Note de l'auteur : histoire que j'ai fini d'écrire, en 6 parties + épilogue. Scènes de soumission, explicites.
Pharaon
PARTIE 1
La chaleur écrasante l'assommait et l'air chaud s'infiltrait à chaque inspiration dans ses poumons, lui brûlant l'intérieur. Le fouet claquait régulièrement et sa peau lui cuisait de plus en plus. Ses compagnons d'infortune n'étaient pas en meilleur état et les gémissements qu'ils tentaient de contenir en témoignaient.
Malgré la faim, leur soif et leur douleur, ils devaient avancer, les chaines qui les reliaient les uns aux autres les entravant dans chacun de leurs mouvements. La tension était de plus en plus douloureuse dans ses épaules, leurs bras étant ligotés solidement derrière leur nuque. Parfois l'un deux trébuchait et c'est toute la file qui faiblissait, vivement remotivée par les coups.
Enfin, ils aperçurent l'entrée d'une ville. Des gardes postés devant les murs les toisèrent d'un air méprisant. Ils furent conduits sur une place où certains villageois, prenant pitié, purent leur donner à boire.
Un vieil homme s'approcha de lui et Panétyeni renversa la tête pour laisser l'eau l'abreuver et couler sur son visage qui le tiraillait. La bienfaisance ne dura qu'un instant, interrompue par un brouhaha dû à l'arrivée d'un cortège de soldats. Ceux-ci se figèrent aux pieds de la petite estrade qui avait été installée assez rapidement, et s'écartèrent au fur et à mesure qu'un homme à fière allure avançait en leur direction.
Autour d'eux commençaient à affluer une foule. Les premiers enchainés furent amenés sur l'estrade sans précaution. Avec horreur, l'homme comprit alors qu'ils allaient être vendus, un par un, sans aucun état d'âme.
Vint son tour. Il suivit ses compagnons d'infortune. Certains bien trop malingres ne valaient rien et furent céder en lot pour trois fois rien. Ne restait plus que lui et trois autres hommes assez bien bâtis.
« Je veux en voir plus ! » s'éleva une voix forte et ferme.
Le vendeur s'approcha de la marchandise mais fut interrompu.
« Non ! Pas ceux-là. Lui ! » Il pointa Panétyeni d'un doigt autoritaire. Ce dernier se mit à trembler de honte lorsque le seul vêtement qui lui restait fut tombé à ses chevilles.
« Un peu maigrichon… » L'acquéreur potentiel était monté auprès d'eux et l'examinait à présent sous toutes les coutures, de face et de dos. Le vendeur lui ouvrit la bouche de force.
« Il est sain comme vous voyez. De la bonne marchandise. Solide… Il fera un bon esclave, dur à la tâche »
« Je n'ai pas prévu ce genre de travail pour lui… » De sa main il tâta ses pectoraux, puis descendit plus bas vers son pubis. Le jeune homme rougit lorsque son sexe fut saisi par la main puissante mais ne put rien faire pour s'en défaire. « Mais effectivement, c'est de la bonne marchandise. Je le prends »
Qu'allait-il faire de lui ? Il n'avait pas l'intention de le faire travailler dur… Il ne comprenait pas ou préférait ne pas comprendre.
« A la bonne heure, Vizir. Vous faites le bon choix » Le vendeur mielleux empocha ses sacs de pièces tandis que son aide le détachait de ses compagnons après lui avoir passé une corde autour du cou dont il remit le bout à l'un des gardes du Vizir.
Comme un vulgaire chien, il fut trainé à leur suite sous l'œil goguenard du Vizir jusqu'à la demeure de celui-ci. Somptueuse. Princière. Panétyeni observa autour de lui.
Ce dernier se tourna vers lui avant de repartir.
« Inutile de chercher à fuir. Tu serais rattrapé en moins de temps qu'il le faut. Ce bracelet - qu'un homme lui posa immédiatement au niveau du biceps et scella - prouve que tu es maintenant la possession d'Anhour. Personne ne t'aidera dans une quelconque tentative sous peine de mourir. N'essaie pas de l'enlever, c'est impossible. »
« Isaïe, délie ses poignets et emmène-le au hammam. Que les femmes s'occupent de lui ! »
« Bien Vizir »
Une fois celui-ci sortit de la pièce, Isaïe le regarda avec compassion. C'était un homme d'une quarantaine d'années, qui en avait vu défiler durant sa vie et surtout ici.
« Tu sais, je vais te détacher. Obéis au Vizir et il ne te sera fait aucun mal. Tu vas pouvoir te laver, manger et dormir un peu. Il dit vrai. Si tu tentes quoi que ce soit, tu seras rattrapé et subiras le courroux d'Anhour. »
« Qui… qui est Anhour ? Ce n'est pas le Vizir ? C'est lui qui m'a acheté »
« Non. Il t'a acheté pour t'offrir à Anhour. Anhour est le maître des lieux. Il sait être bon et généreux, comme il peut entrer dans une colère terrifiante si tu viens à le contrarier. Je ne te le conseille pas si tu tiens à ta vie. »
Tout en parlant, Isaïe retira le plus délicatement possible les liens et l'aida à baisser ses bras ankylosés et douloureux.
« Comment t'appelles-tu ? »
« Panétyeni »
« Suis-moi »
« Mes chaînes… »
« Vizir m'a seulement demandé pour les bras… tu devras les garder jusqu'à ce qu'il me soit donné l'ordre de te les retirer »
Une heure plus tard, les femmes l'avaient lavé et avaient pris soin de lui et de son corps qu'elles avaient massé avec une huile odorante, puis talqué. Il se sentait un peu mieux dans un pagne propre.
On lui avait apporté de quoi faire disparaître sa faim. Il n'avait jamais vu autant de nourriture sur sa table. Tout lui faisait envie. Malgré sa situation, son estomac criait famine. De toute façon, s'il voulait s'échapper, il fallait qu'il reprenne des forces. Une fois rassasié, il put s'allonger sur la couche recouverte de tissu chatoyant.
Avant de fermer les yeux, il passa son index sur le bijou d'or qui ornait son bras, serti de pierres précieuses. Que faisait-il là, lui, Panétyeni, homme simple qui vivait une vie heureuse dans son village ? Qui était ce Anhour qu'il devait craindre ? Comment sa vie avait pu basculer ainsi… vendu. Ce mot tourna longuement dans sa tête avant qu'il puisse s'endormir.
A suivre