jean lui fit une accolade des plus chaleureuses.
_ Evan ! Le salua-t-il. Je vais bien, merci. Et toi ? Ton voyage ?
_ Good, but .. hum, pardon, se reprit-il avec un petit sourire d'excuse, bien, mais Black Bullet n'a pas vraiment apprécié l'avion, ajouta-t-il tout sourire, ni la mise en quarantaine d'ailleurs et en fait le voyage en van non plus, termina-t-il sous le rire de Jean.
Jean riait franchement devant l'air à moitié sérieux d'Evan, sa jovialité était évidente et son charme et sa bonne humeur étaient plus que les bienvenus en ce moment. Jean ne regretta pas l'attente et remercia mentalement son vieil ami Georges de lui avoir envoyé ce garçon.
_ Alors ne le faisons pas attendre, finit-il par dire, son box est prêt. Occupons nous de lui, je te présenterai l'équipe après.
_ Merci Jean, en effet je préfère m'occuper de lui d'abord, approuva Evan. Il vaut mieux qu'il sorte du van avant de le démolir définitivement. Si vous saviez ce qu'il a fait subir à ma moto qui a eut le malheur de voyager à côté de lui dans le van, le bas-flanc de séparation n'a pas eut l'air de le déranger et il a déjà entamé la protection de la selle !
Evan avait dit tout ça dans le même souffle d'air, tout en riant de la bêtise de son cheval. Une bouffée d'oxygène pour Jean, un étrange personnage pour Yoan, un laxiste d'américain qui allait foutre le bordel pour Quang Tan, un soulagement pour Charlélie et un grand panneau danger clignotant pour Alexis.
Cependant, au moment de descendre le pont du van, Evan avait retrouvé son sérieux. Un hennissement le salua lorsqu'il y monta et le cheval en question commença à taper du pied, impatient de descendre de cet engin de l'enfer.
Les personnes qui se tenaient à une distance respectable pour ne pas affoler le fougueux animal attendaient avec impatience de voir à quoi il ressemblait. Ils ne furent pas déçus lorsqu'il fut enfin descendu. Un magnifique Quarter Horse noir, un croissant de lune sur le front, seule marque blanche apparente sur la robe luisante du cheval.
Il s'ébroua et s'étira à l'image de son maître précédemment. Evan vérifia rapidement qu'il allait bien puis se tourna à nouveau vers Jean, obnubilé par son cheval, il ne prêta aucune attention aux personnes l'accompagnant.
_ Nous vous suivons Jean.
Tout le monde s'écarta sur son passage, le cheval semblait bien excité malgré son voyage qui avait pourtant dû être fatiguant. Ils entrèrent dans une allée semi-couverte et Jean s'arrêta devant un box vide et bien paillé.
_ Voilà ta nouvelle maison Black Bullet, j'espère qu'elle te plaira, adressa-t-il au cheval.
Ce dernier ne lui répondit pas mais le prof ne sembla pas s'en offusquer pour autant.
_ Merci, c'est parfait Jean, déclara Evan. Votre club est superbe pour ce que j'en ai vu et ce box est vraiment spacieux, le complimenta-t-il encore.
Evan attacha son cheval devant et entrepris de lui enlever ses protections de transport. Les moniteurs restés un peu à l'écart le regardaient faire, certains parfaitement ennuyés de devoir être là, d'autre portant un regard appréciateur sur l'animal et d'autres sur le maître. L'un d'eux s'avança tout de même, voulant faire bon accueil à leur nouveau camarade.
_ Tu veux de l'aide ?
Evan, surpris, accroupi devant les antérieurs, releva la tête pour tomber sur un charmant jeune homme blond au sourire angélique et aux yeux bleus lagon.
_ Oh ! Merci c'est gentil mais ça va aller, dit-il en souriant toujours, Bullet n'aime pas trop être approché par des étrangers.
Devant l'air déçu du gentil blond, Evan ne put s'empêcher de le rassurer.
_ Mais quand il sera habitué et qu'ils vous connaîtra tous ça ne posera plus de problème.
Tout en disant cela, Evan était resté au sol à côté de son cheval mais, tourné vers Charlélie, il ne vit pas les dents de son cheval arrivés à toute allure vers lui. Le blond retint un cri et s'arrêta, bouche ouverte, bloqué dans son élan. Le cheval, la casquette de son maître entre les dents, secouait la tête, content de son effet.
Se faisant il avait libéré une longue natte couleur miel de sa prison de tissu. Elle retomba souplement sur le dos de son propriétaire jusqu'aux bas de ses reins, elle avait fait son effet et tous le regardait avec stupeur. Comment avait-il put cacher une natte de cette longueur dans sa casquette ?
Evan se releva et secoua la tête, un sourire amusé aux lèvres et un air faussement grondeur. Bon, puisque sa natte était découverte, autant régler le problème de ses yeux également, il porta donc la main à ses lunettes et les ôta avec une lenteur délibérée, il releva la tête et ouvrant grand les yeux, les fixa sur Charlélie. Il regarda un peu autour de lui et fut satisfait de voir que tout le monde avait remarqué, comme ça c'était fait, on lui ficherait la paix après.
Par contre, il ne savait trop combien de temps la stupeur de ses nouveaux collègues allait durer, il était vrai que des yeux comme les siens n'étaient pas courant mais quand même... Alors, pour rompre l'envoûtement, il se retourna vers son cheval.
_ Bullet ! Tu es insupportable ! S'exclama-t-il.
Il se retourna vers le blond qui ne disait plus rien depuis plus de trente secondes et il crut bon de le rassurer à nouveau.
_ T'inquiète ! Il fait ça tout le temps quand il est contrarié et Monsieur se contrarie facilement comme tu peux le voir, il était juste jaloux que j'arrête de m'occuper de lui pour te parler. Allez grande dinde, rend-moi ça !
D'un geste vif il attrapa sa casquette et la remit sur sa tête en un tour de main, faisant disparaître sa natte, profitant de la protection du toit de l'écurie, il rangea ses lunettes dans la poche de son polo. Il allait retourner s'occuper des protections de son cheval quand une voix, en fait surtout les mots qu'elle prononça, le fit se retourner.
_ Jean ! On peut savoir ce que vous compter faire d'un gosse affublé d'un cheval mal élevé et capricieux ? On fait pas garderie ici, conclue la voix d'un ton dédaigneux.
Jean n'eut même pas le temps de répondre. Evan s'avança, rapide comme un fauve. Son sourire avait disparu, un éclat froid brillait dans ses yeux. Il attrapa le col de l'impudent et le colla au mur, le soulevant malgré ses dix centimètres en moins.
_ Pense ce que tu veux de moi, gronda-t-il, mais je t'interdis de parler de mon cheval ainsi. Qui crois-tu être pour juger sans connaître ? Tu nous a vu deux secondes et tu as déjà arrêté ton avis ? T'es devin ? T'es Dieu ?
_ ... ... ...
_ Alors fous lui la paix ! Ordonna Evan brusquement.
Il le relâcha et s'apprêtait à faire demi-tour pour garder son sang froid quand une main s'abattit sur son épaule. Avant qu'il n'ait put ouvrir la bouche, le blond du début s'interposa.
_ Alexis ! Lâche-le, il n'a fait que se défendre, tu l'as agressé en premier.
_ Char'li a raison, lâche-le Alexis, intervint Jean. Et puis crois-moi, ne le sous-estime pas, crut-il bon d'ajouter.
Le ton sérieux de Jean, ajouté à la foule qui s'était rassemblée autour d'eux, eurent raison d'Alexis qui enleva sa main et parti sans même se retourner.
_ Ne lui en veux pas mon garçon, expliqua le professeur à Evan, il ne va pas bien en ce moment, il n'est pas méchant mais il a du mal avec les relations sociales.
_ C'est le moins qu'on puisse dire en effet, répondit Evan sans quitter des yeux le dos du fuyard.
Son air sombre ne disparu que quand il les reposa sur son cheval.
_ Oui mon beau, je suis là, je m'occupe de toi, ça va aller. Je sais que t'aimes pas changer de maison mais tu vas voir, on va bien être là, on sera tous les deux alors tout ira bien, je ne te quitte pas lui murmura-t-il.
Il lui parlait doucement, la tête de son cheval posée au creux de son épaule, il lui caressait l'encolure en de larges gestes rassurants. C'était attendrissant et en parfait inadéquation avec son attitude précédente.
_ Je suis désolé pour Alexis mais Jean a raison, ne le prends pas pour toi, il est pareil avec tout le monde en ce moment.
_ Pas grave ... Char'li, c'est ça ? Interrogea Evan. Je suis pas là pour me faire des amis, reprit-il après que le blond eut acquiescé, si je m'en fais c'est bien mais c'est pas ma priorité.
Charlélie restait un peu choqué par les dernières paroles d'Evan, il sentait bien que malgré cet air qu'il se donnait, il avait besoin lui aussi d'être entouré. Il fut coupé par ses pensées par la voix de leur vétérinaire attitré.
_ Professeur ? J'ai besoin de vous pour les soins de Nabu et de son poulain.
_ J'arrive Amély. Evan, je te laisse avec Charlélie et les autres, je passerai te voir tout à l'heure, excuse-moi.
_ Je vous en prie Jean, ce n'est rien, on se verra plus tard, lui sourit Evan.
Sur ce, le professeur rejoignit la charmante jeune femme qui l'attendait à l'entrée de l'écurie, elle fit un petit clin d'œil de bienvenue à Evan qui lui répondit par un sourire et un signe de la main.
_ Tu connais Amély ?
C'était la première intervention de Quang Tan. Evan en sursauta presque. Il se tourna donc vers ce qui semblait être son nouvel interlocuteur.
_ En effet, à qui ais-je l'honneur ?
_ Pardon, je m'appelle Quang Tan, je me charge de l'obstacle, ça m'a surpris que tu connaisses Amély et j'ai oublié de me présenter, s'excusa l'asiatique.
_ Pas grave, c'est fait maintenant. J'ai rencontré Jean et Amély lors de leur voyage aux Etats-Unis, ils ont passé trois semaines dans le ranch de mon prof. Jean voulait carrément que je reparte avec eux mais ça n'était pas possible à ce moment là.
_ Leur voyage aux ..., commença Quang Tan, ... mais c'était l'année dernière !
_ Hum hum, acquiesça Evan.
Il rentrait maintenant son cheval dans son nouveau box. A l'exception des trois moniteurs restants, les autres personnes étaient retournées à leurs activités. Yoan s'approcha enfin, se décidant à faire connaissance, histoire de ne pas laisser le nouvel arrivant sur une mauvaise impression, faut dire qu'Alexis n'avait pas aidé...
_ Salut, moi c'est Yoan. Je m'occupe de tout ce qui est voltige équestre.
_ Enchanté.
_ Quelle sera ta spécialité ? Enchaina le rouquin.
_ A votre avis ?
Un petit sourire en coin laissa penser aux trois amis que la réponse d'Evan allait être évidente.
_ Vous trouvez pas ? Les nargua-t-il gentiment. Équitation américaine et aussi éthologie, enchaina-t-il ensuite.
_ En effet ... ça semble logique, lui sourit Yoan. En tout cas ton cheval est magnifique.
Le sourire d'Evan se radoucit aussitôt.
_ Hum. Il est tout pour moi. Désolé de m'être emporté tout à l'heure, s'excusa-t-il. Je ne suis pas vraiment susceptible mais j'ai dû mal quand on s'attaque à ceux que j'aime.
_ C'est pas grave, répondit Quang Tan. Alexis l'a un peu cherché aussi.
_ Bon, Yo, Quan', si on aidait Evan avec ses affaires ?
_ Oh non, protesta Evan en secouant les mains, vous embêtez pas pour ça, je vais me débrouiller !
_ Tu ne sais même pas où tu dois aller ! S'esclaffa Char'li.
Evan rougit et le blond éclata de rire, sans lui demander son avis, ils l'embarquèrent à sa voiture et entreprirent de sortir toutes les affaires de l'américain. Yoan lui montra où garer sa moto et le pick-up, le van devait aller dans un parking spécial.
Ils passèrent une bonne partie de l'après-midi à aider Evan à emménager, puis ils lui firent visiter tout le club. Charlélie et Evan sympathisèrent très vite, Quang Tan, moins démonstratif n'en appréciait pas moins ce nouveau, malgré son impression première, il se révélait très compétent.
Yoan restait dubitatif. Ce qui s'était passé avec Alexis prouvait que son intégration n'allait pas être évidente, de plus, les réflexes et la rapidité dont il avait fait preuve ne collait pas du tout au personnage qu'il incarnait. Il cachait des choses c'était certain, restait à voir si elles seraient gênantes pour eux ou non.
_ Tu as encore besoin d'aide ? Demanda Charlélie en pliant le dernier carton qu'il venait de déballer.
_ Non merci Char'li, vous en avez déjà trop fait, vous êtes adorables mais ça va aller, il ne reste que des bricoles à ranger, répondit Evan en posant une pile de livres sur la bibliothèque à demi-incrustée dans le mur du salon.
_ Dis, on peux te poser quelques questions ? C'est pas qu'on soit vraiment curieux mais comme on va bosser ensemble...
Evan sembla hésiter, Yoan ne le lâchait pas des yeux depuis un moment et il se doutait bien que, des trois, ce genre de questions viendrait de lui. Char'li était trop timide et Quang Tan n'avait pas l'air du genre à s'immiscer dans la vie des autres. D'ailleurs, vu la tête qu'il tirait, il n'avait pas l'air vraiment d'accord avec le rouquin.
_ Hum, si vous voulez mais je ne promets pas de répondre à toutes, hésita-t-il.
Ils s'installèrent donc sur le canapé et les fauteuils fournis avec l'appartement et se regardèrent un instant dans un silence pesant, se demandant lequel oserait entamer les « hostilités ».
_ Pourquoi as-tu refusé l'offre de Jean au début pour l'accepter maintenant ?
Cash, direct, Yoan.
Evan en pu que sourire avec nostalgie.
_ L'année dernière ma vie personnelle m'empêchait de partir, commença-t-il, aujourd'hui ce n'est plus le cas, à part Georges et quelques amis que je reverrais à l'occasion, plus rien ne me retient là-bas. Je ne m'étendrais pas plus sur ce sujet, c'est perso.
_ Comment parles-tu si bien français ? Tu es né aux États-Unis ? Enchaîna Quang Tan, se laissant finalement prendre au jeu.
_ Oui je pense, mais si je parle aussi bien français c'est que Georges parle couramment les deux langues, il me l'a enseigné dès que je suis arrivé près de lui.
_ Comment ça tu penses ? Tu ne sais pas où tu es né ? Osa Char'li, l'air dubitatif.
_ Je suis orphelin.
_ Oh ! S'exclama le blond, les mains sur la bouche comme pour retenir ce qui avait déjà passé la barrière de ses lèvres.
_ C'est rien Char'li, t'en fait pas.
Néanmoins ils virent tous qu'Evan s'était quelque peu rembrunit, aussi ce fut Quang Tan qui changea de sujet.
_ Au fait Jean t'as dit quand tu commencerais ?
_ Non pas vraiment, demain matin il m'expliquera ce qu'il attend de moi et après il fera une annonce dans le club, ensuite en fonction des personnes intéressées on avisera. Et puis je veux que Black Bullet se repose avant de faire une démo. Il a beau être habitué aux voyages, ce n'est pas de tout repos.
_ Tu voyages donc tant que ça ? Reprit Yoan pour aider l'asiatique a apaiser l'ambiance.
_ Georges m'envoyait en show un peu partout à travers le pays, pour des compets aussi. On a remporté la première place au championnat national de Reining.
Evan avait dit tout ça sur un ton naturel et absolument pas vantard, Quang Tan ne lui porta que plus d'estime mais Charlélie avait un léger souci.
_ Reining ?
Avant que l'américain n'ait pu répondre Yoan le devança.
_ Le reining est l'épreuve la plus connue et la plus appréciée en Amérique. Le cavalier doit effectuer au galop un parcours imposé comprenant une série de figures assez complexes et d'une grande rapidité d'enchaînement, on juge la facilité d'exécution du cheval, sa façon de répondre à la demande du cavalier.
_ Whoua ! Tu t'y connais bien dis donc, t'as appris ça où ? Fit le blond, épaté par les connaissances de son ami et faisant sourire les autres devant son air émerveillé.
_ Alexis.
En un mot Yoan avait perdu son sourire. Pourtant, il était conscient de son statut de nouveau et ne voulait pas créer d'ennuis, c'est dans cet optique qu'il continua la conversation.
_Ah ... Il s'y intéresse ?
_ Je crois, hésita Yoan, il m'en avait parlé une fois, sa spécialité à lui c'est le dressage, aussi vos façons de faire sont à première vue complètement antagonistes. Sa discipline est tout le contraire de la tienne, pourtant je suis sûre que l'on peut faire des rapprochements si on s'en donne la peine, sous-entendit-il encore.
_ Encore faut-il en avoir envie, rétorqua Evan d'une voix sèche.
Il avait parfaitement saisi les sous-entendus de Yoan, ce n'était plus seulement des disciplines qu'il parlait mais bien des deux hommes.
_ Certes, acquiesça encore le rouquin.
Le silence qui s'installa, si il ne dura pas longtemps, ne fut pas des plus agréables. Ce fut le brun, cette fois encore, qui les sortit de ce mauvais pas.
_ Dis-moi, c'est peut-être indiscret mais j'ai remarqué que tu ne quittais jamais tes lunettes à l'extérieur et que tes yeux avaient une couleur assez peu banal.
_ Je suis photosensible, répondit Evan en reportant son attention sur Quang Tan. Sûrement quelque chose hérité de l'un de mes parents, j'ai les yeux verts très clairs mais qui tire sur le gris à la lumière, un peu comme de l'ambre. C'est peut-être très beau mais c'est surtout très gênant, j'ai les yeux extrêmement sensibles. Sans mes lunettes je finis invariablement avec une migraine carabinée.
_ Ce doit être contraignant, compatit Charlélie
_ Bof, tu sais, c'est comme tout, on s'y fait, il y a pire dans la vie.
Le blond eut un petit sourire triste devant l'air faussement enjoué de son nouvel ami, car oui, il ne doutait pas un instant qu'Evan ferait bientôt parti de ses amis. Remarquant le bâillement des plus discrets de ce dernier, il se tourna vers les deux autres.
_ Bon et si nous laissions Evan se reposer ? Il nous reste plein de choses à faire aux écuries. Evan tu sais où manger ?
_ Jean m'a invité quand je l'ai recroisé tout à l'heure, il m'a dit qu'on ne parlerait pas boulot mais j'ai du mal à y croire ! Se moqua-t-il doucement.
_Ok alors, si tu as un souci, n'hésite pas, on est voisins maintenant, fit Yoan en se relevant, bientôt imité par les deux autres.
_ Merci à vous trois pour votre aide, bonne soirée, les salua Evan.
La porte se referma sur eux et avec un soupir à la hauteur de sa fatigue, il s'écrasa de tout son long sur le canapé. Heureusement que Jean le logeait dans un appartement meublé, il voyait mal comment il aurait fait si il avait fallu aller acheter des meubles.
La journée l'avait physiquement anéanti, sa rencontre avec les autres s'était plutôt bien passée, si on occultait l'autre coincé du ... Enfin ! On ne peut pas s'entendre avec tout le monde ! Et puis apparemment il n'était pas le seul à recevoir ce genre de traitement de la part de ce Alexis, c'était toujours un peu rassurant.
Mais qu'il ne croit pas recommencer à insulter son cheval ... sinon Evan ne donnait pas cher de sa peau. Dommage quand même, parce qu'elle était vraiment belle sa peau... Il secoua la tête, comme si c'était le moment de penser à ça !
Voilà, le nouveau est arrivé et installé.
Si la suite vous intéresse, je vais essayer de poster un chapitre par semaine, ils ne sont pas trop longs mais je veux les reprendre bien et vérifier plusieurs fois qu'il ne reste rien de Gundam Wing dedans, ça le fait pas trop sinon …