Jung-hyuk lui souriait.
"Jung-hyuk ah ?" marmonna Ha-neul. "Je croyais que tu étais mort."
"So-na !" dit Jung-hyuk, et la tête de Ha-neul s'inclina. So-na était allongée non loin de lui sur la pelouse, endormie.
Elle se réveilla quand Jung-hyuk l'appela. "Mmm, Hyukkie. Qu'est-ce que tu fais là ?" Son sourire était lent et paresseux, plein de chaleur.
"Je pensais que je devais venir et te récupérer. Tu ne devrais pas être en cours en ce moment ?"
"Non, j'ai fini plus tôt. Viens t'asseoir près de moi, Hyukkie."
Ha-neul se leva lentement alors que Jung-hyuk s'assit les jambes croisées près de So-na. "Jung-hyuk ah ?" tenta Ha-neul. "Tu peux me voir ?"
Mais Jung-hyuk ne le pouvait pas. Il regardait droit à travers Ha-neul, vers la pente herbeuse des bâtiments qui brillaient dans la lumière du soleil. Ha-neul les reconnus. C'était l'école de So-na, où Jung-hyuk l'avait aperçu pour la première fois. Une vieille douleur commença à le frapper à nouveau. Elle s'intensifia quand Ha-neul entendit son nom. "Ha-neul hyung," dit Jung-hyuk, et Ha-neul se pencha vers lui.
"Hyuk-ah-"
"Ha-neul hyung se sent un peu mieux aujourd'hui. Il est moins triste. Il ne m'a même rien balancé du tout." gloussa Jung-hyuk, et Ha-neul ferma les yeux, respirant.
"Est-ce que tu crois que le Mara l'a abandonner ?" demanda So-na.
"Il a quitté le Mara,"dit Jung-hyuk. Il semblait tellement fier. "J'ai toujours su que Hyung était trop fort pour eux."
So-na sourit et prit la main de Jung-hyuk, la posant sur son ventre. "Oui," dit elle. "Il est fort. Il sera un bon modèle pour notre enfant, pas vrai ?"
Jung-hyuk caressa son ventre, souriant amoureusement. "Oui. Et, devine quoi ?"
"Hmm ?"
"Ha-neul à trouver un nom pour le bébé. Enfin, si c'est un garçon."
"Oh ? Lequel ?"
"Il a dit qu'on devrait l'appeler 'Seung-ri'. Victoire." ria t il. "Tu sais, ainsi il pourra tout affronter et toujours réussir."
"Seung-ri ... Seung-ri ah," murmura So-na. "J'aime bien."
"Lee Seung-ri," dit Jung-hyuk, embrassant So-na. "Notre petite victoire."
Ha-neul ferma les yeux, déglutissant. Il ne se rappelait même pas de ça, il ne se rappelait pas de ce moment ou il avait à demi-ri de Jung-hyuk en lui disant qu'il devrait appeler son fils Seung-ri. Seung-ri ah, je t'ai donné ton nom. Il sourit, même s'il se sentait la gorge sèche et nouée. Je t'ai donné ton nom.
He bien, tu ne penses pas que tu aurais pu me donner un nom moins banal ?
La petite colline verdoyante s'effaça, et Ha-neul ouvrit les yeux. Il vit le plafond recourbé et, quand il tourna la tête, les murs de couleurs crème.. Un temple de l'Asclepieion. "Seung-ri ah," murmura t il, entendant le garçon se redresser dans le lit près du sien. "Est-ce que je ne t'ai pas dit qu'il était malpoli de s'introduire dans les pensées des gens ?"
"Je n'était pas dans les tiennes. Tu étais dans les miennes."
Ha-neul tourna son visage vers Seung-ri. "Quoi ? Comment ?"
Seung-ri était pâle, mais semblait cependant cependant en forme. "Tu n'arrêtais pas de dire, 'Jung-hyuk, Hyng-hyuk, Jung-hyuk,' dans ton sommeil. Matthias a dit que tu essayais de le retrouver - de le retrouver dans ta tête, mais que tu m'avais trouvé à sa place parce que je suis son fils."
"Comment as-tu retrouvé ce souvenir ici ?"
"Je suis né ici," murmura Seung-ri. "Du moins, c'est ce que mes parents adoptifs m'ont dit. Parce que ma mère a eu ... des complications. Il ne pouvait pas gérer ça dans un hôpital normal, sans magie. Je suppose ... je suppose qu'une partie d'elle est toujours là."
"Ta naissance fut l'un des plus heureux moments de sa vie," dit Ha-neul calmement.
Seung-ri resta silencieux, puis dit, "... Ha-neul ?"
"Oui ?"
"Pourquoi, ... pourquoi est-ce que tu n'as pas chercher à garder ma trace après que mes parents soient morts ? Je veux dire, tu étais amis avec certains Gardiens, pas vrai ? Est-ce qu'ils ne t'ont pas dit que l'Asclepieion m'avait gardé ?"
"Je ... je ne voulais pas. Enfin, peut-être que j'aurais pu, mais quand ta mère est morte, ton père s'était senti seul. Je devais prendre soin de lui. Et puis il est mort, et je ..." Ha-neul respira profondément, puis expira. "Et je me suis renseigné une fois à propos de toi. Ils ont dit que tu avais les yeux de ton père. J'ai pensais que je ne pourrais pas le supporter."
Seung-ri murmura, "Vous étiez tous amis. Ki-hyun pouvait supporter de me voir."
"Combien de fois te rendait il visite ?"
"Une fois ou deux par mois. Il disait toujours que je ressemblais de plus en plus à mon père... "
Ha-neul soupira.
"Est-ce que je lui ressemble vraiment ?"
Ha-neul regarda Seung-ri à nouveau, et sa vision flancha un instant. Seung-ri s'affaissa, toute sa confiance et sa superbe parties. Il semblait très fatigué, et au lieu de voir Ki-hung, Ha-neul vit Jung-hyuk, déchiré et vulnérable. Il se détourna. "Oui," murmura t il. "Tu es son portrait craché."
Seung-ri ne parla pas pendant un très long moment, et Ha-neul changea finalement de sujet. "Qui m'a ramené ici ?"
"Matthias. Il est revenu pour toi."
"Raconte moi ce que tu faisais parmi un groupe de loup-garous ?"
"C'était une erreur, okay ? Quelques gars ont dis qu'on allait sortir pour boire, mais après ils sont rentrés dans cet appartement et avant que je ne le comprenne ils s'étaient mis à traquer des loups-garous. Un bouquet de lâche. Ils m'ont lâché dès que ça devenait dangereux."
"Tu sais, je suis trop fatigué pour t'embêter avec des règles."
Seung-ri ignora le commentaire. "Je t'ai vu te battre," dit il.
"Tu étais parti."
"Pas tout le long. Je t'ai vu."
"Ah."
"Peut-être que tu es plus qu'une vieil homme amer," dit Seung-ri lentement. "Et peut-être ... qu'il y a quelques choses que je pourrais apprendre de toi."
"Comme ne pas attaquer les loups-garous ?" ironisa Ha-neul.
"Tais toi ! Tu sais ce que je veux dire."
"Ca me peine que tu aies du avoir la preuve de mes capacités avant de demandé à être mon élève."
"Eh bien, excuse moi. Alors tu vas m'enseigner ou pas ?"
"Les manières, Seung-ri."
"M'enseignerez vous, Monsieur ?
Ha-neul appuya son dos contre les coussins, soupirant. Il fallait une attaque de loup-garous pour faire des progrès avec Seung-ri, apparemment. "Oui, je t'enseignerai."
Seung-ri sourit, alors que Alan Halifax entra dans la chambre et dit, "Ha-neul, nous avons un problème."
Ha-neul grogna. "Plus de problèmes ? Je viens juste de me faire déchirer par des loup-garous. Quels problèmes de plus est-ce que j'ai ?"
"Les loup-garous sont exactement ton problème," dit Alan, jetant un regard à Seung-ri, qui avait baissé le regard. "Ton protégé et ses amis ont attaqué les loups de Jude Fenrir."
Ha-neul grogna. "Non."
"Si. Combien d'autres loup-garou vivants ensemble au sein d'un groupe connais-tu ?"
"Qui est Jude Fenrir ?" demanda Seung-ri.
"Il est le chef d'un groupe de loup-garous," dit Ha-neul. "Et il est l'un de mes amis, mais c'est au-delà de ça. Le fait est que -"
"- que Jude était sur ta liste de recrutement," finit Alan. "Et maintenant il est très en colère, ami ou pas."
"Oh, mon dieu." grogna Ha-neul. "J'ai besoin de sang. Et d'une très, très longue sieste. Apres je pourrait gérer ça. Oh, et Seung-ri ?"
"Uh, oui ?" Seung-ri semblait nerveux : Alan l'observait.
"Ta première leçon de ma part est, 'Savoir quand s'excuser.'"
"Qu'est-ce que ça veut dire ?"
"Ca veut dire," dit Ha-neul, "que je vais aller m'excuser auprès de Jude Fenrir. Et que tu vas m'accompagner."
Jude Fenrir était prêt à accepter des excuses, spécialement quand il découvrit que Seung-ri ne l'était pas, et laissa même couler. "Alors c'était le groupe de Ki-hyung, hmm ?" dit il quand Ha-neul et Seung-ri arrivèrent. "Eh bien, je suppose que ça veut dire que je dois rejoindre le tien, Ha-neul. Mieux vaut prévenir que guérir, après tout."
Jude fut l'un des nombreux qui commencèrent à rejoindre le groupe de Ha-neul alors que l'été avançait. Ha-neul était ravi, parce qu'il faisait son boulot en rencontrant un minimum de problème (enlevant l'incident avec les loups-garous, bien sûr), et Seung-ri se comportait bien. Il montrait maintenant plus qu'un minimum de respect envers Ha-neul, et même si Ha-neul aurait préféré que Seung-ri le respecte pour autre chose que ses habilités à se battre, il était tout de même ravi.
Et ce n'était pas du simple respect. Seung-ri était reconnaissant envers Ha-neul d'être venu le sauver, et cette gratitude se traduisait d'une certaine manière par de l'affection. Il aimait l'appeler et lui montrer ce qu'il avait appris dans la journée, et il claquait le bras de Ha-neul quand il ne pouvait pas trouver assez de mots pour s'exprimer. Ha-neul savait que Seung-ri essayait de gagner son soutien et son affection par ses propres moyens, et par dessus ça, l'entrainement de Seung-ri se déroulait vraiment bien.
Seung-ri n'avait pas menti quand il avait dit être très bon. Ha-neul avait rarement vu quelqu'un avec un tel talent brut. Il aimait même enseigner à Seung-ri, car le garçon comprenait vite et voulait connaître plus, plus, plus. Ha-neul voyait de moins en moins Ki-hyung en lui, sauf dans ses éclatements d'égocentrisme et de colère. Seulement rarement sa nostalgie saisissait le meilleur de lui, faisant Ha-neul penser à Seung-ri comme un second Jung-hyuk à protéger, un second Ki-hyun à guider dans la bonne direction.
Seung-ri détestait être comparé à son pere, cependant. Le jour où il commença à l'appeler "hyung," ils se disputèrent.
Ha-neul était plongé dans Nietzsche, assis sur le canapé les jambes croisées, quand Seung-ri entra dans le salon et dit, "Ha-neul hyung-"
Le coeur de Ha-neul s'arrêta durant une fraction de seconde. "Ha-neul hyung, tu es le meilleur hyung que je n'aurais jamais pu demander. Tu le sais, n'est-ce pas ?" "Jung-hyuk," murmura t il.
"Non," dit Seung-ri, la voix tranchante et blessée. "Seung-ri, dieu, je -"
"Je suis désolé," dit Ha-neul. "Je suis désolé. Ta juste ... tu as juste parlé comme ton père quand tu m'as appelé hyung."
"Mais je ne suis pas mon père ! Et je déteste quand tu dis des trucs comme ça, "tu parles comme ton père.' ou 'Tu lui ressembles traits pour traits là', ou - ou juste - je déteste. Okay ? Je ne suis pas mon père. "Seung-ri regarda Ha-neul. "Je suis moi."
"Je suis désolé, Seung-ri ah." Ha-neul tapota la place près de lui. "Viens t'asseoir avec moi."
Seung-ri s'assit sur le canapé, légèrement renfrogné. "Peut-être que je ne devrais plus t'appeler hyung."
"Non, non, tu devrais. J'aime bien."
"Pourquoi, parce que c'est comme ça que mon père t'appelait ?"
"Non, parce que ça veut dire que tu m'aimes bien, du moins un peu maintenant." Sourit Ha-neul. "N'est-ce pas ?"
"C'est ça ! Dans tes rêves hyung." Seung-ri claqua l'épaule de Ha-neul.
Ha-neul massa son épaule. "Ow. Alors pourquoi étais tu venu me voir ? Je croyais que tu t'entraînais dans ta chambre."
"J'en ai marre des cartes de prédiction. Et ... j'ai une question."
"Ah. Je t'en pris, dis moi."
Seung-ri sembla soudainement nerveux. Il s'éclaircit la gorge et dit, "Um. Eh bien. Tes cartes contiennent quelques souvenir, et je t'ai vu et ... j'imagine que c'était ma mère et mon père. Vous trainiez ensemble. Et je me demandais ... Comment sont morts mes parents ?"
Ha-neul cessa de sourire, mais il fit un effort pour sembler normal, comme si Seung-ri n'avait pas posé la question qu'il souhaitait le plus éviter. Finalement, il dit, "Ta mère ... a été tué."
"Est-ce que mon père aussi a été tué ?" demanda calmement Seung-ri.
"Non. Elle était seule à la maison avec toi." Ha-neul ferma les yeux. "Ton père ... s'est suicidé. Il ne pouvait pas vivre sans elle."
"C'est pour ça que l'Asclepieion m'a recueilli ? Parce que mon mère ne voulait pas de moi ?"
"Ne dis pas ça, Seung-ri ah."
"Dis moi la vérité !" la nervosité initiale de Seung-ri avait disparue, remplacée par une intensité proche de la colère. "Dis moi la vérité, Ha-neul hyung. Mon père ne voulait pas de moi. Tu ne voulais pas de moi. Même Ki-hyun ne me voulait pas vraiment."
"Seung-ri"
"Est-ce que même maintenant je t'intéresse ?" murmura Seung-ri. "Ou bien est-ce que je te rappelle trop mon père ?"
"Seung-ri ah, je t'aime vraiment, pour toi même. Je regrette que Jung-hyuk soit mort, mais je ne t'apprécie pas parce que tu lui ressembles ou parce que tu parles comme lui. Je veux que tu restes ici."
Seung-ri fixa plusieurs livre sur la table, et ils commencèrent à léviter. "Pourquoi est-ce que tu m'appelles comme ça ?"
"T'appelles comment ?"
"Seung-ri ah. Qu'est-ce que le 'ah' veut dire ?"
"Ca ne veut rien dire." gloussa Ha-neul. "C'est juste quelque chose que tu ajoutes à la fin, pour être affectueux."
Seung-ri regarda ailleurs, et les livres frappèrent la table. "Tu m'apprécies vraiment ?" demanda t il.
"Oui, bien sûr. Je te l'ai déjà dit. Pourquoi tant de questions ce soir, Seung-ri ah ?"
"Parce que je veux connaître les réponses."
"Ti as appris, Seung-ri." Ha-neul sourit. "Et oui. Crois moi quand je te dis que je t'apprécie."
"Okay," dit Seung-ri, toujours maussade mais rougissant légèrement.
Ha-neul ouvrit a nouveau son livre. "Est-ce que tu sors quelque part ce soir ?" demanda t il. Seung-ri continuait de quitter l'appartement de temps en temps, bien qu'il dise toujours à Ha-neul où il se rendait - et qu'il s'y rende toujours seul.
"Non."
"Non ?"
"Ouais. Je pense que je vais simplement rester à la maison ce soir," dit Seung-ri. "Si tu m'enseignes comment utiliser les poignards."
Ha-neul haussa un sourcil. "Ce ne sont pas des jouets, tu sais." Seung-ri sembla découragé, mais alors le paquet de carte flotta depuis leur chambre et planèrent autour de sa tête. Ha-neul sourit. "Alors nous utiliserons ses cartes, si ça te convient."
Seung-ri lui frappa à nouveau le bras et dit, "Arrête de te moquer de moi, hyung."
Ha-neul gloussa. "Ne frappe pas ton professeur. C'est irrespectueux."
"Peut importe. Montre moi juste. S'il te plait, hyung."
Ha-neul veilla tard avec Seung-ri, lui enseignant les meilleurs moyens de contrôle nécessaire pour manipuler les carte. Il était heureux, mais ne savait pas pourquoi jusqu'à ce qu'ils aillent se coucher et que Seung-ri marmonne "bonne nuit, Ha-neul hyung." Il réalisa alors que c'était parce que sa vie avait finalement pris un certain rythme, et même s'il était différent, il était plus chaleureux, et moins solitaire.
Le rythme fut à nouveau perturbé bien trop tôt. Matthias rendit visite à Ha-neul pour lui dire que Ki-hyun préparait quelque chose : de plus en plus d'humains mourraient, sans autres blessures que deux minuscules traces de creux ; le nombre de jeunes vampires augmentait, comme ce n'était pas arrivé au moins depuis deux cents ans ; et les loup-garous étaient tous regroupés, craignant d'être attaqué par le groupe de Ki-hyun.
"Ki-hyun a une haine spéciale pour les loup-garou," dit Ha-neul. "Selon sa hiérarchie des êtres vivants, ils se situent probablement tout en bas."
"Ki-hyun a dit que les loup-garous sont brutaux et sauvages," dit Seung-ri. Il était assis sur le canapé auprès de Ha-neul, manipulant les cartes par sa pensée.
Matthias secoua la tête. "C'est faux. Les loup-garous sont normalement repliés sur eux-mêmes, mais pas sauvages. Seulement méfiants."
"Et ils sont difficilement brutaux."
"Hyung !" s'était exclamé Seung-ri. "Ils t'ont massacré. Ils t'ont presque tué. Comment peux-tu dire qu'ils ne sont pas brutaux ?"
"Ils étaient insultés et énervés. J'aurais attaqué qui que ce soit de menaçant, moi aussi."
Seung-ri fronça les sourcils. Les cartes s'empilèrent soigneusement sur la table. "Tu aurais pu mourir," marmonna-t-il.
Matthias sourit. "Tu sembles concerné, Seung-ri."
"Quoi ? Bon dieux, non ! Je dis juste ça parce que s'il était mort, je n'aurais pas d'endroit où vivre."
Ha-neul et Matthias gloussèrent. Seung-ri bouda pour le restant de la soirée, jusqu'à ce que Matthias parte et que Haa-neul pose une main sur son épaule. "Est-ce que tu étais vraiment concerné ?"demanda-t-il, souriant gentiment.
"Pas tout de suite," admit Seung-ri. "Je veux dire, je n'y pensais pas jusqu'à dernièrement, depuis que tu as arrêté de tellement m'emmerder. Je me disais, tu vois, que tu me manquerais si tu venais à mourir." Seung-ri se gratta la nuque, rougissant.
"Je ne vais pas encore mourir," dit Ha-neul, et il ébouriffa les chevaux de Seung-ri.
Bien qu'ils aient atteint le point où Ha-neul et son groupe avaient à défier la bande de vampires de Ki-hyun et à s'engager dans des affrontements, et mêmes si Ha-neul était devenu maigre et usé, il continua de rassurer Seung-ri. Seung-ri dit, "Hyung, je ne suis pas un bébé. Je n'ai pas besoin d'être réconforté ou quoi que ce soit." Mais à chaque fois que Ha-neul partait avec Matthias, Seung-ri restait à l'attendre. Il était tendu et nerveux, incapable de se détendre jusqu'à ce qu'il ait vérifié les blessures de Ha-neul, ou que Ha-neul ne lui ait fourni un signe physique de réconfort : une tape sur l'épaule, un sourire, un ébouriffage de cheveux.
"Je me demande si tu t'inquiètes pour moi ou pour Ki-hyun," dit une fois Ha-neul, riant à moitié.
Mais Seung-ri lui répondit sérieusement. "Je m'inquiète pour vous deux. Je ne veux pas que vous vous entre-tuiez."
"Seung-ri ah, nous sommes dans des camps opposés."
"Mais je ne suis dans le camps de personne. Tu ne peux pas me faire détester Ki-hyun, et je ne peux pas te haïr non plus, même si tu es un putain d'emmerdeur. Je veux juste que vous ne soyez pas blessés."
"C'est impossible, Seung-ri ah."
"Rien n'est impossible. Tout est modulable."
Ha-neul se tu un moment, puis il sourit. "Ce ne sont pas les dires de Ki-hyun. Ce sont ceux de l'Asclepieion."
"Ouais. Je sais."
Ha-neul passa la main dans les cheveux de Seung-ri. "Je ne peux pas éviter de blesser Ki-hyun, Seung-ri. J'espère que tu pourras le laisser."
"Je ne peux pas. Il m'a transformé. Nous avons un lien de sang. En plus, je -"
"Le respecte toujours ? Est-ce que le pouvoir est toujours important pour toi, Seung-ri ?"
"Oui," dit Seung-ri posément.
"Pourquoi ?"
"Parce que, si je deviens puissant les gens me reconnaîtront. Je ne serai pas une ombre. Je ne serai pas un rappel de quelqu'un d'autre." Seung-ri dépassa Ha-neul, le laissant seul. "Je serai moi-même."
Arriva le jour où Matthias dit, "Nous avons été informé que Ki-hyun prévoit d'attaquer les loups de Jude Fenrir - tous."
"En une seule fois ?" Il est fou ?"
"Pas vraiment. Ils sont encore faibles de leur dernière transformation, et ils sont réunis, en plus. Et Ki-hyun contrôle un important groupe organisé. Lui-même va venir."
Ha-neul jura tout bas en coréen. "Qu'est-ce qu'on va faire alors ?"
"Alan dit que c'est l'occasion parfaite pour attraper Ki-hyun. Nous pourrions lui tendre une embuscade." Matthias semblait las et bien moins qu'enchanté à cette idée.
Seung-ri ne semblait pas ravi non plus, quand il les rejoint. "Tendre une embuscade à qui ?" demanda-t-il. "A Ki-hyun ?"
"Va t'entraîner," dit Ha-neul fatigué. "Ca ne te concerne pas, Seung-ri."
"Bien sûr que si ! Tu vas capturer Ki-hyun, et peut-être même le blesser -"
"Seung-ri ah." La voix de Ha-neul était dure. "Je vais te demander de reconsidérer ta loyauté très sérieusement de suite. Qu'est-ce qui t'affecte le plus ? La sécurité d'innocents loup-garou - de personnes - ou la sécurité de Ki-hyun, qui veut les tuer ?"
Seung-ri était silencieux.
"Reponds moi, Seung-ri."
"Ha-neul, ne le brusque pas."
"Avec tout le respect que je te dois, Matthias, je ne t'ai rien demandé. J'ai posé la question à Seung-ri."
"T'es trop con, hyung," dit Seung-ri, et il quitta la pièce. La porte de la chambre claqua, et Ha-neul soupira.
"Dis à tous de se tenir prêt," dit Ha-neul. "Alan a raison. C'est l'occasion parfaite pour arrêter Ki-hyun."
"Bien," dit Matthias. Il communiqua tous les détails à Ha-neul, puis s'en alla.
Ha-neul frappa à la porte de la chambre. "Seung-ri," appela-t-il. "Tu dois me laisser entrer, tu sais. Je suis un peu trop vieux pour coucher sur le canapé."
"Ta gueule. Je crache sur tes droits, là."
"Oui, j'en suis bien conscient."
"Super. C'est bien pour toi."
"Seung-ri, je ne peux pas m'excuser pour ce que je dois faire. Mais je vais le faire pour ce que je t'ai dit. C'était injuste."
"Rien à faire."
"Est-ce que je peux faire quoi que ce soit ?"
"Je sais pas." Un battement. "Tu pourrais peut-être dormir sur le canapé, comme ça je n'aurais pas à voir ta tête de chieur."
Ha-neul gloussa fatigué. "Seung-ri ah, je n'ai pas l'énergie pour me disputer avec toi ce soir. Apporte-moi juste un coussin supplémentaire au canapé, s'il te plaît." Il reparti vers le salon et s'assit sur le canapé, se massant les tempes. Quelques instants plus tard, un coussin le frappa par l'arrière de la tête.
"Voilà," dit Seung-ri. "T'attrapes pas un mal au dos ou quoi."
Ha-neul prit le coussin. "Tu ne vas vraiment pas me laisser rentrer dans la chambre ?"
"Non." Seung-ri se détourna. "Je veux être seul ce soir."
Quand il fut parti, Ha-neul s'allongea sur le canapé et se couvrit le visage du coussin. "Jung-hyuk," marmonna-t-il, "s'il arrive que tu sois un fantôme errant par ici, j'apprécierais vraiment quelque aide avec ton fils."
Bien sûr, il n'y eut aucune réponse. Jung-hyuk ne pouvait pas être un fantôme. Les fantômes existaient parce qu'ils voulaient rester, et Jung-hyuk n'avait rien voulu de plus que quitter ce monde.
Ha-neul était censé rencontrer son groupe le lendemain, pour planifier l'attaque. Seung-ri était toujours bouleversé, cependant, et Ha-neul décida de lui acheter de la nourriture du restaurant coréen local. Il se rappelait que Seung-ri avait dit vouloir essayer le bulgolbi. Ca valait un essai ; mis à part l'entraînement, ce que préférait Seung-ri était le nourriture. Il était toujours plus réceptif au petit déjeuner ou au dîner si Ha-neul ramenait quelque chose de bon.
Ouvrant la porte de l'appartement, Ha-neul appela, "Seung-ri ah, j'ai ramené à manger. Et tu n'es pas autorisé à manger dans la chambre, alors je suggère que tu sortes." Il n'y eut pas de réponse. Ha-neul fronça les sourcils ; il posa les cartons dans la cuisine et avança jusqu'à la chambre. La porte était légèrement entre-ouverte, mais Ha-neul l'ouvrit toute grande.
Seung-ri était assis sur le lit. Les poignard de Ha-neul étaient tous éparpillés dessus, sauf un que Seung-ri tenait dans sa main. Ha-neul souhaita que son coeur batte normalement. Il y avait un souvenir enraciné dans ses couteaux que Ha-neul ne voulait pas que Seung-ri apprenne - du moins, pas tant que Ha-neul puisse trouver les mots pour le lui expliquer. "Seung-ri," dit-il. "Pose ça à côté. Je te rappelle que ce ne sont pas des jouets -"
"C'est vrai. Tu as tué mon père." La voix de Seung-ri était creuse. "Tu l'as tués, tu l'as poignardé dans le coeur." Il leva le regard vers Ha-neul, l'observant. Sa voix s'éleva. "Bâtard ! Tu étais son meilleur ami - "
"Attend, laisse-moi t'expliquer -" le poignard vola droit vers le visage de Ha-neul. Il l'écarta sur le côté, et il s'enfonça dans le mur. "Seung-ri !"
"Seung-ri n'a besoin d'aucune explication," dit une voix mielleuse derrière lui. "Je crois que ce qu'il a vu était suffisamment clair."
Ha-neul se tendit, mais ça voix était aussi agréable et détachée que toujours, quand il dit, "Ki-hyun. Il me semblait t'avoir dit de ne jamais remontrer ton pathétique visage aux alentours."
"Ah, mais Seung-ri m'a invité à venir, et je pouvais difficilement refuser." Ki-hyun fit quelque pas dans la pièce et marcha autour de Ha-neul, l'évaluant. "Il semblait vraiment bouleversé quand je suis venu," dit Ki-hyun doucement, ses yeux noirs s'agitant avec trop d'émotions subtiles, l'une après l'autre, pour que Ha-neul ne les identifie. "Il a parlé de quelque chose comme Ha-neul hyung planifiant ma capture. Il voulait me prévenir, et me supplier de ne pas attaquer des innocents." Les lèvres de Ki-hyun se tordirent en un rictus. "Il semblait aussi inquiet pour toi qu'il l'était pour moi. Et je lui ai demandé pourquoi - pourquoi tiens-tu tant à l'homme qui a tué ton père ?"
"Seung-ri," dit Ha-neul. "Ne l'écoute pas. Il ne sait rien du tout."
"Je sais que tu as tué Jung-hyuk. Je sais que tu as planté un couteau à travers son coeur. Bien sûr, Seung-ri ne m'a pas cru tout de suite. Il ne pouvait pas croire que son hyung-adoré fasse quelque chose comme ça." Ki-hyun souriait, et son sourire était triomphant. "Alors je lui ai dit, 'Pourquoi ne vérifierais-tu pas les lames de ton hyung ? Il a usé de l'une d'entre elles pour tuer ton père.'"
"Et qu'est-ce que tu as utilisé pour tuer So-na ?" demanda calmement Ha-neul.
"Tais-toi !" fouetta Ki-hyun, les yeux maintenant coléreux. "Ca n'a rien à voir avec ça !"
Ha-neul esquiva le coup de poing de Ki-hyun et lui faucha les jambes. "Seung-ri !" il l'appela alors que Ki-hyun chutait. "Ecoute moi. Je peux tout t'expliquer. Ta mè-"
Mais Seung-ri cria, "Tais-toi ! Je ne veux pas t'entendre. Tu m'as menti !"
Ki-hyun profita de l'avantage qu'était la distraction de Ha-neul. Il sauta et entoura d'un bras le cou de Ha-neul, l'emprisonnant dans un étranglement. "Est-ce que ça ne te rendait pas malade ?" Il sifflait à l'oreille de Ha-neul. "Chaque fois que tu lui as menti ? Chaque fois qu'il t'a appelé hyung ? Regarde-le, Ha-neul. Il est exactement comme Jung-hyuk. Est-ce que tu ne te sens pas coupable ?"
Ha-neul grogna et ramena ses coudes dans le ventre de Ki-hyun. Sa prise se défit une fraction de seconde, mais ce fut suffisant. Ha-neul usa de la télékinésie pour envoyer Ki-hyun contre le mur. Il fit un geste de la main, et en un instant tous les couteaux sur le lit filaient sur Ki-hyun.
Ki-hyun roula sur le côté. La plupart des couteaux frappèrent le mur. Plusieurs changèrent de directions et revinrent vers Ha-neul qui les attrapa et en lança deux vers Ki-hyun. Ki-hyun les détourna en direction du mur, mais un troisième, lancé une fraction de seconde après les autres, le saisi à l'épaule. Il siffla et l'ôta sèchement, sans douceur.
L'odeur du sang se répandit dans toute la pièce, et les cheveux se hérissèrent sur la nuque de Ha-neul. Il savait qu'il avait le même effet sur Seung-ri et Ki-hyun : étourdissant et enivrant. Ki-hyun se redressa lentement, se tenant l'épaule. Il ôta sa main de sa blessure et lécha le sang, ne quittant pas Ha-neul du regard.
Ha-neul grogna légèrement. Il combattit l'odeur écoeurante et la faiblesse de ses muscles alors que son corps réagissait au sang et aux actions de Ki-hyun. "Ki-hyun," dit il lentement. "Si nous continuons de nous battre, je n'arrêterais pas jusqu'à ce que tu sois mort."
Seung-ri haleta. "Hyung -"
Ha-neul grimaça. Comment Seung-ri pouvait il encore l'appeler ainsi ? Mais il ignora les paroles de Seung-ri et continua de parler à Ki-hyun. "Je t'ai laisser partir auparavant parce que nous étions amis, mais pas maintenant, alors que tu attaques sans raison."
Les lames s'arrachèrent d'elles-mêmes au mur et au sol et se mirent à évoluer autour de Ha-neul à nouveau alors qu'il observait Ki-hyun sans ciller.
Ki-hyun rit. "Quoi, tu parles de ces loup-garous ?" Il se lécha les lèvres et sourit. "Je vais te confier un petit secret, Ha-neul ah. Quelqu'un dans mon groupe a accidentellement échappé que l'attaque avait été déplacée à ce soir. Je suis sûr que le très préparé Alan Halifax a déjà informé ton équipe de ce changement, et quand ils ne réussiront pas à te joindre, ils iront en avant en courront au secours de ces animaux." Ki-hyun gloussa. "Imagine leur suprise quand ils découvriront mon groupe les attendant."
Les yeux de Ha-neul s'agrandirent. "Bâtard."
"J'ai donné l'ordre à Jin-ho de faire ce qu'il voulait. Tu sais comment il est, Ha-neul. Il déchirera ton groupe en lambeau - après, bien sûr, qu'il se soit un peu amusé avec eux."
Seung-ri, qui s'était figé, se redressa, le visage pâle. "Ki-hyun, non ! Ils - ils n'ont rien à voir avec ça !"
"Reste où tu es," lâcha Ha-neul quand Seung-ri fit quelques pas dans leur direction. "Ne te mêles pas de ça."
"Tu n'as pas à me dire ce que je dois faire -"
"Seung ri! "
Un des couteaux lui fut arraché par une perte de concentration. Il vola en direction de Seung-ri, et Ha-neul l'arrêta avec peine.
Ki-hyun sourit et couvrit la distance entre lui et Ha-neul d'un bond, le plaquant au sol. "Tu devrais laisser celui-ci partir," dit il alors que le poignard reprenait sa course et atteignait Seung-ri au bras.
Seung-ri hurla, et Ha-neul serra les dents. Il fappa Ki-hyun au visage et se retourna, échangeant leurs positions. "Ne le touche pas," dit-il, et il le frappa à nouveau, cette fois avec un craquement satisfaisant.
Ki-hyun se moqua seulement de lui. "Tu sais que le sang t'excites, Ha-neul. Combien de temps depuis que tu n'as pas senti de sang frais ? Cette bouillie conditionnée, rassis que l'Asclepieion te donne doit être si fatigante."
C'était vrai. Cela faisait des années que Ha-neul n'avait pas été exposé au sang fraîchement versé, et ça le rendait sauvage et agressif. Il leva la main, sans l'intention de frapper Ki-hyun à nouveau pour l'empêcher de parler, mais Ki-hyun saisit son poignet alors qu'il redescendait et le mordit, buvant le sang de Ha-neul.
Ha-neul grogna de douleur et de surprise, attrapant de son autre poing Ki-hyun par le visage. Mais Ki-hyun plongea seulement ses crocs plus profondément. Ha-neul savait qu'il ne pouvait pas le laisser faire, car il était en train de perdre le contrôle. Il ne pouvait pas penser clairement ; il suivait son instinct et ses sensations, et il serait trop simple pour Ki-hyun d'exploiter ça.
Oh, mais Ha-neul ah, je le fais déjà.
Les images explosèrent dans l'esprit de Ha-neul : Jung-hyuk mourrant, ensanglanté et pâle. Jung-hyuk déchiré par des choses noires, difformes. Jung-hyuk accusant Ha-neul du regard et disant, "Je ne voulais pas mourrir, hyung, pourquoi m'as-tu tué ?"
Ha-neul ne s'entendit pas crier, "Non ! Jung-hyuk, je suis désolé, je suis désolé. Je pensais faire pour le mieux. Jung-hyuk, je suis désolé." Il ne vit pas Ki-hyun prendre appui et lui donner un coup de la tête, et il n'entendit pas Seung-ri crier, "Non ! Arrête, Ki-hyun !" alors que Ki-hyun claquait sa tête contre le sol de manière répétée, l'assomant.
Les voix le réveillèrent.
"T'es dingue ! Qu'est-ce que tu veux dire, il ne mourrait pas ?"
"C'est ça ! J'ai du le poignarder une vaintaine de fois, mais la blessure cicatrisait, et puis il m'a plaqué contre le mur -"
"Parce qu'il est immortel, idiot ! La prochaine fois que tu lui tombes dessus, je veux que tu continues de le poignarder jusqu'à ce qu'il soit mort."
Ha-neul ouvrit les yeux lentement et essaya de bouger les bras et les jambes. Ils étaient liés à une chaise, cependant, et il soupira. Pas de chance. Il regarda autour de lui, cherchant à savoir où il se trouvait. Ce ne fut pas tellement dur : il était toujours dans son appartement, dans sa chambre, même. Ha-neul fronça les sourcils et essaya d'organiser ses pensées comme il le pouvait, considérant le douleur sourde dans sa tête. Ki-hyun ne l'avait pas tué. Ki-hyun était énervé à propos de ... quelque chose. Quelque chose comme quelqu'un qui n'était pas mort. Un mince sourire s'étira sur les lèvres de Ha-neul : se pourrait-il qu'il parle de Matthias ?
Ki-hyun entra en trombe dans la pièce, crachant toujours des insultes à Jin-ho, qui était couvert d'entailles et de brûlures. "Tu est un imbécile incompétent. Dis moi pourquoi je ne devrais pas te tuer à l'instant."
"Jin-ho," dit Ha-neul. le regardant avec autant de désinvolture qu'il le pouvait, attaché à une chaise. "Comment s'est passé l'embuscade ? Je crois que c'était une expérience amusante pour toi ?"
Jin-ho grogna. "Tu sais, je t'ai toujours détesté avec ta belle gueule. Je devrais peut-être t'arracher la langue."
Ki-hyun toisait Jin-ho furieusement, puis il recomposa son visage en une expression plus calme quand il tourna le regard vers Ha-neul. "Jin-ho a rencontré quelques difficultés avec ton groupe. J'allais te les montrer souffrant et mourant, mais ça a plutôt refroidi la chose, finalement." Il sourit malicieusement. "Il y a eu un changement de plan."
"Vraiment." Ha-neul était soulagé que Matthias et les autres soient (vraisemblablement) saufs, mais le sourire sur le visage de Ki-hyun le rendit appréhensif. Sa nervosité ne fit qu'augmenter quand Seung-ri entra dans la pièce, toujours pâle, sa blessure bandée. "Seung-ri ah," dit Ha-neul posément, son coeur battant la chamade.
"Ne m'appelle pas comme ça," cracha Seung-ri. Il regarda Ki-hyun. "Qu'est-ce qu'il se passe ?"
"Ah, Seung-ri. J'informais justement Ha-neul d'un léger changement de plan."
Ki-hyun se promena à la limite du lit, où les poignards de Ha-neul avaient été soigneusement rangés. Fredonnant, il en choisit un et se plaça derrière Ha-neul, une main sur sa nuque. Ha-neul frissonna et grogna. Ki-hyun eu un sourire suffisant. "Le plan de ta revanche, bien sûr," dit-il calmement.
"Qu-quoi ?" les yeux de Seung-ri s'agrandirent.
"Revanche," répéta Ki-hyun. "Tu veux venger ton père, n'est-ce pas ?"
"Je - "
"Viens-là, Seung-ri." Ki-hyun l'invita d'un geste, et Seung-ri s'approcha. Ki-hyun lui passa le poignard. "Juste un coup," murmura-t-il. "Droit au coeur. Exactement comme il a fait à ton père."
"Attends, Seung-ri." dit Ha-neul rapidement. "Ne fais pas ça. Il se moque de toi. Il veut seulement me tuer parce que je suis une menace pour lui -"
"He bien, maintenant que tu le dis, sans toit on groupe mettra un moment à s'en remettre. Tellement avantageux. Je n'y avais pas pensé, mais c'est d'une pierre deux coup, pas vrai ?" demanda Ki-hyun, souriant.
"Ne fais pas le sale boulot pour lui, Seung-ri. Pense à tout ce qu'il fait. Il tue des innocents sans raison -"
"Les faibles ne méritent pas de vivre," dit Ki-hyun. "Seul le fort doit vivre. tu n'as pas oublié ça, Seung-ri ?"
"Le fort vit pour protéger le faible. C'est ce en quoi ton père croyait."
"Tais-toi !" La voix de Seung-ri était colérique, mais ses yeux étaient remplis d'effrois. "Tu n'as aucun droit de parler de mon père. Tu l'as tué," murmura-t-il.
Ha-neul regarda Seung-ri dans les ses yeux gris-bleus, et il n'y vit qu'un garçon perdu, terrifié, dont les blessures et la trahisons rendait douloureux le coeurs de Ha-neul. Alors il ferma les yeux et dit, "Oui, je l'ai tué - mais uniquement parce qu'il me l'avait demandé, il ne pouvait plus vivre après que Ki-hyun ait tué ta mère."
"Non !" le cri venait de Ki-hyun. "Seung-ri, ça n'a aucune importance. Tue-le !"
Seung-ri ne l'écouta pas. A la place, il dit, "Tu as tué ma mère ? Pourquoi ? Pourquoi ?"
"Parce qu'elle le méritait. Elle était faible !" Ki-hyun le regarda furieusement, et les yeux de Seung-ri se dilatèrent subitement. Il se figea, fixant quelque chose que lui seul pouvait voir. Sa main, mollement, leva à nouveau le couteau.
"Bâtard !" jura Ha-neul. "Sors de sa tête !" il fit voler Ki-hyun à nouveau contre le mur, suffisamment fort pour étourdir l'autre vampire. Jin-ho se précipita, mais il fut repoussé aussi vite. Sa tête heurta brusquement le mur. Il chuta au sol, inconscient.
Seung-ri cilla rapidement et observa Ha-neul. "Tu -"
"Seung-ri, nous n'avons pas beaucoup de temps. Ils seront sur pied dans une minute maintenant -"
"Je veux savoir la vérité," dit Seung-ri d'une voix tremblante, immobile. "Je veux être sûr que tu ne me mentes pas encore une fois."
Ha-neul le regarda. Ils allaient remonter le temps, mais Seung-ri méritait de connaître la vérité, n'est-ce pas ? Il soupira et ferma les yeux. Bien. Si tu ne crois pas ce que je dis, tu n'as qu'à voir toi-même.
Seung-ri était choqué. Ha-neul hyung ? Pourquoi suis-je dans ton esprit ? Qu'est-ce que ça a à voir avec tout ça ?
Vois par toi-même, Seung-ri. Regarde dans mes souvenirs.
Ha-neul avait été mordu par un étranger aux magnifiques yeux dorés. Il était jeune alors, et il n'avait pas appris à résister au charme d'un balancement de hanche, à l'aperçu d'une peau nue, à un sourire attachant. La transformation fut rapide et douloureuse. Ha-neul se réveilla avec les veines en feu et une envie de sang.
Les yeux de Jung-hyuk avaient la vouleur de la brume grise de l'océan à la lumière des bougies. Ha-neul était un peu plus vieux, mais il ne pouvait toujours pas résister à l'innocence de Jung-hyuk, son hoquet de surprise et de plaisir quand Ha-neul léchait son érection, longtemps et lentement. Haèneul avait l'intention de le quitter le jour venu, mais Jung-hyuk lui avait couru après, criant son nom. Dans la pâle lueur de l'aube, les traces de morsures étaient à peine visibles. "Qu'est-ce que tu m'as fais, hyung ?"
Il était suffisant que Jung-hyuk le suive partout, mais les yeux noirs de Ki-hyun n'admettaient aucun refus. Il enjamba Ha-neul quand celui-ci voulu sortir du lit, et il dit, "Prends moi avec vous." Ha-neul secoua la tête, mais Jung-hyuk rit depuis l'autre côté du lit : "Laisse-le venir avec nous, hyung," et le baiser de Ki-hyun scella le deal.
Ha-neul savait que Jung-hyuk le voyait de plus en plus comme un grand-frère alors qu'ils vieillissaient, mais Ki-hyun était différent. Ki-hyun était entiché de Ha-neul ; et il était entiché de Jung-hyuk également. Il les suivait tout les deux, pendu à leurs paroles, cherchant leur attention. Il s'accrochait à Ha-neul, et disait, "Promets-moi que tu ne me quitteras pas, hyung." Ha-neul tapait maladroitement son dos dans un acquiescement silencieux, et Ki-hyun lachait son bras pour celui de Jung-hyunk. "Hukkie, tu ne me quitteras pas non plus, pas vrai ?" Jung-hyuk acquiesçait et lui retournait l'étreinte, lui murmurant des promesses de toujours.
Les années passèrent, et au lieu de mûrir, Ha-neul devenait seulement plus arrogant. Il était puissant, il était spéciale. C'est ce que le Mara lui chuchotait alors qu'il lançait un poignard entre les yeux d'un loup-garou, Ki-hyun se battant à ses côtés, et les chuchotements effacèrent la déception des yeux de Jung-hyuk.
Ha-neul pouvait se sentir corrompu de l'intérieur, alors il s'arracha au Mara petit à petit. Jung-hyuk était plus que ravi quand il accueilli Ha-neul à son retour, mais ensuite son sourire se fana, et il demanda, "Où est Ki-hyun hyung ? Tu l'as ramené, pas vrai ? Il est avec toi, hein ?" Ha-neul secoua la tête et dit, "Je suis désolé, Jung-hyuk ah. Je suis désolé. Je l'ai perdu."
Le sourire de So-na était comme un rayon de soleil passant par la fenêtre. Ha-neul savait que Jung-hyuk était amoureux d'elle, et ça le blessait, mais il l'acceptait. Ki-hyun ne le put pas, cependant; Ki-hyun était blessé et trahit et colérique, et Ha-neul pouvait voir le Mara combler les fissures de son cœur, toutes les fissures qu'il ne pouvait pas empêcher ou guérir.
Puis ce fut au tour de Jung-hyuk de voir son coeur fendu et déchiré, et Ki-hyun en fut le responsable. So-na était étendue sur le sol de la cuisine, brisée et ensanglantée. Son adorable sourire était parti, remplacé par une expression de terreur. Jung-hyuk cria et cria et cria, même alors que Ha-neul le portait, et le nom de So-na se mélangeait aux pleurs de son bébé, sanglotant à l'étage.
Jung-hyuk ne mangeait plus et ne dormait plus. Il était pâle, maladif. Ha-neul détestait le voir comme ça, comme l'ombre de tout. "Jung-hyuk," dit-il. "Tu dois boire du sang. Tu ne peux pas rester assis comme ça pour toujours." Mais Jung-hyuk se contenta de le regarder et dit, "Tue-moi, hyung. S'il te plaît, je t'en supplie : aide-moi à mourir. Je ne peux pas vivre sans elle." Et Ha-neul pensa, "Mais je ne peux pas vivre sans toi."
Le poignard pénétra proprement le coeur de Jung-hyuk. Il agrippa la main de Ha-neul et le conduit plus profond.
"So-na ... So-na ..." murmura-t-il, et il mourrut alors que Ha-neul sanglotait.
"Elle était faible. Elle ne méritait pas Jung-hyuk. Il était à nous," dit Ki-hyun. Mais Ha-neul se contenta de le regarder et de dire, "Ne m'approche plus jamais, Ki-hyun. C'est fini. Je ne veux plus jamais te revoir, c'est compris ?" Il parti, ignorant les appels de Ki-hyun : "Hyung ! Hyung ! Ne me quitte pas !"
Il y avait un garçon derrière la porte qui se trouvait en face de Ha-neul. Dans la lumière artificiel, ses yeux avaient la couleur bleue de l'océan un jour ensoleillé. Ha-neul lui sourit. "Hey hyung," dit le garçon. "J'ai rapporté quelque chose à manger. Tu en veux ?" Il sourit lui aussi, et son sourire était comme un rayon de soleil passant par la fenêtre, et Ha-neul cependant -
"Non !" le cri de Seung-ri brisa le souvenir. Il fixa Ki-hyun avec horreur, celui-ci se tenait devant Ha-neul, haletant.
La lame fit un bruit écoeurant quand Ki-hyun la retira de la gorge de Ha-neul. "Tu aurais dû me tuer quand tu en avais l'occasion, hyung," dit-il, déviant le couteau que Seung-ri lui avait lancé.
La vision de Ha-neul vacilla alors que du sang s'échappait de sa gorge. Vaguement, il prit conscience des sanglots de Seung-ri devant la violence de l'acte, alors qu'il se jetait sur Ki-hyun. Il vit la porte ouverte et Matthias et Jude Fenrir, tout deux se battant, se précipitant dans la pièce. Mais rien de tout ça ne pénétra vraiment sa pensée, pas même Jin-ho s'évadant quand Jude chercha à le poignarder, ou Matthias essayant de faire lâcher Ki-hyun à Seung-ri, alors qu'il l'étranglait lentement.
"Seung-ri ! Seung-ri, ça va," dit Matthias. "Tu n'es pas obligé de le tuer."
"Laisse le gosse le tuer," dit Jude, grognant. "On doit s'occuper de Ha-neul de suite - il est en train de mourri." Il détacha rapidement Ha-neul.
"Prend... ton ... temps," réussi à dire Ha-neul. Ses lèvre se fendirent en un sourire.
"Tu parles trop. S'il te plaît, reste tranquille." Jude fit un geste impatient à Matthias, qui avait laissé Seung-ri. "Matthias, j'espère que tu as assez d'énergie pour l'emmener au temple. Je reste là et je m'occupe du gamin." Matthias opinia et passa un bras autour de Ha-neul. Alors que Ha-neul se sentait disparaître, il entendit Jude dire, "Nous quitte pas comme ça, Ha-neul Moon. Tu as encore beaucoup à faire."
Il voulait rester, mais la voix continua de l'appeler. Hyung, hyung, hyung ! S'il te plaît, ne me quitte pas.
Laisse moi dormir, s'il te plaît.
Putain ! Tu ne peux pas mourir. Tu m'es redevable, pour m'avoir menti, et-et-hyung, est-ce que je ne suis pas une raison suffisante pour que tu continues de vivre ?
"Est-ce que je ne te suffit pas, Jung-hyuk ? Est-ce que je ne suis pas suffisant ?"
Il devait revenir. Ha-neul lutta contre les ténèbres; il entrouvrit les yeux, et grogna quand Seung-ri l'entoura de ses bras. "Hyung ! Tu es vivant !"
"C'est plutôt évident," croassa-t-il. "Mais tu n'étais vraiment pas obligé de rentrer dans mon esprit, tu sais."
Seung-ri marmonna, "Les Soigneurs ont dit que ça pouvait aider. Ils disaient que tu étais très proche de la mort, mais que si tu avais une raison de revenir -"
"Ah," dit Ha-neul calmement. "Alors merci." Puis il vit la joue pansée de Seung-ri, et s'assit, grimaçant alors que le sang affluait à sa tête. "Qu'est-ce qui t'es arrivé ?"
"Oh. Um." Seung-ri baissa le regard. "Ki-hyun s'est échappé. Jude m'a éloigné de lui, vu qu'il semblait comme mort, mais il a saisi le couteau et m'a coupé la joue. Je vais bien, quand même. Um. Tu n'es pas énervé contre moi, pas vrai ?"
"Pourquoi est-ce que je devrais être en colère contre toi ?"
"Parce que j'ai laisser Ki-hyun s'échapper."
"Ha-neul gloussa. "Non, Seung-ri ah. Je ne suis pas énervé contre toi. Ca veut dire que j'ai toujours un travail à accomplir, n'est-ce pas ? J'ai une raison de vivre."
"Hey !" Seung-ri se renfrogna. "Il devrait y avoir d'autres raisons. Comme, tu sais, moi."
"Bien sûr," dit Ha-neul posément. "Tu es la raison la plus importante."
Seung-ri rougit. "Ouais. Bon. Et promets moi quelque chose, hyung."
"Bien sûr."
"Ne t'attarde pas trop sur le passé. Okay ? Recommence de zéro. Avec moi. Parce que- eh bien, tu es plutôt important à mes yeux, aussi. Tu vois ?"
Ha-neul sourit et serra la main de Seung-ri. "D'accord."
"Bien. Et um. Rappelle toi juste que je ne suis pas mon père." Seung-ri déglutit. "Je ne voudrais pas te quitter."
"Merci."
"Ouais. Voilà. J'imagine que tu devrais te reposer maintenant. Tu as encore beaucoup de travail."
Ha-neul soupira. "Je sais, mais je crois que pour l'instant, je vais juste rester allonger ici et profiter de ta compagnie. Ca marche ?"
Seung-ri acquiesça et sourit. "Ouais, bien sûr."
Ha-neul ferma les yeux et ne se demanda pas si Jung-hyuk flânait dans les environs tel un fantôme. Mais il imagina que si c'était le cas, alors il était heureux.
Voici la fin de ce "one-shot" en deux partie.
Je suis toujours à la recherche d'un bêta-lecteur ou d'une bêta-lectrice, si quelqu'un est intéressée, pour les prochaines fictions :)
A bientôt pour de nouvelles traductions ! =D