Coucou à tous, voici la suite, je vous préviens après ce chapitre ne restera plus que l'épilogue, et oui, il était temps que ça se termine pour passer à autre chose et les laisser mener leur vie, en attendant profitez bien !

La chanson est When I look into your eyes de Firehouse, je vous la conseille elle est sublime ...


_ De qui vo... … … … God ! S'étouffa Evan dans un,sanglot, les mains sur la bouche.

Evan souffla ce dernier mot comme si il ne parvenait plus à respirer. C'était presque le cas. La personne devant lui, la personne qui était restée cachée depuis le début. Non. C'était impossible. Comment avait-il pu ? … C'était ça son travail sur son PC depuis des semaines ? Et dire qu'il l'avait engueulé ! Si il avait su …

Il tremblait tant que ses jambes lâchèrent et il s'effondra au sol. Son amant voulu se précipiter mais Penny l'en empêcha. Evan pleurait en silence, ses bras autour de lui, il se berçait sans pouvoir s'arrêter. Une silhouette se découpa en contre-jour et grandie dans son champs de vision. Elle s'agenouilla près de lui et le prit dans ses bras frêles pour le consoler.

_ Hush … It's all right little boy … I missed you so much …

_ … I … missed you too … Sister Holly !

Evan sanglota de plus belle accrochée à la seule personne qu'il avait jamais considérée comme une mère. Sa présence à ses côtés lui semblait tellement irrationnelle, tellement surréaliste. Il perdait pieds doucement. Sœur Holly le cajolait comme un petit enfant, lui murmurant des paroles réconfortantes, elle pleurait aussi, laissant couler librement ses larmes de bonheur.

Penny pleurait également, Alexis n'en était pas loin, Georges regardait tout ce petit monde d'un œil tendre et paternel. Son garçon avait vraiment mérité toute cette joie et il était heureux qu'il ai trouvé un homme comme Alexis. Il n'avait désormais plus aucun doute quant au bonheur futur de son protégé.

Les pleurs d'Evan commencèrent à se tarir, il était émotionnellement épuisé et ne parvenait plus vraiment à réfléchir. Il se détacha doucement de son étreinte pour la regarder plus attentivement. Elle était si sereine, ses grands yeux bruns étaient emplis de douceur et de joie, ses cheveux aujourd'hui grisonnants brillaient au soleil comme des fils d'argent. Elle paraissait si étrange sans sa tenue de religieuse.

_ Vous êtes vraiment là ? Vous n'allez pas disparaître ? Lui demanda-t-il, peu sûr finalement que ce ne soit pas un rêve.

D'une main douce et fraîche elle lui caressa délicatement la joue, un geste si maternel qui lui avait tant manqué depuis leur séparation presque dix ans auparavant.

_ Non Evan. Jamais je ne raterais ce grand jour maintenant que je t'ai retrouvé. Ton futur mari est un homme admirable mon petit, lui assura-t-elle avec un petit clin d'œil.

Une ride d'inquiétude barra soudain le front du natté et ses yeux s'assombrirent un moment.

_ Vous ne désapprouvez pas ? S'inquiéta-t-il.

_ De quoi mon chéri ? S'étonna-t-elle en se redressant autant qu'elle le pouvait dans leur position.

_ L'homosexualité, souffla-t-il comme si pour la première fois il en avait honte.

_ Vous vous aimez, c'est tout ce qui compte à mes yeux et aux yeux de Dieu aussi, lui promit-elle.

Evan la serra dans ses bras encore une fois pour la remercier puis gentiment elle lui redressa la tête.

_ Et si on se levait ?

Evan essuya les dernières traces humides de son visage et lui sourit. Il se leva et l'aida à en faire autant. Il sembla brusquement se rendre compte de l'intégralité de la scène et regarda autour de lui éberlué. Il se fixa sur son amant qui le contemplait avec un amour incommensurable. Doucement, le japonais se rapprocha. Il le prit dans ses bras et enfoui sa tête dans son cou, imité dans la seconde par Evan.

_ Tu aimes ton cadeau de mariage tenshi ? Demanda Alexis d'une manière toute rhétorique.

_ Plus que tout. Je ne pourrai jamais te remercier assez pour ce cadeau. Je t'aime, lui déclara-t-il sans bouger un iota de sa position qu'il trouvait vraiment trop confortable.

_ Tu n'as pas à me remercier, tu m'apportes tellement … Je t'aime.

Ils étaient partis dans leur monde rien qu'à eux et comme d'habitude, les personnes aux alentours se sentirent de trop, vraiment de trop. Quang Tan leur fit signe et ils se rassemblèrent autour du vietnamien.

_ Je sais que vous n'avez pas encore eu l'occasion de voir ça mais Penny et moi sommes habitués, je peux vous dire qu'ils peuvent rester comme ça plusieurs minutes sans s'en rendre compte, leur expliqua-t-il en souriant. Je vous propose donc de me suivre, je vais vous conduire à la Grange. Alexis m'a dit que sœur Holly et Penny prendront l'ancien appartement d'Evan, Alexis l'a réaménagé secrètement pour que vous soyez à l'aise, annonça-t-il aux deux femmes. Georges, apparemment le chef va vous accueillir chez lui, on y emmènera vos bagages après. Allons-y.

Sans attendre de réponse, il les conduisit à l'appartement, les laissant regarder derrière eux une dernière fois, témoins de l'amour des futurs mariés. C'était un spectacle saisissant pour qui n'y était pas habitué en effet. Georges et Holly semblaient à la fois dépassés et émus par cette démonstration.

Les deux amoureux n'eurent même pas conscience de leur départ.

Evan n'en pouvait plus, trop d'émotions d'un seul coup, il se cramponnait à Alexis pour ne pas sombrer. Le japonais le berçait instinctivement, ses mains passant en cercles sur son dos, l'une d'elle se faufila sous le t-shirt et Evan gémit. Sa peau était si douce que le brun ne pouvait s'en empêcher. Il commença à déposer de petits baisers dans son cou, suçotant sa peau sucrée, il sentait Evan haleter doucement. Se rendant compte qu'ils étaient dans l'allée de l'écurie, Alexis rangea sagement ses lèvres et ses mains, rompant leur étreinte.

_ Ça va mieux mon amour ? Demanda-t-il pour la forme car il pouvait bien voir qu'Evan reprenait doucement pied.

_ Hm. … J'arrive pas à y croire, tu es si formidable, le meilleur.

_ Tu le mérites.

_ Comment as-tu fait ?

_ Ça a été difficile je ne te le cache pas et j'ai dû pirater un ou deux réseaux des agences de l'assistance sociale des États-Unis … mais ça valait le coup, s'empressa-t-il d'ajouter en voyant un mélange entre l'admiration et le reproche naître dans les yeux de l'américain. Rien que pour voir ton air émerveillé, je ne regrette pas ce temps passé sur mon PC ou mêmes les disputes qu'on a eu à cause de ça.

_ Et moi je suis désolé de t'avoir fait tant de scènes ridicules alors que tu faisais ça pour moi, dit-il, mortifié et plein de remords.

_ Je m'en fiche, tu ne pouvais pas savoir et c'est oublié, balaya Alexis d'un geste de la main. Tu es heureux ?

_ Plus que ça, lui assura Evan avec un magnifique sourire.

_ Alors allons les rejoindre, je crains fort qu'ils ne soient partis sans nous.

_ Voui. Tu étais où cet après-midi alors ? S'enquit Evan alors qu'ils prenaient tous deux le chemin de la Grange.

_ A l'aéroport. Comment crois-tu qu'ils soient arrivés ici ?

Alexis se moquait gentiment de son pauvre amant totalement déboussolé. Evan lui tira la langue et le poussa doucement. Le brun l'attira à lui et l'embrassa avec tendresse avant de reprendre leur chemin.


Lorsque Alexis se gara près de la Grange, la première chose qu'il remarqua fut une présence inconnue à l'autre bout du parking. Les clients n'avaient pas le droit de venir là, c'était une zone privée, réservée aux employés du ranch. Le japonais s'avança lentement, rangeant ses clés dans la poche de son jean et remonta ses lunettes de soleil sur sa tête. Il n'aimait pas l'attitude de ce grand blond, il semblait se cacher et observait les activités du club avec attention. Ce parking étant en contre-haut et bordé d'arbres, il ne lui était pas bien difficile de voir sans se faire voir. Ce ne fut qu'arrivé tout prêt de lui qu'Alexis l'interpella.

_ Vous n'avez pas le droit d'être ici Monsieur. Je vous demanderai de bien vouloir regagner le parking visiteur.

Son ton était impersonnel et froid, pas le moins du monde accueillant, il ne savait pas pourquoi mais son instinct lui soufflait que cet homme n'était pas un futur client. Dirigeant son regard vers le lieu que l'inconnu fixait, il se sentit trembler de rage en voyant son fiancé donner un cour dans la carrière. Non, décidément, ce mec ne lui inspirait rien de bon ! A la voix du brun, il se retourna, un sourire trop brillant pour être honnête collé sur le visage.

_ Je l'ignorais, je suis navré, je venais voir vos installations et les cours que vous proposez, s'expliqua l'inconnu avec un fort accent américain, bien moins sexy que celui d'Evan.

Alexis fronça les sourcils et rentra dans son jeu pour avoir le fin mot de l'histoire.

_ Vous êtes étranger ?

_ Tout à fait, je viens de Los Angeles, je suis ici pour mon travail mais je voudrai en profiter pour me détendre.

Alexis se détendit un peu, Los Angeles, à l'opposé de l'endroit d'où venait son fiancé. Toutefois, la possibilité qu'il lui mente n'étant pas à exclure, il resterait donc sur ses gardes.

_ Je peux vous faire visiter si vous voulez ? Lui proposa-t-il alors en indiquant le club de la main.

Le visiteur sembla séduit par le sourire commercial d'Alexis puisqu'il hocha la tête et le suivit docilement, descendant l'allée entre les hêtres pour rejoindre le club. Le japonais senti ses soupçons se confirmer quand, passant devant la carrière où évoluait Evan, le blond détourna la tête et s'intéressa à la salle de club. Alexis n'avait jamais vu ça, en temps normal, un client potentiel regardait plutôt les chevaux évoluer, les cours proposés, … pas la salle de club qui ressemblait à celle de n'importe quel centre. Ce n'est qu'une fois dans les écuries qu'il ralenti et prêta vraiment attention aux paroles de son guide improvisé. Ce dernier faisait réellement de gros efforts pour se retenir de l'attraper et de le secouer pour lui faire avouer le pourquoi de son attitude envers son amant.

_ Donc, la carrière devant laquelle nous venons de passer est la carrière d'entraînement où nous faisons les cours à faible effectif et les matchs de Horse-ball. Derrière les écuries il y en a une plus grande pour les concours et les cours plus importants. Quand il pleut nous travaillons dans le manège et il y a également un round pend pour le travail en liberté. Chaque moniteur a une discipline favorite et … s'interrompit-il en voyant que le blond ne l'écoutait plus du tout. Vous m'écoutez ? Vous me semblez passionné par la monte western, pourtant vous devez bien connaître, non ? Demanda-t-il dans l'espoir de voir ses soupçons se confirmer.

L'homme étrange ne suivait plus du tout les explications d'Alexis, il était resté à l'entrée de l'écurie et continuait de fixer Evan. Les poings d'Alexis le démangeaient grandement et il ne savait plus où puiser la force de ne pas le coller au mur. Il sursauta quand des élèves entrèrent dans l'écurie, des pommes plein les mains, se chamaillant pour savoir qui donnerait quelle pomme à quel cheval.

Ils passèrent devant eux sans les regarder, dehors Ilona et Sirine faisait une bataille d'eau en douchant Météore, le cheval de Sirine. Des éclats de rire, des hennissements, des cris fusaient de part et d'autre du club mais glissaient sur les deux hommes figés à l'entrée de l'écurie.

La réponse du blond ne venant pas, Alexis serra les dents et se força à continuer son petit jeu.

_ Vous êtes toujours avec moi ? Cracha-t-il cette fois plus hargneusement.

L'inconnu sursauta et rougit, il s'arracha avec difficulté au spectacle de l'américain au milieu de ses élèves et se retourna vers Alexis.

_ Oh ! Pardon, je vous écoute.

_ Je disais : vous avez l'air intéressé par la monte western ?

_ Hm, oui en effet, c'est ce que je connais le mieux. Votre moniteur a l'air doué, ne put-il s'empêcher de dire d'une voix tout sauf professionnelle.

Alexis sentit les muscles de sa mâchoire se contracter et il serra convulsivement les poings. Sa voix se fit plus dure et plus sifflante.

_ Il l'est oui.

Si le blond avait été plus attentif à son guide, il aurait vu la tension qui l'habitait et se serait peut être méfié. Cependant, perdu dans sa contemplation, il ne voyait plus que le natté, se rendant à peine compte de la présence d'Alexis.

_ So nice, murmura-t-il inconsciemment.

Là, ce fut la phrase de trop. Alexis l'attrapa par le col et le colla au mur. Leur visage n'étaient qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Les yeux du blond reflétaient clairement son incompréhension mais dans ceux du japonais brillaient une rage sans nom.

_ Qui êtes vous ? Comment vous appelez-vous ? Gronda-t-il d'une voix dangereuse.

Le blond ne répondit pas, choqué et perdu, il cherchait encore à comprendre ce qui se passait. Alexis le secoua, manquant l'assommer contre le mur.

_ Répondez !

_ So … Mattew Carter.

La bouche d'Alexis fut déformée par un rictus de haine pure, il s'en doutait, son instinct lui avait soufflé. Il avait envie de le tuer, là, tout de suite. Ce mec qui avait failli coûter la vie à son fiancé, il aurait pu ne jamais le connaître à cause de lui. A cause de lui, Evan avait essayé de renoncer à la vie !

_ Alors c'est toi ! Que fais-tu ici ? Qu'es-tu venu chercher ? S'écria-t-il sans pouvoir se contenir, il ne s'en fallait que de peu qu'il le tue.

Les yeux de Mattew s'illuminèrent et cette fois ce fut Alexis qui ne comprit pas. Il était nettement en position dominante et il avait le contrôle parfait de ses gestes, alors qu'est-ce qui pouvait bien faire sourire ce taré comme ça ?

_ Il a parlé de moi ?

Non mais il était vraiment trop con ! Alexis secoua la tête, incrédule. Il se réjouissait qu'Evan leur ai parlé de lui ? Il ne se rendait honnêtement pas compte de ce qu'il avait pu leur dire ? De l'image que tout le monde avait de lui ? Mais surtout, la question qui tournait sans cesse dans la tête d'Alexis, comment était-il arrivé là ? Choisissant d'avoir d'abord une réponse à cette dernière question, il préféra ne pas répondre à Mattew.

_ Comment as-tu su où il était ?

Le blond lui fit un sourire éclatant et ses yeux s'animèrent, il semblait particulièrement fier de lui.

_ J'ai dragué une cuisinière du ranch, une nouvelle, elle me connaissait pas. Je l'ai fait parlé. J'ai su que Penny et Georges venait chez Jean pour voir Evan, j'ai tout de suite pris l'avion. Il me manque tellement.

_ Parce que tu crois pouvoir le récupérer ? Mais t'es complètement dingue ! Hallucina Alexis, se demandant de quelle planète venait se mec.

Attirée par les éclats de voix, Sirine arriva en courant. Elle resta un instant pétrifiée devant le spectacle qui s'offrait à elle, puis se ressaisissant, elle s'approcha lentement du japonais.

_ Alexis ? L'appela-t-elle doucement.

Il tourna vivement la tête vers elle, ne relâchant pas pour autant sa prise sur Mattew.

_ Sirine ! Va chercher Yo ou Charlélie ou Quang Tan, n'importe lequel mais fait vite, rejoignez-nous à la sellerie, vite ! Lui ordonna-t-il sans lui laisser le temps de réfléchir.

Elle partit en courant sans attendre, ne cherchant pas à comprendre ce qui se tramait encore. Elle avait l'habitude de leur histoires démentes. Alexis attrapa durement le bras de Mattew pour l'entraîner vers la sellerie, celui-ci tenta de se défendre mais le brun ne chercha même pas et l'assomma d'un coup de poing bien senti, se défoulant un peu au passage. Il le chargea sur son épaule et le jeta ensuite à terre dans la sellerie.

Il n'était pas léger et faisait la même taille que lui mais la colère avait injecté tellement d'adrénaline dans ses veines que ça ne lui posa aucun problème Il entendit un bruit de course avant que Yoan et Quang Tan ne débarque en courant suivit de Sirine. Avisant le blond au sol, ils se tournèrent vers leur ami qu'ils n'avaient pas souvent vu en rage à ce point.

_ C'est Mattew, cracha-t-il avec untel visage qu'on pouvait aisément devinait ce qu'il pensait de cet homme.

Il avait anticipé leurs interrogations. Il vit leur visage se décomposer.

_ L'ex d'Evan ? Mais comment ?

_ T'expliquerais après. Pour l'instant, il ne faut pas qu'Evan le voit.

Un gémissement les interrompit et le blond se redressa, se frottant la mâchoire en grimaçant. Il se releva pour se trouver aussitôt entouré des trois moniteurs. Il fixa son regard sur Alexis et cette fois, il semblait avoir retrouvé tous ses esprits.

_ Vous êtes malade ! Ça va pas de frapper les gens comme ça ? L'agressa-t-il dans une colère noire.

Alexis ne prit pas la peine de répondre et pointa un doigt accusateur vers lui.

_ Ta gueule ! Écoute-moi bien, tu vas repartir tout de suite, pas question que tu voies Evan et tu ne reviendras jamais plus ici !

_ Je n'ai pas fait toute cette route pour repartir sans lui parler, vous n'avez aucun droit de me l'interdire.

_ Un maire a prit ce droit en vous interdisant de l'approcher !

_ Aux États-Unis oui.

Le ton montait, ils ne parlaient pas, ils hurlaient littéralement et Alexis fronça les sourcils devant l'arrogance de ce mec. Son sourire confiant, il n'avait qu'une envie, le lui faire bouffer.

_ Écoute moi bien connard, je ne te le dirai qu'une fois. Tu as eu une chance avec Evan, tu l'as trompé, tu lui as pourri la vie et finalement il est parti. Il s'est exilé pour ne plus jamais avoir à te croiser, tu ne fais plus partie de sa vie et tu vas te barrer vite fait d'ici avant qu'il ne te voit. Si jamais je te recroises ici, crois-moi, ton espérance de vie en sera très nettement diminuée, le menaça-t-il sans hésiter.

Ils s'affrontaient du regard. Mattew cherchant à voir si son interlocuteur était sérieux et Alexis ne céda pas un pouce de terrain. Entouré par ses amis, il représentait une menace à ne pas négliger et Mattew en avait bien conscience mais Evan lui manquait cruellement. Il avait fait le con avec lui mais son obsession de lui était bien réelle.

Le silence se fit encore plus pesant, contrastant avec les bruits de vie qui retentissaient dans le reste du club. Tous sursautèrent quand une exclamation de surprise résonna dans la sellerie. Les trois moniteurs se retournèrent, derrière eux se tenait Penny, les mains sur la bouche et les yeux flous, mais ce qui fit vraiment peur à Alexis fut la silhouette de son amant qui se découpait derrière la brune. D'un geste, l'américain écarta Penny de son passage et s'avança vers le groupe. Il paraissait perdu et désemparé. Les émotions se succédaient sur son visage, surprise, peur, colère, abattement, …

En une seconde, Alexis fut sur lui pour faire un rempart de son corps et empêcher Mattew de l'approcher. Ce dernier en voyant son amour déchu, là, debout devant lui n'eut qu'une envie, celle de se jeter à ses pieds. Il fut coupé net dans son élan par le regard meurtrier du japonais. Il ne savait pas quel était sa place auprès d'Evan mais ils semblaient indéniablement proches. Trop proches au goût de Mattew. Il sentit une rage sourde gronder en lui. Il avait oublié que c'était lui qui l'avait trompé et perdu par son comportement immature et violent. Il ne voyait plus que lui.

Contre toute attente, Evan repoussa doucement Alexis à la surprise de tous et s'avança vers Mattew. Il le fixait, le visage impassible et les yeux froids. Chaque personne présente retint sa respiration en le voyant se mettre face à son ex qui l'avait tant fait souffrir. Qu'avait- il donc en tête ? Yoan et Quang Tan durent mettre toute leur force pour retenir Alexis lorsque Mattew sauta sur Evan et l'emprisonna de ses bras. Evan ne bougea pas d'un millimètre, la tête baissée et les bras le long de son corps, comme sans vie. Alexis se débattait, se moquant pas mal de blesser ses amis mais il ne pouvait pas laisser faire sans réagir. Ce spectacle le mettait hors de lui.

_ Evan, oh Evan, comme tu m'as manqué … Pourquoi donc es tu parti mon amour ? Demanda Mattew d'une voix triste.

Evan leva lentement sa main gauche vers la nuque du blond, il entendit vaguement Alexis hoqueter de douleur en le voyant faire. Yoan et Quang Tan, de surprise, le lâchèrent et il tomba à genoux, hébété.

La main d'Evan atteignit sa destination et se posa sur les cheveux longs de quelques centimètres de Mattew. Puis, brusquement, elle les empoigna et le tira en arrière violemment. Mattew cria sous la douleur et ses yeux s'écarquillèrent de stupeur.

A l'exception de sa main qui maintenait toujours la chevelure de son vis à vis, le reste de son corps n'avait pas changé de position. Il resserra encore plus sa poigne et quand un deuxième cri parvint à ses oreilles, un sourire malsain ourla ses lèvres et il leva la tête. Mattew ne put s'empêcher de trembler face à son regard. Jamais il ne l'avait vu comme ça.

_ Comment peux-tu me poser cette question ? Comment peux-tu m'appeler ainsi ? Tu as perdu ce droit, et bien d'autres, depuis longtemps, lança Evan d'une voix calme tranchant nettement avec ses propos.

_ Tu … tu me fais mal … Evan … bégaya le blond, complètement déboussolé.

_ Oh tu crois ? Tu crois vraiment que tu as mal là ? Mais tu ne sais encore rien de la douleur … Je ne suis plus le Evan qui t'aimais tant qu'il acceptait tout de toi. Celui là, tu l'as tué de tes propres mains.

La voix de son amant était si froide qu'Alexis en frissonna. Il s'était relevé et attendait maintenant de voir ce qui arriverait, rassuré quant au comportement de Evan. Il n'aurait pas dû douter de lui mais quand il l'avait vu tendre la main vers lui … Il avait eu bêtement peur. Tout aussi soudainement, Evan lâcha les cheveux de son ex et le repoussa brutalement.

_ Tu ferais mieux de partir. Je ne veux plus jamais te voir.

Mattew avança pitoyablement une main tremblante vers Evan, son regard suppliait. L'américain se demandait où était passé l'homme si fier qui l'avait séduit, l'homme arrogant qui l'avait trompé, l'homme violent qui lui avait fait si peur. Il senti une bile amer remonter dans sa gorge. Ce mec pathétique le dégoûtait au plus haut point. Il recula pour ne pas se laisser toucher.

_ Je ne sais pas comment j'ai pu t'aimer un jour, dit-il comme se parlant à lui-même. En fait, je crois même que je ne t'ai jamais aimé. Je le sais aujourd'hui, parce qu'à présent je sais ce qu'est vraiment l'amour. Je l'ai trouvé et contrairement à toi, je saurai le garder. Je n'ai plus rien à faire de toi.

Sur ces mots, il se détourna de lui et lui porta le coup de grâce en allant embrasser Alexis. Celui-ci ne se fit pas prier et Mattew comprit pourquoi le brun avait été si violent envers lui. Il protégeait donc son amant. Penny s'approcha de lui et le gifla de toutes ses forces. Le claquement résonna si fort que tous se tournèrent vers la source du bruit.

_ Si tu croyais t'en tirer sans t'en prendre une, tu te fous le doigt dans l'œil très profond. Depuis le temps que j'en rêvais, ça me démangeait trop ! Se réjouit-elle. T'es qu'un connard qui ne sait que faire souffrir les gens autour de lui. Il est heureux désormais, dans trois jours il se marie et toi tu te pointes comme une fleur et tu crois qu'il va te sauter dans les bras ? Mais t'es un grand malade ! Faut arrêter de croire au Père Noël, à ton âge ça craint ! Le nargua-t-elle avec joie.

Mattew ne savait plus quoi de la gifle ou de la longue tirade l'avait le plus assommé mais s'en fut trop pour lui. Il se tourna vers Evan, le visage complètement défait. Il ne savait pas quoi dire, pouvait-il seulement encore dire quoi que ce soit ? Sa folie lui avait fait perdre la tête. Il se laissa faire quand Yoan et Quang Tan l'attrapèrent et le conduisirent à sa voiture. Ils le poussèrent dessus sans ménagement. Il avait perdu, il ne pouvait que rentrer chez lui, seulement, il avait beaucoup de mal à s'y résoudre. Bizarrement, les deux moniteurs l'y aidèrent.

_ Ne reviens pas ou l'un des deux te tuera. Je suis sérieux. Tu n'imagines pas les épreuves qu'ils ont dû traverser pour être enfin ensemble, ce n'est pas toi qui leur fera peur. Ils n'hésiteront pas alors casse-toi ! Le prévint durement Quang Tan.

_ On ne veut plus jamais te voir. Sors de sa vie, renchérit Yoan sur le même ton.

Ils restèrent jusqu'à voir sa voiture quitter le club puis retournèrent aux écuries. Tout le monde était sorti de la sellerie. Georges et Jean les avaient rejoins et tentaient de calmer Alexis et Evan. Ce dernier surtout semblait plus que perturbé. Lorsqu'il était entré dans la sellerie à la recherche de son amant il ne s'attendait vraiment pas à tomber sur lui, sur cet homme.

Des flashs de son passé l'avaient alors assaillis violemment et son corps entier s'était mis à trembler. Il se revoyait soumis à cet homme qui le traitait comme un objet, toutes ces soirées passées à l'attendre alors qu'il le trompait autant que possible, ces nuits où il rentrait sans avoir trouvé d'amant et où il le prenait brutalement sans lui demander son avis, sa fuite, son harcèlement, sa tentative de suicide, le procès, son exil … Alexis.

En repensant à son fiancé, une colère et une énergie toutes nouvelles l'avaient envahies et il avait trouvé la force de lui faire face. Il l'avait affronté sans ciller, n'avait pas baissé les yeux devant lui et rien que pour ça, il savait au plus profond de lui que Mattew ne reviendrait pas. Il s'était forcément rendu compte que celui qu'il avait « aimé » et cherché était mort, il avait disparu et ce n'était plus la peine de lui courir après.

_ Tenshi ?

Il leva la tête vers Alexis qui le tenait toujours dans ses bras. Il lui sourit, plus pour le rassurer que pour autre chose mais son amant n'était pas dupe. Il se contenta pourtant de le serrer plus fort contre lui et de l'emmener prendre un café dans la salle du club. Les autres les laissèrent passer sans rien dire, bien conscients qu'ils devraient gérer ça seuls et que eux, malgré toute leur amitié, ne pourraient rien faire pour arranger la situation.


D'une légère pression de mollets, Evan fit avancer Black Bullet sur l'allée créée entre les chaises. Tout le monde s'était levé et contemplait le cavalier en silence, le sourire aux lèvres et les larmes aux yeux. La musique aux sonorités médiévales en fond donnait une dernière touche d'irréel au tableau et Alexis se crut un instant encore une fois perdu dans un de ses nombreux rêves.

Le jour où ce satané cheval s'était sauvé, Evan avait eut la meilleure idée de toute sa vie. Aussitôt au calme, il en avait parlé à son amant qui n'avait pu qu'approuver. L'américain, aidé d'Amely, Ilona et Sirine avait alors tout préparé pour que le jour J soit parfait.

Et il était bien parti pour. Des contre-temps les avaient parfois effrayés, notamment l'épisode avec Mattew, mais ils avaient tous tenus bon et aujourd'hui, ils étaient devant le fruit de leur travail et ils en étaient plus que fier.

La cérémonie se déroulait dans la petite clairière qu'Evan aimait tant. Ils y avaient installé une petite tribune, des rangées de chaises, des fleurs partout où les yeux se posaient, des fleurs simples, des fleurs des champs, rien d'extravagant qui ne leur aurait pas ressemblé. Les chaises étaient disposées de telle sorte que les invités aient la forêt dans le dos et fasse face à la vallée qui s'étendaient en contrebas. Légèrement à l'écart, des tables avaient été dressé sous un chapiteau et un traiteur attendait la fin de la cérémonie pour servir les rafraîchissement et le repas qui pour l'instant restaient bien au frais dans son camion réfrigéré.

Tout était fait avec beaucoup de goût mais avec la plus grande simplicité. Le maire les attendait sur la tribune, les mariés et les témoins étaient à cheval, les invités étaient arrivés dans de grandes calèches louées par Jean pour l'occasion, il ne voulait pas que les voitures gâchent l'ambiance avec le bruit de leur moteur. Les grelots des colliers des chevaux de traits qui tiraient les voitures et les rires des invités avaient été le seul bruit de fond pendant tout le trajet. Et là, le moment tant attendu était enfin arrivé.

Alexis monté sur Éternel regardait Evan venir vers lui, un léger et doux sourire sur le visage. Ce dernier le fixait également comme si il n'y avait que lui, totalement ignorant des personnes autour d'eux. Ils avaient chacun revêtu leur tenue de concours, sans les coiffes et à la demande express de son fiancé, Evan avait consenti à garder les cheveux détachés. Heureusement, il n'y avait pas de vent et c'était une journée magnifique.

Black Bullet fit les derniers pas et s'arrêta de lui-même aux côtés d'Éternel . Sentant sûrement la tension présente dans l'air, tous les chevaux présents se tinrent bien pendant toute la cérémonie. Le maire commença le discours usuel, les phrases symboliques et le silence se fit dans l'assemblée. Du haut de leur monture, les deux fiancés se dévoraient des yeux à tel point que Charlélie se demanda si ils n'allaient pas bientôt s'enfuir pour se sauter dessus. C'est donc avec soulagement, qu'il entendit le maire amorcer la fin de son discours et s'adresser aux futurs mariés.

_ Souhaitez-vous dire quelque chose ?

_ Oui, répondit aussitôt Alexis. Evan, tenshi. Je ne saurai trouver les mots pour te décrire ma joie, ma fierté, d'être ici auprès de toi aujourd'hui, commença-t-il d'une voix chargée d'émotions. Quand on sait comment cela a commencé entre nous, ce jour est un miracle c'est sûr !

Presque tout le monde dans l'assistance s'esclaffa, les lèvres d'Evan s'étirèrent en un sourire moqueur et Alexis lu dans ses yeux toute sa tendresse. Cela l'encouragea à continuer ce discours improvisé.

_ Un jour, je me suis pris pour le roi Arthur, je désespérais de pouvoir t'approcher un jour, toi mon Graal, avoua-t-il à toute l'assemblée qui le dévisageait maintenant, étonnée de le voir si ouvert. Je suis le plus heureux des hommes de pouvoir enfin m'auto-proclamer Galaad. Charlélie, ne t'inquiète pas, j'ai trouvé mon Graal finalement, ou plutôt, il m'a accepté et je suis un homme accompli désormais. C'est grâce à toi Evan. Je te l'ai dit déjà et je le maintiens, tu es toute ma vie et je m'engage à mettre cette vie au service de ton bonheur. Je t'aime.

Evan pleurait sans honte et en silence devant tous ses amis. La déclaration de son amant l'avait ému plus qu'il n'aurait su le dire. Il tremblait presque quand il prit la parole pour lui répondre.

_ Babe, débuta-t-il vaillamment, faisant fi de ses larmes. Toi seul a su conquérir mon âme. Ma vie avec toi, nos vies ensemble m'ont toujours semblé être une évidence. Ça n'aurait pas pu être autrement. Je pourrais continuer comme ça, mais je sais que tu aimes m'entendre chanter, alors laisse-moi te répondre tout à l'heure à ma façon, lui demanda-t-il sans le quitter des yeux.

Alexis ne répondit pas mais lui sourit et attrapa sa main. Les chevaux étaient toujours incroyablement sages, au point qu'Evan se demanda si Jean ne les avait pas shootés. Son attention fut à nouveau attirée par le maire qui repris la cérémonie.

_ Alexis Kinsue Miyaki, souhaitez-vous prendre Evan Dwight Oliver pour époux, pour l'aimer et le chérir, dans le bonheur comme dans le malheur, pour le meilleur comme pour le pire jusqu'à ce que la mort vous sépare ?

Alexis détacha ses yeux d'Evan avec toute la volonté du monde et d'une voix dont le sérieux aurait pu faire trembler un moine tibétain répondit enfin à la question.

_ Oui et même au-delà.

Le maire se retint de sourire devant cette réponse à laquelle il ne s'attendait pas. D'habitude, les jeunes mariés étaient trop stressés pour articuler autre chose qu'un oui à peine audible ou alors ils hurlaient leur réponse à la terre entière mais là encore ce n'était pas souvent compréhensible.

_ Evan Dwight Oliver, souhaitez-vous prendre Alexis Kinsue Miyaki pour époux, pour l'aimer et le chérir, dans le bonheur comme dans le malheur, pour le meilleur comme pour le pire jusqu'à ce que la mort vous sépare ?

_ Oui, parce que je sais que la mort ne nous séparera pas.

Evan, lui, n'avait même pas regardé le maire, il n'avait de cesse de contempler son amour, il avait répondu en le fixant, les yeux brillant d'une flamme qui semblait éternelle. Il lui répondait à lui, il lui disait « oui » à lui, il le rassurait lui sur le fait que la mort ne serait pas un obstacle. Sans vouloir être désagréable, le maire, il s'en foutait complètement !

_ Je vous déclare donc unis par les liens du mariage. Les alliances s'il vous plaît ?

Penny se tendit vers Evan et Yoan vers Alexis, debout sur leurs étriers, ils parvinrent sans trop de mal à leur passer les anneaux en or blanc, finement ciselés et gravés sur la face interne de leurs prénoms et de la date du mariage. Les deux amants se les passèrent mutuellement au doigt et Alexis en profita même pour amener la main d'Evan à sa bouche et y déposer ses lèvres.

_ Vous pouvez vous embrasser, annonça enfin le maire avec un grand sourire.

Alexis se pencha sur sa selle et attrapa la nuque d'Evan délicatement, lequel suivit obligeamment le mouvement. Quand leurs bouches se rencontrèrent, des applaudissements et des sifflements résonnèrent dans la petite clairière et les deux jeunes mariés ne furent que trop vite séparés par les sursauts respectifs de leur cheval. Les deux équidés avaient été réveillés de façon assez brutale par les félicitations endiablées de l'assemblée. Peu importait, ils auraient toute leur vie pour s'embrasser maintenant …

Il fallut ensuite signer les papiers, ce qui demanda beaucoup de souplesse aux mariés comme aux témoins qui se trouvaient toujours perchés sur leur monture. Le photographe s'en donna à cœur joie et tout le monde rit de bon cœur en voyant les postures limites casse-cou qu'il leur fallait prendre. Amely se félicita encore d'avoir laissé sa place de témoin à Penny, dans son état et dans sa robe, elle aurait eu du mal à jouer les acrobates. Et puis, elle avait trouvé normal de laisser cet honneur à la meilleure amie en titre.

Quand toute la cérémonie fut réglée, le maire et son adjoint furent invités à rester un peu, le temps de se désaltérer et les cavaliers purent mettre pieds à terre. Un enclos avait été monté pour accueillir les chevaux de façon à ne pas avoir besoin de retourner au club, une batterie électrifiait la clôture, aussi, ils ne risquaient pas de se sauver.

Le traiteur et ses serveurs commençaient à installer les boissons et les petits fours et la musique de soirée fut lancée. Après les toasts traditionnels des témoins et parents, remplacés par Jean et Georges, les invités vinrent féliciter en personne les jeunes mariés. Au moment d'ouvrir le bal, alors que le soir était tombé, les nuits avaient beau être les plus courtes en juin, il fallait bien qu'elles arrivent à un moment, les invités purent assister à un merveilleux spectacle.

Toutes les guirlandes et les lampions multicolores furent allumés. Evan craignait ce moment, il avait peur qu'un faux contact ou autre ne vienne tout gâcher, aussi ce fut avec un immense soulagement qu'il vit la clairière s'illuminer tel un arc-en-ciel en pleine nuit. Il profita de ce moment où toute l'assistance était rassemblée pour tenir la promesse faite à Alexis.

Au lieu d'ouvrir le bal avec lui comme convenu, il alla s'emparer d'un micro, glissa un mot à la personne qui était chargée de la musique et pris place sur la tribune. Aux premières notes, des couples se formèrent sur la piste de danse improvisée mais Evan n'y fit pas attention. Il ne quittait pas son amant du regard, de l'autre côté de la piste.

I see forever when I look in your eyes
You're all I ever wanted, I always want you to be mine
Let's make a promise 'till the end of time
We'll always be together, and our love will never die

Je vois l'éternité quand je regarde dans tes yeux
Tu es tout ce que j'ai toujours voulu, je veux que tu sois toujours mien
Faisons une promesse qui durera jusqu'à la fin des temps
Nous serons toujours ensemble, e
t notre amour ne mourra jamais

Alexis sentait son corps trembler à chaque paroles d'Evan, il ressentait l'émotion qui troublait la voix normalement si pure de son amant comme si elle venait de son propre cœur, et c'était le cas. Leur cœur étaient à l'unisson, ils vibraient sur les mêmes ondes. Sans même s'en rendre compte, il commença à avancer doucement vers la petite estrade en bois où se trouvait son Evan. Oui. Cette fois, il était vraiment sien, tout comme lui, il lui appartenait.

So here we are face to face and heart to heart
I want you to know we will never be apart
Now I believe that wishes can come true
'Cause I see my whole world
I see only you

Alors nous sommes face à face et cœur à cœur

Je veux que tu sache que nous ne serons jamais séparés
Maintenant je crois que les vœux peuvent être réalisés
Car quand je vois mon monde entier
Je ne vois que toi

Evan vit son amant s'approcher et peu sûr de la fiabilité de ses jambes, il s'assit sur le bord de la tribune, reprenant un peu d'assurance et amplifiant sa voix par la même occasion pour aborder le refrain. Cette chanson était ce qu'il voulait dire à Alexis. Les mots exacts. Il pensait chacune des phrases qu'il chantait. Alexis était devenu son monde le jour où il lui avait offert son âme, peut être même avant …

When I look into you eyes
I can see how much I love you
And it makes me realize
When I look into your eyes
I see all my dreams come true
When I look into your eyes

Quand je regarde dans tes yeux
Je peux voir à quel point je t'aime
Et ça me fait réaliser
Quand je regarde dans tes yeux
Je vois tout mes rêves devenir réalité
Quand je regarde dans tes yeux

Alexis était enfin là, devant lui, à quelques pas. Evan ne chantait que pour lui, oubliée la trentaine d'invités, seul son mari comptait. Son mari … Comme ce mot lui semblait étrange … et pourtant il le réchauffait de l'intérieur. Il le brûlait. Pas plus que le contact de la main d'Alexis sur la sienne toutefois. Le japonais venait de lui prendre la main en effet, celle qui ne tenait pas le micro et qui serrait les pans de son pantalon à le déchirer, ce dont Evan ne s'était même pas rendu compte. Sa voix se fit plus basse dans le micro, plus caressante pour le dernier couplet. Il tira Alexis à lui et ce dernier pris place entre les jambes d'Evan qui, bien qu'assis, avait la tête à hauteur de la sienne, l'estrade était très haute.

I've looked for you all of my life
Now that I've found you, we will never say goodbye
I can't stop this feeling and there's nothing I can do
'Cause I see everything, when I look at you

Je t'ai cherché toute ma vie

Maintenant que je t'ai trouvé, nous ne nous dirons jamais au revoir

Je ne peux empêcher ce sentiment, et il n'y a rien que je peux faire

Parce que je vois tout, quand je te regarde

When I look into your eyes
I can see how much I love you
And it makes me realize
When I look into your eyes

I see all my dreams come true
When I look into your eyes

Quand je regarde dans tes yeux
Je peux voir à quel point je t'aime
Et ça me fait réaliser
Quand je regarde dans tes yeux
Je vois tout mes rêves devenir réalité
Quand je regarde dans tes yeux

When I look into your eyes
I can see how much I love you
And it makes me realize

Quand je regarde dans tes yeux
Je peux voir à quel point je t'aime
Et ça me fait réaliser

When I look into your eyes
We will always be together, and our love will never die
When I look into your eyes
I see all my dreams come true
When I look into your eyes

When I look into your eyes

Quand je regarde dans tes yeux
Nous serons toujours ensemble, et notre amour ne mourra jamais

Quand je regarde dans tes yeux

Je vois tous mes rêves devenir réalité

Quand je regarde dans tes yeux

Quand je regarde dans tes yeux

Evan répétait une dernière fois le refrain, d'une voix très basse, comme un murmure et au dernier mot Alexis lui arracha le micro des mains et le tira à lui, le faisant tomber de la tribune dans ses bras. Il lui enserra la taille si fort que les pieds d'Evan ne touchèrent pas le sol et avant qu'il n'ait pu émettre la moindre protestation, les lèvres chaudes et douces de son amant trouvèrent les siennes.

Sans jamais le lâcher, il les fit tourner doucement sous les applaudissements qu'ils n'entendaient même pas. Le programmateur avait aussitôt enchaîné sur une autre ballade, il garderait les rythmes plus endiablés pour plus tard, il ne voulait pas briser ce moment. Alexis finit par relâcher la bouche de son amant et ils suivirent le tempo de cette nouvelle chanson inconsciemment.

_ Merci. C'est la plus belle des déclarations, lui murmura-t-il, ému comme jamais.

_ Je suis content que ça t'ai plu.

_ Tu en doutais ? S'étonna le brun.

_ Hum.

Alexis le serra plus fort contre lui et Evan cacha ses joues rouges dans son cou.

_ Tu es fou, secoua-t-il la tête, incrédule. Qui n'aimerait pas ? Alors savoir que c'était adressé à moi, rien qu'à moi... Merci, merci, merci, merci …

A chaque merci, il plantait un petit baiser dans son cou et Evan riait doucement, rassuré que sa démarche ai été apprécié. Leurs mains caressaient tendrement, sans chercher à exciter, juste pour montrer leur présence, mues par une habitude qu'ils avaient vite prise.

La soirée continua à bon train, la pièce montée avait été remplacé par un assortiment de différents gâteux à la demande des mariés et le traiteur en fut ravi. Une pièce montée n'aurait sûrement jamais survécue aux aspérités du terrain et c'était déjà un miracle en soi que les gâteaux, pourtant plus faciles à déplacer, soient arrivés entier à la table.

Au fur et à mesure, les invités avaient déplacé leur chaise autour des petites tables rondes disposées un peu partout autour de la piste de danse, créant une ambiance on ne peut plus chaleureuse. Une table plus grande avait été réservé aux mariés pour y accueillir leur mentor respectif et leurs amis les plus proches ainsi que sœur Holly bien entendu. Ils y étaient tous réunis autour d'un café et Evan se faisait justement la réflexion que sa nouvelle famille était la plus belle qu'il ai jamais eu.

_ Merci à tous, encore une fois, chacun d'entre vous a contribué à rendre cette journée inoubliable, leur dit-il avec le plus beau des sourires.

Alexis se contenta de hocher la tête pour montrer qu'il partageait l'avis de son mari. Le silence se fit autour de la table et ils regardèrent avec curiosité leurs amis échanger des regards complices. Finalement, ce fut Jean qui se leva et leur tendit une enveloppe.

_ De notre part à tous, c'est notre cadeau de mariage.

Ils ne s'y attendaient pas du tout, ils n'avaient pas fait de liste ou de chose de ce genre, ils avaient tout ce dont ils avaient besoin et tout ce qu'ils voulaient c'était la présence de leurs amis en ce jour si particulier pour eux. Alexis attrapa donc l'enveloppe d'une main légèrement tremblante. Une fois sûr que Evan regardait lui aussi, il la décacheta et en sortit un petit fascicule publicitaire pour une résidence hôtelière un peu particulière. Ils les fixèrent alors, pas certains d'avoir compris. Ce fut Charlélie qui se chargea d'expliquer, c'était lui qui avait trouvé et il était très fier d'exposer son idée.

_ Il s'agit d'un complexe très luxueux, ils mettent à la disposition de leurs clients des chalets assez spacieux avec terrasse et jacuzzi privé, ils ont un service de traiteur et des serveurs à disposition à n'importe quelle heure du jour et de la nuit et ils ont tout un tas d'activités comme l'escalade, le canoë, la rando, bref, pas de quoi s'ennuyer, leur énuméra-t-il, fier comme un paon. Enfin, tout ça pour dire que pendant que vous vous prépariez tout à l'heure, on vous a fait un sac discrètement et là il y a un chauffeur qui doit vous attendre sur le parking du club pour vous y conduire, c'est à moins d'une heure de route d'ici. On se revoit dans cinq jours pour le dernier entraînement avant le championnat de Horse. Bonnes mini vacances ! Exulta-t-il en tapant dans ses mains.

Au fur et à mesure des explications de Charlélie, leur mâchoire sembla se décrocher et leurs yeux s'arrondir. De surprise déjà face à ce cadeau si inattendu, et d'incrédulité ensuite face à la longue tirade de leur ami qui s'arrêta à peine pour respirer. Charlélie exultait comme un enfant après une bonne farce et son amant le regardait avec amusement et tendresse.

_ Char'lie, l'alcool c'est fini pour toi ce soir, tu n'en fais pas un peu trop ? Laisse-les donc découvrir tout ça eux-mêmes, lui sourit son amant.

Le blond baissa la tête tout penaud devant le regard de son cascadeur et s'excusa du bout des lèvres.

_ T'excuse pas, s'alarma Evan, inquiet à l'idée que leur ami ait pu se sentir mal alors qu'il ne faisait pas qu'exprimer sa joie. C'est vraiment trop, je sais pas quoi dire, vous êtes … incroyables ! S'extasia-t-il, les larmes aux yeux.

_ Evan a raison, vous êtes la meilleure famille que l'on puisse rêver d'avoir, confirma Alexis en serrant son amant contre lui.

Tout le monde se tut à la déclaration d'Alexis. Si Evan s'était habitué aux paroles touchantes de son amant, il était rare qu'elles soient adressées à d'autres que lui et le reste de la bande semblait tellement surpris de l'entendre parler comme ça, de façon si directe, ils ne savaient plus quoi dire à leur tour. Jean se gratta la gorge, histoire de reprendre contenance et mit fin à ce silence devenu embarrassant.

_ Merci Alexis de nous considérer comme ta famille, c'est un grand jour pour moi ! S'exclama le vieil homme, très ému lui aussi. En tout cas, vous devriez y aller, il est presque trois heures du matin, le chauffeur doit déjà être là, le timing était parfait Amely, félicita-t-il la future maman.

La jeune femme leur fit un clin d'œil et se leva, suivit de près par son mari.

_ Nous allons vous accompagner, les autres restent profiter de la fête mais Amely doit se reposer, nous rentrons aussi donc, annonça Quang Tan en aidant sa femme à tenir debout, elle avait vraiment tiré sur la corde depuis le matin.

Après de longs au revoir, de nombreuses et renouvelées félicitations, les jeunes mariés prirent congé, laissant leurs invités finir la soirée sans eux. Penny, Yoan et Charlélie étaient repartis sur la piste de danse sur laquelle ils s'étaient déjà bien illustrée en compagnie d'Evan une bonne partie de la nuit sous les yeux vigilants du japonais. Ilona avait apparemment trouvé un chevalier servant en la présence de Gavin, un élève de Evan. Cassandre avait dû partir un peu plus tôt mais Sirine était toujours là, discutant avec la femme du maréchal.

Jean, sœur Holly et Georges étaient restés attablés et discutaient du passé, se racontant des anecdotes toutes plus amusantes les unes que les autres sur ceux qui venaient de partir. Ils préféraient nettement cette activité à la danse pour la quelle ils s'étaient jugés trop vieux. Quand la soirée serait finie, aux premières lueurs de l'aube, ils récupéreraient les cadeaux apportés aux mariés, ils emballeraient les restes et accueilleraient les personnes de service engagées pour ranger et nettoyer la clairière, mais, pour l'instant, ils profiteraient eux aussi des dernières heures de la soirée.

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Oui je sais, en France on se marie dans une église ou dans une mairie, mais déjà j'avais pas envie et ensuite je me suis renseignée pour mon propre mariage il y a quelques années, en réalité pour peu que vous connaissiez bien le maire et qu'il veuille bien vous faire plaisir, rien ne l'empêche de pratiquer la cérémonie ailleurs à partir du moment où il est accompagné de son adjoint et du registre d'état civil, il est vrai qu'il faut beaucoup de chance pour bénéficier d'un tel traitement de faveur mais nos deux chouchous ont déjà prouvé qu'ils avaient de la ressource ! ;-)

Bon ça sent la fin tout ça … Rassurez-vous, je vous réserve la nuit de noce pour le prochain chapitre qui sera aussi l'épilogue en quelque sorte et oui … Une histoire s'achève … mais deux autres vont bientôt arriver …