Je l'avais annoncé depuis quelques temps, et voici donc le début de cette histoire. Le point délicat va être de réussir à tresser les fils entre « Au gré du vent » et « Déploie tes ailes », puis-ce que ces deux histoires appartiennent au même univers et finiront par entrer en collision de plein fouet, sans vouloir en dire plus pour le moment.
Dans cette histoire, nos protagonistes sont légèrement plus âgés que ceux de DTA, et c'est pourquoi j'aimerais la rendre un peu plus adulte même s'ils restent jeunes. Notamment sur les questions de relations et leur développement. Je reviendrai sur ce point aux cours de prochains chapitres et même en fin de ce chapitre.
Résumé :
La vie de Xavier n'avait rien d'extraordinaire jusque-là. Juste celle d'un étudiant en doctorat, vivant à Paris, et légèrement geek sur les bords. Il s'apprête toutefois à vivre l'année la plus improbable de sa vie. M/M.
Chapitre 1 :
Il y a des personnes avec qui dès le dès les premières secondes de rencontre on s'entend très bien, ou inversement, absolument pas.
C'était le cas de Xavier Legallois et Baptiste Gerardin.
Leur première rencontre avait été tout autant expéditive qu'explosive.
Tous deux étaient à l'époque en première année de Licence – aussi appelée L1 - Sciences du Vivant. La rentrée n'avait eu lieu que quelques semaines auparavant et leur promotion était suffisamment grande pour qu'ils ne se connaissent pas, même de vue.
Comme d'autres de leurs camarades, ils s'étaient retrouvés à la bibliothèque dédiée à leur domaine et leur cycle.
Jusque-là rien d'exceptionnel.
Sauf que Xavier avait accidentellement bousculé Baptise entre deux rangées de livres. Et que Baptiste était à ce moment-là en train de saisir un livre sur l'étagère la plus haute. Livre qui lui était alors tombé dessus.
Xavier avait regardé Baptiste d'un air désolé et coupable mais aucun mot d'excuse n'était sorti de sa bouche. Ce qui n'avait vraiment pas plu à Baptiste.
- Surtout ne t'excuse pas…connard…, furent les malheureux mots que laissa échapper Baptiste.
En réponse, pas forcément la plus mature, Xavier serra les dents, inspira profondément et fit un doigt d'honneur à l'autre étudiant avant de s'éloigner.
A partir de ce moment-là, les deux garçons décidèrent chacun, pour rester poli, que l'autre n'était qu'un immonde malotru antipathique. Mais le destin étant ce qu'il est, non seulement ils étaient dans la même promotion, mais furent de plus amené à partager des cours et des Travaux Pratiques au cours des trois années de leur Licence. Puis ils firent le même Master, et la même spécialité de Master. Le destin ne voulant vraiment pas leur facilité la tâche, ils se retrouvèrent en stage de fin de Master dans le même laboratoire, puis continuèrent tous les deux en doctorat en microbiologie toujours dans le même laboratoire d'accueil.
Ils avaient beau ne pas être dans la même équipe, ça ne changeait rien au fait que leurs locaux étaient en commun. Non seulement les paillasses de travail étaient dans une seule et même pièce, même si au moins ils n'avaient pas hérité de deux paillasses l'une à côté de l'autre. Mais en plus, les doctorants du laboratoire étaient tous regroupés dans le même bureau, peu importe leur équipe.
Ils étaient actuellement quatre doctorants à se partager le bureau, en comptant Elodie et Loriane, bien que cette dernière terminait sa thèse et restait donc majoritairement chez elle pour rédiger.
Baptiste aimait bien discuter avec Elodie, mais s'arrêtait de parler dès que Xavier était présent. Ce dernier aurait bien aimé papoter avec Elodie, lui aussi, mais c'était plus compliqué pour lui. S'il n'avait pas été muet depuis son enfance, ça aurait simplifié bien des choses dans sa vie, et surtout sa vie sociale.
Xavier s'y était habitué avec le temps. Dans la vie de tous les jours il était introverti et concentré sur son travail. Tandis que durant son temps libre il pouvait s'exprimer librement via Internet. Lieu où pour s'exprimer il n'y avait pas besoin de sa voix et où même la barrière géographique n'était pas un problème. Son meilleur ami, Nicholas – ou Nick pour les amis, était ainsi américain et vivait aux Etats-Unis.
Xavier avait passé une bonne partie de son samedi après-midi à trouver un cadeau pour l'anniversaire de son jeune frère. Il l'adorait mais c'était difficilement possible d'être plus différent que ces deux-là. Donc forcément…
Alban était le sportif populaire auprès de tous par essence. Blond, les yeux bleus, grand et musclé. Là où Xavier était le geek introverti par excellence. Brun, les yeux marron ornés de lunettes aux verres épais, plutôt petit pour un homme et bien fin sans être squelettique.
Xavier avait cherché des idées de cadeaux sur Internet mais sans trop être convaincu. Au final, après des heures d'errance dans les rues et boutiques de Paris, il avait fini par opter pour un parfum pour Homme et un maillot de foot de l'équipe de France.
Il n'avait même pas le réconfort de se dire qu'Alban était tout autant perdu que lui quand il s'agissait de son anniversaire. Toute sa famille savait que Xavier était un fan inconditionnel de Lego. C'était donc un cadeau sûr et sans prise de risque avec lui. Même si dans le pire des cas il avait déjà un set, ça n'avait pas d'importance puisqu'il pouvait utiliser les pièces pour construire autre chose à sa guise et volonté.
Ce n'était pas une chose facile que d'être un fan de Lego lorsqu'on vivait à Paris. Son appartement était un studio de 16m² dans le 13ème arrondissement. Ce qui n'était déjà pas si mal pour Paris et n'était déjà pas donné. Jusque l'année précédente il vivait encore chez ses parents en banlieue. Il avait fini par déménager principalement pour le gain de temps dans les transports et pouvoir rentrer à pieds chez lui les soirs où il terminait une expérience assez tard, bien après le dernier métro ou RER.
Résultat des courses, une bonne partie de sa bourse de doctorat passait dans son loyer, et il entassait quelques-uns de ses Lego comme il pouvait dans un coin de son petit appartement. Les autres n'avaient pas d'autre choix que de rester dans sa chambre d'enfant chez ses parents.
Son frère aimait bien se moquer gentiment de lui et de sa passion qu'il trouvait très enfantine. Il avait beau tenter d'expliquer à Alban que les Lego étaient tout autant pour les adultes, rien à faire. Mais son Alban ne se moquait jamais méchamment.
A vrai dire, Alban avait même tendance à se prendre pour le grand frère. Surtout depuis qu'il avait commencé à le dépasser en taille à l'adolescence. Rien à faire qu'ils aient cinq années de différences. Alban semblait parfois oublier qu'il n'avait que vingt ans et que Xavier en avait lui vingt-cinq.
Avec la plupart des gens, Xavier se contentait de prendre un bloc-notes et un stylo. C'était entre autre le cas au sein de son laboratoire. Il appréciait qu'on n'ait pas laissé son handicape être une barrière à son recrutement, mais personne là-bas n'avait envie de se compliquer la vie à essayer d'apprendre une nouvelle langue. De ce fait, les échanges étaient minimalistes et ne concernaient que l'essentiel. C'est pourquoi Xavier appréciait d'autant plus de passer du temps auprès de ses parents et de son frère. Avec eux, il pouvait être lui-même, il pouvait partager facilement tout et n'importe quoi.
Alban avait demandé à leurs parents de lui-même dès tout petit à apprendre le langage des signes pour communiquer avec son Xavier. Rien que ça, ça n'avait pas de valeur. Alban était un frère assez exemplaire dans l'ensemble. Mais cet handicape faisait qu'il sentait le besoin de couver son grand-frère.
Xavier eu une vibration au cœur en repensant à tout ça et se dit qu'il n'aurait pu rêver d'une meilleure famille.
Le lendemain en fin de matinée, se fut ainsi avec un grand sourire qu'il se dirigea vers la demeure familiale.
Il sonna pour signaler son arrivée, même s'il avait toujours les clefs. Ce n'était pas comme s'il pouvait s'écrier « je suis là ! » en arrivant.
- Salut fiston, le salua son père, André, tout en venant l'aider à poser ses faires.
Dès qu'il eut les mains libres, Xavier le salua à son tour en langage des signes.
« Maman est dans la cuisine ? » demanda-t-il toujours en signant.
- Oui, et Alban aussi. Tu le connais, toujours à vouloir racler le fond du saladier de pâte à gâteau.
Après avoir enlevé ses chaussures, Xavier se rendit à la cuisine.
- Hé ! On n'attendait plus que toi, dit Alban tout en levant la spatule qu'il était en train de lécher.
- Je suis contente de te voir mon grand, dit sa mère, Nathalie, tout en venant l'embrasser. Et contrairement à ce que dit ton frère, on attendant encore Monique et Roland.
Monique et Roland étaient ses grands-parents paternels et pas ses préférés.
« Ils ne sont pas chez tante Marie ce week-end ? »
- Ton cousin Charlie a encore fait des siennes et ils ont donc annulé leurs vacances en Bretagne.
Xavier se contenta de cligner les yeux. Son cousin était un nid à problème. Du genre plus on se tient loin et mieux c'est. Sauf que Xavier étant ce qu'il était, il appréciait son cousin et arrivait à le comprendre dans une certaine mesure.
« Quelque chose de sérieux ? »
Sa mère soupira.
- Pas tant que ça. Je pense que tes grands-parents exagèrent un peu. Tu les connais à force.
C'était tristement bien vrai.
- Peut-être qu'il a même fait exprès pour éviter qu'ils viennent. C'est ce que j'aurais fait à sa place. J'ai bien demandé à maman de raconter une connerie pour les dissuader de venir aujourd'hui mais elle n'a pas voulu.
- Alban ! Ça reste tes grands-parents.
- Pas par choix…
Xavier n'était pas un grand fan de leurs grands-parents paternels, mais Alban semblait avoir une dent contre eux depuis un moment. Le plus jeune n'avait jamais voulu lui dire pourquoi exactement. Ce qui lui suggéré que ça pouvait avoir un rapport avec lui. Monique et Roland n'étaient pas très chaleureux de base, mais encore moins avec Xavier. Ce dernier se doutait du pourquoi même s'il n'avait jamais eu la confirmation de vive voix.
La porte sonna, sortant ainsi Xavier de ses pensées.
- Ça doit être eux, s'exclama Nathalie tout en allant ouvrir la porte.
Alban et Xavier se regardèrent avant de se diriger vers le salon, le tout en soupirant pour le plus jeune. Leur mère fit entrer Monique et Roland et leur fit part de s'asseoir sur le canapé, tandis que leur père commençait à servir des verres d'apéritif.
- Alban, mon chéri, ça fait plaisir de te voir, s'écria Monique tout en allant embrasser le plus jeune qui afficha un sourire qui était faux quand on le connaissait bien. Déjà vingt ans ! C'est que ça pousse vite.
- A qui le dis-tu maman, rigola André. Bientôt il va faire comme son frère et prendre son indépendance. Ca va nous faire drôle de ne plus avoir d'enfant à la maison.
- Oh, tu ne vis plus ici ? demanda Monique à Xavier sans même un bonjour.
- Ça fait deux ans qu'il a un appartement à Paris… répliqua Alban en grinçant légèrement des dents.
- Ah, oui, sûrement. Et sinon André, Nathalie me disait que…
Xavier soupira silencieusement dans son coin. C'était loin d'être la première fois que ça se passait comme ça avec sa grand-mère. Au moins son grand-père restait généralement silencieux dans ces moment-là même s'il n'avait jamais non plus semblait s'intéresser à Xavier plus que nécessaire.
Autant se focaliser sur l'essentiel : l'anniversaire de son petit frère.
L'apéritif et le repas ne se passèrent pas si mal, même si le passage débat politique aurait pu être évité. Le gâteau fut délicieux, et Alban sembla content des cadeaux qu'il reçut.
« Je monte un peu dans ma chambre, je dois chercher quelques affaires » signa Xavier. Ses parents et Alban lui firent signe qu'ils avaient compris. Ses grands-parents, eux, n'avaient jamais essayé d'apprendre le langage des signes.
Xavier voulait retrouver dans sa chambre une clef USB oubliait lors de sa visite précédente, ainsi que quelques pièces de Lego. Il avait prévu de participer à un challenge création sur Internet qui était présentement en cours. Ça ne lui demanda que quelques minutes avant de commencer à rejoindre le reste de la famille. Arrivé à la moitié des escaliers, il fit cependant une pause. Dans la cuisine avait visiblement lieu une conversation le concernant…
- Tu sais bien que ce n'est pas pareil, s'exclama Muriel.
- Je ne comprends pas en quoi.
- Alban est notre petit-fils, Charlie – Dieu pardonne ses bêtises - et Flora aussi. Xavier… On l'aime bien, mais cet enfant anormal ne l'est pas…
- Maman !
- Xavier ne parle peut-être pas, mais il n'est pas anormal pour autant, et ce n'est pas une raison pour le rejeter, cracha Alban qui n'en revenait pas du discours de sa grand-mère, même si ça ne semblait pas être la première fois.
Xavier, lui, resta caché dans son coin. Il se doutait depuis longtemps de ce que ses grands-parents pensaient de lui, mais en avoir confirmation faisait mal.
Si même ses grands-parents ne l'aimaient pas, normal que ses collègues ou des inconnus ne l'apprécient pas plus. Ce n'était pourtant pas faute d'avoir voulu faire des efforts pour plaire. Mais quoi qu'il fasse, il y avait toujours un petit quelque chose chez lui qui semblait repousser qui que ce soit d'autre que ses parents et son frère.
Dire que ses grands-parents ne savaient pas, heureusement, qu'il était gay en prime. Sans quoi là il aurait en plus le droit à un exorcisme en règle.
Xavier s'éloigna discrètement, préférant ne pas entendre le reste de la conversation. Il se dirigea vers sa chambre d'enfant, à l'étage, et s'occupa les mains et l'esprit avec ses Lego jusqu'à ce qu'Alban ne l'y rejoigne.
- Hé. Je me demandais où tu étais passé. J'avais peur que tu sois reparti sans dire au revoir.
« Tu sais bien que je ne ferais pas ça à mon frère préféré. »
- Normal que je sois ton préféré, tu n'as pas d'autre frère.
Xavier lui adresse un petit sourire.
« Ne donne pas des idées aux parents. »
- Ouais, enfin, à moins d'adopter à leur âge…
Le sourire de Xavier devint un peu plus gêné à présent.
- Mais ils en seraient bien capables. Il ne manquerait plus que ce soit une fille et on n'en serait pas sorti…
Xavier leva les yeux au ciel tout en riant silencieusement, mais aussi priant dans un coin de son esprit que ses parents ne fassent réellement pas quelque chose comme ça. Parce que les connaissant…
De retour à son appartement parisien, Xavier rangea ses affaires et les Tupperware remplis de nourriture que sa mère lui avait donnée. Il s'assit ensuite tranquillement à son ordinateur. Il regarda sa boite mail, vérifia un ou deux documents pour le travail. Une fois que tout fut bon, il lança Steam pour jouer à un jeu vidéo comme souvent dès qu'il avait du temps libre et qu'il ne faisait pas des Lego. Il avait besoin, plus que jamais, de laisser son esprit partir vers autre chose. Ne surtout pas repenser à la conversation qu'il avait interceptée chez ses parents.
Nick était aussi en ligne et d'après son statut, en train de jouer à Age of Empire II pour ne pas changer. Ce n'était pas un jeu récent mais ne changeait en rien que son ami y était accro.
Nick était plus ou moins le meilleur ami de Xavier, même s'il ne s'était encore jamais rencontré en personne, irl comme on dit. Il s'était connu six ans auparavant via un chan irc de discussion, un type de messagerie instantanée, axé sur les jeux vidéo. Depuis ils chattaient, Skypaient et jouaient souvent ensemble en ligne.
Les deux jeunes hommes n'avaient pas encore eu l'occasion de se rencontrer irl à cause de la distance. En effet, Nick vivait aux Etats-Unis, à Boston plus exactement. Mais ça serait bientôt chose faite. Xavier devait prochainement aller à un congrès international organisé et hébergé au MIT, se déroulant ainsi à Boston – ou plutôt Cambridge, la ville accolée, pour être exacte mais c'était bien plus simple de dire Boston. Quand il avait appris le lieu de ce congrès, auquel il serait allé de toute façon peu importe sa localisation, il en avait sauté de joie intérieurement.
« T'as bientôt fini ta partie ? » demanda Xavier à Nick en anglais.
« Yeah. On se fait une partie de LoL ? »
« Ok. »
Rien de tel que de jouer avec Nick pour penser à autre chose. Le jeune homme ne se privait pas de faire la conversation pour deux. Quand ils n'étaient pas en moment crucial dans le jeu, Xavier répondait au clavier. Parfois ça leur arrivait aussi de simplement échanger sur Skype ou Discord sans jouer spécialement à côté.
Vers deux heures du matin, Xavier se força a stoppé les parties en ligne avec Nick, vu qu'il devait être au labo à neuf heures. Avec le décalage horaire il était encore que vingt-heures pour Nick, ce qui faisait que l'autre garçon pouvait se permettre de jouer encore un peu, mais pas lui.
Le lundi matin fut bien difficile pour Xavier. Se coucher à deux heures du matin n'avait pas aidé, mais même sans ça, les paroles de ses grands-parents l'auraient empêché de bien dormir. Au point qu'il avait préféré programmer plusieurs réveils sur son smartphone pour être sûr de se réveiller. Il avait bien fait. Il n'avait réussi à se lever qu'au bout du troisième, alors qu'en temps normal un seul suffisait.
Il avait espéré avoir quelques minutes de repos encore dans le métro, ayant la chance d'avoir réussi à avoir un siège, mais forcément il fallait qu'un des pseudos musiciens en devenir entre dans sa rame et hurle plus que chanter. Habituel mais pas agréable pour autant.
Arrivé au laboratoire, il déposa ses affaires au bureau et alluma son ordinateur pour vérifier ses e-mails. Rien de trop urgent. Autant commencer par son expérience du jour pour se réveiller. Il avait préparé son protocole le vendredi et n'avait plus qu'à le suivre. Rien de bien compliqué. Il quitta donc le bureau pour se diriger vers la partie labo en tant que telle, sa tablette à la main qui ne la quittait jamais trop vraiment. Il navigua dans le labo pour aller jusqu'au porte-manteau où étaient regroupées les blouses de tout le monde, et mis la sienne avant de se diriger vers sa paillasse.
Fatigué et perdu dans ses pensées, Xavier ne vit pas Baptiste qui arrivé avec une éprouvette graduée de deux litres bien remplie.
- Attention !
Xavier n'eut cependant pas le temps d'esquiver entièrement Baptiste et quelques gouttes d'eau tombèrent au sol. Rien de bien sérieux, mais visiblement suffisamment pour énerver Baptiste qui ne le portait déjà pas dans son cœur.
- Mais ce n'est pas possible ! Tu ne pourrais pas faire un peu attention ? T'as oublié de te laver les oreilles ou quoi ?
Serrant les dents, Xavier saisi rapidement sa tablette 7'' qu'il gardait en permanence dans sa poche de blouse, ou bien sinon à portée de main sur son bureau.
« Je suis muet, pas sourd ! » écrivit-il rapidement sur sa tablette avant de le mettre bien dans la face de Baptiste.
« Et tu n'as pas à marcher aussi vite dans le labo » ajouta-t-il par la suite.
- On n'est pas tous handicapés, cracha Baptiste dédaigneusement avant de s'éloigner et continuer sa manip'.
Ce n'était vraiment pas sa semaine. Xavier prit quelques respirations pour se calmer, sans quoi il sentait qu'il allait vraiment finir par s'énerver. Ça faisait des années que ça se passait ainsi avec Baptiste et à force, ça commençait à vraiment bien faire. Surtout que lui n'insultait jamais l'autre garçon ou quoi que ce soit, et essayait toujours de faire des efforts. Mais si Baptiste ne voulait pas en faire, à quoi bon ?
Il était peut-être temps pour Xavier d'admettre qu'ils ne seraient non seulement jamais amis – ce qu'il savait depuis longtemps, mais qu'ils n'arriveraient pas même à avoir une conversation civilisée tous les deux.
A suivre…
Note importante : Charlie n'est PAS Charles de DTA. Ce sont deux personnes bien distinctes même si leur prénom est proche. Charlie s'appelle bien Charlie, ce n'est pas un diminutif. De même que Xavier et François-Xavier sont aussi deux personnes distinctes.
Comme vous pouvez vous en rendre compte dans ce chapitre, Baptiste n'est pas du tout un modèle d'amabilité et de politesse. Il est même très loin d'être parfait, mais sans être un monstre non plus. Je ne cautionne absolument pas ce qu'il est au début – et vous n'avez pas encore vu tous ses défauts et erreurs, mais j'ai envie de croire que certaines personnes peuvent changer en bien, surtout lorsqu'elles sont encore jeunes et tant que rien de criminel n'a été commis.
Pour ceux qui lisent aussi « Déploie tes ailes », je serais curieuse de savoir si vous avez déjà des idées ou suppositions sur comment les deux histoires vont pouvoir se rencontrer ? Quels personnages, comment, pourquoi, quel lien… Dites-moi tout. Vous pouvez bien sûr aussi ne pas vouloir y penser et juste attendre la suite. :)