Note de l'auteuse: Voici ma participation pour le défi de la Saint Valentin 2013, proposé par la Ficothéque Ardente. Le principe? Écrire une histoire sur une ou plusieurs chansons d'amour tirées au sort... Alors revoilà Thomas et Maxence... Chaque chanson retracera un moment de leurs vies. Des textes courts, mais qui dévoilera l'espoir, la peine, la culpabilité, l'amour, l'accomplissement... Pour celles (et ceux) qui ne les connaissent pas encore, n'hésitez pas à lire Champagne et jalousie, 1er Janvier et Des souhaits réalisés, pour mieux appréhender Thomas et Maxence ;) Allez, ouvrons le Bal!

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Chanson number one: J'ai encore rêvé d'elle, de Il était une fois (encore que là, ça serait plus j'ai encore rêvé de lui, mais bon ^^)

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Espérance...

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La première fois qu'il l'avait vu c'était au stade. Il faisait parti de l'équipe de foot local. Rien de transcendant, aucun classement à leur actif. Plus une bande de potes qui profitaient de l'occasion pour se défouler et faire les cons. Beaucoup d'entre eux se connaissaient depuis le lycée. Normal dans une petite ville comme Granville, où tout le monde se côtoyait. D'ailleurs qui ne connaissait pas Thomas Legrand ?

Ce fêtard et dragueur invétéré s'était forgé une sacré réputation au fil des années. Pour être honnête, il s'en serait bien passée. Mais en même temps, il n'y avait pas de fumée sans feu... Et il devait reconnaître que depuis qu'il avait l'âge de sortir en boîte de nuit, il ne s'était pas privé. Il avait enchaîné les rencontres, sans se préoccuper du qu'en dira-t-on... de toute façon, il était déjà catalogué. N'était-il pas un PD, un homo, une tapette, une tafiole... Il avait eu son lot de jugements, d'insultes et de regards torves...Alors puisque le mal était fait, il aurait eu tord de ne pas en profiter, non ?

Et puis, il avait suffit d'un entraînement de foot, semblable à tous les autres. La plupart de ses amis d'enfance étaient là. Ceux qui ne le jugeaient pas, qui l'acceptaient tel qu'il était. Ils avaient fini de jouer et faisaient les idiots en se dirigeant vers les vestiaires Thomas avait levé les yeux vers les gradins en voyant Benjamin, un de ses amis les plus proches, lever la main et saluer un jeune homme qui attendait. Rien n'aurait pu préparer Thomas au choc qu'il reçut en plein ventre. C'était un gamin banal pourtant. Il devait avoir la vingtaine à tout casser. Rien ne le distinguait des autres hommes qu'il avait pu rencontrer auparavant. Et pourtant le sourire de ce brun lui coupa le souffle.

Thomas ne se rendit compte qu'il s'était figé que lorsque Benjamin l'appela en lui demandant ce qu'il foutait. Sans un mot le grand blond le rejoignit en se dépêchant. Alors qu'il se changeait, il ne put résister à la tentation et demanda à son ami qui était le jeune homme qu'il avait salué. Il ne sut s'il ressentit du soulagement en apprenant que c'était le cousin de Benjamin, ou une certaine contrariété en songeant que ce dernier n'allait pas le laisser jouer au play-boy avec un membre de sa famille. Il préféra reléguer ces pensées au second plan et se changea en quatrième vitesse, suivant Benjamin de près. Après tout, rien ne l'empêchait de faire connaissance, non ?

Et Benjamin les avait présenté l'un à l'autre. Thomas avait été impressionné par la timidité de ce cousin, prénommé Maxence. Celui-ci avait rougit violemment dès qu'il avait croisé son regard et Thomas n'avait pu s'empêcher de noter que c'était un signe plutôt favorable pour lui. On ne rougit pas ainsi face à une personne du même sexe, s'il n'y avait aucune raison, n'est-ce pas ? Mais le blond n'avait pas tiré avantage du trouble du jeune brun. Pas face à son ami qui le regardait d'un œil méfiant... Il devait jouer sur du velours s'il ne voulait pas se mettre Benjamin à dos. Un coup d'un soir, même aussi appétissant que ce Maxence, ne valait pas la peine de perdre un de ses meilleurs potes.

Et puis, le temps avait passé. Et Thomas se rendit compte que cette rencontre l'avait marqué plus qu'il ne l'aurait pensé. Pourtant, rien de bien spectaculaire s'était passé ce fameux jour où il l'avait rencontré. Ils avaient échangé quelques banalité, sous la surveillance sévère de Benjamin. Thomas n'avait même pas osé lui donner son numéro de téléphone. Et maintenant, des yeux noisette pétillants de vie, des joues rouges de timidité et un sourire rayonnant le poursuivait jusque dans ses rêves. C'était la première fois que ça lui arrivait alors qu'il ne s'était rien passé entre eux. Comment pouvait-il être à ce point chambouler par seulement quelques minutes et trois pauvres paroles échangées ?

Lui, le dragueur infatigable, le play-boy de ces messieurs se retrouvait à scruter les gradins à chacun de ses entraînements. Il ne pouvait empêcher son regard de dévisager chaque personne venue encourager ou attendre l'un ou l'autre de ses coéquipiers. Mais pas de Maxence... Si seulement il savait où le trouver... En parler à Benjamin ? Cela ne lui semblait pas envisageable. Il connaissait d'avance la réaction de son ami. D'ailleurs lui même n'aurait pas passer le numéro de téléphone d'un membre de se famille à un dragueur tel que lui. Pas envie de voir cette personne souffrir à cause d'un play-boy à la manque. Alors, il ne lui rester que ses rêves et son envie de le revoir. Il ne souhaitait pas grand chose, pourtant. Juste un rendez-vous, un soir pour apprendre à le connaître et... Et quoi au juste ?

Alors Thomas se contentait de ses rêves. De moins en moins chastes, de plus en plus osés. Ses songes l'entraînaient auprès de ce jeune homme brun. Et il fantasmait sur des mains tremblantes qui le caresseraient maladroitement. Sur des joues qui rosiraient d'embarras sous ses lèvres et ses doigts. Sur des yeux qui s'assombriraient face au désir. Sur cette bouche qu'il prendrait plaisir à goûter encore et encore. Sur un corps qu'il désirait découvrir et faire sien... Il le voulait à un point tel, qu'il n'arrivait plus à prendre de plaisir avec ses habituels relations passagères. Il se sentait vide... Ou plutôt empli des pensées qui ne tournaient qu'autour de Maxence.

Et puis la vie lui fit un cadeau. De ceux qui n'arrivent qu'une fois et une seule. De ceux qu'il ne fallait pas rater... Thomas sortait de l'agence immobilière où il travaillait et... Il était là. Maxence. Il s'arrêta sur le pas de la porte, interdit, figé par l'incrédulité. Il avait peur que ce ne soit qu'une hallucination, alors qu'il regardait ce jeune homme si banal et pourtant tellement beau à ses yeux. Il l'observait marcher, perdu dans ses pensées sur le trottoir d'en face. Et il s'éloignait de lui... S'il ne réagissait pas très vite, il allait le perdre...

Sans prendre le temps de réfléchir, Thomas traversa la route et s'élança derrière Maxence. Il l'appela et le jeune brun se retourna vers lui. Et il crut que son monde allait s'effondrer quand il vit ce sourire qui avait alimenté ses rêves. Un sourire qui lui était entièrement destiné cette fois... Et il ressentit une vague d'espoir. Peut être que c'était lui, cet homme qu'il cherchait depuis des années à travers toutes ses conquêtes ? Celui qui était fait juste pour son cœur ? Il avait envie d'y croire...