Les personnages sont ma création et blablabla, pour ceux qui ont lu Tom et Jerry, vous aurez la joie (peut-être ?) de retrouver dans les rôles principaux Cory et Keith ainsi que dans les rôles secondaires, les mêmes que dans cette fic nommée précédemment, mais attention ce n'est pas une suite, juste une autre histoire où je les utilise. Comme beaucoup d'auteurs ici, je me suis attachée à mes persos et j'aime bien l'idée de les utiliser dans différents contextes.

Genre : HxH

Rating : M

Rien d'extraordinaire, je sais pas d'où c'est venu, c'est arrivé tout seul et j'ai rien pu faire avant de l'avoir écrit. Ça devait être un OS mais en fait … du coup ce sera une mini-fic, toute petite et sans autre prétention que de vous détendre ... ( et comme d'hab qui existe en version Gundam Wing sur Ffnet).

Enjoy !

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Une nuit pour comprendre

Une nuit.

C'est tout ce que j'ai jamais osé rêver.

C'est drôle, non ? De ne pas avoir pu rêver plus que ça …

Le rêve est pourtant le domaine du possible, du réalisable, de l'utopique, voir même du fantasme. Alors pourquoi n'aies-je jamais réussi à rêver à plus qu'une nuit dans tes bras ?

Mon subconscient me protégerait-il jusque dans l'univers de l'onirisme ? M'empêcherait-il, inconsciemment, de me faire plus de mal que je ne m'en fais déjà en imaginant qu'un jour tu pourrais poser tes yeux sur moi autrement que comme un ami ?

Ton meilleur ami, certes, mais pas plus. Non jamais plus que ça. Alors peut-être que oui. Peut-être que c'est ça, même dans mon sommeil, lorsque je rêve que tu me tiens contre toi, que tu m'allonges sur tes draps, dans ton lit, dans ta chambre que je connais par cœur, même dans mon sommeil, je n'ose aller plus loin que toi qui te glisse dans mon corps et moi qui te serre si fort alors que, même là, je n'ose pas t'avouer ce qui me brûle les lèvres depuis déjà dix ans.

Dix ans déjà … Je rentrais en seconde et toi en terminale. Si il n'y avait pas eu mon frère dans ta classe, nous ne nous serions probablement jamais parlé, tu n'aurais certainement jamais posé tes yeux sur moi, adolescent insignifiant parmi tant d'autres.

Moi je n'aurais pas pu ne pas te voir. Personne n'a jamais ignoré qui tu étais. La star du lycée malgré toi. Il faut dire que où que tu ailles, les regards convergent immanquablement vers toi. Comment en serait-il autrement ?

Des cheveux d'une couleur noir de jais si intense, tellement sauvages qu'on a envie d'y passer les doigts pour tenter de les dompter.

Des yeux tellement bleus, tellement clairs, qu'on a l'impression de se faire engloutir par un tsunami lorsque tu daignes accorder un regard, mais lorsque tu es en colère ou agacé, ce raz-de-marée se gèle aussitôt et devient un glacier impénétrable que tu opposes à la personne qui te gêne. Personne n'a jamais pu te tenir tête lorsque tu plantes ces deux orbes glacées dans les prunelles de ton adversaire. Un visage aux traits indéniablement masculins, virils en tout point et qui fait glousser toutes les filles comme des dindes écervelées.

Une stature telle que, même de l'autre côté de la cour du lycée, je savais que c'était toi. Tout le monde t'admirait ou t'enviait, t'aimait ou te détestait, mais tu n'a jamais laissé personne indifférent.

Contrairement à moi qui passe toujours aussi inaperçu aujourd'hui, ce qui me va très bien, car le seul regard que je veux, c'est le tien. Et je sais pourtant que jamais tu ne me regarderas comme j'en rêve.

Dix ans … Dix ans qu'on se connaît, par la force des choses en fait. Mon frère m'a toujours couvé, a toujours été protecteur avec moi, je me suis donc toujours retrouvé à traîner avec lui et ses amis, et toi forcément.

Tu m'intimidais tellement que les premiers mois, c'est à peine si j'osais parler ! Moi ! Le pire bavard que la Terre ai porté ! J'étais devenu muet et tranquille comme peut l'être une jolie statue décorative. C'était à un tel point que mon frère me demandait toujours si je n'étais pas malade. Il a finalement mis ça sur le compte de la puberté et de la crise d'adolescence, ce qui en soit m'allait très bien.

Et puis, j'ai fini par m'habituer peu à peu à ton aura, à retrouver un semblant de vie qui n'alarmait plus mon frère et tant mieux parce que, ce que je venais de comprendre, il m'a fallut du temps pour l'admettre et pour m'y faire.

Et l'année de terminale a pris fin et mon frère m'a avoué qu'il partait étudier à l'autre bout du pays. Il avait eut peur de me le dire et avait attendu le dernier moment. Et moi j'étais comme un con au pied du mur. En même temps, si il me l'avait dit plus tôt, ça n'aurait pas changé grand chose, j'aurai juste eu plus de temps pour m'y faire, mais il serait parti quand même.

Ce qu'il a fait, non sans avoir fait promettre à son super pote, qui lui entrait en prépa dans notre bahut, de garder un œil sur moi pour lui, de lui dire ce que je lui cacherai et tout et tout …

J'aurai jamais cru que tu aurais accepté. Après tout, c'est vrai quoi, même si mon frère et toi étiez de vrais amis, entre nous deux il n'y avait pas de lien extrêmement fort. Pas que ça m'aurait dérangé d'en créer mais j'avais comme dans l'idée que tu ne serais pas vraiment chaud pour entretenir le genre de lien que j'avais en tête …

Toujours est-il que tu as pris ton rôle au sérieux. Tu venais me voir à chaque récré et à la pause déjeuner, ne serait-ce que pour me demander si ça allait, si je n'avais pas eu de problème avec tel ou tel cours, si j'avais bien pensé à déjeuner... Bref tout ce que mon frère me demandait avant et j'aurais jamais cru que tu avais fait attention à ce genre de détails.

De quelques minutes par jour où je te répondais du bout des lèvres, toujours aussi intimidé que tu t'adresses à moi et devant tout le lycée en plus, ce qui m'a valu autant d'ennemis que de faux-jetons collés à mes basques pour pouvoir t'approcher, on est passé à des sorties ciné, des sorties bar, des concerts, des après-midi skate-park …

Mon frère se joignait à nous quand il rentrait, parfois pour le week-end, mais plus souvent pour les vacances, et puis de moins en moins à cause de ces stages à l'étranger et de sa copine. Et on s'est rapproché.

Quand j'ai été cherché mes résultats de bac, c'est toi que j'ai appelé pour t'annoncer que je l'avais eu avec mention bien, c'était normal, c'était toi qui m'avait fait bosser. Et autant j'adorais mon frère, autant il n'était plus là alors que toi tu ne m'avais jamais quitté.

Il y a bien eu des périodes de froid, des disputes stupides mais il y a eu autant de réconciliations, de soirée chez l'un ou chez l'autre à boire et à mater des films pourris avant de s'écrouler de sommeil au beau milieu d'un salon pour se réveiller au même endroit le lendemain matin.

Mes parents m'avaient pris un studio pour mes études. La fac était dans notre ville certes, mais ils pensaient que c'était bon pour mon indépendance de commencer à me gérer seul, sachant qu'ils seraient tout près en cas de problème. Dieu les bénisse ! Même si j'y crois pas.

Qu'à cela ne tienne, je leur ai dit que comme par hasard un studio dans la résidence étudiante où

tu logeais venait de se libérer, ça les a grandement rassurés, de savoir que tu serais là, à côté … Moi je m'imaginais déjà tout un tas de soirée à squatter l'un chez l'autre, ce que nous avons fait c'est vrai. Je n'avais par contre pas songé un seul instant à ces soirées où tu me dirais, avec un petit sourire désolé et un clin d'œil, que ça ne serait pas possible avant de refermer la porte de ton studio sur le gloussement de dinde de la bombe que tu venais de faire entrer chez toi, et qui ne repartirait pas avant le petit matin.

Si tu savais comme je les ai enviées ces filles, je les ai maudites et puis je les ai plaintes … Elles avaient droit à une nuit comme j'en rêvais depuis longtemps, c'est vrai … Mais moi j'avais tes jours et ils m'étaient précieux, je ne risquerais jamais de les perdre, par pour un désir physique.

Je me contenterai de mon amour platonique pour toi puisque c'est tout ce que j'aurai jamais, mais il est si fort que je crois que je pourrai passer ma vie à tes côtés à simplement être ton ami.

En tout cas, ces années de fac dans ce studio sont les plus belles années de ma vie. On a été proche comme jamais et même si on avait énormément de taf, on trouvait toujours du temps l'un pour l'autre.

Je me souviens de la fois où je t'ai reproché d'avoir honte de moi. Tu connais tous mes amis sans exception, alors que les tiens je ne les avais jamais vu que de loin. On s'était disputé parce que tu étais arrivé en retard à notre soirée TV débile et que tu devais repartir à cause d'un travail de groupe et c'est là que je t'ai dit que si tu avais honte de traîner avec un gamin comme moi devant tes potes de ta super école d'ingénieur ultra perfectionnée alors on pouvait aussi bien arrêter de se voir.

J'ai jamais eu aussi mal de toute ma vie qu'au moment où je t'ai sorti ça, j'en pensais pas un mot, j'étais juste en colère que tu me plantes au dernier moment, j'ai eu si peur que tu acceptes, que tu m'avoues que tu n'étais resté auprès de moi que pour tenir ta promesse faite à mon frère …

Je me rappellerais toujours de cette scène, je portais mon vieux jean délavé et troué que je mets toujours pour rester à la maison, un vieux t-shirt de mon groupe de métal préféré bien trop grand pour moi puisque appartenant à mon frère, j'avais même pas attaché mes cheveux et ils tombaient jusqu'à mes hanches dans un savant désordre qu'eux seuls comprenaient et je devais avoir les larmes aux yeux tellement j'étais énervé.

Et toi, toi tu m'as juste pris dans tes bras pour me bercer et me chuchoter tout bas que je n'étais qu'un crétin et que si tu ne m'avais jamais présenté tes amis c'était juste que tu avais peur que je m'ennuie avec eux et aussi, et tu as eu du mal à me l'avouer mais... aussi que tu voulais égoïstement me garder pour toi tout seul.

Finalement, tu as repoussé ta séance de groupe, m'assurant qu'ils vous restaient du temps pour bosser dessus et tu as passé la soirée avec moi comme promis au départ. J'ai regretté mon caprice plus tard en apprenant par hasard par une de tes amies, que tu avais fini par me présenter, qu'en fait tu avais fait nuit blanche le lendemain pour rattraper ta part de travail. J'ai culpabilisé autant que je t'ai aimé ce jour là.

Aujourd'hui les amis qu'il me reste de mes années fac sont mélangés à ceux qu'il te reste et nous ne formons plus qu'un seul groupe. Bien sûr nous travaillons tous maintenant et nous n'habitons plus aussi proche les uns des autres mais nous trouvons toujours le temps de nous voir au moins une fois par semaine, pas forcément tous mais en grande partie du moins et une fois par mois, réunion du groupe obligatoire pour maintenir les liens.

Tu m'as bien proposé une colocation quand tu as rendu ton studio mais aussi grande fut la tentation de te voir sortir tous les jours de ta douche, je savais que la douleur de voir une fille sortir de ton lit la supplanterait aisément. Aussi j'ai dû trouver milles excuses pour justifier mon refus. L'éloignement de ton nouvel appart de mon lieu de travail, le manque d'intimité en cas d'aventure et un besoin – imaginaire et complètement faux – de véritable indépendance, sans personne pour me « surveiller ».

Tu as eu du mal mais tu as fini par rendre les armes. Il faut dire que tu es au moins aussi obstiné que moi, mais bon tu n'allais pas non plus me ligoter et m'enfermer de force chez toi. Et puis surtout, ce qui m'arrange bien, c'est qu'ainsi je peux te mentir. Te faire croire que moi aussi je ramène des filles chez moi, sans jamais trouver la bonne et que c'est pour ça que je ne vous présente personne.

Toi, tu enchaînes les filles sans te poser de questions, tu répètes sans cesse que tu es trop jeune pour te poser mais tu as vingt-huit ans aujourd'hui et il serait peut-être temps que tu te stabilises. Même si mon cœur semble se geler chaque fois que je t'imagine avec quelqu'un, d'un autre côté te voir heureux et fonder une famille … Il faut que tu le fasses, je veux te voir heureux.

Et quand viendra l'âge pour moi aussi de fonder une famille et que tous me harcèleront pour savoir pourquoi je n'ai personne, peut-être que ce jour là je serais assez fort pour leur avouer que les personnes que je ramène chez moi n'ont aucune chance de me donner un enfant un jour et que dans ce pays nous ne pourrions même pas nous marier si l'envie nous prenait.

Gosh ! La tête de mes parents et de Stephen le jour où je ferais mon coming-out ! Et ta tête Keith ? Elle ressemblera à quoi ta tête ?

Est-ce un miracle si jusqu'à ce jour personne ne m'a encore surpris sortir d'une de ces boites gay ou n'a vu un de mes coups repartir de chez moi, des fois le matin, des fois en pleine journée ? Je ne sais pas comment vous réagiriez tous mais je n'ai pas envie de le savoir tout de suite … ou peut-être que si … Un côté maso ?

Je n'ai que vingt-cinq, c'est trop jeune pour finir sa vie dans la solitude … Oh bien sûr je dramatise, je me ferai toujours de nouveaux amis, ou des connaissances du moins … Mais vous me manqueriez tellement, tu me manquerais tant …

J'y pense souvent en fait. Ça me tue doucement de mentir chaque jour qui passe à ceux que j'aime, famille et amis. Ne pas pouvoir être moi-même véritablement. Mais aimeriez-vous toujours le vrai Cory ? Celui qui est 100% gay et qui jamais ne donnera de petits-enfants à ses parents ? Celui qui a pris des douches dans les vestiaires avec vous les gars ? Et qui a repoussé sans raison valable les avances outrageusement indécentes de vos copines les filles ?

Et je m'amuse à faire la liste, d'un côté ceux dont je suis sûr qu'ils me tourneraient le dos, ceux qui resteraient et dans la colonne du milieu ceux dont je ne suis pas sûr ou dont je ne veux même pas imaginer la réaction. Tu es dans cette colonne Keith …

Et tu sais quoi ? J'ai même pensé que ça pourrait être cette nuit. Cette nuit on fête mes vingt-cinq et mon nouveau poste de chroniqueur dans le magasine musical où je travaillais jusque là comme pigiste. Tout le monde sera là. Mes parents. Stephen et sa famille. Mes amis de la fac, du lycée et certains du boulot. Et toi bien sûr.

Et si au moment du toast, au lieu de juste vous remercier de votre présence et de vos cadeaux, si je rajoutais ça à la fin, que je suis gay mais que je vous aime tous quand même malgré mon mensonge …

Je ne sais pas si j'aurai le courage de le faire mais je crois que c'est pour ça que je t'écris cette lettre. Je me dis que si je trouve le courage, ou la folie, de le faire et que tout se passe mal, alors peut-être que je pourrais quand même te donner cette lettre et que tu comprendrais un peu mieux … même si moi je ne comprends pas tout.

Pourquoi suis-je tombé amoureux de toi Keith ? Physiquement tu es parfait c'est certain, mais il n'y a pas que ça … Avant même de connaître ton côté tendre et protecteur quand tu joues le grand frère pour moi, je t'aimais déjà, et pourtant à ce moment là, on avait si peu de contact.

Je crois qu'au début ce n'était qu'une sorte de vénération, j'aurai tant voulu être comme toi … Si beau, si charismatique, si intelligent … A quel moment cette adoration s'est-elle transformée en amour ?

Bon, je crois qu'il va être l'heure d'y aller. Quincy doit passer me chercher, toi tu aides ma famille avec les derniers préparatifs, alors du coup c'est mon pauvre ami qui s'y colle, ma mère refusant catégoriquement que je prenne ma moto pour faire « autant » de route alors que j'ai bossé toute la journée. On ne va pas la contrarier et lui raconter tout ce que je suis capable de faire même fatigué …

Quoi qu'il arrive ce soir Keith, et si je te donne cette lettre un jour c'est qu'il sera, pour moi, arrivé le pire, sache que je t'aime et que ça, ça ne changera jamais.

Cory.

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_ Cory ! Qu'est-ce que tu fous ! Hurla Quincy de l'autre côté de la porte.

Le bien nommé se dépêcha de plier la lettre proprement dans une enveloppe au nom de Keith avant de la glisser dans sa veste en cuir. Il finit de mettre ses chaussures, attrapa ses clés et ouvrit la porte, ses beaux yeux gris-vert plissés, prêt à subir la furie de son super pote, Quincy Willard, maniaque psycho-rigide de la ponctualité.

_ P'tain Cory ! T'as vu l'heure qu'il est ? S'écria-t-il méchamment en le tirant par la manche pour l'emmener à l'ascenseur. C'est pas possible ! On va encore être en retard, comment tu te débrouilles à la fin ? C'est plus une habitude là ! C'est carrément un style de vie ! Allez bouge, Sheryl nous attend dans la voiture ! Continua-t-il à gueuler comme un putois après avoir sélectionné le bon étage dans l'ascenseur.

_ Quincy … soupira Cory, c'est pas la mort, arrête de stresser bordel ! C'est mon anniversaire, j'ai le droit d'être un peu à la bourre au moins ce soir là ! Se justifia-t-il tout en se demandant comment un mec avec une bouille blonde aussi angélique pouvait se transformer en véritable tortionnaire aussi facilement. La pauvre Sheryl avait bien du mérite ...

Un regard noir, qui un jour avait été d'un joli bleu turquoise des mers du sud – dixit les filles au lycée –, lui fit comprendre que non, il ne pouvait pas. Il déglutit et orienta la discussion sur un autre sujet histoire de détendre l'ambiance. Quincy était ce qu'il était, mais il n'était pas rancunier et accepta le changement de sujet sans rien dire. Après tout, ils n'allaient pas se fâcher connement pour ça.

_ Fais voir comment tu t'es sapé ? Lui demanda-t-il alors. J'ai pas eu le temps de voir.

_ C'est sûr qu'en débarquant comme un forcené pour me tirer hors de mon appart t'as pas dû avoir le temps de voir grand chose ! S'exclama Cory en riant.

Aussi, en sortant de l'ascenseur, il profita de l'éclairage du hall d'entrée pour faire un tour sur lui-même, blouson ouvert, pour laisser le temps à Quincy de le mater correctement. Ce qu'il fit.

Jean noir moulant tombant sur des chaussures en cuir tout aussi noir style docker, une chemise cintrée rouge sombre, sa veste de moto en cuir noir bariolée de rouge et une queue de cheval haute pour rassembler ses long cheveux mordorés qui complétait le tableau. Son pote était vraiment à tomber, vraiment étrange qu'il n'ai toujours pas trouvé de copine stable.

Quincy secoua la tête pour chasser ses pensées et lui fit un clin d'œil en signe d'assentiment à sa tenue. Cory lui rendit, après tout, le blond était super bien sapé aussi, pantalon de costume anthracite et pull blanc léger à col en V avec son manteau trois-quart en laine grise, on ne pouvait se tromper sur le fait que ces deux mecs avaient prévu de sortir, et pas n'importe où, et il était prêt à parier que sa femme, toujours dans la voiture, était à tomber également.

Métier du père de Cory oblige, ils allaient fêter les vingt-cinq ans de ce dernier dans le club-house VIP du plus grand stade de sport de la ville de Chesapeake. La classe quoi ! Après tout, Stephen y avait eu droit aussi, alors pas de jaloux !

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Arrivés sur les lieux et comme Quincy l'avait craint, bien que Sheryl ait tout fait pour le calmer, ils furent les derniers. Ce qui permis toutefois à tout le monde de hurler un tonitruant « Joyeux anniversaire Cory ! » au concerné qui se mit aussitôt à rougir. Pendant plus d'une demie-heure, il salua et remercia les nombreuses personnes présentes, échangeant un petit mot avec chacun avant de retrouver ses parents et amis les plus proches.

_ Stephen ! Tu m'as manqué ! S'écria-t-il en se jetant dans les bras de son grand frère.

Il ne l'avait pas vu depuis la naissance du bout de chou quatre mois plus tôt.

_ Où t'as mis ma crevette Hanna ? Demanda-t-il à sa belle-sœur en fronçant les sourcils.

Ce n'était pas un secret, Cory était fou d'amour pour sa petite nièce et réclamait des photos d'elle tous les jours. Son frère s'était installé dans la ville de ses études, loin de lui et de la famille, pour rester avec Hanna. Ils s'étaient mariés deux ans plus tôt et avaient fini par leur faire un beau petit bébé que Cory crevait d'envie de voir tous les jours, au moins en photo.

_ Je l'ai vendue, elle m'épuise ! Déclara Hanna, faussement énervée. Je plaisante Cory ! Rit-elle en voyant l'air alarmé du cuivré. Tu la verras demain, tes parents ont demandé à votre ancienne nourrice de la garder pour cette nuit, elle est trop petite pour une soirée comme celle-là, il y a trop de bruit, expliqua-t-elle gentiment en lui faisant un bisou pour se faire pardonner.

Tout le monde avait éclaté de rire devant la tête d'un Cory bougon de s'être fait berné aussi facilement. Il avait beau être intelligent, il perdait toute faculté de réflexion dès qu'il s'agissait de son petit ange.

_ Allons Cory, tu sais bien qu'on te taquine, le rassura Keith en passant un bras sur ses épaules, ne boude pas, pas ce soir, ajouta-t-il en murmurant au creux de son oreille.

Cory frissonna malgré lui, il se dégagea de son bras d'un air naturel en se mettant face à lui. Un sourire carnassier éclaira son visage, son masque bien en place pour ne pas craquer devant la merveille de luxure qui lui faisait face. Keith était à tomber et il pouvait voir les regards que lui lançaient certaines filles, des cousines éloignées ou des collègues de travail.

Il avait envie de hurler qu'il était à lui mais savait que sa volonté n'avait rien de légitime. Son pantalon fétiche, jean bleu clair qui lui moulait les jambes et lui faisait un cul d'enfer, sa chemise gris perle brillante et ses putains d'yeux bleus étaient à eux seuls des raisons suffisantes pour justifier une tentative de viol, non ?

Cory se secoua et lui lança avec une nonchalance feinte qu'il ne bouderait pas à condition qu'il vienne danser. Keith grimaça, il n'aimait pas trop ça mais … C'était l'anniversaire de son meilleur ami, il pouvait bien faire ça. Sous le regard goguenard d'un Stephen qui connaissait parfaitement ses goûts pour la danse, Keith se vit accéder à la requête de Cory qui bondit alors directement sur la piste.

La fête battait son plein, tout le monde dansait, mangeait, buvait, discutait et personne ne semblait s'ennuyer. Certains sortaient fumer de temps en temps mais il y avait assez de monde pour que cela ne jette pas un froid dans l'ambiance.

La musique se baissa soudainement et un énorme gâteau plein de bougies fut apporté. Cory cessa aussitôt de se déhancher. Il adorait danser, et il savait qu'il dansait bien, le nombre de mecs qu'il avait allumé en même pas une chanson grâce à certains mouvements …

Mais il ne danserait pas ici comme il dansait en boîte, il y avait ses parents là, et même ses grands-parents. Une crise cardiaque le soir de son anniversaire ne serait pas un beau souvenir. Il y a des choses qui devait rester cachées.

Et c'est en pensant à ça, après avoir soufflé ses bougies, ouvert des cadeaux plus improbables les uns que les autres et pris la coupe de champagne qu'on lui tendait, qu'il débuta le discours traditionnel de circonstances. Il remercia tout le monde, se lamenta en souriant de faire maintenant partie des « vieux » et … Il s'interrompit un instant, les visages devant lui défilant à toute vitesse, imaginant les grimaces qui les déformeraient si il venait à leur dire son secret, là, maintenant, tout de suite …

Il ne put s'y résoudre. Il ne pouvait pas leur faire ça, pas comme ça … Il reprit donc, le silence s'étant fait totale durant son « absence » et se contenta de les remercier tous chaleureusement et de les assurer de son amour pour eux.

Le gâteau géant fut ensuite découpé et distribué et il sortit prendre l'air sur le balcon. La vue était sensationnelle. Le stade était parfaitement éclairé et pour cause, le personnel d'entretien y travaillait. Réparant le terrain après le match qui venait de s'y dérouler. L'avantage de cette salle avec la musique était qu'ils n'avaient pas été dérangés par les clameurs du public.

Un stade vide c'était étrange mais le calme qui y régnait était tout à fait reposant. Le balcon où il se trouvait n'était pas éclairé lui, seule la pelouse l'était, mais c'était très bien. Tout le monde était en train de manger le gâteau et du coup pas un seul fumeur ne s'y trouvait, il était bien, tranquille, seul …

_ Hey … souffla doucement une voix qu'il connaissait par cœur. Ça te déprime tant que ça d'avoir vingt-cinq ans ? Lui demanda Keith avec un petit sourire.

Cory ne se retourna pas mais sourit, il aurait dû se douter que Keith ne le laisserait pas seul. Son ami savait qu'il avait tendance à déprimer parfois, comme ça, d'un coup, sans que rien ne le laisse présager. Si il avait su qu'il était en grande partie la cause de cette déprime récurrente …

_ Non bien sûr, répondit Cory d'une voix douce. Je voulais juste prendre un peu l'air, tu sais … l'émotion, tout ça … expliqua-t-il pour le rassurer.

_ Hm, se contenta de dire Keith, pas très convaincu pour le coup. Tiens, fit-il en lui tendant un paquet, je … je préférais te le donner seul à seul, ajouta-t-il en détournant légèrement le regard, comme gêné.

Cory le regarda, regarda le paquet, puis finit par le prendre. Il le fit tourner un peu dans ses mains, n'osant pas l'ouvrir. Il avait bien vu que Keith ne lui avait pas offert de présent quand il avait déballé ses paquets, mais après tout, ce n'était pas obligatoire et sa seule présence auprès de lui était un cadeau alors …

_ Pourquoi ? Ne put-il s'empêcher de demander.

_ Je sais pas … c'est un peu … perso comme cadeau et … je voulais pouvoir profiter de ton visage quand tu l'ouvriras, bafouilla un peu l'australien.

Cory leva un sourcil. Si seulement Keith savait les efforts qu'il déployait à l'instant même pour ne pas lui sauter dessus. Keith était souvent gêné pour des choses qui paraissaient naturelles à Cory, un reste de son éducation très fermée sans doute mais là …

Il se décida finalement à ouvrir le petit paquet rectangulaire. Il laissa le nœud et le papier tomber au sol, il les ramasserait plus tard. Pour l'instant, il se contentait de regarder le guide touristique australien qui reposait dans ses mains, cherchant à comprendre ce qu'il y avait de gênant à offrir ça en public.

_ Ouvre-le, souffla Keith, voyant que son ami n'y penserait pas de lui-même.

Cory obéit sans même le réaliser. Cette fois ses yeux s'agrandirent et il sursauta presque comme si ce qu'il tenait l'avait brûlé.

_ Tu es fou ? Murmura-t-il en relevant la tête vers Keith.

_ Ça ne te fait pas plaisir ? S'inquiéta ce dernier aussitôt.

Cory secoua la tête, les larmes aux yeux et se jeta dans ses bras. Déboussolé, Keith le rattrapa et lui caressa le dos en attendant qu'il se calme.

_ Bien sûr que si ! Mais ça a dû te coûter toutes tes économies ! Tu n'aurais jamais dû faire ça, c'est beaucoup trop ! S'écria Cory.

Toujours dans les bras de Keith, il gardait fermement dans sa main le billet aller-retour pour l'Australie que ce dernier avait caché dans le dictionnaire.

_ Je t'avais dit que j'irai voir ma famille pendant les prochaines vacances d'été et je sais que chaque fois que j'y vais tu m'envies et tu ne cesses de me rappeler à quel point tu aimerais voir l'Australie également, alors je me suis dit que ce serait un beau cadeau mais … expliqua Keith avant d'être coupé par Cory qui venait de le lâcher et de se reculer.

_ Keith, je suis très touché mais … c'est vraiment trop … je …

_ Si je te l'offre, c'est que je peux, ça me ferait plaisir que tu m'accompagnes, s'il te plaît Cor' ? Le pria-t-il avec ce petit surnom qu'il lui avait donné et qu'il ne supportait que de lui.

Et Cory ne résistait pas à cette voix, à ce surnom, à ce regard … Il sourit donc et hocha la tête avant de déposer ses lèvres en un baiser léger sur la joue de l'australien et de glisser un merci plus que sincère à son oreille. Keith lui tapota l'épaule, signe que la discussion était close pour ce sujet.

Ils retournèrent dans la salle et se joignirent aux autres, se laissant reprendre par l'ambiance de la fête. A la fin de la soirée, ne restait avec Cory que ses plus proches amis, l'aidant à ranger un minimum et à emballer ses présents.

Il était plus de trois heures du matin, tout le monde était crevé et avait bien bu, sauf Quincy, Keith et Hanna qui servaient de chauffeur et qui de toute façon ne buvaient presque jamais.

Cory quant à lui était bien parti et avait entrepris une bataille de papier cadeau avec Stephen et … Non à bien y regarder, Stephen et Cory entreprenaient avec soin de ressortir et de déchiqueter minutieusement ce que Nigel et Shawn s'acharnaient à mettre dans les sacs poubelles. Ça n'allait pas tarder à dégénérer et Keith secoua la tête, amusé malgré lui par le comportement des deux gamins qui lui servaient d'amis.

Il lui arrivait parfois d'imaginer ce qu'aurait été sa vie si il n'avait jamais rencontré Stephen et très vite, il chassait cette idée, se perdant dans la vision d'une vie morne et triste sans le sourire d'un certain cuivré et l'éclat de ses si improbables yeux gris.

Il fut interrompu dans ses pensées par un éclat de rire cristallin qui trahissait tout de même l'état d'ébriété de son propriétaire. Cory riait aux éclats pourchassé par Nigel armé d'un balai. Ce genre de scènes, bien que courantes, ne manquait jamais de le faire sourire.

_ Bon, on a fini nous, on va y aller ! Les prévint Quincy en poussant une pile de chaises à l'aide de Cassie, la sœur de Shawn.

Le blond et Sheryl ramèneraient la jeune femme ainsi que Nigel et Shawn, laissant à Keith le soin de s'occuper de Cory, il était le seul avec Stephen à pouvoir gérer un Cory bourré et excité comme une puce. Et puis, depuis le temps que Cassie lorgnait sur Nigel, il était temps de pousser un peu les choses dans le bon sens.

_ Oui, nous aussi, renchérit Hanna, le service d'ordre viendra nettoyer et ranger complètement demain.

_ Tu as raison, renchérit Cassie, je crois que c'est bon là, je crois que je vais ramper jusqu'à la voiture, marmonna-t-elle en s'effondrant contre un mur.

Cory courrait toujours et il ne put que sauter par-dessus les jambes de la jeune femme pour l'éviter mais il dû ralentir et Keith l'attrapa au vol, le soustrayant en même temps à la hargne de Nigel, plus très frais non plus, qui finalement se posa à côté de Cassie pour reprendre son souffle sous les yeux amusés de Shawn.

_ Allez calme-toi, fit Keith à Cory d'une voix douce. Va plutôt chercher tes cadeaux, je vais aller chercher nos manteaux aux vestiaires avec Shawn.

Cory hocha simplement la tête, toujours occupé à reprendre sa respiration. Il avait l'alcool euphorique. Keith lui aurait dit « allez viens allons jouer à colin-maillard au bord d'une falaise » qu'il aurait dit oui avec tout autant d'enthousiasme.

Suivit de près par Nigel, il passa donc dans la pièce principale où il récupéra ses sacs avec l'aide du chinois.

Keith quant à lui entraîna Shawn pour qu'il l'aide à porter les manteaux de tout le monde, il devait refermer les vestiaires après, le père de Cory lui avait laissé les clés, aussi il trouvait ça plus simple de tout récupérer d'un coup.

Alors qu'il se chargeait comme des mules avec les manteaux de tout le monde, il vit Shawn se baisser et lui tendre quelque chose.

_ Tiens, il y a ça qui vient de tomber, il y a ton nom dessus, lui dit-il en lui tendant une enveloppe.

_ Mon nom ? S'étonna l'australien en reconnaissant l'écriture de Cory. Tu peux prendre les manteaux ? Demanda-t-il à Shawn qui les prit sans rechigner, ne laissant que celui de son interlocuteur et du cuivré. Vous êtes tous crevés, je veux pas vous retarder, expliqua-t-il en désignant l'enveloppe d'un signe du menton, allez-y et bonne fin de nuit.

_ Merci, à toi aussi, répondit Shawn en quittant le vestiaire, comme il put, tellement chargé qu'il ne voyait pas où il mettait les pieds.

Il était crevé, si il arrivait à rentrer et à trouver son lit, ce serait un miracle. Il déposa le tas de manteaux sur une table et chacun vint se servir.

_ Où est Keith ? Il s'est endormi dans les vestiaires ? Demanda Cory en rigolant.

_ Nan, il arrive, lui répondit Shawn, il nous a dit de pas l'attendre, précisa-t-il pour ceux qui ne dépendait pas de Keith pour rentrer, c'est à dire tout le monde, sauf Cory.

_ Ba et moi ? Fit-il tout penaud. Il veut quand même pas faire la vaisselle avant de partir ? S'inquiéta-t-il soudain.

_ Non, sourit Shawn, amusé. J'ai trouvé une lettre par terre à son nom et je crois qu'il voulait la lire, répondit-il simplement.

Personne ne trouva ça bizarre, trop fatigué ou trop cuit pour relever l'étrangeté de la situation. Cory les accompagna à leur véhicule et les salua avant de refaire le chemin inverse et refermer derrière eux pour rejoindre le brun et le forcer à rentrer, quand, dans le brouillard alcoolisé de son esprit, il repassa lentement les derniers mots de Shawn.

Il se figea. son cœur s'arrêta de battre et ses yeux s'embuèrent aussitôt.

Non … Pitié … Pas ça …

Les doigts crispés sur sa chemise là où aurait dû se trouver son cœur si il ne venait pas de se briser, il laissa ses jambes le porter lentement jusqu'aux vestiaires. Il s'arrêta dans le chambranle de la porte, juste le temps de s'assurer que ce qui se trouvait déplié dans les mains du brun était bien ce qu'il craignait.

Keith fut coupé dans ses pensées par une ombre devant la lumière qui venait du couloir. Il releva la tête pour trouver Cory devant lui, pâle comme la mort et le souffle court. Il le dévisagea comme si il ne le reconnaissait pas, les yeux hagards et Cory su qu'il avait tout lu.

Les yeux glaciers qui se posèrent sur lui l'achevèrent totalement et il n'en supporta pas d'avantage. Réprimant un sanglot, il fit demi-tour à une vitesse incroyable pour quelqu'un dans son état et s'enfuit en courant. Il n'entendit même pas le cri de son ami qui l'appelait.

Il sorti et dévala les escaliers sans prendre la peine de penser à ce qu'il faisait, il avait laissé son manteau, ses clés, son portable … Il était en chemise dehors en plein mois de novembre et à au moins trente minutes en voiture de chez lui.

Il ne voyait rien, il courrait comme pour fuir la mort, il ne voulait que courir, ne pas s'arrêter, ne pas réfléchir … Les seuls mots qui tournaient encore et toujours dans sa tête étaient « Keith » et « lettre » et ça tournait en boucle. Mais pourquoi est-ce qu'il avait écrit cette lettre ? Comme si il avait pu avoir le courage de balancer la vérité à tout le monde ce soir !

En une nuit, sa vie avait basculé ...

Il courrait toujours, ses larmes l'aveuglant. Il ne vit pas les phares, n'entendit pas le klaxon, le crissement de pneus, les cris … pas plus qu'il ne sentit un bras autour de sa taille le tirer violemment en arrière … il ne sentit pas non plus le choc de son crâne sur le trottoir … il constata juste que tout devenait noir …

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Alors voilà ! Ça commence bien non ? Votre avis ?

En tout cas, tout est déjà écrit comme d'hab alors vous aurez la fin c'est promis, il n'y a que 5 chapitres.