Hello tout le monde ! Je suis désolée pour l'attente, le taf ! L eprochain qui me sort que prof est un métier de fainéant, je le dépèce à la petite cuillère à pamplemousse et je l'envoie faire un stage d'une journée avec nous, soir compris avec coreection et cours à préparer ... Bref, vous vous en fichez je pense alors passons aux choses sérieuses !

BakaPink : tes review sont toujours un plaisir, ta fidélité me touche vraiment et je suis ravie de te sentir aussi prise dans l'histoire. Pour ce qui est du petit jeu, étant la seule à avoir participé, je t'offre donc le prix. A la fin de cette fic, tu pourras me proposer le sujet de ton choix avec les persos de ton choix (à moi ou non) mais pour ça nous devrons communiquer par mail et tu en auras la primeur ;) En attendant voici la suite !

Marchlo : merci pour ce ptit mot très gentil, je suis ravie que toutes mes fics t'ai plu et j'espère aussi continuer à vous les faire partager ;)

Guess 1 et 2 : merci de vos encouragements, en espérant que la suite vous plaise !

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_ Bon … j'y vais, souffla Amely, anxieuse et curieuse comme jamais.

Il y eu d'abord un écran noir, puis un peu de neige et enfin le visage du châtain, un peu plus jeune apparemment, apparu en gros plan. Il sembla faire quelques réglages puis s'éloigna pour s'installer au milieu de ce qui semblait être un salon. Il était étrangement souriant et détendu. Les spectateurs furent assez troublés de l'image qu'il renvoyait et le furent plus encore quand sa voix joyeuse et pleine de vie s'éleva.

_ Ah ! Ça a l'air de marcher ! Alors salut Amely ! Tu vois on pense à toi même si on est loin ! Dans deux jours c'est ton anniversaire et j'espère que tu recevras notre petit film à temps ! Donc voilà … Comme tu l'as deviné, on voulait te souhaiter un bon anniversaire même si on peut pas te le dire directement, juste pour que tu saches qu'on t'oublie pas, fit Evan avec un petit clin d'œil, alors Joyeux anniversaire ! Je voulais te dire que tu es mon médecin préféré, la seule qui a le droit de me faire des piqûres d'ailleurs ! Bon allez ! On va voir les autres !

L'écran redevint noir l'espace d'un dixième de seconde avant que l'image ne revienne. Tous eurent un hoquet de stupeur en découvrant la scène d'une cuisine où Charlélie était assis sur la table avec un Yoan à moitié couché sur lui. Tous deux s'embrassaient avec passion et ne semblaient pas avoir vu le cameraman en herbe. Charlélie avait beau savoir, vu qu'Evan le lui avait dit, le voir en vrai était un véritable choc. C'était eux, jusqu'au moindre détail, c'était leur copie conforme, de vrais sosies et les voir dans cette position … Charlélie rougit jusqu'aux oreilles et Yoan resta de marbre mais l'empathe sentait un tumulte d'émotions se bousculer en lui. Ils n'eurent pas le loisir de s'étendre plus car sur l'écran, le Yoan du monde d'Evan se retourna brusquement, entraînant Charlélie avec lui.

_ Evan ! Hurla le blond alors que Yoan rajustait ses vêtements.

Un rire clair s'éleva dans la pièce et les observateurs devinèrent que c'était celui d'Evan qui tenait la caméra.

_ Ben quoi Kitty ? Vous étiez occupés, j'allais pas vous déranger !

_ Arrête de filmer !

_ Oh ! Kitty t'es trop mignon en rouge, ça te va bien au teint, se moqua le natté, hilare.

_ Coupe cette caméra ! Insista Charlélie.

_ Ah noooooooooon, désolé !

_ Tu n'es pas un seul instant désolé sale gosse ! Répondit Yoan.

_ Hmmm, pas faux. Allez les pervers ! Dites bon anniversaire à Amely !

Les yeux de Charlélie s'agrandirent alors qu'il devenait aussi rouge que son homologue devant l'écran de l'ordinateur.

_ Quoi ! C'est le film pour Amely ! T'as intérêt à couper ça au montage Evan ou je te jure que tu ne goûteras plus jamais à mes gâteaux au chocolat.

_ Oh nooooon, t'es trop cruel Kitty … Bon … Je promets !

_ Montre-nous ta main gauche, que je vois si tu ne croises pas les doigts, répliqua Yoan, impassible.

_ Mais heu ! T'es pas drôle Yo ! Voilà, je promets !

Apparemment, la main gauche d'Evan leur avait donné satisfaction puisqu'ils hochèrent la tête tous deux la tête. Finalement, ils se redressèrent un peu et prirent place devant la caméra. Le blond pris la parole en premier.

_ Bonjour Amely, nous sommes désolés d'être loin de toi depuis si longtemps, tu nous manques et nous te souhaitons un joyeux anniversaire.

_ Hm. Bon anniversaire.

_ Wouaaa les gars ! Que d'émotions ! Vous allez me faire pleurer !

Seul Charlélie eut la décence de rougir, Yoan, lui se tourna vers la table et se servit du café.

_ C'est que tu nous prends un peu de court en fait Evan. On est très heureux de pouvoir souhaiter l'anniversaire d'Amely mais c'est pas facile devant une caméra. Alors désolés et on t'embrasse fort Amely.

_ Ok, on va dire que ça ira.

Et l'image s'abaissa vers le carrelage avant de noircir et de changer encore de décor. Un jardin et un Quang Tan, torse nu, qui s'entraînait au sabre. Il transpirait mais semblait s'en moquer royalement.

_ Au moins une chose qui ne change pas, souffla Amely avant de se concentrer sur la vidéo.

On pouvait entendre en voix off les murmures d'Evan, le vietnamien ne l'avait pas encore vu lui non plus.

_ Ça ma belle, c'est ton vrai cadeau d'anniversaire … Tu ne verras pas souvent notre dragon dans une telle situation, il est bien trop fier pour te laisser le voir en sueur. A croire qu'il ne veut pas qu'on sache qu'il est humain … Enfin … Va falloir que tu fasses le premier pas ma grande, parce que de son côté je crois que c'est désespéré … Bon, pas vraiment désespéré, après tout, j'ai bien réussi à mettre Yoan et Charlélie ensemble, alors il y a pas de raison … Oups ! Je crois que je suis repéré …

_ Oliver ! Petite peste ! Qu'est-ce que tu fais ?!

_ Heu … Je prends l'air ?

Le vietnamien s'avançait à grand pas et Evan semblait reculer pour lui échapper.

_ Bon si je te dis que c'est pour Amely, ça va ?

Mot magique. Le vietnamien s'arrêta soudainement.

_ Comment ça ? Qu'est-ce que tu as encore inventé ?

_ Mais, t'es méchant toi aussi ! C'est juste un petit film pour son anniversaire.

_ Tu vas me couper cette scène tout de suite c'est bien compris ? Ou je te jure que ta natte y passe cette fois !

_ Mais vous vous êtes passé le mot ou quoi ? C'est le jour des menaces aujourd'hui ?

Le vietnamien se pinça le nez et inspira très fort. Il tentait tant bien que mal de se calmer.

_ Ok. Si je fais ce tu veux, tu me fous la paix après ?

_ Vouiiiiiiii !

_ Alors ?

_ Ba c'est l'anniversaire d'Amely, laisse parler ton cœur Quan' !

La voix d'Evan était étonnamment sérieuse d'un coup et le vietnamien ne réagit pas comme le craignait les spectateurs. Ils n'étaient pas habitués à cette facette de l'américain ni à se voir en train de faire et dire des choses qui n'étaient pas réelles pour eux. Tout ça paraissait si étrange. Les taquineries semblaient être habituelles et faisaient de toute évidence partie de leur façon de communiquer. A l'écran, le vietnamien était concentré et réfléchissait, plus calme qu'il ne l'avait été au début. Quand il se redressa, Evan resserra le plan sur son visage et son buste.

_ Je te souhaite un très bon anniversaire Amely et j'espère que l'on se reverra bientôt … Tu me manques.

_ Super ! C'est dans la boîte.

_ Oliver ! … Merci.

Un écran noir et une chambre apparu sur l'écran. Il y eut une succession de petits mouvements saccadés, Evan semblait installer la caméra sur un meuble. Quand l'image fut stabilisée, Alexis sursauta. C'était lui devant eux, assis à un bureau, devant son ordinateur.

_ Tu a raison Amely, il y a des choses qui ne changent pas, confirma Charlélie.

_ Hi 'Xis ! Dit Evan d'une voix douce.

Encore une facette que les autres ne lui connaissaient pas. Cette voix serra le cœur d'Alexis, mais pas moins que la scène qui suivit. Le Alexis du film se redressa, s'étira et recula sa chaise avant de tendre une main vers le natté. Celui-ci s'empressa de la prendre et s'installa à cheval sur les genoux du brun avant de passer ses bras autour de son cou.

_ Hello lover mine, souffla Evan avant de poser ses lèvres sur les siennes.

_ Oyaho koï, lui répondit Alexis sur le même ton après un chaste baiser. Tu m'as manqué, où tu étais encore ?

_ Mahh, tu travaillais alors j'en ai profité pour commencer le film pour Amely.

Alexis recula un peu sa tête pour mieux le voir et leva un sourcil.

_ Tu nous filmes là ?

Evan baissa la tête et rougit.

_ Oui, mais c'est pas pour Amely, c'est juste pour moi, pour quand tu seras en mission. S'il te plaît !

Alexis sourit devant les petits yeux d'Evan et hocha la tête.

_ A une seule condition... Tu m'en feras une copie.

_ Merci ! Cria Evan en se jetant contre lui pour l'embrasser.

Quand il se recula, il ne put s'empêcher de bailler sous le rire d'Alexis.

_ Pas drôle, suis crevé.

_ Ah ? Pourtant, on a pas eu de mission depuis presque une semaine …

Evan, toujours assis à califourchon sur son japonais, posa les mains sur ses hanches, l'air faussement en colère.

_ Comme si tu savais pas ! Tu ne m'as pratiquement pas laissé dormir depuis que tu es arrivé !

Alexis baissa la tête et commença à embrasser délicatement le cou d'Evan.

_ C'est de ta faute, tu es bien trop désirable … Et puis, ce n'est pas comme si tu t'en plaignais il me semble.

_ Hm, c'est vrai. Dis love ?

_ Oui ?

_ Montre-moi encore combien je suis désirable …

Alexis releva rapidement la tête et un sourire pervers étira ses lèvres.

_ Laisse-moi le temps d'éteindre cette caméra.

_ Et ton message pour Amely ?

_ Après.

Ils se levèrent et la dernière image que purent voir les témoins, presque involontaires, de toutes ces scènes ce fut Evan qui s'étendait lascivement sur le lit et la main du japonais qui se dirigeait vers la caméra.

L'écran restait noir mais personne n'arrivait à bouger. Ils étaient sous le choc de ces extraits de la vie d'Evan qu'ils venaient de voir. Ce Evan ils ne le connaissaient pas, il était tellement plein de vie et il apportait la joie partout où il passait. Sa voix, son rire, ses yeux pétillants, … Ils avaient du mal à appréhender le fait que ce soit une seule et même personne.

Alexis semblait le plus choqué par ce qu'il venait de voir. Les dernières images qui avaient défilé sous leurs yeux étaient trop pour lui. Elles lui avaient donné des idées, avaient ravivé des pensées qu'il avait tenté d'enfouir en lui. Jamais il n'avait ressenti un tel trouble auparavant.

_ Et bien, je crois qu'on sait ce qu'il te cachait Alexis, lui dit Yoan d'une voix qu'il voulait ferme.

_ Ça doit être si dur pour lui de vivre auprès de la copie conforme de celui qu'il a aimé et qu'il a vu mourir, fit Charlélie d'une voix plaintive. Comment fait-il pour supporter ça ?

_ Pas étonnant qu'il soit si froid, rajouta Quang Tan.

Alexis ne dit toujours rien, il se leva comme un automate et sortit sans un mot. Il avait besoin d'être seul, de réfléchir. Le soldat en lui ne voulait rien savoir de tout ça. Evan était un équipier qui faisait bien son boulot et si il mourrait maintenant, ce serait une perte handicapante pour les missions.

En revanche, le jeune homme en lui hurlait. Il lui rappelait qu'il n'avait jamais connu rien d'autre que les combats et qu'il méritait enfin un peu de bonheur et que si Evan ne se réveillait jamais, il perdrait toute possibilité de trouver ce bonheur, parce que le pilote venu d'un autre monde avait été le seul à faire réagir son cœur.

En conséquence, il était déchiré et perdu. Sa seule certitude était qu'Evan ne devait pas mourir. Il se résigna à retourner auprès des autres pour prendre des nouvelles de l'américain.

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Cela faisait plus de deux mois qu'Evan était dans le coma, l'hématome s'était résorbé depuis plusieurs jours selon Amely et ce n'était qu'une question de temps avant qu'il se réveille, normalement. Pourtant, rien ne laissait présager que cela serait bientôt le cas et Alexis désespérait. Il venait de rentrer d'une mission solo et comme chaque fois qu'il était en repos depuis « l'accident », il revenait sur la base où se trouvait Evan et restait à son chevet jusqu'à être appelé ailleurs.

Les autres passaient régulièrement aussi et attendaient son réveil avec autant d'impatience. La vidéo était encore dans tous les esprits et les avait troublés plus qu'ils ne l'auraient imaginé au départ. Charlélie n'avait qu'une envie, voir un Evan heureux comme celui du film, lui expliquer que même si ils n'étaient pas eux, ils pouvaient l'aimer également. Bien sûr, pour cela il faudrait la paix mais ce n'était plus une utopie. La dernière mission commune avait été un succès malgré l'état actuel d'Evan et depuis, les autres pilotes avaient porté de rudes coups aux forces de la Terre.

Aujourd'hui, Trevor s'était retranché dans une forteresse technologique quelque part sur Terre et n'avait même plus le temps de renouveler ses effectifs qu'un des Démons leur tombait dessus. La fin de la guerre était proche, comme Evan l'avait pressentie lors de sa dernière bataille.

Alexis marchait en silence dans les couloirs de la base, il était tard et il ne voulait pas qu'on le surprenne là, à quelques mètres de l'infirmerie. Il poussa doucement la porte et, suivant son habitude, s'installa sur le bord du lit. D'un geste devenu automatique, il dégagea le front du blessé des quelques mèches qui retomberaient dessus si tôt sa main enlevée. Ce simple geste était étrange pour Alexis par la tendresse qu'il présumait mais il lui était venu naturellement et il le reproduisait chaque fois qu'il était seul à son chevet.

Il ne pouvait empêcher ses pensées et ses sentiments de s'emballer quand il le voyait, il visualisait les images de la vidéo et se surprenait à être jaloux de son double. Il avait mis du temps à le comprendre et encore plus à l'admettre, mais il aimait Evan, c'était certain. Alors, le voir là, étendu, comme sans vie et se sentir responsable, c'était une vraie torture. Si au moins il avait eu quelqu'un à qui s'en prendre mais même James restait introuvable, il se terrait sûrement auprès de son chef.

Perdu dans ses songes, il ne se rendit pas compte tout de suite des mouvements légers du corps à ses côtés. Il sursauta quand un gémissement parvint à ses oreilles. Il regarda, incrédule, les yeux d'Evan papillonner avant de s'ouvrir doucement. Son cœur se gonfla de joie à la vue des prunelles violines et il serra inconsciemment la main d'Evan qu'il avait prise dans les siennes. Ses yeux se refermèrent vite mais Alexis savait qu'il n'avait pas rêvé, ne pouvant se retenir, il déposa un baiser sur le front un peu chaud de l'américain et se hâta vers la chambre d'Amely. Tant pis si tout le monde savait qu'il passait ses nuits ici, il assumerait.

Il frappa comme un forcené à la porte et attendit impatiemment qu'elle s'ouvre. Lorsque Amely arriva, il se rendit compte de l'heure tardive en voyant la tête qu'elle faisait.

_ Je suis désolé Amely mais c'est Evan … Il se réveille ! trépigna-t-il.

Les yeux de la doctoresse s'écarquillèrent et après un mot d'excuse, elle repartit dans sa chambre pour en ressortir une minute plus tard habillée et … accompagnée.

_ Sans commentaire Alexis, précisa Quang Tan à un japonais sous le choc.

Cependant, le japonais se reprit vite, ce n'était pas ses affaires, ce n'était pas le moment et surtout ce n'était pas bien grave, c'était même tant mieux pour eux. Depuis quand pensait-il comme ça ? Jean se foutrait par la fenêtre si il savait ou, plus sûrement, il le foutrait lui par la fenêtre, pensa-t-il pendant qu'il courrait vers la chambre d'Evan.

Il attendait avec appréhension devant la porte close en compagnie de Quang Tan. Cela faisait plus de vingt minutes maintenant qu'Amely auscultait Evan quand elle les rejoignit. Elle se passa une main lasse sur la nuque et s'installa sur une chaise dans le couloir.

_ Bon, et bien, il va bien. Il s'est réveillé un peu perdu, il se croyait chez lui. J'ai dû lui rappeler ce qu'il s'était passé, ça n'a pas été facile. Ça l'a vraiment blessé et il s'est refermé sur lui-même comme la première fois. Pour l'instant, il s'est rendormi mais je lui ai dit que je le gardais en observation au moins trois jours et qu'il ne pourrait pas reprendre le combat tout de suite. Il n'a rien dit alors je pense qu'il sera bon de le surveiller pour être sûr qu'il respecte mes consignes. En plus, il risque de faire des poussées de fièvre dans les prochaines heures.

_ Je vais rester près de lui.

_ Merci Alexis, dans ce cas, tu trouveras sur sa table de chevet des comprimés à lui faire prendre si sa température augmente.

_ Merci à toi et désolé de vous avoir dérangé. Bonne nuit, enfin, ce qu'il en reste.

Et sans un mot de plus, il retourna veiller sur Evan, laissant Quang Tan et Amely rejoindre leur chambre, après tout, il n'était que 3h00 du matin. Il prit place dans le fauteuil près du lit cette fois, maintenant qu'Evan n'était plus inconscient, il ne pouvait plus se permettre ce genre de gestes.

Il dû s'endormir car lorsqu'il revint à lui, l'aube se levait doucement. Un regard au réveil lui confirma que les 5h00 étaient passées. Il comprit soudain ce qui l'avait réveillé, Evan gémissait, les paupières plissées, il semblait pris dans un cauchemar. Alexis se leva sans bruit et s'approcha. Il posa une main sur son front. Brûlant. Il attrapa le gobelet et les cachets et glissa un bras sous ses épaules pour le redresser. Des yeux fiévreux le regardèrent un moment, cherchant à comprendre ce qui se passait mais il ne s'en occupa pas tout de suite. Il posa les comprimés contre les lèvres chaudes qui s'ouvrirent par réflexes et l'aida ensuite à boire.

Sa tâche accomplie, il le recoucha et alors qu'il allait s'éloigner pour trouver de quoi le rafraîchir, une main attrapa son t-shirt. Ses yeux passèrent de la main blanche et tremblante sur le vêtement au corps malade puis au visage suppliant et il déglutit avec difficulté. C'était tout à fait le genre de situation qu'il voulait éviter pour ne pas craquer et commettre l'irréparable. Pourtant, le voir là, étendu et souffrant, il n'avait qu'une envie, le prendre dans ses bras et le protéger du reste du monde comme lui l'avait protégé de James.

Il rendit les armes après un court moment d'hésitation et céda à la faible traction exercée sur son t-shirt. Il s'assit sur le bord du lit mais cela ne sembla pas suffire à Evan qui forçait encore sur le tissu pour l'amener à lui, plus près de lui. Alexis inspira profondément pour se donner du courage et s'allongea à moitié aux côtés d'Evan, par dessus les couvertures, et ce dernier se dépêcha de se blottir contre lui, la tête sur sa poitrine et un bras sur ses hanches comme pour l'empêcher de s'enfuir. Le cœur d'Alexis rata un ou deux battements à cette vision. Il leva une main pour caresser les cheveux trempés de sueur du malade.

_ 'Xis … souffla Evan plaintivement et la main d'Alexis resta suspendue au dessus de sa tête.

Quel idiot il avait été de penser que c'était de lui qu'Evan avait besoin ! Dans sa fièvre, il l'avait pris pour son Alexis, c'est pour cela qu'il s'était laissé voir aussi vulnérable. Comment avait-il pu oublier ce détail ? Serrant la mâchoire, il laissa sa main reprendre sa course et se poser sur la natte à moitié défaite. Il jouerait son rôle jusqu'au bout, pour Evan, parce qu'il en avait besoin et qu'il le méritait, il mettrait sa souffrance de côté, elle n'était rien comparée à ce que le natté devait supporter depuis qu'ils l'avaient trouvé dans l'espace.

_ Je suis là, dors, tu es souffrant, le cajola Alexis.

_ Un baiser d'abord, répondit Evan d'une voix rauque et suppliante …

Alexis faillit s'étouffer avec sa propre salive. Oserait-il ? Il ne s'agissait plus d'une simple présence un soir de fièvre. Si Evan apprenait ça un jour, il le tuerait c'était sûr … En même temps, à voir son regard brillant, ses lèvres tendues vers lui, suppliantes, quémandeuses … Ce serait peut-être sa seule chance de goûter à sa bouche. Il en rêvait depuis de longues semaines, peut-être même plus. A nouveau, Evan eut raison de sa volonté et il se pencha vers lui avec une lenteur exaspérante.

Un frisson incroyable secoua son corps quand leurs lèvres se soudèrent. Elles étaient si douces, de douleur et de plaisir mélangés, Alexis poussa un faible gémissement à la limite du sanglot. Pris d'une frénésie incontrôlable, il posa une main sur la joue d'Evan et l'autre sous sa nuque et approfondit le baiser. Sa langue s'insinua entre ses lèvres à la recherche d'un passage et le baiser chaste se transforma en un échange fougueux et passionné.

C'était si bon, enivrant. Comment avait-il pu vivre jusque là sans connaître de telles sensations ? Il se perdit dans ce baiser et ne reprit conscience que lorsqu'il sentit une partie très précise de son corps se réveiller. Ce fut un véritable électrochoc et il relâcha Evan aussitôt. Jamais il n'irait jusque là ! Déjà parce qu'Evan était malade et sortait à peine d'un coma de deux mois, ensuite parce que sa morale s'y refusait. Il s'arracha à son étreinte tel un condamné à mort avançant à l'échafaud. Il ne voulait pas croiser son regard, c'était trop dangereux. Il leva les yeux au plafond et le fixa, le corps tendu à l'extrême. Il sentit Evan se remettre contre lui et l'entendit soupirer de contentement.

_ Tu ne m'avais jamais embrassé comme ça, dit-il d'une petite voix ensommeillé.

Merde ! Ça par contre, il n'y avait pas pensé. Comment quelqu'un qui n'avait aucune expérience quel qu'elle soit aurait-il pu penser à ce genre de détails ? Reprenant son calme, il caressa son front et ses cheveux dans un geste doux et apaisant, l'appelant au sommeil.

_ Comment ça ? Ne put-il s'empêcher de demander en s'engueulant mentalement, ce n'était pas ça qu'il avait prévu de dire !

_ Si … déses … péré … ment, articula Evan en baillant.

Alexis le resserra inconsciemment contre lui et posa sa tête sur la sienne.

_ Tu ne sais plus ce que tu dis, tu es fiévreux … dors, mon amour … dit-il la gorge serrée par une envie de pleurer telle qu'il n'en avait jamais eu.

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Evan pestait contre Amely. Depuis trois jours qu'il était réveillé, elle ne le lâchait pas d'une semelle et refusait qu'il retourne au combat. Trop tôt, disait-elle. Bon sang ! Elle ne comprenait pas qu'il avait besoin d'actions ? Besoin de bouger ? Il ne pouvait pas rester à ne rien faire, il avait alors trop de temps libre pour penser, se souvenir … Déjà que ses rêves s'y mettaient, si en plus dans la journée aussi il devait affronter son passé, il n'allait pas survivre longtemps.

Depuis la première nuit après sa sortie du coma, il rêvait d'Alexis, encore et encore. Et même si le premier rêve avait paru plus vivant, les deux nuits suivantes, il ne les avait pas moins passé à penser à lui et à pleurer sa mort, chose qu'il n'avait pas pris le temps de faire avant, détruit et abruti par la douleur.

Du coup, il errait comme un zombie à travers la base et avec la tête de déterré qu'il avait, c'était évident que la doctoresse ne le laisserait pas partir avant un moment. Bien sûr, il aurait pu s'enfuir, mais, sans savoir vraiment pourquoi, il ne voulait pas la heurter. Elle faisait tellement pour lui, tout comme sa Amely. Tout comme Charlélie qui était là aussi et qui le suivait constamment des yeux où qu'il soit. Ça avait beau l'agacer, il en était tout de même réconforté, de voir qu'il comptait un peu pour quelqu'un. Sa tête était un vrai chantier. Autant, il ne voulait pas s'attacher et qu'eux s'attachent car il comptait toujours laisser sa vie au combat d'une façon ou d'une autre, autant cela le rassurait de sentir leur présence. Les trois autres n'étaient plus là.

Yoan et Quang Tan avaient reçu un ordre de mission ce matin même, c'était assez rare que les profs les envoient ensemble mais cette mission avait l'air particulière. Quant à Alexis, si Evan avait bien compris, il était parti en repérage le matin même où il était revenu à lui. Tant mieux. C'était celui qu'il avait le plus de mal à supporter, aussi bien sa présence et son physique trop semblables à son Alexis que sa froideur à son égard.

Paradoxal, encore une fois. Il ressentait un besoin vital au fond de lui, il crevait d'envie d'être près de lui, même si il savait que ce n'était pas le Alexis qu'il aimait dans son monde. Il ne savait plus vraiment ce qu'il ressentait, ni pour qui ...

Il en était là de ses pensées, assis dans la pièce de repos à faire semblant de lire, quand la porte s'ouvrit brutalement et qu'une furie lui fonça dessus.

_ Evan ! Oh mon Dieu ! Tu es réveillé, enfin, j'ai eu si peur … J'ai pas pu venir avant, on était trop loin, mais dès que j'ai su que tu étais sorti du coma, j'ai fait le plus vite possible pour venir te voir !

_ Penny, répondit Evan en la serrant un bref instant dans ses bras.

La jeune fille sembla se rappeler que le pilote n'était pas vraiment un inconditionnel des contacts humains et se recula très vite. Elle reprit son calme et s'assit à côté de lui. Ils discutaient tranquillement quand Charlélie entra, de toute évidence à la recherche d'Evan. Il ne perdait pas espoir de briser sa coquille d'indifférence.

_ Ah, tu es là ! Fit-il avant d'apercevoir Penny et de poser sur elle un regard clairement interrogateur, à qui ais-je l'honneur ?

La petite brune lui fit un sourire éclatant en lui tendant la main.

_ Je m'appelle Penny, je suis une amie d'Evan.

Charlélie sursauta et regarda Evan, complètement incrédule.

_ Comment ça une amie ?

Penny les regardait sans comprendre. Evan semblait s'être soudain fermé et le blond avait l'air d'un poisson sorti de son bocal.

_ Je l'ai rencontré pendant une mission, elle bosse avec les techniciens. Bon, tu nous excuses, on allait se promener, rajouta Evan d'une voix éteinte qui fit trembler Penny.

Il se leva et elle le suivit sans quitter Charlélie des yeux qui restait figé au milieu de la pièce. Ils arrivèrent dans le hangar et s'assirent contre le AC2. Evan se doutait qu'il allait avoir droit à un interrogatoire en règle et finalement, ce n'était pas plus mal. Il avait vraiment besoin de parler.

_ Evan ? En quoi cela est-il si étonnant que tu ailles une amie ? Et c'était qui lui ?

_ Le pilote 04.

_ Oh ! Rougit-elle, j'espère qu'il ne m'en voudra pas de ne pas l'avoir reconnu, je n'avais encore jamais eu affaire à lui ou à son armure.

_ Ce n'est pas son genre, éluda Evan d'un geste de la main, il y avait plus important à ce moment-là. Penny, reprit-il donc plus gravement, ce que je vais te dire, il ne faudra en parler à personne et tu ne me croiras peut-être pas … mais j'ai besoin de ne plus garder tout ça pour moi.

Et pendant vingt bonnes minutes, il fut le seul à parler, d'une voix basse et vibrante de douleur, il ne la regardait pas, il fixait le sol comme si il y voyait ses souvenirs défiler. Il lui expliqua tout, le trou noir, l'autre univers, sa vie passée, la difficulté à vivre auprès d'eux qui leur ressemblaient tant, les quelques différences qu'il avait remarqué entre les mondes, sa douleur, sa souffrance, son envie de mourir, le manque de son soleil, de son Alexis.

_ Et pour les autres, on a raconté que j'étais prisonnier de l'armée terrestre depuis le début de la guerre et que les pilotes m'avaient récupéré. Ça explique comment je suis sortie de nulle part. Voilà, tu sais tout, conclut-il en soupirant.

Elle garda le silence un moment, assimilant tout ce qu'elle venait d'apprendre. Enfin, après ce qui sembla une éternité à Evan, elle posa simplement sa main sur la sienne et la serra en signe de réconfort.

_ Dis-moi, là d'où tu viens, tu ne me connaissais pas alors ?

_ Non, en effet, je suppose que c'est pour ça que c'est plus facile d'être moi-même avec toi alors que je suis distant avec les autres. Surtout sur cette base, il y en a tellement que je connaissais de mon ancienne vie. Tu sais … quand je me suis réveillée sur la base des profs la première fois et que je les ai tous vu, là, autour de moi, à me dévisager. Pendant un moment j'ai cru devenir fou, je ne savais plus ce qui était réel ni où j'étais, j'ai même espéré un moment que leur mort n'ai été qu'un cauchemar … Je me sens si vide … souffla-t-il encore.

Alors que Penny allait répondre, les portes du hangar s'ouvrirent dans un bruit sourd et ils se levèrent rapidement pour s'abriter derrière AC2. Ils purent voir AC1 se poser à sa place à gauche de l'armure d'Evan et enfin ses moteurs se coupèrent, mettant fin à ce bruit assourdissant et ces tourbillons d'air.

D'un regard, Evan fit comprendre à son amie qu'ils remettraient la fin de cette discussion à plus tard. Ils sortirent de leur abri pour regagner les quartiers communs au moment où Alexis touchait le sol, glissant souplement le long de son filin.

Le japonais avait pensé que les trois jours qu'il s'était accordé loin d'Evan auraient suffit mais apparemment ce n'était pas le cas. A l'instant même où ses yeux se posèrent sur le jeune homme natté, il sentit son cœur se serrer à nouveau au souvenir de cette nuit fatidique où il avait craqué et l'avait embrassé avant de s'enfuir comme un lâche au petit matin, prétextant une mission quelconque. Sa seule consolation était d'avoir réussi à reprendre le contrôle de tout ce qu'il ressentait et son visage ne refléta rien du trouble qui l'habitait.

Par contre, il ne put s'empêcher de ressentir une terrible jalousie quand il vit une jeune fille à ses côtés. Il ne pouvait pas passer près d'eux sans au moins les saluer, c'était ce qu'il se disait pour se convaincre alors qu'au fond de lui il savait pertinemment qu'il crevait d'envie de savoir qui elle était. Il n'eut pas attendre longtemps, elle se présenta d'elle-même après qu'il les eut salué d'un signe de tête.

_ Bonjour ! Je suis Penny, une amie d'Evan. Tu es Alexis Miyaki c'est bien ça ?

_ Hn, répondit-il laconiquement.

Une amie ? Ça voulait dire quoi ça une amie ? D'où elle le connaissait en fait ?

_ Oh … tu n'es pas … très … bavard, bégaya-t-elle, déroutée par son regard de glace.

_ Hn. Vous vous êtes rencontrés comment ? Demanda-t-il finalement, espérant que sa curiosité passerait pour une simple tentative de politesse.

Evan ne le regardait pas, comme ennuyé, il se contentait d'attendre que la jeune fille ai fini.

_ Oh, il y a quatre mois, nous nous sommes rencontrés sur une base de l'armée terrestre où Evan s'était infiltré. On a sympathisé et quand il a fait exploser la base avant de s'enfuir, je l'ai aidé pour qu'il ne se fasse pas prendre. A force de parler avec lui, je me suis rendu compte que je n'étais pas dans le bon camps. Il m'a conduit aux techniciens et depuis je bosse avec eux. Quand j'ai appris qu'il s'était réveillé de son coma, j'ai fait le plus vite possible pour venir ici voir comment il allait.

Alexis sentit une vague de fureur monter en lui. Une terrienne ? Dans leurs rangs ? Il tourna un regard furieux vers Evan sans même répondre à Penny qui perdit son sourire. L'américain sentit sûrement le poids de ses yeux sur lui car il tourna la tête vers lui, sans pour autant se départir de son flegme apparent.

_ J'ai bien entendu ? Tu as ramené une ennemie chez les techniciens ? Tu te sens bien ?! Gronda-t-il.

_ Très bien merci, fut la réponse laconique d'Evan. Pour ta gouverne, Penny m'a sauvé, sans elle, je ne serais pas sorti de la base vivant, non pas que ça m'ait dérangé mais j'ai pensé que vous aviez encore besoin de moi pour finir cette guerre, alors après ce qu'elle avait fait pour moi, je me voyais mal l'abandonner et depuis qu'elle nous a rejoint elle a largement prouvé qu'elle était de notre côté, argumenta-t-il, plus pour réhabiliter la jeune fille que pour vraiment se justifier.

Ils s'affrontèrent du regard un moment, Alexis rongé par la jalousie, cette fille avait sauvé la vie à Evan alors que lui n'en avait pas encore eu l'occasion, il souhaitait tant être à égalité avec lui. Evan, lui, se demandait pourquoi Alexis réagissait si violemment. Contre toute attente, ce fut Penny qui les départagea. Elle se posta devant Alexis, fière et droite.

_ Jamais je ne trahirai Evan ou les techniciens, ils sont ma famille à présent, j'ai fait une erreur, dois-je la payer toute ma vie ?

Alexis la dévisagea, la jaugeant puis abandonna et fit demi-tour. Il fallait qu'il parte sinon il ne résisterait pas, son nouveau masque craquerait et ça … ça, il en était hors de question !

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_ Une ex-terrienne ? s'étrangla Quang Tan.

_ Hn. C'est pour ça que je vous demande de garder un œil sur elle, au cas où …, répondit Alexis.

Les quatre garçons étaient dans les quartiers de leur chef. Yoan et Quang Tan étaient venus à la base pour faire un rapport de leur mission mais étrangement, la discussion avait fini par dériver pour en arriver à Evan et sa nouvelle amie qui semblait sortir de nulle part. Alexis leur avait expliqué d'où elle venait mais ça ne semblait choquer que Quang Tan.

_ Tu sais Alexis, on devrait confiance à Evan, il croit en elle et je ne pense pas qu'il soit du genre à faire confiance à tout le monde … commença Charlélie.

_ Charlélie dit vrai. Je ne pense pas qu'Evan apprécie de nous voir la surveiller et il s'en rendra forcément compte à un moment. Ce n'est pas utile de se le mettre à dos, continua Yoan.

Le pilote 04 lança un regard plein de gratitude à son ami mais Alexis était d'une humeur massacrante et il les regarda tous les deux comme si ils avaient eux-même trahi leur cause. Il était contrarié, c'était évident, pourtant Charlélie sentait venant de lui des sentiments contradictoires et violents. Pourvu que la guerre se termine vite, pensa-t-il, qu'on puisse régler tous ces non-dits une bonne fois pour toute.

_ De toute façon, pour l'instant, on a rien à lui reprocher, alors on fera attention si tu nous le demandes mais ne t'attends pas à ce que l'on campe devant sa porte Alexis, termina Charlélie.

_ Revenons au rapport de votre mission, qu'avez-vous trouvé ?

Le soldat était de retour. Ils continuèrent leur briefing un long moment et ne ressortirent qu'au moment de passer à table. Arrivés au réfectoire, ils y trouvèrent leur équipier dînant avec Penny au milieu des gars de Fred.

_ On le rejoint ? Proposa Charlélie.

_ Je vais plutôt rejoindre Amely si ça ne vous dérange pas, dit Quang Tan en joignant le geste à la parole.

Charlélie et Yoan savaient aussi pour leur récent couple et n'y voyaient également aucun inconvénient, plus un encouragement même.

_ Je ne pense pas qu'il ait besoin de nous mais faites ce que vous voulez, ajouta Alexis en s'asseyant seul à une table libre.

Les deux autres soupirèrent et le rejoignirent, ne voulant pas le laisser seul. Aucun ne sentit le regard brûlant d'Evan, seule Penny s'en aperçut et elle se fit une promesse à ce moment là. Une promesse qu'elle tiendrait, quoi qu'il lui en coûte.

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_ Où sont-ils ?! Hurla Evan en fracassant la porte.

Les scientifiques sursautèrent et lui jetèrent des regards peu amènes. Jean surtout lui jeta un regard noir et méprisant, mais ce fut Gordon qui s'avança pour lui répondre.

_ Nos informateurs ont trouvé le repère de Trevor, ils sont partis en repérage, tu n'étais pas en état de participer, ça fait une semaine à peine que tu es sorti du coma, argumenta ce dernier pour tenter de se soustraire à la colère du Corbeau.

_ Quoi ! Sans moi ?! Je suis le meilleur en infiltration et vous le savez très bien ! Qu'est-ce qui vous a pris de me tenir écarté de cette mission ?!

C'était la première fois que les profs lui voyait une quelconque émotion et là, pour le coup, il était vraiment en fureur. Enragé même. D'ailleurs, si il ne s'était pas retenu, il aurait tout envoyer valser dans le labo. Il n'avait pas fait tout ça pour rien, il ne s'était pas réengagé dans ce combat pour les perdre à nouveau. Il se prit la tête dans les mains. Non ! Pas encore ! L'histoire se répétait, presque identique … Hors de question ! Il frappa la table devant lui du plat de ses mains et fixa l'un après l'autre les vieux fous devant lui, il eut la satisfaction de les voir trembler, même Jean.

_ Vous allez tout de suite me donner les coordonnées de leur objectif et vous avez intérêt à ce qu'elles soient justes ! Gronda-t-il.

Il y eut un instant de flottement, les profs semblaient mesurer leurs chances de survie si ils refusaient puis Jean s'avança, un rictus épouvantable aux lèvres.

_ Si vous tenez tant que ça à mourir, loin de moi l'idée de vous en empêcher, lui dit-il en lui tendant un papier contenant les précieuses informations.

En moins de dix secondes, Evan était en route vers son armure. Il grimpa dedans et mit les moteurs en route alors que les portes du hangar s'ouvraient. Bien content que, cette fois, leur base de repos soit sur Terre – cela lui ferait gagner du temps – il mit le cap sur la destination des autres pilotes. Il ne les laisserait pas maintenant, quitte à en crever.

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_ Merde ! Une mission de repérage hein Miyaki ?!

_ Ta gueule Quang Tan, c'est pas le moment, répondit Yoan.

_ Comment ils ont su qu'on était là bordel ?! Souffla Charlélie en frottant ses mains l'une contre l'autre.

Le pilote blond, comme les autres, étaient gelés, transi de froid. Ils s'étaient fait piéger avant même de s'en rendre compte. A peine arrivés, ils avaient planqué les armures pour approcher la base discrètement et se faire une idée de ce qu'ils allaient devoir combattre.

Malheureusement, Trevor était à la pointe de la technologie, même Alexis n'avait pas repéré les capteurs de présence et les alarmes s'étaient déclenchées. Aussitôt, des dizaines de soldats étaient sortis de la base, armes au poing et prêts à tout. Les pilotes n'avaient dû leur survie qu'à leurs réflexes. Ils s'étaient repliés le plus rapidement possible et se trouvaient maintenant prisonniers dans leur propre cachette. Les soldats étaient tout autour d'eux, coupant la route qui les mènerait à leurs géants, ils les trouveraient bientôt sans doute, cela faisait déjà une bonne heure qu'ils se terraient dans cette grotte de glace.

Non mais quelle idée de venir se planquer dans un trou pareil ! Trevor devait vraiment être désespéré, pensa Alexis malgré la précarité de leur situation. Il commençait à ne plus sentir les extrémités de ses membres, si au moins ils avaient eu accès à leurs amures, ils auraient pu les affronter, mais là, ils étaient coincés, faits comme des rats. Ils allaient mourir là, en Terre de Feu, au bout du monde, dans des montagnes de glace, et les colonies ne connaîtraient jamais la liberté et l'indépendance et … il ne reverrait jamais Evan, seule consolation, lui, il survivrait ...

Tout à son introspection défaitiste, il n'entendit pas tout de suite les cris paniqués des soldats à quelques mètres de l'entrée de cette petite caverne. Charlélie par contre se redressa du corps de Yoan qui tentait de le protéger du froid et tendit l'oreille.

_ Charlélie ? Souffla Yoan, voulant comprendre.

_ Chut … vous entendez ? Murmura-t-il.

Alors, ils écoutèrent et oui, en effet, ils entendirent. Au milieu des hurlements des soldats qui semblaient s'éloigner il y avait comme un rugissement.

_ Les moteurs du AC2, fit Alexis, incrédule.

_ Evan, confirma Charlélie, la main sur le cœur. Il souffre, je crois qu'il … nous croit morts …

_ Merde ! Il a dû trouver les armures avec son radar et de les voir vides avec toute l'agitation de la base, il a dû …, Quang Tan ne pu terminer, tout le monde avait compris de toute façon.

_ En tout cas, il fait le ménage, on peut sortir je pense, ils sont trop occupés à l'éviter, on en profite pour rejoindre nos armures et on va l'aider, il faut qu'il nous voit tous avant de faire une connerie ! Décida Yoan en se levant, entraînant Charlélie avec lui.

Ils sortirent en courant, sous le couvert des aspérités de la montagne et de la nuit tombante. Ils stoppèrent à la vision de AC2, rugissant et magnifique, il se battait comme un démon, son épée ne ralentissait que pour changer de position, inlassablement, il abattait tous ses ennemies. Les pilotes se reprirent vite, aussi imposant était-il, il ne tiendrait pas longtemps devant l'afflux toujours plus important d'armures qui sortaient de la base.

Dix minutes plus tard, ils arrivèrent à leur destination, essoufflés et tremblants mais extrêmement soulagés. En moins de temps qu'il ne le fallait pour le dire, ils étaient aux commandes des géants et Alexis brancha aussitôt son communicateur en même temps qu'il décollait.

_ 01 à 02 ? 01 à 02 tu m'entends ?

Un grésillement puis le visage d'Evan apparut sur l'écran, les yeux hagards et rouges il fixait Alexis comme si il ne croyait pas vraiment qu'il était là.

_ Ale … 01 ? Souffla-t-il, puis ses yeux prirent une teinte dure et colérique. Mais bordel de merde ! On peut savoir où vous étiez ?! J'ai cru qu'ils vous avaient eu putain !

Devant cet éclat auquel il ne les avait pas habitué, Alexis fut un peu perdu, il ne savait pas comment faire face à ça. Il reprit donc son masque, se maudissant intérieurement.

_ Nous sommes tous là, alors pas de temps à perdre, anéantissons cette base.

Un voile de tristesse passa sur les prunelles d'ambre l'espace d'une seconde puis à nouveau la voix d'Evan s'éleva.

_ Très bien. J'ai repéré une faille, suivez-moi.

En une seconde, les quatre pilotes retrouvèrent Evan qui se battait toujours comme un forcené. Il avait beau savoir ses équipiers vivant, sa rage et sa peur ne l'avaient pas quitté et guidaient toujours ses gestes. Alexis eut le souffle coupé par la beauté et la grâce de l'armure, on aurait vraiment dit Evan, AC2 était une extension de lui, c'était d'une telle évidence …

Il les conduisit tant bien que mal sur l'aile est de la base, à flanc de montagne. Alors qu'ils allaient s'y engouffrer pour la faire exploser de l'intérieur et ainsi éviter que d'autres armures n'en sortent, l'éclair blanc qu'ils connaissaient maintenant bien fendit l'air et leur coupa la route.

_ 03 et 05 en arrière garde, empêchez les de nous prendre à revers sinon on sera coincé en cul de sac, hurla Alexis pour couvrir le bruit des nombreuses explosions.

_ Ok.

_ Compris.

_ 04 et 02, je me charge de James, faites-moi disparaître cette base !

_ Ok.

_ Non ! Je me charge de James ! S'écria Evan.

_ Hors de question 02 ! Tu n'es pas en état !

_ Pour qui tu te prends bordel à me donner des ordres ! Je te dis que je m'en occupe, je l'ai combattu plus souvent que toi !

_ Et on voit ce que a donné la dernière fois ! Cingla Alexis amèrement.

Il regretta aussitôt en voyant l'expression de douleur sur le visage d'Evan. Ce n'était pas dans ce sens là qu'il avait dit ça. Il ne remettait pas en doute ses capacités, simplement, il avait une dette envers lui et il considérait de son devoir d'affronter James pour rembourser cette dette. Et surtout, surtout, il crevait de peur qu'Evan ne soit à nouveau blessé ou pire. Pourtant, ce ne fut pas ainsi qu'Evan comprit cette dernière phrase.

_ Connard ! Hurla-t-il avant de débrancher la communication.

Avant même qu'Alexis n'ait pu faire un geste, il partit en direction de l'armure blanche qui fonçait vers Charlélie pour l'empêcher d'atteindre le centre de la base. Le japonais devait maintenant choisir, aider Charlélie à détruire cette base et ainsi mettre fin à cette guerre en détruisant les dernières forces de Trevor ou porter secours à Evan.

Son âme de soldat ne lui laissa pas le choix, au fond de lui, il savait qu'Evan ne lui pardonnerait pas si il laissait échapper leur unique chance de conclure ce conflit qui n'avait que trop duré. Il jura et hurla avant de précipiter le AC1 dans la direction de AC4 et à eux deux ils commencèrent à nettoyer les alentours de la base. Quand enfin ils purent y avoir accès, ils virent une armure rouge se faufiler pour s'enfuir.

_ Trevor, gronda le pilote 01 entre ses dents serrés, cette fois c'est la fin !

Il allait aller à sa rencontre pour l'empêcher de s'enfuir quand le combat entre AC2 et l'éclair blanc attira son regard. Evan était en difficulté, ça ne faisait aucun doute. Son regard passait de Trevor à Evan sans qu'il n'arrive à se décider. Charlélie s'en sortait sans lui, Yoan et Quang Tan faisaient admirablement bien barrage et décimaient les rangs ennemis. Et lui, il restait là, indécis.

_ 05 à 01, je m'occupe de Trevor, va aider 02, intervint finalement Quang Tan.

_ J'y vais.

Il n'hésita même pas. Déjà, il savait que Quang Tan avait un compte à régler avec Trevor et surtout il lui permettait d'aider celui qui faisait battre son cœur sans culpabiliser. Le AC5 fondit sur le général tandis que lui se jetait sur le blanc. Il dégaina son épée et l'abattit de toutes ses forces sur le dos de celui-ci pour le détourner de sa proie.

James, sous le choc, lâcha le AC2 qu'il retenait depuis un bon moment déjà et se tourna vers Alexis, un sourire cruel aux lèvres. Il avait gardé en mémoire un début de combat très prometteur contre lui quelques mois auparavant mais interrompu par sa stupide sœur qui venait de découvrir qui il était. Cette fois, rien ne les arrêterait et encore moins ce pilote 02 à qui il avait déjà mis une raclée.

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Hum hum ... va se cacher en rampant sous un meuble ... je sais c'est cruel de couper là ...

Il ne reste qu'un chapitre et je le poste dès que possible, merci de vos encouragements mais si vous n'en laissez pas à l'écrit, je vois bien que vous êtes là ;)