… Chapitre 31..

La fin de semaine avait été chargée pour Bastien. Il n'aurait pas pu être plus occupé même s'il l'avait voulu. Hubert lui avait donné des noms d'entrepreneurs et il les avaient appelé, prenant un premier rendez-vous pour le vendredi après-midi. Le jeune homme avait aussi pris le temps d'appeler Martial le jeudi soir. Il avait fait preuve de prudence, évitant les sujets qui fâchaient pour ne pas partir en vrille, ses émotions étant toujours autant exacerbées. Cependant, il avait pris des nouvelles de sa petite amie et de l'enfant. Il avait encore du mal à encaisser la nouvelle que son aîné l'avait remplacé, mais la chaleur qu'il perçut dans la voix de Martial apaisa quelque peu sa douleur. Bastien se surpris même à sourire quand il lui parla du petit Valentin et d'un de ses bons mots.

Ils parlèrent ainsi pendant de longues minutes, retrouvant cette complicité fragile qui les unissait. Le jeune homme avait conscience qu'ils tâtonnaient beaucoup, cherchant leurs mots et évitant certaines discussions, mais cela lui allait. Il n'avait aucune envie de démarrer une querelle alors qu'il avait avant tout besoin de soutien. Ils évoquèrent leur travail respectif, leurs occupations durant leur temps libre et Bastien parla même du retour de Clément qu'il appréhendait. Cela lui fit du bien d'aborder ce sujet avec Martial. Son aîné l'écouta sans juger son ex-amant, lui conseillant de rester calme et de laisser le temps faire son œuvre. Il ne l'encouragea pas à l'ignorer ni à lui faire payer son départ ou encore sa tromperie. Non, Martial lui dit simplement les mots que Bastien avait besoin d'entendre : il devait laisser les choses se faire sans se prendre la tête car de toute façon, il ne pouvait rien faire...

Le plus jeune finit par aborder le sujet qui avait motivé ce coup de téléphone et expliqua son projet d'association à Martial. Si au début, son frère sembla franchement réticent à laisser Bastien toucher à cet argent, il finit par céder. Il ne le fit pas parce qu'il pensait que ce projet était une bonne idée, il le fit en entendant la combativité qui animait son cadet. Il n'y avait pas d'agressivité comme cela aurait été le cas quelques semaines plus tôt, non... Bastien prit le temps pour développer son idée, essayant de le convaincre au lieu de se battre avec lui. Ce fut ce détail, ce changement significatif qui décida Martial. Il avait sentit son cadet plus fragile que jamais quand il avait évoqué Clément, mais cette conviction et cette détermination effacèrent ses réserves. Si cette association pouvait aider Bastien à avoir un but, à faire quelque chose de constructif pour aller mieux, alors il était prêt à lui donner tout l'argent dont il avait besoin.

Il y eut un sujet cependant que Bastien évita avec soin. Il refusa de parler de ce qu'il avait continuellement au fond de son esprit, de ce souvenir réveillé qui restait en latence, paisible mais toujours présent. Il n'avait pas voulu en parler avec Martial car aucun d'eux n'étaient prêt à y faire face. Pour l'instant, il mettait en pratique le conseil de Marine, l'effleurant doucement, par à-coups, le temps de quelques minutes jusqu'à ce qu'il se sente trop angoissé. Alors, il se dépêchait de le repousser au loin, fermant les yeux et se concentrant sur quelque chose de positif avant de reprendre le cours de sa vie. Il n'arrivait qu'à appréhender l'arrivée d'Alban pour l'instant, mais pas leur dernière conversation et encore moins leur bagarre.

Bastien prenait son temps, décortiquant le souvenir pour lui retirer toute cette masse anxiogène et malsaine qui l'habitait. Et ça marchait... en tout cas, pour le peu qu'il avait réussit à effleurer, cela semblait marcher. Cependant, il était encore beaucoup trop tôt pour qu'il puisse en parler avec Martial. Bastien avait trop peur que son aîné le rejette comme la dernière fois et refuse de l'écouter. Il ne pourrait pas le supporter, pas alors qu'il vivait à nouveau avec ce souvenir bien trop vivant en lui. Il préférait de loin essayer de communiquer calmement avec son frère, tentant de réparer leur relation comme il le pouvait. Il aimait pouvoir discuter ainsi avec lui malgré les silences, les hésitations et les non-dits. Cela lui faisait du bien et il raccrocha le cœur plus léger.

Le vendredi passa à toute vitesse. Bastien vit Charles qui lui annonça qu'il pourrait accueillir Kiba chez lui dès lundi si sa diarrhée était complètement guérie. Il y eut aussi la visite du premier entrepreneur qui évalua les travaux de la grange et leur promit un devis pour le lundi. Le jeune homme passa rapidement voir Marine pour avoir le numéro de Tristan. La psychiatre le lui donna sans trop se faire prier, un peu surprise cela dit par cette demande. Il téléphona au gamin en fin d'après-midi, heureux de l'entendre tout excité au bout du fil. Tristan papota de longues minutes, racontant sa vie et les différentes activités auxquelles il était désormais inscrit. Il parla du rugby et de la peinture, de sa mère et de leur relation un peu moins étouffante, de sa perte de poids et du nouvel ami qu'il s'était fait à l'école. Bastien raccrocha avec ce sentiment tout chaud de bonheur.

Il se cramponna à cette sensation quand il revint de son introspection le soir même. Il alla se coucher après avoir pris son somnifère en pensant à Tristan, à sa voix joyeuse et à son rire. Il se focalisa sur la volonté et le courage dont faisait preuve le gamin alors qu'il se sentait tellement chancelant à l'intérieur. Il ferma les yeux, les paroles d'Alban s'attardant à l'orée de sa conscience. Il se força à rester calme en respirant lentement, allongé dans son lit. Il s'endormit enfin, le cœur douloureux et l'âme à vif... Tout le long de la journée, il avait repoussé au loin l'idée qu'un avion en provenance d'Égypte allait bientôt atterrir avec Clément à son bord.

/

Depuis mercredi, Bastien et Benjamin échangeaient des textos régulièrement. Tout avait commencé par un SMS du Parisien qui avait voulu titiller son ami. Pour une fois qu'il avait l'occasion d'inverser les rôles, il ne s'était pas privé et avait demandé à Benjamin s'il boudait toujours David. La réponse de Benjamin l'avait fait rire, le trentenaire faisant preuve d'une mauvaise foi éhontée. Bastien profitait d'une pause entre deux tâches pour lui répondre et ils se mirent naturellement à discuter par textos interposés. Des propos légers, des idées fugaces pour l'association, des boutades sur la soirée à venir, des encouragements pour la journée de travail ou un simple bonne nuit, il n'y avait rien de vraiment sérieux dans ces messages, mais Bastien appréciait cette présence qui l'empêchait de trop se focaliser sur le reste.

Le samedi matin arriva et Benjamin frappa à la porte du parisien à 10 heures tapantes. Ils se mirent rapidement au travail, Bastien voulant rester occupé un maximum pour éviter de penser à son ex-amant. Benjamin suivit le mouvement et ils commencèrent à mettre les statuts de l'association en place. La partie administrative fut assez facile à dresser, cependant, ils durent discuter longuement des projets qu'ils avaient en tête pour ouvrir la ferme au public et ainsi récolter des fonds. Ils devaient être le plus précis possible dans la formulation des statuts et cela engendra pas mal de prises de tête. Les heures défilèrent et ils ne prirent qu'une pause le midi pour manger avant de se remettre au travail, voulant finir cette corvée rapidement.

Bastien mit le point final à la dernière proposition et il s'avachit dans le canapé avec un soupir de soulagement. Il releva le visage vers Benjamin qui étirait ses bras à ses côtés et lui dit :

- Je te préviens, on n'y touche plus.

- Disons que... pour l'instant, on n'y touche plus.

- Non, non... même plus tard. Cinq heures à bosser là-dessus, ça me suffit et de toute façon, je vois pas ce qu'on pourrait rajouter.

- Moi non plus, mais on ne sait jamais.

- Que dalle... je suis sûr que les gens se prennent pas autant la tête que nous quand ils montent leur assoc'.

- Tu n'en sais rien et on s'en fiche des autres, répliqua Benjamin avec une mine sévère, ce qui compte c'est que ton dossier soit accepté.

- Pas faux... tu veux un café ?

- Non, merci, mais je veux bien de l'eau.

Bastien lui offrit un sourire avant de se lever pendant que son ami rangeait les dossiers. De la cuisine, le plus jeune demanda :

- Maintenant qu'on a fini de bosser, tu vas me dire comment ça s'est passé hier soir avec David ?

Le nez de Benjamin se fronça comiquement quand il ronchonna :

- Ça m'étonnait aussi que tu n'aies pas encore abordé ce sujet.

- Je voulais finir les statuts avant et si on avait commencé à parler d'autre chose, on aurait eu du mal à s'y mettre. Alors ?

- Alors... hé bien... c'était tendu au départ.

- Quoi ? Pas de blague pourrie ?

- Oh non, on en était loin, même, marmonna Benjamin.

- Ouais, donc il faisait franchement la gueule en gros.

- Pour qu'il ne donne aucune nouvelle depuis dimanche, c'était certain.

- Tu t'es excusé ?

- On a parlé...

Bastien ricana en apportant le verre d'eau que lui avait demandé son ami avant de lui jeter un regard entendu. Il reprit, amusé :

- Ça ne répond pas à ma question.

- C'était compris dans la conversation.

- Tu ne t'es pas excusé donc...

- Si ! C'était juste... sous-entendu... et il l'a compris.

- J'y crois pas comment tu es de mauvaise foi en fait...

- Je ne suis pas de mauvaise foi ! Tu voulais que je présente mes excuses pour quel motif exactement ? C'est lui qui est parti en sucette pour me balancer mes quatre vérités à la tête.

- Pas faux... et puis ce qui compte c'est que vous ayez réglé le malentendu.

- Ma foi... il n'y avait pas vraiment de malentendu. Il pensait vraiment ce qu'il a dit dimanche, vu qu'il me l'a redit hier soir. Plus calmement, en développant son idée mais le résultat reste le même : il me trouve trop chiant, trop « calculateur ».

- Ouais... mais c'est pas dit méchamment, il veut juste que tu sois heureux. Il t'encourage à sa façon bizarre, c'est comme ça qu'il faut le prendre. D'ailleurs, tu l'as revu ?

Benjamin sentit son ventre se tordre et il leva son verre pour boire une gorgée d'eau. Évitant le regard de son ami, il demanda, mal à l'aise :

- Qui ça ?

- Tu sais très bien qui ! Ton coup de cœur mystérieux !

- Tu aimes les potins, toi ?

- Ouais quand ça ne me concerne pas.

Benjamin avala sa gorgée de travers et toussa en essayant de reprendre contenance. Mon Dieu... s'il savait ! Le trentenaire préféra ne pas répondre, se contentant de respirer profondément alors que Bastien répliquait :

- Tu sais si ça te gêne d'en parler, je comprends. Dis-le moi et je ne t'enquiquinerai pas avec ça. C'est pas un truc que j'apprécie non plus, qu'on mette son nez dans mes affaires, je veux dire.

- Non... je... ça ne me dérange pas vraiment... c'est juste que... oui je l'ai revu, mais... hmmm... je ne sais pas encore quoi faire. Pour l'instant, je n'ai pas envie que les choses changent.

Bastien hocha la tête, étrangement soulagé. C'était un peu mesquin de sa part, il le savait, mais il ne pouvait s'empêcher de se dire que si Benjamin se mettait en couple avec quelqu'un, il le verrait moins. Connaissant son ami et son côté sérieux, il se consacrerait à sa relation et lui, il passerait aux oubliettes. Bon, peut-être pas « aux oubliettes », mais Benjamin n'aurait clairement plus le temps de venir tous les samedis pour travailler sur l'assoc' et... il serait aussi moins disponible pour l'aider comme il l'avait fait samedi dernier. Bastien savait qu'il ne perdrait pas l'amitié de Benjamin comme ça, en un claquement de doigts, mais les gens amoureux avaient moins de temps à consacrer aux autres, c'était bien connu.

Gêné par le tour que prenait ses pensées, Bastien se fit silencieux en buvant le café qu'il s'était servi. Il releva la tête quand Benjamin demanda, essayant visiblement de changer le sujet de cette discussion qui l'embarrassait :

- Tu es prêt pour ce soir ?

Bastien grimaça en reposant sa tasse sur la table basse. Il frotta ses mains l'une contre l'autre avant de répondre :

- Pour la chanson vu comment Titia m'a pris le chou, ouais... je ne dirais pas que je suis prêt parce que je ne connais pas les paroles par cœur, faut pas déconner, mais bon... comme les paroles vont défiler sur l'écran, c'est pas ce qui m'angoisse.

- Qu'est-ce qui t'angoisse ?

- Le fait de me retrouver devant plein de monde. J'aime pas être au centre de l'attention et pour le coup, je vais être servi.

- Si ça te met vraiment mal à l'aise, tu sais que tu n'es pas obligé de chanter.

Le parisien éclata d'un rire moqueur avant de lancer un coup d'œil amusé à Benjamin. Il répondit avec un rire dans la voix :

- Ça se voit que tu ne connais pas encore Titia, toi ! Quand elle a un truc en tête, elle ne l'a pas ailleurs ! Pour te dire, elle a même accepté de chanter avec moi pour que je ne me défile pas.

- Vu comme ça, s'amusa Benjamin.

- Mais bon, ça va le faire comme ça. Si jamais je n'y arrive vraiment pas, je peux compter sur elle pour assurer.

- Oui et il n'y aura que nous. Le reste ce sont des étrangers que tu ne reverras pas donc ce n'est pas important. Je suis sûr que même David ne se moquera pas trop sur le coup... par contre tu risques d'en entendre parler longtemps.

Bastien pencha la tête sur le côté, avant de la secouer négativement en reprenant :

- Non, c'est vrai je t'ai pas dit. Benoît a appelé Titia mardi soir. Il nous rejoint là-bas avec d'autres amis.

- Oh... d'accord, murmura Benjamin, une légère déception audible dans sa voix.

- Mais si ça te gêne, on peut juste rester entre nous. On n'est pas obligé de se mêler aux autres. C'est même mieux en fait.

- De quoi ? De ne pas parler à tes amis ? Pourquoi ? Je ne suis pas un sauvage !

- Non, c'est pas ça... Je... il y aura Clément...

- Clément ?

Benjamin regarda son ami sans comprendre ce qu'il essayait de lui dire. Bastien fronça les sourcils avant de maugréer :

- Mon ex...

- Oh ! Je n'avais pas retenu son prénom. Je ne suis même pas sûr que tu me l'aies dit d'ailleurs.

- Tu veux que je te dise ? Son prénom ce n'est qu'un détail à ce niveau, marmonna un Bastien renfrogné.

- Je croyais qu'il était en voyage.

- Bah ouais mais il fallait bien qu'il revienne et Benoît a voulu profiter de la soirée karaoké pour fêter son retour ou une connerie comme ça.

Le trentenaire cacha sa contrariété derrière un hochement de tête stoïque. Dire que le retour de Clément l'ennuyait était un euphémisme. Il savait que Bastien avait mal vécu leur rupture et cela ne lui plaisait pas qu'il revoit cet homme. Certes, il n'avait pas à s'en mêler, il n'avait rien à dire, mais cela ne l'empêchait pas de le penser et d'avoir peur. Ses mâchoires se serrèrent quand il pensa à la possibilité que Bastien retourne avec ce mec qu'il avait rencontré ici une fois. Il se rappelait d'un jeune homme plus petit que lui, plus musclé, roux et qui l'avait regardé avec méfiance. Merde... il n'avait pas prévu l'éventualité du retour de ce Clément et cela le perturba. Cependant, Benjamin mit son propre ressenti de côté pour demander lentement :

- Et toi ? Tu le vis comment ?

Bastien se passa une main sur le crâne en grimaçant :

- J'en sais rien. J'appréhende c'est clair, je suis en colère contre lui pour tout ce qui s'est passé et en même temps je sais que... ce n'est pas de sa faute, non plus. On est passé par là toi et moi, tu sais : assumer qui on est, le coming out et toutes ces conneries... C'est pas facile et faut surtout être prêt... j'en sais rien. Je lui en veux pour la façon dont ça s'est passé entre nous. Je... il m'a trompé et s'est barré... juste comme ça. Un jour ça allait bien et le lendemain il me laissait comme une merde. Ça... je l'encaisse pas, mais je comprends pourquoi il a eu peur... je ne sais pas si c'est clair en fait, ce que je raconte.

- Si, ça l'est et je trouve ça bien que tu ne cherches pas à te venger en lui faisant du mal.

- Ouais... j'en sais rien... y'a aussi de l'égoïsme dans ma décision. Je passerais pour quoi si je le coming outais auprès de ses potes ? Non, mais même, ça se fait pas...

Des coups frappés à la porte firent sursauter Bastien qui s'était fait songeur. Une flambée d'anxiété lui ravagea le ventre alors que l'idée saugrenue que ce pouvait être Clément, là, juste derrière sa porte jaillissait dans son esprit. Clément devait être arrivé à Granville et il était venu le voir... Non, c'était ridicule. Son ex n'avait aucune raison de venir ici... Bastien le savait, pourtant il avait le cœur qui cognait entre ses côtes alors qu'il allait ouvrir. Il fut soulagé de voir Élodie sur le pas de sa porte. Elle lui sourit avant de lui dire avec une expression un peu gênée :

- Je sais que tu voulais la voiture ce soir, mais il y a un petit problème.

- Quoi ?

- Charles vient de m'appeler, il est retenu par une mise-bas difficile et il va rentrer tard. Sauf que les parents de Charles nous attendent pour 18 heures.

- Oh d'accord... Tu peux me déposer chez Lætitia en passant ?

- Oui, si on part rapidement car ce n'est pas du tout sur la route, mais tu vas faire comment pour rentrer ?

- Les parents de Lætitia ne sont pas là ce soir, je vais voir si je peux dormir chez elle. Au pire, je lui emprunterai sa voiture et je rentrerai. Si je la lui ramène demain, il ne devrait pas y avoir de soucis.

- Tu es sûr ?

- Ah bah, non ! Attends !

Bastien se retourna et demanda à Benjamin qui patientait dans le canapé :

- Ça te gêne de me déposer chez Lætitia en passant pour rentrer chez toi ? Elle habite dans les environs du supermarché.

- Non, bien sûr que non.

- Super ! Voilà ! Problème réglé. Tu peux prendre ton temps pour aller chez tes beaux-parents et je me débrouillerai pour ce soir, t'inquiète pas.

- Génial ! Ça m'ennuyait de te faire ce coup là, mais je n'ai vraiment pas d'autre possibilité.

- Non, mais il faut surtout que je demande à Martial de me ramener ma voiture, ça réglera les choses une bonne fois pour toutes.

- Oui, ça éviterait ce genre de situation, mais ce n'est pas pressé non plus, répondit Élodie en souriant.

- Yep...

- Je file, je ne veux pas laisser Camille seule trop longtemps.

- Toujours aussi grognon ?

- Non ça passe. Elle va mieux et retrouve le sourire. Ça fait du bien.

- C'est cool ! Amusez-vous bien ce soir !

- Toi aussi et sois sage !

- Je suis toujours sage...

Élodie rigola doucement avant de faire un dernier signe de la main à son ami. Elle retourna vers la maison principale et Bastien ferma sa porte. Il regarda l'heure sur son portable puis Benjamin et reprit :

- Il est déjà dix-sept heures trente donc je vais aller me doucher. Comme ça, on part juste après et ça te laisse le temps de te préparer tranquille, ça te va ?

- C'est parfait.

Bastien lui adressa un petit sourire avant d'aller chercher les vêtements qu'il avait préparé pour ce soir. Il s'enferma ensuite dans la salle de bain, s'adossant quelques secondes contre la porte. Il soupira en se frottant les yeux tandis qu'il songeait à ce pique de stress qui l'avait envahi en entendant les coups frappés à sa porte. Putain... s'il commençait à paniquer comme ça, la soirée risquait d'être sacrément tendue...

/