Coucou à tous, voici la suite ! J'ai l'impression que pour l'instant ça vous plaît, voyons voir si ça va continuer sur cette voie …

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Une nuit pour consoler

Une sensation de flotter dans du coton … Ce fut sa première pensée.

La seconde fut quelque chose comme : Putain !

Il en avait pris des cuites dans sa vie mais là, il avait fait fort ! Il ne se souvenait de rien du tout, la seule certitude qu'il avait c'était le goût dans sa bouche qui lui faisait vaguement penser qu'il avait bu du gin et sûrement d'autres choses d'ailleurs.

Bon, premier point : Pourquoi se serait-il saoulé ?

Réfléchir ….

Son anniversaire ! Oui ça y était, ça revenait tout doucement.

Hier, il fêtait ses vingt-cinq ans. Bon, c'était une bonne chose. Sans y penser, sans même ouvrir les yeux, il se passa une main sur le visage et soupira.

Il se cala un peu mieux dans le lit et se fit une raison. Maintenant qu'il était réveillé autant tenter de se souvenir de tout. Si il était bourré, il n'était pas rentré seul, alors qui l'avait ramené ? Il n'y avait que deux personnes qui osaient affronter le démon-tornade – Cory ivre, oui – et c'était donc soit son frère soit …

Keith ! La fin de la soirée, la lettre, sa fuite …

Tout lui revint à une vitesse telle qu'il fut presque sonné et manqua de s'évanouir.

Oh non …

Il se rappelait de tout sauf de comment il était arrivé dans son lit …

Minute papillon !

Sans même ouvrir les yeux, il savait que ce n'était pas son lit. Il pouvait sentir les rayons du soleil sur son visage, or son lit n'était pas orienté ainsi... Où était-il ? Quelqu'un l'avait trouvé ivre mort dans la rue et l'avait recueilli par bonté d'âme ? Ou peut-être était-ce un psychopathe qui le garderait prisonnier ? Oui il avait une fâcheuse tendance à imaginer des scénarios catastrophes quand il était stressé et alors ?

_ Bon, ça y est ? Tu émerges ? Demanda une voix qu'il reconnu sans peine.

Merde !

Alors il l'avait rattrapé finalement. Dans un brusque retour en enfance, Cory s'enfouit sous la couette en réalisant chez qui il se trouvait, pensant que peut-être, lorsqu'il ressortirait sa tête, le décor aurait changé et que le cauchemar serait terminé.

_ Arrête de faire ça, j'ai horreur de ça et tu le sais, soupira une Keith fortement contrarié de la réaction de son ami.

Cory savait oui, mais c'était plus fort que lui. Néanmoins, il savait aussi que lorsque le brun prenait ce ton là, il ne fallait pas le pousser, aussi sortit-il sa tête et se résolut-il à ouvrir enfin les yeux.

Et ce qu'il redoutait le plus arriva. Il vit.

Il vit dans les yeux glacés de Keith qu'il lui en voulait, qu'il était en colère et, finalement, même si il était abattu, il se fit une raison, il s'y était préparé même si il aurait préféré qu'il l'apprenne autrement.

Mais quelle idée à la con d'écrire cette lettre et de la garder sur lui pensant qu'ainsi elle serait à l'abri ! Il ne voulait pas prendre le risque de la laisser chez lui au cas où Keith tombe dessus un jour, c'était réussi !

_ Je suis désolé, souffla-t-il piteusement. Je vais m'en aller ne t'en fait pas, dit-il en tentant de se lever.

Une main se posa sur son torse et le repoussa sans douceur sur le lit. Il y retomba dans un hoquet de surprise et releva aussitôt les yeux sur Keith. Il était toujours en colère mais pas seulement, il y avait autre chose … mais quoi ?

_ Keith ?

_ Tu ne bouges pas idiot, gronda le brun.

_ Mais ...tu es en colère, tu m'en veux je le vois bien, il vaut mieux que je rentre, je comprends tu sais, je... cafouilla-t-il avant d'être coupé.

_ Ta gueule ! Ferme-la Cory ! Lui lança l'australien sans même élever la voix, il n'en avait pas besoin, son timbre à lui seul était suffisamment menaçant, quoique le regard qu'il lui lançait et le doigt qu'il pointait sur lui y étaient peut-être pour quelque chose aussi.

Cory déglutit. Il ne l'avait jamais vu aussi en colère, sauf peut-être la fois où il l'avait surpris en train d'essayer d'ouvrir sa voiture après une soirée très arrosée pour rentrer chez lui. Il lui avait collé une droite et l'avait ramené lui-même.

_ Je sais pas ce qui me retient de t'en mettre une ! Gronda encore le brun en faisant les cent pas dans la chambre.

Dire que Cory était choqué serait un euphémisme. Il savait bien que Keith le prendrait mal mais de là à vouloir le frapper, lui qui s'était toujours montré si tolérant.

_ Est-ce que tu réalises au moins ou tu ne t'en souviens même plus ? L'interrogea-t-il un ton plus haut cette fois. Tu as failli mourir bordel ! Reprit-il en voyant l'incompréhension dans les yeux gris-verts. Tu ne te rappelles pas t'être jeté sous une voiture peut-être ? Finit-il par crier.

Cette fois, Cory se leva d'un bond. Il ne portait qu'un boxer mais il s'en foutait totalement.

_ Quoi ? Cria-t-il.

Keith le regarda ouvrir de grands yeux.

_ Ce n'était pas volontaire ? Demanda-t-il prudemment.

_ Vo... Tu crois que j'ai voulu me suicider ? S'étonna Cory. C'est ça ? Insista-t-il en voyant que l'australien ne répondait pas.

_ Quand je t'ai vu courir en direction de la route, commença le brun d'une voix nettement plus calme, j'ai prié pour que tu ralentisses mais …, il déglutit et passa une main sur ses yeux. Alors j'ai accéléré, reprit-il d'une voix tremblante, j'ai couru comme jamais en voyant que tu ne t'arrêtais pas malgré les phares qui se rapprochaient. J'ai juste eu le temps de t'attraper et de te tirer sur le trottoir. On a perdu l'équilibre et tu t'es assommé, termina-t-il d'une voix douloureuse.

Cory le contempla en silence, ne sachant quoi dire. Il commençait juste à prendre conscience de ce qui avait failli se passer à cause de sa réaction puérile de fuir les situations qui le gênaient. Il avait faillit mourir et entraîner Keith avec lui.

De stupeur il s'effondra à genoux sur le parquet de la chambre et porta ses mains à sa poitrine comme pour s'aider à respirer.

Keith s'approcha et se laissa à tomber à ses côtés, il lui releva la tête et planta ses yeux dans les prunelles mouillées.

_ J'ai cru te perdre cette nuit Cory, est-ce que tu réalises ? J'ai cru te voir mourir là, sous mes yeux sans que je ne puisse rien faire ….

Sans que Cory ne s'y attende une seule seconde, Keith l'attira à lui et le prit dans ses bras pour le serrer si fort qu'il cru étouffer.

N'osant pas faire le moindre geste, il resta sans bouger, se laissant bercer par son fantasme vivant, le rêve de sa vie, attendant qu'il reprenne car il savait que la discussion n'était pas finie. Et effectivement, Keith se redressa et passa ses mains sous les bras de Cory pour le relever avant de le

guider jusqu'au lit.

_ Tu t'es cogné la tête violemment, reste assis, lui ordonna-t-il.

_ Keith, s'il te plaît, dis-moi, je ne supporte pas d'attendre comme ça, supplia Cory. Il faut que je sache, tu veux que je m'en aille ? Lui demanda-t-il sans oser le regarder dans les yeux.

_ Tu ne devines pas ? Grogna Keith. Tu crois que je ne suis en colère que parce que tu as failli mourir ? Il n'y a rien d'autre selon toi qui puisse justifier mon humeur ? L'interrogea-t-il en plissant les yeux et la voix dangereusement basse.

Cory secoua la tête, il ne savait pas où il voulait en venir mais là c'était de la torture, le faire attendre comme ça …

_ Keith, s'il te plaît, si tu m'as un jour considéré comme ton ami, dis-moi ce qu'il en est et arrête les devinettes, je voudrais rentrer chez moi, j'ai mal partout et je suis fatigué et … j'ai besoin d'être seul, avoua Cory dans un souffle, honteux de se conduire si lâchement.

_ Si je t'ai un jour considéré comme un ami ? Répéta Keith l'air complètement ahuri. Tu te fous de ma gueule ! S'écria-t-il. Tu vois c'est de ça que je te parle ! J'en rien à battre que tu sois gay Cory, mais le peu de confiance que tu as en moi alors que tu prétends m'aimer … Je trouve ça risible et extrêmement blessant, finit-il dans une grimace.

Cory releva violemment la tête et planta ses yeux dans ceux du australien. Il pouvait y lire une telle colère mais en même temps une sincérité évidente.

_ J'avais si peur, murmura Cory, tu … on a jamais parlé de ça, je ne savais pas ce que tu pouvais penser de l'homosexualité, continua-t-il dans un souffle. Je sais que tu es tolérant, que tu es quelqu'un de bien mais … la peur de te perdre était trop forte, conclut-il en retenant un sanglot et en se tordant les mains.

Keith soupira, se passa une main sur le visage, les cernes qu'il arborait prouvaient qu'il n'avait pas dû beaucoup dormir, si ce n'est pas du tout, et le ventre de Cory se contracta de culpabilité. Finalement, le brun s'avança et finit par s'asseoir près du cuivré.

En étant honnête, il était aussi en colère contre lui-même, de ne rien avoir vu, de ne rien avoir fait, de l'avoir laissé partir après avoir lu la lettre, si il était arrivé une seconde plus tard Cory serait … Rien que d'y penser le fit frissonner d'effroi.

_ Je ne sais pas ce qui me met le plus en colère, commença Keith sans même le regarder, que tu m'aies caché ça tout ce temps ou que tu ne m'aies pas fait confiance, continua-t-il d'une voix assez calme malgré tout. Je crois que … je crois que je peux comprendre que tu aies eu peur, avança-t-il en hésitant un peu. Mais, je ne sais pas … je ne comprends pas comment tu as pu garder ça pour toi tout ce temps et …

_ Dix ans, le coupa Cory d'une voix morne.

_ Ouais, souffla le brun, dix ans. Cory … je ...

_ Non, le coupa encore une fois ce dernier d'une voix de plus en plus basse. S'il te plaît. Je ne veux pas de ta … pitié, fit-il d'une voix plaintive. Je t'ai trahi, j'en suis conscient, ajouta-t-il, je m'en excuse mais je ne peux pas revenir dessus. Je suis amoureux de toi depuis dix ans, asséna-t-il d'un coup d'une voix plus ferme en le fixant droit dans les yeux. Je vis avec cette douleur depuis tout ce temps et en même temps j'ai le bonheur immense de vivre auprès de toi et même si tu ne veux pas me revoir avant un moment, j'espère que notre amitié sera suffisante pour que tu veuilles bien me revoir un jour... s'il te plaît …

Cory ne réfléchissait pas, il laissait les mots sortir comme il les ressentait au fond de lui. Et même si il était atrocement gêné au fur et à mesure qu'il se remémorait ce qu'il avait écrit dans cette lettre, il n'en pensait pas moins ce qu'il disait.

Keith ne répondit pas et se contenta de le tirer à lui, le prenant dans ses bras comme il l'avait déjà fait si souvent, ne pouvant s'empêcher de se demander combien de fois Cory avait considéré ce geste amical comme une torture. Il ne le relâcha pas pour autant, conscient qu'ils avaient besoin tous les deux de cette étreinte.

_ Cor, commença-t-il tendrement sans desserrer ses bras, je n'ai pas pitié de toi, je souffre pour toi ce n'est pas pareil. Maintenant c'est vrai que je me suis senti trahi quelque part, mais comme je te l'ai dit, ce n'est pas le fait que tu sois gay qui me dérange mais que tu me l'ais caché. Pourtant, en y repensant je me dis que je ne peux pas t'en vouloir, jamais je ne m'éloignerais de toi pour une raison pareille.

Cory se redressa, s'éloignant du corps de l'australien contre lequel il tentait de ne pas sangloter. Il le fixa de ses yeux rougis et lui fit un petit sourire triste.

_ Ça ne te fait pas peur ? Lui demanda-t-il tout bas.

_ De ? S'étonna Keith.

_ Et bien que … je sois amoureux de toi, souffla Cory.

Keith prit un moment pour réfléchir et Cory le laissa faire, sans rien dire, lui laissant le temps d'y penser calmement, une boule au ventre.

_ Je ne sais pas. Là tout de suite, non. Mais avec du recul, j'ai peur que tu n'en souffres que davantage et je … j'espère que tu rencontreras quelqu'un qui …

_ Non ! Ne termine pas ta phrase si c'est pour me dire que je rencontrerais quelqu'un qui me fera t'oublier, se défendit Cory en secouant la tête. Je ne veux pas l'entendre, parce que quoi que tu en penses, je sais que jamais je n'aimerai un autre homme comme je t'aime toi, même si je trouve un compagnon un jour, ça ne sera jamais toi. Mais ne t'inquiète pas, je me suis fait une raison, finit-il avec un petit sourire triste.

_ C'est de ça qu'il s'agit justement Cory, rebondit aussitôt l'australien. J'ai du mal à concevoir que tu puisses faire ta vie, rencontrer quelqu'un tout en restant près de moi. Je ne veux pas te perdre, mais si c'est plus facile pour toi, alors je comprendrais que tu veuilles t'éloigner, conclut-il en baissant la tête.

_ Tu ne m'as pas écouté ou quoi ? Lui demanda Cory en secouant la tête, les larmes aux yeux. Cette conversation est surréaliste … souffla-t-il pour lui-même. Je ne veux pas m'éloigner, reprit-il plus haut, je veux qu'on continue comme avant, que l'on fasse comme si tu n'avais jamais lu cette lettre, sauf que maintenant tu sauras, expliqua le cuivré en le fixant intensément. Je pense que ce qui se passe là va me permettre d'aller de l'avant, j'étais coincé dans mon secret et maintenant je me sens comme libéré, en partie du moins, continua-t-il. Je crois même que je vais aller voir mes parents pour le leur dire, autant profiter de la présence de Stephen, je ne voudrais pas lui apprendre par téléphone. Il le faut, sinon je ne pourrais jamais vivre comme je le veux, j'en ai marre de me cacher.

_ Tes parents sont des gens biens, je suis sûr qu'ils ne te rejetteront pas, même si ils mettent du temps à s'y faire, l'encouragea Keith.

_ Oui, il est temps que je fasse le point. Je crois que je vais avoir besoin de quelques jours avant qu'on se revoit, ajouta-t-il tout bas. Je suis … quand je repense à tout ce que j'ai écris en pensant que si un jour tu devais le lire alors je serais loin … ça me gêne en fait … reconnut-il en regardant ailleurs cette fois.

Keith rougit en se rappelant également certains passage. Ce n'était pas évident à gérer, de savoir que son meilleur ami, son « petit frère », avait des vues sur lui, qu'il pensait à « ce genre de choses »... Il lui faudrait quelques jours pour en faire abstraction également.

_ Je comprends ce que tu veux dire, approuva-t-il alors, mais si tu as besoin de moi je ne veux pas que tu hésites, ajouta-t-il soudainement en se levant pour reprendre contenance. Quand comptes-tu aller voir tes parents ?

_ Il est quelle heure ?

_ A peine midi, répondit le brun après avoir jeté un œil à son réveil que Cory n'avait pas vu.

_ Je vais les laisser déjeuner tranquille, je les rejoindrai pour le café.

_ Ok, souffla Keith. M'en veut pas mais puisque tu vas un peu mieux, j'irai bien dormir, déclara-t-il piteusement, je t'ai veillé au cas où tu aurais des nausées ou …

_ Oh pardon ! S'écria Cory en sortant dans le couloir. Je suis trop con, je suis désolé de t'avoir causé tant de problèmes, je prends une douche et j'y vais, merci pour tout, je t'appellerai c'est promis, enchaîna-t-il à tout allure avant de s'enfermer dans la salle de bain sous les yeux médusés de l'australien.

Keith s'approcha alors calmement de la porte de la salle de bain dans laquelle son ami s'était enfui.

_ Cory, l'appela-t-il à travers la porte, je te pardonne pour avoir manqué de me faire mourir de peur, mais ne recommence jamais ça et à partir de maintenant, plus de cachotterie. Je serai toujours ton ami, appelle-moi, à bientôt, termina-t-il d'une voix douce avant de partir dans sa chambre.

Cory se laissa aller contre le mur froid de la douche, reprenant son souffle après les mots du brun qui l'avaient profondément touché. Ses larmes coulaient mais il s'en moquait. Cette matinée marquait un tournant dans sa vie, d'une manière totalement imprévue et légèrement douloureuse mais au moins il pouvait enfin se débarrasser de ce sentiment de trahison et de lâcheté qu'il se traînait depuis dix ans déjà.

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_ Ahhh ! Cory ! Ahhhh …. c'est trop bon … encore …. ahhh … oui …

Les gémissements et autres plaintes rauques de désir s'élevaient dans la chambre où régnait une douce pénombre. Sur le lit, un corps alangui dans les draps profitait du savoir-faire de son amant en matière de fellation.

Cory sentait les doigts de son compagnon caresser voluptueusement sa nuque pour l'inciter à le prendre plus loin dans sa bouche et il obéit de bon cœur, avalant le sexe dressé devant lui en le caressant de sa langue au passage, malaxant les bourses à la peau veloutée, il téta le gland comme une friandise et son amant laissa échapper un grognement sauvage où il crut reconnaître son nom.

Il stoppa tout de même avant que sa victime ne rende les armes ou sinon il n'aurait plus rien pour jouer.

Il se redressa de toute sa hauteur, le surplombant, et avança pour se placer au dessus de ses hanches avant de s'empaler doucement sur lui sans le lâcher des yeux. Il le défiait allègrement, serrant les dents pour ne pas laisser échapper le moindre gémissement. Il se délectait des yeux noirs de désirs de son compagnon, se demandant si il avait rêvé ou si ils avaient vraiment été bleus un jour tellement la pupille semblait dilatée.

Enfin, il le sentit en lui jusqu'à la garde et il se permit de relâcher son souffle. Les mains de son amant étaient crispées sur ses hanches au point qu'il en aurait des hématomes le lendemain mais il s'en foutait.

Renonçant à faire durer le plaisir, il abdiqua aux suppliques de son compagnon et entreprit de se lever et se rabaisser à un rythme de plus en plus soutenue, violent, à tel point que le son de leur peau claquant l'une contre l'autre résonna dans toute la pièce, ils ne pouvaient se retenir ni l'un ni l'autre de crier leur plaisir et ils devinrent franchement bestiaux, le vocabulaire devint plus cru, plus salace et eut un effet dévastateur.

Ils jouirent violemment et les mouvements commencèrent à se calmer, à ralentir, pour s'arrêter totalement avant que Cory ne se laisse retomber sur le torse puissant sous lui et que deux bras ne l'attrapent pour le maintenir à cette place.

_ Whaou … souffla-t-il, je suis épuisé, c'était le dernier round … j'en peux plus, c'était trop bon …

_ Tu es sûr ? Demanda son compagnon en mordillant son oreille.

Cory se dégagea en riant et fit l'effort suprême de relever un peu la tête pour fixer les yeux redevenus bleus.

_ Mel ! Ça fait trois fois ! S'indigna-t-il mollement.

_ Je ne te pensais pas si faignant au lit, se moqua doucement le blond en laissant glisser ses doigts sur le flanc de son amant.

_ Hey ! S'offusqua Cory. Laisse-moi me reposer un peu tu veux ?

Ils chahutèrent un moment avant que Cory ne jette un œil au réveil et se relève en grimaçant. Ils auraient peut-être dû y aller plus doucement, il allait avoir du mal à s'asseoir …

_ Hummm ! Fit-il en s'étirant. Il faut qu'on y aille, on va être en retard sinon.

Mel jeta à son tour un regard au réveil pour voir que son amant avait raison, il était bientôt 18 heures et ils devaient encore se doucher, s'habiller et se rendre à la soirée organisée par les amis de Cory.

C'était une grande première à ce qu'il avait compris, Cory n'avait jamais présenté de petit ami à son groupe de copains et en plus cela ne faisait que 5 mois qu'il avait fait son coming-out devant ses amis.

Apparemment, il en avait perdu quelques uns dans l'histoire mais il lui disait toujours avec le sourire que maintenant au moins il savait qui étaient ses vrais amis. Mel n'était pas vraiment convaincu, peut-être à cause de la lueur de tristesse qui brillait au fond de ses yeux les rares fois où il en parlait. Il lui remontait toujours le moral en lui rappelant que sa famille, elle, ne l'avait pas rejeté.

Le blond redoutait tout de même cette soirée. Il allait rencontrer le fameux Keith. Il savait parfaitement qui il était et ce qu'il représentait. Après tout, lorsqu'il avait rencontré Cory 6 mois plutôt, il était en train de se prendre une cuite sévère. En tant que barman, il avait l'habitude de ce genre de spectacle mais ce mec là … Il ne pouvait simplement pas le laisser faire sans intervenir. Lui qui ne se mêlait jamais de la vie des clients, il n'avait pas pu s'empêcher de lui poser des questions.

Au début c'était juste pour qu'il arrête de boire et au fur et à mesure de son histoire, la curiosité l'avait emportée. Quand ils s'étaient séparés ce soir-là, cette nuit-là, ils étaient devenus amis. Ils s'étaient revus à de nombreuses reprises et en de nombreuses occasions, toutes provoquées, et au bout de 2 mois, Mel avait réussi à le faire céder.

Il avait suffit d'une promenade dans un parc, sous les arbres bourgeonnant du mois de mai, un soir où le vent s'était levé et où ils s'étaient mis à marcher plus prêts l'un de l'autre pour se tenir chaud. Et puis … ils avaient fait le reste, tout naturellement.

Mais il avait vraiment eut l'impression de lutter pour l'avoir. De devoir le faire céder donc. Céder, oui. Parce que Cory étant ce qu'il était, il s'était mis en tête de rester célibataire jusqu'à ce qu'un jour peut-être il finisse par oublier ses sentiments pour ce Keith. Il ne s'imaginait pas sortir avec quelqu'un, lui faire croire des choses, lui laisser espérer des choses et lui cacher le grand amour de sa vie.

Il avait fallu toute la persuasion du blond pour le convaincre de tenter le coup avec lui. Il aimait beaucoup Cory mais il n'était pas amoureux et ça tombait bien, Cory n'était pas amoureux de lui. En attendant, ils pouvaient passer du bon temps ensemble, en toute confiance et il ne pensait pas qu'au sexe.

Ils avaient dîné au restaurant, passé des week-end à la campagne, assisté à des concerts, … Et s'étaient découverts des points communs et des envies communes. A tel point que ce soir Cory le présentait à ses amis et à Keith.

Keith qu'il avait continué à voir. Keith qu'il avait eu du mal à retourner voir, au point que Mel avait dû l'y pousser presque chaque fois. Au final, il ne l'avait revu que peu de fois depuis l'incident de la lettre et toujours en groupe, Mel avait cru comprendre que c'était même l'australien qui l'avait poussé à tout révéler à ses amis, arguant qu'il se sentirait mieux quand tous ses proches seraient au courant. Malgré tout il lui manquait et ça se voyait.

Alors en bon ami, petit-ami, Mel l'encourageait chaque fois. Ce qui ne l'empêchait pas d'être inquiet chaque fois que Cory passait un moment avec lui. Il n'était peut-être pas amoureux mais il ne voulait pas le perdre pour autant et il savait qu'il ne faisait clairement pas le poids face à l'australien.

_ Mel ? Je croyais que tu me rejoindrais sous la douche ? S'étonna gentiment Cory, le coupant dans ses pensées.

Le blond se releva, nu, et lui sourit avant de lui voler un baiser et de s'éclipser dans la salle de bain attenante à la chambre.

_ Je n'aurai pas pu me retenir si je t'avais rejoint et je sais que tu m'en aurais voulu si je nous avais mis en retard, lui expliqua-t-il avec un petit sourire taquin.

Si Cory aperçut la légère étincelle d'inquiétude au fond des yeux de son amant, il n'en dit rien et le laissa prendre sa douche. Il ne pouvait rien faire contre les sentiments qui agitaient son blond, les paroles rassurantes qu'il lui dirait seraient fausses et il savait que Mel le savait. Il ne pouvait rien lui promettre, son cœur était toujours hanté par Keith.

Soupirant, il s'habilla, démêla ses cheveux qu'il coiffa en queue haute et sauta au cou de son amant qui sortait de la salle d'eau en serviette. Il l'embrassa à pleine bouche, se frottant éhontément contre lui.

_ Mel, je t'adore, murmura-t-il à même sa bouche. Tu sais ce que je ressens pour toi et je ne veux pas que tu en doutes, c'est d'accord ? Lui demanda-t-il avec tout le sérieux dont il était capable.

_ Je le sais mon cœur, le rassura le blond, et je le sens aussi, le taquina-t-il en posant ses mains sur ses fesses pour coller leur bassin.

_ Obsédé ! S'exclama Cory en riant.

Mel hocha la tête tout en lui palpant allègrement le bas des reins avant de lui planter un baiser du bout des lèvres et d'aller s'habiller à son tour.

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_ Tout va bien mon cœur ? Susurra Mel en entourant sa taille de ses bras.

Il le sentit se raidir, dos contre son torse. Était-ce la surprise de ne pas l'avoir vu arriver ou le fait que ses amis soient tout autour d'eux ? Cela faisait à peine une demie-heure qu'ils étaient là et tout le monde était arrivé. Les présentations avaient été sommaires, chacun attendait le moment de passer à table pour faire plus ample connaissance.

Le moment de l'apéritif était réservé, a priori, au badinage et discussions futiles. Mel parlait justement des derniers sondages en date sur l'évolution du chômage avec Cassie et Shawn lorsqu'il avait vu son amant s'éloigner vers la baie vitrée.

Après s'être excusé, il l'avait rejoint et n'avait hésité qu'une seconde pour savoir si il pouvait se permettre ce geste tendre. Après tout, il était temps que les amis de Cory soient témoins de leur affection, qu'ils comprennent réellement, dans les faits et pas seulement en théorie, ce qu'être gay impliquait.

_ Oui, répondit doucement Cory en se laissant aller dans les bras puissants du blond. Pourquoi ça n'irait pas ? Ajouta-t-il en se retournant dans son étreinte.

_ Tu avais l'air ailleurs, s'expliqua le blond.

_ Non, ça va, t'inquiète pas, ça me fait bizarre c'est tout, tenta-t-il de le rassurer, je sais que c'est moi qui me monte la tête, je stressais pour cette soirée mais ils t'ont bien accepté jusque là et … je sais pas … c'est étrange c'est tout, conclut-il en haussant les épaules.

_ Cory … soupira Mel.

L'interpellé leva un sourcil, l'air de rien, mais voyant que Mel ne s'y laissait pas prendre, il abdiqua.

_ Ok, j'avoue, souffla-t-il en détournant les yeux. Tu me connais trop bien, c'est pas possible de te cacher quoi que ce soit, continua-t-il sur le même ton. En fait, je sais pas ce qui se passe avec Keith, mais il est bizarre ce soir. Il est … froid, expliqua-t-il avant de secouer la tête, non … il est avec moi comme avec les gens qu'il ne connaît pas vraiment, tu vois ? Demanda-t-il au blond en espérant qu'il ait compris.

_ Oh ! D'accord, compris Mel. Je m'en doutais un peu, c'est le seul qui ne m'a pas dit un mot, il m'a juste « virilement » serré la main, si tu vois ce que je veux dire, dit-il avec une petite grimace. C'est même étonnant, j'aurai pensé qu'il voudrait connaître mieux le mec de son meilleur ami, tu sais genre « si tu le fais souffrir, t'auras à faire à moi » et tout ça quoi … termina-t-il en prenant une grosse voix et en fronçant les sourcils.

Il fut récompensé par l'éclat de rire cristallin qui échappa à Cory, attirant immanquablement l'attention sur eux. Si le tableau qu'ils offraient en charma plus d'un, d'autres firent une tête laissant présager des ennuis, taquineries ou autres joyeusetés de ce genre.

_ Bon, les amoureux, si vous êtes enfin revenus parmi nous, on pourrait passer à table non ? Les interpella le maître de maison.

_ Et ba quoi Quincy, t'as jamais été amoureux ? Ou t'es jaloux parce qu'avec Sheryl vous avez déjà fini le stade du « il n'y a que toi qui compte, le monde autour n'existe plus » ? Le taquina Shawn pour soutenir Cory.

Un joyeux brouhaha s'éleva alors dans l'immense salon où la douzaines de convives prenaient maintenant place autour de la grande table. Chacun y allait de son commentaire, de son anecdote et les rougeurs sur les joues de Cory furent vite oubliées. Ce dernier s'installa à côté de Mel et leva les yeux pour voir Keith presque en face de lui. Il lui sourit naturellement et même si son ami lui répondit, il ne put s'empêcher de penser que quelque chose n'allait pas.

Avait-il eu un problème avant de venir ? Même si ils se voyaient toujours, Cory passait quand même beaucoup de temps avec son blond et sans dire qu'il négligeait son meilleur ami, il ne pouvait se voiler la face. Force était de constater qu'il consacrait moins de temps à Keith et qu'il n'était plus au courant de toute sa vie comme avant.

C'était pourtant une nécessité si il voulait ne plus souffrir autant. Keith était hétéro. C'était une réalité avec laquelle il allait devoir vivre pour toujours. Et le plus vite serait le mieux.

La discussion allait bon train, ou plutôt les discussions. Avec autant de monde autour de la table, il y avait forcément plusieurs sujets qui courraient.

_ Bon, c'est pas tout ça, déclara Dalia soudainement, mais on ne sait toujours pas comment vous vous êtes rencontrés tous les deux ? Demanda-t-elle en se tournant vers Mel en face de qui elle était assise.

Un silence brusque tomba dans la pièce et de nombreuses paires d'yeux curieux fixèrent le couple en vedette malgré lui. Cory se gratta la gorge, ne pouvant s'empêcher de couler un regard vers l'australien qui arborait un masque froid et impénétrable, poliment attentif mais sans plus.

Mel pris alors la main de Cory qui reposait sur la table et entrelaça leurs doigts avant de répondre en souriant à la jeune femme.

_ Je suis barman, commença-t-il d'une voix claire, et Cory est entré dans mon club un soir de mars. Il s'est installé au bar, seul, et a commencé à boire. D'habitude, je ne me mêle pas de la vie des clients mais … il s'interrompit et planta ses yeux dans ceux de Cory qui avait tourné la tête pour le regarder également.

_ Mais ? Demanda Nigel à la surprise de tout le monde, l'homme n'étant pas connu pour être porté sur la vie privée de ses amis.

Mel sembla reprendre ses esprits et se ressaisit, prenant juste conscience du silence qui s'était fait, l'assemblée attendant la fin de son histoire. Il leur sourit, de ce sourire éblouissant qui avait fait craquer Cory et ce dernier eut un rictus moqueur en voyant les yeux de ses amis briller, Mel avait été accepté. Ne restait que l'australien …

_ Et bien en fait, reprit Mel, je ne sais pas pourquoi mais je n'ai pas pu me résoudre à le laisser partir sans lui parler. C'est aussi simple que ça, il fallait que je sache son nom, que j'entende sa voix … et 2 mois plus tard j'ai enfin réussi à le convaincre de me laisser une chance et ma chance dure depuis 4 mois maintenant, expliqua-t-il en souriant toujours.

Le simple échange de regard avec Cory juste avant avait suffit pour qu'il comprenne que le jeune homme ne voulait pas que ses amis apprennent qu'il était en train de se bourrer joyeusement la gueule à cause d'une de ses déprimes chroniques. Il aurait dû expliquer alors son chagrin d'amour et ça c'était hors de question. Le blond avait donc enjolivé le tout et c'était très bien comme ça.

_ Oh, c'est romantique, souffla Sheryl en rigolant, dommage que ça se passe dans un bar, ajouta-t-elle piteusement.

Quincy lui déposa un baiser sur la tempe en se levant et fit un clin d'œil à Cory, rouge pivoine.

_ Ce n'est pas vraiment un bar en fait, c'est un night-club, on donne des concert également, expliqua Mel pour relancer la conversation.

_ Ce n'est pas un boulot pour étudiant ça normalement ? Le coupa brusquement Keith d'une voix nonchalante tout en prenant une gorgée de vin.

Sa question jeta un froid glacial dans le salon et Cory ouvrit de grands yeux effarés.

_ Keith ! S'écria-t-il. Ça va pas non ? Se fâcha-t-il.

_ Laisse mon cœur, le coupa Mel en posant une main sur sa cuisse pour le calmer. A vrai dire, tu n'as pas tort, répondit-il ensuite à Keith d'une voix très calme. C'est un boulot que j'ai commencé pour payer mes études mais j'ai découvert une passion, expliqua-t-il. Inventer des cocktails, rencontrer des personnes différentes tous les soirs, découvrir de nouveaux groupes de musique ou de nouveaux chanteurs, … énuméra-t-il. Ça me plaisait tellement que quand j'ai obtenu mon master en gestion et communication, je me suis lancé, j'ai acheté un club, conclut-il sous les yeux surpris des invités.

_ C'est ton propre club ? S'étonna Dalia, prouvant par là qu'elle suivait la conversation autant que Shawn le lui permettait alors qu'il tentait de la distraire gentiment par des caresses sur la nuque . Mais tu as quel âge ?

_ 28 ans, répondit Mel poliment.

Si la conversation reprit normalement à partir de ce moment et grâce à Quincy et Sheryl qui avait apporté la suite des plats, Cory, lui, ne décolérait pas. Aussi quand, à la fin du repas, Sheryl voulut se lever pour aller préparer le café, il la prit de vitesse.

_ Laisse Sheryl, tu en as assez fait ce soir, je sais où c'est, je vais le faire, lui dit-il en se dirigeant vers la cuisine sans attendre de réponse.

Il avait besoin de se retirer un peu, de se mettre au calme. Si ses amis et Mel avaient sympathisé et devisaient gaiement, la tension entre Keith et lui n'était pas passée inaperçue et il ne supportait plus cette ambiance. Bizarrement, il se sentait comme étranger, il n'arrivait pas à se sentir à sa place.

Il se saisit d'un filtre qu'il plaça machinalement dans la cafetière avant de la remplir de la quantité de café adéquat. Toujours sans réfléchir, il ajouta l'eau en soupirant, se passa une main sur le visage et se posta bêtement devant la machine, attendant qu'elle fasse son office.

Il n'entendit pas la porte s'ouvrir mais sentit parfaitement deux bras passer autour de sa taille pour l'attirer en arrière. Il suivit le mouvement et laissa sa tête se poser sur une épaule musclée. Un parfum enivrant lui parvint et il inspira fortement.

_ Je suis désolé, pardonne-moi Cory, s'excusa piteusement l'australien.

Le cuivré soupira. Il ne pouvait pas rester fâché contre lui. Il le savait depuis des années. Et l'australien aussi le savait. Pour autant, il ne pouvait pas laisser passer le comportement de Keith envers Mel. Si jamais il fermait les yeux cette fois, qu'en serait-il à leur prochaine rencontre ?

_ Pourquoi Keith ? Donne-moi une seule bonne raison qui justifie tes agressions répétées envers mon copain et peut-être que je te pardonnerais, murmura Cory sans changer de position.

_ … Je suis désolé, se répéta le brun. Je n'ai pas le droit de réagir comme ça, je le sais, mais … s'interrompit-il en se grattant la gorge, je ne veux pas te perdre et c'est égoïste, asséna-t-il brusquement.

Cory se tendit et les bras de l'australien se resserrèrent compulsivement autour de lui.

_ Attends, fit-il, pensant que Cory voulait partir. Je m'exprime mal, voulut-il s'expliquer, c'est juste que … je sais que dans mon rôle de grand frère protecteur, se reprit-il, j'aurai dû m'intéresser à lui, être sympa tout en montrant qu'il avait intérêt à bien se comporter avec toi, lui poser des questions pour apprendre à le connaître, énuméra-t-il sans relâcher Cory. Mais c'est au-dessus de mes forces, te voir avec lui Cory c'est … j'y arrive pas et je sais que c'est dégueulasse, finit-il en baissant la voix.

_ Parce que c'est un mec, cru comprendre le cuivré, profondément attristé.

_ Non, se défendit Keith. Ça aurait été une fille, je crois que ça aurait été pareil. Comprends-moi, se justifia-t-il encore, tu ne nous as jamais présenté quiconque et connement, je crois que je m'étais persuadé que je t'aurai toujours près de moi, aussi disponible et attentif que depuis le début, expliqua-t-il d'une voix posée. Je suis possessif, tu le sais, et là ... je suis juste égoïstement jaloux et je me dégoûte pour ça quand je pense que c'est moi-même qui t'aie encouragé à trouver quelqu'un pour m'oublier, avoua-t-il enfin en soupirant.

Le cœur de Cory martelait horriblement dans sa poitrine, il n'arrivait pas à savoir si c'était de joie ou de douleur. Que son ami éprouve ça pour lui montrait à quel point Cory était important dans sa vie. Pourtant, ce dernier savait parfaitement qu'il n'y aurait jamais rien de plus, que c'était un amour peut-être plus que fraternel mais pas moins platonique pour autant. Keith était un putain d'hétéro, se répéta-t-il en boucle pendant au moins une bonne minute pendant laquelle un silence pesant s'installa entre eux, et rien que pour ça, ce n'était pas la peine de s'imaginer quoi que ce soit de physique entre eux.

Poussant un soupir à fendre l'âme, il se retourna dans les bras de Keith et l'enlaça à son tour, se serrant tout contre lui. Ça ne leur était plus arrivé depuis l'incident de la lettre. Ils en avaient besoin tous les deux. Ils savourèrent cette pause câlin dans un silence plus détendu avant que Cory ne reprenne la parole.

_ Si c'est pour ça alors … non je ne t'en veux pas, répondit-il au brun sans quitter le réconfort de ses bras. Je suis en partie responsable, je t'ai délaissé ces derniers temps, j'en suis conscient et ça ne se reproduira plus, même si on ne se voit plus aussi souvent qu'avant, je promets de toujours t'appeler pour prendre de tes nouvelles et de toujours être disponible si tu as besoin de moi, lui jura-t-il.

_ Je ne t'en demande pas tant, répondit Keith, la gorge serrée. Je ne veux pas que tu te sentes coupable, tu en subis déjà trop à cause de moi, je ferai des efforts, j'apprendrai à le connaître, de ce que j'ai vu, c'est quelqu'un de bien et …

Il fut coupé par l'entrée de leur sujet de discussion, venu voir pourquoi son amant mettait tant de temps à faire le café, et qui resta figé devant la scène qui s'offrait à lui. Il les observa en silence, les contemplant dans les bras l'un de l'autre, eux aussi le dévisageant, gênés comme si ils avaient commis une faute. Finalement, Mel leur sourit et s'avança vers eux.

_ Ça va mieux alors ? Les interrogea-t-il. J'avais peur que vous ne soyez fâchés, ajouta-t-il sereinement.

Keith relâcha soudainement Cory, lui-même se reculant tout aussi vite. Il avait eu l'impression étrange et stupide de tromper son amant.

_ Mel, souffla-t-il, je … heu … bafouilla-t-il, les joues rouges.

_ Ce n'est rien Cory, tout va bien mon cœur, le rassura le blond en passant une main sur sa joue. Je peux en déduire que si tout va mieux entre vous, nous pourrions faire connaissance correctement ? Demanda-t-il en se tournant vers Keith, main tendue.

L'australien le dévisagea, incrédule, avant de serrer la main de cet homme qui de toute évidence avait une confiance aveugle en son amant et n'était pas jaloux pour un sou.

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Bon, ça va devenir compliqué, enfin tout est relatif, compliqué pour Cory surtout, merci de me suivre ;-)