LE FROID GLACIAL D'HIVER

La première fois que je le vis, c'était un dimanche de décembre. Il faisait extrêmement froid et les températures frôlaient dangereusement les -10 degré. Je faisais les magazines pour trouver LE cadeau de ma petite sœur. L'année dernière je ne m'étais pas foulé et elle me fit la tête durant au moins quinze bonnes minutes. Minutes durant lesquelles elle s'était montrée d'une imagination effrayante afin de faire subir les pires tortures qu'une fillette de huit ans pouvait inventer. Alors que je déambulais dans les rues il me vint une idée de géni. C'est ce que je suis après tout. Non je ne me vante pas et je n'ai pas les chevilles qui enflent. Bon peut-être un tout petit peu alors. Bref, je me dirigeais, moi et mon idée de prodige, vers une parfumerie. Je me rappelais qu'une de ses amies avait reçu un parfum pour fillette à la vanille de bourbon et que Nastassia (ma petite sœur) avait adorée. Avec un peu de chance une vendeuse verrait duquel je parlai. Et, effectivement elle voyait très bien mais…il était en rupture de stock. Non !Pourquoi mon dieu, pourquoi ? Le ciel doit m'en vouloir je ne vois que cela sérieusement. Alors que je l'avais l'idée il a fallu que ce stupide parfum qui devait sentir mauvais soit en rupture. Monde cruel ! Et évidemment dans cette petite ville il n'y avait qu'une parfumerie. Tant pis, j'aurais essayé et elle se contentera seulement d'une poupée comme l'année précédente. Et la précédente. Et la précédente. Mouai je ne suis pas vraiment imaginatif, je le reconnais.

Désespéré, bon peut-être pas à ce point là mais vous ne savez pas combien ma petite sœur peut se montrer flippante, je me promenais et je finis par me retrouver au parc. J'aimais ce parc, il était tellement…tellement reposant. Ce fut ici que j'eus mon premier chagrin d'amour. Il s'appelait Mark. Mais je ne me suis pas présente triste ni déprimé. Seulement…seulement déçu que cela n'ai pas marché.

Mais je vous pris de m'excuser, je ne me suis pas présenté comme il faut.

Je me nomme Sergueï Ossipov et comme vous avez pu le constater je suis d'origine russe. Je suis né à Saint Petersbourg il y a de cela dix sept ans. Mes parents et moi avons déménagé il y a dix ans donc si vous savez calculer ma petite sœur est née en France. Moi, je suis lycéen en terminale S au lycée du coin. Physiquement je suis brun avec des yeux…jaunes. Oui jaunes ou dorés comme certains le disent. Apparemment cela est du à une anomalie génétique. Etrange. Mais je suis fier de mes yeux, les mêmes que mon père, et puis cela fait de moi quelqu'un de particulier, de spécial, d'unique. Oui bon d'accord j'arrête. Ma famille et moi sommes très proches, peut être du fait qu'étant étrangers les gens sont resté un peu sur la défensive. Du moins au départ. Maintenant je crois que tout l'immeuble nous adore. Il semblerait que nos disputes à Nastassia et à moi les fassent beaucoup rire. Tant mieux pour eux.

Alors que je ruminais et grommelais dans ma barbe, pour le moins inexistante, je percutais de plein fouet une personne. Elle resta sur ses jambes mais moi je me retrouvais les fesses par terre. Lorsque je levai mes yeux afin d'apercevoir cette personne je me figeais. Il était blond, d'un blond doré magnifiques et ses yeux…des yeux bleus à damner un saint. Voire même le pape. Sa stature était plutôt fine et au premier regard on ne dirait pas qu'il soit musclé. Mais je confirme qu'il est pour l'avoir heurté. Il m'observa un bon moment, peut-être avait il remarqué que je le dévorais des yeux. J'espère bien que oui…miam, il devait être délicieux. Mais à quoi je pense bon dieu. Respire Sergueï, calme. On souffle et on expire. On souffle et on expire. Sérieusement, il doit me prendre pour un abruti à rester par terre.

« -Excusez moi, mais vous allez bien ? Vous avez besoin d'aide ?

Je le fixais, abasourdi. Sa voix merde, elle était légèrement grave mais pas trop. Sublime.

Son visage laissa transpercer une légère inquiétude et je me relevais d'un bond. Il était temps remarquez ! J'étais plus grand que lui d'une tête. Et malgré ça ce fut moi qui étais tombé. Je souris de toutes mes dents pour lui répondre.

-Non je vais très bien, en pleine forme. Je m'excuse de vous être rentré dedans. Même si c'est moi qui me suis retrouvé les fesses au sol, que direz-vous d'un café ou d'un chocolat chaud? Pour me faire pardonner. Et puis par ces températures cela ne peut faire que du bien.

-Je reconnais que cette perspective est plutôt alléchante. Je serais fou de refuser. Je viens à peine d'emménager ici, je connaîtrais au moins une personne.

-Et une adresse d'un super café !

Nous partîmes dans un fou rire pas vraiment justifié mais sa présence était tellement reposante et je me détendais au point de rire et sourire pour n'importe quoi. Avec un peu de chance s'étais réciproque. Je l'espérais du moins. Mais merde Sergueï reprend toi. Il ya très mais très très très…très peu de chance qu'il soit gay. Au mieux tu peux t'en faire un ami. Un très bon ami. Mais pas plus. Alors que je repartais dans mon monde il me prit le bras pour me ramener au moment présent. J'encrais mes yeux doré aux siens et je ne pus réprimer un sourire. Sourire qu'il me rendit.

Je nous conduisis dans un café très sympa que j'avais l'habitude de fréquenter avec mes amis. Lieu de nombreux délires. Nous nous installâmes un peu à l'écart, naturellement. Je ne sais pas comment l'exprimer mais c'était comme si nous avions besoin d'intimité, de nous retrouver dans une bulle avec nous seuls à l'intérieur. Cela fait beaucoup de nous n'est ce pas ? Peut être que je m'imagine des trucs mais j'ai une intime conviction que c'est cela.

Lorsque je repris mes esprits, je vis qu'il me fixait intensément avec un sourire moqueur. Mais des yeux si…tendres. Nous restâmes à nous regarder durant des minutes jusqu'à ce que le serveur vienne prendre notre commande. Trop vite à mon goût. Ce fut deux capuccino.

« -Je ne me suis pas encore présenté, je m'appelles Nathanaël. Nathanaël Donovan. Comme je te l'ai dis plus tôt je viens d'emménager seul. Avant j'étais à Paris.

-Sergueï Ossipov, pour te servir, lui répondis-je en inclinant légèrement la tête. Geste qui le fit rire. Mais au fait tu as quel âge ?

-Dix sept ans pourquoi ?

-Parce que tu trouves normal de partir de Paris pour vivre seul à dix sept ans ?

Il me regarda d'un air triste, on pouvait lire une immense douleur dans la lueur qui était apparu dans ses yeux. Je ne pus m'empêcher de tendre la main et d'effleurer sa joue. Il sembla revenir à lui et me pris la main et la garda contre sa joue. Il ferma les yeux et un sourire se dessina sur ses lèvres. Un soupir de bien être se fit entendre. Au bout d'un moment il lâcha ma main et je la repris.

-Mes…mes parents m'ont viré de chez eux. Je ne voulais pas rester à Paris alors je suis venu ici, avant mon grand père que j'adorais vivait dans cette ville.

-Vivais ?

-Il est mort il y a de cela trois ans.

-Je suis désolé.

-Pourquoi ?

-Pour tout ! Ton grand père mort, tes parents te virant.

Il rigola.

-Non pourquoi est ce que tu es désolé alors que l'on ne se connaît même pas.

-Tu sais, on n'est pas obligé de connaître les gens pour éprouver

-De la pitié ? La lueur de douleur était revenue.

-Non, de la compassion, de l'empathie. Et puis je ne sais pas, je t'aime bien. C'est bizarre hein ? Alors que l'on vient à peine de se rencontrer. Je lui souris, d'un sourire tendre.

- Non ce n'est pas bizarre, me répondit il d'un souffle.

Nous parlâmes pendant des heures, alternant fou rire et moments plus calmes. Il me racontait sa vie en omettant le pourquoi de son expulsion et je lui racontais la mienne en lui cachant Mark et mes préférences. Notre discussion cessa lorsque mon portable se mit à sonner. Je regardais qui est ce qui pouvait me déranger dans un si merveilleux instant. Ma mère. En pesant le pour et le contre je décidais de décrocher. Ma mère en colère c'était comme ma petite sœur en colère. Il fallait mieux ne pas le voir. Et les seuls mots que je compris c'était que tout le monde m'attendait pour manger. Il fallut du temps pour que cette information arrive à mon cerveau. Je décidais de porter un regard à ma montre : 7h30. Je fis une tête que devais être hilarante vu comment Nathanaël riait Je lui tapotais sur l'épaule pour lui montrer ma montre et donc l'heure par la même occasion Il cessa immédiatement de rigoler et fit la même tête que moi. On avais passé quatre heures installé dans le café à discuter. Je répondis à ma mère que je me dépêchais et raccrochai. Nous nous dîmes au revoir après avoir échangés nos numéros.

Avant de sortir du café je vis le gérant m'adressait un clin d'œil. Je le connaissais plutôt bien étant donné que c'était mon voisin de pallier. Et puis il faut dire que toutes les personnes que je connaissais étaient au courant pour mon homosexualité. Je ne m'étais jamais caché. Mes parents l'avaient plutôt bien pris, mes amis aussi. Mais je n'avais pas pu le dire à Nathanaël. Pas que je ne lui fasse pas confiance, non loin de là. Seulement j'avais l'impression que s'il me rejetait je ne m'en remettrais pas. Il m'avait fait beaucoup plus d'effet que ce que je ne pensais. Je n'étais pas amoureux non. Il faut du temps pour cela mais je ne pouvais pas nier qu'il m'attirait plus que de raison. Sa vox, son visage, sa douceur, sa douleur, son rire, sa tendresse, sa fragilité. Oui tout m'attirait en lui, comme s'il exercé sur moi une force contre laquelle je ne pouvais pas lutter.

Je rentrai chez moi et nous mangeâmes dans la joie et la bonne humeur. Un petit bémol cependant : demain on était lundi. Encore une semaine et c'était les vacances de Noël, une semaine à tenir. Courage !

Le lendemain matin je retrouvais tous mes amis dans la salle de cours. On avait cours de SVT. Mais il y avait quelque chose d'étrange, tout le monde semblait en ébullition. Qu'est ce qui se passait, on n'avait pas cours l'après midi ou quoi. Apparemment non, mieux que cela d'après Mina. Aujourd'hui un nouvel élève arrivait. Et si c'était…Non c'était impossible ! Les rêves deviennent peut-être réalité après tout. Réfléchissons, ne nous emballons pas. Nathanaël m'avait dit qu'il était en terminale. Ca OK. Ensuite il n'y avait qu'un seul lycée dans les environs. Donc il y avait une grande chance que…Le professeur arriva accompagné de la personne qui avait envahit mes songes la nuit précédente. Lorsqu'il m'aperçut un immense sourire étira ses lèvres roses. Toute la classe était en admiration et les filles bavaient littéralement sur lui. Il faut dire que je n'avais jamais vu un mec aussi…magnifique. Il se présenta et le professeur lui permit de choisir sa place. Il pouvait prendre la place de quelqu'un ce n'était pas grave. Ainsi il se dirigea sans la moindre hésitation vers moi. Et prit la place de Mina qui rageait. Elle aurait préférait que cela soit l'inverse. Dommage ! Non je rigole, je suis comment on dit déjà…aux anges. Il s'installa et je lui proposais de lui passait mes cours pour qu'il les photocopie.

Durant les deux heures de SVT nous parlâmes et nous échangeâmes des sourires. Pendant la récréation il fit la connaissance de tous mes amis et d'un accord tacite nous ne dîmes jamais que nous nous étions rencontrés la veille. C'était comme si cela devait rester un secret. Entre nous.

Un mois passe depuis et nous nous étions, Nathanaël et moi encore plus rapprochés. Là il n'y avait pas de doutes possibles j'étais complètement fou amoureux de lui. A un point inimaginable. Et le pire était que j'étais devenu totalement dépendant de sa présence et la difficulté de ne pas le toucher devenait de plus en plus grande. Je ne crois pas d'ailleurs qu'il est appris mon homosexualité. Mais je décidais d'y remédiais. On était samedi et on avait prévu de se voir cette après midi.

L'après midi arriva et on s'était installé au fond du café habituel.

« -Nath ?

-Oui ?

-Il faut que je te parle. Sérieusement.

Il posa la tasse qu'il tenait dans ses mains et me regarda, attentif.

-Je voulais te dire que…hum…je ne sais pas comment le dire alors je vais y aller direct…euh…je suis…euh…, je pris une énorme inspiration pour me donner un peu de courage, en fait je suis gay.

Il ouvrit des grands yeux et un sourire apparu. Il tendit une main vers moi et ses doigts effleurèrent ma joue ce qui me déclencha un frisson. Mes joues me chauffèrent et je priais pour qu'il ne le remarque pas. Il sembla que non ou du moins il n'eut pas la moindre réaction. Ce simple geste me fit ressentir une joie sans borne, je ne le dégoutais pas et ça c'était une des choses les plus importantes pour moi. Mais il fallait que je l'entende, qu'il me dise de vive voix que cela ne changeait rien entre nous. Mais comme s'il avait lu mes pensées c'est lui qui parla le premier.

-Sergueï, tu ne me dégoûtes pas. Je resterais toujours là, avec toi, pour toi.

A ces mots, des larmes ruisselèrent sur mes joues. Comment est ce qu'il arrivait à me faire ressentir de tels sentiments, comment il arrivait à me bouleverser autant. Des doigts qui étaient toujours sur mon visage effaçaient mes larmes. J'ouvris mes yeux, dont je n'avais pas conscience que je les avais fermés, et un sourire emplit de tendresse me fit face.

Nous restâmes un moment comme cela, dans notre bulle. Il sembla se perdre dans ses pensées et d'un seul coup se leva, paya nos boissons et me prit la main pour m'amener dehors. Je ne compris rien mais je ne prononçais pas un seul mot. Je comprendrais très vite. Je remarquai qu'il nous conduisait vers le parc, celui où nous nous étions rencontrés. Il m'amena sous un arbre et le vent glacial soufflait autour de nous. On était quand même en janvier. Noël était passé et ce fut l'un des meilleurs pour ne pas dire le meilleur. Je me perdis dans mes souvenirs.

« -Nath, qu'est ce que tu comptes faire pour Noël ?

-Je ne sais pas, rien de particulier je pense.

-Ca te dirait de le faire avec moi et ma famille.

Nous étions sur un banc dans la cours du lycée l'un contre l'autre pour nous tenir chaud dans l'air glacial d'hiver. C'était le dernier jour avant les vacances de Noël et cela faisait une semaine que l'on s'était rencontré et une semaine que l'on était inséparable. Ce qui m'avait valu les moqueries de Mina, Mélanie, Kyle et Alexandre.

-Sergueï je ne peux pas accepter.

-Et pourquoi cela ?

-Parce que Noël est une fête que se passe en famille et que tu devrais rester avec elle.

-Et toi tu seras seul et c'est hors de question. Et puis Noël c'est aussi une fête où l'on montre au gens qu'on les aime. Et tu es mon ami. Je refuse que tu restes tout seul dans ton coin. De toute façon tu n'as pas le choix !

-Comment cela ?

-J'ai parlé de toi à mes parents en leur disant que tu risquais de ne rien faire le soir de Noël et ils m'ont gentiment demandé de t'amener à la maison de gré ou de force, et ce même si je devais te ligoter et te bâillonner.

-Pardon ?

-Autant te dire que tu viens chez moi, lui dis-je avec un énorme sourire.

Je vous ai déjà dit que j'adorais mes parents. Il me regarda comme si je venais d'une autre planète et me souris, un sourire de reconnaissance. Un sourire qui faillit me faire pleurer.

Il arriva chez moi le 24 décembre vers seize heures et nous passâmes la journée devant la télé ou la console. Il rencontra mes parents et Nastassia. Il fut immédiatement adopté par toute la famille même le chien ne pouvait se décoller de lui. Je souris à cette idée.

-Pourquoi est ce que tu souris comme un abruti, me demanda Nathanaël.

-je ne suis pas un abruti !

-Je ne dis pas que tu es un abruti, je dis que tu souris comme un abruti.

-Abruti !

-Que de vocabulaire mon cher vous me décevez !

Et nous partîmes dans un fou rire sous les yeux attendris de mes parents. Peut être que c'est parce qu'il est seulement un ami, je ne sais pas, mais quand je leur ai présenté Mark ils étaient tellement sur la défensive. Je leur en avais voulu de ne pas l'accepter mais avec Nath c'était totalement différent. Ils l'adoraient. Mais c'est sûrement le fait qu'il n'y a rien entre Nath et moi. Cette idée me compressa le cœur et je fis mine de rien. Cependant Nath doit être doté d'un sixième ses car il remarqua tout de suite que je n'étais pas en pleine fore. Il me regarda inquiet et je lui répondis d'un sourire forcé. Le voir devant moi me renvoyait toujours le fait que j'étais gay et sûrement pas lui. Il me prit par la main devant ma famille et me conduisit dans ma chambre. Ceci fait, il se jeta sur moi en me chatouillant. Il savait pertinemment que j'étais plus que chatouilleux et je le suppliais d'arrêter. Il m'obéit cinq minutes après. J'avais oublié toutes mes pensées noires. Il était fort. Je souris mais cette fois ci d'un sourire sincère auquel il me répondit. Nous rejoignîmes mes parents et ma sœur.

A minuit nous déballâmes les cadeaux, je me fis attaquer par Nastassia sous les rires de tout le monde, mes parents m'offrirent un ipod touch, à ma démone de sœur une guitare et à Nath une chemise splendide noire. Il était tellement étonné que mes parents lui offrent un présent ! Il les regarda comme si c'était des aliens et je lui saisis l'épaule. Il fit volte face et je me penchais à son oreille.

-Accepte c'est pour toi. Toi uniquement.

Je vis qu'il se retenait de pleurer et il embrassa mes parents. Nath leur avait acheté des chocolats (miam) et il me tendit un paquet rectangulaire. Je le déballai et je vis un livre. Livre que je reconnus sur le champ. On l'avais vu il y a deux jours dans la vitrine de la librairie. Je l'avais feuilleté et je voulais l'acheter mais je n'avais pas les moyens étant complètement mais complètement fauché. 'Fallen Angel', un groupe d'amis qui entre doucement à l'âge adulte.

Je réussis à souffler un merci, terrassé par l'émotion. Ce fut à mon tour de lui offrir mon cadeau. Un DVD. Mélancholia de Lars Von Trier. Je savais qu'il adorait cet auteur et qu'il voulait absolument ce film. D'ailleurs ce fut pour lui que je me retrouvais fauché, sans le sous. Pauvre de moi !

Noël se passa et se termina divinement bien.

Bon je récapitule, je me retrouvais sous un arbre avec Nathanaël à mes côtés dans le froid glacial d'hiver. Je remarquai qu'il me fixait et il se laissa tomber au sol. Je m'assis près de lui pour partager notre chaleur. Et pour être à côté de lui également.

« -Si…si mes parents m'ont viré dehors…

Je retins mon souffle. Il est vrai que cette histoire m'intriguait mais je savais que cela le faisait souffrir donc je n'avais jamais abordé le sujet avec lui. J'attendais qu'il décide de me le raconter de lui-même, sans pression. Je pris sa main dans la mienne pour le rassurer et pour l'encourager.

-S'il m'on viré…c'est parce que je…je le suis…également.

-Nath, j'ai peur de ne pas te comprendre, lui dis je d'une voix que je voulais la plus douce possible.

-Je…je suis…moi aussi…gay.

Là un ange passa. Même plusieurs. Attendez ! Le garçon sur qui je fantasme chaque nuit…le garçon que j'aime éperdument…est gay. Pincez moi c'est un rêve. NON ! En fait ne me pincez pas, je veux continuer à rêver. Oh mon dieu !

Je tournais ma tête vers lui et le vis me regarder avec inquiétude. Ma main se posa sur sa joue et mon visage s'avança de telle sorte que nos nez se frôlèrent. Je pouvais sentir son souffle chaud sur moi et ses joues virèrent au carmin. C'était maintenant ou jamais.

-Nath, je t'aime.

Ses yeux s'agrandirent, desquelles des larmes s'échappèrent. Je fus prit d'une angoisse soudaine jusqu'à…jusqu'à ce qu'un sourire resplendissant apparut sur ses lèvres. Un sourire que je n'avais jamais vu, un sourire qui me fit pleurer. Je fermais les yeux et je sentis ses lèvres embrassais mes yeux, ses doigts fins étaler mes larmes sur mes joues. Sa bouche descendit et se posa sur la mienne. Je saisis ses lèvres d'abord tendrement, amoureusement puis d'une façon plus violente, passionné. Nos langues se rencontrèrent, se mélangèrent dans une danse endiablé. Je ne sentais plus le froid, je ne sentais que sa chaleur que se dégageait de sa bouche, de son visage que je caressais, de ses bras qui m'enlaçaient. Lorsque le souffle nous manqua nous nous séparâmes, mais toujours enlacés.

-Sergueï je t'aime. Je t'aime de tout mon être, de tout mon cœur. Je t'aime, tout simplement.

Nos nous relevâmes et nous nous dirigeâmes chez lui. Il habitait un appartement à côté du parc dans un de ces immeubles modernes. Lorsque nous entrâmes, nous nous assîmes sur le canapé, lui sur moi, ses bras autour de mon cou, son visage à quelques centimètres du mien. Un nouveau baisé débuta, aussi violent et bouleversant que dans le parc mais avec une chose en plus. Ses jambes encadraient les miennes et une bouffée de chaleur m'envahit. Je le voulais, je le désirais. Ces pensées agirent sur mon entre jambes. Ses mains fraiches lâchèrent mon cou et se glissèrent sous mon pull. Je frissonnais à cause de leur froideur mais également parce qu'il me touchait. Sa peau contre la mienne me semblait jusque là un doux rêve. Notre baiser prit fin et ma bouche plongea au creux de sa nuque, la mordillant et la léchant. Un gémissement s'échappa de ses lèvres. Il bougea son corps de telle manière que son entrejambe se retrouvait sur la mienne. Il était aussi excité que moi. Cela devenait intenable. Ses mains remontaient mon torse et enlevèrent mon pull. Je fis de même avec le sien. Nos torses se touchaient, des vagues de désir nous envahissaient. De mes mains j'effleurais son bas ventre ce qui eut pour effet de le faire se cambrer à l'extrême. J'avais devant mes yeux deux bouts roses durs qui ne demandaient qu'à ce que je m'occupe d'eux. Ce que je fis sans rechigner. J'en saisis un avec mes dents tandis que je titillais l'autre avec mes doigts. Un cri de plaisir se fit entendre. La respiration de Nathanaël se faisait erratique et était entrecoupée par des gémissements de pur plaisir. Je me trouvais complètement séré dans mon jeans et mon érection se faisait douloureuse. Nath se mit à bouger ses hanches mimant des va et viens, ce qui me bloqua la respiration. Je lâchai son téton et plongeais mon regard doré dans ses yeux brouillés par le désir. Sans qu'un seul mot soit échangé il comprit ce que je voulais faire. Il crocheta ses jambes derrière mon dos et ceci fait je me relevais. Il se saisit de mes lèvres tandis que je nous dirigeais dans sa chambre. Je le déposais sur son lit alors que je me positionnais sur lui. Je le vis bougeais ses bras et il commença à défaire la braguette de mon pantalon. Je l'aidais à le défaire et à enlever mon vêtement. Je fis de même avec les siens et il ne nous rester plus que nos boxers pour nous couvrir. Un sourire s'étala sur mon visage et je glissais deux doigts sou son vêtement. Je le fis descendre ce qui libéra une érection plus que proéminente. Je me retins de gémir en la voyant. Une fois déshabillé complètement Nathanaël était un appel au désir. Yeux dans les yeux nous ne pouvons nous empêcher de sourire. Ensemble. Enfin.

Ma bouche se posa au creux de son épaule et descendit petit à petit. Tout le long de son torse je déposais des baisers tels des caresses, un frôlement de papillon. Enfin, j'arrivais à son érection, le sujet de mes convoitises. J'embrassai son gland avant de déposer mes lèvres sur l'intérieur de ses douces cuisses blanches. Il gémit d'impatience. Je souriais à ce bruit puis passai ma langue sur toute la longueur de son érection. Il cria littéralement de plaisir. Ceci me poussa à l'engloutir totalement. Je la suçais, la mordillais et la léchais poussant Nathanaël à déployer toute la puissance de ses cordes vocales. C'était la plus belle musique que je n'avais jamais entendu. Je sentis ses mains s'accrocher à mes cheveux et il entama des mouvements de hanches afin que j'avale plus. Je consentis sans problème. Mes mouvements s'accélérèrent et je sentis que mon amant n'allait plus tenir très longtemps. En effet, sa respiration se faisait plus hachée et il ne pouvait stopper ses gémissements. Enfin arriva le moment durant lequel il atteint le point de non retour.

« Ser…Sergueï…recule… »

Ce que je ne fis pas. Une giclée de sperme arriva dans ma bouche et je l'avalais avec délice. Je quittais son entre jambe et me mis à niveau de sa tête. Ses yeux bleus mi clos étaient brouillés par le plaisir qu'il avait ressenti, ses joues étaient rouge contrastant avec sa peau pale et un souffle chaud s'échappait de ses lèvres rougies par nos baisers. Il avait du mal à retrouver une respiration normale. Je m'emparais à nouveau de ses lèvres par un baiser langoureux. Sa main effleura par accident mon entrejambe et je ne pus retenir de gémir. Il me regarda, heureux de faire ressentir ces sentiments et ces émotions. Nos lèvres se séparèrent et il chatouilla mon oreille de sa langue. Même s'il avait éjaculait juste avant, notre baiser l'avait de nouveau excité et nos érections se frôlaient nous faisant pousser des gémissements malgré nous.

« -Mon amour, viens maintenant. »

A ces mots, je fus encore plus excité si cela était possible. Je plaçais deux de mes doigts devant sa bouche. Il s'en saisit et les suça en me fixant d'un regard provocateur. Sa langue s'enroulait autour d'eux, les mouillants au maximum. C'était trop. Je les retirais de sa bouche tentatrice et les dirigeais vers ses fesses. J'écartais doucement ses dernières et enfonçais un doigt dans son intimité. Il se contracta et se relâcha très rapidement. J'en ajoutais un autre qu'il accepta également assez vite. Lorsque vint le troisième, je le vis fermer les yeux sous la douleur. Il se forçait à prendre une respiration régulière. Je posais mes lèvres sur les siennes.

« -Nathanaël, je t'aime comme un fou. »

A chacune de mes paroles ma bouche caressait la sienne et elles semblèrent l'apaisaient. Je commençais à bouger mes doigts, le préparant au mieux. Il sembla apprécier mes gestes puis vint le moment où je frôlais un point en lui. Il cria comme jamais, se cambrant au maximum. Il me regarda, les yeux me dévorant comme ce n'était pas possible. Je retirai mes doigts et un soupir de frustration s'échappa de sa bouche. Je souris à cette idée. Je saisis ses jambes et les posai sur mes épaules. Mon érection tendue comme jamais caressait son intimité. Il me regarda avec un air d'incompréhension. C'est à ce moment précis que je le pénétrai. Une grimace de douleur prit place sur son visage et je l'embrassais en tentant de détournée son esprit. Ce qui marcha plutôt bien. Je me mis à bouger et il accompagna mes mouvements de ses hanches. Mon sexe percuta de nouveau sa prostate et un hurlement de joie suivit ceci. Mon attention se porta alors sur ce point bien précis. Mes coups de reins s'accélérèrent, ma respiration devenait erratique, le plaisir m'envahissant tout entier. Jamais de toute ma vie je n'avais ressentis un tel bonheur. Enfin, nous arrivâmes au point de non retour et je lâchais ma semence en lui tandis qu'il éjaculait entre nous. La force de mes bras, qui me soutenaient jusque là, disparu et je me laissais aller contre lui. Je réussis avec effort de rouler sur le côté et le laissais s'installer, sa tête contre mon cœur qui battait à un rythme effréné. Un de mes bras l'enlaça et il relava la tête vers moi, un regard amoureux se posant sur moi. Mon amour !

Nous nous endormîmes les corps enlaçaient ventre contre ventre, Nathanaël ayant passé une jambe entre les miennes. Ce fut une nuit sans rêve, un flottement de bonheur dans la pièce.

Le lendemain la sonnerie de mon portable me réveilla. Je décrochai le plus rapidement possible afin que mon amant puisse se reposer un peu plus longtemps. A l'autre bout du fil, j'entendis la voix inquiète de ma mère.

« -Mon chéri c'est toi ?

-Maman ?

-Oh mon dieu tu vas bien. J'étais si inquiète.

-Comment ce… Oh maman je suis désolé j'ai complètement oublié de t'appelais excuse moi je…

Il faut dire que dans les bras de Nath j'oubliais tout : ma famille, mes amis, les cours et aussi d'appeler mes parents pour leur dire que je ne dormais pas à la maison.

Il y eut un silence au téléphone et je compris que ma mère pleurait de soulagement. D'un seul coup je m'en voulus de l'avoir tant inquiété. J'entendis de nouveau sa voix, elle semblait avoir repris le contrôle de ses émotions.

-Je savais que tu passais l'après midi avec Nathanaël et quand je ne t'ai pas vu arriver pour le dîner je me suis dis que vous aviez rejoins des amis pour la soirée et que tu avais oublié de m'appeler ce que je comprends c'est pourquoi je ne t'ai pas appelé. Mais tu n'as jamais découché sans prévenir alors quand j'ai vu ton lit vide je…

-Je comprends maman et tu ne peux pas savoir combien je suis désolé. En fait en ce moment je suis chez Nath…euh…

-On en discutera quand tu rentreras, ne t'inquiète pas. A tout à l'heure.

-A tout à l'heure maman. »

A son ton j'avais comme l'impression qu'elle avait deviné ce qui c'était passé. Je me retournais et remarquai que deux grands yeux bleus m'observaient, leur propriétaire ayant un sourire jusqu'aux oreilles. Je me penchais vers lui et posais un simple baiser sur ses lèvres.

« -Bonjour toi.

-Bon matin. C'était qui ?

-Ma mère.

-Pourquoi est ce que…Oh ! Mince !

-Ah ah ah, oui mince. Ne t'inquiète pas il semblerait qu'elle e m'en veuille pas trop. Je vais devoir y aller et avoir une petite discussion avec mes parents.

-Comme ? me demanda-t-il inquiet.

-Comme leur dire pour nous.

-Quoi ! Tune peux pas leur dire comme cela. S'ils le prenaient mal et que…

-Nathanaël respire. Ils sont déjà au courant pour mon homosexualité.

-Pardon !

-Oui et ils l'ont très bien pris alors ne t'inquiète pas il ne se passera rien. Tu pourras même venir à la maison si tu veux. Mes parents ne nous rejetteront pas. Alors s'il te plait, calme toi.

Il hocha la tête et en effet sembla se calmer. Il se colla à moi et je l'enlaçais avec tout l'amour que j'éprouvais pour lui. Jamais il n'avait atteint de tels sommets, jamais. En quelque temps Nathanaël était devenu ma vie et je ne pouvais envisageais le fait de vivre sans lui. Il planta ses yeux dans les miens et là je vis que c'était réciproque. On avancerait ensemble, pour toujours.

Je me trouvais devant la porte de mon immeuble, les températures frôlant les -15°. C'était de pire en pire. Je pris ma respiration et franchis la porte, montais les escaliers et entrais dans l'appartement. Je trouvais mes parents assis autour de la table du salon, semblant m'attendre. Lorsque je rentrais dans la pièce, une paire de regard se posa sur moi. Je m'assis en face d'eux. Je décidai de lancer l'offensive. Même si j'avais dit à Nath de ne pas s'inquiéter, la réaction qu'ils avaient eue avec Mark ne me rassurait pas vraiment. Mais Mark c'était différent. Je m'en rendais compte maintenant. J'aimais Mark cependant c'était tellement plus fort avec Nath. On pouvait qualifier la relation de Mark et moi d'une simple amourette alors qu'avec Nath, c'était si…fort. Oui, c'était dissemblable parce qu'un vrai amour nous liai Nathanaël et moi. Un de ceux que l'on ne peut pas briser, qu'importe ce que les gens peuvent nous dire et penser. C'était l'heure.

« -Maman, Papa, il faut que je vous dise quelque chose d'important.

Mes parents se regardèrent et acquiescèrent.

-On t'écoute.

-Et bien, vous vous rappelez de Nath, et bien, je…c'est mon petit ami.

Et là, ils eurent une réaction à laquelle je ne m'attendais pas. Ils sourirent de toutes leurs dents et ma mère pleura. Alors là, il faut que l'on m'explique.

-Maman ? Papa ? Vous allez bien ?

-Sergueï, si tu savais à quel point je suis content pour toi mon fils. Ta mère également.

-Mais…vous. Pourquoi ? Alors que vous étiez tellement réticent quand je vous avais annoncé ma relation avec Mark ?

-Est-ce que c'est pareil ?

-Pardon ?

-Est-ce que c'est pareil toi et Mark et toi et Nathanaël.

Je les regardais, abasourdis.

-Non, soufflai-je. Ce n'est pas comparable.

-Tu sais, on s'en douté depuis Noël. Tu le cherchais tout le temps du regard, dès qu'il faisait un pas à droite, tu faisais la même chose comme si vous ne pouviez pas être séparé. Et inversement. Dès que tu ne regardais pas il posait des yeux tendres sur toi mais emplis de tristesse parce que tu ne le remarquais pas. Enfin d'après ce qu'il pensait. Je t'assure que toute la soirée de Noël on s'est retenu pour ne pas rire et pour vous dire de mettre les choses au clair parce que là c'était trop. Des deux côtés c'était tellement flagrant, comme un éléphant dans un magasin de porcelaine.

J'étais complètement ahuri. Mes parents avaient mieux compris ce qui nous liait Nath et moi que nous même. Bien que les personnes extérieures voient toujours mieux que les concernés. Je ne pus me retenir, me levai et me jetai sur mes parents pour les embrasser. Mes parents, les meilleurs parents qu'une personne puisse rêver.

-Chéri ? commença mon père, si tu appelais Nathanaël pour l'inviter à manger. Ta mère est allée chercher de quoi faire des lasagnes.

Une lueur de gourmandise apparut dans mes yeux.

-Yep ! Sans problèmes. »

Je pris mon portable et appelai mon amour. Il se décida à venir quand prononçais le mot lasagne. C'est fou le pouvoir de la nourriture sur les gens.

J'aidais ma mère à préparé la béchamel, la bolognaise et même les pâtes. Ben oui c'est toujours meilleur quand tout est fait maison. Et oui j'entends déjà vos commentaires mais je cuisine et très bien même. Non je n'ai toujours pas les chevilles qui enflent. Bien que ça ne saurai tarder. J'attendais avec impatience l'arrivée de mon amant.

Alors que je me reposais sur le canapé, la sonnerie de l'interphone retentit. Il était enfin là. C'est hallucinant comment une personne peut vous manquez à ce point là. Je me ruai dehors dévalant les marches puis ouvris la porte. Nathanaël se trouvait devant moi, rayonnant. J'étais heureux. Non, nous étions heureux ! Nous restâmes immobiles à nous sourire puis, enfin, je saisis sa main et l'amena à l'intérieur les doigts entrelaçaient pour toujours.

La porte se referma abandonnant derrière nous le froid glacial de l'hiver.

THE END

Fini ! Je l'ai écrite d'une traite c'est impressionnant ! Dîtes moi ce que vous en pensez. Au départ je ne pensais pas faire de lemon mais c'est arrivé comme cela. Please, review ! C'est toujours bien quand on vous dit ce qui va ou ne va pas. Ou tout simplement dire si vous aimez ! J'accepte toutes les critiques !