Salut tout le monde !
Je vous présente le deuxième des OS écrits dans le cadre des Nuits du FoF, où on vous donne un thème par heure, et où vous avez une heure pour écrire sur le thème donné. MP moi si vous voulez plus de détails !
Auteur : Sana
Thème : Peau
Titre : Fétichiste
Personnages : Gabriel et Joshua
Disclaimer : mes miens. Enfin pas tout à fait, Joshua à Jyô... Mais Gabriel à moi. Nyuh.
Rating : K+, on va dire... (Sana, toujours aussi nulle pour les ratings...)
Note : toujours aussi court (c'est l'but, en même temps, hein ?). Ça me perturbera encore longtemps je crois...
Note 2 : POV Gabriel.
.oOo.
Je suis un fétichiste.
Drôle de façon de commencer une présentation, je le sais, mais si on omet cette partie de mon caractère, vous manquerez la chose la plus importante.
Il y a des gens qui sont fétichistes des mains, des pieds, des cheveux longs. Des filles à grosses poitrines, des épaules, du cou, des yeux… Mon fétichisme à moi, il est difficile, parce que je ne peux pas le réaliser à distance – je suis un adepte de l'odeur des peau. Quand on me demande ce qu'on regarde en premier chez une personne, je ne sais jamais quoi répondre. Je ne regarde rien – je ressens. Je respire. Je suis quelqu'un capable d'arrêter une personne dans la rue et de la draguer simplement parce que j'ai capté sa fragrance un millième de seconde en la croisant. Entre nous, c'est une technique qui donne rarement de bons résultats – je ne sais pas pourquoi, mais les gens n'aiment pas trop être arrêtés dans la rue pour être dragués.
Mon endroit préféré ? Les trains bondés et les boîtes de nuit. Ces endroits où les corps se collent aux uns aux autres, et où ça ne paraît pas étrange si vous terminez avec le nez dans le cou de quelqu'un pour respirer son odeur à plein poumons. Le problème, c'est que vous pouvez aussi tomber sur des gens qui ne se sont pas lavés depuis trois jours, qui sont imprégnés de sueur et de crasse, ou bien, l'autre extrême, sur des gens qui ont passé tellement de temps à se pomponner qu'on ne sent que leur gel douche ou le parfum qu'ils ont déposé au creux de leur cou, et ça gâche tout.
Moi, j'aime ce moment où l'odeur de la douche s'estompe et où la véritable odeur du corps refait surface. C'est celle-là qui me fait tourner la tête. Le plus enivrant, c'est le matin au réveil – sentir le corps de son partenaire alors qu'il est encore endormi… Un vrai délice. Dans ces moments là, je suis souvent partagé entre l'envie de leur injecter un somnifère dans les veines pour les garder endormis et pouvoir les renifler en toute liberté, ou les réveiller pour leur faire l'amour sur le champ.
Les bébés sentent bons, aussi. Surtout leur petite tête, qui a une odeur unique – une odeur de bébé. Évidemment, ça ne me fait pas le même effet que les adultes (et heureusement, entre nous) ; mais contrairement à un adulte, l'odeur d'un bébé peut être sentie de plus loin.
Pourquoi je vous parle de ça ? Parce que c'est grâce à un bébé que je l'ai rencontré. Même avant de sentir son odeur, je l'avais remarqué ; avec le marmot qui braillait de toute la force de ses poumons, et lui qui le tenait à bout de bras d'un air passablement dégoûté, c'était difficile de faire autrement. Il attirait l'attention de tout le monde.
Je ne sais pas vraiment pourquoi j'ai agi, mais toujours est-il que je ne suis pas resté dans mon coin à les observer. Je me suis avancé vers eux, en notant dans ses yeux le moment précis où je suis entré dans son champ de vision. Et je suis arrivé à côté de lui sans même l'avoir décidé.
- Salut. Besoin d'aide ?
J'ai pris dans mes bras le bébé, qu'il tenait au bout de ses bras tendus, le plus loin possible de lui, et il m'a regardé avec des yeux ronds en constatant que le marmot avait instantanément cessé de pleurer.
C'est pas pour me vanter, mais je suis doué avec les gamins. Ils m'aiment, je les aime ; c'est généralement un combo qui fonctionne bien.
- Allons allons, du calme, bébé.
Mon nez dans sa petite touffe de cheveux, en respirant son odeur de bébé (quoi, autant que je profite de l'avoir les bras), je le berce doucement pendant qu'il hoquette d'avoir tant pleuré.
- Qui t'es, toi ?
Ah, voilà. Je savais qu'il viendrait un moment où les complications arriveraient. On ne subtilise pas un bébé à son légitime propriétaire sans en subir les conséquences méritées.
- Juste un passant.
- Alors retourne passer, tu veux ?
Il m'a repris le bébé des bras, et on a aussitôt été instantanément étourdis par la puissance des poumons du petit, qui s'est remis à hurler avec l'intensité sonore d'une alarme à incendie.
- Tu ferais mieux de me le donner, j'ai conseillé gentiment.
- Ta gueule ! C'est pas tes oignons.
- C'est mes oreilles qu'il est en train de bousiller, donc si, c'est mes oignons.
Je lui ai repris le marmot, et le silence est tombé sur nous d'un coup. Certaines personnes autour de nous se sont mises à rire, et l'autre a eu l'air vexé.
- T'es son père ? je n'ai pas pu m'empêcher de lui demander.
- Tu rigoles ? Comme si je pourrais être le père d'un gosse aussi usant. C'est juste mon neveu. Ma sœur me l'a donné à garder pour la journée.
- L'idée du siècle.
- Oh, ça va hein. Et t'es qui toi, d'abord ?
- Un passant, je te dis.
- Si t'étais un passant, t'aurais déjà dégagé, alors va falloir que tu te trouves un autre statut.
- Hum… Un type lambda qui aime les bébés ?
- … T'es pédophile ?
J'ai levé les yeux au ciel.
- Bien sûr que non. Je les préfère avec vingt ans de plus.
Un peu comme lui, quoi. Et encore, à ce stade de la discussion, je n'avais pas encore senti son odeur. Il a levé les yeux vers moi, et j'ai vu la graine de l'intérêt germer dans son regard.
- Tu sais que c'est un garçon, ce gosse ? Donc même avec vingt ans de plus… ça restera toujours un garçon.
- Bravo, Master of the obvious. Et tu veux que je dise ? Ça ne me dérange pas.
La drague par bébé interposé. Vous avez déjà vu ça, vous ? Moi, je peux vous dire que c'était la première fois que je testais.
Et étonnamment… ça marchait plutôt bien.
- Je m'appelle Joshua, il a dit.
- Moi c'est Gabriel.
Et là, il a décidé que c'était un moment parfait pour enlever son écharpe. Dénuder son cou. Libérer toutes les effluves de l'odeur de sa peau. Je peux vous dire que j'ai eu du mal à ne pas balancer le bébé dans les bras du premier venu et me jeter sur lui pour lui faire le suçon du siècle. Tellement de mal, d'ailleurs, que mes mains en tremblaient sur le dos du bébé – qui, totalement inconscient de tout ça, gazouillait tranquillement en jouant avec mes cheveux.
Joshua a souri, un sourire empreint de moquerie qui m'aurait donné envie de lui même si je n'avais pas senti son odeur à mourir, et il a dit :
- Eh ben, si t'aimes tellement les bébés, si ça te branche, tu peux t'occuper de celui-ci avec moi aujourd'hui, si t'es libre…
- Libre. Totalement libre.
Il a scellé le pacte avec un autre sourire, et c'est comme ça que je l'ai rencontré. Au moment où je vous raconte ça, ça fait déjà deux ans, mais il n'a pas changé d'odeur depuis – dieu soit loué. Et en plus, il s'est révélé, de son côté, être un fétichiste des blonds ; tu parles d'un coup de bol. Je me tourne vers son corps endormi à côté de moi, juste là, et j'enfouis mon nez dans le creux de son cou et je lui lèche la peau, du bout de la langue…