Cette histoire et les personnages sont tout droit sortis de mon cerveau. C'est ma toute première fiction donc veuillez pardonner les fautes et les maladresses de style... surtout n'ayant pas de correctrice.
Je tiens à remercier Donnola pour toute l'aide qu'elle m'apporte que ce soit en étant ma Beta-lectrice ou en me guidant dans la réécriture de ma fiction !
J'espère que vous apprécierez la lecture de ce chapitre tout autant que j'ai apprécier de l'écrire.
Je m'excuse du retard qu'a prit ma publication, mais mes obligations et ma motivation vont de paires pour m'empêcher d'avancer les salauds.
J'espère quand même que ce chapitre (très) remanié vous plaira ^o^. Bonne lecture à tous ceux qui auront eu la patience d'attendre, et aux nouveaux qui la découvriront o/
Chapitre 7 :
La chaleur, qui lui avait manqué ces derniers mois, le réveilla. Daisuke, sourit au souvenir de la veille, il aurait aimé ne jamais se lever et garder son homme dans ses bras, mais un regard au réveil le ramena à la réalité. Avec beaucoup de douceur, il déplaça le bras qui reposait en travers de son torse, puis se leva. Il prit une douche, puis s'affaira à préparer le petit déjeuner.
Sanosuke ouvrit les yeux, et se rendit compte qu'il était seul. Il s'étira en baillant, se sentant un peu perdu dans ce grand lit, il décida de se lever. Les traces de leur nuit passionnée finirent de le réveiller complètement. C'est les joues en feu qu'il se dirigea précipitamment dans la salle de bain. Le jet d'eau chaude lui fit un bien fou. La tête baissée, offrant ainsi sa nuque tendue aux bienfaits de la douche, il commença à retracer les évènements de la veille.
Il avait répondu aux caresses de Daisuke et y avait pris un intense plaisir. Pourtant tout n'avait pas bien commencé ! Alors comment s'expliquer qu'il n'ait pas éprouvé la même terreur ni le même rejet qu'avec Axel ? Avec le photographe, Sano ne s'était pas contenté de répondre aux caresses, il avait carrément pris l'initiative ! Et tout ça, sans même réfléchir, il pouvait même dire que chaque caresse, baiser, effleurement lui était venu instinctivement. Il était évident qu'il n'avait pas retrouvé la mémoire, mais il avait déjà entendu parler de mémoire des corps ou des odeurs… ça devait être ça ! Forcément, il ne voyait aucune autre explication à l'alchimie qu'il avait ressentie dans les bras de Dai. Il devait avouer que son amant avait su lui faire perdre la tête, il avait mis tout en œuvre pour lui procurer un maximum de plaisir. Oui ça avait vraiment été une nuit de plaisir intense, et Daisuke était un amant hors pair ! C'était son amant !
Embarrassé par la tournure que prenaient ses pensées, il sorti de la douche puis, après avoir passé un boxer, enfila la chemise qui se trouvait au pied du lit, elle était trop grande pour son petit 1m70, c'était celle de Dai. Le jeune homme respira un grand coup, espérant ainsi se donner un peu de contenance avant de retrouver son compagnon. Il sorti ainsi vêtu de la chambre se demandant ou se trouvait le photographe. Il entendit un sifflotement en provenance de la cuisine, sans le moindre bruit, il se dirigea vers lui. Il s'arrêta sur le pas de la porte, rassuré de voir que Daisuke lui tournait le dos, Sano en profita pour l'observer. Il était torse nu, le métis nota qu'il avait pris une douche à ses cheveux encore mouillés. Il regarda son dos large, musclé mais sans tomber dans l'excès, restant des plus harmonieuse, juste parfaite à ses yeux.
Se sentant observé, Daisuke se retourna et le bonjour qu'il allait prononcer fût oublié à la seconde où il aperçut Sano seulement vêtu de sa chemise, bien trop grande. Sexy. Ce mot résonnait dans sa tête, l'empêchant de réfléchir. Sano sourit timidement, sous le regard affamé qui semblait le dévorer. Daisuke posa le couteau qu'il avait dans la main, puis s'approcha du jeune homme. Il déposa un léger baiser sur ses lèvres et lui demanda tendrement :
— Bien dormi ?
— Oui, divinement, répondit Sano tout en évitant son regard, la timidité prenant le dessus.
Daisuke constata que ses joues s'étaient empourprées. Il lui sourit puis lui conseilla de mettre un pantalon de survêtement avant de déjeuner afin de ne pas prendre froid. Surtout qu'il lui serait impossible de boire un café avec cette vision de rêve, face à lui. Depuis qu'il s'était levé, Dai avait l'impression de nager dans le bonheur. Sano avait-il recouvré la mémoire ? En tout cas la nuit dernière il avait vraiment eu l'impression de l'avoir retrouvé ! Après ces derniers jours de douleur, de souffrance à voir son amant ainsi, sans parler de la jalousie qui le rongeait depuis qu'il avait eu confirmation des sentiments de l'infirmier pour Sano, il avait enfin la sensation que maintenant tout était derrière ! Mais bon il devait quand même être réaliste, à aucun moment Sano n'avait évoqué avoir retrouvé la mémoire. Il fut tiré de ses pensées par le retour du jeune homme.
Sanosuke s'attabla devant un copieux petit déjeuner qu'il mangea avec appétit. Daisuke quand à lui se contenta d'un café noir, regardant Sano engloutir son repas, avec amusement. Une fois terminé, le jeune homme s'adossa à sa chaise, l'air repus.
— Tu veux un café ?
— Oui avec plaisir. Merci pour ce repas, c'était très bon.
Daisuke se rassit face au jeune homme, après lui avoir donné une tasse de café. Il soupira puis se lança.
— Je crois vraiment qu'il faut qu'on ait une discussion. Tu veux bien qu'on en parle maintenant ?
— Oui tu as raison. Il faut que l'on sache ou on va. Je veux bien commencer à moins que tu n'ais une question précise en tête ?
— La seule question qui me vient à l'esprit c'est « que comptes-tu faire ? »
Bien conscient que leur avenir se jouait, Sano réfléchit bien avant de prendre la parole.
— Ecoute, je suis profondément désolé pour la souffrance que j'ai pu te causer. Tu sais je suis parfaitement conscient que mon hésitation est une véritable torture pour toi. Malgré tout je dois être honnête, je ne sais toujours pas ce que je ressens pour toi. Cette nuit a été merveilleuse, j'ai eu l'impression lorsque je me suis retrouvé dans tes bras d'être enfin à ma place.
Il s'interrompit, pris une gorgé de café, et regarda son interlocuteur attendant, une intervention ou un signe pour continuer. Daisuke, les yeux rivés sur lui, lui fit signe de poursuivre.
— Je ne peux nier le fait que je ressente quelque chose pour toi. Quant à Axel…
Encore choqué par le comportement de l'infirmier, Sano pris quelques secondes pour réfléchir avant de poursuivre :
— Je ne m'explique toujours pas les actions d'Axel… Mais, comment dire… Je ne me sens pas de couper les ponts avec lui… enfin j'ai besoin de comprendre, je veux vraiment mettre les choses aux clairs… Tu sais, Axel a une place importante dans ma vie à présent. Il était là près de moi tout le temps de mon hospitalisation, il m'a aidé, m'a soutenu, m'a consolé quand j'en avais besoin.
— Si je peux me permettre, c'est son travail, tu ne confonds pas reconnaissance et amour ?
— Peut-être… Je sais bien que c'est difficile à comprendre, d'autant plus après ce qu'il s'est passé hier… Mais…
— Que proposes-tu ? Le coupa Daisuke.
Sano fut saisit par la douleur qu'il perçu dans le regard du photographe. Se rendant compte que sa présence et surtout son incertitude ne faisait que le blessé, le métis ne vit qu'une solution.
— Je devrais peut-être rentrer chez moi. Je vais beaucoup mieux, donc tout devrait bien se passer. Et puis, prendre un peu de recul pour me retrouver me permettra sans doute d'y voir un peu plus clair.
— Non reste ici, je te promets de ne pas te mettre la pression, d'ailleurs on m'a proposé un contrat, si je l'accepte tu pourras te retrouver seul, afin de faire le point.
Daisuke ne voulait pas le voir partir, il avait peur que cela soit définitif.
— Non Dai, je crois que c'est mieux si je rentre.
Devant le regard déterminé du jeune homme, Daisuke se rendit vite compte qu'il devait accéder à sa requête. La mort dans l'âme, anxieux quant à leur avenir qui semblait des plus incertains, il finit par hocher la tête avant d'ajouter :
— D'accord… mais si tu as le moindre souci, le moindre besoin, sache que tu peux m'appeler à toute heure, ok ?
— Oui je sais.
Sanosuke qui ne voulait pas perdre le lien qu'ils avaient créé la veille au soir, tenait vraiment à ce qu'ils se voient tous les jours. Il se leva, s'approcha de Daisuke, il lui prit avec douceur le visage entre ses mains, le remercia puis déposa un baiser chaste sur les lèvres.
Alors qu'il préparait ses affaires, il se rendit compte qu'il ne savait pas du tout ou il vivait, il n'en avait aucun souvenir. Qu'allait-il faire ? Lui qui était si confiant, et fier de sa décision de se rendre à l'évidence que cela n'allait pas être simple du tout. Inquiet, il se rendit dans le salon, fit face à Daisuke mais aucun son ne sortie de sa bouche. Des larmes commencèrent à couler sur ses joues, il se mordait la lèvre inférieure et serrait les poings. Daisuke le regardait d'abord surprit, puis sincèrement inquiet devant l'expression de désespoir du jeune.
— Qu'est ce qui ce passe ? Pourquoi es-tu dans cet état ?
— Je…..je…..je ne me….
Un flot de larme et de sanglot l'empêcha de poursuivre. Daisuke l'attira dans ses bras, il le serra fort contre lui. Il lui caressa le dos, essayant de le consoler. Sano s'accrocha désespérément, cherchant du réconfort auprès de Daisuke, il avait enfouit son visage dans le cou du photographe.
Sentant qu'il se calmait, Daisuke lui prit son visage ravagé de larme, qu'il caressa tendrement tout en séchant ses pleurs.
— Mais qu'est ce qui t'a mis dans cet état ?
— Je…je ne me rappel pas où je vis, quand je l'ai réalisé j'ai été effrayé, je ne veux pas partir…
En prononçant ses mots il se serra encore plus contre Daisuke, puis il continua :
— Je veux rester là avec toi ! Dis-moi que je peux rester !
— Tu sais parfaitement que tu peux rester le temps qu'il te faudra. Calme-toi Toshi.
Il l'embrassa dans le cou tout en lui caressant le dos d'un geste apaisant. Il ne l'avait jamais vu si vulnérable, son corps était parcouru de tremblement.
— Merci… merci d'être là pour moi.
Confortablement installé dans les bras rassurant de Daisuke, Sano fini par se calmer, la caresse apaisante sur sa nuque, lui prodiguait un bien fou. Il entendait les battements de cœur de Daisuke qui eurent un effet relaxant. Se sentant mieux, il prit conscience du corps de son amant, il avait besoin de tendresse, il bougea légèrement afin de pouvoir déposer une pluie de baiser dans le cou de Daisuke.
— Sano, arrête.
— Pourquoi ? J'ai envie de toi.
Il l'embrassa de plus belle, lui glissa ses mains dans le dos. Daisuke regarda le jeune homme et lu la détresse sur son visage.
— Tu vas finir par le regretter.
Pour toute réponse le jeune homme posa sa bouche sur la sienne, puis lui mordilla la lèvre inférieure. Daisuke abandonna toute résistance et embrassa le jeune homme. Ce fût un baiser d'une sensualité intense, leurs langues se cherchaient, se caressaient, dansaient une valse des plus érotique. Sano laissa échapper un gémissement en sentant une main se saisir de son pénis, il se cambra sous la caresse habile. La main experte associe au sensuel baiser firent basculer Sano dans une extase intense. Le tenant toujours dans ses bras, Daisuke le porta jusqu'à la chambre. Il le déposa sur le lit. Sano fût surpris, car ils n'étaient pas dans la chambre de Daisuke mais dans la sienne qui avait un lit une place.
— Désolé, mais je pense qu'on devrait arrêter. Tu étais bouleversé et avais besoin de tendresse, mais je ne veux pas que tu le regrettes après.
Après avoir pris soin de faire disparaitre les traces de plaisir de Sano, Daisuke l'embrassa une dernière fois puis sortie de la chambre avant que ce dernier ne puisse protester. Seul sur le lit, Sanosuke s'enroula dans sa couette, et se mit à réfléchir. Daisuke avait raison, lui qui était décidé à partir pour faire le point, s'était tout simplement jeter dans ses bras. Comment allait-il s'en sortir si dès qu'il rencontrait un obstacle, il se reposait entièrement sur Daisuke. Mais pourquoi se sentait-il si apaisé et serein à son contact ? Et Daisuke ? Comment faisait-il pour réussir à surmonter les épreuves qu'il lui faisait vivre ! Le photographe débordait de tendresse, de prévenances à son égard. Sano avait même l'impression que ce dernier pourrait tout lui pardonner et c'est à cause de ce sentiment là qu'il souhaitait prendre de la distance. La dernière chose qu'il souhaitait c'était faire souffrir cet homme ! En repensant à son attitude, il fût envahi de honte, mais une chose était sûre, il fallait qu'il remercie Daisuke. Contrairement à lui qui se laissait complètement mener par les émotions, Dai avait parfaitement su, en trouvant les bons mots, réagir. Il fallait aussi qu'il ait une discussion avec Axel, il devait absolument lui demander les raisons de ses actes de la veille, il en allait de leur amitié. Ne se sentant pas encore prêt, Sano se dit que cela pourrait attendre le lendemain.
Pendant ce temps, Daisuke avait décidé de sortir prendre l'air. Il fallait qu'il s'éloigne un petit moment du jeune métis. Finalement, il se demandait si ce n'était pas une mauvaise idée d'avoir fait l'amour. Il avait le sentiment que cela compliquait encore plus la situation. Après l'avoir tenu dans ses bras toute la nuit, il ne se voyait pas dormir seul, surtout sachant son amant dans la chambre voisine. Il dut reconnaître que la détresse de Sano un peu plus tôt l'avait profondément touché. Il se demanda si une sortie ce soir lui changerait les idées. Ses pas l'avaient mené au restaurant français, il décida de réserver pour ce soir espérant que cette fois ils pourraient s'y rendre.
oOoOoOo
Confortablement installé, Daisuke et Sano attendaient que le serveur leur apporte la carte. Sano était enchanté de se retrouver là. Passer une soirée à l'extérieur était justement ce qui lui avait manqué. Le serveur vint enfin :
— Bonsoir, quel plaisir de vous revoir ! cela faisait longtemps qu'on ne vous avait vu. J'ai même pensé pendant un moment que vous aviez déménagé.
Le serveur semblait vraiment sincère d'ailleurs son sourire amical ne laissait aucun doute.
— Damian, content de vous revoir ! C'est vrai que ça faisait un moment. J'étais en déplacement pour le travail. Mais vous savez comme on affectionne ce restaurant.
— Vous m'en voyez rassuré. Voulez-vous la carte ou préférez-vous commander votre plat habituel ?
Répondant par l'affirmative à la première proposition, Daisuke attrapa la carte tendue.
— Faites-moi signe quand vous aurez fait votre choix, déclara Damian.
Sanosuke attendit que le serveur s'éloigne de leur table puis demanda.
— Il semblait bien te connaître ?
— Tu veux dire nous connaître. C'est notre restaurant préféré, on y vient assez régulièrement, notamment quand on a quelque chose à célébrer. Ça ne te dit rien ?
Sanosuke réfléchit, essayant de se souvenir, mais rien n'y faisait, sa mémoire refusait toujours de fonctionner.
— Désolé mais ça ne me dit vraiment rien.
Daisuke observa le jeune métis se plonger dans le menu et ne put réprimer un sourire amusé devant le sérieux de celui-ci. Sano semblait complètement absorbé par la carte. Dai se demanda si comme à son habitude le jeune homme allait choisir la lotte accompagnée de sa sauce au champagne, après tout il en commandait à chaque fois tout en expliquant qu'il ne pouvait que succomber devant un mets si exquis.
Sans relever le nez de la carte, Sano pris la parole :
— Je pense que je vais me laisser tenter par la lotte… et toi tu comptes prendre quoi ?
Le photographe ne put retenir un petit rire de gorge. Surpris Sano leva un regard interrogateur, se demandant sincèrement ce qui avait pu l'amuser. Devant l'incompréhension du jeune homme, Dai s'expliqua :
— Excuse-moi. Mais j'étais justement en train de me demander si tu allais prendre la lotte comme à chaque fois que l'on vient ici.
— Ah… Je… je sais pas ça m'a juste fais envie. J'en prends vraiment à chaque fois ? demanda le jeune métis vraiment surpris par ce qu'il venait d'entendre.
— Oui à chaque fois ! Et quand je te le fais remarquer, tu me sors toujours les mêmes arguments pour expliquer ton choix !
— Ah ! Je vois… murmura-t-il.
Mal à l'aise le plus jeune repris :
— Juste pour ce soir, que dirais-tu de ne pas parler de ma mémoire ? Parle-moi plutôt de toi, raconte-moi ta vie avant moi, j'aimerais en savoir plus.
Déconcerté, Daisuke se pliât tout de même à la demande de Sano.
Il lui raconta son enfance, sa période d'étudiant puis comment il avait commencé à faire de la photo. Le jeune homme ne l'interrompit que pour deux ou trois questions, écoutant avec attention le photographe. Il buvait chaque parole, lui permettant ainsi de mieux le découvrir. Le dîner se passa merveilleusement bien. Peu désireux de rentrer, Daisuke proposa qu'ils aillent boire un dernier verre au bar et Sano accepta avec plaisir.
— Je ne voudrais pas plomber l'ambiance, mais j'ai quelque chose à te proposer, demanda le japonais.
Surprit par le ton sérieux, Sano le regarda avec une légère inquiétude, mais la curiosité l'emportant, il demanda :
— Oui dit moi ?
— Que penserais-tu d'aller à ton appartement demain. Te retrouver dans un environnement familier pourrait t'être bénéfique. En plus tu vas avoir besoin d'affaires. Le temps se rafraîchit et je ne t'ai pris que des vêtements légers.
Sano sourit à cette dernière remarque, Daisuke était vraiment attentionné. Il devait reconnaître que son idée était très judicieuse, il accepta donc avec plaisir.
— C'est une très bonne idée, tu penses que je pourrais aussi récupérer un peu de matériel afin de peindre un peu ? Par contre je me demandais s'il serait possible qu'on s'y rende le matin ?
— Bien sur ça ne posera pas de problème. Tu avais envie de faire autre chose demain ?
Sanosuke s'attendait à cette question, il baissa les yeux et répondit d'une petite voix.
— J'aimerais essayer de téléphoner à Axel demain. J'ai besoin qu'il s'explique, et je pense que moi aussi je lui dois des explications plus clair sur ma relation avec toi. Il faut que j'éclaircisse la situation, je ne peux pas continuer ainsi surtout après la nuit dernière.
Il s'empourpra, les souvenirs étant trop frais dans sa mémoire.
— Je comprends…
Daisuke se fit violence, et poursuivit :
— Veux-tu que je sois avec toi ou préfères-tu l'appeler seul ?
— Je préfèrerais seul… enfin te savoir dans le coin est quand même plus rassurant… j'ai vraiment l'impression de ne pas savoir ce que je veux ! Je déteste me sentir si… comment dire, fragile, perdu, je ne sais pas comment l'expliquer.
— Eh stop ! Ce sont des sentiments tout à fait normaux au regard de ce que tu vis actuellement ! Et je vais me répéter encore une fois mais je suis là, ok ? Si tu doutes, que tu as peur, que tu as besoin d'être rassuré, enfin pour quoi que ce soit ! Je suis là !
— Merci. Merci énormément pour tout ce que tu fais pour moi. Et pardonne moi aussi. J'ai bien conscience de ce que je te fais vivre. Et pourtant tu restes là, à mes côtés. À me soutenir. À accepter tellement de choses que tu ne devrais pas… Surtout à propos d'Axel…
Le jeune homme serrait désespérément son verre, il avait la tête baissée et semblait à cet instant complètement abattu. Devant son désarroi, Dai posa une main sur son avant-bras puis l'appela doucement :
— Toshi… mon cœur, regarde-moi.
Sano leva les yeux, et le photographe fut transpercé par la douleur qui assombrissait le regard du métis. Il reprit sur le même ton doux :
— Tu n'es pas seul, je ne peux qu'imaginer ce que tu ressens en ce moment mais n'hésites pas à te reposer sur moi, je suis là pour t'aider du mieux que je peux. Si je peux par ma présence, ou mon écoute alléger un peu ton tourment et bien utilise moi ! C'est mon rôle.
— Merci… j'ai l'impression de passer mon temps à te remercier… et à m'excuser, dit-il avec un petit sourire qui masquait mal sa tristesse.
— Je te conduirais chez toi demain matin, on prendra tout ce dont tu as besoin. Et pour ton coup de fil on fera comme tu le sens, si tu veux que je sois présent n'hésites pas à me le dire. De toute façon je suis encore en congés donc je serais à l'appart. On fait comme ça ?
Sanosuke acquiesça. Touché par la gentillesse de cet homme, il se dit qu'il fallait vraiment qu'il fasse évoluer les choses, il se refusait à le voir souffrir. Ils terminèrent en silence leurs verres tout en appréciant la douce musique d'ambiance.
Une fois rentré, Sano pris son téléphone et s'isola afin d'envoyer un message à Axel. Il voulait être sûr de la disponibilité de ce dernier. La réponse fut des plus rapides, et ils convinrent d'un rdv téléphonique le lendemain.
Il rejoignit Daisuke qui s'était installé devant la télévision. À son entrée, il le regarda et nota que Sano semblait triste.
— T'as pu t'organiser ?
— Oui, on a rendez-vous demain après-midi. Daisuke, ça ne te dérange pas si je vais me coucher ? Je suis épuisé.
— Pas du tout, tu as eu une dure journée. Va te reposer. Il faut que tu sois en forme. On a un programme chargé demain.
Daisuke alla à la rencontre du jeune homme, lui caressa tendrement la joue, lui embrassa le front et lui souhaita de passer une douce nuit.
Sano appréciait tout particulièrement les petites attentions que le photographe avait à son égard. C'était vraiment un homme parfait, beau, tendre, attentionné, plein de qualités qui le touchaient intensément.
Sano regarda le réveil. Cela faisait plus d'une heure qu'il était couché et le sommeil ne semblait pas se décider à venir. Il appréhendait la conversation, à venir avec Axel.
Soudain il se souvint que le médecin lui avait prescrit des cachets pour l'aider à s'endormir. Se refusant à prendre des somnifères, par peur de s'y habituer, le médecin lui avait expliqué la différence et proposé des inducteurs1 de sommeil en cas d'insomnie. Soulagé à l'idée de pouvoir dormir, il fouilla dans sa table de nuit, puis avala un comprimé.
Cette nuit-là, il fit un rêve étrange. Il était dans une galerie d'art, mais personne ne semblait le voir. Il vit Daisuke en train de discuter avec un jeune homme mais il ne discernait pas le visage de ce dernier. Lorsqu'il tenta de s'approcher, le décor changea. Il n'avait jamais fait ce genre de rêve, il se sentait comme spectateur, tout en ayant une légère impression de déjà-vu. Une chose était sûre : il rêvait, et ne contrôlait rien du tout. Il regarda autour de lui, il se trouvait à présent devant une université, il connaissait cet endroit et pour cause c'est l'université où il s'était inscrit… oui il était allé dans cet établissement, ça il en était certain. Il avait l'impression d'être un fantôme, ou plus exactement une entité invisible et il détestait vraiment cette sensation. Une BMW venait de se garer. Il la reconnue, c'était celle de Daisuke. Il le vit sortir de la voiture et constata qu'il avait une expression pleine de douceur lorsqu'il aperçut quelqu'un venir vers lui. Il accueillit cette personne avec un sourire magnifique. À qui pouvait-il sourire de cette façon ?
Sano eu envie de se rapprocher mais il eu peur que comme la fois précédente il se retrouve transporté ailleurs, et il n'en était pas question ! Il tenait absolument à savoir à qui Daisuke souriait. Un jeune homme approcha en courant, et se jeta dans ses bras. Là il reconnut le jeune homme en question… C'était lui. Son double tourna la tête dans sa direction, lui sourit, puis articula quelque chose mais aucun son ne sortit. Sano se concentra sur les lèvres de son double espérant comprendre ce qu'il tentait de lui dire. Soudain il réalisa : « TA PLACE EST À SES CÔTÉS ».
Des larmes perlèrent aux coins de ses yeux, puis des sanglots incontrôlables le submergèrent. Il ouvrit les yeux, et se rendit compte qu'il pleurait réellement. Il se serra contre l'oreiller pour étouffer ses pleurs.
Il commençait à se souvenirs, ce n'était pas très clair, mais il savait à présent, il aimait cet homme. Il éprouvait pour lui des sentiments forts, profonds et sincères. Il alluma la lumière, il savait qu'il n'arriverait pas à retrouver le sommeil. Il regarda le réveil. Il n'était que 4h du matin.
« Je dois lui dire, il doit savoir ! Je veux lui dire, il faut que je sache si c'est un souvenir ou juste un rêve illusoire, je dois lui demander. Mon Dieu faites que cela ne soit pas qu'un rêve ! C'est clair, j'ai des sentiments pour cet homme ! »
Se répétant ces mots comme un leitmotiv, il se leva puis se précipita vers la chambre de Daisuke. Une fois devant la porte, il hésita une seconde.
Il toqua doucement. N'entendant pas de réponse, il l'entrouvrit sans bruit. Daisuke dormait profondément, il s'approcha silencieusement du lit. Il remarqua pour la première fois les traits tirés et fatigués du photographe. Rongé par la culpabilité, il caressa légèrement le visage du bel endormi, se refusant finalement à le priver d'un sommeil bien mérité.
Il souleva alors les couvertures, puis se glissa le plus délicatement possible contre Daisuke. Perturbé dans son sommeil par le mouvement du lit, il grogna puis se tourna. Sano s'était figé, quand il fut sûr que Dai dormait toujours, il s'allongea contre son dos, l'enlaça et calla son visage contre sa nuque. Il respira l'odeur de Daisuke.
« Oui, c'est ça…je suis enfin à ma place ! »
1 Comprimés pour aider à l'endormissement.
Merci à ceux qui m'ont laissé des reviews, désolée de ne pas faire de réponses personnalisées. Je tenterai de me rattraper une prochaine fois hé hé.
Mais je ne suis pas contre une petite review sur ce chapitre là o/