L'homme Universel
J'aurais aimé connaître l'âge d'or des bals
Coulant à flots, richesses : ivoire, or et cristal
Hommes, galamment vêtus d'une sobre élégance,
Entamant le début d'une charmante danse
Un monde vivant à la lueur des chandelles
Et la Lune brillant solitaire en ce ciel
Rires et courtoisie distingués m'émerveillent
Et, tournoyant sans fin, mille robes vermeilles
N'aurais-je point été quelconque paysanne ?
Voué à labourer et monter à dos d'âne ?
Face à Sa Majesté, ce bon vieux Roi-Tyran,
Soumise, une poupée, mariée comme en Iran ?
Et périr dans les flammes ? La lame d'un brigand
Transperçant mes entrailles ? La peste, fléau si grand,
Me prenant au printemps d'une pauvre existence ?
Craintive, obéissant hommes et providence ?
L'homme est pourri, hélas, jusqu'à la fin des temps
La pomme, jamais, n'est lasse, nos langues l'aiment tant
Tous pêcheurs, on trépasse, faibles, ni démons ni anges
Médiocres ! Piteux ! Jours passent, mais jamais rien ne change.